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9 mars 2019 6 09 /03 /mars /2019 07:27

Européennes

Vendredi 5 avril: Maryam Madjidi à Morlaix, Local du PCF, 2 petite rue de Callac, à 18h: 

"Marx et la poupée: devenir écrivain dans l'exil, avec l'héritage du combat communiste en Iran et des blessures de la révolution islamique". 

Samedi 6 avril, à 11h: Maryam Madjidi à la rencontre des lecteurs à la librairie Dialogues Morlaix

Samedi 6 avril: l'écrivaine Maryam Madjidi (candidate en 8ème position sur la liste Européenne de Ian Brossat et du PCF) sera l'invitée des communistes brestois-es. Aprés avoir rencontré les lecteurs à 14 h 30 à la petite librairie et visité la médiathèque des Capucins elle particpera à une rencontre débat sur le thème de la solidarité envers les réfugiés à 18 h à la Fac Segalen.
Maryam Madjidi, écrivaine, professeur de Français Langues Etrangères travaillant avec les réfugiés, fille de militants communistes iraniens contraints à l'exil, militante pour le droit d'asile, auteur de "Marx et la poupée", un magnifique roman sur l'exil, son découverte de la France, son rapport avec l'Orient et les illusions de l'orientalisme, et l'engagement de ses parents qui a reçu le Prix Goncourt du Premier Roman en 2017 et le prix Ouest-France Etonnants Voyageurs en 2017, le prix Soroptimist de la romancière francophone 2018 !

Européennes: Il est important et essentiel que les artistes s'engagent dans ce monde: Maryam Madjidi, candidate sur la liste de Ian Brossat, à la rencontre des Finistériens le 5 et le 6 avril

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9 mars 2019 6 09 /03 /mars /2019 07:18
Rétablissement de l'ISF - la proposition de loi des députés communistes rejetée à l'Assemblée Nationale
La proposition des députés communistes rejetée à l’Assemblée nationale

vendredi 8 mars 2019

La proposition de loi des députés communistes visant à rétablir l’impôt sur la fortune (ISF), a été rejetée le 7 mars à l’Assemblée (par 58 voix contre 45 et 2 abstentions).

Outre le rétablissement de l’ISF, le texte proposait également d’instaurer une plus grande progressivité de l’impôt sur le revenu en créant des tranches supplémentaires.

Le rapporteur du texte Jean-Paul Dufrègne considère cette proposition comme "une première étape vers une meilleure justice fiscale", malgré "les insuffisances de l’ISF", auquel pouvaient échapper des grandes fortunes. Il a déploré que la majorité "prive" l’hémicycle "d’un débat de fond".

La majorité refuse le débat que tout le monde réclame. Comment ne pas y voir du mépris ? a dénoncé le député de l’Allier

- Lire également l’intervention de F. Roussel lors de la discussion générale, député du Nord

Rétablissement de l’ISF, la majorité présidentielle s’y oppose.

Intéressant à travers le contenu de cette dépêche de l’AFP de voir les positionnements et les explications des uns et des autres...les masqués tombent face à l’exigence populaire à une véritable justice sociale.

La proposition de loi des députés communistes visant à rétablir l'impôt sur la fortune (ISF), l'une des principales revendications des "gilets jaunes", a été rejetée jeudi par l'Assemblée nationale, malgré le soutien de l'ensemble de la gauche.

"Idéologique" pour la majorité, "démagogique" et "contre-productif" pour LR, ou "prématuré" selon UDI-Agir, le premier texte de la "niche parlementaire" PCF a été retoqué par 58 voix contre 45 et 2 abstentions, avant même l'examen de ses amendements.

Le rapporteur du texte Jean-Paul Dufrègne s'est défendu de verser dans l'idéologie, considérant cette proposition comme "une première étape vers une meilleure justice fiscale", malgré "les insuffisances de l'ISF", auquel pouvaient échapper des grandes fortunes. Il a déploré que la majorité "prive" l'hémicycle "d'un débat de fond".

Outre le rétablissement de l'ISF, dont la transformation en IFI (impôt sur la fortune immobilière) au début du quinquennat reste selon le député de l'Allier "le symbole d'une politique injuste", le texte proposait d'instaurer une plus grande progressivité de l'impôt sur le revenu en créant des tranches supplémentaires.

Selon la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher, ce "vieux totem de l'ISF" n'a "pas résolu le chômage de masse" ni même "permis une meilleure redistribution" des richesses. Elle a aussi souligné "son impact défavorable sur notre économie".

Pour Cendra Motin (LREM), le retour de cet impôt "serait de nature à refroidir les plus grands et riches amoureux de la France", avec pour conséquence "une attractivité affaiblie".

Lise Magnier (UDI-Agir) a elle jugé "prématuré" de rétablir l'ISF avant même d'avoir pu évaluer les effets de sa transformation.

Véronique Louwagie (LR) a fustigé un texte "dangereusement démagogique" et "contre-productif", pour ressusciter "un impôt moribond" qui "a touché davantage les classes moyennes supérieures que les grandes fortunes" et "fait fuir les capitaux hors de France".

"Seuls 0,2% des contribuables assujettis à l'ISF quittaient le territoire" par an, a affirmé, chiffres d'économistes à l'appui, le numéro un des communistes Fabien Roussel, estimant que l'on est "loin de l'hémorragie".

"L'argument selon lequel l'ISF ferait fuir est trompeur", a renchéri Christine Pirès-Beaune (PS).

Pour le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, la fin de l'ISF est "arrivée au moment le pire", celui où "vous demandiez aux gens de payer plus". L'ex-candidat à l'élection présidentielle a sommé la majorité de cesser de "cajoler les plus riches qui ne renvoient jamais l'ascenseur".

Assemblée nationale. La majorité refuse de rétablir l’ISF et d’augmenter le Smic
Vendredi, 8 Mars, 2019

Les députés communistes ont défendu des revendications portées par les gilets jaunes et plébiscitées par une majorité de Français, jeudi, alors que l’ordre du jour leur était réservé au Palais-Bourbon. La Macronie les a renvoyés dans les cordes.

Rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et augmenter le Smic ? Certainement pas. Ces deux propositions déposées par les députés PCF ont été balayées d’un revers de main, jeudi, à l’Assemblée nationale. C’est que le retour de l’ISF constituerait « un frein pour nos entreprises », selon la secrétaire d’État Agnès Pannier-Runacher, en nuisant à l’accumulation de capital, et donc à l’investissement et à l’emploi. L’ISF serait même « de nature à refroidir les plus grands et riches amoureux de la France », a argumenté la députée LaREM Cendra Motin. « Les mythes ont la vie dure en matière de fiscalité. Pour justifier l’injustifiable, vous avez inventé que l’ISF ferait fuir les riches. Mais aucune évaluation ne le prouve ! » a martelé Jean-Paul Dufrègne. L’élu PCF a eu beau rappeler que « les inégalités de patrimoine sont les plus importantes et les plus structurantes » en France, puisque celui des plus riches est « 180 fois plus important que celui des dix pour cent les plus modestes », rien n’y a fait. Le rappel que la suppression de l’ISF a bénéficié aux 150 000 ménages les plus aisés, soit 0,5 % d’entre eux, au moment où la France se serrait la ceinture n’a pas non plus ému la majorité macroniste.

La hausse du Smic a elle aussi été envoyée au tapis

« Il y a un problème de méthode, de calendrier », a également attaqué Agnès Pannier-Runacher. Rappelant qu’un grand débat national est actuellement en cours, elle a accusé les parlementaires PCF de vouloir en « préempter » les conclusions, ce qui reviendrait à « mépriser les Français ». C’est pourtant le président de la République, Emmanuel Macron, qui a lui-même estimé que le rétablissement de l’ISF était hors sujet dans sa lettre aux Français, quand bien même les gilets jaunes et 77 % des citoyens du pays le réclament. « Il y a un paradoxe à proposer une augmentation des impôts au moment où les Français ont exprimé un ras-le-bol fiscal », a enfin asséné le gouvernement. Drôle de façon de contrer le retour de l’ISF et la volonté du PCF de renforcer la progressivité de l’impôt sur le revenu. L’objectif était de passer de cinq à neuf tranches, pour « moins faire payer les couches populaires et les classes moyennes, et plus faire payer les gros et très gros revenus ». Il n’a pas été retenu.

La hausse du Smic a elle aussi été envoyée au tapis. Si la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a reconnu que « les revenus tirés du travail ne permettent pas à tous de faire face aux dépenses du quotidien », elle a dans la foulée affirmé qu’une hausse « forte et soudaine » du Smic aurait « des effets négatifs sur l’emploi et la compétitivité des entreprises ». Aucune étude ne le prouve, a répondu Stéphane Peu, en s’appuyant sur les travaux de l’OFCE. L’élu PCF a ajouté que cette hausse du Smic était prévue en trois fois, pour atteindre les 1 800 euros brut (soit 1 400 euros net) au 1er janvier 2022. « France Stratégie dit que le Cice est un échec. Votre cabinet l’a confirmé. Il a coûté 111 milliards d’euros en cumulé pour 100 000 emplois créés ou préservés », a-t-il détaillé. Puis il a proposé d’éteindre progressivement ce dispositif pour allouer 10 milliards d’euros par an au soutien des PME et TPE, afin que la hausse du Smic ne les fragilise pas. Mieux, selon l’élu, augmenter le salaire minimum permettra d’augmenter tous les salaires, ce qui alimentera la consommation des ménages pour devenir « le principal levier de relance de l’activité économique du pays ». Un bon investissement, « qui ne partirait ni dans la finance, ni dans les paradis fiscaux », et viendrait renforcer le financement de la Sécurité sociale, a-t-il exposé. Sans être entendu.

Aurélien Soucheyre, L'Humanité, 8 mars 2019
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9 mars 2019 6 09 /03 /mars /2019 07:07
Taxe Rose: pour une TVA à 0% sur les protections périodiques - Libération: Tribune d'Elina Dumont , ancienne SDF, comédienne, candidate aux européennes avec Ian Brossat et le PCF

TRIBUNE

 

Vous trouverez ci-dessous une tribune publiée ce jour sur Liberation.fr, d'Elina Dumont, ancienne SDF, comédienne et candidate aux élections européenne sur la liste "Pour l'Europe des gens, contre l'Europe de l'argent" menée par Ian Brossat.

 

«Taxe rose» : pour une TVA à 0% sur les protections périodiques

J’ai passé quinze ans à la rue, il m’est arrivé d’avoir froid et pourtant le plus dur a été ailleurs : devoir prendre du vieux papier journal comme protection hygiénique certains mois parce que je n’avais pas assez d’argent pour m’acheter des serviettes. Cette sensation sur la peau, cette humiliation, je ne la souhaite à aucune femme. Cela m’a marqué à tout jamais.

Il y a quelques mois, l’Ecosse est devenu le premier pays au monde à rendre gratuites les protections périodiques pour les étudiants. En janvier, l’université de Lille a mis en place des «kits précarité menstruelle». Ces deux exemples ont un grand mérite : mettre au cœur du débat l’injustice que représente l’achat de ces produits indispensables à notre vie de femmes.

Nous sommes la sixième puissance économique au monde et, chaque mois, nous sommes des centaines de milliers de femmes invisibles à devoir nous débrouiller comme l’on peut, faute d’argent. Ces femmes, je connais leur visage : elles sont étudiantes, elles sont mères célibataires, elles sont gilets jaunes. Elles n’arrivent pas à joindre les deux bouts, alors elles se sacrifient.

Elles se sacrifient parce qu’elles n’ont pas le choix, tout simplement, cela a été mon cas à une époque ; elles se sacrifient parce qu’elles doivent arbitrer dans leur budget et, dans ce cas-là, on pense d’abord à ses enfants. Lorsque l’on est à quelques euros près, chaque centime compte pour remplir le frigo.

