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Une délégation de 20 communistes finistériens à Tours à l'inauguration de la nouvelle fédération d'Indre-et-Loire le 23 mars 2019 avec nos hôtes de St Pierre-des-Corps, Marie-France Beaufils, maire de St Pierre-des-Corps, et Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF (photo Jean-Marc Nayet)
Une délégation de 20 communistes finistériens à Tours à l'inauguration de la nouvelle fédération d'Indre-et-Loire le 23 mars 2019 avec nos hôtes de St Pierre-des-Corps, Marie-France Beaufils, maire de St Pierre-des-Corps, et Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF (photo Jean-Marc Nayet)
St Pierre-des-Corps, une ville ouvrière, une ville populaire, une ville communiste de 16 000 habitants avec un cœur gros comme ça, une ville gérée par le PCF depuis bientôt 100 ans sans interruption et par sa super maire Marie-France Beaufils depuis des années. Démocratie participative, proximité avec les habitants, lutte contre les inégalités, solidarités concrètes, y compris avec les réfugiés, haut niveau de soutien aux écoles, aux associations, aux plus démunis, expérimentation écologique et démocratique, haut niveau de services culturels et sportifs, nous avons appris énormément de nos échanges avec les élus et les militants de cette commune de bord de Loire, bastion de la culture cheminote, haut lieu de la Résistance qui a payé un cher tribut à la lutte contre l'occupation et le nazisme, qui doit son nom aux corps jetés au-delà des remparts de Tours à l'occasion d'une épidémie de peste ou de choléra. La visite du hangar où une association de 150 passionnés remet en état de marche une locomotive à vapeur et à charbon datant de 1937 a été des plus intéressantes avant l'inauguration de la nouvelle fédé PCF à Tours.
Samedi 23 mars - Inauguration de la magnifique nouvelle fédé d'Indre-et-Loire à Tours en présence de Fabien Roussel et de 22 camarades du PCF Fiinistère en week-end chez nos amis de St Pierre-les-Corps et de l'Indre-et-Loire, avec un magnifique programme concocté par notre camarade Yoann Daniel et ses amis de Touraine!!! De la détermination, un discours de révolte face à la politique de Macron et de rassemblement pour construire une alternative à gauche, de la joie, de la simplicité, du partage, de la bonne musique et des chansons de lutte. Nous avons vécu ce beau moment avec beaucoup de bonheur, notamment Lucienne et Jean-Marc Nayet qui ont retrouvé leur vieil ami Fabien Roussel et tous les militants charmés par sa gentillesse et sa disponibilité comme par la belle ambiance de la fédé d'Indre-et-Loire et l'accueil chaleureux de nos camarades de Touraine: Ronan, Jean-Pierre, Catherine, Virginie, Danièle, Philippe, et tous les autres!!!
Passionnante visite des vignes et des caves du vignoble du Vouvray des "Cormiers roux" chez Eric Gaucher, avant une dégustation pleine de gourmandise et de joie de vivre. C'était le programme de notre apès-midi du samedi 23 mai après l'inauguration de la fédé du PCF Indre-et-Loire avec son secrétaire Fabien Lemettre et l'autre Fabien de Colonel Fabien, Fabien Roussel! Où l'on découvre l'extrême complexité de la gestion d'une propriété vinicole et la passion et le talent de ceux qui s'y consacrent depuis des générations. Un faible pour L'Interdit, l'Elixir, L'esprit de famille, et la magnifique cuvée 2018 de blanc demi-sec en Vouvray!
Moment de souvenir et de recueillement devant le wagon de la déportation à Langeais, en mémoire des 900 déportés politiques de l'avant-dernier convoi pour les camps de concentration nazis, le convoi dit de Langeais, avec un train provisoirement bloqué par des bombardements sur la ligne, c'était tout début août 44, rempli de résistants bretons venus des prisons de Brest, Quimper, Rennes, dont certains, une soixantaine, réussirent à s'enfuir, d'autres étant tués sur place par les Allemands, quand la plus grande partie des autres combattants de la liberté moururent ou subirent mille supplices en camps. Lucienne Nayet, présidente du réseau du musée de la résistance nationale de Champigny-sur-Marne, fille de déporté, Yoann Daniel, membre de l'ANACR, petit-fils de deux résistants fusillés, et Pierre-Alain ROIRON, maire socialiste de Langeais ont pris la parole avant que nous déposions des fleurs Ismaël Dupont du PCF 29 et Jeannine Daniel de l'ANACR en mémoire de nos camarades résistants et en hommage à ceux qui ont facilité l'évasion de plusieurs d'entre eux. Le discours de Lucienne Nayet était particulièrement fort et émouvant.
