Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 octobre 2018 2 30 /10 /octobre /2018 08:00

Au moins 20 blessé-e-s hier à Tunis dans un attentat-suicide sans que les capitales du monde ne réagissent vraiment...

Le PCF exprime toute sa solidarité avec les victimes et leurs familles, et tout son soutien au peuple tunisien et aux forces démocratiques et de progrès du pays.

Les "mesures anti-terroristes" du gouvernement tunisien montrent encore une fois leurs limites lorsqu'elles consistent à réduire les libertés collectives et individuelles puisqu'ainsi que le rappelle l'AFP, "l'état d'urgence reste en vigueur sur l'ensemble du territoire depuis l'attentat de novembre 2015. La présidence tunisienne a annoncé une nouvelle prolongation d'un mois le 5 octobre dernier. L'état d'urgence octroie des pouvoirs d'exception aux forces de l'ordre. Il permet notamment d'interdire les grèves et les réunions "de nature à provoquer (...) le désordre".

PCF - International

29 octobre 2018

Le PCF solidaire des victimes tunisiennes de l'attentat-suicide de Tunis et des forces progressistes en Tunisie
Partager cet article
Repost0
30 octobre 2018 2 30 /10 /octobre /2018 07:22
ANGELA DAVIS: YES, I AM A COMMUNIST! Le parcours de cette grande figure révolutionnaire du mouvement noir de libération aux Etats-Unis
ANGELA DAVIS: YES, I AM A COMMUNIST! Le parcours de cette grande figure révolutionnaire du mouvement noir de libération aux Etats-Unis
ANGELA DAVIS: YES, I AM A COMMUNIST! Le parcours de cette grande figure révolutionnaire du mouvement noir de libération aux Etats-Unis

Angela Davis: "Les Etats-Unis sont en train de vivre une contre-révolution" (Médiapart, 30 novembre)

Angela Davis a raison... en France aussi

Guillaume Galliene rend hommage à Angela Davis, militante communiste, des droits de l'homme, et de la lutte contre la ségrégation aux Etats-Unis, sur France Inter

https://www.cinearchives.org/Films-447-740-0-0.html

Angela Davis reste une icône révolutionnaire, une grande figure du combat d’émancipation, du combat féministe, un symbole des luttes des Noirs américains pour l’égalité.

Les lieux du monde où nous grandissons nous forgent.

S’agissant de ségrégation raciale, Angela Davis a vu le jour dans le premier cercle de l’enfer. Birmingham, Alabama, au cœur de ce Sud raciste et sécessionniste où Rosa Parks osa, en 1955, un acte de révolte fondateur. Ses premiers souvenirs d’enfance ? Les Davis habitent dans un quartier où l'on accepte difficilement l'installation de familles noires modestes.  Les déflagrations des bombes posées par les fascistes du Ku Klux Klan, si nombreuses que son quartier est surnommé « Dynamite Hill » (Colline Dynamite). Les récits d’une grand-mère se remémorant les temps de l’esclavage. Les pancartes « white only ». Alors qu'elle n'a que 12 ans, le boycott d'une compagnie de bus pratiquant la ségrégation raciale marque Angela; les Afro-Américains ne revendiquent que le droit de s'asseoir où ils le souhaitent dans le bus, comme les Blancs, ce qui leur était dénié jusque là. Le 16 septembre 1963, un attentat à la bombe dans une église baptiste de Birmingham tue quatre filles noires que connaissait Angela; les assassins sont des racistes du Ku Klux Klan. 

Ses parents, des professeurs communistes, militent activement contre les lois Jim Crow instituant l’apartheid à l’américaine. À quatorze ans, la jeune fille quitte l’Alabama pour New York, à la faveur d’une bourse d’études.

Au lycée, elle découvre le Manifeste du Parti communiste et fait ses premiers pas de militante dans une organisation marxiste, Advance.

Angela Davis est une élève brillante. En 1962, elle entre à l’université de Brandeis. En première année, elles ne sont que trois étudiantes noires. Elle y découvre Sartre, Camus, s’initie à la philosophie d’Herbert Marcuse, dont elle suit les cours. Marcuse est alors un des maîtres à penser de la lutte contre la guerre du Vietnam. En 1964, elle part, une première fois, pour Francfort, creuset, à l’époque, d’un marxisme hétérodoxe. Elle y étudie Marx, Kant, Hegel et suit les conférences de Theodor W. Adorno. Aux États-Unis, un nouveau vent de contestation se lève, contre l’oppression raciste, contre la guerre du Vietnam.

Angela s'intéresse aux sorts de tous les Afro-Américains, en particulier celui des femmes et des prisonniers. En août 1965, six jours d'émeutes dans le ghetto noir de Watts, un quasi bidonville de Los Angeles, ébranlent le mythe américain de la démocratie et du bien-être pour tous: "l'ordre" y est rétabli au prix de 30 morts. Partout, les ghettos noirs sont en ébullition, comme à Détroit en 1967. Les Afro-Américains ne veulent plus être considérés comme des citoyens de seconde zone.

À son retour, en 1968, la jeune philosophe rejoint les Black Panthers et adhère au Che Lumumba Club, un cercle affilié au Parti communiste. Un an plus tard, titulaire d’une thèse de doctorat dirigée par Marcuse, elle est nommée professeure à l’université de Californie Los Angeles, pour enseigner la philosophie marxiste. Elle adhère au Parti communiste des Etats-Unis.