80 euros par an

La dépense des serviettes est loin d’être négligeable pour beaucoup d’entre nous : c’est entre 5 et 7 euros par mois, un peu plus de 80 euros par an. C’est une dépense obligatoire qui est taxée par l’Etat.

Si les hommes avaient besoin de serviettes hygiéniques, cela ferait longtemps que nous n’aurions plus de taxe sur ces produits-là. Aujourd’hui la «taxe tampon», comme je l’appelle, est de 5,5% en France ; elle reste à 19% en Allemagne et atteint même 27% en Hongrie.

Réduire le taux à 5,5% comme cela a été fait en France, c’est une première étape.

Je formule aujourd’hui deux propositions pour aller plus loin : d’abord une TVA à taux zéro sur les protections périodiques en France, avant une généralisation aux autres pays européens. C’est cela l’Europe que nous voulons.

J’entends déjà certains lecteurs dire : voici une belle idée mais elle est impossible. C’est, au contraire, tout à fait possible et en voici la preuve.

Cette harmonisation européenne sera la stricte application de «la clause de l’Européenne la plus favorisée». Son but : faire valoir dans toute l’Europe la loi qui est la plus favorable aux droits des femmes. Si nous gagnons ce droit en France, nous le gagnons partout en Europe. Ce serait un pas énorme que nous franchirions. Il nous faudra, alors, être attentives et nous assurer que les marques et les supermarchés répercutent bien cette baisse de la TVA comme il se doit et ne se remplissent pas les poches en passant.

C’est tout à fait possible, enfin, parce que c’est déjà appliqué dans plusieurs pays qui ont fait le choix d’une TVA à taux zéro sur ces produits. C’est le cas de l’Australie, du Canada, du Kenya ou encore du Nigeria. Depuis quelques semaines, c’est au tour de la Suisse d’ouvrir le débat.

Il n’est pas digne de la France et de l’Europe d’être à la traîne sur ce sujet. C’est une question de justice, d’égalité et de santé publique. C’est aussi une question de pouvoir d’achat pour de nombreuses femmes.

Elina Dumont, ancienne SDF, comédienne, candidate aux élections européennes sur la liste "Pour l'Europe des gens, contre l'Europe de l'argent",

Paris, le 8 mars 2019.

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9 mars 2019 6 09 /03 /mars /2019 07:00
Renationalisation des autoroutes : Rejet de la Proposition de loi du groupe Communiste (avec un insoumis et un écologiste) par le Sénat

Renationalisation des autoroutes : Rejet de la Proposition de loi du groupe Communiste (avec un insoumis et un écologiste) par le Sénat

Hier, la majorité sénatoriale ainsi que l’ensemble des groupes parlementaires, avec l’assentiment du gouvernement, ont rejeté ou se sont abstenus sur la proposition de loi des sénatrices et sénateurs du groupe CRCE permettant d’engager la renationalisation des autoroutes. Seuls quelques sénateurs courageux ont voté notre proposition de loi.
Alors que le Sénat avait ouvert la brèche avec son refus de privatiser ADP, s’appuyant sur l’erreur politique, financière et stratégique que fut la privatisation des concessions par le gouvernement de Villepin, il nage aujourd’hui en pleine contradiction.

Pourquoi refuser de s’engager vers la renationalisation des autoroutes si l’on considère qu’il est nécessaire de préserver la maîtrise publique des infrastructures et de ne pas se priver de ressources fort utile notamment pour permettre le financement des infrastructures de transport et leur rénovation, dans le cadre de la transition écologique.

Les autoroutes, comme les aéroports, ont été financées par le fruit de l’impôt donc par l’argent du peuple. Nous ne pouvons supporter que les investissements publics soient captés par les intérêts privés d’actionnaires avides de dividendes. Les « gilets jaunes » ne s’y sont pas trompés en organisant des opérations « péages gratuits » : récupérer la maîtrise de ces infrastructures permettra d’en finir avec cette spoliation de l’intérêt général sur le dos d’usagers captifs condamnés à payer toujours plus, véritables vaches à lait d’un secteur sans risque.
Nous considérons que l’Etat doit reprendre la main et défendre ses intérêts stratégiques de souveraineté et nos concitoyens.
Tout le monde le sait : ces contrats sont tellement bien ficelés qu’ils ne sont pas renégociables. Toute velléité de renforcer les obligations sur les concessionnaires se soldera mécaniquement par des hausses sur les usagers. Il n’y a donc aucune solution dans le cadre contractuel. Pour cette raison, il faut dès maintenant aller jusqu’à la dénonciation de ces contrats. Attendre la fin des concessions laisse en outre le risque de voir ces contrats renégociés et prolongés à l’infini.
Sur tous les bancs, nous avons entendu un seul argument : « trop cher, attendons la fin des concessions ». Nous répondons faux !

Certes ce rachat a un coût mais celui-ci premièrement se négocie, y compris devant les tribunaux pour dénoncer des contrats viciés et déséquilibrés. Mais quand bien même il faudrait réinvestir, la puissance publique peut s’en donner les moyens, y compris parce que ce sont les péages qui financeront l’emprunt. Nous trouvons 40 milliards pour financer cette année seulement le CICE et nous n’aurions pas 50 milliards à investir sur le long terme. L’Espagne s’est engagée dans cette voie, preuve de la faisabilité d’une telle démarche.

Les sénatrices et sénateurs du groupe CRCE regrettent cette occasion manquée. Ils sont déterminés à continuer de proposer la renationalisation des autoroutes, y compris dans le cadre du débat sur la LOM à compter du 19 mars prochain.

Sénat. Quand l’autoroute passe par la nationalisation
Jeudi, 7 Mars, 2019

La proposition de loi de renationalisation examinée au Palais du Luxembourg à l’initiative des élus communistes trouve un écho nouveau avec les gilets jaunes.

