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7 novembre 2023 2 07 /11 /novembre /2023 06:27
Francette Lazard nous a quittés - Elle suivait la fédération du Finistère pour la direction du PCF -L'hommage du Parti communiste
Francette Lazard nous a quittés

C’est une perte majeure pour le parti communiste tant Francette Lazard n’aura cessé d’apporter son énergie, son intelligence et sa longue expérience pour que vive et grandisse une perspective communiste en France et dans le monde. Elle l’aura fait continûment, avec discrétion souvent mais une inébranlable détermination.

Issue d’une lignée de la grande bourgeoisie, elle avait tôt plongé dans le combat communiste. À 15 ans, elle rejoint le PCF et l’Union des jeunes filles de France côtoyant chez elle Benoît Frachon, secrétaire général de la CGT que la guerre froide contraignit un temps à la clandestinité et accueilli dans ce cadre par la famille Lazard. Agrégée d’histoire, elle veut tout comprendre pour tout changer, dévore Le Capital, rejoint une section économique du PCF en pleine ébullition théorique, découvre Paul Boccara avec lequel une amitié durable se nouera vite. Appelée à la tête de la section du 6e arrondissement de Paris, peuplée de nombreux ouvriers mais aussi d’étudiants et d’intellectuels, elle est de plain-pied dans les combats du temps. Bientôt chargée de responsabilités dans l’univers de la presse communiste, elle met sa plume et sa vivacité d’esprit au service d’Économie et politique, France nouvelle, L’Humanité.

En 1979, elle entre au Bureau politique avec la mission de réorganiser le pôle d’analyse et d’élaboration théorique communiste. Elle préside ainsi à la création de l’institut de recherches marxistes et s’affirme, en ces temps de grandes difficultés pour le communisme, comme une dirigeante de premier plan, alliant une boussole fermement fixée sur l’ambition communiste et un sens de la mobilité, de l’ouverture. C’est elle qui, avec Georges Marchais, initie ce mouvement pionnier pour un parti politique national : l’ouverture des archives du PCF. Ce sera aussi l’annulation solennelle des exclusions brutales opérées en des temps révolus.

Au mitan des années 1990, elle fut de celles qui accompagnèrent la transformation de l’IRM en Espaces Marx avant de quitter ses responsabilités nationales. Depuis lors, elle demeurait toujours disponible pour un conseil, une conférence, un échange, les yeux grands ouverts sur notre monde avec la volonté intacte de le voir changer pour de bon.

Au nom des communistes, je salue sa mémoire avec une vive peine. J’adresse mes sincères condoléances à sa famille, à ses proches, aux nombreux camarades qui ont eu la chance de la connaître et de partager leur engagement avec elle.

Fabien Roussel,
Secrétaire national du PCF

Francette Lazard dont je viens d’apprendre le décès avait avec la Bretagne et le Finistère en particulier des liens étroits.

Par sa maison de famille surplombant la mer à Morgat où elle aimait séjourner quand ses responsabilités au PCF le lui permettaient, et où j’ai eu le plaisir de la rencontrer plusieurs fois.

C’est dans cette villa que Benoît Frachon, secrétaire général de la CGT, trouva refuge de mars à novembre 1953, il était poursuivi par le gouvernement de l’époque en raison de son engagement auprès des salariés de la Fonction Publique d’État en grève pour défendre leur statut acquis en octobre 1946 grâce au ministre communiste, Maurice Thorez.

Par aussi sa présence active auprès des communistes de toute notre région dans les années 80-90.

Elle était chargée, comme membre du Bureau Politique du PCF, d’apporter son concours aux fédérations communistes bretonnes, puis parallèlement à celle du Finistère-nord jusqu’à sa réunification, en mai 1986, avec celle du Sud du département. Secrétaire régional et fédéral, j’ai eu le bonheur de militer à ses côtés pendant toutes ces années. C’était une dirigeante à l’écoute des autres, attentive, bienveillante, n’imposant jamais mais argumentant toujours avec patience et passion. C’était une intellectuelle intimidante malgré sa modestie et sa présence sur le terrain auprès des militants, toujours disponible malgré ses multiples activités pour répondre aux sollicitations que nous ne manquions pas de lui adresser.

