Très importante manifestation de tous les collectifs de Sans-papiers après un mois de marche des solidarités. A chaque étape, la solidarité s’est exprimé, ils ont fait connaître leurs revendications: régularisation de tous les Sans-papiers, fermeture des centres de rétention administrative, et logement pour toutes et tous.
Le Parti communiste français était présent durant toute la manifestation avec ses propositions.
Retrouve le Manifeste "Pour une France hospitalière et fraternelle, une Europe solidaire" réalisé par le collectif des Enjeux migratoires du PCF. ENGAGEZ-VOUS POUR UNE FRANCE HOSPITALIERE ET FRATERNELLE, UNE EUROPE SOLIDAIRE!
Samedi 17 octobre, le Parti communiste français appelait au soutien et à l’accueil de la marche nationale des Sans-papiers.
Il a fallu de nombreuses négociations et une pression du nombre de personnes sur la place de la République pour que la manifestation puisse être autorisée par la Préfecture après modification du parcours initial.
Les collectifs de Sans-papiers étaient partis depuis le 19 septembre de tous les coins de France pour arriver à Paris samedi. Dans toutes les villes «étapes», les collectifs, les associations, les syndicats ont exprimé leurs revendications: la régularisation, la fermeture des centres de rétention administrative et un logement pour toutes et tous.
Combien d’entre eux ont été «les premiers de corvée» durant le confinement?
Beaucoup de personnes ont applaudi le personnel de santé mais aussi les éboueurs, le personnel de nettoyage, les aides à domicile, les employés agricoles…. durant le confinement, beaucoup les ont remerciés d’être au travail pour permettre la vie de toutes et tous.
Remerciements et applaudissements largement justifiés mais cela ne peut pas suffire!
Beaucoup d’entre eux, ont une vie extrêmement précaire, dépendants des «boîtes d’intérim» souvent peu scrupuleuses du droit du travail et ces travailleurs sont souvent considérés comme des variables d’ajustement par les employeurs.
Le paradoxe est que ces travailleurs invisibles, sans droits, se retrouvent être les travailleurs des activités essentielles durant ces mois de crise sanitaire. L’aide à domicile, les travaux du bâtiment, le nettoyage, la sécurité, la livraison à domicile, le ramassage des déchets, l’agriculture sont les principaux secteurs d’emploi des travailleurs sans-papiers. En revanche dans la restauration, et l’hôtellerie, secteurs particulièrement touchés par la crise, ils se retrouvent les premiers dehors, sans salaire, sans chômage partiel, sans aucun droits sociaux.
La crise sanitaire, la marche des collectifs, la manifestation auront peut-être permis de mettre un focus sur ce travail «invisible», largement accepté par les employeurs et les différents gouvernements.
Ce sujet fait partie des débats totalement irrationnels, hystérisés et souvent prisonniers du vocabulaire et de la pression des partis d’extrême droite.
Nous parlons d’environ 160 000 à 200 000 personnes sur le territoire français qui revendiquent des droits sociaux et de vivre décemment sous leur nom et pas avec une fausse identité. Nous parlons aussi des étudiants étrangers sans fac, sans affectation en cette rentrée peu ordinaire qui se retrouvent sans droit ni titre.
Les organisations politiques au côté des organisations syndicales doivent élever la voix à ce sujet et ne pas laisser s’installer l’idée de «travailleurs jetables», de travailleurs «variables d’ajustement». La crise mondiale du Covid-19 montre l’importance du contrat de travail et le danger de l’économie informelle.
Le gouvernement portugais au plein cœur de crise sanitaire a régularisé temporairement tous les «sans-papiers» vivant sur leur territoire. Ce premier acte, certes insuffisant, doit permettre un débat cohérent et démontrer l’indispensable nécessité de régulariser tous les travailleurs sans-papiers au plus vite.
Cécile DUMAS
responsable-adjointe du secteur International du PCF
chargée des Enjeux migratoires
Avec près de 40000 emplois directs en France, la plaisance peut-elle dynamiser le littoral quand les activités anciennes sont en déclin ?
*Dominique Gontier est spécialiste des questions maritimes
L’évolution de notre société entraîne, avec le développement des zones côtières, celui de la pratique des loisirs nautiques et de la plaisance ; l’ensemble a un fort impact sur l’économie. Ainsi la mer, cet espace dangereux, est-elle utilisée comme espace de détente et de distraction, ce qui nécessite des équipements comme des ports, et donc des politiques publiques pour les mettre en place.
