Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 novembre 2018 2 20 /11 /novembre /2018 17:20
Fabien Gay, sénateur communiste

Fabien Gay, sénateur communiste

Après 5 jours et 3 nuits sur le budget de la sécurité sociale (PLFSS), comme l’ensemble du groupe CRCE, j’ai voté contre.

Le fil conducteur du projet gouvernemental est que les excédents de la Sécurité sociale, obtenus à coups de restrictions budgétaires, participent désormais au désendettement de l’Etat.

De plus, le CICE est à présent transformé en allégement de cotisations patronales pérennes. Encore des milliards d’euros qui s’ajoutent aux 99 milliards en 6 ans et qui n’auront créé qu’entre 10.000 et 200.000 emplois. Si on prend la fourchette haute, c’est 495.000 euros par emplois créés. Joli cadeau pour le patronat, quand on sait qu’un salaire au SMIC avec cotisations patronales est de 48.000 euros à peu près.

Tour de vis pour les retraités déjà touchés par la CSG, moyens insuffisants pour nos hôpitaux et nos Ehpad que nous avons visité pendant un an lors de notre Tour de France et qui sont déjà en crise, allongement du départ à la retraite à 63 ans alors que l’espérance de vie en bonne santé est de 62 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes...Les mesures antisociales seraient trop longues a énumérer.

Il faut noter que le Sénat a pris quelques mesures par rapport à l’Assemblée Nationale. Par exemple, la fin des taxations des chèques vacances et chèques cadeaux.

Bref à chaque fois, que nous avons porté d’autres propositions notamment sur le financement, on nous a répondu « Mais, il n’y a pas d’argent ! ».

Pourtant hier, on apprenait l’arrestation de Carlos Ghosn, PDG de Nissan et Renault, au Japon, pour fraude fiscale. Il aurait caché au fisc plus de 34 millions d’euros. La fraude fiscale s’élève pour la France à 80 milliards d’euros. Quel manque à gagner pour le budget de l’Etat! De l’argent, il y en a, faut-il seulement avoir le courage d’aller le chercher. Il est plus simple de frapper le porte-monnaie du Smicard pour ce gouvernement plutôt que d’aller secouer celle de Ghosn et des PDG du CAC40.

Partager cet article
Repost0
20 novembre 2018 2 20 /11 /novembre /2018 16:46
Liberté immédiate pour Selahattin Demirtas (PCF)

Liberté immédiate pour Selahattin Demirtas (PCF)
La Cour européenne de justice vient, dans un arrêt, d'exiger la libération immédiate de Selahattin Demirtas, député et ancien co-président du Parti démocratique des peuples (HDP) incarcéré depuis novembre 2016. Il risque 142 ans de prison pour s'être engagé en faveur de la paix et de la démocratie.
La Turquie est condamnée pour avoir « étouffer le pluralisme », « limité le libre jeu du débat politique » et pour « atteinte injustifiée à la libre expression du peuple ».

Cette décision contraignante est un camouflet pour le tyran Recep Tayyip Erdogan qui d'ores et déjà rejette toute perspective de libération. Or, la Turquie est signataire de la Convention européenne des droits de l'Homme : piétinera-t-elle à nouveau ses engagements alors que des milliers d'opposants croupissent dans ses prisons ?
Le PCF exige de la France et des autorités européennes qu'elles agissent avec vigueur pour le respect du droit international et la libération de Selahattin Demirtas. Les démocrates de Turquie et notamment les Kurdes pourront s'appuyer sur cette décision pour poursuivre leur combat contre la dictature. Ils peuvent compter sur le soutien total des communistes.

Parti communiste français,

Paris, le 20 novembre 2018.

Partager cet article
Repost0
20 novembre 2018 2 20 /11 /novembre /2018 14:14

 

Il était l’homme des rémunérations indécentes, tellement, qu’il les assumait avec le cynisme de ceux qui ne doutent de rien surtout quand il s’agit de leur propre portefeuille.

 Le voilà mis en accusation au pays du Soleil-Levant, arrêté manu militari puis interrogé par des enquêteurs japonais, et enfin publiquement lâché par les autres dirigeants de Nissan, qui ont annoncé illico presto son remplacement, dès ce jeudi… En direct, la chute de Carlos Ghosn, le PDG de Renault et l’un des plus grands patrons d’industrie de la planète. Que lui reproche-t-on ? D’avoir, pendant de nombreuses années, déclaré des revenus inférieurs au montant réel, sans parler d’autres malversations, telles que l’utilisation de biens de l’entreprise à des fins personnelles. Si les faits sont avérés, le boss de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi ne sera bientôt plus rien du tout sur l’archipel… et probablement en France.

On a beau être l’incarnation vivante d’un monde à part – celle de la caste des premiers de cordée qui imposent et osent tout –, cette fraude fiscale, même pratiquée au Japon, aura également des conséquences au pays de Macron… Il y a tout lieu de croire que Carlos Ghosn ne sera plus longtemps encore PDG de Renault. Et nous nous souviendrons – avec ironie – que l’emblématique maître du losange s’affichait encore à côté du président (merci pour la suppression de l’ISF !) lors de son « itinérance mémorielle », le 8 novembre, à Maubeuge, lorsque ce dernier fut interpellé par un salarié de Renault.