Le profil de la jeune femme de vingt-cinq ans, sa couleur de peau, ses convictions, ses engagements concentrent la haine de l’Amérique blanche et ultraréactionnaire que veut incarner un certain… Ronald Reagan, alors gouverneur de Californie. À la demande de celui-ci, Angela Davis est exclue de l’université comme dangereuse communiste.

Angela souhaite une révolution socialiste, qui bouleverserait l'ordre social et instaurerait enfin l'égalité entre les êtres humains, quelque soit leur sexe ou leur condition sociale. Elle est de tous les combats contre la discrimination raciale, sans oublier celui pour l'égalité hommes-femmes: "Les femmes noires, écrit-elle, sont victimes d'une pluralité d'oppressions: en tant que femmes, en tant qu'Afro-Américaines et, pour leur quasi-totalité, en tant que travailleuses pauvres. Pour que la femme noire se libère réellement, elle doit mener les trois combats de front".  

Premier acte d’une machination politico-judiciaire dirigée contre la militante communiste. Déjà engagée contre l’industrie carcérale qui broie la jeunesse noire, la jeune femme a pris fait et cause pour trois détenus de la prison de Soledad. Avec l’un d’entre eux, George Jackson, elle entretient une liaison épistolaire, amoureuse. George Jackson est emprisonné depuis des années pour un vol de 70 dollars dans une station-service. La tentative désespérée du jeune frère de ce détenu pour le faire évader tourne au drame. Le 7 août 1970, Jonathan Jackson, le frère de George, fait irruption dans un tribunal de Californie et prend des otages, dont le juge, exigeant la libération de son frère. La prise d'otage se termine par une fusillade entre la police et les preneurs d'otages. Jonathan Jackson, deux autres prisonniers accusés ainsi qu’un juge sont tués au cours de la fusillade.

Angela Davis est soupçonnée d’avoir fourni une arme aux assaillants. Désignée comme ennemie publique numéro un,elle est inscrite sur la liste publiée des dix personnes les plus recherchées des États-Unis.

Par crainte d’être tuée, elle prend la fuite. L’avis de recherche la décrivant comme « armée et dangereuse » est placardé dans tout le pays. Une vague ressemblance avec Angela Davis, une simple coupe afro, valent à des centaines de femmes d’être arrêtées. Le FBI déploie, dans le cadre de son programme de contre-intelligence visant les communistes et les Blacks Panthers, des moyens démesurés pour traquer celle que l’establishment blanc et réactionnaire surnomme « la panthère rouge » ou « la terroriste noire ». Mais, déjà, la solidarité s’exprime. Elle s’affiche au seuil des maisons amies, sur des pancartes : « Nous accueillerons volontiers Angela Davis. »

La fugitive est finalement arrêtée le 13 octobre 1970, à New York.

À la télévision, le président Nixon la condamne avant même qu’elle ne comparaisse en justice. « Cette arrestation servira d’exemple à tous les terroristes », se réjouit-il. Le 5 janvier 1971, l’État de Californie l’inculpe de meurtre, kidnapping et conspiration. Placée à l’isolement, elle risque par trois fois la peine capitale. Un extraordinaire mouvement de solidarité international se développe alors. En Inde, en Afrique, aux États-Unis, en Europe, des millions de voix exigent la libération d’Angela Davis. Les Rolling Stones lui consacrent une chanson, Sweet Black Angel, et John Lennon et Yoko Ono écrivent, Angela tandis que Jacques Prévert écrit pour elle: "Ceux qui enferment les autres sentent le renfermé; ceux qui sont enfermés sentent la liberté"

En France, Sartre, Aragon, Prévert, Genet dénoncent le racisme, le maccarthysme persistant, l’arbitraire de sa détention.

À l’initiative de la Jeunesse communiste, 100 000 personnes foulent le pavé parisien, le 3 octobre 1971, en compagnie de Fania, la jeune sœur d’Angela Davis. L’Humanité se fait le porte-voix de ce mouvement de solidarité.

Celle qui entrait toujours poing levé dans la salle d’audience est finalement acquittée le 4 juin 1972 par un jury exclusivement blanc. Son innocence est reconnue lors du procès.

Le verdict n’efface pas le racisme de la société américaine, mais il lui porte un coup sérieux. Libérée, Angela Davis ne renonce pas au combat pour l’émancipation, pour un autre monde, libéré de l’oppression et de toutes les formes de domination. En la rencontrant, Genet dit avoir acquis « la certitude que la révolution serait impossible sans la poésie des révoltes individuelles qui la précèdent ». Angela Davis incarne toujours cela, cette grâce qui donne sens et noblesse à l’engagement politique.

Une fois libre, Angela poursuit son combat, en reprenant ses cours de philosophie, en publiant de nombreux ouvrages politiques, dont plusieurs sont traduits en français. Elle est aux côtés des Amérindiens qui occupent symboliquement, en 1973, le lieu du massacre historique de Wounded Knee; elle se présente aux élections américaines en 1980 et 1984 pour le parti communiste. Elle s'engage contre la guerre en Irak en 2003 et en 2012 participe à un film documentaire sur la libération des prisonniers politiques à travers le monde.

Sources:

L'Humanité (article de 2013)

ELLES ont réalisé leur rêve de Philippe Godard et Jo Witek, De La Martinière jeunesse 

Une émission récente de France inter à écouter sur le combat d'Angela Davis. On y retrouve l'histoire et la parole de cette militante déterminée des droits de l'homme, professeur de philosophie et militante communiste, membre des Black Panthers :

 

Angela Davis et son combat pour la liberté : émission « ça peut pas faire de mal » par Guillaume Galliene

 

" Il était temps de partir. Pour la première fois depuis que nous avions découvert que la police me recherchait, je sortis. Il faisait bien plus sombre que je ne l’avais cru, mais pas assez pour que je cesse de me sentir vulnérable.

