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13 octobre 2019 7 13 /10 /octobre /2019 16:50
Législatives au Portugal : les défis pour la gauche

En donnant dimanche 6 octobre une large avance au PS avec 36,6% et en sanctionnant la droite encore plus durement qu’aux législatives précédentes en 2015, avec seulement 31%, le peuple portugais a envoyé un message clair: celui de poursuivre la voie anti-austéritaire et de récupération des droits sociaux entreprise depuis 2015, qui a permis «d’interrompre une politique de désastre national» (pour reprendre les mots de Jeronimo de Sousa, secrétaire général du PCP), à savoir celle menée par la droite avant 2015.

En effet, et sous la pression constante du PCP et du Bloc de Gauche, plusieurs mesures importantes ont été prises: l’arrêt des privatisations, le rétablissement de quatre jours de congés payés, l’augmentation du salaire minimum de 20%, l’augmentation des petites retraites, l’augmentation de l’impôt sur les grandes fortunes, l’instauration d’une taxe sur l’immobilier de luxe…

Mais il faut noter que c’est le PS qui profite électoralement de cette politique, tandis que les deux partis sous la pression desquels elle a été menée sont en recul: le Bloc de Gauche recule légèrement (en passant de 10% à 9,6%) mais reste la 3e force politique et, surtout, le PCP, dans le cadre de la Coalition démocratique unitaire avec les Verts, passe de 8,2% à 6,47%, et perd 5 sièges, avec désormais 12 députés. Le PCP a souffert de l’abstention et également d’une politique de diffamation à son encontre menée par la presse de droite. Il ne remet cependant pas en cause la politique qu’il a menée depuis 2015 malgré les limites (refus du PS de s’attaquer aux questions structurelles du travail ou du pacte budgétaire et de la règle d’or). Il s’est dit disponible pour envisager désormais un soutien budget par budget, année par année. Il avance plusieurs mesures immédiates qui sont nécessaires: porter le salaire minimum à 850 euros, poursuivre la revalorisation des retraites, le droit au logement social, la gratuité des crèches, des investissements pour les transports publics et la santé…

Le défi principal est bien de poursuivre et d’approfondir la politique menée depuis 2015 en s’attaquant à des questions structurelles, alors que les rapports de force entre le PS et les deux organisations à sa gauche se dessinent incontestablement en faveur du premier et que le PS pourrait en outre compter sur l’apport du parti animaliste, le PAN, qui avec 4% renforce sa place au Parlement. La CGTP (Confédération générale des travailleurs portugais) vient à ce propos de lancer un appel à «changer la politique liée au travail» en mettant sur la table, par exemple, la semaine de 35h de travail sans diminution de salaire.

« Le rôle du mouvement social sera encore plus déterminant »

Car le résultat de ces élections montre également des signes d’alerte. L’abstention atteint le chiffre de 45%, ce qui représente le taux le plus élevé depuis la Révolution des Œillets. Cette hausse est particulièrement sensible dans les classes populaires et le résultat du PCP en a souffert. Un autre signe d’alerte est l’entrée, pour la première fois depuis 1974, de l’extrême droite au Parlement portugais, avec, certes, «seulement» un siège, mais c’est un signe politique à prendre au sérieux.

Des défis très importants pour la gauche, non seulement au Portugal mais, avec le rôle joué par l’expérience portugaise depuis 2015, pour l’ensemble de la gauche européenne, sont donc devant nous: comment le rapport de force politique va-t-il s’exercer dans cette nouvelle configuration? et surtout sur quelle base? Le rôle du mouvement social, qui a été important dans la période précédente, sera encore plus déterminant dans celle qui s’ouvre. C’est pour cela que la CGTP appelle, dès le 11 octobre prochain, à des «rencontres nationales des militants syndicaux» pour «dynamiser la lutte revendicative» et «préparer l’intervention syndicale dans le cadre de la discussion du prochain budget».

Vincent Boulet
responsable-adjoint aux questions européennes PCF

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13 octobre 2019 7 13 /10 /octobre /2019 16:39
La France doit suspendre immédiatement ses ventes d’armes à la Turquie
 
Le Président de la République a décidé de saisir le conseil de sécurité de l’ONU pour stopper l’invasion de la Syrie par la Turquie et sauver le peuple kurde du massacre.
 
Mais il faut maintenant agir vite. Déjà 63 morts chez les civils et plus de 120 000 déplacés, voilà le triste résultat de l’offensive turque au Rojava.
 