Dans cette période politique complexe, elle plaçait en toutes circonstances le débat d’idées sur les questions de fond.

Les communistes bretons lui doivent beaucoup et garderont longtemps le souvenir de cette grande dame qui fut une dirigeante nationale de leur parti.

Piero Rainero, ancien secrétaire départemental du PCF dans le Finistère, membre du CN et conseiller régional, adjoint au maire à Quimper.

Le 6 novembre 2023.

 

Francette Lazard est morte.
Petite-fille de Max Lazard, le fondateur de la banque Lazard, Francette Lazard, née en 1937, est issue d'une famille de la grande bourgeoisie: son grand père Max Lazard est le fondateur de la banque Lazard.
En 1940, et dès l'occupation de la zone libre par la Wehrmacht, son père rejoint la France combattante en Afrique du Nord. Réfugiée dans un premier temps à Carpentras (Vaucluse), la famille fuit les persécutions contre les juifs. Francette Lazard et sa grande sœur Claudine sont cachées au village cévenol du Chambon-sur-Lignon, devenu Juste parmi les nations. Quelques années après la Libération, les deux parents adhèrent au Parti communiste français (PCF). Elle-même milite à l'Union des jeunes filles de France (UJFF) et au PCF dès 1952.
Professeure agrégée d'histoire et géographie en 1960, Francette Lazard enseigne à Orléans, puis au Lycée Fénelon à Paris. Fortement impliquée dans l'activité de la Section économique de son parti, elle est élue au Comité central en 1969. Elle apporte sa contribution à la revue Économie & Politique dont elle devient rédactrice en chef adjointe en 1966.
Elle participe à la direction de l'hebdomadaire France nouvelle (1970-1976) avant d'être nommée rédactrice en chef adjointe de L'Humanité (1976-1979). Élue membre du bureau politique de 1979 à 1996, elle est chargée de créer l'Institut de recherches marxistes, dont elle est en 1979 la première directrice, puis anime le lancement d'Espaces Marx en 1995.
Une grande figure du PCF disparaît.
 
Catherine Vieu-Charier
 
 
Triste de cette nouvelle, la disparition de Francette Lazard. Je me souviens il y a une dizaine d’années d’avoir accompagné Francette et René Piquet autre grand dirigeant du PCF lors de la sortie de leur livre d’échanges : Les vérités du matin comme ils avaient choisi, non sans humour, de l’intituler était un regard croisé, un dialogue revenant sur leur parcours et leur engagement communiste respectif, échangeant sur les constats et enseignements du passé, ses échecs aussi comme sur la nécessité de poursuivre avec vigueur le combat pour l’émancipation. Ils se projetaient ainsi ensemble vers l’énergie d’un avenir qu’il nous revient de réenchanter. Ils n’étaient pas toujours d’accord, loin de là mais leurs débats étaient fraternels et si joyeux, un hymne à la vie et à l’engagement
 
Laurence Patrice
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3 septembre 2023 7 03 /09 /septembre /2023 10:46
Tredudon-le-Moine: 1er village résistant de France (Article Ouest-France, 1er septembre 2023)

Merci à Ouest-France qui le 1er septembre 2023 nous rappelle les actions héroïques des habitants de ce village magnifique des Mont d'Arrée, Tredudon-le-Moine, en Berrien, non loin de La Feuillée, village de la montagne rouge, premier village résistant de France.

Dès le 16 juin 1940, ces villageois solidaires organisent la résistance avec l'organisation clandestine (interdite) du parti communiste français.

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30 août 2023 3 30 /08 /août /2023 06:46
Le 18 septembre 2023, Brest rend hommage aux 19 resistants FTP, communistes et cégétistes, fusillés au Mont Valérien il y a 80 ans, le 17 septembre 1943
Le 18 septembre 2023, Brest rend hommage aux 19 resistants FTP, communistes et cégétistes, fusillés au Mont Valérien il y a 80 ans, le 17 septembre 1943
Le 18 septembre 2023, Brest rend hommage aux 19 resistants FTP, communistes et cégétistes, fusillés au Mont Valérien il y a 80 ans, le 17 septembre 1943

Lundi 18 septembre 2023

Cérémonies d'hommage organisées par la ville de Brest, l'ANACR, l'ARAC, le comité du souvenir.