Notre magnifique week-end en Touraine avec 22 camarades du PCF Finistère et de la Drôme s'est achevé par la visite du superbe château de Langeais, ce dimanche midi, un château construit sous Louis XI pour la partie la plus récente, château fort côté extérieur, résidence pré-Renaissance côté cour, où ne venait presque personne, malgré son statut de résidence royale, sauf pour le mariage d'Anne de Bretagne, 14 ans, et de Charles VIII, 21 ans, à la barbe des Autrichiens qui pensaient nouer une alliance avec la Bretagne indépendante pour prendre à revers le roi de France. Difficile d'oublier ce beau week-end plein de sourires, de rigolades, et de fraternité. De la joie au cœur pour construire toutes les conditions de notre "remontada" déjà bien engagée!
Die Linke est un parti qui compte en Allemagne et en Europe et son congrès du 22 au 24 février 2019 à Bonn en vue des élections européennes a fait l’objet d’une importante couverture médiatique et a été très suivi par les délégations étrangères invitées, pour la France le PCF. Le congrès avait pour tâche d’adopter le programme électoral de Die Linke et de choisir la liste de ses candidat.e.s pour le Parlement européen.
En novembre et décembre 2018, trois conférences régionales avaient précédé le congrès pour discuter les grandes lignes du projet de programme intitulé : « Pour une Europe solidaire pour les millions de gens, contre l’Union européenne des millionnaires ». Au sein de Die Linke, la question de la construction européenne a toujours fait l’objet de vifs débats internes entre les différents courants qui existent dans le parti. Aujourd’hui, personne ne plaide pour une sortie de l’Union européenne, les débats portent principalement sur les possibilités ou non de réformer le fonctionnement de l’Union européenne et de la Banque centrale européenne. Mais même s’il existe des divergences dans le parti, on a pu noter que les débats ont été plus sereins et moins polémiques qu’il y a cinq ans où s’affrontaient partisans et adversaires de l’euro. Cette année, les débats ont porté sur la meilleure manière de combattre les traités existants et sur l’action nécessaire pour promouvoir une autre Europe, plus solidaire, plus pacifique, plus démocratique.
La question de la transition écologique a également été très présente dans les débats qui ont souligné l’urgence de mettre fin aux énergies carbonées et d’accélérer au niveau européen les mutations nécessaires. Un autre sujet important a été la question des réfugiés et des migrants dont on sait comment elle est exploitée par les populistes d’extrême droite du parti AfD qui a progressé depuis quelques années en en faisant son fond de commerce. Die Linke se prononce sans ambigüité en faveur d’une Europe ouverte qui organise l’accueil des réfugiés et qui combat non pas les migrants mais les causes profondes des migrations.
“Transformer l’UE actuelle et modifier les traités pour renverser les priorités”
La tonalité générale du programme électoral adopté par le congrès est de transformer l’UE actuelle et de modifier les traités pour renverser les priorités et mettre au premier plan la satisfaction des besoins de la majorité des gens et non pas la liberté du marché. Le programme met l’accent sur le pouvoir d’achat et sur l’emploi en proposant des mesures fortes comme un smic européen et des programmes publics européens contre le chômage, en particulier des jeunes, également des programmes européens de construction de logements sociaux. Die Linke propose une fiscalité juste et harmonisée entre les pays de l’UE permettant notamment de combattre le dumping fiscal et de taxer les grandes entreprises là où elles exercent leur activité. Elle développe en détail la politique nécessaire pour lutter contre le réchauffement climatique et préserver notre avenir. Elle se prononce pour une action résolue contre la militarisation de l’UE, pour le désarmement et le refus de l’OTAN, pour l’arrêt des exportations militaires.
Die Linke a la volonté de mener une campagne positive qui dessine des perspectives de lutte et de construction d’une nouvelle Union européenne. La liste des candidats rassemble les diverses sensibilités qui se sont exprimées ; le congrès a su dépasser les clivages pour faire de Die Linke à la fois une force de combat et de proposition et les deux têtes de liste, Martin Schirdewan, 43 ans, de Berlin, et Özlem Demirel, 34 ans de Rhénanie Westphalie, marquent une volonté de rajeunissement et de renouvellement qui illustre les ambitions de Die Linke pour l’UE du futur.
Die Linke et le PCF travaillant ensemble au sein du Parti de la gauche européenne, il n’est pas surprenant de retrouver de nombreux éléments communs dans les propositions que les deux partis soumettent aux électeurs. Cette étroite convergence « pour l’Europe des gens, contre l’Europe de l’argent » est le gage d’une coopération pérenne qui s’approfondira encore dans les années à venir.
Alain Rouy
Commission des Relations internationales
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"A cœur ouvert" est édité par PCF Bretagne. Ce numéro est un numéro spécial EHPAD et hôpitaux de proximité. Ce journal de la commission santé du PCF, édition régionale, comporte des interviews de nos candidats bretons aux européennes Cindérella Bernard (Côtes d'Armor) et Christelle Dumont (Morbihan) et un appel à soutenir la liste de Ian Brossat.