Comme la Norvège, les Pays-Bas, la Finlande et maintenant l’Allemagne, la France doit suspendre immédiatement ses ventes d’armes à la Turquie.
 
Elles doit aussi obtenir de l’UE des sanctions immédiates contre la Turquie. Le conseil de l’UE doit se réunir en urgence pour le décider.
 
La Turquie est un membre important de l’OTAN. La place de la France au sein de cette organisation  qui sème le chaos se pose avec force. Pour notre part nous demandons à en sortir.
 
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord,
 
Paris, le 12 octobre 2019
La France doit suspendre immédiatement ses ventes d’armes à la Turquie (PCF, 12 octobre)
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13 octobre 2019 7 13 /10 /octobre /2019 16:23

Immigration: l’illusion des quotas au service d’une nouvelle hystérisation du débat (PCF)

Lors du débat à l’Assemblée nationale sur l’immigration, le premier ministre, Edouard Philippe, a remis à l’ordre du jour la notion de quotas en affirmant qu'«il faudrait s’interroger sur les quotas par nationalité ou par secteurs professionnels». E. Philippe annonce donc qu’il veut «choisir ses immigrés» mais se contredit en précisant qu’il n’est pas possible de fixer des quotas au sujet des demandeurs d’asile et du regroupement familial.

Faut-il rappeler à M. Edouard Philippe qu’il existe d'ores et déjà des quotas par métier pour ce qui concerne l’immigration de travail sous la forme d’une liste de métiers «sous tension» prises par arrêté ministériel? Alors que le premier ministre n’hésite pas à faire une évaluation de cette politique avant de lancer des slogans inadaptés à la situation.

Sa vision utilitariste de l’immigration est bien éloignée d’un projet d’avenir et ressemble à une volonté de coller au projet d’une politique de contrôle des flux migratoires existant en France depuis au moins 2006 sous l'ère Sarkozy. C'est une politique illégale au regard du droit et qui n'a apporté aucune solution à la crise de l'accueil des réfugiés ou en matière de politique migratoire digne et juste en France et en Europe.

D’ailleurs, en 2008, la commission Mazeaud avait rendu un rapport sur le sujet: «La Commission écarte l’idée d’instaurer des quotas d’immigration, estimant que ce dispositif n’est pas utile à la maîtrise des flux de l’immigration professionnelle, est inefficace contre l’immigration irrégulière, et impossible à réaliser, d’un point de vue constitutionnel et conventionnel, pour l’immigration familiale.» La commission montrait que fixer des quotas par nationalités ou par région du monde constituait une rupture d’égalité entre les individus. Elle concluait même que le rôle d’une politique migratoire est de faciliter «le va-et-vient» des migrant-e-s entre pays d’origine et la France.

Le Parti communiste français estime que la notion de quotas est une nouvelle manière d’hystériser le débat sur l'immigration, et que cela respecte ni les principes d’égalité et de fraternité de notre pays, ni le droit et les conventions internationales.

La régularisation des travailleurs sans papiers, le renforcement des structures d’accueil, le respect scrupuleux du droit international, de la Déclaration universelle des droits humains, de la convention des droits de l’enfant, le soutien aux associations de solidarité venant en aide aux migrant-e-s, aux ONG qui sauvent des milliers de vies, et la lutte contre le fantasme de «l’appel d’air» auraient été des propositions bien «audacieuses» et utiles au débat, la crise de l'accueil et à l’unité de notre pays.

Parti communiste français
Paris, le 8 octobre 2019

Immigration: l’illusion des quotas au service d’une nouvelle hystérisation du débat (PCF)
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11 octobre 2019 5 11 /10 /octobre /2019 15:33

Appel de Ian Brossat, Président de l'Association Nationale des Élu·e·s Communistes et Républicains, à soutenir le peuple kurde.

Il propose 3 choses :
➡️ Participer très nombreux aux manifestations qui ont lieu ce samedi un peu partout en France (liste des rassemblements en fin de vidéo) ;
➡️ Déposer des voeux dans l’ensemble des conseils municipaux ou c’est possible ;
➡️ Apposer des banderoles sur les hôtels de ville pour exprimer la solidarité avec le peuple kurde.