Ces nouvelles activités sont-elles pour autant une réponse à l’abandon des ports de pêche par des navires professionnels devenus rares? Certains pourtant misent sur le secteur de la plaisance, quitte à implanter le plus de ports possible. Mais ce secteur a une dynamique propre dans les domaines économique, social et culturel.
En quelques années, le nombre de bateaux immatriculés en France a dépassé le cap du million, pour s’établir à 1 004 408 ; il était de 955 656 en 2011. Les données statistiques ont évolué depuis 2011, mais la mise à jour de 2016 ne fait que confirmer les tendances précédentes. L’essentiel de la flotte de plaisance est composé de navires à moteur (74,5 %) et d’embarcations de moins de 6 m (75 %). La place des industries nautiques de loisirs dans l’économie française reste mal connue, et les études conduites par la Fédération des industries nautiques (FIN) s’apparentent plus à du lobbying qu’à autre chose. La construction navale compte 5 400 entreprises, dont de très gros chantiers. La production est essentiellement tournée vers l’exportation (76,8 %), et parmi les navires immatriculés entre 2015 et 2016 plus de 27 % d’entre eux le sont au titre de sociétés anonymes ou de sociétés de leasing. Dès lors on voit bien que le lien au territoire, en termes de politiques publiques et d’aménagement, est particulièrement distendu.
Les chantiers de plaisance représentent quelque 40 000 emplois directs, bien loin en nombre de ceux qui ont disparu notamment dans la pêche hauturière. Par exemple, on compte sur les doigts des deux mains les emplois liés à la création du port de plaisance du Port-Rhu à Douarnenez, ville où l’on dénombrait 5000 inscrits maritimes dans l’immédiat aprèsguerre. Pour conduire des politiques publiques qui aient du sens et répondent aux questions posées il importe de cesser urgemment de croire que l’on va remplacer la flotte de pêche et les secteurs économiques associés par la plaisance. Les Schtroumpfs lorrains n’ont jamais remplacé les sidérurgistes.
Des plaisanciers divers
Si le yachting, comme on disait, a été longtemps réservé aux couches les plus aisées de la société, les conquêtes sociales, le droit aux loisirs, l’émergence des mouvements d’éducation populaire, les comités d’entreprise, les clubs municipaux ont largement ouvert le droit à la mer et aux pratiques nautiques sous toutes leurs formes. Il serait malgré tout hasardeux d’établir un lien direct entre la taille des bateaux et les catégories socioprofessionnelles. Le poids des catégories sociales intermédiaires dans les pratiques nautiques est un des marqueurs des changements de ces dernières décennies. En effet, une coque semi-rigide de 6 m munie d’un moteur de 100 CV coûte cher à l’achat, à l’usage et à l’entretien. Cela dit, l’évolution des technologies avec, dans les années 1950, l’utilisation du contreplaqué pour la construction de petites unités relativement bon marché et la véritable explosion du « plastique » (en fait fibre de verre et résine époxyde) a véritablement emballé ce marché. N’oublions pas non plus le poids, sur la zone littorale, de pratiques locales populaires fortement implantées et tournées uniquement vers la pêche à travers ceux que l’on surnomme, à Douarnenez par exemple, les « papys casquettes ». Férus de pêche à proximité des côtes, souvent retraités, ils sont un élément déterminant de l’animation à l’année des ports.
Les ports et les politiques publiques d’équipement
Les ports de plaisance et de pêche sont gérés par les collectivités locales, le conseil général ; ils sont aidés par des subventions de la région et de l’Europe. Ainsi, il y a une dizaine d’années, deux projets de ports de plaisance, à Primel-Plougasnou et au Guilvinec, étaient lancés par les collectivités locales toutes tendances confondues. Aux côtés des maîtres d’ouvrage, dépassant les clivages politiques, on trouvait des usagers, des élus, des associations de plaisanciers et des citoyens, persuadés que ces équipements lourds non seulement répondent encore à une demande insatisfaite, mais peuvent aussi se substituer aux activités traditionnelles en déclin, relançant une forme de dynamique économique vertueuse créatrice d’emplois locaux. Ces projets se sont heurtés à l’opposition frontale de certains plaisanciers, d’associations de défense de l’environnement et de bon nombre d’élus. Leur réalisation tarde. Par ailleurs, il faut remarquer que les ports de plaisance construits dans les années 1970 ne pourraient plus voir le jour aujourd’hui. Réalisés dans d’anciennes vasières, zones de reproduction des populations de poissons et d’abri des juvéniles, les boues de dragage étaient alors dispersées en mer ou à terre sans aucun contrôle qualitatif ; d’autres furent installés en limite du trait de côte, parfois sur l’estran dans le secteur intertidal. Tous posent désormais des problèmes de gestion technique parfois insolubles et toujours d’un coût élevé. Ils ont toujours été accompagnés d’opérations immobilières d’importance, seul moyen de tendre vers l’équilibre financier du projet.