On ne pourra pas reprocher aux parlementaires communistes l’inconstance : la proposition de loi (PPL) de nationalisation des sociétés d’autoroutes, examinée aujourd’hui au cours de la niche au Sénat, fait écho à la campagne que les mêmes sénateurs avaient menée en 2014, puis en 2016. À l’heure des gilets jaunes, la PPL pourrait trouver cette fois un écho nouveau. « La question du droit au transport et de son coût, de la place du service public, en lien avec la nécessaire transition écologique, relance l’intérêt de l’opinion, chez les élus et bon nombre d’observateurs, pour une renationalisation des autoroutes », ont plaidé les sénateurs du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste (CRCE).

Par quelque bout qu’on le prenne, tout dans le dossier des sociétés d’autoroutes suinte le scandale. En 2006, Jacques Chirac et son premier ministre Dominique de Villepin ont vendu la part de l’État qui restait contre 15 milliards d’euros. Brader serait plus exact, puisque la Cour des comptes a ensuite estimé que les trois opérations d’ouverture du capital avaient abouti à une sous-évaluation de 10 milliards d’euros. En 2016, après avoir fait quelque temps les gros yeux, François Hollande devait prolonger les concessions accordées à trois géants du secteur, l’espagnol Abertis, et les deux français Eiffage et Vinci.

L’État organise sa propre spoliation

Derrière les sociétés d’autoroutes, on trouve en effet de gros acteurs du BTP vivant de la commande publique – un secteur dont l’implication dans les campagnes électorales fut notoire par le passé. Les autoroutes croisent souvent le politique, ainsi le conseiller officieux de plusieurs présidents, Alain Minc, fut nommé en 2011 à la tête de la Sanef. En investissant dans l’autoroute, les entreprises du BTP se créaient en somme un marché captif. Mieux, l’ensemble des niches fiscales dont elles bénéficient équivaut… aux 3 milliards d’euros d’investissement promis. Soit une opération blanche pour lesdites sociétés. Dit autrement, ce régime fiscal fait qu’il est plus intéressant de distribuer des dividendes et de financer les investissements par l’emprunt. Ainsi, en 2015, les Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR) déclaraient un chiffre d’affaires de 1,6 milliard d’euros, pour une dette de plus de 8 milliards. Mauvaise gestion ? Au contraire, en créant de la dette, les sociétés concessionnaires font coup double : rémunérer l’actionnaire tout de suite, la dette accumulée étant dissuasive pour que la puissance publique la rachète en cas de nationalisation. L’État doit un an de préavis, s’il souhaite reprendre la main.

Les 3,2 milliards d’euros d’investissement auxquels se sont engagées les sociétés en échange d’une prolongation des concessions accordées, et dont la fin théorique s’étale, pour le viaduc de Millau par exemple, de 2027 à… 2079, se transformeront, à la toute fin des contrats en cours, en 14,7 milliards de recettes nettes. Pour 100 euros de péages payés par les utilisateurs, entre 20 et 24 euros sont du bénéfice net pour les concessionnaires, rappelait la sérieuse Autorité de la concurrence en 2013. Et après ? Rien, il ne s’est rien passé en dépit de ces alertes officielles. L’État continue d’organiser sa propre spoliation. Car la privatisation des autoroutes, tout comme celles de la Française des jeux et d’Aéroports de Paris, en cours, ne répond en réalité pas à une nécessité économique. L’État pourrait tout aussi bien emprunter l’argent de la renationalisation. Les ressorts seraient plutôt idéologiques : en 2014, le ministre de l’Économie qui a validé le plan de prolongation des concessions s’appelait Emmanuel Macron.

Lionel Venturini, L'Humanité, 7 mars 2019
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9 mars 2019 6 09 /03 /mars /2019 06:49
Ci joint les photos de la cérémonie en hommage à Pierre Sémard  secrétaire général de la CGT Cheminots et premier secrétaire général du PCF

Ci joint les photos de la cérémonie en hommage à Pierre Sémard secrétaire général de la CGT Cheminots et premier secrétaire général du PCF

7 mars: en gare de Brest, la section de Brest du PCF rendait hommage au résistant communiste Piere Sémard, livré par Vichy aux Nazis le 7 mars 1942
7 mars: en gare de Brest, la section de Brest du PCF rendait hommage au résistant communiste Piere Sémard, livré par Vichy aux Nazis le 7 mars 1942

La section du Pays de Brest du PCF invitait à participer à la commémoration de l’assassinat de Pierre Sémard livré par Vichy aux nazis, qui l’ont fusillé le 7 mars 1942 .
Cette cérémonie a eu lieu le jeudi 7 mars à 10h30 devant la stèle du monument aux morts de la gare.
Pierre Sémard était secrétaire général de la Fédération CGT des cheminots et dirigeant du Parti communiste français, dont il fut le premier secrétaire général.
La série d’actes antisémites qui ont eu lieu ces derniers jours en France, l’installation au premier plan de la vie politique de partis ouvertement racistes et xénophobes, les coalitions nouvelles entre forces de droite et d’extrême-droite accédant ou aspirant au gouvernement dans plusieurs pays européens, montrent que « la bête immonde » n’est pas morte .
Aussi il est important de manifester notre attachement à la Résistance et à se mobiliser pour une démocratie fraternelle et républicaine.