La parade s’achève. Autant l’admettre : nous ne lâcherons ni la moindre larme ni la plus petite lamentation sur son sort. Car si l’impudence et l’avidité n’ont pas de frontières, celles de Carlos Ghosn en matière de salaire personnel en disent long sur l’homme et ses méthodes. Pour mémoire, rappelons qu’il a perçu de Renault 7,4 millions d’euros pour la seule année 2017, auxquels s’ajoute la modeste contribution de Nissan, 8,8 millions d’euros. Nous écrivons souvent que le coût du capital est une arme contre l’emploi ; ajoutons que le coût du capital personnel est aussi une arme contre les salariés de sa propre entreprise. Mais c’est un monde à part, vous dit-on. Jusqu’à un certain point…

 

Partager cet article
Repost0
20 novembre 2018 2 20 /11 /novembre /2018 14:12

 

Si les transports en commun ne peuvent pas remplacer la voiture, surtout en milieu rural, seul leur développement peut en faire vraiment reculer l’usage.

Quand le prix des cigarettes monte, le nombre de fumeurs diminue : c’est ce principe que le gouvernement prétend reproduire avec les prix des carburants, affirmant qu’il faut maintenir leur augmentation pour réduire les émissions de CO2 dues aux transports. Sauf que ça ne peut pas marcher, car si fumer est un vrai choix, prendre sa voiture pour se déplacer résulte le plus souvent d’une contrainte. D’ailleurs, une grande partie de la politique de ce gouvernement – comme de ceux qui l’ont précédé – consiste, sans le dire, à contraindre les Français à prendre de plus en plus leur voiture. Ceux-ci le savent bien, et ce double langage n’est pas pour rien dans la colère qui se manifeste avec le mouvement des « gilets jaunes ».

Rouvrir des petites lignes

Permettre aux Français de réduire leur dépendance à la voiture passe forcément par leur proposer des alternatives valables et économes en carbone, à commencer par les transports en commun. Or, on est loin du compte. Si à Paris et dans une poignée de très grandes villes, on peut assez aisément se passer de voiture, dès qu’on s’éloigne un tant soit peu – que ce soit vers les zones périurbaines ou rurales –, ce n’est plus du tout le cas. Au contraire. Dernier exemple en date, et non des moindres : la « réforme » de la SNCF. L’un de ses objectifs les plus connus n’est-il pas la fermeture, à plus ou moins brève échéance, des « petites » lignes ? Celles, précisément, qui joignent entre elles petites et moyennes villes de province, irriguent au passage nombre de bourgs et évitent autant de trajets en voiture. Depuis de nombreuses années, le mouvement de réduction des dessertes et des fréquences (qui permet à la SNCF de tirer argument des baisses de fréquentation) est à l’œuvre. Mais les fermetures de lignes, fermetures de gares, fermetures de guichets promettent de se multiplier. L’enjeu est majeur, au point que l’économiste Jean Gadrey proposait la semaine dernière de « bloquer immédiatement non pas les routes mais… les projets actuels de fermetures de lignes, de gares ou de guichets de la SNCF ».

Le financement de ces alternatives est un enjeu majeur. Et les idées ne manquent pas : mettre fin à la détaxation du kérosène utilisé dans les avions et du fioul lourd utilisé dans le transport maritime ; baisser, comme le propose le PCF, la TVA sur les transports publics à 5,5 % (au lieu de 10 %) ; élargir l’assiette du versement transport des entreprises… Une écologie « non punitive », qui permettrait d’investir dans les transports non polluants et de les mettre à la disposition de tous – y compris gratuitement, comme un certain nombre de villes moyennes l’ont déjà fait. Car c’est bien une affaire de volonté politique.

 

Partager cet article
Repost0
20 novembre 2018 2 20 /11 /novembre /2018 14:07

Avec Christian Favier, président PCF du conseil départemental du Val-de-Marne, Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie, Philippe Laurent, maire UDI de Sceaux et secrétaire général de l’Association des maires de France et André Mellinger, maire PS de Figeac, vice-président du conseil départemental du Lot.

Rappel des faits. Alors que les discours se veulent apaisants en direction des collectivités, les actes les rendent de plus en plus exsangues économiquement.

La cohésion sociale du pays et la démocratie par Christian Favier, président PCF du conseil départemental du Val-de-Marne

Les relations entre le gouvernement et les collectivités territoriales n’ont jamais connu un tel niveau de défiance. Les associations d’élus dénoncent, par-delà leurs différences, cette situation inédite où la reconcentration des pouvoirs et la remise en cause de la décentralisation sont en marche. Dans ce contexte, les collectivités ont moins besoin d’un grand ministère que d’un changement de politique. Car si la situation est aujourd’hui si inquiétante, si la République décentralisée va si mal, c’est à cause de choix opérés par les gouvernements successifs ces dernières années. Des choix dictés par la règle absurde et inique de diminution de la dépense publique. Cette course effrénée à la baisse à tout-va endommage les services publics si utiles à tous, garants d’équité sociale et territoriale.

Pour le département du Val-de-Marne, ces décisions ont conduit l’État à réduire de plus de 92 millions d’euros la dotation globale de fonctionnement. Cette saignée dans les finances départementales nous contraint malheureusement dans les réponses à apporter aux besoins croissants et divers des citoyens. À ces diminutions de recettes, le gouvernement a ajouté unilatéralement un encadrement des dépenses de fonctionnement des collectivités. Un comble alors que ce sont les cadeaux fiscaux aux très riches qui font déraper les dépenses de l’État et non pas ses obligations en matière de solidarités malgré ce que l’on tente de nous faire croire.