Dehors, à découvert, mon chagrin et ma colère s’alourdissaient de peur. Une peur pure et simple, si puissante et si élémentaire que la seule chose à laquelle je pus la comparer était le sentiment d’engloutissement que je ressentais lorsque, enfant, on me laissait dans le noir. Cette chose indescriptible, monstrueuse, était dans mon dos, elle ne me touchait jamais mais elle était toujours prête à l’attaque. Ma vie était maintenant celle d’une fugitive. Toute silhouette étrange pouvait être un agent déguisé, entouré de limiers qui attendaient dans les bosquets les ordres de leur maître. Je devais apprendre à éviter l’ennemi, à le déjouer. Ce serait difficile, mais pas impossible" (Angela Davis)

 

Cette femme qui fuit la police dans les rues de Los Angeles s’appelle Angela Davis.

En 1970, elle a 26 ans. Elle vient juste d’être nommée professeur de philosophie à l’université de San Diego, en Californie.

Mais elle est aussi communiste, proche des Black Panthers, et elle se bat depuis des années pour libérer le peuple Noir de l’oppression, dans une Amérique encore très ségrégationniste.

Après avoir été accusée (à tort) de complot et de meurtre, elle est contrainte de se cacher.

Au terme d’une traque qui va durer plus de 3 mois, Angela Davis est arrêtée, emprisonnée et risque la peine de mort.

Partout, en Amérique et en Europe, l’opinion publique se mobilise pour crier son innocence. Les Rolling Stones et John Lennon lui écrivent une chanson, Aragon et Sartre défilent à Paris, Jacques Prévert lui adresse un poème.

Ce soir, je vous propose de partir à la découverte de cette héroïne moderne et insoumise, icône du Black Power, pour qui la révolution était une affaire d’honneur : « Quand on s’engage dans la lutte », écrira-t-elle, « ce doit être pour la vie ».

Alors, comment Angela, arrière-petite-fille d’esclave née en 1944, a fait basculer l’histoire des Etats-Unis ?

Voici son autobiographie, écrite « à chaud » à la fin des années 1970, et publiée par la romancière Toni Morrison. Elle est traduite pour la première fois en français, par Cathy Bernheim, aux éditions Aden.

ANGELA DAVIS: YES, I AM A COMMUNIST! Le parcours de cette grande figure révolutionnaire du mouvement noir de libération aux Etats-Unis
ANGELA DAVIS: YES, I AM A COMMUNIST! Le parcours de cette grande figure révolutionnaire du mouvement noir de libération aux Etats-Unis
Partager cet article
Repost0
29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 19:02
Glenn Le Saout et Philippe Martinez

Glenn Le Saout et Philippe Martinez

Glenn Le Saout et Philippe Martinez au congrès de la CGT du Burkina Faso
Glenn Le Saout et Philippe Martinez au congrès de la CGT du Burkina Faso
Glenn Le Saout et Philippe Martinez au congrès de la CGT du Burkina Faso
Glenn Le Saout et Philippe Martinez au congrès de la CGT du Burkina Faso

Notre jeune camarade du PCF pays de Morlaix, Glenn Le Saout, est en séjour de coopération au Burkina Faso pour quelques mois.

Il était aujourd'hui au Congrès de la CGT-B du Burkina Faso avec un autre illustre adhérent de la CGT, Philippe Martinez.  

Travailleuses et travailleurs de tous les pays, unissez-vous face aux forces capitalistes d'exploitation et aux discours de mystification !

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 18:28
Les libéraux, les libertés, l'argent - par Ian Brossat, PCF

Les libéraux, les libertés et l'argent...

La leçon de ce qui vient de se passer au Brésil, c’est que les libéraux, loin de faire barrage à l’extrême droite, en sont le marchepied.

Emmanuel Macron ne cesse d’affirmer que le combat se situe désormais entre les « progressistes » libéraux et les populistes. Nous avons une nouvelle preuve du contraire. Les libéraux, les élites économiques, ne se préoccupent que de la liberté des riches. Mais ils n’ont aucun problème avec le fait de marcher sur la liberté des pauvres ou des minorités. C’est valable au Brésil, où les marchés financiers ont massivement fait le choix du candidat fasciste. Et c’est valable en France, où Macron lui-même montre chaque jour à quel point sa boussole idéologique n’est rien d’autre que l’argent.

On vient de le voir sur la question de la vente d’armes par la France à l’Arabie Saoudite, qui mène une guerre effroyable au Yémen où près de 4000 civils ont été massacrés. Vouloir cesser ces ventes d’armes serait « pure démagogie », selon Macron, car cela priverait le complexe militaro-industriel français de 12 milliards d’euros de contrats. On l’a vu également avec cette vidéo du « progressiste » Macron recevant le dictateur turc Erdogan à l’Elysée, et le félicitant d’avoir récupéré la résidence du premier ministre, poste supprimé lors de la grande purge de l’année dernière : « Un ministre m’a dit que c’était pour le Premier ministre avant, mais comme tu as réglé le problème... ».

Chez Macron et chez les libéraux la question des droits des peuples et des droits de la personne passe toujours derrière la nécessité de réaliser des profits. Et c’est ce cynisme, cet agenouillement permanent devant les riches et les puissants, qui tiendrait lieu de barrage à l’extrême droite ?