Il sera distribué devant l’hôpital de Morlaix (lundi 25 mars), l’hôpital de Plougonven, ….
Par Éliane Assassi / 19 mars 2019
Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, la loi d’orientation des mobilités est une loi très attendue. Elle est présentée comme la version moderne de la LOTI, loi fondatrice de l’existence d’un droit au transport comme corolaire d’un service public. C’est un projet ambitieux !
Nous partageons l’idée d’une nécessaire redéfinition des besoins, pour créer les outils permettant de répondre aux enjeux nouveaux de déplacement, d’aménagement du territoire, de développement des technologies et, surtout, aux enjeux environnementaux, qui doivent nous conduire à la sobriété énergétique.
La planète et nos concitoyens ne peuvent plus supporter cette pollution massive et continue, liée à l’activité humaine et aux flux mondiaux. Alors que les courbes des émissions de gaz à effet de serre, contrairement aux engagements de l’accord de Paris, sont reparties à la hausse, notre système de transport doit être compatible avec la lutte engagée contre le changement climatique. C’est bien l’« affaire du siècle » !
Pourtant, ces enjeux sont mal traités dans le projet de loi. L’exigence du report modal, notamment pour le transport de marchandises, est sous-estimé ; la place du ferroviaire, comme du fluvial, mineure.
Ce projet de loi, au fond, poursuit la voie engagée au cours des trente dernières années, ne proposant comme solution d’avenir que la libéralisation, le démantèlement des opérateurs publics et le désengagement de l’État, laissant une part prépondérante aux intérêts privés pour satisfaire l’intérêt général.
C’est une loi bien dans son temps, qui, sous couvert de modernité, consacre la primauté des solutions individuelles sur le collectif. Or, faut-il le rappeler, l’addition de transports individuels n’a jamais fait un transport collectif.
C’est une loi qui manque de structure puisque, si elle traite bien les mobilités des trajets courts, elle passe totalement à côté de la nécessité de conserver la colonne vertébrale du système de transports que constituent les lignes ferroviaires – y compris des lignes de vie.
C’est une loi qui exclut, encore une fois, d’appréhender dans un même mouvement les questions de transports, de logements, d’emploi et de service public, alors même que l’éloignement de l’habitat des lieux de travail, le logement cher et l’étalement urbain sont à l’origine de l’allongement des temps de transports et induisent la saturation et l’engorgement des routes. Avec ce texte, nous travaillons donc, non pas sur les causes de l’accroissement du besoin de mobilités, mais sur les modalités de réponse à ce besoin, ce qui nous paraît constituer une lacune importante.
Je commencerai par quelques remarques sur la forme – comme souvent, elles rejoignent le fond.
Nous sommes particulièrement inquiets du recours inédit sur ce texte, pour l’étude d’impact et l’exposé des motifs, aux services d’un cabinet privé, comme si les compétences n’existaient pas en interne. Ce choix n’est pas un hasard. Que l’État laisse le soin à d’autres de définir l’intérêt public nous préoccupe, notamment quand cela touche à des actes aussi régaliens que la rédaction d’un projet de loi.
Plus grave encore, alors que le Gouvernement s’était engagé à repousser l’examen du texte à l’issu du grand débat, il n’en est rien. Pourtant, cela a été dit, les questions de mobilité sont au cœur du mouvement des gilets jaunes et des revendications portées par nos concitoyens. Le mouvement, d’ailleurs, a débuté autour de la thématique du prix du carburant, posant, non seulement la question du coût du transport, mais aussi celle des conditions d’un égal accès de tous à l’emploi, au service public, à la santé, à la culture... En effet, nous le savons tous, le droit au transport conditionne concrètement l’exercice d’autres droits.
Nous aurions donc souhaité que ce projet de loi tienne compte des aspirations de nos concitoyens et considérons que son examen, dans cette enceinte, est prématuré.
Sur le fond, il s’agit d’un texte fourre-tout – vous le qualifiez vous-même, madame la ministre, de boîte à outils –, abordant pêle-mêle le covoiturage, les trottinettes, le vélo, le bus... sans aucune cohérence.
Inversement, nous voyons dans le cadencement des réformes une grande cohérence. L’année dernière, avec la réforme ferroviaire, vous avez enterré le train ; nous pouvons donc aujourd’hui parler des autres mobilités !
« Vous n’avez plus de train. Prenez votre trottinette ou optez pour le covoiturage ! » Telle est la philosophie de ce projet de loi, qui renvoie la définition de l’offre de transport à chaque autorité organisatrice, selon ses moyens, des intercommunalités aux régions, laissant craindre de grandes inégalités territoriales et une balkanisation de l’offre de transport.
