Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 avril 2019 2 02 /04 /avril /2019 18:02

Déclaration de la fédération du Finistère du PCF

Non à la fermeture des urgences de l’hôpital de Concarneau !

 

Selon les médecins urgentistes eux-mêmes, les urgences de l’hôpital de Concarneau seraient condamnées à disparaître au mois de mai, tandis que la ligne de SMUR basée à Concarneau la  transférée à Quimper depuis juin 2018.

Salarié-e-s et usagers alertent depuis des années sur les dégradations de l’organisation des urgences sur la partie sud de notre département, au fil de décisions dictées par les choix austéritaires des gouvernements successifs : fermeture en 2008 des urgences de nuit à Concarneau, en 2014 des urgences psychiatriques de l’EPSM Gourmelen de Quimper, délocalisation en juin dernier des lignes de SMUR des hôpitaux de Concarneau et Douarnenez sur Quimper la nuit et le week-end, mesure annoncée comme provisoire  mais toujours en vigueur.

Les groupements hospitaliers de territoire, présentés comme des outils de mutualisation et d’amélioration des soins, sont en réalité le fer de lance des politiques de casse du service public de santé dans les territoires.

L’hôpital de Quimper lui-même n’est pas à l’abri d’amputations à venir, l’organisation des services se faisant maintenant sur l’ensemble du Finistère, Quimperlé excepté.

Les services d’urgence en manque de moyens sont en permanence en tension, personnels et patients subissent une véritable maltraitance, des drames humains peuvent se produire à tout moment. De nombreux témoignages l’attestent.

Dans quelques jours si nous laissons faire ce sera pire encore.

Dans un département vieillissant dont les indicateurs de santé ne sont pas bons, il est intolérable que l’on mette ainsi en danger des vies humaines faute d’une prise en charge suffisamment rapide.

L’ARS mène campagne sur la surmortalité par infarctus en Bretagne, qu’elle attribue à un trop long délai avant l’appel au 15. Mais quand on habite à Concarneau ou Tregunc, qu’on appelle le 15, et que le véhicule du SMUR doit revenir de Quimper chercher le patient qui fait un infarctus pour le ramener sur Quimper, quelles sont ses chances de survie ?

Pour nous communistes, la vie humaine passe avant les considérations budgétaires.

Nous nous opposons avec la plus grande détermination à la fermeture des urgences de Concarneau et appelons à la mobilisation pour nos hôpitaux publics de proximité. Ce combat est le nôtre, c’est celui de l’Humain d’abord.

À Concarneau, à Douarnenez, à Quimper, partout, les suppressions de services, de lits, les restructurations hospitalières, les plans de « retour à l’équilibre » traduits en suppressions d’emplois, ça suffit !

Il faut une véritable inversion des choix politiques qui ont conduit à ce désastre, il faut que les richesses produites par le travail soient mobilisées pour l’intérêt général et non pour le profit égoïste de quelques-uns.

Le PCF propose un plan d’urgence pour l’hôpital public, élaboré avec salariés et usagers à travers toute la France, avec des mesures immédiates et à plus long terme, avec des financements.

L’argent existe pour le remboursement à 100 % par la Sécu des soins prescrits, pour la création de 100 000 emplois dans les hôpitaux, dans les Ehpad, pour la formation, pour un meilleur accès aux soins pour tous, avec de vrais hôpitaux de proximité et des centres de santé.

Les candidat-e-s de la liste conduite par Ian Brossat pour les élections européennes du 26 mai prochain, parmi lesquels l’urgentiste Loïc Pen en première ligne pour la défense de l’hôpital public, portent ces exigences et proposent la création d’un fonds européen d’investissement pour des services publics de qualité, en rupture avec les diktats austéritaires des traités libéraux.

Glenn Le Saoût, candidat finistérien du PCF sur la liste "L'Europe des gens, contre l'Europe de l'argent!"

Yvonne Rainero, responsable commission santé-protection sociale Finistère du PCF

Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère

Déclaration de la fédération du Finistère du PCF  Non à la fermeture des urgences de l’hôpital de Concarneau !
Partager cet article
Repost0
2 avril 2019 2 02 /04 /avril /2019 14:45
Rêve de printemps chez les communistes - Libération, interview de Marie-Hélène Bourlard et Maryam Madjidi (mardi 2 avril, Rachid Lareïche)
Partager cet article
Repost0
2 avril 2019 2 02 /04 /avril /2019 13:09

 

Intéressante enquête du CREDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) intitulée « Consommation durable : l’engagement de façade des classes supérieures », publiée à la mi-mars. En clair, plus on est riche, plus on est au courant des enjeux écologiques et plus on pollue ! « Il y a un fort décalage entre les discours très théoriques sur la planète et la réalité des pratiques », dit l’étude.

PCF - C’est le riche qui pollue (27 mars 2019)

L’impact d’un consommateur sur l’environnement, son « empreinte écologique », notamment à travers ses émissions de gaz à effet de serre, dépend du revenu et des diplômes : plus la personne est riche et diplômée (CSP+), plus son score d’empreinte écologique est élevé. Le privilégié, souvent le mieux au fait des enjeux environnementaux, est en même temps celui qui pollue le plus. Il a beau se procurer ses poireaux bios et freiner sur la viande, il accumule les équipements numériques gourmands en énergie - et polluants -, et il multiplie les voyages en avion (un AR Paris-New York égale la consommation annuelle en chauffage d’une personne). Dernier enseignement de l’enquête : plus on est positionné à gauche, plus la conscience écologique est forte, plus on va vers le FN, plus elle chute.

Gérard Streiff

Partager cet article
Repost0
2 avril 2019 2 02 /04 /avril /2019 13:07

Emmanuel Macron a annoncé la réouverture du dossier de la Maternité de Creil. Une première victoire à mettre au crédit de la mobilisation. On continue ! Loic Pen médecin urgentiste et candidat sur la liste conduite par Ian Brossat

Partager cet article
Repost0
2 avril 2019 2 02 /04 /avril /2019 12:57

Publié par Venezuela infos  (1 avril 2019)

 

Publié par Le Temps des Cerises, Venezuela – Chronique d’une déstabilisation, de Maurice Lemoine, sort dans les bonnes librairies le jeudi 4 avril 2019. Ex-rédacteur en chef du Monde diplomatique, l’auteur sillonne l’Amérique Latine depuis plus de quarante ans. Parmi ses ouvrages récents, citons “Chávez Presidente !”« Sur les eaux noires du fleuve », “Cinq cubains à Miami” ou “Les enfants cachés du général Pinochet”. L’occasion de dialoguer avec l’auteur à propos d’une certaine idée du journalisme

« VENEZUELA, CHRONIQUE D’UNE DÉSTABILISATION ». INTERVIEW DE MAURICE LEMOINE PAR THIERRY DERONNE

Publié par Le Temps des Cerises, Venezuela – Chronique d’une déstabilisation, de Maurice Lemoine, sort dans les bonnes librairies le jeudi 4 avril 2019. Ex-rédacteur en chef du Monde diplomatique, l’auteur sillonne l’Amérique Latine depuis plus de quarante ans. Parmi ses ouvrages récents, citons “Chávez Presidente !”« Sur les eaux noires du fleuve », “Cinq cubains à Miami” ou “Les enfants cachés du général Pinochet”. L’occasion de dialoguer avec l’auteur à propos d’une certaine idée du journalisme.