Des évolutions possibles
Or on estime le temps d’utilisation moyen annuel des bateaux de plaisance habitables à une semaine en Manche Atlantique et à la moitié en Méditerranée. Ajoutons que sans les « papys casquettes », les ports seraient plus encore ce qu’ils sont, d’immenses garages à bateaux. Enfin, cerise sur le gâteau, mais ceci va avec cela, on repère dans les chantiers, sur les terre-pleins, dans les jardins, sous des hangars un nombre significatif de bateaux abandonnés. La question de leur déconstruction se pose et entraîne avec elle une autre question : comment construire des embarcations recyclables ? Les changements de pratique et, surtout, leur diversification condamnent donc ce modèle unique très impactant, d’un point de vue environnemental et financier, dans sa construction et sa gestion.
Faire autrement
Comme dans bien des domaines, la question se pose depuis plus de temps qu’on ne le croit, et de plus en plus nombreux sont celles et ceux qui interpellent ce modèle. Appréhender les loisirs nautiques dans leur complexité et prendre en compte leurs évolutions nécessite de se dégager de la vision unilatérale et lobbyiste des industriels… et de tenir compte de ce que les loisirs nautiques ont leur propre logique. Faut-il continuer à construire des bateaux non ou sous-utilisés ? C’est une question qui fâche… Elle concerne pour l’essentiel les navires de plaisance habitables de croisière côtière ou hauturière. Ce segment de navires est particulièrement touché en termes de sous-utilisation. Cette sous-utilisation est liée à l’âge du capitaine – la forte connotation masculine de ces pratiques nautiques – , au besoin de découvrir d’autres bassins de navigation, parfois lointains, à l’engouement pour les supports légers simples d’utilisation et de mise en œuvre rapide. Il faut donc sortir de la vision « un jardin personnel/une tondeuse personnelle » ou un bateau de croisière pour chaque propriétaire et redonner ses lettres de noblesse à la multi – propriété et/ou à la navigation en club. La gestion des ports de plaisance doit s’adapter et favoriser les navires à forte utilisation (tarifs préférentiels, services portuaires innovants et ciblés…).
Enfin, il faut suivre avec beaucoup d’attention et accompagner les recherches pour la réalisation de navires et de supports à faible impact environnemental, de la construction à la déconstruction, et dont une partie de la matière première – la fibre de lin par exemple – peut être produite localement. Il est donc urgent de promouvoir les changements technologiques inévitables, les évolutions des entreprises et de valoriser les cabinets d’architectes navals qui travaillent sur des navires compatibles avec ces nouveaux critères.
Le premier round de négociations sur la politique agricole commune s’achève. Après l’accord du Conseil européen mercredi, les eurodéputés doivent se prononcer ce 23 octobre.
Elle brasse des milliards d’euros, dessine les paysages européens, détermine le goût de nos aliments comme la survie des paysans ou le bien-être des animaux. A priori, la PAC est technique, mais il faut se plonger dans son fonctionnement pour en comprendre toutes les conséquences. « C’est le premier budget de l’UE, elle oriente toute notre agriculture et notre alimentation pour les sept prochaines années », résume Mathieu Courgeau, président de la Plateforme pour une autre PAC, qui réunit 43 organisations de producteurs, consommateurs et défenseurs du bien-être animal et de l’environnement.
La réforme de la politique agricole commune, commencée il y a plus de deux ans, arrive enfin à un premier dénouement. « Ce 23 octobre, nous aurons les trois positions : celle de la Commission européenne déposée en juin 2018, celle du Conseil européen dévoilée le 21 et celle du Parlement », continue le paysan. Autant de propositions différentes… qui seront ensuite encore âprement négociées dans ces trilogues pour aboutir en juin 2021. « Là, nous aurons réellement la future architecture de la PAC post-2020 », continue le paysan.