7 mars: en gare de Brest, la section de Brest du PCF rendait hommage au résistant communiste Piere Sémard, livré par Vichy aux Nazis le 7 mars 1942

Pierre SEMARD, fusillé le 7 mars 1942.
Pierre Sémard est né le 15 février 1887 à Bragny-sur- Saône dans une famille de cheminots. Devenu cheminot lui-même, Pierre Sémard s’engage activement dans le syndicalisme. Il devient le secrétaire général de la Fédération des cheminots CGT en juin 1921, de la Fédération des cheminots CGTU après la scission, puis de nouveau avec la CGT réunifiée en 1936.
La famille Pierre Sémard habitait au 65 avenue Secrétan dans le 19èarrondissement où se trouve aujourd’hui un nouvel immeuble des HLM.
En 1939, à la déclaration de guerre, Pierre Sémard est réquisitionné comme cheminot et doit s’installer avec sa famille à Loches en Indre et Loire. C’est dans cette ville qu’il est arrêté, en octobre 1939, par le gouvernement de l’époque en vertu d’un décret qui interdit le Parti Communiste Français.
Alors que l’armée allemande envahit le pays, Pierre Sémard est maintenu en détention au camp de Gaillon dans l’Eure d’où les autorités de Vichy le livreront plus tard comme otage à l’occupant.
Durant sa captivité, Pierre Sémard, malgré son internement, réussit à garder le contact avec les syndicats clandestins, il sera un personnage-phare dans la mobilisation des Cheminots contre les nazis.
Il apporte ses conseils, rédige des appels au combat et dans sa dernier lettre avant d’être fusillé, il lance un ultime appel à ses amis cheminots : " Je meurs avec la certitude de la libération de la France. Dites à mes amis cheminots qu’ils ne fassent rien qui puisse aider les nazis. Les cheminots me comprendront, ils m’entendront, ils agiront. Adieu chers amis, l’heure de mourir est proche. Mais je sais que les nazis qui vont me fusiller sont déjà des vaincus et que la France saura poursuivre le bon combat".
Les cheminots joueront un rôle considérable dans ce qu’on a appelé "la bataille du rail".
Le 6 mars 1942, Pierre Sémard est transféré à la prison d’Évreux et remis le lendemain aux autorités allemandes pour être fusillé comme otage, le lendemain.
Juliette, l’épouse de Pierre Sémard, fut elle aussi arrêtée le 7 août 1941, elle avait assuré durant l’internement de son mari la liaison avec la direction clandestine des cheminots. Jugée le 5 janvier 1942, elle fut condamnée à 8 ans de travaux forcés. Déportée à Ravensbrück, elle fut rapatriée le 24 juin 1945.
Avec la complicité de son épouse, Pierre Sémard avait, jusqu’à son exécution, tenu une place considérable dans la direction de la Résistance cheminote. Cette place lui a été reconnue officiellement au titre de la Résistance Intérieure Française. Pierre Sémard est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

Le 07 mars 1942, Pierre Semard tombait sous les balles des nazis à l’âge de 55 ans. La vie trop brève de ce militant d’exception fut d’une intensité remarquable, traversant des moments très forts de l’histoire sociale et politique de la première partie du 20ème siècle. Il reste le symbole de la résistance des cheminots à l’Occupation

Sa dernière lettre avant d'être exécuté :

"Chers amis,

Une occasion inespérée me permet de vous transmettre mon dernier mot, puisque dans quelques instants je serai fusillé.

J'attends la mort avec calme. Je démontrerai à mes bourreaux que les communistes savent mourir en patriotes et en révolutionnaires.

Ma dernière pensée est avec vous, camarades de lutte, avec tous les membres de notre Grand Parti, avec tous les Français patriotes, avec les héroïques combattants de l'Armée Rouge et son chef, le grand Staline. Je meurs avec la certitude de la libération de la France.

Dites à mes amis, les cheminots, que ma dernière volonté est qu'ils ne fassent rien qui puisse aider les nazistes.

Les cheminots me comprendront ; ils m'entendront ; ils agiront; j'en suis convaincu.

Adieu, chers amis, l'heure de mourir approche. Mais je sais que les nazistes, qui vont me fusiller, sont déjà vaincus et que la France saura poursuivre le grand combat.

Vivent l'Union Soviétique et ses Alliés ! Vive la France.

Pierre SÉMARD."

La section du Pays de Brest du PCF invite à participer à la commémoration de l'assassinat de Pierre Sémard livré par Vichy aux Nazis le 7 mas 1942: le jeudi 7 mars devant la stèle du monument au mort de la gare
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9 mars 2019 6 09 /03 /mars /2019 06:32
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8 mars 2019 5 08 /03 /mars /2019 16:11

 

En dépit du vote de la loi Egalim promise par le président  de la République le 11 octobre 2017 à Rungis et votée par le Parlement le 2 octobre 2018, les négociations annuelles, qui viennent de se terminer entre les distributeurs et leurs fournisseurs, ont été aussi difficiles que les années précédentes. Résultat : les prix agricoles demeurent anormalement bas en ce début d’année 2019 dans la plupart des secteurs.

Le Salon de l’agriculture a fermé ses portes hier soir. Durant neuf jours, les bêtes de concours et les produits transformés dans les stands des régions de France comme dans ceux de l’outre mer ont donné une belle image du savoir faire paysan. Mais ces hommes et ces femmes exercent un métier dans lequel le travail n’est pas payé à la hauteur des efforts fournis par la profession. Plusieurs statistiques publiées ces derniers jours nous montrent une situation complexe, dans laquelle une vache aurait du mal à retrouver son veau, comme on dit à la campagne.

L’INSEE nous apprenait la semaine dernière que l’augmentation moyenne des prix sur un an a été de 1,3%. L’augmentation moyenne des prix alimentaires serait de 2,7% sur la même période, tirée par les « produits frais » dont les prix seraient en hausse de 8,3% sur douze mois. Dans une autre étude, l’INSEE indique que de novembre 2018 à janvier 2019 inclus, « le chiffre d’affaire réalisé par les grandes surfaces alimentaires augmente de 1% par rapport à  la même période un an plus tôt. Toujours sur ces trois mois, les clients des grandes surfaces ont consacré 0,5% d’argent de plus que durant la même période un an plut tôt aux achats de nourriture, ce qui veut dire qu’ils ont acheté moins en volume compte tenu de la hausse moyenne des prix alimentaires de 2,7% sur cette période par rapport aux mêmes mois un an plus tôt. Ils ont dépensé 1,1% de moins pour l’achat de produits non alimentaires. Mais c’est sans doute parce qu’ils ont dépensé 7,8% de plus durant ces trois mois que durant les mêmes mois un an plus tôt pour l’achat de carburants. Voilà des chiffres qui expliquent aussi le départ de l’action revendicative des « gilets jaunes » en novembre 2018.