En Val-de-Marne par exemple, l’État doit plus de 1,4 milliard d’euros au département au titre de la non-compensation des allocations relevant pourtant de la solidarité nationale (RSA, APA, PCH), soit un an de budget de fonctionnement du département. En 2019, au niveau national, la non-compensation de ces allocations va engendrer un reste à charge pour les ­départements français de près de 10 milliards d’euros. Dans le même temps, le gouvernement consent 40 milliards d’allégements fiscaux aux grands groupes pour la seule année 2019. Voilà le nouveau monde !

Cette situation n’est pas tenable. Elle est révoltante. Ces décisions contribuent irrémédiablement à remettre en cause la solidarité nationale et les principes constitutionnels des collectivités territoriales, ceux de leur libre administration et de leur autonomie financière.

L’enjeu n’est donc pas de changer un périmètre ministériel mais bien de changer de cap. Il est temps de redonner aux collectivités les moyens d’agir pour l’intérêt des populations et de respecter leurs libertés. Dès leur création et de surcroît depuis les lois de ­décentralisation, les collectivités ont été les piliers de notre modèle républicain, garant de nos valeurs d’égalité et du vivre-ensemble et acteur de la démocratie.

À ce titre, j’appelle de mes vœux une réforme de la fiscalité locale qui donne à chaque niveau de collectivités les leviers d’une juste répartition des ressources. Ces moyens seront d’autant plus nécessaires que l’État propose des plans sans concertation et sans financement, mais dont la mise en œuvre reposera essentiellement sur les collectivités. Je pense tout particulièrement au plan de lutte contre la pauvreté. Trop de communication, place aux dotations ! À l’heure où les fractures se multiplient dans notre société, il est indispensable de s’appuyer sur ce qui fonctionne plutôt bien pour ­redonner un souffle à la démocratie : le service public territorial. Il ne s’agit plus seulement de défendre une conception de l’action publique décentralisée basée sur les communes, les départements et les régions mais d’alerter sur ce qui est véritablement en jeu : la cohésion sociale du pays.

 

La République des Territoires par Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie

Je suis du monde réel. Je ne suis ni de l’ancien monde ni du nouveau monde. Je suis de ce monde réel que, depuis vingt mois maintenant, ce gouvernement a du mal à entendre et comprendre. Je pense à nos concitoyens, d’abord, dont le pouvoir d’achat ne cesse de s’éroder quand les plus riches sont toujours plus soustraits de la solidarité nationale. Je pense, aussi, à tous ces élus du « réel », à portée d’engueulade, maires, conseillers ­départementaux, régionaux, souvent montrés d’un doigt accusateur, parce que « dépensiers » ou « réfractaires », comme tout bon Gaulois, aux « réformes », mot magique et fourre-tout qui, bien souvent, cache une réalité : la baisse de l’investissement public dans les territoires. Ces territoires, rappelons-le, participent heureusement et très majoritairement à l’investissement public dans le pays. Un train de nuit à sauvegarder ? Une route à construire ? Une université à soutenir… Je ne compte plus les interventions de la région, parfois en dehors de ses compétences, en lieu et place de l’État. Rien qu’en Occitanie, ce sont 560 millions d’euros de retard de crédits de l’État sur le contrat de plan État-région !

Le contrat avec l’État aurait pu, devrait être, constructif. Las, les collectivités territoriales ont été méprisées, voire infantilisées, au mépris de leur autonomie et de la légitimité de leurs élus. Le paroxysme a été atteint avec la contractualisation financière qui nous a été imposée. Le tout enveloppé dans une recentralisation qui va à rebours, pas seulement de l’Histoire, et de fait ne contribue en rien à résoudre les problèmes quotidiens de nos concitoyens.

Après la mobilisation de toutes les collectivités, communes, départements, régions, à Marseille – une première durant la Ve République –, le président Macron a, paraît-il, compris son échec et a promis un « reset », anglicisme chic pour parler de « remise à plat » de ses relations avec les collectivités. Chiche ? Il a nommé une nouvelle ministre et lui a donné la main sur tous les services de l’État à la tête d’un ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales reconfiguré. Soit.

Soyons clairs sur les mots : derrière « la cohésion des territoires », il se cache autre chose qu’une vision purement arithmétique des politiques menées par les collectivités. Il y a des vies, des territoires. Il y a un pays, des citoyens.

La cohésion des territoires, c’est un état d’esprit, une vision de l’aménagement du territoire, un approfondissement de la démocratie.