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 16:10

 

Au terme de la séquence électorale au Brésil, c'est l'inquiétude qui est de mise après l'élection de Jair Bolsonaro (55% des voix contre 45% pour Fernando Haddad du Parti des travailleurs).
L'homme qui a dit tout au long d'une campagne agressive et violente vouloir gouverner « pour la majorité, pas pour la minorité », en pointant d'une manière affirmée les noirs, les femmes, les membres de la communauté LGBT, les militants de gauche, les Indiens, les membres du mouvement paysan des sans-terre (MST) et d’ONG, les défenseurs de l’environnement, les journalistes, plonge le pays dans une profonde fracture.


Ce résultat intervient dans un pays confronté depuis plusieurs années à la fragilité des institutions, avec le coup d'État contre Dilma Rousseff et la prison pour Lula, empêché d'enregistrer sa candidature, contrairement aux recommandations de l'ONU.


Après les États-Unis, l'Europe de l'Est et les Philippines, l'arrivée de Bolsonaro, adepte de la dictature marque un nouveau tournant inquiétant dans un mouvement mondial d'expansion des nationalismes de droite.

Depuis l’annonce des résultats, les messages de félicitations à Bolsonaro des néolibéraux latino-américains et du monde occidental (Trump et Marine Le Pen en tête) ne cessent de tomber. Et pour cause, sa ligne de conduite épouse un recours massif à la police militaire pour gérer les problèmes de criminalité urbaine, une économie clairement néolibérale avec un programme caressant le marché dans le sens du poil : réforme des retraites, indépendance totale de la Banque centrale, privatisations et réduction de la taille de l’État, suppression des droits des travailleurs, renoncement à l'alphabétisation et aux enseignements fondamentaux dans les zones rurales éloignées où les institutions scolaires seraient « trop chères à entretenir » ainsi que soutien à l'agrobusiness qui met en péril la biodiversité du pays.


En promettant « un grand nettoyage du pays des marginaux rouges, des hors-la-loi gauchistes », se profilent une purge comme jamais le Brésil n'en a connue et un risque de basculement vers un régime anti-démocratique, répressif, sans contre-pouvoir, aux couleurs d'un « fascisme rampant ».
La communauté internationale, européenne notamment, qui n'a eu de cesse de brandir le flambeau de la démocratie de part et d'autre de la planète, est restée bien muette ces derniers mois face à la situation brésilienne et porte une lourde responsabilité. Au-delà d'être une menace pour les seuls Brésiliens, c'est un risque d'instabilité pour toute la région où les forces de droite extrême sont à l'offensive, mais également à l'échelle internationale.
Les forces progressistes brésiliennes, loin de baisser les bras comme l'a déclaré Fernando Haddad, vont rester mobilisées. Le PCF, fidèle à ses valeurs et à son soutien permanent, sera à leurs côtés. Il en appelle à la communauté internationale et lui demande de se ressaisir contre la menace de la « peste brune », encouragée par ce résultat, en prenant des mesures politiques humanistes, sociales et solidaires, volontaristes d'émancipation humaine. Cela nécessite pour nous, forces communistes et progressistes, des efforts considérables de solidarité et des propositions claires au service des libertés fondamentales, de la justice sociale de la démocratie et de la préservation de la planète.

 

 

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 16:08

 

Dette publique, dette privée : héritage et nécessité ?    (24 octobre 2018)

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, débattre des enjeux de la dette publique et de la dette privée dans notre hémicycle n’a rien d’anodin alors que s’engagera bientôt au Sénat l’examen du projet de loi de finances, lequel est structuré, de l’aveu même du Gouvernement, autour de l’ambition « d’accélérer la baisse du déficit public et des prélèvements obligatoires » – et de porter, au nom de cet objectif, un nouveau coup à notre modèle social...

C’est pourtant bien avec la dette publique que la France a pu se relever des ravages de la Seconde Guerre mondiale !

C’est avec la dette publique que nous avons reconstruit nos routes et nos ports, développé notre réseau autoroutier, nos aéroports internationaux !

C’est avec la dette publique que, devant la pénurie de logements, nous avons créé notre patrimoine locatif social, réponse pertinente au mal-logement !

C’est avec la dette publique que nous avons réalisé, en même temps que se généralisait la sécurité sociale, l’équipement du pays en hôpitaux de haut niveau, qui participent encore de nos atouts !

C’est avec la dette publique que nous avons pu mettre à l’étude la fusée Ariane, avant d’en faire l’un des meilleurs lanceurs de satellites de la planète !

C’est avec la dette publique que nous avons lancé les études qui ont conduit à la conception du TGV !

Autrement dit, chaque fois que le besoin s’en est fait sentir, chaque fois que l’attractivité et les conditions de développement de notre pays l’ont exigé, nous avons su utiliser l’outil de la dette publique pour créer les conditions d’une avancée supplémentaire pour notre pays, pour son économie, pour sa société !

Et c’est encore avec la dette publique que les collectivités locales ont su répondre, dans les années quatre-vingt, aux défis de la décentralisation – je pense par exemple à la démocratisation de l’enseignement secondaire.

C’est avec la dette publique que les collectivités territoriales prennent aujourd’hui en compte les équilibres écologiques, protègent les zones naturelles sensibles, développent les transports publics.

Mais, comme vous le savez, mes chers collègues, c’est aussi avec la dette publique que nous avons, dans le passé, payé la lourde facture des aventures militaires coloniales !