 

Thierry Deronne – Pourquoi avoir donné à ton nouveau livre la forme d’une « chronique » ?

Maurice Lemoine – Si j’en crois le dictionnaire, une chronique est un récit dans lequel les faits sont enregistrés dans l’ordre chronologique. Cela peut paraître basique, simpliste, limité, loin des brillants exercices théoriques et rhétoriques des analystes « top niveau ». En tant que journaliste de base, je revendique cette approche. Pour prétendre analyser une situation, encore faut-il connaître les faits. Leur enchaînement. Leurs causes et leurs effets. Leurs conséquences, voulues ou non. Ce qui permet, preuves à l’appui, de mettre en évidence, l’incohérence et la malhonnêteté très significatives, à une poignée de mois d’écart, de certaines prises de position.

Quelques exemples… En 2017, en convoquant une Assemblée nationale constituante, le président Nicolás Maduro provoque les hurlements de l’opposition : en 2014, l’un des dirigeants de cette dernière, Leopoldo López, réclamait une telle Assemblée à grands cris. En 2017, pendant toute la période de violence insurrectionnelle, les principaux dirigeants de la Table d’unité démocratique (MUD) s’égosillent : « Election présidentielle anticipée ! » Le pouvoir l’organise : plus aucun d’entre eux n’en veut ! Mais qui se souvient de leurs déclarations et de leurs revendications antérieures ? Personne (sauf peut-être l’ex-président du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, qui a servi de médiateur dans une tentative de dialogue et qui, lors de la rupture de ce dernier sur ordre de l’ « Empire », a exprimé sa réprobation). La mémoire de l’appareil médiatique, elle, ne dépasse pas les trois derniers mois. D’où l’importance de reprendre modestement l’histoire telle qu’elle se déroule, pas à pas.

 

TD – Que raconte donc cette chronique et en quoi se veut-elle originale, différente ?

ML – Dans la grande tradition du Monde diplomatique, que j’ai « fréquenté », du statut de pigiste à celui de rédacteur en chef, pendant trois décennies, il s’agit d’un travail de « contre-information ». Quiconque subit quotidiennement le rouleau compresseur « Dassault-Lagardère-Bergé-Pigasse-Niel-Drahi-Rothschild-Pinault-Arnaud » (et je ne parle pas des médias étrangers), ainsi que les ex-radios et télévisions de « service public » devenues « chaînes d’Etat », en comprend parfaitement la nécessité. Donc je travaille comme devrait travailler n’importe quel professionnel de la profession : suivi permanent de l’info, rencontres, interviews et reportages de terrain précèdent l’analyse. Le concret avant le « blabla ». Pas de quoi en faire un plat, c’est ce qu’on devrait apprendre aux jeunes dans les écoles de journalisme. Cela me permet d’échapper à l’ « Histoire officielle », que je résumerais ainsi : plongé dans une crise économique, politique et institutionnelle sans précédent, le Venezuela, pourtant détenteur des plus grosses réserves pétrolières de la planète, s’effondre, gangrené par la corruption, au point de ne plus pouvoir apporter ni nourriture, ni médicaments, ni produits de première nécessité à sa population. Alors que l’opposition a été complètement muselée, la « société civile », « affamée », lorsqu’elle se révolte et manifeste « spontanément », est réprimée à feu et à sang. Ce qui a permis à Maduro, contrôlant désormais toutes les institutions de l’Etat, de se faire réélire, dans des conditions fortement contestées, le 20 mai dernier. Pour la « communauté internationale » – c’est-à-dire les Etats-Unis, l’Union européenne et certains pays d’Amérique latine –, le Venezuela s’enfonce petit à petit dans la dictature. 

Cette « Histoire », induite par une propagande tentaculaire, il y a une autre façon de la raconter.

 

TD – Quelle est donc la thèse que tu développes dans ton livre ?

ML – A la mort de Chávez, et afin de neutraliser définitivement la « révolution bolivarienne », les secteurs radicaux de l’opposition, en lien avec la Maison-Blanche, le Pentagone et le Département d’Etat, ont entrepris d’empêcher à n’importe quel prix son successeur Maduro, bien qu’élu démocratiquement, de consolider son pouvoir. Se référant de façon subliminale aux « révolutions de couleur », jouissant d’un fort appui international, ils ont lancé de violentes offensives de guérilla urbaine en 2014 et 2017 (45 et 125 morts), dont une partie importante des victimes, contrairement à ce qui a été dit et écrit, n’appartenaient pas aux manifestants.

Certes, l’importante diminution des prix du pétrole, la principale ressource du pays, a raréfié la rentrée des devises, rendant plus difficiles les importations de biens de consommation. Certes, la gestion du gouvernement ne brille pas toujours par son efficacité. Mais, les ratés réels de son administration n’expliquent pas tout. Des pénuries organisées et de l’accaparement des aliments, médicaments et biens de première nécessité, aux conséquences désastreuses du marché noir, en passant par une inflation irrationnelle sciemment provoquée, auxquels s’ajoutent depuis 2015 les sanctions américaines, c’est bien, depuis l’arrivée de Maduro au pouvoir, une déstabilisation économique qui sème le chaos. En réalité, le pays subit une guerre totale et multiforme qui a atteint son climax le 4 août 2018 avec la tentative d’assassinat de Maduro par un attentat aux drones explosifs et l’auto-proclamation le 23 janvier 2019 d’un président fantoche, Juan Guaido.

 

TD – Cette interprétation des événements est loin de faire l’unanimité. En quoi t’estimes-tu plus crédible, plus neutre ou plus objectif que ceux auxquels tu opposes cette version des faits ?

ML – Terminons-en avec un mythe. L’objectivité, ça n’existe pas. Déjà, au IVe siècle avant Jésus-Christ, dans son Histoire de la guerre du Péloponnèse, l’Athénien Thucydide constatait : « Ceux qui ont assisté aux événements ne les rapportent pas de la même manière et parlent selon les intérêts de leur parti ou selon leurs souvenirs variables. » Beaucoup considèrent le journaliste comme un acteur isolé, omnipotent, capable de faire surgir par l’analyse et l’enquête des vérités non connues au départ. En fait, il n’est qu’un acteur parmi d’autres, dans un système d’ensemble. Il fait partie de la comédie. Il sélectionne ses sources sur la base de ses critères conscients ou inconscients, de leur accessibilité, de leur légitimité, mais aussi en fonction de ce qu’attendent son rédacteur en chef et le directeur de la publication. Qui ne tiennent pas forcément à être montrés du doigt pour un traitement non « pensée conforme » de la situation du Venezuela. Et je ne parle pas de la corporation des éditorialistes qui, se prenant pour les instituteurs du genre humain, se contentent de donner leur avis sans jamais assister à rien (ils ont trop peur des insectes, des bestioles et des microbes exotiques, ces malheureux !).