Je crois fondamentalement à cette République des territoires qui met en avant l’intelligence territoriale et l’imagination citoyenne, à un moment où les citoyens ont trop souvent le sentiment de ne pas avoir la main sur le destin de leur nation et sur leur propre avenir, tandis que certains territoires vivent un réel déclassement. Il y a aujourd’hui un consensus assez large pour dire qu’en termes d’inventivité et d’efficacité, les collectivités, fortes de trente-cinq ans de décentralisation accrue, n’ont rien à craindre de la comparaison avec l’État. J’en veux pour preuve la réactivité qui a été celle de notre région Occitanie et du département de l’Aude après les terribles inondations que nous avons affrontées mi-octobre…

Agilité, réactivité, innovation… Ce pourrait être les principes d’une nouvelle étape de la décentralisation. Si le gouvernement souhaite des idées au service de sa nouvelle ambition, les élus en ont. L’expérience me fait ainsi dire que nous pourrions, demain par le biais de la réforme constitutionnelle en chantier, exercer de nouvelles compétences, l’État se concentrant toujours plus, toujours mieux, sur ses missions régaliennes. L’Occitanie est ainsi prête à l’exercice de la compétence « mobilités » qui devrait être inscrite dans la future loi LOM, comme nous avons l’ambition de prendre la compétence « gestion de l’eau ». Ces deux sujets sont à la fois symboliques et concernent directement nos concitoyens : plus de transports collectifs, de meilleures dessertes et une complémentarité des modes de transport ; une meilleure protection de la ressource, une qualité des approvisionnements et une maîtrise des cycles de l’eau. Le tout, bien évidemment, par le biais d’un service public régional.

Voilà des propositions concrètes, des sujets à poser sur la table. En espérant que le gouvernement tende désormais, non seulement l’oreille, mais une main, franche et solide, aux territoires et aux élus. Avec le respect et le sens des responsabilités que nous devons tous avoir au vu de la situation de notre pays, et de son inclusion dans un monde en tourmente.

Un « grand ministère » n’y suffira pas par Philippe Laurent, maire UDI de Sceaux et secrétaire général de l’Association des maires de France

La création d’un « grand » ministère en charge de la « cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales », secondé par deux ministères, l’un en charge des collectivités territoriales, l’autre de la ville et du logement, s’est voulue, à l’occasion de récent remaniement, comme une réponse à ce qui a longtemps été appelé la « grogne » des maires et des élus locaux. Cette réponse, si elle apporte quelques éclaircissements bienvenus dans le précédent maquis des responsabilités, n’est pas suffisante. La personnalité des titulaires de ces postes n’est naturellement aucunement en cause, au contraire. Mais le mal est bien plus profond et, soyons clairs, ne date pas de l’actuel pouvoir, même si celui-ci en a accéléré le développement.

Il s’agit, tout simplement, de l’avenir de notre modèle de société et de la cohésion nationale. Il s’agit de la République. La faute du pouvoir, ce n’est pas tant d’avoir aggravé la situation que de sembler ne pas être capable d’en analyser les causes profondes.

Les inquiétudes et la lassitude des maires – qu’ils exprimeront lors de leur congrès cette semaine – relèvent d’un questionnement de fond sur cet avenir, pas d’un mécontentement passager qu’on peut apaiser avec quelques mots agréables et quelques millions. Les maires ressentent une incompréhension profonde, de la part de quelques gouvernants puissants et de ceux qui les entourent – au premier rang desquels une partie de la très haute administration –, concernant la façon dont fonctionne le pays et dont vivent les gens. Ils subissent, eux qui travaillent quotidiennement sur le lien social, la lente dilution de l’engagement collectif dans la montée de l’individualisme. Ils assistent, souvent impuissants, à la remise en cause incessante du service public, composante essentielle de la ­République. Ils constatent l’affadissement du sentiment national. Tout cela fait bien plus qu’une « grogne ». C’est le symptôme d’une crise profonde à venir.

La réponse est d’abord dans un travail que doivent accomplir sur eux-mêmes les plus hauts dirigeants de l’État, plutôt que de s’en tenir à des comportements accusateurs et parfois bien politiciens. Ce travail, c’est de changer de culture : que l’État central et ses dirigeants comprennent enfin – et en acceptent toutes les conséquences – qu’il ne peut plus décider seul. Qu’il ne détient pas le monopole de définir et représenter l’intérêt général. Qu’il doit s’appuyer sur la capacité d’initiative et d’innovation qui existe sur tous nos territoires. Que la diversité de ceux-ci est une incomparable richesse de notre pays. Que les ressources publiques doivent être équitablement partagées entre tous les acteurs publics. Qu’entre partenaires qui se respectent, il n’est pas convenable de faire des cadeaux avec l’argent des autres, comme dans l’affaire – aux conséquences d’une extrême gravité à tous points de vue – de la suppression progressive de la taxe d’habitation.

Changer de culture, c’est comprendre au plus profond de soi-même que la République est tout autant présente dans la mairie d’une petite commune que dans les palais ministériels. Et c’est d’accepter d’être convaincu qu’on ne réussira pas la France sans ses communes.

Oui, il faut bien plus qu’un « grand ministère ».

 

La double peine pour les maires par André Mellinger, maire PS de Figeac, vice-président du conseil départemental du Lot

Nos communes ont été créées lors de la Révolution, pour être l’expression de l’échelon de base de la démocratie. L’État a confié successivement à ces lieux d’entraide des missions d’équipement collectif, d’enseignement, de délégation de ses prérogatives en matière de sécurité, d’application de la loi. La libre administration de nos collectivités était la règle, les citoyens choisissant démocratiquement leurs représentants locaux pour porter leurs projets et voter l’impôt local. Les lois Defferre de 1982 ont étendu ce principe aux départements, en leur donnant une autonomie réglementaire et fiscale. La décentralisation portait en elle le principe de subsidiarité : se substituer à l’État (moyennant compensation financière) pour déployer en proximité des actions autrefois centralisées : d’abord les routes puis les collèges, et ensuite les prestations sociales en direction des personnes âgées, handicapées ou en insertion. Les ponctions successives, opérées au titre du redressement des comptes publics, ont mis à mal cette belle répartition des rôles et des moyens.