Toujours est-il que, avant le vote du Parlement européen, les signaux envoyés n’auguraient rien de bon, ni pour les paysans ni pour l’environnement. Dans ce jeu d’influence, le poids lourd, c’est le Conseil européen. À sa sortie, après deux jours d’intenses négociations, le 21 octobre, les 27 ministres de l’Agriculture s’en sont pourtant largement félicités. « C’est une PAC plus verte mais surtout plus juste », a commenté Julien Denormandie, reprenant les mots de sa consœur d’outre-Rhin.
L’enveloppe budgétaire réservée à la PAC, elle, avait déjà été tranchée en juillet : 386 milliards d’euros, à des niveaux comparables à ceux du précédent budget (2013-2020), en euros courants. Mais, en euros constants, il faut compter avec une baisse de 40 milliards. Reste que Conseil et Parlement s’écharpent désormais sur la manière dont ils vont être distribués.
« Pas très justement », répond Nicolas Girod, le porte-parole de la Confédération paysanne. Dans son viseur : les aides à l’hectare. Il faut bien comprendre que ce sont « elles qui poussent à l’agrandissement, à la spécialisation et à la simplification de l’agriculture. En somme à son industrialisation », explique Mathieu Courgeau. Dans la dernière PAC, les États devaient obligatoirement plafonner les aides ou les redistribuer sur les premiers hectares. La France avait choisi cette dernière option sur les 52 premiers hectares – la taille moyenne d’une exploitation en France à l’époque. « Dans l’accord négocié, ils deviennent facultatifs. Cela va donc renforcer les rentes de situation », décrypte Nicolas Girod.
Un vote sans débat démocratique
Du côté du « vert », seule bonne nouvelle : les écorégimes, de nouvelles primes versées dans le cadre du premier pilier (les aides directes) pour une participation à des programmes environnementaux plus exigeants, sont obligatoires. Mais, là encore, seuls 20 % de ces aides directes y seront consacrés, selon l’accord. Le Parlement européen, lui, s’est mis d’accord sur 30 %. Autrement dit, dans le meilleur des cas, l’ensemble ne représenterait que 15 % du budget total de la PAC, se désole Mathieu Courgeau, qui n’y voit pas matière à se réjouir.
À Strasbourg, le vote attendu le 23 au soir a déjà en partie échappé au débat démocratique. L’accord négocié entre les socialistes et démocrates, Renew (dont LaREM) et la droite (PPE) le 21 octobre est a minima. Reste encore 600 amendements attendus. « Mais trois groupes ont décidé à eux seuls qu’une question aussi déterminante que la future politique agricole commune ne valait pas un débat démocratique », confiait l’eurodéputée de la Gauche unitaire européenne Manon Aubry dans ces colonnes (lire notre édition du 21 octobre).
« Même si, traditionnellement, le Parlement est plus ambitieux que le Conseil, on est très loin de réorienter massivement les pratiques agricoles vers la transition agroécologique », souligne pour sa part Mathieu Courgeau. Le système a montré ses limites : il ne rémunère pas 50 % de ses producteurs, oblige 8 millions de Français à avoir recours à l’aide alimentaire et a fait disparaître 70 % des insectes en trente ans.
Cotisations impayées, payes gonflées artificiellement… les diverses fraudes patronales au chômage partiel sont d’autant plus inquiétantes que l’inspection du travail est à bout de souffle.
Deux cent vingt-cinq millions d’euros ou plusieurs milliards ? L’ampleur de la fraude patronale au chômage partiel varie beaucoup selon les estimations. La première, celle du gouvernement, est le résultat de 50 000 contrôles. La seconde est celle de la CGT travail-emploi-formation professionnelle. « Fin septembre, plus d’un million d’entreprises avaient demandé des indemnisations au titre du chômage partiel, explique Simon Picou. Un rapport de 1 à 20 avec le nombre de contrôles effectués. Même en supposant que les contrôles ont ciblé en priorité les demandes suspectes, on peut estimer la fraude à plusieurs milliards », affirme ce membre du bureau national de la CGT inspection du travail.