Les prix payés aux paysans ne suivent pas ceux payés en magasin

S’agissant des prix payés aux paysans, ceux du porc charcutiers n’étaient que de 1,17€ le kilo de carcasse le 25 février dernier contre 1,40€ en Allemagne. Celui des veaux de boucherie était inférieur de 2,8% au prix de l’an dernier à la même époque. Le prix de la tonne de blé tendre après voir tenu le cap des 195€ durant les mois d’automne est tombé à 189€ depuis deux semaines. Celui du blé dur, qui sert à fabriquer des pâtes, est tombé à 215€ la tonne alors qu’il se vendait 244€ en 2016. Le prix de la betterave à sucre est en chute libre depuis la sortie des quotas de production, victime des conséquences de la surproduction mondiale. L’Union européenne a contribué à ce désastre qui débouche sur des fermetures de sucreries en France. Elle n’a tenu aucun compte du précédent stupide que fut la sortie des quotas laitiers en avril 2015. Depuis cette date, le prix des 1.000 litres de lait au départ de la ferme - qui était tombé à 270€ en 2016-  est encore entre 330 et 350€ selon les laiteries contre 370€ de moyenne en 2014 alors que les coûts de production ont sensiblement augmenté depuis.

Emmanuel Macron a voulu une loi inefficace

En 2017, le président Macron avait promis une loi qui devait, selon lui, aboutir à mieux rémunérer le travail des paysans. Cette loi a été votée le 2 octobre 2018. Elle devait se traduire en mars 2019  par une remontée des cours au départ de la ferme suite aux négociations commerciales entre les distributeurs et leurs fournisseurs qui se sont terminées le 28 février dernier. Mais, au dernier jour de cette négociation qui a duré trois mois, l’Association nationale  des industries alimentaires (ANIA) déclarait que « les dernières remontées des box de négociations ne sont pas à la hauteur des espoirs soulevés. Selon l’ANIA les négociateurs des centrales d’achat de la grande distribution pratiquaient toujours « un chantage pour le prix le plus bas avec des menaces de déréférencement effectifs pour la majorité des entreprises. Les PME sont la variable d’ajustement au cours de ces négociations commerciales », déplorait l’ANIA le 28 février.

En effet, les grandes entreprises comme Lactalis pour les produit laitiers et Bigard pour la viande, peuvent tenir tête aux grandes enseignes qui ont besoins de leurs gros volumes de produits siglés « Président » ou « Lactel » par Lactalis, mais aussi Charal » par Bigard. Mais les PME n’ont pas cette puissance, surtout quand elles travaillent à façon pour des marques de distributeurs. D’où cette conclusion de Richard Girardot, président de l’ANIA : «pour la grande majorité des 18.000 entreprise, la déception est grande», au terme de cette négociation annuelle.

Invité hier matin sur la chaîne d’information en continu CNEWS, Didier Guillaume, ministre de l’agriculture, a concédé que le prix du lait en ce début d’année est loin du « prix d’objectif » de 39 centimes permettant couvrir les coûts  de production et de rémunérer le travail des producteurs. Il a fait la mêle remarque concernant le prix d’objectif de la viande bovine qui est de 4,90€ le kilo de carcasse alors que le prix moyen payé actuellement n’est que de 3,50€. «Une marche a été franchie, mais nous ne sommes pas monté à l’étage» a commenté le ministre.

 

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8 mars 2019 5 08 /03 /mars /2019 16:02

 

A moins de trois mois de l’élection des députés au Parlement européen, la lettre d’Emmanuel Macron aux citoyens des pays membres de l’Union européenne contient tous les éléments d’une opération d’enfumage. Mais c’est aussi  une façon d’occulter les attentes auxquelles le pouvoir est confronté en France, notamment depuis la mi-novembre. Ainsi, lors de sa rencontre du 28 février à Pessac près de Bordeaux avec des mères de familles monoparentales,  Emmanuel Macron a occulté une injustice sociale qu’il aurait fallu mettre en exergue. Ces familles, pour qui les allocations familiales et l’aide personnalisée logement comptent beaucoup dans l’équilibre du budget mensuel, verront ces prestations n’augmenter que de 0,3% en 2019 et en 2020. C’est cinq à six fois moins que l’inflation prévisible sur deux années.

 

Dans la lettre du président français aux citoyens européens, on peu lire beaucoup de phrases aussi banales qu  fausses. Emmanuel Macron nous dit que « l’Europe n’est pas qu’un marché, elle est un projet. Un marché est utile, mais il ne doit pas faire oublier la nécessité de frontières qui protègent et les valeurs qui unissent », écrit-il, occultant les accords de libre échange sur fond de dumping social et environnemental; tout comme les délocalisations de productions dans les pays à bas coûts de main d’œuvre. Outre qu’elles créent du chômage en France, ces délocalisations industrielles servent à justifier le blocage des salaires dans les entreprises et la perte de pouvoir d’achat des retraités dont les pensions n’augmenteraient que de 0,3% en 2019 comme en 2020, tout comme les allocations familiales et les aides personnalisées au logement.

A ce propos, il convient de revenir sur le débat qui s’est tenu à Pessac, près de Bordeaux, entre le président Macron et 400 femmes qui élèvent seules leurs enfants. Les chaînes d’information en continu avaient longuement diffusé cette soirée du 28 février. La réunion se tenait dans « un centre social qui aide les projets professionnels des parents isolés en difficulté», nous fut-il dit. On a même vu une militante du mouvement des « gilets jaunes » tenter de décorer le président de la République d’un collier avec un gilet jaune en pendentif, ce que le chef de l’Etat refusa poliment mais fermement. Comme la secrétaire d’Etat Marlène Chiappa était du voyage, on imagine que la réunion, bien que non annoncée avant sa tenue, avait été minutieusement préparée comme pouvant être une bonne opération de communication pour le chef de l’Etat.