Alors que l’État peine à faire des économies sur ses propres budgets, il contraint les communes et les départements à réduire les leurs, en réduisant sa contribution. Acculé financièrement, sauf à reporter sur le contribuable local la charge, le bloc communal se voit contraint de réduire la qualité du service public : ­réduction du nombre de ses agents et réduction des investissements, avec un retentissement sur l’emploi local et la croissance. C’est la double peine pour certains de nos habitants les plus précaires : moins d’aides et moins de services. Dans un mouvement de plus en plus visible de quasi-tutelle de nos collectivités, avec des tentatives ­renouvelées de faire disparaître tantôt le département, accusé d’être inutile, ou les communes en les regroupant, ou les ­communautés en les fusionnant, personne ne peut croire que le mouvement va s’inverser. La pensée technocratique d’économies qui seraient réalisées en supprimant l’échelon de proximité ne repose sur rien. Au contraire, tous les regroupements à des échelons supérieurs se sont avérés générateurs de dépenses supplémentaires. Jeter l’opprobre sur les élus ­(#BalanceTonMaire) ne fera pas faire d’économies non plus. Tant que la verticalité des décisions s’appliquera sans un vrai dialogue équilibré et respectueux entre le gouvernement et tous les échelons des collectivités, le nombre de ministères en charge du sujet ne changera rien à l’affaire.

Partager cet article
Repost0
20 novembre 2018 2 20 /11 /novembre /2018 14:05

Monsieur le Premier ministre, vous venez de présenter un vaste plan de destruction de la fonction publique (MM. Roger Karoutchi et Christian Cambon sourient.) par la baisse des effectifs et la fragilisation du statut.

Ce plan poursuit le vieux rêve d’un État faible face au jeu des intérêts privés. Que proposez-vous ? Cinquante mille fonctionnaires d’État en moins, après une baisse de 11 % depuis vingt ans, une casse du statut avec un appel massif aux contractuels.

Monsieur le Premier ministre, la France ne peut se gérer comme une start-up, les règles du service public et le sens de l’intérêt général ne sont pas compatibles avec l’objectif de rentabilité.

Votre plan impose aussi une réduction de 70 000 postes dans la fonction publique territoriale. C’est un non-sens : chacun sait que la défaillance du service public d’État est prise en charge par les collectivités locales. D’ailleurs, les points de contact que vous annoncez existent déjà, ce sont les mairies !
Monsieur le Premier ministre, votre plan libéral est en totale contradiction avec les besoins de notre société. Quand admettrez-vous que la casse du service public, de ce qui ne se marchandise pas, brise le trait d’union, la solidarité sociale territoriale au sein de notre République ?

Monsieur le Premier ministre, la voie que vous avez choisie est sans issue, et elle interroge sur l’avenir de notre pays et de l’Europe. Nous attendons de votre part un sursaut républicain pour stopper la saignée que vous imposez aux services publics nationaux et locaux. Allez-vous y mettre fin ?

(Applaudissements sur les travées du groupe communiste républicain citoyen et écologiste et sur des travées du groupe socialiste et républicain.)

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d’État auprès du ministre de l’action et des comptes publics. (Exclamations sur des travées du groupe Les Républicains. Un poids lourd ! sur les travées du groupe communiste républicain citoyen et écologiste.)

M. Olivier Dussopt, secrétaire d’État auprès du ministre de l’action et des comptes publics. Madame la sénatrice Cukierman, comme l’a dit M. le président du Sénat, vous avez réussi à rejoindre Paris malgré un épisode neigeux, qui nous donne, aux uns et aux autres, l’occasion de saluer le travail des fonctionnaires.

Je saisis cette opportunité pour rappeler notre attachement, à la fois, au service public et aux fonctionnaires. (Exclamations sur plusieurs travées.) C’est justement parce que nous y sommes attachés que nous menons une réforme de transformation.

Cette réforme a pour objectif de simplifier le dialogue social, tout en garantissant la totalité des droits des agents. Nous sommes en effet convaincus qu’en simplifiant ce dialogue, nous pourrons donner plus d’opportunités de mobilité, plus de réactivité à l’administration, et rendre celle-ci plus performante pour faire face aux défis qui nous attendent et aux besoins de la population.

Nous ferons en sorte que soit mieux reconnu l’engagement de chacun des agents publics de ce pays en permettant une individualisation, un intéressement, individuel ou collectif. Nous pourrons ainsi mieux accompagner les agents publics dans la tâche qui est la leur au quotidien.

Nous donnerons aux employeurs publics plus de marge de manœuvre et plus de liberté pour choisir celles et ceux qu’ils doivent recruter pour mener à bien leur mission. Il s’agit ainsi de permettre l’élargissement des conditions de recrutement des contractuels, sans remettre en cause le principe général de l’occupation des emplois permanents par des agents titulaires.

Nous ferons en sorte, aussi, de mieux accompagner les transitions professionnelles et les mobilités, et de garantir une plus grande transparence des emplois publics.

Parce que les services et les besoins évoluent, parce que le numérique s’impose à la fonction publique comme à l’ensemble du pays, notre objectif est de former et d’accompagner les agents publics afin qu’ils aient un avenir et des perspectives d’emploi dans la fonction publique, et afin que ceux d’entre eux qui le souhaitent puissent rejoindre, sur la base du volontariat, le secteur privé.

