Pour son action dans la résistance, elle est élevée au rang de Chevalier de la Légion d’honneur.
Elle décède le 25 août 2001 à Fleury-Mérogis.
Source: https://www.resistance-brest.net/ article de
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère
28/ Raymonde Vadaine (1914-2001)
Née Raymonde Riquin le 28 décembre 1914 à Lorient (Morbihan) ; marchande foraine ; résistante FTP.
Raymonde Riquin est une pupille de la Nation, son père étant décédé lors de la Première Guerre mondiale. Marchande foraine, elle tient un stand de tir et se déplace sur toutes les foires de la région brestoise. Son principal lieu de résidence se situe dans la zone réservée aux roulottes, jouxtant la Villa Champêtre dans le bas de la rue Kérabécam. Elle participe à la solidarité envers l’Espagne Républicaine lors de la Guerre d’Espagne. Elle épouse André Vadaine en juin 1936 et ensemble ils s’installent à Saint-Pierre-Quilbignon.
Son époux milite au Parti Communiste Français (P.C.F) depuis 1936. Raymonde Vadaine, femme d’André Vadaine, a participé aux activités de solidarité envers l’Espagne républicaine. Raymonde Vadaine adhère au PCF dans la clandestinité en octobre 1939, après l’interdiction du parti suite à l’accord germano-soviétique et la déclaration de la Seconde Guerre mondiale.
André Vadaine, né le 12 mai 1912 à Avranches (Manche), adopté par la nation en 1927 était ouvrier à l’Arsenal de Brest et militant communiste depuis janvier 1936. Il devint trésorier du comité brestois du Secours populaire et, de février 1936 à septembre 1939, fut responsable de la diffusion de la presse de la cellule puis de la section communiste de Brest.
Peu de temps après le début de l’occupation, en août 1940, Raymonde Vadaine participe au vol de l’arme d’un soldat allemand ivre à Kérinou.
Début 1941, en plus de diffuser la presse clandestine du mouvement, elle tracte, sans succès, auprès des soldats allemands, contre le nazisme. Cette opération de propagande sera renouvelée en fin 1941, avec plus de précaution mais toujours sans résultat. A la même époque, un groupe de militantes communistes parvient à trouver du travail à l’arsenal dans un garage allemand pour s’occuper des tâches ménagères. Avec Angèle Le Nédellec, Yvette Richard-Castel et Marie Salou, Raymonde sabote certains véhicules et manque de peu d’incendier tout le garage. Cet accès à l’arsenal leur permet également de diffuser des messages et la propagande. Toujours sur son lieu de travail, à la demande de Jean-Louis Primas, elle récupère un pistolet allemand. Craignant d’être repérée et/ou dénoncée, elle quitte le garage et la région brestoise quelques temps.
Raymonde Vadaine revient ensuite à Brest et est versée aux F.T.P Elle évite cependant de roder à nouveau autour de l’arsenal. Sur ordre, elle se fait embaucher à la pyrotechnie de Saint-Nicolas au Relecq-Kerhuon pour y dérober de la matière afin de confectionner des explosifs. En août 1942, avec Marie Salou, elle saccage la vitrine de la Légion des Volontaires Français (L.V.F) de la rue de Siam.
"En août, la vitrine de la L.V..F à Brest (Ligue des Volontaires Français contre le bolchevisme) vole en éclat rue de Siam, à deux pas de la préfecture maritime occupée par la Kriegsmarine. Raymonde Vadaine, Marie Salou, Venise Gosnat, Pierre Corre, André Berger, Joseph Ropars, Albert Abalain, A. Rolland, Albert Rannou, Etienne Rolland, participent aux opérations" (Eugène Kerbaul)
Elle semble finalement ; à cette même période, retourner à l’arsenal pour y saboter un poteau électrique. A une date incertaine, Raymonde organise une rencontre entre Jules Lesven, Arthur Baron des F.T.P et son amie foraine Alice Coudol du réseau Alliance dans la chapelle de Notre-Dame-de-Bon-Secours à Kérinou.
Sur le plan politique elle a la responsabilité de la répartition du matériel de propagande, journaux et tracts clandestins du secteur Ouest de Brest. Elle y devient d’ailleurs responsable politique de ce secteur en remplacement de son mari affecté à une autre tâche.
Une vaste vague d’arrestations touchent les F.T.P et communistes entre juin et septembre 1942 dans la région bretonne. Son époux André est arrêté le 2 octobre et le 28 ou 29 octobre 1942. Il fut condamné à quinze ans de prison puis déporté. De juin à fin septembre 1942, on comptait déjà 247 arrestations de communistes et de sympathisants très proches dans le seul département du Finistère. L'enquête contre la résistance est confiée à la SPAC (Section de Protection anticommuniste) et dure du 26 septembre 1942 à février 1943. Elle va porter des coups très durs à l'organisation communiste comme à ses FTP, notamment à Brest. Octobre 42 porte un coup très dur à l'organisation résistante communiste dans le Finistère.
Puis c’est au tour de Raymonde d’être arrêtée par la police française.
D’abord jugée par les française, elle est remise aux allemands qui la juge à nouveau et la condamne à de la déportation sous le statut Nacht und Nebel. Le 27 septembre 1943, Raymonde quitte la France par la gare de l’Est en direction de l’Allemagne. Elle passe par les camps de Karlsruhe, Pad, Anrath, Breslau, Jauer et Aichach. Durant sa déportation, elle aurait abattu un soldat allemand. Finalement libérée le 29 avril 1945 par l’avance des Alliés, elle rentre en France très affaiblie et se retire dans le midi puis dans la région parisienne.
Pour son action dans la résistance, elle est élevée au rang de Chevalier de la Légion d’honneur.
Elle décède le 25 août 2001 à Fleury-Mérogis.
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