C’est avec la dette publique que nous avons payé et que nous payons encore le prix des restructurations économiques, des plans de licenciement, des réductions d’impôt sans pertinence, des allégements de cotisations sociales riches d’effets pervers, des déficits publics consentis au nom de la compétitivité.

Quelle belle compétitivité que celle qui conduit notre dette publique, aujourd’hui, à frôler la barre fatidique, ou présumée telle, des 100 % du produit intérieur brut, la France étant en outre l’un des pays où les ménages comme les entreprises sont le plus endettés !

À la fin du premier trimestre de cette année, l’endettement des ménages avoisinait en effet 95 % de leur revenu disponible, étalon autrement plus pertinent, faut-il le souligner, que celui du PIB. En mars 2000, ce même taux de l’endettement des ménages rapporté au revenu disponible, s’établissait à 53 % !

Nous laisserons à d’autres le soin de nous rappeler finement que, depuis cette période, les taux d’intérêt se sont réduits, et noterons, pour notre part, que l’inflation semble bien avoir consommé une part essentielle de ce qui a été regagné sur ce que j’appelle, quant à moi, le « loyer de l’argent ».

Toujours est-il que, dette publique ou dette privée, il semble bien que nous ayons hérité de la nécessité de les souscrire, dès lors que le développement du pays, d’un territoire ou d’une collectivité, de même que l’amélioration des conditions de vie d’une famille ou d’un groupe social, passe par le recours à l’emprunt. De fait, mes chers collègues, ne comptez pas sur nous pour être les contempteurs de la dette, publique ou privée : il n’y a aucun fétichisme de notre part.

La question du montant tant de la dette publique que de la dette privée peut évidemment préoccuper, mais elle ne peut et ne doit être envisagée, nous semble-t-il, qu’à l’aune de l’analyse du contenu et de la pertinence absolue de la dette, mesurable notamment par ses contreparties.

Pour un État, s’endetter auprès des marchés financiers –insistons sur ce point, car c’est à eux que vont les 43 milliards d’euros d’intérêts inscrits au budget de l’État – parce qu’il a renoncé à des recettes fiscales essentielles dans l’attente d’hypothétiques retombées économiques de ce choix budgétaire nous semble aussi peu pertinent que, pour une famille, recourir au crédit renouvelable pour faire face aux dépenses du quotidien, faute de revenus suffisants.

Que les choses soient ici rappelées une bonne fois pour toutes : même quand le budget de la France était à l’équilibre, il y avait une dette publique, ne serait-ce que parce qu’il est toujours bienvenu de proposer un produit d’épargne sécurisé au grand public ; le marché boursier était alors largement dominé par les échanges de titres obligataires.

N’oublions pas que, même durant les trente glorieuses, le crédit existait ; avec lui se développait la bancarisation de l’économie, qui fut l’un des moteurs des avancées de l’économie nationale. L’État disposait d’ailleurs d’une arme essentielle en la matière, avec l’existence d’un secteur bancaire très largement nationalisé depuis la Libération, et donc en situation d’intervenir à sa demande. Sans engagement financier des banques auprès des PME, sans participation à la production découlant de l’exploitation de tel ou tel brevet ou process de fabrication, où en serions-nous ?

Telles sont bien, aujourd’hui, les données du problème, sachant que les entreprises de notre pays ont besoin de 1 600 milliards ou 1 700 milliards d’euros pour développer leur activité.

Je ne saurais poursuivre cette réflexion sans pointer ici quelques errements relevant d’un passé plus ou moins récent.

Prenons l’exemple du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, le CICE, l’une des mesures phares du quinquennat Hollande, que l’on s’apprête aujourd’hui à transformer en allégement pérenne de cotisations sociales, ce qui ne me semble guère pertinent. Voilà une mesure qui, selon les données en notre possession, aura mobilisé rien de moins que 85 milliards d’euros depuis son lancement, en 2013 ; on peut considérer, au regard de l’insuffisance moyenne des recettes par rapport aux dépenses, que, sur ce montant, de 20 milliards à 25 milliards d’euros proviennent de l’accroissement de la dette.

Mais comment ne pas souligner que, pour éponger la facture, on a aussi relevé les taux de la taxe sur la valeur ajoutée, ce qui a porté atteinte au pouvoir d’achat des ménages, ainsi qu’à la capacité d’autofinancement des collectivités locales ? Celles-ci n’ont-elles pas payé, au fil des ans, le prix du CICE via la remise en cause du montant de leurs dotations, et singulièrement de la dotation globale de fonctionnement ? La question est posée.

Une baisse de 3,8 milliards d’euros par an, cela pèse lourdement sur les budgets des collectivités locales, même si cela ne représente, aux yeux des comptables de Bercy et de la place Beauvau, qu’un pourcentage réduit de leurs dépenses réelles.

Mais ce qui fait le plus mal, mes chers collègues, ce sont les 55 milliards d’euros de dotation globale de fonctionnement perdus en cumulé depuis 2012. Je vous livre un scoop : sur la même période, il semble qu’il ait manqué 57 milliards d’euros aux collectivités locales pour maintenir leur dette à son niveau de 2012 !

Il est fort probable que le ralentissement du niveau des investissements locaux a pesé sur l’emploi, et sans nul doute sur l’attractivité de certains territoires.