Nous accompagnerons ces transformations d’une réorganisation du réseau territorial.

Le Premier ministre nous a donné une consigne : privilégier l’échelon départemental comme moyen d’action. Vous le savez, à la suite d’interventions de nombreux élus de la Loire, nous avons notamment pris la décision de maintenir les trésoreries de Bourg-Argental et de Renaison. Nous savons en effet que la proximité compte, et c’est dans cet esprit que nous voulons travailler. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche. – M. Jean-Marc Gabouty applaudit également.)

M. le président. La parole est à Mme Cécile Cukierman, pour la réplique.

Mme Cécile Cukierman. Vous l’avez évoqué, monsieur le secrétaire d’État, cette nuit, nous avons manqué de fonctionnaires dans mon département. Cette nuit, des femmes et des hommes qui sont restés bloqués dans leur voiture n’ont vu personne venir à leur secours ou se soucier de la situation dans laquelle ils étaient.

Cette nuit, nous avons manqué de fonctionnaires d’État et de fonctionnaires départementaux. Voilà quelle est la réalité !

Avec votre réforme, vous voulez faire une fonction publique sans fonctionnaires, de même que vous voulez un Parlement sans parlementaires ! 

(Applaudissements sur les travées du groupe communiste républicain citoyen et écologiste et sur des travées du groupe socialiste et républicain. – Des sénateurs du groupe Les Républicains frappent sur leur pupitre.)

Partager cet article
Repost0
19 novembre 2018 1 19 /11 /novembre /2018 21:16
Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

 
 
Patricia et André, nos camarades de La Feuillée, nous avaient recommandé l'exposition éphémère in situ de Street Art de Guy Denning, un grand artiste vivant à La Feuillée, dans les Monts d'Arrée, près de Morlaix.
Dans la veine des Ernest Pignon Ernest.
Notre ami photographe Jean-Marc Nayet, qui a lui-même beaucoup travaillé sur le souvenir de la première Guerre Mondiale, a été voir et nous a ramené une magnifique collection de photographies.
Une exposition de plein air à découvrir avant que le temps ne l'efface.
 
Voici la présentation de l'artiste anglais, et breton d'adoption, Guy Denning, sur son blog:
 
“112” – Le projet du centenaire de l’armistice pour La Feuillée

L’idée de ce projet m’est venue de l’intérêt des médias pour le centenaire de la Première Guerre mondiale. Mais, plutôt que de me concentrer sur le début de ce lamentable épisode de notre histoire, j’ai jugé plus opportun de porter mon attention sur l’armistice.
La Première Guerre mondiale est devenue obsédante pour moi lorsque mes parents m’ont emmené à Verdun découvrir les lieux des champs de batailles et visiter les cimetières militaires alors que je n’avais que 12 ans. Avant cela, ma réflexion sur la guerre se réduisait aux petits soldats en plastique, aux chars d’assaut et aux films de guerre diffusés généralement à la télévision le dimanche après-midi. Je ne pense pas que ma vision de la guerre était très différente de celle de la plupart des enfants anglais de l’époque. C’était juste un moment de divertissement dans nos vies, un peu comme les westerns américains ou les mauvaises séries télévisées de science-fiction.
J’ai le souvenir que cette visite à Verdun, a tout changé pour moi. En 1916, en à peine dix mois, près d’un quart de million de soldats sont morts sur un champ de bataille de moins de vingt kilomètres carrés. Le résultat de ces meurtrières batailles s’inscrit dans le paysage, ligne par ligne de pierres tombales. Mon besoin d’essayer de comprendre ce que pouvait représenter dans la réalité ces cimetières, m’a permis de me forger les convictions sociales et politiques qui m’animent aujourd’hui.
Je vis dans un petit village breton du Finistère, et les jours de commémoration de l’armistice, je me rends, accompagné de mon chien, jusqu’au monument aux morts sur la place du village. Au pied de la statue d’un soldat silencieux, je prends quelques minutes pour lire et réfléchir devant les 112 noms gravés de jeunes gens morts pour la patrie.
En cette année de centenaire de l’Armistice de la «der des der» (la dernière des dernières guerres), j’ai souhaité apporter en témoignage de mon respect pour ceux qui ont perdu la vie mais aussi pour leurs familles qui se souviennent, une œuvre d’art créée dans mon atelier, dans ce village qui m’est cher.
Il y a 112 noms inscrits sur ce mémorial, ce qui représente près d’un dixième de la population du village, disparus pendant la première guerre mondiale. J’ai donc pensé que cela pourrait rendre la réalité un peu plus concrète que l’abstraction des nombres ou une liste de noms, si je collais 112 dessins grandeur nature figurant ces soldats autour de cette place.
Ce ne serait que temporaire; le vent, la pluie et le temps repoussent lentement ce geste moderne de mémorial. Mais à mon avis, cela me semble tout à fait approprié de prendre à nouveau conscience de leurs existences et de regarder lentement ces présences nous quitter.
Au tout début de cette année, j’ai prudemment présenté mon projet à Monsieur le Maire et celui-ci m’a immédiatement apporté son soutien et son enthousiasme. Je lui ai alors fournis quelques esquisses préliminaires afin qu’il ait des éléments visuels à soumettre au Conseil Municipal, à l’Association Locale des Anciens Combattants, puis aux résidents des propriétés proches de la place. Tous ont unanimement approuvé ce projet.