Le changement sémantique illustre parfaitement cette stratégie. Nous ne parlerons donc plus du « droit au transport », droit fondé sur un maillage territorial, une offre structurante de masse, mais du « droit à la mobilité », aux contours flous et à la définition évanescente, laissant les individus libres de choisir leur mobilité, comme si l’offre de transports n’était pas directement le résultat de l’investissement public et de choix politiques.
Ce changement terminologique s’explique par le passage d’un système de transport public, opéré par des opérateurs publics, à des solutions individuelles ou reposant sur l’initiative privée, des solutions qui ont d’ailleurs toutes pour point commun d’emprunter la route.
L’avenir de la route, c’est donc la route ! Bel effort pour la transition écologique !
Bien sûr, nous ne sommes pas opposés au développement du vélo, de la marche ou d’autres mobilités décarbonées, mais nous voulons aussi aborder la question du service public, des transports collectifs et d’une politique publique.
Nous voulons aussi aborder la question des financements, grande inconnue de ce projet de loi. Le Gouvernement fait le choix du scénario 2 du COI, ce qui nous paraît faible, mais, pire encore, et malgré les annonces d’un effort de 40 % de financements supplémentaires, c’est le silence radio sur les financements nouveaux pour l’Afitf.
Soulignons tout de même les efforts évidents et remarquables du rapporteur, qui a permis – c’est déjà bien – de sanctuariser la part de la hausse de la Ticpe attribuée à l’Afitf et d’attribuer une nouvelle portion de cette recette aux collectivités. Des efforts de fléchage, donc, mais pas de sources nouvelles !
Nous y reviendrons par nos amendements, en proposant des financements nouveaux, à la fois pour les autorités organisatrices à travers le versement transport ou la baisse de la TVA, mais également pour l’Afitf. Nous proposerons ainsi la mise en œuvre d’une taxe poids lourds : il faut bien revenir sur cet avantage concurrentiel de la route, qui ne finance pas les infrastructures.
Parce qu’il s’agit aussi de justice et d’efficacité fiscale, nous pensons que les exonérations fiscales des camions seraient mieux employées pour le financement de l’Afitf, tout comme nous considérons que l’État aurait intérêt à retrouver la maîtrise de ses infrastructures, au premier chef des concessions autoroutières, ou, pour le moins, à ne pas en autoriser de nouvelles, comme le fait ce projet de loi. L’État doit reprendre la main !
Enfin, et c’est le troisième argument – et non le moindre – qui justifie cette motion de procédure : nous sommes farouchement opposés à la libéralisation des transports urbains et à l’explosion de la RATP en une myriade de filiales au gré des contrats obtenus. Nous considérons que l’organisation de la filialisation correspond à une stratégie connue : segmenter pour mieux privatiser ensuite les opérateurs publics.
Certes, cette ouverture à la concurrence est prévue depuis l’adoption du règlement OSP et de la loi de 2009. Certes, les possibilités de dérogation pour le transport urbain n’existent pas dans ce règlement, contrairement au ferroviaire, mais nous continuons de penser que cet horizon n’est pas indépassable, y compris parce qu’il va s’avérer coûteux pour les autorités organisatrices dans l’organisation des procédures.
Nous considérons, à l’instar de ce que nous avons soutenu l’année passée pendant la réforme ferroviaire, que la France s’honorerait à porter au niveau européen l’exigence d’une révision des traités et des directives qui imposent la concurrence en tout domaine. Nous avons l’expérience aujourd’hui sur ces ouvertures à la concurrence : elles dégradent les services publics, démantèlent les monopoles publics pour en faire des monopoles privés, se traduisent par une baisse de qualité du service public, de la sécurité des infrastructures et le plus souvent par une augmentation des coûts pour les usagers.
La question des personnels des transports publics est également centrale. Leur statut public n’est pas un archaïsme du passé, mais bien le corollaire de salariés tournés vers un objectif de service public, et notamment de ces principes fondateurs : égalité, continuité, mutabilité et accessibilité.
Aujourd’hui, vous proposez de dynamiter ce système en organisant le dumping social dans ce secteur, préconisant ainsi une harmonisation vers le bas des garanties salariales et la fin programmée du statut spécifique.
Nous ne participerons pas à ce gâchis. Nous pensons bien au contraire qu’il conviendrait de réfléchir, y compris pour aider et accompagner les collectivités dans leurs nouvelles compétences, de travailler à la création d’un opérateur public du transport urbain, à l’échelle nationale, qui permettrait de faire prévaloir les enjeux d’intérêt général à ceux du privé et la complémentarité des modes plutôt que leur mise en concurrence.
