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Les services de Météo France ont dévoilé un rapport complet sur les conséquences et les manifestations concrètes d’un réchauffement de 4 degrés d’ici la fin de ce siècle sur le territoire français.
Scénario plausible correspondant à un réchauffement planétaire de 3 degrés si les engagements actuels de réduction d’émissions de CO2 - encore insuffisants - au niveau international étaient tenus. Ce rapport doit être pris au sérieux alors que le gouvernement français a publié la troisième version du Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC-3).
Ce plan d’adaptation est le résultat d’un travail conséquent des scientifiques et agents du service public français. Dans ce contexte de baisse du budget du ministère de la Transition écologique, le PCF souhaite remercier et saluer cet effort. Il rappelle par ailleurs l’importance des services et agences publics pour faire face au défi du réchauffement climatique.
Le PNACC-3 vise à fournir des mesures pour adapter la France à un réchauffement de +4°C à l’horizon 2100. Le PCF reste attaché au respect de l’Accord de Paris et a, dans ce sens, présenté un plan climat d’atténuation du réchauffement climatique Empreinte 2050 pour que la France prenne sa part dans l’effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Néanmoins, l’anticipation d’un scénario pessimiste est nécessaire face à l’incertitude et aux attaques du climatoscepticisme partout dans le monde.
Cependant, le PCF regrette plusieurs angles morts du PNACC-3 qui l’empêche de se donner les moyens d’atteindre concrètement ses objectifs. Ainsi, les fonds alloués ne sont pas à la hauteur de l’enjeu de l’adaptation. Seuls 300 millions sont ainsi prévus pour alimenter le Fonds Barnier et 260 millions pour les crédits du Fonds Vert consacrés à l’adaptation. Des sommes bien faibles en comparaison, par exemple, des 50 milliards alloués au budget de la défense en 2025 et dont une forte augmentation est envisagée par le gouvernement. Ce manque d’ambition budgétaire se fait également ressentir dans le domaine de la recherche et de l’éducation, alors même que le Plan prévoit l’augmentation de la recherche et de la formation sur l’adaptation. Le PCF pointe du doigt cette incohérence, et réclame un budget de l’Adaptation bien plus conséquent.
On notera ainsi que le si le PNACC-3 présente des mesures réfléchies et précises sur les événements et risques extrêmes, il est beaucoup plus vague sur l’adaptation du quotidien, empêchant ainsi de penser un changement global de société pour faire face au défi du réchauffement climatique.
Le PNACC-3 ne se donne par ailleurs pas les moyens organisationnels pour réaliser ses ambitions. A titre d’exemple, dans le secteur des assurances, le plan annonce que “le Gouvernement visera à inciter les assureurs à maintenir une offre assurantielle à tarif abordable”, laissant ainsi aux intérêts privés la responsabilité de garantir la possibilité pour chacun de s’assurer. Plus largement, le PNACC délègue aux entreprises privées de nombreuses responsabilités de l’Etat et n’ose pas revendiquer la structure organisationnelle nécessaire au défi de l’adaptation, la planification démocratique.
De la même façon, l’inspiration libérale du PNACC se ressent également dans son organisation territoriale. De nombreuses responsabilités sont données aux collectivités locales en dépit de la faiblesse des moyens humains et financiers qui leur sont alloués. Cette structuration pose concrètement problème car elle ne correspond pas aux réalités physiques et géographiques, par exemple les limites administratives des régions ne correspondent pas à celle des grands bassins versants et cela pose le problème de la coordination nationale en lien avec les collectivités territoriales.
Le PCF remercie enfin le Haut Conseil pour le Climat (HCC) pour son avis sur le PNACC 3, et partage nombre des conclusions de son analyse. Parmi celles-ci, la priorité à mettre sur un financement dédié à la hauteur des enjeux ainsi que la reconnaissance du caractère nécessairement transformatif de l'adaptation au changement climatique. Le PCF salue la conclusion du HCC sur le PNACC 3, qui témoigne de l'insuffisance des ambitions politiques du Gouvernement : "Plusieurs conditions doivent être remplies pour que le PNACC 3 puisse impulser une politique d’adaptation à la hauteur des enjeux”.
Face à ces limites claires et structurelles du PNACC-3, le PCF propose une véritable planification nationale et démocratique ainsi qu’une coordination internationale à l’adaptation au changement climatique. Il est nécessaire de consacrer d’importants moyens financiers à cette planification et de créer un pôle public de l’assurance, avec la nationalisation de grandes compagnies comme Axa. Dans la continuité du plan d’atténuation Empreinte2050, il prévoit de produire également un plan d’adaptation au changement climatique.
Paris, le 21 mars 2025
Cliquer sur le lien ci-dessous pour la troisième version du Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC-3).