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19 mai 2019 7 19 /05 /mai /2019 21:36
Le philosophe Henri Pena-Ruiz apporte son soutien à Ian Brossat dans une très belle lettre

Ci-dessous, le beau texte du philosophe Henri Pena-Ruiz, spécialiste de la notion de laïcité, appelant à voter Ian Brossat le 26 mai.

Ian Brossat fait honneur à la politique et au communisme. Il mène brillamment campagne en faisant le pari de l'intelligence et de la culture. Dans "communisme" il y a commun. Commun à tous les êtres humains. Au-delà des amalgames injustes qui ont tenté de disqualifier l'idéal communiste, il est grand temps de rappeler ce sens du bien commun, de l'intérêt général, et de la solidarité qu'implique la notion de communisme. Souvenons-nous du Front Populaire, puis dans la résistance au nazisme, puis de la Libération, avec l'oeuvre inoubliable d'Ambroise Croizat, ministre communiste qui créa la Sécurité Sociale. Oui, le Parti Communiste Français a joué un rôle décisif pour promouvoir le progrès social. Aujourd'hui, face à la morgue de classe de M. Macron, et à sa politique dévastatrice pour les plus démunis, il nous faut un Parti communiste fier de son histoire, et décidé à jouer un rôle moteur dans le rassemblement des forces de progrès.
Karl Marx disait que la classe ouvrière est une classe universelle, en ce sens qu'en se libérant de l'exploitation capitaliste elle libère l'humanité tout entière. Transposé à l'âge de la mondialisation capitaliste, et appliquée à tous ceux qui ont à lutter contre l'injustice sociale, ce propos est d'une vive actualité. Y compris à l'échelle de l'Europe, enchainée naguère par Jean Monnet au capitalisme et à l'atlantisme pro-américain, et qui n'est qu'une caricature de la belle idée européenne telle que l'a rêvée Victor Hugo. Le poète voulait une Europe du progrès culturel et humain, non une Europe de la concurrence libre et non faussée, qui fait du social un résidu facultatif. Le sens de la justice sociale ne doit pas se réduire au supplément d'âme d'un monde sans âme.
Au parlement européen les élus communistes ne manqueront pas de combattre une économie dévoyée par des financiers indifférents au sort des laissés pour compte. Il est temps de refonder l'Europe sur la justice sociale et la responsabilité écologique, sans oublier la laïcité, idéal d'émancipation plus actuel que jamais. Je souhaite un beau succès à Ian Brossat et à sa liste, pour que la France de notre regretté Jean Ferrat parle haut et fort à Bruxelles.

Henri Pena-Ruiz
Philosophe, écrivain, maître de conférences à Sciences-Po Paris.

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19 mai 2019 7 19 /05 /mai /2019 21:29
Ada Colau (photo de sa page Facebook)

Ada Colau (photo de sa page Facebook)

Ada Colau va affronter Manuel Valls, soutenu par la droite anti-indépendantiste ou autonomiste et la grande bourgeoisie, aux municipales de Barcelone. Nous lui souhaitons de triompher du petit coq opportuniste et brutal et de regagner un mandat de maire à Barcelone car l'Europe a besoin de grands élus comme elle. 

Ada Colau, maire de Barcelone, apporte son soutien à Ian Brossat
Samedi, 18 Mai, 2019

Figure de la gauche indignée et écologiste en Europe, la Maire de Barcelone Ada Colau apporte ce soir son soutien à Ian Brossat à l'occasion des élections européennes du 26 mai prochain.

« Tout mon soutien à Ian Brossat, adjoint au logement de Paris et candidat aux européennes. Grâce à lui, cela fait 4 ans que Barcelone et Paris partagent une stratégie pour lutter contre la spéculation immobilière et encadrer les loyers. J'espère le voir à Bruxelles ».

« Ce soutien augure de belles convergences en Europe », a pour sa part réagi Ian Brossat, qui souligne qu'Ada Colau est une militante de longue  date contre le mal-logement, Airbnb et l'ubérisation de nos villes.

L'Humanité, 18 mai 2019

 

COMMUNIQUE DE PRESSE du PCF

Ada Colau, maire de Barcelone, apporte son soutien à Ian Brossat

Figure de la gauche indignée et écologiste en Europe, la Maire de Barcelone Ada Colau apporte ce soir son soutien à Ian Brossat à l'occasion des élections européennes du 26 mai prochain.

« Tout mon soutien à Ian Brossat, adjoint au logement de Paris et candidat aux européennes. Grâce à lui, cela fait 4 ans que Barcelone et Paris partagent une stratégie pour lutter contre la spéculation immobilière et encadrer les loyers. J'espère le voir à Bruxelles ».

« Ce soutien augure de belles convergences en Europe », a pour sa part réagi Ian Brossat, qui souligne qu'Ada Colau est une militante de longue date contre le mal-logement, Airbnb et l'ubérisation de nos villes.

Bureau de presse du PCF,

Paris, le 17 mai 2019.

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19 mai 2019 7 19 /05 /mai /2019 20:40
Gauche. Ian Brossat engrange de multiples soutiens (L'Humanité, lundi 20 mai, Julia Hamlaoui)
Gauche. Ian Brossat engrange de multiples soutiens
Lundi, 20 Mai, 2019

La maire de Barcelone, Ada Colau, le philosophe Henri Pena-Ruiz… les appels à voter PCF dimanche prochain arrivent de divers horizons de la gauche.

Au jeu de la redistribution des cartes à gauche, le PCF marque des points. La liste conduite par Ian Brossat pour les européennes de dimanche prochain engrange, depuis quelques jours, les soutiens venus de différents horizons. L’un d’eux est arrivé d’Espagne en fin de semaine. La maire de gauche de Barcelone, Ada Colau, « espère voir à Bruxelles » l’élu parisien : « Grâce à lui, cela fait quatre ans que ­Barcelone et Paris partagent une stratégie pour lutter contre la spéculation immobilière et encadrer les loyers », rappelle-t-elle. « Ce soutien donne de la ­crédibilité à notre conviction qu’il est possible de transformer l’Union européenne à la condition que les forces progressistes s’unissent », se félicite la tête de liste PCF.

En France, alors que son appel aux rassemblements des formations de gauche avait fait chou blanc, différentes personnalités ont décidé de franchir le pas dans la dernière ligne droite. Jusque-là engagé auprès de la France insoumise, le philosophe Henri Pena-Ruiz, a adressé son soutien par courrier. « Face à la morgue de classe de M. Macron, et à sa politique dévastatrice pour les plus démunis, il nous faut un Parti communiste fier de son histoire, et décidé à jouer un rôle moteur dans le rassemblement des forces de progrès », écrit-il dans une lettre lue lors du meeting parisien du PCF au gymnase Japy, qui a réuni 2 000 participants.