 
Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Partager cet article
Repost0
19 novembre 2018 1 19 /11 /novembre /2018 21:09
Hausse des prix du carburant: Halte au racket! Signez la pétition du PCF Finistère
La Fédération 29 du PCF lance la pétition nationale contre la hausse des prix du carburant sur l'ensemble du territoire finistérien.
Signez la et faites la signer autour de vous.
 

Lien pour la pétition en ligne : https://www.change.org/p/hausse-des-prix-du-carburants-halte-au-racket

La hausse massive des prix des carburants crée une émotion légitime. En effet tous les habitants sont touchés quels que soient leurs revenus. Nombreux sont les salariés disposant de petits revenus qui sont obligés d’utiliser leurs véhicules ne serait-ce que pour aller travailler, et pour qui ces hausses représentent une perte lourde de pouvoir d’achat.

Le PCF demande l’annulation de la hausse de la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) pour 2019 pour l’ensemble des carburants.

Les communistes militent pour une fiscalité écologique socialement juste. Il faut réduire massivement la production de gaz à effet de serre, et évidemment celles émises par les véhicules particuliers. Mais la hausse indifférenciée des prix des carburants n’est pas la bonne méthode : elle frappe le pouvoir d’achat des plus pauvres, pendant que les plus riches gardent leurs « droits de polluer ». Sous couvert de fiscalité écologique, le gouvernement ne fait qu’essayer de combler en partie le trou qu’il a creusé dans les caisses de l’État avec ses cadeaux aux plus riches et aux entreprises. Le racket sur les automobilistes frappe le pouvoir d’achat des plus modestes et n'a aucun impact sur l’environnement.

Il faut dissuader massivement l’acquisition de véhicules polluants.

Il faut en tout premier lieu pénaliser fiscalement l’achat de grosses voitures polluantes ainsi que la part des véhicules diesel, dont la contribution à la dramatique pollution atmosphérique n’est plus à démontrer.

Le PCF propose donc une forte hausse du malus automobile, à partir de 100 grammes de CO2 par kilomètre parcouru pour tous les véhicules à essence (et non 117 comme actuellement), et plus élevé pour tous les véhicules produisant plus de 120 grammes de CO2 par kilomètre.
Pour les motorisations diesel, le malus doit démarrer dès 80 grammes de CO2 émis par kilomètre parcouru, et devenir plus élevé dès 100 grammes de CO2 par kilomètre.
Une politique pour une automobile plus vertueuse, conjuguée avec des
investissements massifs pour les déplacements en transports publics et à vélo
: c’est l’avenir des déplacements dans notre pays.

Et pour ceux qui se chauffent au fioul ?

L’augmentation du prix +30% fait que de nombreuses familles ne peuvent plus se chauffer Le PCF porte la proposition d’un plan national « chauffage » pour exiger des multinationales qu’elles baissent le prix de l’énergie. C’est une question de justice sociale et de santé publique.

Hausse des prix du carburant: Halte au racket! Signez la pétition du PCF Finistère
Partager cet article
Repost0
19 novembre 2018 1 19 /11 /novembre /2018 21:00
Gilets jaunes: Pierre Laurent (PCF): J'attends du gouvernement qu'il suspende la hausse injuste des taxes sur le carburant

 " J'attends du gouvernement qu'il suspende la hausse injuste des taxes sur le carburant, qu'il change de cap sur la revalorisation du pouvoir d'achat, des salaires et des retraites, qu'il ouvre d'autres pistes sur la transition écologique.

Emmanuel Macron récolte la colère qu'il a semée en revendiquant avec arrogance sa politique en faveur des premiers de cordée, la suppression de l'ISF, le hold-up de la CSG sur les retraités. Il méprise l'exigence populaire sur le pouvoir d'achat et l'angoisse qui grandit dans les territoires. Il creuse des trous dans le budget avec ses cadeaux fiscaux aux plus fortunés et au capital. C'est toute cette colère qui explose aujourd'hui. 

Nous sommes solidaires de cette colère populaire et nous en désignons les vrais responsables: les grands groupes pétroliers qui continuent d'accumuler des profits considérables sans payer d'impôts à leur mesure, les sociétés autoroutières qui grâce aux privatisations amassent les dividendes totalement indus, la stagnation des salaires imposés pour le profit des grands actionnaires, le recul des retraites, ce sont ces choix-là qui sont en cause" . 

Pierre Laurent, secrétaire national du Parti Communiste

Entretien à l'Humanité, lundi 19 novembre 2018

 

Partager cet article
Repost0
19 novembre 2018 1 19 /11 /novembre /2018 20:52
Augmentation de la fiscalité sur les carburants: l'arnaque démontrée par Roger Héré (section PCF Morlaix)
Au sujet de “ l’arnaque” que constitue l’augmentation de la fiscalité sur le carburant, il faut lire le rapport de la Mission des finances locales de mai dernier traitant des pistes pour compenser les effets de la suppression de la taxe d’habitation, recettes que l’État s’est engagé à compenser par le versement à l’euro près de dotations aux collectivités locales, ainsi que le résumé que j’en avais fait à l’époque.
 