Au bilan du CICE, on peut inscrire son effet sur l’emploi. J’ai bien lu les rapports récemment publiés sur le sujet : en ne retenant que les modèles micro- ou macroéconomiques les plus optimistes, il apparaît que le CICE n’aurait permis de préserver ou de créer que 250 000 emplois environ... Le rapport du comité de suivi est plus prudent :

« Le comité maintient les conclusions avancées dans les précédents rapports et retient un effet net qui serait proche de 100 000 emplois créés ou sauvegardés et qui se serait matérialisé sur 2014 et 2015 dans les entreprises les plus exposées au CICE. […]

« Le comité tient pour robustes les résultats des équipes qui concluent à un effet positif du CICE sur les salaires moyens et la masse salariale. Toutefois, aucun effet du CICE sur les salaires au niveau individuel n’est identifié à proximité du seuil de 2,5 SMIC, sur les salaires d’embauche comme sur les augmentations salariales des employés permanents.

« Le comité constate que l’existence d’un effet significatif du CICE sur l’investissement demeure difficile à établir sur la période 2013-2015. »

Nous avons là la démonstration systémique des effets que peut produire un vecteur essentiel de dette publique. Cet exemple est probant, puisqu’il y va de l’abandon d’une recette fiscale de plus de 80 milliards d’euros au titre de l’impôt sur les sociétés et d’un peu plus de 4 milliards d’euros au titre de l’impôt sur le revenu.

On notera, au terme de cette analyse, que 80 milliards d’euros d’impôts de solidarité ainsi perdus équivalent, pour nos concitoyens, à six ans de bénéfice du quotient familial au titre de l’impôt sur le revenu, ou encore à deux ans et demi de dépenses liées à l’impôt sur le revenu.

Revenons d’ailleurs sur le cas des ménages : pourquoi leur taux d’endettement connaît-il ces derniers temps une hausse relative, alors que tel n’est pas le cas dans la zone euro en général ?

La hausse de la production de prêts immobiliers, liée à la détente des taux d’intérêt, explique sans doute en partie le phénomène, sans parler des modalités fortement incitatives d’achat de véhicules, avec la pratique du crédit par loyer mensuel. Mais l’endettement signifie aussi, dans ce contexte, insuffisance de revenu et d’épargne.

On ne doit, en l’espèce, jamais oublier que ce sont les segments divers de l’endettement privé qui ont mené, ces dernières décennies, les économies occidentales à la crise financière, que ce soit dans les années 1992-1993, avec l’éclatement de la bulle immobilière, ou, en 2008, avec la thrombose des crédits subprime et autres produits dérivés et titrisés.

Nous connaissons les conséquences de ces « accidents de parcours » : dans le premier cas, quasi-démembrement d’une de nos grandes banques de dépôt et d’un établissement spécialisé, assorti d’une période de récession source de chômage et de déficits publics ; explosion de la dette publique, dans le second cas, avec une nouvelle récession dont nous ne sommes toujours pas rétablis.

Nous ouvrons aujourd’hui le débat pour que chacun puisse donner son avis, apporter son éclairage et, éventuellement, proposer ses solutions s’agissant de l’endettement tant public que privé, même si, bien sûr, il nous faut de toute façon vivre avec. Ce débat doit, selon nous, déborder de cet hémicycle pour devenir un vrai débat public.

Mme la présidente. Il faut conclure, mon cher collègue.

M. Pascal Savoldelli. La démocratie, en effet, ne saurait s’accommoder d’un système dans lequel le plus grand nombre n’aurait pas son mot à dire sur l’argent et sur son usage.

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 16:06

 

Politique énergétique – 2 octobre 2018

La programmation pluriannuelle de l’énergie, ou PPE, dont nous aurons à débattre, s’inscrit dans un contexte de déréglementation accélérée des secteurs de l’énergie, des transports et des systèmes productifs qui limite considérablement les leviers d’actions des pouvoirs publics ; et les propositions législatives européennes en préparation viendront encore réduire la marge de manœuvre des États. Ces derniers devront abandonner une partie de leurs prérogatives au moment même où le pilotage national semble le plus opportun.

En effet, alors que le renouveau de notre mix énergétique et le déploiement des énergies renouvelables sont des priorités aujourd’hui incontestables, le mouvement de déstructuration du secteur énergétique français se poursuit, sous l’impulsion européenne, certes, mais aussi par un entêtement à ne pas voir que la concurrence libre et non faussée ne peut être appliquée en matière énergétique.

Nous l’avons maintes fois répété : l’énergie est non pas une marchandise, mais un bien commun de l’humanité.

La privatisation de Total, le bradage de l’entreprise stratégique Alstom Énergie à General Electric, la séparation de GDF et d’EDF, le découpage d’EDF en plusieurs entités et la volonté de privatisation de l’hydroélectricité ont fragilisé le secteur énergétique français et ne permettent pas un développement cohérent des énergies renouvelables, ou ENR.

Les ENR ne peuvent continuer à apparaître comme des niches profitables à des acteurs privés aidés par des subventions et par des garanties de prix de rachat payées surtout par les ménages. Cela étant, une maîtrise publique est nécessaire pour assurer la cohérence de leur développement et leur acceptation sociale, car la transition énergétique ne se fera qu’avec les citoyens.

Il convient également d’investir massivement dans la recherche, pour trouver des solutions aux questions de consommation, de transport et de stockage, car l’énergie de demain signera – nous l’espérons – la fin des combustibles fossiles.