« L’idée communiste

est une belle idée »

« Mon soutien à la liste du Parti communiste n’est pas un acte négatif à l’égard de la France insoumise. Ce n’est pas un désaveu, tient à préciser le maître de conférences à Sciences Po. C’est inspiré par une motivation ­positive : j’ai décidé en toute conscience de soutenir la liste de Ian Brossat parce qu’il me paraît fondamental pour l’avenir de la gauche authentique que le Parti Communiste soit représenté au parlement européen. En même temps, ceci repose sur une conviction de longue date que l’idée communiste est une belle idée ».

Un autre historique du Parti de gauche s’est aussi manifesté : « Dans un contexte de grande confusion politique, nous avons besoin d’une gauche fidèle à ses valeurs et qui tend la main », estime Marc Dolez, l’un des fondateurs avec Jean-Luc Mélenchon du PG, que lui a quitté en 2012. Patrice Prat, ancien député PS, proche d’Arnaud Montebourg, utilisera le même bulletin ­dimanche. « J’ai choisi la clarté à gauche pour contrer ce vent néolibéral dont on connaît les résultats. Cette candidature apporte, en plus, de la fraîcheur et du renouvellement », assure-t-il. Les divisions en cours ont aussi joué : « un PCF fort, c’est une gauche plus forte pour réussir l’étape vitale du rassemblement en 2022 ».

Militante socialiste pour le non au référendum de 2005, Françoise Castex fait de son côté valoir son expérience d’eurodéputée : « J’ai vu les élus du PCF travailler au Parlement européen. Ils y sont assidus et y tiennent une ligne politique claire, solide et imperméable aux lobbyistes et aux “petits arrangements”. » Le sénateur RDSE Jean-Pierre Corbisez a, lui, joint sa signature à l’appel de plus de 2 000 élus, publié la semaine dernière ; tandis que la députée européenne sortante des Radicaux de gauche Virginie Rozière a fait une apparition à un meeting du PCF à Montpellier, sans aller plus loin.

« Nous pouvons réaliser un beau résultat »

« Le rassemblement s’élargit de jour en jour, se réjouit Ian Brossat. Tout cela montre qu’il n’y a pas besoin d’être communiste pour voter communiste le 26 mai et que nous pouvons réaliser un beau résultat. » La « dynamique » de sa campagne, saluée par les médias, et le premier sondage à 4 % tombé en fin de semaine commencent à lever des inquiétudes dans le reste de la gauche. « La force doit aller à la force. (…) On ne parle pas, comme M. Brossat, l’adjoint de Mme Hidalgo, de passer de 2 % à 3,5 % : nous parlons de prendre le pouvoir », a taclé hier Jean-Luc Mélenchon (entre 7,5 et 10 %, selon les ­sondages) après avoir annulé son meeting parisien pour cause d’orage.

En retour, Ian Brossat s’en est tenu à rappeler sa « ligne de conduite », promue depuis quelques semaines : « On ne se tire pas dans les pattes, la gauche est déjà très divisée, inutile d’ajouter les bisbilles et les ­attaques à la dispersion. »

 
Julia Hamlaoui
Gauche. Ian Brossat engrange de multiples soutiens (L'Humanité, lundi 20 mai, Julia Hamlaoui)
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19 mai 2019 7 19 /05 /mai /2019 19:30
Ian Brossat, entretien avec Julia Hamlaoui - L'Humanité, 16 mai: Nous revendiquons d'être la liste repère à gauche
IAN BROSSAT : « NOUS REVENDIQUONS D’ÊTRE LA LISTE REPÈRE À GAUCHE »
 
À une semaine du scrutin européen, Ian Brossat compte bien concrétiser dans les urnes une dynamique de campagne qui « signe le retour du PCF sur la scène nationale ». Dans la dernière ligne droite, la tête de liste communiste appelle à convaincre les abstentionnistes. Entretien.
À dix jours du scrutin, le gouvernement, malgré les mobilisations sociales, continue de détricoter les droits en s’attaquant, cette fois, à la fonction publique. Comment « mettre un carton rouge à Macron », le 26 mai ? Est-il votre principal adversaire dans cette campagne ?
 
Ian Brossat Nous avons deux adversaires dans cette campagne. Les macronistes au pouvoir et leur concurrent favori, l’extrême droite. Emmanuel Macron et Marine Le Pen se livrent à une mise en scène ridicule où l’un prétend faire barrage à l’autre. Ils réduisent cette élection à ce faux duel entre fachos et libéraux dans le but commun d’évincer la gauche. Ce que nous proposons, c’est de faire émerger une gauche claire et offensive sur le devant de la scène, et pour cela d’utiliser notre bulletin rouge, le bulletin du Parti communiste et de la liste que je conduis.
Vous proposez une « clause de non-régression sociale ». Qu’y gagneraient concrètement les européen-nes ?
 
Ian Brossat La clause de non-régression, c’est une assurance-vie contre les réformes libérales imposées par Bruxelles. Les directives de libéralisation nous ont poussés à démanteler nos entreprises publiques, à instaurer la concurrence au détriment des usagers et des salariés. Dans le domaine de l’énergie, ils promettaient que la concurrence ferait baisser les prix, c’est le contraire qui est arrivé. Le prix de l’électricité va augmenter de 6 % la semaine qui suit les élections ! Nous assistons au même triste spectacle dans le domaine du ferroviaire, avec le démantèlement de la SNCF et les tarifs des billets de train qui s’envolent déjà. La clause de non-régression est un outil tout simple : les textes européens ne pourront qu’améliorer les droits des salarié.e.s. Les peuples auront un droit de veto automatique face à toute tentative de faire passer de nouvelles régressions, comme la directive Bolkestein et le travail détaché. Et tant pis pour les lobbyistes des multinationales.
Les traités budgétaires européens sont souvent invoqués pour tenter de discréditer toute alternative en Europe. Ce débat est-il pour vous dépassé ? Quelle méthode préconisez-vous pour s’affranchir des règles austéritaires ?
 