Deux à trois millions de personnes ont continué à travailler
Un courrier d’alerte d’un inspecteur d’Île-de-France qu’a pu consulter l’Humanité va dans le sens des estimations les plus hautes. Il montre que, sur la seule journée du 2 septembre et sur un seul département, 96 demandes ont été bloquées pour suspicion de fraude, pour un montant cumulé de 1 154 000 euros. Les fraudes sont diverses : des entreprises sans numéro de Siret, qui ne payaient même pas de cotisations, des usurpations de numéro de Siret pour toucher les indemnités à la place de vraies entreprises, des patrons qui gonflent artificiellement les salaires ou leur masse salariale, qui s’inventent carrément des salariés… Et l’argent public touché s’envole parfois directement dans d’autres pays. « Le gouvernement parle de “délinquance ingénieuse”, mais ce sont des fraudes grossières, s’agace Simon Picou. Ce dispositif est une passoire. On demande moins de justifications à un employeur, pour toucher parfois des sommes à 5 ou 6 chiffres, que ce qu’il faut pour constituer un dossier de RSA ! Et on demande aux collègues de faire toujours plus de contrôles, c’est comme écoper la mer avec une écuelle trouée. »
Il faut ajouter à ces fraudes tous ces salariés qui ont travaillé « gratuitement » tandis que leur employeur encaissait l’argent public. Car, selon les enquêtes statistiques menées par l’Ugict-CGT, puis par le cabinet d’expertise Technologia, entre un quart et un tiers des salariés placés en activité partielle déclarent avoir continué en tout ou en partie à travailler, soit deux à trois millions de salariés.
« Les collègues des unités de contrôle sont sous pression »
Il reste aujourd’hui moins de 1 900 inspecteurs du travail en France. Ce qui fait dire à la CGT que s’il y a bien un chiffre qui est surestimé dans la communication gouvernementale, c’est celui des contrôles. « 50 000 auraient été effectués entre juin et septembre, consacrés uniquement à la fraude à l’activité partielle, c’est plus que la totalité des contrôles de l’inspection du travail réalisés en 2019 sur la même période ! Qui peut y croire ? » questionne Simon Picou. Car il faut aussi effectuer tous les contrôles habituels, puis tous ceux qui sont liés aux conditions de travail en cette période de pandémie. « Les collègues des unités de contrôle contre le travail illégal subissent une énorme pression, déplore le cégétiste. Certains sont même sommés d’abandonner des procédures sur des traites d’êtres humains pour faire du chiffre sur la fraude au chômage partiel. »
Hommage à Samuel Paty à Morlaix - Mercredi 21 octobre - Photo Cathérine Tréanton - 600 personnes rassemblées dans l'émotion pour saluer le professeur assassiné et réaffirmer nos valeurs républicaines
Hommage à Samuel Paty à Morlaix - Mercredi 21 octobre - Photo Cathérine Tréanton - 600 personnes rassemblées dans l'émotion pour saluer le professeur assassiné et réaffirmer nos valeurs républicaines
A Morlaix, de longues minutes d'applaudissement unanime à Samuel Paty, un grand moment d'émotion et d'expression collective après l'hommage de Jean-Paul Vermot, maire et président de la communauté d'agglomération rappelant l'importance de la liberté d'expression, de la laïcité, de l'enseignement à l'esprit critique, et la nécessaire affirmation de ce qui doit nous unir, les valeurs de la République - Liberté, égalité, fraternité, laïcité- Jean-Paul Vermot, puis une Marseillaise chantée par des centaines de personnes.
2000 personnes se sont rassemblées à Brest ce 21 octobre pour Samuel Paty - Plus de 2000 personnes rassemblées hier Place de la Liberté pour rendre hommage à Samuel Paty et réaffirmer les valeurs et les principes qui fondent notre République sociale, laïque et démocratique. Face à cet acte ignoble, la République doit effectivement se tenir unie et ferme. Nous appelons à la cohésion autour du corps enseignant, et plus largement, autour de la mission d’émancipation qu’incarnent et portent quotidiennement l’école et l’ensemble des acteurs éducatifs pour faire de nos enfants, demain, des citoyens libres et éclairés, capables de penser par eux-mêmes. (Groupe des élus communistes)
1500 personnes rassemblées à Quimper le 21 octobre pour Samuel Paty - Photo Francçoise Pencalet
Le 4e forum des forces de gauche, progressistes et écologistes se tiendra cette année sous forme virtuelle, du 8 au 28 novembre. Les inscriptions sont ouvertes sur le site https://europeanforum.eu/. Il est important que les communistes y soient actifs et ce pour plusieurs raisons.