Dès lors, monsieur le ministre d’État, quels moyens seront mis en place afin de permettre un développement des ENR qui assure non seulement de véritables filières industrielles, pourvoyeuses d’emplois durables, des garanties collectives de haut niveau, mais aussi un prix de l’énergie accessible à toutes et tous ? (Applaudissements sur les travées du groupe communiste républicain citoyen et écologiste. – Mme Martine Filleul applaudit également.)

M. le président. La parole est à M. le ministre d’État.

M. François de Rugy, ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire. Monsieur le sénateur Gay, la question que vous soulevez est presque idéologique (M. Fabien Gay s’exclame.), et c’est tout à fait respectable : le débat idéologique fait partie du débat politique.

En l’occurrence, deux approches se font face.

Selon vous, mieux vaut un secteur étatisé, où règne le monopole, plutôt qu’un secteur présentant une diversité d’acteurs, y compris des acteurs privés – même si, en France, l’acteur public en matière d’énergie, à savoir EDF, domine encore très largement le marché : il contrôle 85 % du marché de l’électricité.

Vous l’avez compris, cette idéologie étatique et monopolistique n’est pas la mienne. Je fais le constat pragmatique que, dans le secteur de l’énergie comme dans d’autres domaines, la diversité des acteurs, donc une forme de concurrence, est bénéfique. Elle encourage, par de nouvelles technologies, de nouvelles pratiques et de nouveaux services, à maîtriser les consommations : on ne peut pas dire que l’opérateur historique ait beaucoup incité les Français à maîtriser leur consommation – c’est même un peu l’inverse… Bref, cette diversité permet d’avoir un secteur de l’énergie dynamique.

Cela signifie-t-il que l’on abandonne la programmation et le pilotage politique ? Sûrement pas ! J’ai fait référence à la loi relative à transition énergétique pour la croissance verte, votée en 2015 : c’était alors la première fois que le Parlement français examinait, puis adoptait un texte fixant clairement la stratégie en matière d’énergie.

M. Roland Courteau. C’est vrai !

M. François de Rugy, ministre d’État. Ensuite, nous voulons mobiliser les investisseurs privés. À nos yeux, il est absolument nécessaire de procéder ainsi pour développer de nouvelles formes d’énergie.

De même – nous y reviendrons –, nous aurons à traiter de la situation d’EDF qui, compte tenu notamment de son endettement, est assez préoccupante.

En la matière, les collectivités territoriales doivent être mobilisées – beaucoup le sont déjà –, ainsi que les citoyens. Vous le savez, dans le domaine des énergies renouvelables, des coopératives de citoyens existent. En Allemagne, c’est même la moitié du secteur éolien qui est géré par des coopératives citoyennes. Ces structures doivent se développer en France.

Enfin, au sujet du made in France, j’évoquai les filières industrielles : aujourd’hui, notre filière éolienne est forte, et il faut absolument la développer.

Mme Cécile Cukierman. Et le nucléaire ?

M. François de Rugy, ministre d’État. Elle exporte chez nos voisins. Je pense en particulier à une usine, située près de Saint-Nazaire, qui exporte 100 % de sa production d’énergie éolienne.

Mme Cécile Cukierman. Heureusement qu’il y a l’opérateur historique pour lutter contre la précarité énergétique !

M. le président. La parole est à M. Fabien Gay, pour la réplique.

M. Fabien Gay. Monsieur le ministre d’État, c’est tout de même cocasse : quand nous parlons, nous sommes toujours empreints d’idéologie ; mais, quand vous parlez, vous n’êtes jamais empreint de l’idéologie libérale (Sourires sur des travées du groupe Les Républicains.), qui – votre prédécesseur l’a dit – est contraire à la transition écologique elle-même.

Nous débattrons des acteurs privés, notamment d’Engie, lors de l’examen du projet de loi PACTE et de la PPE. En effet, que s’est-il passé depuis que l’on a déréglementé le secteur du gaz ? Les consommateurs ont connu une dégradation du service – le prix du gaz a augmenté de 70% –, les salariés ont subi une dégradation de leurs conditions de travail, et, en revanche, on a vu exploser le montant des dividendes versés aux actionnaires… Si c’est de l’idéologie, ce n’est pas la nôtre !

 

FABIEN GAY

FABIEN GAY

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 11:37
De 7% à 10% de travailleurs pauvres en Europe: voilà le résultat du libéralisme économique et de l'austérité en Europe (Ian Brossat)

L'Europe n'a jamais été aussi riche avec 17 Milliards d'euros produits par les travailleurs, et en même il n'y a jamais eu autant de travailleurs pauvres en Europe. Vous trouvez ça normal ? 

Ian Brossat, chef de file des communistes pour les élections européennes du 26 mai 2018

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 11:36
Accueil des migrants: le serment du 104
Accueil des migrants: le serment du 104
Accueil des migrants : le Serment du 104

lundi 29 octobre 2018

Pour appeler les responsables politiques à faire le serment d’accueillir les migrants, une déclaration a été lue, le 25 octobre lors de la soirée de Solidarité au Centquatre à Paris, par Politis, Mediapart, Regards, Bastamag, L’Humanité, Alternatives économiques, le Bondy Blog, Là-bas si j’y suis, La Marseillaise, Siné Mensuel et Le Courrier des Balkans.