S’y ajoutent les contraintes d’un secteur économiquement en difficulté : les bons articles sont d’abord ceux qui ne coûtent pas trop cher, en période de budget publicitaire un peu serré. Sans compter les obligations du rythme de « l’info en continu » ; pour une minute trente, il faut axer sur un personnage : Chávez, hier avant-hier ; Maduro, hier ; Guaido aujourd’hui. Le contexte ? Alignons-nous sur les confrères, quitte à créer une « vérité alternative », avec, si nécessaire, oublis, truquages et manipulations à l’appui.

Plutôt que d’objectivité, parlons d’honnêteté – ce qui, indépendamment des différences d’analyse, serait déjà un grand progrès. Mieux vaut un journaliste de droite honnête – il y en a – qu’un pseudo progressiste qui, en catimini, afflige les faibles et soutient les puissants – il y en a hélas aussi, et beaucoup.

 

TD – Justement, l’honnêteté n’implique-t-elle pas de rester neutre ?

ML – En certaines circonstances, la neutralité porte un autre nom : « lâcheté ». On n’est pas neutre entre les Juifs et les nazis ; entre la République espagnole et le général Franco ; entre Salvador Allende et Augusto Pinochet ; entre la révolution sandiniste et la « contra » ! Qu’on me pardonne d’insister. La grave crise que traverse le Venezuela comporte une dimension systématiquement passée sous silence : comme en son temps le Chili de Salvador Allende, il fait face à une sournoise (de moins en moins, d’ailleurs) mais féroce (et de plus en plus) déstabilisation. Il possède trop de pétrole et trop de richesses minérales pour laisser Washington indifférent… Dans de telles conditions, notre rôle n’est pas de diffuser du gnan-gnan pour Bisounours bien-pensants.

TD – Et pourtant, certains secteurs de la gauche dite « radicale » ou de l’extrême gauche françaises campent sur une critique virulente du « régime » de Maduro.

ML – C’est terrible. Affligeant. Pour reprendre l’argumentation d’un certain Thierry Deronne – tu connais  ? –, que j’ai vue passer récemment,« le sens commun sédimenté par l’hégémonie des médias a détaché le mot “Venezuela” du réel d’origine pour en faire un marqueur de respectabilité. Pour beaucoup de personnalités politiques, revues, journaux, centres de recherche, etc., la question n’est plus “comment enquêter là-bas, comprendre, apprendre”, mais “comment soigner, ici, mon image antitotalitaire dans l’opinion” ». La réflexion me paraît tellement juste que je ne vois pas l’intérêt de me « prendre la tête » pour la paraphraser.

Aux ravages opérés dans l’opinion publique par l’entre soi médiatico-mondain s’ajoute désormais le rôle néfaste dans la mouvance progressiste d’un certain nombre d’ « intellectuels » et d’universitaires dits « de gauche », post-trotskistes,  anars  et écolos de la « bobosphère » (que je n’assimile pas aux indispensables défenseurs de l’environnement), lesquels ne se définissent que par la négation. « Contre tout ce qui est pour », « pour tout ce qui est contre ». Soucieux d’assurer le bon développement de leur carrière en ne s’écartant pas trop de la pensée « acceptable » dans leurs universités, think-tanks et autres ONG (je parle là des universitaires, chercheurs, enseignants-chercheurs, maîtres de conférence, politistes et politologues, docteurs et doctorants), ils font preuve d’une extrême suffisance, d’un conformisme stupéfiant.

Comment ne pas sentir ses cheveux se hérisser lorsqu’on voit telle revue, censément de « critique communiste » (mais sans rapport avec le parti du même nom) reprendre sans une once de recul la version manipulatrice des « anti-néolibéraux (vénézuéliens) haut de gamme » Edgardo Lander, Nicmer Evans ou Marea socialista sur le saccage par Maduro de l’ « Arc minier de l’Orénoque » – au mépris de l’Histoire longue de la région et de faits que n’importe quel observateur de bonne foi peut observer (à condition bien entendu de ne pas craindre la transpiration) ?

Comment ne pas lâcher un soupire accablé lorsque les mêmes, reprenant le discours qui, il y a cent cinquante ans, qualifiait les communards de « racaille », diffusent le discours de la droite vénézuélienne sur la « dérive autoritaire » du « régime » et traitent de « paramilitaires » les« colectivos » ? L’une des expressions de l’organisation populaire, certes parfois radicale (est-ce un péché dans un tel contexte ?), mais qui ne comporte pas plus d’éléments violents, dangereux, incontrôlables que, disons… les « gilets jaunes » dans leurs rangs. Pourquoi faire abstraction de cette réalité ? Des conseils communaux ? Des communes ? Des organisations sociales de base ? Du peuple qui se mobilise et résiste aux côtés du pouvoir – sans lui ménager ses critiques, mais sans jouer ni les « commissaires politiques » ni les donneurs de leçons.

 

Bien entendu, fréquenter les« barrios » et le « campo »oblige à relativiser plutôt que de se référer en permanence à un absolu fantasmé. D’où le refus de se frotter au clair obscur de la vraie vie. Il est tellement plus confortable de critiquer depuis une perspective théorique tout en – pour les « révolutionnaires professionnels » – organisant des colloques, écrivant des textes, voire des livres pleins d’empathie sur Salvador Allende ou (le pacifique ?) Che Guevara !

Au-delà des simagrées et des contorsions, entonner le refrain de plus en plus à la mode « ni Maduro ni Guaido » – l’équivalent gauchouillard du« en même temps » macronien – c’est rejoindre le camp des charognards conservateurs et réactionnaires qui espèrent une défaite succulente des « bolivariens ». Quand bien même, pour sauver les apparences, au moment où de sombres nuages s’amoncellent, est lancé un traditionnel « Non à une intervention de l’impérialisme américain » ! La belle affaire… Tout le discours qui a précédé a préparé le terrain en cassant, au sein de la gauche, les solidarités. Et alors, pourtant, que les masques sont tombés : sans même se fendre d’un communiqué condamnant avec la plus extrême vigueur son « auto-proclamation », son appel aux sanctions étatsuniennes qui asphyxient le pays et martyrisent les secteurs populaires, et même à une intervention « militaro-humanitaire », les Nicmer Evans, Edgardo Lander, Gonzalo Gómez (Aporrea et Marea socialista) et autres Hector Navarro – les ténors du pseudo « chavisme critique » ! – se sont déjà précipités pour dialoguer avec Guaido.