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11 octobre 2019 5 11 /10 /octobre /2019 15:28

Mobilisation  pour le Rojava  contre l’agression militaire turque

 

Morlaix

Appel du « Collectif Rojava du Pays de Morlaix »

pour un rassemblement Samedi 12 Octobre 2019

à 12H au kiosque de la Mairie

 

La section PCF de Morlaix soutient cet appel du "collectif Rojava du Pays de Morlaix"

et appelle à  ce rassemblement

 

STOP ERDOGAN - Solidarite avec le peuple Kurde et la population du Rojava
STOP ERDOGAN - Solidarite avec le peuple Kurde et la population du Rojava
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11 octobre 2019 5 11 /10 /octobre /2019 15:16
 

Pour le Conseil constitutionnel, l’enseignement supérieur est une des composantes du service public de l’éducation

Ce 11 octobre 2019, à la suite de sa saisine par des organisations syndicales et estudiantines, le Conseil constitutionnel vient de rendre une décision, qu’il qualifie d’inédite, par laquelle il considère que l’enseignement supérieur public est une des composantes du service public de l’éducation. Les Sages estiment donc qu’il doit être intégré dans le champ d’application du treizième alinéa du Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 qui stipule que : « La Nation garantit l’égal accès […] de l’adulte à l’instruction […] L’organisation de l’enseignement public gratuit […] à tous les degrés est un devoir de l’État ». Le Conseil constitutionnel admet toutefois une dérogation au principe de gratuité de l’enseignement en autorisant la perception de « droits d’inscription modiques […] en tenant compte, le cas échéant, des capacités financières des étudiants ».

Les conséquences de cette décision historique sont considérables pour l’organisation et le financement de l’enseignement supérieur, pour les universités, mais aussi pour les écoles d’ingénieur publiques, pour les grandes écoles et pour tous les établissements publics de l’enseignement supérieur. Conformément à la décision du Conseil d’État du 27 janvier 1988 (n° 64076), le ministère chargé de l’enseignement supérieur, comme celui de l’Éducation nationale, aura l’obligation d’assurer sa mission d’intérêt général d’enseignement en organisant notamment l’enseignement de toutes les matières obligatoires.

Non seulement, la décision d’une augmentation des droits d’inscription des étudiants étrangers perd tout fondement légal, mais elle oblige Gouvernement à refonder toute l’économie de l’enseignement supérieur public sur le principe de la gratuité. L’importance historique de la décision du Conseil constitutionnel et ses conséquences considérables pour l’organisation de ce service public imposent au Gouvernement d’engager, sans délais, des discussions avec le Parlement et tous les représentants des organisations représentatives des étudiants, des enseignants et des établissements pour assurer la rentrée 2020, dans le nouveau cadre fixé par le Conseil constitutionnel. Avant le vote du budget, la convocation d’un « Grenelle » de l’enseignement supérieur est d’une absolue nécessité.

Pierre Ouzoulias, sénateur PCF

 
À Paris le 11 octobre 2019 
Pour le Conseil constitutionnel, l’enseignement supérieur est une des composantes du service public de l’éducation (Pierre Ouzoulias, PCF)
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11 octobre 2019 5 11 /10 /octobre /2019 07:56

 

Sous le titre générique « la face cachée des produits que nous consommons », INDECO-CGT a réuni quelques 200 personnes le 3 octobre à Montreuil pour une journée d’échanges consacrée à la réduction du bilan carbone des produits que nous consommons. Les débats ont montré que la manière de produire doit changer durant ce siècle pour freiner le réchauffement. Nos manières de consommer méritent aussi d’être interrogées, vu l’urgence qu’il y a à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Le climatologue Jean Jouzel, membre du GIEC était le premier expert intervenant dans ce colloque. Alors qu’un réchauffement moyen de 1°C s’est produit en 150 ans, il a montré que nous sommes désormais dans une phase d’accélération avec une intensification des phénomènes climatiques extrêmes. « Si on ne fait rien nous allons vers + 5°C ou plus d’ici la fin du siècle en cours », a-t-il prévenu d’emblée. Puis il a donné quelques chiffres. Sur les 42 milliards de tonnes CO2 émises chaque année dans le monde, 37 milliards proviennent des énergies fossiles dont la consommation devrait continuer d’augmenter au moins jusqu’en 2030 alors qu’il faudrait les réduire de 40% à cette date pour viser la neutralité carbone en 2050 et contenir le réchauffement à +2°C d’ici la fin du siècle en cours comme revendiqué par les signataires de la Cop21 à Paris en 2015.