Ian Brossat Il faut rompre avec la logique des traités. Ils ont fait de l’Union européenne l’inverse de ce qu’elle devait être. Au lieu de la paix, de la croissance et de la justice, on a obtenu la concurrence, la crise et la précarité. On nous a vendu Flipper le dauphin et on se retrouve avec le requin des Dents de la mer… S’affranchir des traités, c’est possible. Dans la réalité, les gouvernements français ou allemand l’ont déjà fait à de nombreuses reprises, quand leurs dirigeants jugeaient que c’était utile… Parallèlement, nous pouvons écrire de nouveaux traités pour faire de l’Union européenne un outil de progrès social avec tous les pays membres qui le souhaitent. Aujourd’hui, la Commission européenne lance des procédures de sanction pour déficit excessif. Elle en a lancé 24 depuis 2011. À quand une procédure de sanction pour « pauvreté excessive » face aux gouvernements qui ne font rien pour réduire les inégalités ? Nous comptons 87 millions de pauvres au sein de l’Union européenne, 10 de plus qu’il y a 10 ans. C’est le système de valeur de cette Union européenne libérale qu’il faut revoir de fond en comble. La Commission peut bloquer un budget entier s’il ne correspond pas aux absurdes critères de Maastricht, mais elle ne fait rien quand un gouvernement d’extrême droite comme celui qui est au pouvoir en Italie instaure une amende de 5 500 euros contre les citoyens qui sauvent les migrants de la noyade !
Vous êtes l’une des surprises de cette élection. Vos performances médiatiques et le succès militant de votre campagne sont même salués dans la presse. Comment traduire cette dynamique en votes dans la dernière ligne droite ?
 
Ian Brossat Comme nous n’avons pas eu de candidat à l’élection présidentielle, les sondages ont du mal à nous estimer. Il y a une vraie dynamique de terrain, mais aussi dans les soutiens que nous recevons et qui viennent de toute la gauche. Je suis convaincu que nous pouvons réaliser une belle percée et faire élire des députés européens communistes le 26 mai. Mais beaucoup hésitent encore. Il faut aller chercher les voix une à une. Pour cela, nous avons un outil redoutable : notre téléphone ! Je le demande à celles et ceux qui nous lisent : aidez-nous. Donnez-nous ce petit coup de pouce qui nous permettra de faire événement le 26 mai au soir. Faites l’expérience en appelant vos amis, vos connaissances : nombreux sont ceux qui oublient qu’on vote le dimanche 26 mai. Pour convaincre, nous pouvons revendiquer d’être LA liste repère à gauche. Le PCF est le seul parti de gauche à avoir toujours rejeté les traités européens libéraux. Nous sommes également la seule liste à être composée à 50 % d’ouvrier.e.s et d’employé.e.s. Avec notre bulletin de vote rouge, nous pouvons faire l’Histoire : faire élire Marie-Hélène Bourlard, la première ouvrière au Parlement européen depuis 30 ans. Imaginez une seconde : Marie-Hélène faisant son entrée au Parlement pour porter la voix de ceux qui, si souvent, ne sont pas entendus dans cette instance dominée par les lobbies et les banques. Cela vaut la peine de se battre pour y arriver !
Pensez-vous d’ores et déjà avoir marqué des points en donnant une nouvelle image de votre parti ?
 
Ian Brossat Le Parti communiste change et, comme le dit Fabien Roussel, il est de retour sur la scène nationale. C’est un acquis de notre campagne, mais c’est surtout un jalon pour la suite. Car la gauche a besoin d’un PCF visible, clair, offensif et rassembleur. La gauche est en crise, il lui faut des repères ! Les Français doivent savoir qu’ils ont une force sur laquelle compter pour reconstruire la gauche de demain, dans la clarté et l’unité. J’ajoute un élément : nous traversons une période où beaucoup de gens doutent de la politique. La confusion généralisée y est pour beaucoup. Rendez-vous compte : 20 % des eurodéputés qui se représentent ont changé de parti depuis la dernière élection. Comment voulez-vous que nos concitoyens s’y retrouvent ? Au moins, quand on envoie des communistes au Parlement, on envoie des gens constants, cohérents, qui ne changent pas d’avis comme de chemise.
Vous avez déjà appelé la gauche – dont les scores additionnés risquent de ne pas dépasser les 30 % – à « retrouver le chemin du rassemblement » après les européennes. Pourquoi ce qui serait possible demain ne l’est pas aujourd’hui ?
 
Ian Brossat Les élections européennes sont particulières : à un seul tour, à la proportionnelle. Elles poussent à l’émiettement. Il en sera tout autrement pour les élections municipales de 2020. C’est pourquoi je crois fermement à l’émergence d’une volonté bien plus puissante de rassemblement. Je compte y prendre toute ma place, avec mes camarades.
L’abstention s’annonce à nouveau très élevée, en particulier dans l’électorat de gauche, laissant les mains libres au pouvoir macroniste et à l’extrême droite. Quels sont vos arguments pour les convaincre de se rendre aux urnes et d’y glisser un bulletin PCF ?
 
Ian Brossat Mon argument est simple : 100 % des banquiers, des grands patrons, des actionnaires, des financiers iront voter. Les grands supporters de la droite et de l’extrême droite ne se priveront pas de mettre un bulletin dans l’urne ! Si le peuple de gauche, si les habitants des campagnes et des quartiers populaires restent chez eux, ils laissent la victoire à ceux qui nous écrasent. Et si certains estiment que les enjeux européens ne valent pas la peine de se déplacer dimanche 26 mai, qu’ils réfléchissent : cette fois-ci, ils ont l’opportunité d’envoyer à Bruxelles la première députée ouvrière depuis trois décennies !
 
Entretien réalisé par Julia Hamlaoui - L'Humanité, 16 mai 2019
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19 mai 2019 7 19 /05 /mai /2019 19:25
Affiche officielle de campagne de lan Brossat et de la liste L'Europe des gens contre l'Europe de l'argent

Affiche officielle de campagne de lan Brossat et de la liste L'Europe des gens contre l'Europe de l'argent

Alors que l’élection européenne approche, la tête de liste du PCF est en dynamique. Jeudi soir, en meeting à Paris, il a demandé aux militants de se retrousser les manches afin de convaincre maximum de monde pour dépasser la barre des 5 %.

Parfois, en politique, certaines histoires s’emballent à grande vitesse. Un détail et tout s’accélère. Par exemple, Ian Brossat. Après un débat télévisé convaincant, la tête de liste du PCF aux européennes est une tendance qui ne cesse d’être en hausse. Les communistes ne jurent que par lui. Une partie de la gauche le guette avec un joli regard. Le tout ne forme pas une force capable de rivaliser avec les grands. L’importance est ailleurs : après des années à l’ombre, le PCF respire de nouveau. Le parti de la Place du Colonel-Fabien vise la barre des 5%, le score minimum pour envoyer des députés à Strasbourg. Une mission pas impossible.

«Nous sommes des biolcheviques»

Jeudi soir : la foule prend place lentement, à l’intérieur du gymnase Japy, pour le dernier grand rendez-vous de la campagne à Paris. Les organisateurs, gourmands en chiffres, annoncent 2 000 personnes. Des drapeaux rouges, des sourires. On échange avec quelques connaissances. Le foot se mêle à la politique et une comparaison tombe : Ian Brossat, le Benjamin Pavard (champion du monde de foot) de la compétition. Le gars que personne n’attendait à ce niveau et qui s’impose au fil des jours.