 

TD – On te rétorquera néanmoins que la critique est nécessaire face aux multiples problèmes non réglés…

ML – Qui a prétendu le contraire ? Nul hasard si, dans ce livre, tout un chapitre est consacré – et sans prendre de pincettes ! – à la corruption. Si le rôle nuisible de la « bolibourgeoisie » et de la bureaucratie est régulièrement évoqué. Si certaines erreurs de Chávez (et non uniquement de Maduro !) sont pointées du doigt. Si… De là à jeter le bébé avec l’eau du bain, il y a un pas que, effectivement, je ne franchis pas. Lorsqu’un gamin avec une verrue noire sur le nez est férocement agressé par une sombre brute, la priorité est de défendre le gamin, pas de répéter en boucle, en restant tranquillement à l’écart, « beurk, il a une verrue sur le nez ! ».

 

TD – Tout de même, alors que de la droite à une certaine extrême gauche, une quasi unanimité dénonce le gouvernement vénézuélien, n’es-tu jamais saisi par le doute ? N’as-tu pas peur de te tromper ?

ML – Je doute en permanence. Je ne cesse de m’interroger. Le journaliste ne sait pas tout. Il rend compte des éléments dont il dispose, à un moment donné, pour expliquer une situation donnée. Ce n’est pas toujours facile. Au milieu des interactions, des circonstances, des émotions, des événements, tout se révèle sujet à interprétations. Sachant que, comme l’a dit Jean-Luc Mélenchon, « recopier et répéter est moins dangereux que de dire quelque chose en étant seul à le faire ».

Toutefois, un épisode de ma vie professionnelle m’a marqué profondément. En 1982, après m’être fait remarquer par un livre-reportage – Sucre amer – sur les effroyables conditions, un véritable esclavage, dans lesquelles travaillaient les Haïtiens des plantations de canne à sucre dominicaines, je suis parti au Salvador avec dans la poche un contrat des Editions du Seuil pour couvrir le conflit armé qui déchirait ce pays. J’y suis resté trois mois, dont trois grandes semaines physiquement éprouvantes au sein de la guérilla du Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN). A mon retour à Paris, et lorsque j’ai rendu mon manuscrit, le Seuil a refusé de le publier, estimant qu’il était trop favorable aux thèses de l’opposition armée – considérée alors par beaucoup comme « polpotienne » et composée de « Khmers rouges » extrêmement dangereux. Le livre – Los Compañeros – a finalement été publié par une maison d’édition beaucoup plus modeste (Encre), ce qui n’a bien sûr pas favorisé sa diffusion.

Le conflit s’est terminé en 1992. Lorsque la Commission de la vérité de l’ONU a rendu son rapport, celui-ci a confirmé tout ce que j’avais écrit sur l’écrasante responsabilité de l’oligarchie, de l’armée (formée et encadrée par les Etats-Unis) et des escadrons de la mort dans les violations des droits humains. Bien que très minoritaire et contesté dans mon analyse, je ne m’étais pas trompé. Depuis ce jour, et fort de cette expérience, je ne cède ni à la pression générale, ni aux critiques, ni aux insultes, ni même à la perte de certains amis si, après avoir travaillé le plus sérieusement possible, j’estime, en conscience, que j’ai raison. Je peux certes me tromper. Mais, fussent-ils en groupes, en ligues et en processions, les autres aussi !

 

TD – Le média d’investigation Mediapart, salutaire quand il combat la corruption et la répression en « macronie », a par contre repris la ligne d’Edwy Plenel sur le Venezuela quand il dirigeait la rédaction du Monde, et fait beaucoup d’efforts pour convaincre le lectorat progressiste que ce pays est une dictature, avec pour preuve les dénonciations d’Amnesty International et de Human Rights Watch. Qu’en penses-tu ?

ML – Il y a quelques années, s’en prendre à Reporters sans Frontières et à son « caudillo » d’extrême droite Robert Ménard était très mal vu. A quelques-uns – je pense au Diplo, à Acrimed, à Maxime Vivas (du Grand Soir)i – (1), nous l’avons fait et avons dû subir des critiques acérées. Depuis, la vérité a éclaté sur Ménard – mais personne ne nous a présenté des excuses ! Comparaison n’étant pas raison, je ne comparerai évidemment pas l’idéologie des dirigeants d’Amnesty International à celle de Ménard. Toutefois, il existe une dérive de ces organisations de défense des droits humains. Au risque de choquer – une fois de plus ! –, je consacre un chapitre à ce sujet. Derrière ces bureaucraties respectées (et, sur de nombreux points, à juste titre), se cache un fonctionnement très problématique. Qui les informe ? Des ONG locales. Au Venezuela, Proveaet le Foro Penal qui, avant d’être des organisations de défense des droits de l’homme, sont très clairement des organisations d’opposition. Financées par… (je laisse aux lecteurs le soin de découvrir les dessous de ces majuscules humanitaires à forts relents idéologiques qui méritent questionnements).

 

TD – Dans les années 70 nul n’aurait pensé dire « ni Allende, ni Nixon » comme on dit aujourd’hui « ni Maduro, ni Trump ». Après avoir occulté vingt ans de démocratie participative, les grands médias transforment aujourd’hui les effets en… causes de la guerre économique. N’est-il pas temps que les progressistes songent à démocratiser radicalement la propriété des médias, à fonder de nouvelles écoles de journalisme hors marché, à créer un puissant réseau de médias associatifs et, surtout, un nouveau type, socialement organisateur, de technologies qui nous libèrent des réseaux sociaux inventés par les Etats-Unis ?

ML – Tout à fait Thierry (comme disait Jean-Michel Larqué) ! La réponse est déjà dans ta question.

 

En 2018, avec Franco Rivera et Thierry Deronne dans un quartier populaire de Caracas (Magallanes de Catia). Photo de Jesus Reyes.

Notes

(1) i Action, Critique, Médias : https://www.acrimed.org/ ; Maxime Vivas, La face cachée de Reporters sans frontièresAden, Bruxelles, 2007.

Le site Mémoire des Luttes publie en exclusivité les « bonnes feuilles » de « Venezuela. Chronique d’une déstabilisation » : « Nicolás » constitue le huitième chapitre de l’ouvrage.

 

Partager cet article
Repost0
2 avril 2019 2 02 /04 /avril /2019 12:53

 

Une cacophonie gouvernementale, savamment organisée, vise à faire accepter par l’opinion publique, l’idée de remise en cause de la date d’ouverture des droits à la retraite au-delà de 62 ans, accompagnée d’un recul du niveau des pensions

PCF - Age de la retraite : ne soyons pas dupe de la cacophonie gouvernementale (1er avril 2019)

Le PCF exprime son désaccord sur la réforme des retraites dite «universelle » concoctée, sous la pression de l’Union européenne et du patronat, par le président Emmanuel Macron et ses complices du gouvernement.

La retraite doit s'inscrire dans une refonte d'ensemble de la protection sociale, et dans la perspective d'une alternative politique ouvrant la voie à des changements réels et durables.