Les trois leviers clairement recommandés par la commission sont, la TVA, la CSG et la ...TICPE ! Ce sont les impôts traditionnellement qualifiés de plus indolores ou en tout cas de moins visibles, a priori...
fois c’est raté !
 
Macron  a clairement engagé la mise en œuvre de ses orientations par différents chantiers.
 
Après la démagogie de l’idée d’augmentation du pouvoir d’achat par la baisse des cotisations sociales des actifs (payée par la hausse de la CSG pour la grande masse des retraités), on a  celle de l’augmentation du pouvoir d’achat par la baisse de la TH (et hausse de la TICPE pour tous) sur fond de prétexte écologique, alors que rien n’est fait dans le même temps pour développer les transports en commun, le ferroutage, et que l’on supprime au contraire des lignes SNCF (Morlaix/Roscoff et bien d’autres...), que l'on supprime les aides financières à l'isolation des logements, que l'on ne fait rien de vraiment significatif pour empêcher les délocalisations industrielles et le libre-échange forcené dans le domaine des produits agricoles (TAFTA et CETA).
 
Pendant ce temps on assiste à la suppression de l’ISF et à la baisse des cotisations patronales (pérennisation du CICE), soit autant de recettes en moins pour la Sécu que les assurés sociaux, les consommateurs et les ménages modestes ou des classes moyennes seront invités à compenser d’une façon ou d’une autre par les divers moyens d’une fiscalité de classe dont les français subissent les effets de façon toujours plus douloureuse.
 
Il faut bien observer l’action globale du marionnettiste, et le sens global de son jeu,  et non le seul mouvement de l’un des fils de la marionnette à un moment donné. De ce point de vue on est bien face à une cohérence de la stratégie de classe mise en oeuvre par Macron, le valet du capital, et ses équipes.
 
C’est à mon avis sous cet angle qu’il faut analyser la situation.
 
Roger Héré, 19 novembre 2018 
 
 
 

Refonte de la fiscalité locale

 

Les propositions de la mission Finances publiques de mai 2018

 

Résumé de la note de synthèse par Roger Héré

Le cadre général

Situant son action dans le cadre de la loi de programmation des finances publiques pour 2018/2022 qui prévoit de « contractualiser » une « modération durable des dépenses de fonctionnement des collectivités territoriales », la mission mandatée par le Premier ministre, prévoit une réforme globale de la fiscalité locale (138 Md€ en 2018 soit 5,8 % du PIB).

Cette réforme résulte du projet de suppression intégrale de la taxe d’habitation (34 % des ressources du bloc communal en 2016, et une perte de recettes estimée à 26,3 Md€ en 2020).

 

I) Deux scénarios de remplacement de la taxe d’habitation (TH) envisagés

 

Scénario n° 1

Dans ce premier scénario il y a deux variantes :

1ère variante

- La part départementale de la taxe foncière sur les propriétés bâties est transférée aux communes et aux EPCI, au prorata de leurs anciennes recettes de TH.

- un mécanisme de garantie individuelle des ressources est mis en place pour les niveaux communaux et inter-communaux par des compléments sous forme d’impôt national partagé.

2ème variante

- La part départementale de la taxe foncière sur les propriétés bâties est transférée intégralement aux communes (dans ce cas pas de compléments pour les communes).

- Les EPCI seraient compensés de la perte de la TH par un impôt national partagé (TVA).

Scénario n° 2

Remplacement direct de la taxe d’habitation du bloc communal par un impôt national partagé.

L’année n de la suppression de la TH, les collectivités percevraient le montant de la recette fiscale de la TH de l’année n-1.

II) Réforme des droits de mutation à titre onéreux (DMTO)

Il est proposé de reverser à l’état le produit de cette taxe sur les ventes immobilières actuellement perçue par les départements. En compensation ceux-ci recevraient une part d’impôt national.

III) Réforme de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) et impositions associées

Compte tenu de la suppression de la TH, la TFPB devient la principale ressource à assiette locale perçue par les collectivités territoriales . Avec ses « dérivées » (contribution foncière des entreprises et taxe d’enlèvement des ordures ménagères) le produit global est de 45 Md€.

Dans ce cadre est envisagée une révision des valeurs locatives des habitations. Une révision dès 2018 produirait de nouvelles valeurs locatives utilisables en 2023/2024.

IV) Effets de la disparition de la TH sur les impositions associées

1) Les effets de la suppression de la TH ne visant en fait que les résidences principales, la mission propose de ne pas l’étendre à la taxation des résidences secondaires et des logements vacants. Aussi la mission propose,

- de poursuivre ces prélèvements à tout local sous-occupé,

- d’instaurer une contribution assise sur la base imposable de la TFPB pour les résidences secondaires.

2) taxe spéciale d’équipement : la contribution pourrait être supprimée.

3) Taxe GEMAPI : des réflexions doivent être engagées.

V) Le choix des impositions partagées

Si ces propositions sont retenues, le transfert des impositions nationales vers les collectivités serait de l’ordre de 25 Md€.

Seules les impositions produisant les plus importantes recettes sont envisagées pour cette répartition : la TVA, la CSG et la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques)

La mission indique que la « distraction de la CSG de son objet initial (le financement de la sécurité sociale) devra être mesurée en raison des contraintes juridique et politique qui s’y rattachent »

Pour finir la mission recommande que le projet de loi prévoyant la suppression de la TH et la refonte de la fiscalité territoriale soit adopté au plus tard début 2019.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011