Malakoff, 2018. Léa Figuères est décédée du Covid-19 à 97 ans. La femme de l’ancien maire de Malakoff, Léo Figuères, s’est intéressée à la vie de la commune jusqu’à sa mort. Elle était présente lors de l’inauguration de la place dédiée à son époux, ici en 2018. Ville de Malakoff
L’épouse de l’ancien maire communiste de Malakoff, Léo Figuères, avait 97 ans. Infectée par le Covid-19, cette figure de la commune est décédée ce lundi, à l’hôpital Béclère.
Elle avait résisté de toute son âme à l'occupation de la France par l'Allemagne nazie. Quatre-vingts ans plus tard, le Covid-19 l'a terrassée. Léa Figuères, 97 ans, s'est éteinte à l'hôpital Béclère à Clamart, ce lundi, après une semaine d'hospitalisation. Ses proches n'ont pas pu lui rendre visite.
À Malakoff, où elle a passé presque toute sa vie, tout le monde l'appelait Andrée. En référence au prénom clandestin, dont elle avait hérité à 19 ans en rejoignant les rangs de la Résistance dans la région lyonnaise.
« Elle était l'épouse de l'ancien maire Léo Figuères [ NDLR : décédé en 2011 ] mais aussi une personnalité militante, décrit Jacqueline Belhomme, l'actuelle maire PCF. Elle était connue pour cela à Malakoff. Elle était de toutes les commémorations. »
Léa était une « vraie battante », se rappelle Miloud Sebaa, un des membres de l'association Les Amis de Léo Figuères. « Quand elle est née, son père a dit J'ai une fille, elle n'ira pas à la guerre !. Et pourtant, dès qu'elle a quitté l'adolescence, elle s'est engagée dans la Résistance », rigole-t-il.
C'est à cette époque qu'elle rencontre son futur époux Léo Figuères. Il est responsable clandestin des Jeunesses communistes dans la zone sud de la France. « Elle était son agent de liaison. Elle prenait les consignes du donneur d'ordre et les lui donnait sur le terrain », explique Miloud Sebaa.
Ils posent leurs valises dans les Hauts-de-Seine en 1945
La fin de la guerre sonne le début de leur histoire de famille. Leur premier enfant, Jean-Pierre, naît en 1945. « Je disais toujours à mes parents qu'ils m'avaient conçu entre deux bombardements », s'amuse l'intéressé, aujourd'hui âgé de 74 ans.
Cette même année, la famille pose ses valises à Montrouge dans l'atelier du peintre Fernand Léger, un grand ami du couple. Le temps passe. En 1955, dix ans après la guerre, Léo et Léa trouvent un appartement rue Guy-Moquet, du nom d'un autre héros de la guerre, à Malakoff. Ils n'en repartiront jamais.
Très vite, le couple « s'implique dans le tissu social et associatif » de Malakoff, raconte leur aîné. Léo prend la direction de la section locale du Parti communiste français. Puis enfile l'écharpe de maire 1965. Il ne la retirera qu'en 1996.
Léa s'investit quant à elle dans plusieurs associations locales. Elle devient responsable au sein de l'ANACR, l'Association nationale des anciens combattants et ami(e) s de la Résistance. Et sera décorée de la Croix du combattant volontaire de la Résistance.
Elle veillait au cocon familial
Si elle n'a jamais exercé de mandat électif comme son mari, Léa Figuères a toujours conservé sa carte d'adhérente au PCF. « Elle était militante, distribuait des tracts, vendait le journal l'Humanité », rembobine Jean-Pierre Figuères, qui vit aujourd'hui à Antony.
Le fils aîné, d'une fratrie de quatre enfants, évoque « une mère aimante » et « bienveillante » qui, il y a quelques semaines, demandait encore à son fils de 74 ans s'il avait « bien mis son cache-col pour le froid ».