Si l’ambiance de cette réunion a été relayée sur de sites internet, ce ne fut guère le cas dans la presse écrite. Il y avait pourtant un angle de traitement très intéressant pour les journalistes. Mais il semble que même les personnes qui ont dialogué avec le chef de l’Etat ne l’ont pas vraiment abordé. Emmanuel Macron et son gouvernement ont pour 2019 et 2020 décidé de baisser prioritairement le pouvoir d’achat de trois catégories de Français. Dans ces catégories maltraitées par le pouvoir politique figurent les retraités, les locataires de logementssociaux qui bénéficient de l’Aide personnalisée au logement et les familles qui perçoivent des allocations familiales pour élever leurs enfants. Pour ces trois catégories de Français, la hausse de la pension de retraite et des deux autres prestations ne sera que de 0,3% cette année et il est prévu de leur infliger la même punition l’an prochain. Au point que le Conseil constitutionnel a fait observer qu’il n’y avait pas lieu de mettre en avant des mesures prévues pour 2020 avant l’élaboration du budget de l’Etat pour cette année là.

Macron enlève du pour voir d’achat aux ménages modestes …

Les mères qui élèvent seules leurs enfants verront leurs allocations familiales augmenter quatre à cinq fois moins que l’inflation cette année et subiront peut-être la même punition l’an prochain. Si elles bénéficient de l’APL, ce qui est plus souvent le cas pour elles que pour la moyenne des Français, la perte de solvabilité de cette autre prestation s’ajoutera à celle des allocations deux années de suite. C’est donc une double peine qui a été infligée par Emmanuel Macron et par le gouvernement d’Edouard Philippe aux parents isolés qui, souvent, occupent aussi des emplois plus précaires et plus mal payés que la moyenne des Français.

Mais pourquoi le chef de l’Etat et son gouvernement ont-ils fait le choix de n’augmenter les APL que de 0,3% deux années de suite ? Cette mesure est d’autant plus injuste que le taux d’effort des ménages pauvres pour le logement était déjà égal à 33,6% de leurs ressources en 2013 contre 26,3% en 2001 selon l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale ! Pourquoi infliger à ces mêmes familles monoparentales une perte sensible du pouvoir d’achat des allocations familiales deux années de suite ? C’est d’autant plus injuste que plus les revenus tirés du travail sont faibles, plus la part de cette prestation est importante dans le budget mensuel des ménages.

… Et c’est pour compenser la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune

On ne sait si ces questions ont été posées au chef de l’Etat le 28 février à Pessac. Mais des indiscrétions données à certains journaux sous couvert d’anonymat l’automne dernier par des membres de plusieurs cabinets ministériels qui avaient travaillé durant l’été sur l’élaboration du budget 2019, voire celui de 2020, révélaient qu’ il était plus simple  de prendre de l’argent aux ménages les moins susceptibles de se défendre faute de pouvoir bloquer le pays a travers des actions fortes comme la grève. Telle est la raison principale qui a conduit de  gouvernement à annoncer une hausse de seulement 0,3% des allocations familiales, des APL et des pensions de retraite en 2019 et en 2020.

Pour dire les choses simplement, c’est par une réduction sensible de pouvoir d’achat pendant deux années de suite que ces trois catégories de Français qu’Emmanuel Macron a décidé de faire cadeau aux plus riches de la suppression de l’Impôt de solidarité sur la fortune. C’est aussi, en bonne partie pour cette raison, qu’il a vu se lever le 17 novembre 2018 le  mouvement des « Gilets jaunes», tant la vie quotidienne devenait difficile pour des millions de Français.

Voilà aussi qui montre que la politique européenne voulue par Emmanuel Macron doit toujours être au service exclusif  des plus riches.

 

 

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8 mars 2019 5 08 /03 /mars /2019 15:58

La scène se passe à Plomodiern, petit bourg breton. Ce jour-là, Edouard Philippe est venu apporter sa pierre au « grand débat », en échangeant avec des élus locaux et des dirigeants de PME. Soudain, le Premier ministre lance à la cantonade qu'il serait peut-être temps de mettre en place des « contreparties » aux aides sociales. Et de préciser sur le ton de la confidence : «Qu'est-ce qu'on demande à ceux qui bénéficient de la solidarité, est-ce qu'on demande quelque chose, et si oui, quoi ?A mon sens c’est une belle question politique. » Fin de la leçon de morale, dont le Premier ministre assume le caractère « explosif».

 

Édouard Philippe n'est pas homme à s'aventurer sur des chemins incertains sans boussole ni repères. A défaut de connaître le poids des maux, il connaît celui des mots. Il sait ce qu'il fait. En l'espèce, il recycle une antienne de sa famille politique d'origine reprise depuis belle lurette par celle où il s'est exilé, la Macronie, cette machine à recycler tous les poncifs du néolibéralisme décomplexé, quitte à y ajouter au besoin une dose de jargon branchouillard.

 

En avant donc pour une nouvelle épreuve de ce sport de combat qu'est la chasse aux pauvres. Chargée d'assurer le service après-vente de la pensée philippienne, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, déclarera à propos de la mise en place d'éventuelles contreparties aux aides sociales : « Il ne faut pas le faire de façon punitive et il ne faut pas en faire une idéologie. » Bien sûr, bien sûr... On désigne d'un doigt accusateur les plus démunis des citoyens, ceux qui sont au fond du trou, mais c'est pour leur bien, pour qu'ils s'en sortent. Les pauvres ne sont pas forcément tous des tricheurs, des filous, des truqueurs, des glandeurs, des fraudeurs ou des assistés. Encore faut-il qu'ils en apportent la preuve et donnent quelques signes extérieurs de bonne volonté.