Pour nos camarades tombés au Mont Valérien il y a 80 ans:

Jardin des 19 fusillés - Rue Georges Mélou, à 11h30

et Rue Coat ar Gueven, devant la plaque en hommage aux FTPF, 14h30

Plus de mille résistants tombèrent dans la clairière du mont Valérien, parmi eux de très nombreux résistants communistes.

Ces 19 héros, ces 19 camarades communistes brestois et finistériens fusillés au Mont Valérien par l'armée allemande le 17 septembre 1943, étaient:

Albert Abalain

Lucien Argouarc'h

André Berger

Louis Departout

Yves Giloux

Eugène Lafleur

Louis Le Bail

Paul Le Gent

Louis Leguen

Paul Monot

Henri Moreau

Jean-Louis Primas

Jean Quintric

Albert Rannou

Albert Rolland

Etienne Rolland

Joseph Ropars

Jean Teuroc

Charles Vuillemin

Il faut relire les biographies et les dernières lettres de condamnés à mort de ces fusillés, résistants exécutés par l'armée allemande d'occupation le 17 septembre 1943, il y a 80 ans, des militants communistes finistériens (ou originaires de Lanester pour Louis Le Bail et Jean-Louis Primas, mais actifs dans le Finistère au moment de leur arrestation) qui furent ne l'oublions pas, traqués, arrêtés, et interrogés et torturés par la police française de la collaboration:

Résistance finistérienne - l'inauguration du monument aux 19 fusillés - résistants communistes brestois - du Mont Valérien (17 septembre 1943) à Brest au jardin du Guelmeur en présence de François Tournevache, du maire de Brest, et de Marie Salou

Résistance communiste finistérienne - la dernière lettre de Joseph Ropars, fusillé au Mont Valérien le 17 septembre 1943 avec 18 autres camarades finistériens

Albert Rannou: Lettres de prison d'un résistant communiste brestois né à Guimiliau fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien

Dernière lettre de Paul Monot, résistant brestois fusillé au Mont-Valérien le 17 septembre 1943 avec Albert Rannou et 17 autres résistants brestois dont André Berger et Henri Moreau

Dernière lettre à sa femme de Jules Lesven, dirigeant de la résistance communiste brestoise, ouvrier et syndicaliste à l'Arsenal, fusillé le 1er juin 1943,

Résistance et répression des communistes brestois de 1939 à 1943 (à partir des souvenirs et des enquêtes d'Eugène Kerbaul, résistant communiste)

Résistance: les derniers écrits d'un guimilien, Albert Rannou, dévoilés par Jacques Guivarc'h, de Pleyber-Christ (Le Télégramme, 3 mai 2017) - des lettres bouleversantes et une histoire de la résistance communiste de Brest à connaître à lire sur Le Chiffon Rouge

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 13/ Albert Abalain (1915-1943)

Lettre à ses parents de la prison de Rennes du résistant communiste brestois Albert Abalain, fusillé au Mont-Valérien le 17 septembre 1943 (fonds d'archives ANACR 29)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 32/ Jean-Louis Primas (1911-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 105/ Charles Vuillemin (1918-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 22/ André Berger (1922-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 36/ Henri Moreau (1908-1943)

Louis Le Bail, de Lanester à Brest, ce résistant communiste a été fusillé au Mont-Valérien à 21 ans avec 18 autres camarades le 17 septembre 1943 (Maitron des fusillés)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 104/ Louis Le Guen (1907-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 106/ Louis Departout (1916-1943)