« Elle avait créé un vrai cocon familial, raconte Jean-Pierre. Quand mon père rentrait à la maison, c'était la maison, plus la mairie. Si quelqu'un venait toquer pour des soucis de mairie, elle lui disait de prendre rendez-vous à l'hôtel de ville. Elle nous préservait. »
Dans le quartier, « tout le monde la connaissait ». L'ancienne maire (PCF), Catherine Margaté, qui a pris la succession de Léo Figuères en 1996, lui rendait souvent visite. « C'était une femme très attachante et très impliquée dans la vie de Malakoff, confie Catherine Margaté. Elle était attachée à faire connaître la Résistance aux jeunes. »
L'ex-élue parle d'une femme « attentionnée » et « curieuse » dotée « d'une mémoire extraordinaire ». « Elle s'intéressait à tout, raconte la maire honoraire « peinée » de sa disparition. J'étais allée lui rendre visite en janvier dernier et elle m'avait posé des questions sur la campagne municipale en cours. »
Ses proches n'ont pu la voir à l'hôpital
Depuis plusieurs mois, Léa Figuères était plus faible. Elle ne sortait presque plus de l'appartement dans lequel elle a vécu pendant près d'un demi-siècle. Le 30 mars dernier, elle a été admise à l'hôpital Béclère après une mauvaise chute. « Les médecins ont fait des analyses et ils se sont aperçus qu'elle avait aussi contracté le Covid-19 », confie Jean-Pierre Figuères.
Le virus s'attaque à ses poumons. Elle est placée sous sédatifs. Une semaine plus tard, elle s'éteint. Laissant derrière elle quatre enfants, huit petits-enfants et huit arrière-petits-enfants.
« C'est très difficile. Aucun de ses proches n'a pu la voir, même avant son hospitalisation puisque nous étions confinés », explique Jean-Pierre. Le fils aîné avait tout de même échangé par téléphone jeudi dernier. « Elle m'avait dit à bientôt », souffle le fils.
Léa Figuères sera inhumée dans le village de Los Masos dans les Pyrénées-Orientales, aux côtés de son mari. La cérémonie, confinement oblige, aura lieu en petit comité. « C'est encore plus difficile à vivre. On ne pourra pas tous venir, regrette Jean-Pierre. Mais on s'est dit que, cet été, on s'y retrouverait tous. »
(Source: http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/coronavirus-l-ancienne-resistante-et-militante-communiste-lea-figuieres-s-est-eteinte-08-04-2020-8296053.php?utm_campaign=facebook_partage&utm_medium=social&fbclid=IwAR3Rmo2bZMBgrkJLx9DpPaQDB5-THF6-DbT7Mc3Dq-GDjUe_EsyczyzyQmM)
Léa-Andrée Figuères, ancienne résistante, s’est éteinte le 6 avril, emportée par le coronavirus à l’âge de 97 ans.
Léa-Andrée Figuères, ancienne résistante, s’est éteinte le 6 avril, emportée par le coronavirus à l’âge de 97 ans. Militante à l’Union des jeunes filles de France dans le Cher, Léa Lamoureux rejoint à 19 ans la Résistance à l’occupant nazi dans la région lyonnaise en 1941 pour devenir Andrée dans la clandestinité. Elle fut la compagne de toujours de Léo Figuères. À ses côtés, elle mène le combat avec les Jeunes communistes de la zone sud et sera décorée de la croix du combattant volontaire de la Résistance. Depuis, adhérente du PCF, restant jusqu’au bout fidèle à ses idéaux de jeunesse, elle a aussi poursuivi le combat de mémoire comme responsable au sein de l’Anacr pour que ne soit pas oublié le rôle des communistes dans la Résistance. Militante également aux parents d’élèves, elle a toujours été attentive aux questions de l’éducation. Elle a fait en sorte que les œuvres de Léo soient republiées avec le concours de l’Association des amis de Léo Figuères, dont elle était la présidente d’honneur. Selon sa volonté, elle sera inhumée dans le village de Los Masos (Pyrénées-Orientales), aux côtés de Léo. L’Humanité présente ses condoléances à sa famille et à ses proches.
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