D’abord parce que la crise de la construction capitaliste de l’UE, et de celle du capitalisme tout court, ainsi que les guerres et risques de guerre aux confins de l’UE, que ce soit en Méditerranée orientale ou dans le Caucase, font que ce forum se tiendra dans un contexte tout particulier qui impose aux forces de gauche en Europe d’être à la hauteur des enjeux historiques auxquels les peuples et les nations sont confrontés. Ils impliquent que le forum, dans sa diversité, travaille et appelle à des initiatives, entre autres, sur trois questions :
L’emploi, la lutte contre les délocalisations et la répartition de l’argent en Europe. À qui vont profiter les 750 milliards du plan de « relance » de l’UE ? Les 2 000 milliards d’euros que la BCE injecte dans l’économie européenne ? Les centaines de milliards des différents plans nationaux ? Aux capitalistes qui licencient, ou aux peuples, aux services publics, aux petites entreprises, à la transition écologique débarrassée du capitalisme vert ? La question de l’utilisation de l’argent et de ces conditions est une des questions fondamentales du forum.
La sécurité collective et la paix. Les agressions répétées d’Erdogan en Méditerranée centrale et orientale, contre Chypre et la Grèce notamment, ainsi que le conflit déclenché par ses alliés azerbaïdjanais contre le Haut-Karabakh, font que la guerre est aujourd’hui aux portes de l’Europe. D’une manière urgente, la question des pressions politiques nécessaires à exercer contre Erdogan pour lui faire reprendre la voie diplomatique se pose aux forces de gauche des pays les plus menacés et à toute l’Europe. D’une manière stratégique, l’exigence d’un espace commun de coopération, de sécurité collective et de paix, libéré de la domination de l’OTAN et opposé à la logique militariste otanienne, est plus nécessaire que jamais à travailler dans le débat public et dans un large cadre de mobilisation citoyenne.
La défense et le renforcement des services publics de santé en Europe, et de la recherche médicale pour la conception et la diffusion de vaccins et de traitements gratuits, délivrés de l’emprise des brevets et du capital.
La déclaration finale reprenant ces thèmes devra proposer des axes de mobilisations européennes sur l’ensemble de ces enjeux.
La seconde raison tient à la place que le forum acquiert au fil des ans dans la gauche politique, syndicale et associative européenne. C’est devenu désormais un rendez-vous régulier. Il s’agira cette année de la 4e édition, après Marseille (2017), Bilbao (2018) et Bruxelles (2019). Son arc politique va de partis communistes (PCF, PCE, PC d’Ukraine…) et du groupe de la GUE du Parlement européen, à des forces sociales-démocrates et vertes qui refusent le libéralisme. La présence de John McDonnell, syndicaliste et ancien chancelier de l’Echiquier du cabinet fantôme de Corbyn à la séance d’ouverture, est un signe de cette place nouvelle et de cet élargissement. La participation syndicale est aussi de plus en plus forte.
Comme les autres années, le forum s’organise en trois types d’évènements : deux séances générales d’ouverture et de clôture ; des séances thématiques et des Assemblées militantes (assemblée des femmes, assemblée des syndicalistes, assemblée des jeunes et assemblée de la culture, cette dernière étant une des nouveautés de cette année).
Forme virtuelle oblige, ils s’étaleront sur trois semaines, de la séance d’ouverture le 8 septembre à la séance de clôture le 28 septembre, avec des séances thématiques chaque lundi et chaque jeudi. Le programme détaillé se trouve sur le site https://europeanforum.eu/ Il n’y a qu’une seule inscription globale pour l’ensemble du forum.
Parmi les évènements, on peut noter :
La séance d’ouverture le 8 novembre de 16 h à 18 h 30. Elle aura une importante dimension de solidarité internationale, avec la participation annoncée de Cori Bush, du mouvement « Black Lives matter », et de Lula da Silva.
La séance consacrée à l’emploi et à la lutte contre les délocalisations, avec notamment la participation de Fabien Roussel, le 26 novembre de 18 h 30 à 20 h.
La séance consacrée à la santé, avec notamment la participation de Loïc Pen, le 12 novembre, de 18 h à 20 h.
La séance de clôture, où sera présentée la déclaration finale, le 28 novembre.
Rappel de la saison précédente traitée dans le numéro 825 du 2 septembre 2020 de CommunisteS : En janvier 2016, la ministre de la Santé pré-macronienne Marisol Touraine fait voter une loi sur la création d’un « système national des données santé », prélude à une marchandisation de ces données.