 

Mathieu Colleter, docteur en écologie marine, a rappelé que dans le monde 90% des stocks de poissons sont surexploités ou pleinement exploités. Mais nous allons avoir au fil des prochaines décennies des océans plus chauds et plus acides. De ces évolutions résultera selon lui « une diminution de la production primaire » fournie par les océans. Mathieu Colleter a également montré que la dégradation en cours des terres agricoles nous montre que « le modèle productiviste qui prédomine toujours sous l’influence du libre échange mondialisé doit être remis en cause sans attendre».

De son côté, la navigatrice Isabelle Autissier, présidente de WWF France, a montré comment les poissons et les oiseaux marins absorbent de plus en plus de matières plastiques. Ces dernières, baignées en milieu marin, s’imprègnent des odeurs de poissons et de crustacés et sont, de ce fait, avalées comme des proies. Le débat avec la salle a également montré que la pêche au chalut, pratiquée à grande échelle et à grande profondeur, est dévastatrice pour la faune marine. On sait que les casiers, la ligne et les filets sont des méthodes de pêche plus respectueuses du milieu marin que le chalutage. Mais, comme ce dernier permet d’augmenter les prises, il demeure trop massivement utilisé.

 

Manger du poisson frais, français et sauvage

Faut-il alors réduire sa consommation de poisson pour réduire la pression sur le milieu marin ? Isabelle Autissier a rappelé que la consommation moyenne de poissons et de crustacés d’un Français était de 34 kilos par an contre une moyenne mondiale de 11 kilos. Mathieu Colleter a préconisé trois critères d’achat qui seraient du frais, du français et du sauvage, à l’exclusion des poissons d’élevage eux-mêmes nourris de farines de poissons ce qui conduit à prélever énormément de poissons fourrages comme la sardine et le hareng en de nombreuses zones de pêche. 

Lors de la seconde séance, Philippe Antoine, ancien président de l’INDECOSA-CGT et désormais membre du Conseil national des déchets, a plaidé pour l’économie circulaire en lieu et place de l’économie linéaire et mondialisée dans laquelle l’extraction annuelle des matières premières a doublé depuis 1980. Il préconisé la « réparabilité » plutôt que de l’obsolescence programmée et s’est demandé si on devait être propriétaire de tout ce qu’on utilise, à commencer par la traditionnelle perceuse du bricoleur.

Valérie Gonçalvès de « SOS Futur » a rappelé que 13% de la population mondiale n’a toujours pas accès à l’électricité et que cette population habite surtout en Afrique où seulement 7% du potentiel de l’hydraulique, une énergie bas carbone, est utilisé aujourd’hui sur ce continent. Véronique Martin, membre du bureau confédéral de la CGT, a montré que le transport routier absorbe aujourd’hui 88% des parts de marché en France au point qu’il manque 30.000 chauffeurs dans notre pays du fait des conditions de travail dégradées. Parallèlement, la part de rail ne cesse de diminuer alors qu’il émet 10 fois moins de gaz à effet de serre que la route par tonne de marchandise transportée. Elle a suggéré le recyclage de nos déchets chez nous au lieu de délocaliser ces activités qui relèvent de l’économie circulaire.

 

Promouvoir l’agro-écologie et les circuits courts 

Jocelyne Hacquemand, secrétaire fédérale de FNAT-CGT, a rappelé que la planète compte 1 milliard d’affamés dont une majorité de paysans pauvres, voire privés de terre par les firmes de l’agrobusiness et les gouvernements à leur service. Dans le débat qui a suivi avec la salle, des intervenants ont argumenté en faveur d’une agriculture relevant de l’agro-écologie et des circuits courts. Cela aurait le triple avantage de réduire les importations , de réduire aussi la distance entre le fourche et la fourchette , de faire stocker plus de carbone par les sols répondant ainsi de façon pertinente à l’objectif de neutralité carbone que revendique le gouvernement pour 2050. Mais ce dernier fait chaque jour le contraire de ce qu’il conviendrait de faire dès à présent pour respecter cet objectif.

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11 octobre 2019 5 11 /10 /octobre /2019 06:01

 

 

L'éditorial de Maurice Ulrich.  L’Union européenne a « exigé » l’arrêt de l’offensive. La France, qui s’était contentée jusqu’alors de demander à la Turquie de se garder de toute « décision unilatérale »

 

On eut le sentiment hier qu’un scénario de l’infamie écrit d’avance se réalisait quand est tombée la première dépêche AFP rapportant ces mots : « Les avions de guerre turcs ont commencé à mener des frappes aériennes sur des zones civiles. » Quelque temps après, c’est le président turc lui-même qui annonçait le début de l’opération cyniquement nommée « Source de paix », visant selon lui les terroristes de Daech et d’YPG, mettant donc sur le même plan l’organisation islamiste et ceux qui l’ont combattue avec le courage et l’énergie que l’on sait.