Sur scène, on a eu le droit un spectacle de Fabien Roussel. Des blagues en cascade. Parfois très drôle, d’autres fois un peu moins. Qu’importe, la foule apprécie. Le chef des communistes a également évoqué «la colère exprimée dans le pays», celle de personnes qui «rêvent» d’une vie meilleure. Le rouge n’oublie pas le vert. «Pour faire de l’écologie il faut rompre avec le capitalisme. Et ça ne sert à rien d’habiller les discours en vert : il faut être écologique. Nous, nous sommes écolo-coco, nous sommes des biolcheviques», souffle l’inspiré Roussel. Le moment tant attendu arrive après 21 heures : Ian Brossat est face aux militants. Une standing-ovation alors qu’il n’a pas encore prononcé le moindre mot.

«Curiosité»

Les temps changent. En novembre, lors du congrès du PCF, l’adjoint au maire d’Anne Hidalgo n’avait pas eu le droit à un accueil enflammé, seulement correct, lors de son discours. Six mois plus tard, c’est le chouchou des rouges. Sur scène, après plusieurs tacles à destination de La République en Marche, la tête de liste demande aux présents de se retrousser les manches dans la dernière ligne droite, de convaincre les électeurs, un à un, afin de poursuivre sa remontée. «Nous devons tout faire pour réaliser un beau résultat, quelque chose est en train de se passer et nous pouvons être la surprise de l’élection», argumente-t-il. Les discours s’achèvent. La foule se mélange. Le père de Fabien Roussel s’approche fait une bise à son fiston, le félicite pour sa prestation.

Pierre Laurent est également dans les parages. L’ancien chef du PCF dit : «Avec Ian, je savais que ça allait marcher parce qu’il porte un discours clair. Aujourd’hui, nos militants sont heureux de faire campagne à ses côtés et ça dépasse le PCF, toute une partie de la gauche nous regarde avec curiosité.» Les petites mains de la campagne se frottent toutes les yeux, des lustres qu’elles n’avaient vécus un moment avec une telle «énergie», disent-elles. Une militante : «Je ne sais pas quel sera notre score, mais si on atteint seulement 4 % ce n’est pas très grave, quelque chose a changé.» Ian Brossat n’est pas vraiment de cet avis : «Je ne fais pas tout ça pour avoir l’étiquette du beau perdant, je ne me résous pas à ça.» La course contre la montre est engagée.

Rachid Laïreche - Libération

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19 mai 2019 7 19 /05 /mai /2019 19:17
Ian Brossat, le retour de l’idée communiste ? - Mathieu Dejean Les Inrocks, 17 mai
Ian Brossat, le retour de l’idée communiste ?

17/05/19 Par
Mathieu Dejean Les Inrocks

Tête de liste du PCF aux élections européennes, Ian Brossat réalise une percée médiatique et politique à gauche, et espère créer la surprise le 26 mai. Cent ans après la création du “Parti”, quel communisme incarne-t-il ?

Une rumeur monte dans les travées du gymnase Japy, ce 16 mai, dans le XIe arrondissement de Paris. Du bout des lèvres d’abord, puis avec de plus en plus d’entrain, le refrain de La Jeune Garde, grand classique des meetings communistes, finit par envahir l’espace : “V’là la jeune garde ! V’là la jeune garde, Qui descend sur le pavé..." Ce chant révolutionnaire reflète l’état de régénérescence du Parti communiste français (PCF), qui organise ce soir-là un grand meeting de soutien à sa tête de liste aux élections européennes, Ian Brossat.

Jeune, urbain, adepte des réseaux sociaux : l’adjoint à la mairie de Paris en charge du logement est métamorphosé. En quelques semaines et autant de réparties fulgurantes distribuées à ses adversaires sur les plateaux télé (Yves Thréard s’en souvient), l’élu de 39 ans s’est fait un nom dans le paysage balkanisé de la gauche. A tel point que le Parti bientôt centenaire se prend à rêver d’un petit matin rouge le 26 mai, jour du scrutin.

 

Même si les sondages ne le créditent pour l’instant que de 4 %, Ian Brossat est le nom du retour d’un parti pendant plusieurs années éclipsé – par le Front de gauche en 2012, puis par la France insoumise en 2017. “PCF is back !”, se félicite Fabien Roussel, le secrétaire national élu au dernier congrès. Dans la presse, l’engouement suscité par sa candidature est patent. Le contraste entre l’image désuète du PCF et la modernité de son incarnation intrigue : “Communiste 2.0”, “communiste new look”, lit-on dans les articles qui lui sont consacrés.

“J'ai une tendresse particulière pour Georges Marchais”

A “Colonel Fabien”, le siège à l'architecture d'avant-garde du PCF où il nous reçoit, il balaye d’un revers de main ces titres élogieux : “J’ai toujours trouvé qu’il y avait un décalage important entre ce qu’est le PC, ses militants, ses élus, et la représentation qui en est faite. Donc si j’ai contribué à faire en sorte que l’image que les gens se font désormais du PC est un peu plus fidèle à ce qu’il est vraiment, tant mieux.”

En dépit de sa jeunesse, Ian Brossat n’est pas un communiste qui bouscule tant que ça les habitudes - le “nouveau monde”, ce n'est pas lui. Jeter un œil à son clip officiel de campagne suffit à s’en convaincre. De manière quasi subliminale, une image d’archive de Georges Marchais, iconique secrétaire général du PC (de 1972 à 1994), enlaçant Nelson Mandela lors de sa libération en 1990, s’y est glissée. “C’est moi qui ai proposé cette idée”, révèle-t-il dans un sourire satisfait.

Signe que même en pleine course, il veut bien se laisser rattraper par le vieux monde, et adresser un message rassurant aux anciens marchaisiens qui tiennent aujourd’hui les rênes du parti : “Nous les communistes, nous avons des racines historiques, et je préfère assumer ce qu’on a toujours été plutôt que tenter de jouer l’ardoise magique”, explique-t-il. “Par ailleurs, je ne suis pas toujours d’accord avec tout ce que Georges Marchais a pu dire, mais j’ai une tendresse particulière pour lui, et pour le fait que quand il était sur un plateau de télé, certains journalistes pénibles, qui sévissent encore, se tenaient à carreau !”, ajoute-t-il sans cacher sa référence à Alain Duhamel et Jean-Pierre Elkabbach. En 2014, il posait aussi fièrement dans son bureau avec une photo du tribun rouge à la plage.