En juillet 2019, sous l’impulsion de Cédric O et Agnès Buzyn avec la loi de juillet 2019, le « système national » devient une « plateforme » dénommée en bon français « health data hub ». Sa mise en œuvre est confiée à Jean Aubert dont les « liens intérêts » (sic) avec Iqvia, le plus gros marchand de données de santé aux États-Unis, sont explicites (1). Hors de toute règle de marché public et profitant de l’état d’urgence sanitaire, Cédric O impose Microsoft comme maître-d’œuvre de la plateforme des données de santé de 67 millions de Français, c’est-à-dire l’hébergement mais aussi les outils logiciels d’analyse et de traitement des données. Cédric O justifie son choix en faveur de Microsoft en arguant mensongèrement que les Français ne savaient pas faire. Rappelons qu’après le retrait des États-Unis la fondation Bill Gates est devenue avec la Chine le principal bailleur de fonds de l’OMS.
La fin de la 1re saison est marquée par les réserves de la CNIL et de ANSI (2), les protestations des professionnels de santé et des acteurs du logiciel libre, réunis dans des collectifs comme InterHop, et la fureur des entreprises informatiques françaises après les propos humiliants du petit marquis O.
La saison 2 commence par une saisine en juin 2020 du Conseil d’État par le collectif Santénathon (3), regroupant des acteurs français du logiciel libre et de l’« open data », des organisations de soignants, UFMICT-CGT et l’UGICT-CGT, pour bloquer la décision du gouvernement au nom du droit à la protection de la vie privée.
Le 16 juillet, la Cour de justice de l’Union européenne entre en scène en cassant l’accord sur les données personnelles entre les États-Unis et la Commission européenne, en considérant qu’il ne protégeait pas assez les citoyens européens face à l’extra territorialité des lois étatsuniennes.
En s’appuyant sur la décision de la Cour de justice européenne, Santénathon opère une seconde saisine du Conseil d’État le 16 septembre.
Le 8 octobre, dans un mémoire (4) adressé au Conseil d’État, la CNIL confirme les éléments motivant la saisine. Cet avis de la CNIL a obligé le gouvernement à prendre en urgence un arrêté le 9 octobre, précisant « qu’aucun transfert de données à caractère personnel ne peut être réalisé en dehors de l’Union européenne ». (5)
Mais malgré cette manœuvre de dernière heure, le 14 octobre le Conseil d’État reconnait que l’accord entre l’État français et Microsoft permet au gouvernement des États-Unis d’accéder aux données de santé des Français. Si le Conseil d’État s’est pour l’instant refusé à arrêter totalement le projet, il a demandé au « Health Data Hub » et à Microsoft de conclure encore de nouveaux avenants à leurs contrats, et de prendre encore des précautions supplémentaires, sous le contrôle de la CNIL. Il a indiqué être dans l’attente d’une solution qui permettra d’éliminer tout risque d’accès aux données personnelles par les agences gouvernementales des États-Unis, autorités américaines, renvoyant notamment à un appel d’offre en direction d’un prestataire français ou européen.
Cette situation a contraint Cédric O à manger son chapeau devant les sénateurs en déclarant : « Nous travaillons avec Olivier Véran (…) au transfert du Health Data Hub sur des plateformes françaises ou européennes. »
Cependant, comme pour l’instant le transfert de données vers Microsoft n’est pas stoppé et comme l’on connaît le peu de crédibilité que l’on peut accorder à la parole gouvernementale, le collectif Santénathon entend ne pas lâcher l’affaire en la portant maintenant sur le fond auprès du Conseil d’État afin d’enterrer définitivement l’accord avec Microsoft.
Pour sa part, le PCF propose la création d’un service public des données de santé associant expertises des soignants, organismes de recherche publics et entreprises nationales, assis sur une renaissance industrielle de notre pays, et participant à la construction d’une souveraineté numérique de la France dans le cadre de coopérations européenne et internationale. Il mettra cette proposition en débat le 23 novembre dans un Webinaire sur l’avenir des données de santé dans le cadre des lundis des États généraux de la révolution numérique qu’il organise.
Yann Le Pollotec, responsable de la commission Révolution numérique et informationnelle
Le collectif SantéNathon issu du monde informatique et de la santé s'oppose à la centralisation chez Microsoft Azure des données de santé de plus de 67 millions de personnes. Un recours dépos...
Parmi les hommages à Samuel Paty sur les réseaux sociaux et à tous ceux qui servent la cause de la liberté et de l'émancipation figure en bonne place des visuels de l'oeuvre où Fernand Léger reprend le poème "Liberté" de Paul Eluard.
C'est en 1942 que le poète Paul Eluard, ancien surréaliste, adhérent communiste depuis 1926, écrit dans la revue résistante "Fontaine" les 21 strophes du poème intitulé "Liberté". La revue gaulliste "La France libre" basée à Londres fait parachuter des milliers de tracts au-dessus des villes françaises avec ce poème.