Dernier point : nous sommes absolument opposés à l’ajout en commission de l’allongement de la période de déclaration individuelle de grève. Cet amendement adopté à la hussarde…
M. Roger Karoutchi. Oh !
Mme Éliane Assassi. … sans concertation est une véritable provocation, monsieur Karoutchi, pour les agents du service public.
M. Roger Karoutchi. Non, ce n’est pas vrai !
Mme Éliane Assassi. Une loi sur les mobilités ne peut être une loi qui organise le recul des droits sociaux des agents des transports !
Pour l’ensemble de ces raisons, nous vous proposons de voter la motion tendant à opposer la question préalable.
Pour sa quatrième édition, le festival Les Originales souhaite avant tout pérenniser sa place dans l’offre culturelle du Pays de Morlaix. Seul festival dédié exclusivement à la chanson francophone en région Bretagne, il se développe suivant trois objectifs prioritaires :
Depuis sa création en 2016, le festival travaille tout au long de l’année avec une douzaine de structures et tente ainsi de conforter sa place dans le paysage culturel du territoire.
Pour cette édition les membres de l’association Festival Les Originales ont choisi de maintenir une programmation autour de deux week-ends consécutifs.
Le Festival les Originales s’investit également dans le développement d’un réseau régional Chanson en Bretagne dont la première assemblée générale ouvrira cette édition.
Marie PELLERIN
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La quatrième édition du Festival les Originales se déroulera du 23 mai au 1er juin 2019. Toute la programmation est à découvrir ici.
Festival Les Originales
8, rue Anatole France - 29600 Morlaix
06 45 22 09 92 festival.
lesoriginales@gmail.com
Présidente de la Grande Édition de Marx et d’Engels en français (Geme), la philosophe invite dans Communisme et stratégie à une redéfinition « dialectique » de l’alternative à partir des théories critiques du capitalisme, d’une relecture de Marx et des luttes actuelles afin de s’inscrire dans une perspective révolutionnaire.
Dans Communisme et stratégie (1), vous entrez rapidement dans le vif du sujet en parlant du « retour de la question communiste » et d’une « réactivation du communisme ». Cela s’inscrit cependant dans un paradoxe, selon vous. Lequel ?
Isabelle Garo Le paradoxe est celui-ci : d’un côté, on peut constater un retour, relatif mais réel, de la thématique communiste, sous la plume d’auteurs dont l’écho est important, bien au-delà des cercles militants. Cette question se trouve aujourd’hui retravaillée par des philosophes comme Alain Badiou, Antonio Negri, Jacques Rancière ou Jean-Luc Nancy. De l’autre côté, sa portée politique ne bénéficie pas du même regain d’intérêt. J’ai laissé de côté les théoriciens qui se situent sur le terrain du marxisme et qui n’ont jamais déserté cette question : il faudrait consacrer un livre entier aux réflexions stratégiques développées notamment par Lucien Sève, André Tosel ou Daniel Bensaïd. Mon projet était ici d’analyser le sens complexe de cette reviviscence partielle, qui a migré sur le terrain théorique mais qui témoigne bien d’une recherche croissante d’alternatives, face aux dégâts colossaux du capitalisme contemporain. Elle manifeste aussi notre difficulté collective à combiner la réflexion à la construction effective d’une telle alternative, à partir des conditions existantes. Je tente de proposer quelques pistes en relisant ensemble ces auteurs et Marx à partir des enjeux actuels de la transformation sociale.
Dans cette situation paradoxale, vous pointez les difficultés des mouvements politiques et sociaux et des critiques marxistes du capitalisme. De quel ordre ces difficultés sont-elles ?
Isabelle Garo Je dirais d’abord que ces dimensions sont distinctes. La critique marxiste du capitalisme est plus que jamais féconde. Et si on élargit la focale au-delà de la France, les travaux sur ce terrain sont nombreux, du côté de la philosophie mais aussi des sciences sociales. Les mouvements sociaux sont vigoureux et épars : luttes féministes, écologistes, antiracistes, solidarité avec les réfugiés, mobilisations contre les politiques néolibérales dans de multiples secteurs et, bien sûr, irruption des gilets jaunes qui bouscule tous les cadres. Sur le plan politique, en revanche, la gauche n’a jamais été aussi faible et divisée, peinant à porter un projet alternatif clair et cohérent en dépit de ses efforts. Dans le même temps, les mouvements néofascistes ont le vent en poupe, leurs idées se diffusent d’autant plus largement qu’elles sont instrumentalisées, y compris par des politiques étatiques et européennes. C’est peu dire que, dans ces conditions, la démocratie dépérit sous nos yeux alors que c’est son sens fort et élargi qu’il s’agit de construire.
Pour vous, en plein « moment néolibéral », « la crise du mouvement ouvrier » est même à son comble. Pourquoi ?