 

De tout temps, les puissants ont considéré que le désordre social était dans l'ordre des choses, et que ceux du bas de l'échelle n'avaient à s'en prendre qu'à eux et à prier le ciel pour adoucir leur sort. Le retour en grâce médiatique des «contreparties » est de la même veine. Il sous-entend que le chômeur est responsable de ne pas avoir d'emploi, que celui qui touche le RSA se complaît dans le confort de sa situation et que les diverses allocations vont à des gens qui ne les méritent pas, alors que les « aides sociales » sont des droits pour lesquels les salariés paient des cotisations. Bref, les premiers de cordée, nés avec une cuillère d'argent dans la bouche, se croient habilités à demander des comptes aux malheureux qui ont à peine de quoi s'acheter une cuillère en plastique.

 

Edouard Philippe prouve ainsi qu'il est plus proche du déni de réalité que de la prise de conscience. Albert Einstein disait : « La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent. »Plutôt que de chercher des poux dans la tête des premières victimes de la crise, mieux vaudrait demander des comptes à l'élite des affaires, aux assistés de la finance, aux rois du CAC 40, bref, aux décideurs dont les résultats tiennent plus du dépôt de bilan que de la réussite.

 

Au fil des changements d'équipes gouvernementales, tout a été fait pour leur offrir le marché du travail sur un plateau. Les droits sociaux ont reculé. Le « coût du travail», comme ils disent, a été ratiboisé. Les salariés ont été fragilisés. L'ubérisation s'est généralisée. Les journaliers ont refait leur apparition. Résultat : les grands groupes privés sont florissants, les actionnaires sont rétribués rubis sur l'ongle, et les PDG s'assurent des trains de vie dignes de Carlos Ghosn, sans pour autant que la situation économique du pays s'améliore. Et à qui demande-t-on des comptes ? Aux victimes de ce jeu de massacre né de la priorité au business, à la spéculation, à la délocalisation et à l'envol vers des cieux (fiscaux) plus cléments.

 

Mais pourquoi n'y a-t-il aucune « contrepartie » aux fonds publics versés par l'Etat (donc par le contribuable) aux stars de la Bourse via le CICE ? Pourquoi se priver de vérifier que cet argent ne parte pas vers un paradis fiscal situé à l'autre bout du monde ? Pourquoi certains auraient-ils un devoir de « solidarité » et les autres, un droit à l'exemption permanente ? Pourquoi demander des comptes aux gens ordinaires et laisser les autres se livrer à des mécomptes ? Tant que ces questions « explosives ». comme dirait Edouard Philippe, ne seront pas sur la table, le chantage à la contrepartie ne sera qu'une partie de cons.

 

Par Jack Dion

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8 mars 2019 5 08 /03 /mars /2019 15:55

Ce gouvernement ne demande nullement aux adeptes de l’optimisation fiscale de retrouver le sens de l’impôt.

 

Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires, vient de donner au Journal du dimanche (JDD) d’Arnaud Lagardère un long entretien dans lequel elle formule ce que cette serviable publication présente comme des « propositions surprenantes sur la fiscalité, les aides sociales et les services publics ».

Par exemple, Jacqueline Gourault considère qu’Édouard Philippe, Premier ministre (qui se trouve donc être son chef et qui, suppose-t-on, ne lui tiendra aucun grief de cette menue flagornerie), a complètement « raison » de proclamer qu’« il faut des “contreparties” aux aides sociales ». Car, explique-t-elle, si « la collectivité » a « le devoir » de proposer un « accompagnement » aux nécessiteux qui ont véritablement « besoin d’aide », ces derniers doivent de leur côté faire la preuve qu’ils méritent réellement cette aumône, en se « responsabilisant » et en « consacrant » par exemple « quelques heures de leur temps aux autres, en contrepartie des aides sociales ».

Surtout, Jacqueline Gourault expose dans cette interview ce que les obligeants journalistes du JDD appellent « une idée explosive » : elle « propose que les 53 % de Français qui ne paient pas l’impôt sur le revenu » – et dont elle omet opportunément de préciser que ce n’est bien sûr pas par choix qu’ils ne l’acquittent pas, mais bien parce que leurs revenus sont trop modestes  « y soient assujettis à la hauteur de leurs moyens, “même de manière très symbolique” ». Car cela, précise-t-elle, leur « redonnerait le sens de l’impôt ».

Et maintenant : quelques rappels.

Petit un : le gouvernement dans lequel sert Jacqueline Gourault vient encore de distribuer, sous la forme d’une énième baisse de ses charges, 20 milliards d’euros d’aides publiques (payées par la collectivité) au patronat – qui n’a jamais tenu sa promesse de créer, en échange de ces gigantesques largesses, des millions d’emplois.

Petit deux : ce gouvernement vient, en abolissant l’ISF, de dégrever encore de 3,2 milliards d’euros (payés par la collectivité) l’imposition des contribuables les plus aisés.

Petit trois : ce gouvernement vient d’alléger l’exit tax – un dispositif destiné, au moins en théorie, à lutter contre l’évasion fiscale dans laquelle excellent des possédants (aux frais, il va de soi, de la collectivité).

Liste non exhaustive.

Or, à ces diverses catégories d’assistés, Jacqueline Gourault n’administre aucun sermon ni n’inflige aucune insulte, fût-elle seulement implicite – en suggérant par exemple, comme elle fait avec les pauvres, que leurs représentants seraient d’inciviques (et irresponsables) pique-assiettes. À ces bénéficiaires d’aides étatiques dont le montant cumulé se chiffre par centaines de milliards, elle ne réclame aucune contrepartie. À ces adeptes de l’optimisation fiscale, comme on dit joliment, elle ne signifie nullement qu’il serait temps – oh oui – qu’ils retrouvent le sens de l’impôt.

Mais il est vrai aussi qu’il serait risqué de fâcher ces riches clientèles – quand il est si facile d’humilier les plus humbles.

Sébastien Fontenelle (Politis)

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