Quand LO tentait de le recruter

Comme souvent chez Ian Brossat, les symboles sont indissociablement “pop” et politiques. Son premier souvenir de manif date de 1986 : “C’était sur le parvis de Pompidou. Une manifestation pour la libération de Nelson Mandela, organisée par la Jeunesse communiste. J’étais sur les épaules de ma mère.” La politique, chez les Brossat, c’est une tradition familiale. Ses parents militent à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR, d’obédience trotskiste). En révolutionnaires professionnels, ils se sont rencontrés à l’imprimerie du quotidien de l’organisation, Rouge, à Montreuil – aujourd’hui encore le siège du NPA. Son père, le philosophe Alain Brossat, publie régulièrement des ouvrages dans des maisons d’édition engagées (Lignes, La Fabrique…).

Dans cet univers fortement politisé et balisé idéologiquement, Ian Brossat choisit une voie alternative, en 1997. La rigidité intellectuelle et la discipline stricte des militants trotskistes le refroidissent : “Des militants de Lutte ouvrière nous attendaient à la sortie du lycée, ils m’ont fait lire des pages de Zola d’abord, puis de Marx. Je me souviens qu’on allait au café. Mais j’avais déjà plus ou moins ma carte au Parti. Je ne méprise pas du tout ça, mais ils ont une autre conception du rôle du parti politique. Ils le considèrent davantage comme un parti d’avant-garde, qui nécessite des militants très très très formés, et très très très dévoués.”

A l’âge de 17 ans, après avoir rencontré des cocos en train de tracter sur le marché Daguerre, dans le XIVe arrondissement, il rejoint donc le frère ennemi des trotskistes, le PCF – où militait son grand-père (dont il a raconté l’histoire dans L'Espion et l'enfant, éd Flammarion). “Ce que j’apprécie chez les militants communistes, c’est l’envie d’obtenir des avancées concrètes. Je trouvais mes parents un peu engoncés dans des idéaux qui n’avaient pas de traduction dans la réalité”, dit-il.

“American Psycho”

Cette attitude pragmatique fait dire à son camarade Stéphane Peu, cité dans Le Parisien, qu’il incarne “une génération plus communicante qu’idéologue”. Ian Brossat nuance : “J’ai moins le goût de communiquer que de transmettre. Je suis prof, je ne suis pas un grand orateur en meeting, mais j’essaye d’expliquer correctement.” Sur la forme, il s’est tout de même inspiré des affiches de campagne d’Alexandria Ocasio-Cortez, jeune élue au Congrès américain qui revendique ouvertement l’étiquette “socialiste”.

Paradoxalement, alors qu’il est normalien, agrégé de lettres, et qu’il milite dans un parti qui a historiquement compté beaucoup d’intellectuels, Ian Brossat goûte peu au jeu du “plus marxiste que moi, tu meurs”. Le 16 mai au gymnase Japy, il cite bien l’auteur du Manifeste du parti communiste (avec Engels) une fois, sur l’écologie, mais n’en fait pas l’alpha et l’oméga de sa politique. Le député communiste Sébastien Jumel approuve cette position : “Le temps n’est pas à théoriser, il est à incarner la colère du peuple, à mettre des visages sur les vies broyées. C’est ça qui compte, plus qu’une approche philosophique ou idéologique.”

“Je vais être franc avec vous : je ne suis pas un grand théoricien. Je suis plutôt un praticien. Bien sûr, je lis des livres, mais je préfère globalement lire des romans que des essais”, confie Ian Brossat, qui a enseigné pendant six ans à des premières et des terminales d’un lycée public de Sarcelles. Son hétérodoxie se trouve peut-être là : passionné de littérature américaine, il est l’auteur d’un mémoire de maîtrise sur American Psycho, de Bret Easton Ellis. “Je ne dirai pas que je suis d’accord avec ce que Bret Easton Ellis dit maintenant - notamment dans son dernier livre. Mais j’ai trouvé qu’à l’époque, c’était la meilleure analyse de la société de marché dans laquelle nous vivons en ce moment. Ce n’était pas rien de mettre en scène un trader serial killer. Ce livre m’a beaucoup marqué”, révèle-t-il.

“Ian a une dimension populaire, et non populiste”

Ce signe distinctif n’est pas si contradictoire avec l’identité du PC. “C’est un parti qui a une grande cohérence idéologique, mais qui a toujours été extrêmement pragmatique. La faucille et le marteau n’étaient jamais sur les affiches électorales, pour capitaliser des voix. Brossat est cohérent avec cela, et il incarne une modernité du temps”, souligne l’historien du communisme Roger Martelli, qui fut membre de la direction du PCF de 1982 à 2008. Alors que le dernier Congrès a marqué la volonté du parti de réaffirmer son identité, pas question, donc, de changer son nom : “Ce serait entrer dans la ‘politique marketing’, et je ne le veux pas”, souligne Ian Brossat.

Le météore rouge préfère enrichir le sens du mot “communisme” en y intégrant notamment la philosophie des “communs”. “Être authentiquement communiste, c’est être profondément écologiste”, affirme-t-il devant ses deux mille soutiens (à bon entendeur – écolo –, salut !). Dans un contexte de décrépitude du PS et d’incertitude pour la France insoumise, il veut imposer un style à l’opposé du populisme de gauche de Jean-Luc Mélenchon. La “Brossat touch”, ce sont des discours construits comme des dissert', et des réparties qui terrassent ses contradicteurs sans surjouer le conflit. Sur les plateaux de télévision, cela produit des étincelles.

Tête de liste du PCF aux élections européennes, Ian Brossat réalise une percée médiatique et politique à gauche, et espère créer la surprise le 26 mai. Cent ans après la création du “Parti”, quel communisme incarne-t-il ?

Une rumeur monte dans les travées du gymnase Japy, ce 16 mai, dans le XIe arrondissement de Paris. Du bout des lèvres d’abord, puis avec de plus en plus d’entrain, le refrain de La Jeune Garde, grand classique des meetings communistes, finit par envahir l’espace : “V’là la jeune garde ! V’là la jeune garde, Qui descend sur le pavé..." Ce chant révolutionnaire reflète l’état de régénérescence du Parti communiste français (PCF), qui organise ce soir-là un grand meeting de soutien à sa tête de liste aux élections européennes, Ian Brossat.

Jeune, urbain, adepte des réseaux sociaux : l’adjoint à la mairie de Paris en charge du logement est métamorphosé. En quelques semaines et autant de réparties fulgurantes distribuées à ses adversaires sur les plateaux télé (Yves Thréard s’en souvient), l’élu de 39 ans s’est fait un nom dans le paysage balkanisé de la gauche. A tel point que le Parti bientôt centenaire se prend à rêver d’un petit matin rouge le 26 mai, jour du scrutin.