Elle doit être fondée sur les valeurs qui ont été, voici soixante dix ans, à la base de la création de la Sécurité Sociale et de la généralisation du droit à la retraite : solidarité intergénérationnelle et interprofessionnelle, égalité et universalité des droits ; gestion démocratique.

Elle doit viser à répondre aux besoins et aux aspirations des retraité-es dans une société en pleine évolution, et prendre notamment en compte, dans toutes leurs dimensions, les problèmes induits par l'évolution démographique et l'allongement de la formation initiale avant le premier emploi. Elle doit, en regard de ces besoins, définir des moyens de financement garantissant la pérennité du droit à la retraite et notamment avec cotisation de l’entreprise et du salarié comme l’avait mise en place Ambroise Croizat, ministre communiste du travail et de la Sécurité sociale à la libération.

C'est parce que l'emploi, les salaires seront sécurisés par la formation, que la mobilité professionnelle sera choisie et sans perte de revenu, que les travailleurs ne seront plus contraints au chômage et à la précarité, que les ressources de la sécurité sociale pourront assurer correctement le financement des pensions de retraite à taux plein dès 60 ans et prendre en charge les périodes non travaillées (formation, études, maladie, maternité, invalidité).

Le PCF se prononce pour une retraite par répartition avec une indexation des pensions sur les salaires, et non sur les prix, aucune pension ne doit être inférieure au SMIC (1800€ brut).

 

Partager cet article
Repost0
1 avril 2019 1 01 /04 /avril /2019 15:06

d

Partager cet article
Repost0
1 avril 2019 1 01 /04 /avril /2019 15:03

QUAND LE « NOUVEAU MONDE » MACRONIEN RECYCLE UNE PHILOSOPHIE PÉRIMÉE

 

Avec Macron et son ministre Blanquer, c’est un grand vent de régression qui est en train de souffler sur l’enseignement de la philosophie. La mise à l’équerre de toutes les sections en terminales a scellé le destin de cette institution plus que séculaire qu’était la « classe de philosophie ». Celle-ci, avec un horaire conséquent (8 heures) donnait les moyens aux élèves comme à leurs professeurs de faire un travail approfondi, le temps de la réflexion permettant l’acquisition par les jeunes d’un véritable esprit critique. « On n’est jamais trop jeune pour commencer à penser librement », disait François Leizour, professeur de philosophie et ancien maire communiste de Guingamp. C’est un vrai pilier de notre tradition universitaire qui est ainsi mis à mal.

Certes, le gouvernement allègue que l’ancienneté ne saurait faire autorité, que la dissertation est un exercice pensé en son temps pour une petite élite socialement favorisée, que depuis les recommandations d’Anatole De Monzie (premier inspecteur général) des événements majeurs ont eu lieu : massification de l’enseignement, mutation profonde du rapport des jeunes à la culture, irruption des nouvelles technologies et du numérique, Nul ne conteste qu’il fallait tenir compte de ces évolutions. Peut-être aussi fallait-il tenir tête à certaines.

Certes, le ministère souligne qu’il y aura des contreparties : et d’abord l’introduction, réclamée depuis très longtemps, d’une initiation à la philosophie en classe de Première. Mais elle se fait sous la forme diluée d’un enseignement assuré conjointement avec les professeurs de français, d’une sorte de mixte à fil conducteur vaguement historique, centré sur la parole et ses usages, les représentations du monde, la question du Moi et l’interrogation de l’humanité sur son devenir : quatre thèmes extraordinairement flous qui font la part belle à la notion de sujet et qu’on ne voit pas comment relier à la constitution de savoirs objectifs. Comme le dit férocement l’association professionnelle des professeurs de philosophie (APEP) : « L’absence de rigueur historique de ce programme n’en fait certes pas un programme d’histoire ; mais cela ne suffit pas à en faire un programme de philosophie. »

Au rang des contreparties encore, le gain horaire dans toutes les terminales. C’est vrai, et c’est un acquis quantitatif. Mais qu’en est-il au plan qualitatif, qui est tout de même l’essentiel ?

Eh bien, on se frotte les yeux. C’est un retour à l’ancien monde. Cela commence par une rubrique « Métaphysique » : le ton est donné ! Sous cette rubrique, quatre chapitres ; « Le corps et l’esprit » (opposition qu’on pouvait croire rangée au magasin des antiquités). Ensuite « le désir » (mettre le désir dans la métaphysique revient à l’amputer de toute dimension proprement anthropologique, et cela va de pair avec la disparition du chapitre sur l’inconscient –concession à la Manif pour Tous ?). Ensuite « « L’existence et le temps » : problématisation beaucoup trop restreinte, qui elle aussi préjuge de l’essentiel et tire la question du temps, de façon dogmatique, vers une approche subjectiviste. Enfin, last but not least, « L’idée de dieu » (on notera la très laïque minuscule !) – alors qu’il y a plus loin un chapitre sur la religion…

Deuxième rubrique : L’Epistémologie. En apparence, il y a moins à dire : d’abord un chapitre sur le langage, qui permet une approche plus positive de ce qui aura été unilatéralement approché comme « parole » l’année précédente. Les choses se gâtent bientôt : « Raison et vérité », ce qui appelle à une approche purement métaphysique de ces notions. Puis « science et expérience », ce qui n’est pas mal, avec même l’invitation à l’étude d’un concept scientifique. C’est tout de même un peu court en l’absence de tout questionnement sur les mathématiques, la connaissance du vivant, des sciences humaines… Enfin un intitulé embrouillé sur « la technique ou/et techniques et technologies ». Il faut aborder la question de la technique, mais est-ce bien le lieu ? Il est vrai que réduire la réflexion sur le produire et le faire humains, ce que Marx appelle la Tätigkeit, à une question d’épistémologie, c’est ne pas lui donner sa dimension sociale et politique.

Et tel est semble-t-il le but recherché, quand on regarde le contenu de la troisième rubrique, intitulée comme au bon vieux temps « Morale et politique ». « La liberté » est placée en tête, ce qui par contre n’est pas classique : tout se passe comme si, assimilée au libéralisme, elle devait irriguer le reste. Ensuite « L’Etat, le droit, la société » - la société n’a qu’à bien se tenir, avec l’Etat libéral et son droit en surplomb ! Puis « La justice » : il en faut tout de même un peu ! Enfin « la responsabilité », notion toute nouvelle, qui vient boucler la boucle : pas de liberté sans responsabilité. Les contestataires en puissance n’ont qu’à se bien tenir.