Le texte est traduit et relayé sous le manteau dans toute l'Europe, relayé clandestinement, arrivant aux gens sous forme de feuillets jetés d'avion.
Avec "Liberté" s'incarnent les deux thèmes essentiels de Paul Eluard: la révélation du monde par l'amour et la révélation de la liberté.
Un an après la mort d'Eluard, l'éditeur Pierre Seghers propose à son ami Fernand Léger, communiste depuis 1944, d'illustrer le poème mondialement célèbre. La tapisserie de Léger "Liberté j'écris ton nom" réalisée a la fin des années 1960 est exposée au dernier étage de Colonel Fabien, le siège du parti communiste à Paris, œuvre de l'architecte brésilien Oscar Niemeyer
(source: Libres comme l'art, 100 ans d'histoire entre les artistes et le PCF, Yolande Rasle- Renaud Faroux, éditions de l'atelier).
La syndicat CGT des cheminots de Morlaix ne peut que se réjouir de la double page consacrée au réseau ferroviaire breton dans l’édition du dimanche 11 octobre du Télégramme et dédiée aux petites lignes particulièrement menacées aujourd’hui. Si le dossier est de bonne qualité et traite le sujet de façon exhaustive, nous tenons malgré tout à apporter quelques précisions concernant la ligne Morlaix Roscoff.
Il est exact que l’exploitation de la ligne a été arrêtée en juin 2018 à la suite de pluies orageuses qui ont emporté l’infrastructure sur quelques mètres au niveau de Sainte Sève. Mais il faut rappeler que la SNCF avait programmé l’arrêt total de l’exploitation au 1er janvier 2019. Cet incident est arrivé à point nommé pour SNCF Réseau puisqu’il a permis d’avancer de 6 mois la fermeture prévue. La preuve en est donnée par la suite donnée à cet incident. Il suffit d’observer la configuration du site pour s’apercevoir que les eaux qui ont provoqué ces dégâts venaient en tout ou partie de la route. Les travaux de réparation auraient donc dû être financés, en tout ou partie, par le tiers responsable de la gestion des eaux en ce point. Or la SNCF ne semble pas avoir amorcé la démarche de réparation qu’impose la gestion en « père de famille » du patrimoine.
Après avoir énoncé les résultats de l’étude socioéconomique qui a mis en évidence le potentiel de la ligne, vous reprenez le chiffre de 45 M€, « au bas mot », annoncé par SNCF Réseau. Ce chiffre nous semble largement surévalué. SNCF doit préciser les hypothèses de ce chiffrage, on comprend bien que le coût du kilomètre de ligne à grande vitesse n’est pas le même que celui d’une ligne limitée à 100 km/h destinée à faire circuler des autorails. Quelle vitesse, quelle charge à l’essieu, quel trafic ont été pris en compte ? Ce chiffrage a tout d’une prophétie auto-réalisatrice puisque la ligne non entretenue, avec un drainage qui va devenir insuffisant, va se dégrader à grande vitesse et le délai sans cesse reporté des travaux de réhabilitation ne font qu’alourdir la note qui pourrait à terme converger vers le chiffre annoncé par SNCF Réseau.
Vous reprenez l’exemple allemand qui montre qu’une politique volontariste peut relancer le transport ferroviaire régional, exploité par des groupes privés ou par l’opérateur historique. Si nous ne sommes pas certains que la privatisation soit la panacée permettant une relance du transport ferroviaire, l’exploitation ferroviaire ne peut se faire que sur un réseau ferroviaire de qualité. Doit-on laisser les petites lignes se dégrader de façon irréversible ? A qui appartient la décision ? Le syndicat CGT des cheminots de Morlaix a rencontré l’ensemble des décideurs politiques de la région. Tous se disent favorables à l’ouverture de la ligne, à l’exception notable de notre députée qui n’a jamais répondu à nos demandes d’entretien. La CGT a proposé des solutions innovantes pour la réhabilitation, la relance et le développement de la ligne. Elle reste à la disposition des élus pour apporter son expertise afin d’éclairer les choix dans la prise de décision.
Le chemin de fer a montré sa résilience et toute son utilité lors des dramatiques inondations de la vallée de la Roya. Le temps qui passe détruit de façon irréversible les lignes non exploitées et non entretenues. Pour ne pas brader le patrimoine, il est temps d’engager les travaux sur la ligne Morlaix Roscoff.
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