 

Même si les sondages ne le créditent pour l’instant que de 4 %, Ian Brossat est le nom du retour d’un parti pendant plusieurs années éclipsé – par le Front de gauche en 2012, puis par la France insoumise en 2017. “PCF is back !”, se félicite Fabien Roussel, le secrétaire national élu au dernier congrès. Dans la presse, l’engouement suscité par sa candidature est patent. Le contraste entre l’image désuète du PCF et la modernité de son incarnation intrigue : “Communiste 2.0”, “communiste new look”, lit-on dans les articles qui lui sont consacrés.

“J'ai une tendresse particulière pour Georges Marchais”

A “Colonel Fabien”, le siège à l'architecture d'avant-garde du PCF où il nous reçoit, il balaye d’un revers de main ces titres élogieux : “J’ai toujours trouvé qu’il y avait un décalage important entre ce qu’est le PC, ses militants, ses élus, et la représentation qui en est faite. Donc si j’ai contribué à faire en sorte que l’image que les gens se font désormais du PC est un peu plus fidèle à ce qu’il est vraiment, tant mieux.”

En dépit de sa jeunesse, Ian Brossat n’est pas un communiste qui bouscule tant que ça les habitudes - le “nouveau monde”, ce n'est pas lui. Jeter un œil à son clip officiel de campagne suffit à s’en convaincre. De manière quasi subliminale, une image d’archive de Georges Marchais, iconique secrétaire général du PC (de 1972 à 1994), enlaçant Nelson Mandela lors de sa libération en 1990, s’y est glissée. “C’est moi qui ai proposé cette idée”, révèle-t-il dans un sourire satisfait.

Signe que même en pleine course, il veut bien se laisser rattraper par le vieux monde, et adresser un message rassurant aux anciens marchaisiens qui tiennent aujourd’hui les rênes du parti : “Nous les communistes, nous avons des racines historiques, et je préfère assumer ce qu’on a toujours été plutôt que tenter de jouer l’ardoise magique”, explique-t-il. “Par ailleurs, je ne suis pas toujours d’accord avec tout ce que Georges Marchais a pu dire, mais j’ai une tendresse particulière pour lui, et pour le fait que quand il était sur un plateau de télé, certains journalistes pénibles, qui sévissent encore, se tenaient à carreau !”, ajoute-t-il sans cacher sa référence à Alain Duhamel et Jean-Pierre Elkabbach. En 2014, il posait aussi fièrement dans son bureau avec une photo du tribun rouge à la plage.

 

Quand LO tentait de le recruter

Comme souvent chez Ian Brossat, les symboles sont indissociablement “pop” et politiques. Son premier souvenir de manif date de 1986 : “C’était sur le parvis de Pompidou. Une manifestation pour la libération de Nelson Mandela, organisée par la Jeunesse communiste. J’étais sur les épaules de ma mère.” La politique, chez les Brossat, c’est une tradition familiale. Ses parents militent à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR, d’obédience trotskiste). En révolutionnaires professionnels, ils se sont rencontrés à l’imprimerie du quotidien de l’organisation, Rouge, à Montreuil – aujourd’hui encore le siège du NPA. Son père, le philosophe Alain Brossat, publie régulièrement des ouvrages dans des maisons d’édition engagées (Lignes, La Fabrique…).

Dans cet univers fortement politisé et balisé idéologiquement, Ian Brossat choisit une voie alternative, en 1997. La rigidité intellectuelle et la discipline stricte des militants trotskistes le refroidissent : “Des militants de Lutte ouvrière nous attendaient à la sortie du lycée, ils m’ont fait lire des pages de Zola d’abord, puis de Marx. Je me souviens qu’on allait au café. Mais j’avais déjà plus ou moins ma carte au Parti. Je ne méprise pas du tout ça, mais ils ont une autre conception du rôle du parti politique. Ils le considèrent davantage comme un parti d’avant-garde, qui nécessite des militants très très très formés, et très très très dévoués.”

A l’âge de 17 ans, après avoir rencontré des cocos en train de tracter sur le marché Daguerre, dans le XIVe arrondissement, il rejoint donc le frère ennemi des trotskistes, le PCF – où militait son grand-père (dont il a raconté l’histoire dans L'Espion et l'enfant, éd Flammarion). “Ce que j’apprécie chez les militants communistes, c’est l’envie d’obtenir des avancées concrètes. Je trouvais mes parents un peu engoncés dans des idéaux qui n’avaient pas de traduction dans la réalité”, dit-il.

“American Psycho”

Cette attitude pragmatique fait dire à son camarade Stéphane Peu, cité dans Le Parisien, qu’il incarne “une génération plus communicante qu’idéologue”. Ian Brossat nuance : “J’ai moins le goût de communiquer que de transmettre. Je suis prof, je ne suis pas un grand orateur en meeting, mais j’essaye d’expliquer correctement.” Sur la forme, il s’est tout de même inspiré des affiches de campagne d’Alexandria Ocasio-Cortez, jeune élue au Congrès américain qui revendique ouvertement l’étiquette “socialiste”.

Paradoxalement, alors qu’il est normalien, agrégé de lettres, et qu’il milite dans un parti qui a historiquement compté beaucoup d’intellectuels, Ian Brossat goûte peu au jeu du “plus marxiste que moi, tu meurs”. Le 16 mai au gymnase Japy, il cite bien l’auteur du Manifeste du parti communiste (avec Engels) une fois, sur l’écologie, mais n’en fait pas l’alpha et l’oméga de sa politique. Le député communiste Sébastien Jumel approuve cette position : “Le temps n’est pas à théoriser, il est à incarner la colère du peuple, à mettre des visages sur les vies broyées. C’est ça qui compte, plus qu’une approche philosophique ou idéologique.”

“Je vais être franc avec vous : je ne suis pas un grand théoricien. Je suis plutôt un praticien. Bien sûr, je lis des livres, mais je préfère globalement lire des romans que des essais”, confie Ian Brossat, qui a enseigné pendant six ans à des premières et des terminales d’un lycée public de Sarcelles. Son hétérodoxie se trouve peut-être là : passionné de littérature américaine, il est l’auteur d’un mémoire de maîtrise sur American Psycho, de Bret Easton Ellis. “Je ne dirai pas que je suis d’accord avec ce que Bret Easton Ellis dit maintenant - notamment dans son dernier livre. Mais j’ai trouvé qu’à l’époque, c’était la meilleure analyse de la société de marché dans laquelle nous vivons en ce moment. Ce n’était pas rien de mettre en scène un trader serial killer. Ce livre m’a beaucoup marqué”, révèle-t-il.