La dernière rubrique « Anthropologie », offre un mélange assez curieux : d’abord « Nature et culture », ce qui est bien tardif, beaucoup d’enseignants ayant l’habitude de commencer l’année par ce chapitre-là. Mais le choix a été fait en haut lieu de commencer par la métaphysique… Ensuite, « l’art » : on a tout simplement escamoté « le travail » notion anthropologique pourtant structurante. Ensuite, « la religion », soigneusement éloignée, par « l’art » interposé, de tout contenu véritablement anthropologique et social. Enfin, assez curieusement, « l’histoire », abordée non plus en tant que science mais en tant qu’horizon quelque peu indéterminé de la condition humaine…

Qu’on ne s’y trompe pas, une idéologie à destination des jeunes peut se lire ici en filigrane, et c’est une idéologie réactionnaire : l’Homme (pensé bien entendu sur le modèle masculin) est d’abord un esprit, sujet en quête de sens et même de transcendance. Il peut connaître, il peut agir, mais il doit surtout faire un bon usage de sa liberté, garantie par l’Etat, en se montrant responsable. En contrepartie de quoi il pourra s’épanouir dans l’art et la religion, sans jamais oublier la dimension relative des choses…

Tel qu’il est, ce programme permet aux professeurs de ne jamais parler ni de Marx, ni de Freud. Certes, l’apport de ces penseurs ne se réduit pas, comme on l’a trop souvent dit, à une réflexion de l’un sur le travail et de l’autre sur l’inconscient. Mais il faudrait être bien naïf pour ne pas voir dans la suppression de ces deux chapitres un signe fort envoyé, au-delà même de la philosophie, à l’opinion publique.

Ainsi se profile une philosophie officielle. On est un petit peu sidéré de voir ces vieilleries ressorties au nom du « nouveau monde ». A sa manière, ce triste programme dit la vérité du macronisme. Ceux de nos collègues qui ont à cœur de « rendre la philosophie populaire » ou même simplement une conception exigeante de leur métier ne l’entendront certainement pas de cette oreille.

Partager cet article
Repost0
31 mars 2019 7 31 /03 /mars /2019 14:02

Compte-rendu du conseil municipal du 28 mars 2019

 

Début du conseil : 19h.

1° Compte rendu du conseil du 14 mars 2018:

Pour les mêmes raisons que d'habitude (absence de réel compte-rendu des débats) l'opposition s'abstient sur ce point.

2° compte de gestion 2018

Le percepteur présente ses comptes de gestion de l'année 2018 qu'il indique être conformes aux comptes administratifs de la commune (budget principal et budgets annexes)

Pas d'observations de la part de l'opposition

3° comptes administratifs

 

1) Compte administratif 2018 commune historique de Plouigneau

 

Fonctionnement

R. Héré fait remarquer qu'avec des recettes de fonctionnement d'un montant de 3 977 689,92 € (contre 4 128 010,46 € en 2017), et des dépenses d'un montant de 3 386 069,12 € (contre 3 652 137,50 € en 2017), la commune réalise un excédent de fonctionnement de 591 620,80 € en 2018 (528 334,68 € en 2017).

La commune dégage ainsi un excédent de 63 000 € supérieur à l'année précédente, qu'elle réalise en rognant sur tout ce qu'elle peut, fidèle à sa politique constante.

Il indique que la majorité municipale gère la collectivité de façon strictement comptable, et peu soucieuse des besoins de la population Ignacienne auxquels elle ne répond pas.

R. Héré constate que l'excédent de fonctionnement représente environ 15 % du budget de fonctionnement total de la commune (14,87% exactement pour 2018). Il demande aussi quelques explications sur l'évolution de différents postes de dépenses par rapport à l'année précédente : énergie (+ 37%), combustibles (+ 22%), locations mobilières (+ 97%), maintenance (+ 69%), publications (+18%), fournitures d'entretien (- 13%), fournitures de voirie (- 30%), matériel roulant (- 17%), transports collectifs (- 31%) frais d'affranchissement (- 32%). La majorité n'est pas en mesure de lui donner des réponses en séance.

 

Investissement

Dépenses :

Le montant des opérations de l'année 2018 s'est élevé à 1 712 105,09 € dont 465 117,52 € de dépenses reportées de 2017.

Par rapport aux dépenses d'équipement prévues par le budget primitif (1 578 236,80 €) 444 267,49+ € de crédits ont été annulés.

Les plus gros postes sont :

- le préau de l'école de la Chapelle du Mur : 37 540,25 €,

- aménagement pour les logements sociaux à Prat al Lann : 33 601,91 €,

- le local des services techniques : 94 208,70 €,

- les grosses réparations sur les bâtiments communaux : 155 382,64 €,

- la voirie-signalisation : 225 893,90 €,

- l'éclairage public et l'extension des réseaux : 54 305,51 €,

- les immobilisations corporelles (matériel roulant, outillages techniques, matériel de bureau et informatique) : 286 390,76 €

Recettes :

Sur un total de 975 974 € de crédits ouverts pour les emprunts prévus au budget primitif, 675 674,24 € de crédits ont été annulés.

Les recettes d'investissement sont constituées, pour l'essentiel :

- de subventions d'investissement : 114 262,74 €,

- d'emprunts pour 300 000 €,

- de dotations, fonds divers et réserves pour 662 207,29 € (fonds de compensation de la TVA, 133 872,61 €, et excédents de fonctionnement capitalisés, 528 334,68 €),

- des prélèvements provenant de la section de fonctionnement pour 175 713,92 €.

R. Héré constate que le déficit d'investissement de l'année (437 485,22 €) est inférieur à l'excédent de fonctionnement (591 620,80 €), tout comme les années précédentes, ce qui confirme la gestion prudente et strictement comptable de la majorité.

 

2) Compte administratif 2018 commune historique Le Ponthou

Fonctionnement

Le montant des recettes de fonctionnement de 2018 s'est élevé à 187 085,83 €, intégrant un résultat positif reporté de 41 123,40 € de 2017.

Les dépenses ayant été de 107 031,28 €, un excédent de fonctionnement de 80 054,55 € est constaté. Si l'on déduit l'excédent reporté de 2017, cela donne un excédent réel de 38 931,15 € pour la seule année 2018.

Investissement

Les recettes sont de 34 166,32 €, et les dépenses de 108 941,55 €, soit un déficit de 74 775,23 €.

Le déficit d'investissement est légèrement inférieur à l'excédent global de fonctionnement.

 

3° Budget pour 2019

Les mêmes constats sont faits.

Concernant les investissements, Dominique Guizien fait remarquer les différences très importantes entre le budget prévisionnel voté en début d'année et ce qui est constaté en réalisation en fin d'exercice.

la majorité indique que les opérations d'investissement doivent être indiquées pour leur coùut global, même si tout n'est pas réalisé dans le courant de l'exercice.

Joëlle Huon indique qu'il s'agit surtout d'un souci d'affichage.

 

Fonctionnement

La municipalité propose un budget très semblable aux budgets des années précédentes, avec des dépenses et des recettes prévues pour 4 051 810 € pour l'ensemble de la commune nouvelle (Plouigneau + Le Ponthou), dont des recettes réelles de fonctionnement de 4 000 739 € (4 019 661,47 € en 2018) et des dépenses réelles de fonctionnement de 3 609 550 € (3 317 386,48 € en 2018), soit un montant semblable au cumul rélaisé par les deux communes en 2018.