Isabelle Garo Les politiques néolibérales se sont acharnées à démanteler les collectifs de travail, à casser les solidarités et les services publics et à généraliser la concurrence comme modèle social. Mais les forces de gauche subissent aussi le contrecoup prolongé de l’échec du « socialisme réel » à l’Est, de la diabolisation médiatique et idéologique de toute volonté transformatrice depuis les années 1970 et du bilan calamiteux de la « gauche » au pouvoir. S’y ajoute le poids des logiques électorales étroites, qui ont contribué à tarir la réflexion stratégique. Celle-ci vise à articuler un projet radical, le dépassement du capitalisme, à la définition des moyens concrets de sa réalisation, en échappant aux cuisines électorales autant qu’aux déclamations creuses.
Et c’est là qu’émerge un intérêt nouveau pour le communisme qui permet « une contre-offensive », « une réinvention d’un monde post-capitaliste ». Comment cela se traduit-il ?
Isabelle Garo Cet intérêt nouveau se redéploie en grande partie hors des partis, voire contre eux. C’est le cas dans les mobilisations actuelles, de par le monde, qui ne se relient pas spontanément les unes aux autres. Mais il se manifeste à travers des recherches théoriques, qui explorent et nourrissent la demande d’alternative, sans aider à sa concrétisation. L’écart reste considérable entre ces deux tendances qui relèvent pourtant d’une même dynamique.
Concernant cette appétence pour une critique radicale du capitalisme, notamment dans le champ théorique, vous y voyez un signe à la fois négatif et à la fois une bonne nouvelle ?
Isabelle Garo C’est surtout une bonne nouvelle, la preuve que le climat idéologique change, que les jeunes générations sont de plus en plus conscientes de l’ampleur des enjeux et de la nocivité d’un capitalisme irréformable. Ses limites tiennent à la tendance à l’isolement splendide d’œuvres hautement élaborées, dessinant des voies incompatibles. Comment faire pour que ce regain théorique stimule le débat et l’intervention collective, offensive, sur les questions cardinales de l’État, de la propriété, du parti, de l’exploitation, des dominations, etc., depuis toujours au cœur du communisme et du socialisme ? J’essaie de le montrer : revisiter Marx sous cet angle est une des conditions de la relance politique.
La « question communiste » doit pouvoir poser celle de « l’alternative » et d’une « perspective révolutionnaire ». C’est ici que vous pointez une faiblesse ?
Isabelle Garo Il ne s’agit pas de porter des jugements sur ce qui existe, mais d’en partir : les forces politiques, syndicales, associatives sont précieuses. Néanmoins, l’affaiblissement continu de la gauche radicale et son éclatement sont bien réels. Cette crise ne peut persister plus longtemps sans menacer dangereusement un héritage vivant de pratiques, de luttes, de cultures politiques inestimables. Face à un capitalisme destructeur, dont le pilotage néolibéral connaît un tournant autoritaire inédit, nous avons à reconstituer un rapport de forces. Cela implique d’aborder dans sa globalité contradictoire le monde présent et de ne pas avoir peur des mots qui permettent de le penser : « classe », « capitalisme », « exploitation », « domination », etc. Pourquoi laisser à Macron et aux publicitaires celui de « révolution » ? Il nomme l’effort collectif considérable que nous avons à accomplir pour œuvrer dès à présent à la reconstitution d’une alternative politique organisée et démocratique, fédératrice et radicale, attentive aux aspirations individuelles et collectives et à tous les combats émancipateurs tels qu’ils existent, en y incluant les luttes féministes, antiracistes, écologistes, les mobilisations des quartiers populaires contre les violences policières, etc., hauts lieux aujourd’hui d’une politique en mutation.
Vous choisissez de discuter trois grandes théories post-marxistes. Vous usez d’ « une approche antichronologique ». Quel est l’intérêt de faire d’abord l’analyse dialectique de théories critiques actuelles pour revenir ensuite à Marx ?
Isabelle Garo J’ai choisi, plutôt que de survoler ce panorama, de discuter de façon précise trois auteurs, à la fois en raison de leur notoriété, de leur puissance théorique et parce qu’ils revisitent les questions classiques du communisme et du socialisme tout en les isolant. Alain Badiou aborde en particulier la question de l’État et du parti, Antonio Negri et les théoriciens des communs celle de la propriété et du travail, Ernesto Laclau celle de la stratégie et de l’hégémonie. Tous trois traitent des questions clés de l’alternative comme les membres épars d’une perspective globale effondrée, qui tente de reprendre vie. Ma thèse est que leurs approches, en leur éclatement même, contribuent à rendre à la question stratégique son actualité. Se confrontant toutes à Marx, de façon partielle et partiale, elles invitent à le relire sous cet angle stratégique. Si Marx est le théoricien incontournable du capitalisme et de ses contradictions essentielles, cette relecture permet de mesurer à quel point son œuvre est habitée, innervée, par le souci constant d’intervention théorique et politique en situation. Les analyses historiques et les textes militants de Marx, autant que le Capital, sont constamment traversés par cette préoccupation. Sa situation n’est certes plus la nôtre. Loin d’y chercher des réponses définitives, il s’agit de suivre les méandres de sa propre conception du communisme comme « mouvement réel », pour en évaluer la fécondité persistante.