“Ian a une dimension populaire, et non populiste”

Ce signe distinctif n’est pas si contradictoire avec l’identité du PC. “C’est un parti qui a une grande cohérence idéologique, mais qui a toujours été extrêmement pragmatique. La faucille et le marteau n’étaient jamais sur les affiches électorales, pour capitaliser des voix. Brossat est cohérent avec cela, et il incarne une modernité du temps”, souligne l’historien du communisme Roger Martelli, qui fut membre de la direction du PCF de 1982 à 2008. Alors que le dernier Congrès a marqué la volonté du parti de réaffirmer son identité, pas question, donc, de changer son nom : “Ce serait entrer dans la ‘politique marketing’, et je ne le veux pas”, souligne Ian Brossat.

Le météore rouge préfère enrichir le sens du mot “communisme” en y intégrant notamment la philosophie des “communs”. “Être authentiquement communiste, c’est être profondément écologiste”, affirme-t-il devant ses deux mille soutiens (à bon entendeur – écolo –, salut !). Dans un contexte de décrépitude du PS et d’incertitude pour la France insoumise, il veut imposer un style à l’opposé du populisme de gauche de Jean-Luc Mélenchon. La “Brossat touch”, ce sont des discours construits comme des dissert', et des réparties qui terrassent ses contradicteurs sans surjouer le conflit. Sur les plateaux de télévision, cela produit des étincelles.

 

“Je n’ai pas de haine contre les journalistes, d’ailleurs je voulais être journaliste. En tout cas je n’ai jamais voulu faire de la haine contre les médias un ressort politique”, déclare Ian Brossat. Dans les rangs du PC, l’approbation est générale. Et au-delà, son discours commence à convaincre.

Le philosophe Henri Peña-Ruiz, membre du Parti de gauche qui avait soutenu “JLM” à la présidentielle de 2017, a fait parvenir une lettre expliquant son soutien à Brossat (qui “fait honneur à la politique et au communisme”) pour les européennes. L’eurodéputée communiste Marie-Pierre Vieu résume : “Ian a une dimension populaire, et non populiste. Il parle simple sans être simpliste. C’est un intello qui n’est pas vécu comme intellectuelloïde.” Quel que soit son score le 26 mai, le grand parti de la classe ouvrière a son nouveau hérault.

 

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19 mai 2019 7 19 /05 /mai /2019 12:29
FESTIVAL LES ORIGINALES - PAYS DE MORLAIX - 23 Mai au 1er juin 2019

LE FESTIVAL QUI A DES CHOSES A DIRE

 

Le Pays de Morlaix est terre de poètes mais aussi d'auteurs-compositeurs, qui ont trouvé leur inspiration autour de cette baie. Il n'existe malheureusement plus aujourd'hui à Morlaix ou dans ses environs de lieux destinés à la chanson. C'est pourquoi en 2016 nous avons souhaité organiser un événement pour que cette expression artistique retrouver toute sa place dans le Pays de Morlaix.

 

Les Originales est un festival destiné à faire découvrir et partager au plus grand nombre la diversité de la chanson à texte - d'auteur - poétique - qui a des choses à dire... comme on voudra. Au-delà de la simple programmation de concerts, Les Originales s'inscrit dans la durée, dans la rencontre des générations, positionne cet événement sur tout un territoire et propose des actons culturelles et artistiques autour de la parole.

 

 

 

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Pour cette quatrième édition, le festival mélange les voix, les langues (eh oui !), les univers, les origines toujours avec le soucis de défendre et d'illustrer le meilleur de la chanson francophone. Des concerts pour chanter, rire, danser, s'émouvoir, s'étonner...

La programmation complète est à découvrir ici.

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17 mai 2019 5 17 /05 /mai /2019 13:35
Samedi 18 mai, 18h: réunion publique à Plourin-les-Morlaix, salle du Cheval Blanc, avec LASSANA BATHILY, président du comité de soutien de la liste de Ian Brossat,  GLENN LE SAOUT et Cinderella BERNARD
Samedi 18 mai, 18h: réunion publique à Plourin-les-Morlaix, salle du Cheval Blanc, avec LASSANA BATHILY, président du comité de soutien de la liste de Ian Brossat,  GLENN LE SAOUT et Cinderella BERNARD
Nous vous invitons à mettre dans votre agenda la date du samedi 18 mai à 18h pour participer à la dernière réunion publique Européennes du PCF sur le Finistère avec notre jeune et brillant candidat:
 
Salle du Cheval Blanc à Plourin-les-Morlaix, 18h
 
GLENN LE SAOUT, 20 ans, étudiant salarié, bénévole en club sportif, ancien président de la FIDL Bretagne
 
LASSANA BATHILY, 28 ans, franco-malien, dont le monde entier  a salué l'action courageuse et pleine de sang-froid
pour sauver des vies à l'hyper cacher lors du massacre djihadiste de 2015,  président du comité de soutien de Ian Brossat et de la liste "'Europe des gens contre l'Europe de l'argent" soutenue par le PCF et République et Socialisme.
 
CINDERELLA BERNARD, la candidate costarmoricaine, présidente du groupe communiste au conseil départemental des Côtes d'Armor, sera aussi présente au côté de GLENN LE SAOUT pour cette dernière réunion publique de campagne
 
.
Nous vous attendons nombreux pour soutenir Glenn Le Saoût et la liste de Ian Brossat, ou tout simplement pour entendre nos arguments afin de vous faire une idée.
 
Si vous voulez vous inscrire dans le comité de soutien finistérien à la liste de Ian Brossat qui compte actuellement 563 personnes appelant à voter publiquement pour notre candidat et notre liste dont 39 élus et 200 syndicalistes, envoyez un mail à Ismaël Dupont - dupont.ismael@yahoo.fr
 
 
La dernière semaine sera décisive.
 
Notre liste a besoin de faire 5% pour faire élire Ian Brossat, Marie-Hélène Bourlard, première femme ouvrière au Parlement Européen, protagoniste principal du film "Merci Patron" de Rufin, syndicaliste dans une usine textile délocalisée et licenciée par Bernard Arnault, et Patrick Le Hyaric et Marie-Vieu, deux de nos trois députés sortants qui ont un bon bilan dans la résistance aux orientations néo-libérales et austéritaires de l'Union Européenne.
 
Les derniers sondages donnent 4% à la liste menée par Ian BROSSAT : 1% de plus c'est 4 élus pour la gauche et contre l'Europe du Capital, 4 élus pris au RN et la liste Macron.
 
Les communistes sont au Parlement Européen depuis le départ et sont la seule force à avoir voter contre tous les traités libéraux qui organisent l'Europe de la remise en cause des services publics, de la financiarisation, de la mise en concurrence et de la régression sociale.
 
Il doit rester cette force qui résiste et a contribué  à organiser et unir la gauche européenne avec le Sinn Féin, Syrisa, Die Linke, le PTB, les communistes chypriotes et portugais, la gauche verte nordique, Podemos et Izquierda Unida, ... au Parlement européen (groupe de 52 députés).
 