Mais l’infamie, c’est d’abord celle de Donald Trump. Son annonce dimanche du retrait des forces américaines de la zone marquera d’une flétrissure la présidence de la première puissance mondiale. Il savait qu’il laissait le champ libre à Erdogan pour écraser les Kurdes, qu’il combat avec autant de violence et de hargne à l’extérieur qu’à l’intérieur de la Turquie. Qui pouvait croire sérieusement à ses paroles quand, face aux réactions aux États-Unis et chez certains républicains eux-mêmes, il menaçait la Turquie de représailles économiques si « elle dépassait les bornes » ? C’est la frontière qui est franchie. Il a prétendu justifier sa décision en jouant de la repentance à propos des interventions américaines au Moyen-Orient, qui auraient été « la pire décision de l’histoire des États-Unis », à partir d’un mensonge sur des armes de destruction massive qui n’existaient pas. Comme si un mensonge pouvait le gêner. Que dire aussi de l’avertissement de Vladimir Poutine invitant le président turc à « bien réfléchir ».

L’Union européenne a « exigé » l’arrêt de l’offensive. La France, qui s’était contentée jusqu’alors de demander à la Turquie de se garder de toute « décision unilatérale », a monté le ton hier en condamnant fermement l’agression et prépare une résolution avec l’Allemagne et le Royaume-Uni. Le Conseil de sécurité de l’ONU va se réunir aujourd’hui en urgence. Nous sommes entrés dans un engrenage guerrier. Les forces de progrès doivent porter une seule exigence. Stop ! Arrêt immédiat de l’offensive turque.

Par Maurice Ulrich
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11 octobre 2019 5 11 /10 /octobre /2019 05:56

Décidément, en matière de lutte contre l’évasion fiscale, l’Union européenne ose tout. Déjà absente de la liste noire, la Suisse est ainsi sortie ce jeudi de la « liste grise » par un tour de passe-passe dont Bruxelles a le secret. Le pays du chocolat aurait donné des garanties suffisantes en matière d’échanges d’informations. Prière de circuler, il n’y a plus rien à voir en quelque sorte. Tous les experts et ONG, à commencer par Tax Justice Network, qui classent régulièrement la Suisse sur le podium mondial de la triche fiscal, avec les Etats-Unis et les Îles Caïman, n’ont décidément rien compris.

La dernière blague de Bruxelles : la Suisse sortie de la liste des paradis fiscaux par l’UE (Fabien Roussel)

Pourquoi sortir la Suisse à un tel moment, alors que les progrès évoqués concernent essentiellement les relations avec les Etats-Unis, en raison de l’application du FATCA ? Les pratiques des banques suisses, de surcroît, n’ont pas changé en profondeur puisqu’elles continuent de proposer des montages d’optimisation fiscale à l’extrême limite de la légalité, en tous les cas toujours opaques.

Avec une liste noire sur laquelle ne figure aucun des principaux paradis fiscaux, l’Union européenne affiche une inquiétante soumission aux intérêts financiers et géopolitiques. Des pays entrent et sortent ainsi des listes, tels le Panama, les ïles vierges britanniques ou encore l’Arabie Saoudite, au gré des tractations diplomatiques et des enjeux économiques, plutôt qu’en vertu de réels progrès sur les pratiques dénoncées.

A l’heure où l’exigence de transparence n’a jamais été aussi forte, il est urgent de mettre en place des procédures claires et lisibles, comme la création d’une commission indépendante composée d’élus, mais aussi d’experts indépendants, pour établir des listes plus proches de la réalité. Il est inacceptable que des ONG classent 60 pays parmi les paradis fiscaux, quand les listes « officielles » des Etats, elles, n’en répertorient que quelques-uns et jamais les principaux. La France peut montrer l’exemple, en adoptant d’autres critères, plus solides, assortis de sanctions et en organisant un débat annuel au parlement, comme je l’ai détaillé en 2018 dans une Proposition de loi à l’Assemblée nationale. 