A signaler :

- une augmentation de 109 000 € du poste "subventions de fonctionnement aux associations et autres organismes de droit privé". Il s'agit, d'une part d'une opération de reversement à la MADEN pour 77 000 €, et pour le reste la prévision de la révalorisation de 5% prévue au contrat pour la piscine,

- des charges exceptionnelles pour 44 000 €.Il s'agit de la quote-part d'emprunt à reverser au SDEF que la commune a décidé de quitter.

 

Investissement

Le montant des dépenses et recettes prévues au budget est de 2 658 829,48 €, dont un reste à réaliser de 153 588,03 € et un solde d'exécution négatif reporté de 512 236,80 €.

Les principales dépenses nouvelles d'opérations d'équipement projetées sont :

- la nouvelle salle socioculturelle : 436 000 €,

- les grosses réparations de bâtiments communaux : 400 000 €,

- la voirie, signalisation : 353 460 €,

- le mobilier et matériel : 130 000 €,

Vote des budgets

A l'issue de la discussion, pour toutes ces raisons, et à l'exception du compte de gestion du percepteur de l'année 2018 pour lequel un vote favorable a été émis, l'opposition (6 voix) :

- a voté contre les budgets administratifs 2018 pour ce qui concerne la commune historique de Plouigneau (y compris les budgets annexes "Lotissements et zones" et "Logements, commerces et bureaux") ainsi que le projet de budget pour 2019 (Budget primitif et budgets annexes),

- s'est abstenue sur le vote des budgets du compte administratif 2018 pour la commune historique du Ponthou,

- a voté contre le budget primitif pour 2019.

Vote des taux d'imposition

S'agissant des taux d'imposition la majorité propose de fixer un taux moyen pour tenir compte des différences de taux qui existaient entre les communes historiques du Ponthou et de Plouigneau, comme suit (en lissant l'unification des taux de TH sur 13 ans) :

Nouveau taux ancien taux Plouigneau ancien taux Le Ponthou

Taxe d'habitation 13,21% 13,07 % 18,87%

Taxe foncière (bâti) 18,51% 18,48% 19,70%

Taxe foncière (non bäti) 38,39% 38,39% 38,08%

Joëlle Huon demande quelles sont les conséquences concrètes du lissage des taux pour les habitants.

Mme le Maire n'est pas en mesure de lui répondre. Le percepteur le fait à sa place. Il indique que le calcul a été fait que le lissage sera compensé par l'institution d'un abattement général à la base qui n'existait pas précédemment, pour les résidences principales, et que les résidences secondaires connaîtront, elles, une augmentation.

L'opposition s'abstient sur le vote des taux.

Affectation des résultats d'exploitation de 2018

La majorité propose de les affecter intégralement aux charges d'investissement.

Abstention de l'opposition.

Création d'autorisations de programme

Pour éviter d'inscrire la totalité des dépenses d'investissement dès la première année, il est proposé de recourir à la procédure des autorisations de programmes qui vise à gérer les dépenses de façon pluriannuelle.

Ainsi pour la création de la salle polyvalente décidée par la majorité, et dont le coùt total prévisionnel est de 805 000 €, une autorisation de programme de 400 000 € est adoptée pour le budget 2019, une autre de 405 000 € sera adoptée pour l'exercice de 2020.

L'opposition s'abstient.

4° Subvention au CCAS

Mme le Maire propose une subvention de 16 000 € au CCAS pour équilibrer le budget.

Joëlle Huon estime que ce montant est particulièrement faible pour une commune de plus de 5 000 habitants, d'où l'abstention de l'opposition sur ce point.

5° Tarifs camps ALSH été 2019 et camps Relais des Jeunes

Pas de remarque particulières.

Accord.

6°Indemnités stagiaires BAFA

Indemnité de 330 € proposée.

L'opposition renouvelle sa demande depuis quatre ans de porter le montant de l'indemnité à 600 € pour tenir compte du travail effectivement réalisé par les stagiaires. La majorité refuse, ce qui conduit au vote contre de l'opposition.

7°Projet des écoles

Proposition d'allouer 31,94 € par enfant pour le projet "classe de neige", versement à l'APE.

Accord.

8°Chèques-vacances

Suite à la création de la commune nouvelle nécessité de signer une nouvelle convention "chèques Vacances".

Accord

9° adhésion au groupement de commandes pour l'achat d'énérgie

Suite à la création de la commune nouvelle nécessité de faire adhérer la commune nouvelle au groupement de commande.

Accord

10° PLUIH

La majorité fait état du PLUiH et des différentes orientations proposées à l'échelle intercommunalle.

B. Le Vaillant regrette que le projet ne permette d'étendre l'habitat que sur une superficie de 23 ha, et les zones d'activité sur 7 ha seulement. Il évoque le PLU communal de 2011 qui prévoyait 119 ha de surfaces constructibles.

R. Héré répond que l'on ne peut pas continuer la politique municipale qui consiste à développer sans cesse les lotissements, qu'il y a lieu de préserver l'espace foncier agricole et l'environnement. Par contre il indique qu'il faudrait faire un inventaire des espaces nécessitant une rénovation et d'avoir de véritables réflexions sur des projets dans ce domaine en lien avec la revitalisation du centre-bourg.

La majorité s'abstient sur le projet, l'opposition vote pour.

11° Travaux d'isolation thermique, Ecole de Lannelvoez

Décision du conseil suite à la commission des marchés adaptés.

Abstention de l'opposition.

12°Ventes de pierres en granit

La majorité fait état de la proposition de l'achat de pierres de la part de M. Carmes. Elle rajoute en séance une demande de l'entreprise Nédélec de Landivisiau d'acheter pour 4 000 € de pierres disponibles.

Abstention de l'opposition.

13°SDEF, convention financière

Plouigneau et Le Ponthou avaient des statuts et des modes de fonctionnement différents un positionnement différent vis à vis du SDEF. la majorité propose de signer une convention avec le SDEF maintenant cette situation.

Pas de remarques.

14° compte-rendu des décisions prises par délégation du conseil

Pas de remarques.

Questions diverses

Joëlle Huon fait état d'un incident survenu au conseil d'école de Lannelvoez, au cours duquel une adjointe (Mme Kerrien) avait demandé à Odette Colas, conseillère municipale, mais aussi DDEN, et qui venait en cette qualité, ce qu'elle venait y faire, alors que celle-ci y était de droit. J.Huon rappele la charte concernant le respect élémentaire dû aux élus.

Fin du conseil  20 h 45 :

 

 

 

Partager cet article
Repost0
31 mars 2019 7 31 /03 /mars /2019 10:36
COMMUNIST'ART: Mario Monicelli, cinéaste italien, auteur de Les camarades (1963)
COMMUNIST'ART: Mario Monicelli, cinéaste italien, auteur de Les camarades (1963)

« L'espoir, disait-il, est un piège inventé par les patrons. Il faut avoir le courage de se rebeller... et aller chercher notre salut, ce qui en Italie n'a jamais été le cas ».