Vous reprochez, entre autres, aux critiques actuelles de laisser le débat théorique « à côté de l’action politique ». Pour penser « une réelle sortie du capitalisme », il faut, au contraire « les ressouder ». Selon vous, cela passe pa r « la redéfinition dialectique » d’une stratégie. Qu’est-ce qui vous conduit à cette thèse ?
Isabelle Garo C’est Marx, relu comme théoricien stratège et militant critique ! Mais aussi l’histoire longue des mobilisations et du mouvement ouvrier à travers le monde. Et, bien sûr, l’ampleur des luttes actuelles et leur éclatement. L’intervention politique ne peut exister qu’au sein des contradictions existantes et de leurs formes conscientes, impliquant une analyse complexe mais aussi des choix. C’est cette approche originale que le terme de « dialectique » désigne. C’est donc un tout autre régime de la théorie que notre présent appelle, impliquant la culture politique populaire existante et son élargissement (dont Gramsci fut le grand penseur), la construction et la diffusion de l’analyse du capitalisme néolibéral, la construction collective, en projet et en acte, d’une alternative aussi globale que ce dernier, qui passe par le renouveau des organisations. L’urgence croît de cette redéfinition militante et stratégique d’une analyse non découplée des luttes, ne s’y dissolvant pas sans les surplomber.
Vous y donnez un contour assez précis, en la qualifiant de « stratégie des médiations ». De quoi s’agit-il ?
Isabelle Garo Le terme de « médiation » peut sembler bien vague, mais il fait partie de ces notions que Marx réélabore. Il désigne les intermédiaires de cette réappropriation par l’humanité de ses propres forces sociales qu’est à ses yeux le communisme. L’État, les organisations, l’argent, le savoir aussi sont des médiations qui participent au fonctionnement social mais qui, dans le capitalisme, se scindent de leurs producteurs pour se retourner contre les classes dominées, en instruments de leur domination. Comment les reconquérir sans les abolir, l’absence de médiation étant leurre antipolitique des périodes de défaite, friandes d’identités sclérosées autant que d’universalité vide ? Cette vaste dialectique historique est le creuset des luttes et de la contestation radicale d’un mode de production fondé sur l’exploitation de classe et son cortège de dominations. C’est en son sein qu’il s’agit d’intervenir, en articulant tous les combats, sans prétendre les unifier par en haut mais en les reliant de l’intérieur à un projet anticapitaliste résolu. Bref, organiser et penser du même élan la contestation sociale et un avenir non capitaliste, aussi incertain qu’indispensable, c’est cela, le communisme.
(1) Communisme et stratégie, d’Isabelle Garo, Éditions Amsterdam, 336 pages, 19 euros.
Entretien réalisé par Pierre Chaillan
L’avocat communiste a fêté cette semaine ses 100 ans et 80 ans de robe. Des mineurs grévistes de 1948 aux exclus du droit au logement, ils sont nombreux à lui devoir beaucoup.
Il faut avoir croisé le regard vert de Roland Weyl, en train de raconter un calembour, pour savoir ce que sont des yeux pétillants. Devenu centenaire lundi dernier, car sa mère avait eu « le bon goût de (le) livrer – et de se délivrer – un 18 mars, jour anniversaire de la Commune de Paris », l’avocat a profité des honneurs qui lui ont été rendus – trop discrètement sans doute – au Palais de justice, mardi, ou à la mairie du 3e arrondissement de Paris, mercredi, pour en raconter quelques-uns, revenant sur ses 100 ans de vie. « J’ai l’impression en vous parlant de prononcer mon éloge funèbre. Au moins, comme ça, je l’aurai entendu ! » a-t-il confié, le sourire aux lèvres, devant ses amis, militants, élus, syndicalistes, membres du Secours populaire, du Mouvement de la paix ou de l’Association internationale des juristes démocrates, venus lui rendre hommage.