Considérant que l’humanité n’est pas assignée à résidence et qu’il n’y a pas de crise migratoire mais une crise de l’accueil ;

• Considérant que toute concession aux idéologies de rejet des étrangers et aux politiques de préférence nationale nourrit les peurs et fait le lit de la haine, au lieu de faire reculer les ombres qui menacent ;

• Considérant que, de même qu’hier, un peuple qui en opprimait un autre ne pouvait être libre, aujourd’hui un peuple ne sachant pas être au rendez-vous des solidarités avec l’humanité ne saura plus les défendre pour lui-même ;

• Considérant que toute dérobade au devoir d’hospitalité ouvre la voie à la remise en cause de l’égalité des droits, fondement premier d’une politique démocratique, au plus grand bénéfice de l’autoritarisme et du fascisme qui grandissent.

Les médias initiateurs du manifeste « Pour l’accueil des migrants » demandent aux élus locaux, nationaux et européens, à tous les responsables politiques qui entendent solliciter les soutiens et les suffrages des citoyennes et citoyens pour pouvoir agir et gouverner, de faire le serment d’accueillir les migrants.

C’est-à-dire :

• Le serment de s’engager à respecter les droits fondamentaux de tout être humain à quitter tout pays, y compris le sien, à y revenir et à circuler librement à l’intérieur d’un État, tels qu’ils sont énoncés par l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

• Le serment de promouvoir un accueil digne de tous les nouveaux arrivants, de leur assurer les droits civils, sociaux et politiques qui leur sont dus, avec des dispositifs publics assurant la prise en charge des personnes les plus vulnérables et l’information complète de tous les migrants sur leurs droits.

• Le serment de garantir le respect effectif du droit d’asile des personnes menacées de persécution, avec l’élargissement des critères ouvrant droit au statut de réfugiés afin de prendre en compte les causes variées de l’exil forcé.

• Le serment de refuser toute discrimination liée à l’origine, à la culture, à l’apparence ou à la croyance, tout comme au sexe et au genre.

• Le serment de faire en sorte que le pays où furent proclamés sans frontières les droits de l’homme et du citoyen ne soit pas celui de sa seule déclaration, mais celui qui leur donne vie et réalité, par une politique volontaire et exemplaire.

Paris, le 25 octobre 2018
Accueil des migrants: le serment du 104
Partager cet article
Repost0
29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 07:29
Dolorès Ibarruri

Dolorès Ibarruri

Le 29 octobre 1938, il y a 80 ans, a lieu à Barcelone une parade d’adieu des brigades internationales. A cette occasion, Dolores IBARRURI GÓMEZ dite la Pasionaria (1895-1989) tient un discours qui a marqué profondément les esprits. En voici un extrait :
" Mères ! Femmes ! Lorsque les années auront passé et que les blessures de la guerre seront cicatrisées ; lorsque le souvenir des jours de détresse et de sang se sera estompé dans un présent de liberté, d’amour et de bien-être ; lorsque les rancœurs seront mortes et que tous les espagnols sans distinction connaîtront la fierté de vivre dans un pays libre, alors, parlez à vos enfants. Parlez-leur des hommes des Brigades Internationales.
Dites-leur comment, franchissant les océans et les montagnes, passant les frontières hérissées de baïonnettes, épiés par des chiens dévorants avides de déchirer leur chair, ces hommes sont arrivés dans notre pays comme des croisés de la liberté. [...] 
Ils abandonnèrent tout : tendresse, patrie, foyer, fortune, mères, épouses, frères, sœurs et enfants, et vinrent nous dire : Nous voici. Votre cause, la cause de l’Espagne, est la nôtre. C’est la cause de toute l’humanité éprise de progrès !
Aujourd’hui, ils s’en vont. Beaucoup d’entre eux, des milliers, restent ici, avec comme linceul, la terre espagnole, et tous les espagnols se souviennent d’eux avec une émotion profonde. [...] Camarades des Brigades Internationales ! Des raisons politiques, des raisons d’État, l’intérêt de cette même cause pour laquelle vous avez offert votre sang avec une générosité sans limites, font que vous repartez, certains de vous dans leur pays, d’autres vers un exil forcé.
Vous pouvez partir la tête haute. Vous êtes l’histoire, la légende, l’exemple héroïque de la solidarité et de la démocratie universelle [...]. Nous ne vous oublierons pas ; et quand l’olivier de la paix se couvrira de nouveau de feuilles mêlées aux lauriers victorieux de la République espagnole, revenez "!
58 ans après son appel, le vœu de la Pasionaria aura finalement été exaucé. En novembre 1996, l’Espagne a rendu un vibrant hommage aux derniers survivants des Brigades Internationales. Invités à Madrid, les vétérans se sont vus accorder la nationalité espagnole par le Congrès des Députés.
Les paroles de la Pasionaria tels que : « Mieux vaut mourir debout que de vivre à genoux » (repris d’Emiliano Zapata) ou son « No pasarán ! » (prononcé par Robert Georges Nivelle pendant la Première Guerre mondiale), sont connus dans le monde entier. Son rôle de symbole populaire en a fait un personnage de poèmes et de chansons pour Pablo Neruda, Rafael Alberti, Ana Belén et quelques autres.

Robert Clément

 

Elle s'est éteinte le 12 novembre 1989: Dolorès Ibarruri, "la Pasionaria: une fleur du XXe siècle" (José Fort, L'Humanité spécial guerre d'Espagne, septembre 2006)

Et le destin extraordinaire de deux militants communistes, résistants dans le Finistère, après avoir été membres des Brigades Internationales:

Albert Rannou: Lettres de prison d'un résistant communiste brestois né à Guimiliau fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien

Jean-Louis Primas, résistant communiste: de Lanester au Mont Valérien, en passant par les Brigades Internationales en Espagne et Brest

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011