(Mario Monicelli)

Jeudi 28 mars, le cinéma d'art et d'essai morlaisien La Salamandre organisait en solidarité avec le cinéma d'art et d'essai de Quimper Le Dupleix (ancien Chapeau Rouge), mis en danger par le rachat de son bâtiment par Cinéville, en situation de monopole, une projection du film "Les camarades" (I Compagni) de Mario Monicelli, né à Rome en 1915 et mort, en sautant de sa chambre d'hôpital à San Giovanni à Rome, à 95 ans, en 2010, alors qu'il était atteint d'un cancer incurable. 

Ce film daté de 1963 avec comme acteurs Bernard Blier, Renato Salvatori, Annie Girardot, et surtout Marcello Mastroiani est un chef d’œuvre du cinéma politique et social, s'intéresse à la naissance du syndicalisme ouvrier en Italie et montre bien les difficultés et contradictions des luttes du mouvement ouvrier: le rapport aux intellectuels révolutionnaires des ouvriers, la difficulté de la grève, de construire et garder l'unité dans la lutte, la duplicité du patronat.

Le scénario de ce film:

"A la fin du XIXème siècle, dans une fabrique textile de Turin, les ouvriers, soumis à un rythme de travail infernal, voient se multiplier les accidents. Trois d’entre eux entrent en conflit avec le contremaître à la suite d’un nouveau drame. Il est alors décidé, en guise de protestation, que tous partiront une heure plus tôt ce soir-là. Mais cette action n’est pas du goût des patrons, qui profitent de l’inexpérience de ces hommes simples pour les berner. Les sanctions tombent. Le professeur Sinigaglia, un militant marxiste, fraîchement débarqué de Gênes, pousse les ouvriers à s’organiser. La grève s'organise pour le passage de la journée de 14h à la journée de 13h, l'augmentation du temps de pause le midi et des grèves".

Mario Monicelli est devenu réalisateur après avoir été étudiant d'histoire et de philosophie Milan et à Pise.

Il devient assistant réalisateur avant-guerre, puis cinéaste après guerre.

Il réalise de très grandes comédies de cinéma réaliste gai comme "Un héros de notre temps" ou "Le Pigeon" (Il Soliti Ignoti), son chef-d’œuvre. 

Mario Monicelli est et est resté jusqu'au bout communiste et révolutionnaire.

Il appartient à cette glorieuse tradition de l'avant-garde des cinéastes italiens devenus militants ou sympathisants communistes (comme d'ailleurs de grands écrivains comme Moravia -1907-1990/ Le mépris, L'ennui/ ancien député européen communiste - ou Pavese*) après souvent une éducation catholique, bourgeoise ou aristocratique, dans le sillage d'un retour critique sur l'expérience fasciste portée et soutenue par la bourgeoisie et les capitalistes italiens, et du prestige du communisme après-guerre, comme:

- Vittorio de Sica (1901-1974)- Le voleur de bicyclette; Miracle à Milan

- Lucino Visconti (1906 - Milan - 1976- Rome) - La Terre Tremble; Rocco et ses frères, Le Guépard, Mort à venise)

- Roberto Rossellini  (1906-1977) - Rome, ville ouverte ; Allemagne Année zéro

- Ettore Scola (1931-2016) - Une journée particulière; La nuit de Varennes; Affreux, sales et méchants; Nous nous sommes tant aimés

- Fédérico Fellini (1920-1993) - La Dolce Vita, La Strada, Juliette des esprits, Casanova, Le Satyricon

- Pier Paolo Pasolini (1922 -1975) - Salo où les 120 journées de Sodome; Le Décaméron-  qui adhère au PCI en 1947 et en est exclu en 1953, tout en se proclamant ensuite toujours communiste.

- Bernardo Bertolucci (1941-2018) - Prima della Rivoluzione, La Stratégie de l'Araignée, Le conformiste avec Jean-Louis Trintignant, Le Dernier Tango à Paris avec Marlon Brando et Maria Schneider, Le Dernier empereur; Little Buddha

Ce cinéma italien d'avant-garde, néo-réaliste, social ou lyrique, a malheureusement été balayé par les années Berlusconi, comme d'ailleurs une grande partie de la culture communiste et progressiste en Italie, laissant place à un pays gouverné par le business mafieux, la droite ultra-libérale et maintenant les néo-fascistes de Salvini et de la Ligue du Nord. 

Il y a bien sûr selon nous un lien certain entre l'avènement des mass médias et le triomphe de la télé poubelle au service des puissances d'argent, l'essor du libéralisme le plus clinquant et le plus corrompu, la crise du PCI, le Parti Communiste Italien, le plus puissant et novateur d'Europe, et un certain déclin du cinéma d'auteur en Italie. Mais l'Italie est un pays de trop vieille et riche culture pour ne pas voir renaître bientôt les germes d'une nouvelle Renaissance culturelle et politique.

Ismaël Dupont

* Pavese, traducteur de Dickens, Melville, Faulkner, Defoe, Joyce, adhère au Parti Communiste Italien après-guerre. En 1949, il écrit le très beau et désespéré "Le bel été" (ma mère adorait, moi aussi). Il se suicide à Turin en 1950, à 42 ans.

Triste destin que celui de nombreux grands écrivains italiens: Primo-Levi, suicidé probablement, lui aussi, à Turin en tombant de son escalier en 1987. Malaparte, mort d'un cancer du poumon avec sa conversion tardive au catholicisme et sa carte du Parti Communiste chèrement obtenue, accordée par Togliatti après plusieurs années de demandes depuis 1945: le génial auteur de "Kaputt", souvenirs du Front Russe comme correspondant de guerre avec les armées nazies, et de "la Peau", vision apocalyptique et grotesque de l'Italie de la Libération, s'était il est vrai bien compromis avec le régime fasciste qu'il avait rejeté publiquement au départ. Et le grand Buzatti, l'auteur du "Désert des Tartares" et du recueil de nouvelles "le K", mort dans les angoisses d'un cancer à Milan. Et Pasolini, communiste lui aussi, victime d'un assassinat en 1975, sur la plage d'Ostie, près de Rome

Lire aussi:

Qui a tué le parti communiste italien? une enquête historique remarquable de Guido Liguori

COMMUNIST'ART: Frida Kahlo - par Hector Calchas

COMMUNIST'ART: Louis Aragon par Hector Calchas

COMMUNIST’ART - Erik Satie

COMMUNIST'Art: Fernand Léger

COMMUNIST'ART - Jacques Prévert, par Hector Calchas

« L'espoir, disait-il, est un piège inventé par les patrons. Il faut avoir le courage de se rebeller... et aller chercher notre salut, ce qui en Italie n'a jamais été le cas ».  (Mario Monicelli)

« L'espoir, disait-il, est un piège inventé par les patrons. Il faut avoir le courage de se rebeller... et aller chercher notre salut, ce qui en Italie n'a jamais été le cas ». (Mario Monicelli)

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011