De fait, il faut avoir un sacré sens de la synthèse pour résumer la trajectoire unique de ce petit bout d’homme, aux costumes bien mis et à la repartie cinglante, né dans une famille plutôt bourgeoise de juristes, qui le destinait incontestablement à porter la robe. « Mon père était avocat, peut-être parce que son père était juge de paix, sans doute parce que le sien était huissier. Mais s’il était huissier, c’est parce que son grand-père était serrurier en Alsace. Donc, si je suis avocat, c’est parce que j’avais un aïeul serrurier ! » s’amuse encore Roland Weyl. Cet environnement l’assignait moins à l’engagement communiste, qu’il embrassa pourtant en 1947, après avoir vu, pendant la guerre, la pièce tomber toujours du bon côté. « J’ai eu beaucoup de veine : juste avant le conflit, une tuberculose m’a valu d’être réformé. En 1943, en Auvergne, des gendarmes reçoivent l’ordre de m’envoyer au STO. Ils ont la gentillesse de me prévenir, et j’ai pu leur échapper. En 1944, les miliciens de Paul Touvier m’arrêtent, mais, juste à ce moment, il y a une percée anglaise en Normandie, ils prennent peur et me libèrent ! »
Entre-temps, le jeune homme a fait de la résistance « en amateur ». Dans le réseau Combat (gaulliste) plutôt qu’au Front national (communiste), jusqu’à ce que le premier le charge… de « repérer les communistes ». « Je leur ai transmis une démission motivée », raconte-t-il. Dans le Mouvement des auberges de jeunesse, à Lyon, il découvre l’internationalisme, qui, mâtiné du sentiment patriotique inculqué par son père, allait fonder son adhésion prochaine au PCF. Sur son premier bulletin, cet esprit libre prend toutefois la peine d’inscrire : « À condition de pouvoir démissionner si je le désire ! »
Ce militantisme, nourri par l’enseignement du célèbre avocat communiste Marcel Willard, n’allait pas faciliter la carrière de Roland Weyl. Mardi soir, c’est dans la bibliothèque de l’ordre des avocats, au Palais de justice, là même où sont organisés les concours d’éloquence de l’institution, que le jeune centenaire a raconté comment il avait été systématiquement écarté de la finale desdits concours, en 1947, 1948 et 1949, parce que communiste. « Cela a ulcéré une jeune femme que je croisais alors dans les couloirs du Palais. C’était Monique Picard. Quelques semaines plus tard, nous étions mariés. Et l’histoire a duré soixante ans. »
Une histoire faite de multiples combats communs pour la justice sociale et les droits des opprimés. Combat pour défendre les mineurs grévistes de 1948, soumis à la répression acharnée par le pouvoir ; combat pour les militants de la paix en 1951, ceux qui avaient déchargé un train d’armes en partance pour le Vietnam, ou ceux qui avaient appelé à manifester contre Eisenhower, nouveau patron de l’Otan ; combat pour les fils de fusillés qui avaient refusé, en 1957-1958, de servir ce même Otan, dirigé par l’ex-nazi Speidel ; combat enfin pour les militants de l’indépendance algérienne, traqués par les tribunaux militaires… « Nous étions à Alger en juin 1957, quand Henri Alleg et Maurice Audin ont été arrêtés. Je me souviens encore de Josette Audin, qui venait nous voir tous les jours, ou de ce coup de fil passé par le procureur aux parachutistes fachos, qui s’était vu répondre : “mêlez-vous de vos affaires”… »
Plus encore que sa mémoire d’éléphant ou ses talents d’orateur, c’est l’insatiable volonté d’aller de l’avant qui fascine chez Roland Weyl, toujours prompt, par exemple, à défendre la charte des Nations unies, ce texte majeur, violé quotidiennement. « On oublie vite qu’il est centenaire, confirme Élise Taulet, 37 ans, une des avocates du cabinet WTA, où officient aussi Frédéric et France, deux des trois enfants du couple Weyl. Il fait plus de choses que moi, alors que j’ai 63 ans de moins ! La semaine prochaine, il part en mission en Malaisie, le mois suivant en Corée… Et surtout, il met autant d’application sur un grand contentieux international que sur un petit dossier local. » Sa principale bataille, depuis quelques années : celle menée avec plusieurs villes communistes de Seine-Saint-Denis, comme Stains ou Aubervilliers, contre les expulsions locatives. « Il est d’une grande inventivité pour faire triompher le droit contre la loi du plus fort », résume Azzédine Taïbi, le maire (PCF) de Stains, qui se souvient aussi avec délectation de la façon dont il avait défendu la banderole réclamant la libération de Salah Hamouri. « Les juges, qui avaient qualifié Salah de “terroriste franco-palestinien”, n’avaient pas vu que Salah était dans la salle à ce moment-là. Roland Weyl leur a rappelé brillamment ! »
L’infatigable avocat se rend au moins un jour sur deux à son cabinet. En métro. « Il viendrait plus s’il n’y avait pas des travaux à la station de Créteil », raconte sa fille, France. Lui sait ce qu’il doit à cette belle famille, endeuillée par la disparition brutale de Monique, il y a dix ans. « Sans cette vie affective, je serais une espèce de squelette désossé qui continuerait son travail par habitude », assure le fringant centenaire.