EUROPE / Bilan des élus européens Front de gauche / PCF : Patrick Le Hyaric, Marie-Christine Vergiat et Marie-Pierre Vieu.
 
programme complet des élections européennes PCF liste "L'Europe des gens contre l'Europe de l'argent de Ian Brossat"
Samedi 18 mai, 18h: réunion publique à Plourin-les-Morlaix, salle du Cheval Blanc, avec LASSANA BATHILY, président du comité de soutien de la liste de Ian Brossat,  GLENN LE SAOUT et Cinderella BERNARD
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17 mai 2019 5 17 /05 /mai /2019 13:26

 

Le prix de l’électricité doit augmenter de 5,9 % dès le début de mois de juin pour quelque 25 millions de clients d’EDF. Mais cette hausse concernera aussi les offres indexées d’opérateurs comme Engie Total-Direct Énergie ENI et autres. Désormais plus de trente entreprises privées vendent de l’électricité en France. Mais presque toute la production est assurée par EDF. Alors que nous allons voter le 26 mai pour élire des députés au Parlement européen, il convient de faire la lumière sur l’absurdité qu’est la mise en concurrence voulue par la Commission européenne entre EDF et cette multitude d’entreprises commerciales et parasitaires sur le marché l’électricité en France.

À l’origine, la France est sommée d’appliquer une directive de la Commission européenne, laquelle on le devine, a été pré-écrite par des lobbyistes potentiellement corrupteurs qui travaillent pour des firmes dont l’éthique est comparable à celle des dirigeants de Monsanto, révélée ces derniers jours. Pour appliquer cette directive en France, le gouvernement Fillon a créé l’ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique) en 2010 dans le cadre de la loi NOME. « La loi NOME a donc conduit à la mise en place d’un dispositif contraignant EDF à vendre une partie de son électricité nucléaire à des prix régulés. L’ARENH est entrée en vigueur le 1er juillet 2010 par les articles L 336-1 à L336-10 du code de l’énergie », nous indique la réglementation en vigueur.

Il nous est dit que « l’ARENH repose sur trois piliers fondamentaux : le premier pilier octroie pour chaque fournisseur alternatif (c’est-à-dire privé de type Direct Énergie racheté depuis par Total, ndlr) un volume d’achat d’électricité aux conditions de l’ARENH. Ce volume est calculé en fonction du portefeuille client des fournisseurs ». Autrement dit, plus une entreprise privée qui arrive sur le marché de l’électricité gagne des clients au détriment d’EDF en faisant du démarchage à domicile, plus EDF doit lui vendre du courant issu des centrales nucléaires à un prix compétitif fixé d’avance. Voilà bien une curieuse conception de la libre concurrence.

Car « le deuxième pilier détermine un prix de l’accès réglementé à l’électricité nucléaire historique établi en fonction du coût de production des centrales nucléaires françaises ». Dis autrement, plus les centrales sont amorties par des années de fonctionnement, plus elles doivent fournir de l’électricité bon marché aux entreprises privées qui arrivent sur le marché de la distribution sans rien produire Cela se fait désormais au détriment des nouveaux investissements qu’EDF a besoin de faire dans de nouvelles centrales et aussi aux dépens des investissements indispensables pour le traitement des déchets.

Même les Échos pointent l’absurdité du système

Est-il exagéré de dire cela aujourd’hui ? Dans les Échos du 14 mai, journal favorable aux milieux d’affaires, Véronique Le Billon signe un article consacré à ce sujet sous le titre « Électricité : les paradoxes de la hausse du tarif ». Elle écrit à propos de la hausse prévue en juin que « l’augmentation proposée est en bonne partie liée, si on la résume crûment, à la montée en puissance de la concurrence – un comble — et à la hausse des cours du carbone – alors même que la production française d’électricité est presque totalement sans CO2 ». Dans un autre passage du même article on peut lire ceci : « Pour continuer à se développer, les concurrents d’EDF demandent à profiter davantage de le rente nucléaire en relevant le plafond de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH), ce quota d’électricité produite par EDF auquel ils peuvent accéder à prix fixe ».

Est-ce donc cela, « la concurrence libre et non faussée » dont on continue de nous rebattre les oreilles alors qu’elle est faussée délibérément pour faire profiter les entreprises privées en faisant payer aux consommateurs les gaspillages et le parasitisme induits par cette forme de concurrence ?

Dans Le Monde daté de ce 16 mai, Nabil Wakim écrit à propos de ce même dossier : « Un mécanisme complexe appelé ARENH impose à EDF de vendre un quart de sa production nucléaire à ses concurrents, à prix fixe. L’objectif de ce dispositif était de favoriser la concurrence et de tempérer la volonté de Bruxelles de découper l’opérateur historique. Mais EDF juge dorénavant que cette régulation tue l‘entreprise à petit feu, l’obligeant à vendre à un prix inférieur au marché une part significative de sa production, qui provient de centrales largement amorties. Depuis cinq ans, Jean-Bernard Lévy demande au gouvernement de supprimer ce mécanisme avec un argument : il empêche EDF de financer correctement ses investissements, alors que l’entreprise produit la quasi-totalité de l’électricité en France ».

Pensons au prix de l’électricité au moment de voter

Ces ventes à bas prix au profit d’entreprises privées, pour la plupart exclusivement commerciales et improductives en même temps, contribue aussi à accroître l’endettement d’EDF. Face à ce gâchis qui dure et qui s’aggrave, il est bon de savoir que seule la liste conduite par Ian Brossat pour l’élection des députés européens le 26 mai prochain défend sans ambiguïté le service public de l’électricité. Ses candidats agissent aussi concrètement contre la privatisation des barrages.

Enfin, en se prononçant pour la sortie définitive du nucléaire en 2 050 ou avant pour produire de l’électricité, les listes conduites par Yannick Jadot, Manon Aubry, Benoît Hamon et Raphaël Glucksmann poussent aussi vers une hausse sensible et durable du prix de l’électricité. Cela se traduirait également par une augmentation des émissions de CO2 dès lors que l’éolien et le solaire ne sont que des énergies intermittentes. Leur usage massif nécessite un recours également massif aux énergies fossiles du fait de leur intermittence. Or l’usage combiné des centrales nucléaires et des barrages est la meilleure façon de compenser l’intermittence des énergies renouvelables. En sortant du nucléaire, l’Allemagne augmente l’utilisation du charbon tandis que le prix de l’électricité payé par les ménages allemands est déjà l’électricité deux fois plus qu’en France. Mieux vaut avoir toutes ces données en tête au moment d’aller voter

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17 mai 2019 5 17 /05 /mai /2019 13:22
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