Louis Aragon
Né adultérin sous la 3ème république, Louis Aragon voit le jour en 1897, à Paris. Non reconnu par son père, dans une France puritaine, Louis, l’illégitime, sera élevé par sa grand-mère adoptive. Le mensonge, les secrets de famille, les non-dits jalonneront son enfance. Ses vingt premières années ont tous les ingrédients d’un parcours singulièrement romanesque. Cela tombe plutôt bien, Louis est entouré de livres et de poésie. « Le silence a le poids des larmes » écrira-t-il plus tard.
Après des études brillantes, il se destine sans conviction à devenir médecin. Médecin auxiliaire durant la première guerre mondiale, il y rencontre l’horreur des « gueules cassées », la folie des hommes, leur atrocité ainsi qu’André Breton qui deviendra son ami le temps des premières luttes. Le rejet de la guerre, de l’armée, « Est-ce ainsi que les hommes vivent », son anticolonialisme avoué, son aversion pour la bourgeoisie, se traduira bientôt par un sentiment profond de révolte.
« Changer les mots, changer les choses » restera son leitmotiv. Aragon prend tous les risques.
Cataloguer de voyous par la « bonne société », il n’en reste pas moins le grand artiste que l’on admire. Il adhère au Parti Communiste en 1927. Dès 31 il publie « Front Rouge ». « Feu sur la sociale démocratie, faites valser les kiosques, descendez les flics, camarades ». Il est rapidement inculpé pour propagande anarchiste et encourt 5 ans de prison. En France à cette époque, c’est un scandale sans précédent. Les intellectuels s’organisent pour qu’il soit acquitté. Et la solidarité paiera ! Aragon aime les femmes indépendantes et très engagées. A La Coupole, il fait la connaissance d’Elsa Triolet. Elle tient à le rencontrer, lui, le poète dont elle connaît la verve et qu’elle admire en secret. Ils formeront un couple mythique. Il lui dédiera ses plus beaux vers. « Elsa la rose ». Stalinien convaincu, il se rapproche de Maurice Thorez. Rédacteur à « L’Humanité », il prend la direction du journal « Ce Soir » et y exerce ses talents. Par le biais de la « Maison de la Culture », il souhaite rassembler tous les intellectuels contre la barbarie, le fascisme et le nazisme qui gangrènent l’Europe. Hitler est aux portes de la Pologne. L’enfer prend forme. Elsa Triolet, sa muse, son égérie, son irremplaçable complice meurt en 1970. Et il est possible que pour ne pas trahir Elsa, lui qui ne supportait pas les trahisons, Louis Aragon ne fréquentera plus dorénavant que des hommes. Aragon la rejoindra pour l’éternité le 24 décembre 1982. Ils reposent, ensemble et en paix, unis à jamais dans leur propriété.
Léo Ferré, Georges Brassens, Jean Ferrat, Yves Montand, Francesca Solleville, Bernard Lavilliers et tant d’autres, lui rendront un vibrant hommage à travers des chansons populaires pleines d’inspirations poétiques.
Les communistes, les voyageurs de l’impériale, les yeux d’Elsa
Hector Calchas
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