Fabien Roussel, député et secrétaire national du PCF, membre de la commission des finances

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10 octobre 2019 4 10 /10 /octobre /2019 06:15
Débat sur l'immigration - Eliane Assassi (présidente du groupe communiste au Sénat) - Les nouvelles causes d'exil doivent être reconnues (L'Humanité, 9 octobre 2019, entretien avec Julia Hamlaoui)
« Les nouvelles causes d’exil forcé doivent être reconnues »
Mercredi, 9 Octobre, 2019

Lors du débat sur l’immigration au Sénat aujourd’hui, la sénatrice communiste, qui dénonce les « manipulations du gouvernement », proposera de repenser les critères de la convention de Genève sur le statut des réfugiés.
Éliane Assassi

 

Éliane Assassi

Sénatrice PCF

Le débat sur l’immigration arrive au Sénat aujourd’hui. Ce sujet est régulièrement source de clivage à gauche entre les tenants du « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde » et les défenseurs de la liberté de circulation. Comment l’appréhendez-vous ?

Éliane Assassi La phrase de Michel Rocard est principalement utilisée par celles et ceux qui brandissent l’immigration comme la responsable de tous les maux de notre société. Ces considérations sont aujourd’hui complètement obsolètes. On ne peut pas être pour ou contre l’immigration : on parle d’hommes, de femmes, d’enfants. Ni de chiffres, ni de numéros. Les tenants du capitalisme sont tout à fait d’accord avec la liberté de circulation dès lors qu’il s’agit d’argent, eh bien, nous, nous la prônons pour les humains. D’ailleurs, la migration est un phénomène aussi ancien que l’humanité, on ne l’empêchera pas. C’est d’autant plus vrai avec les conflits internationaux, l’ordre économique établi et les bouleversements climatiques. Je proposerai donc lors du débat de repenser les critères de la convention de Genève, qui ne tient pas compte des nouvelles causes d’exil forcé.

À l’Assemblée, lundi, Édouard Philippe a évoqué l’instauration de quotas et estimé que la France « ne doit être ni plus ni moins attractive que ses voisins ». Qu’y opposez-vous ?

Éliane Assassi D’abord, le gouvernement manipule les chiffres. Par exemple, les 400 000 demandeurs d’asile enregistrés en France depuis 2015 ne représentent que 10 % du total européen. Imaginons qu’ils soient tous restés, ils n’auraient accru la population que de 0,6 %. Or, en Allemagne, c’est 2 % et 0,8 % dans l’ensemble de l’Union européenne. La France est donc en deçà. Un spécialiste comme le sociologue et démographe François Héran estime que les cris d’orfraie sont indécents et qu’on se fourvoie en jugeant que les prestations sociales ou l’AME mettraient notre pays en première ligne. Quant aux quotas, on essaie sous ce vocable de réintroduire l’immigration choisie promue par Sarkozy avec l’idée de bonnes nationalités et de mauvaises, qu’on laisserait à la porte. C’est intolérable.

Quelles mesures peuvent être prises face à la crise de l’accueil ?

Éliane Assassi Nous ne sommes pas à la hauteur de la désespérance de ces milliers de migrants qui cherchent refuge, y compris pour des raisons économiques. Malgré ce qui est dit, il n’y a pas assez de places d’accueil. Il faut répondre sans délai aux situations d’extrême urgence. Nous en avons les moyens, nous sommes un pays riche. Mais il n’y aura pas de solution miracle à court terme, une réflexion pour un vrai plan de logement dans des conditions dignes est indispensable.

Un autre éternel débat fait son retour. Christophe Castaner juge que « nous avons loupé, ces dernières années, l’intégration ». Partagez-vous ce constat ?

Éliane Assassi Qu’une chose soit claire : je ne pense pas partager la même définition du mot intégration que M. Castaner. Si cela signifie « créer du lien et de la cohésion sociale », je suis d’accord. Mais je n’ai pas le sentiment que ce soit ce qui est proposé. Mesurer l’intégration à la seule capacité des immigrés, voire de leurs descendants, à se fondre dans la communauté nationale est un appauvrissement, un leurre quant aux réels enjeux sociaux et politiques. On voit désormais resurgir, comme à la convention des droites, le concept d’assimilation. Là encore, la ligne est rapidement franchie.

Entretien réalisé par Julia Hamlaoui
Débat sur l'immigration - Eliane Assassi (présidente du groupe communiste au Sénat) - Les nouvelles causes d'exil doivent être reconnues (L'Humanité, 9 octobre 2019, entretien avec Julia Hamlaoui)
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