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21 août 2023 1 21 /08 /août /2023 06:09
Il y a 51 ans, la fête de l'Humanité 1972: Photo de notre camarade de Morlaix Jean-Yvon Ollivier sur le stand du Mouvement de la Jeunesse Communiste Nord Finistère, avec Angela Davis à l'honneur (c'était pendant son emprisonnement de 22 mois et les communistes exigeaient la libération de la militante communiste et féministe américaine).  Cette année 2023, au moins 13 membres de la JC du Finistère monteront à la fête de l'Humanité.  En 1972, la fête de l'Humanité mettait à l'honneur Paul Eluard, pour le 20e anniversaire de sa mort, le Ballet "Roméo et Juliette" de Maurice Béjart, un concert mythique des Who, transformant la fête de l'Humanité en petit Woodstock

Il y a 51 ans, la fête de l'Humanité 1972: Photo de notre camarade de Morlaix Jean-Yvon Ollivier sur le stand du Mouvement de la Jeunesse Communiste Nord Finistère, avec Angela Davis à l'honneur (c'était pendant son emprisonnement de 22 mois et les communistes exigeaient la libération de la militante communiste et féministe américaine). Cette année 2023, au moins 13 membres de la JC du Finistère monteront à la fête de l'Humanité. En 1972, la fête de l'Humanité mettait à l'honneur Paul Eluard, pour le 20e anniversaire de sa mort, le Ballet "Roméo et Juliette" de Maurice Béjart, un concert mythique des Who, transformant la fête de l'Humanité en petit Woodstock

"La Bretagne lutte pour une terre de bonheur dans une France démocratique" - le slogan (correspondant à un projet étoffé et cohérent des communistes bretons pour leur région et son développement humain) en exergue de l'auberge bretonne de la section de Morlaix (PCF et MJCF) pour la fête de l'Humanité 1974.  Giscard a remporté les élections présidentielles mais le parti communiste, en implantation militante et locale, est plus fort que jamais depuis la Libération, et peut nourrir des espoirs de lendemain qui chantent, d'autant que le marxisme et les idées de révolution sociale et économique et d'égalité sont très présentes dans la société, en Bretagne comme ailleurs.

"La Bretagne lutte pour une terre de bonheur dans une France démocratique" - le slogan (correspondant à un projet étoffé et cohérent des communistes bretons pour leur région et son développement humain) en exergue de l'auberge bretonne de la section de Morlaix (PCF et MJCF) pour la fête de l'Humanité 1974. Giscard a remporté les élections présidentielles mais le parti communiste, en implantation militante et locale, est plus fort que jamais depuis la Libération, et peut nourrir des espoirs de lendemain qui chantent, d'autant que le marxisme et les idées de révolution sociale et économique et d'égalité sont très présentes dans la société, en Bretagne comme ailleurs.

La crêperie bretonne du mouvement de la Jeunesse communiste, 8 et 9 septembre 1973. On était 3 jours avant le coup d'Etat de Pinochet au Chili. Angela Davis, libérée, était présente à la fête de l'Humanité, la veuve de Picasso, Jacqueline, également. Le groupe de percussion de Chuck Berry avait donné un concert mythique sur la grande scène: https://www.ina.fr/.../video/caf97034320/fete-de-l-humanite - Photo de notre camarade de Morlaix Jean-Yvon Ollivier

La crêperie bretonne du mouvement de la Jeunesse communiste, 8 et 9 septembre 1973. On était 3 jours avant le coup d'Etat de Pinochet au Chili. Angela Davis, libérée, était présente à la fête de l'Humanité, la veuve de Picasso, Jacqueline, également. Le groupe de percussion de Chuck Berry avait donné un concert mythique sur la grande scène: https://www.ina.fr/.../video/caf97034320/fete-de-l-humanite - Photo de notre camarade de Morlaix Jean-Yvon Ollivier

Photo souvenir - L'Auberge bretonne à la fête de l'Humanité dans les années 70. Archives de Jean-Luc Le Calvez

Photo souvenir - L'Auberge bretonne à la fête de l'Humanité dans les années 70. Archives de Jean-Luc Le Calvez

Bretagne Nouvelle... 11 août 1968, photo du stand de la federation PCF Finistère de la fête de l'humanité de Vincennes... On invite les sections a s'emparer de l'exemple des initiatives de la section de Saint-Pol-de-Leon qui confectionne des poupées, des cartes postales, décore des coquillages vendus à la fête de l'humanité.

Bretagne Nouvelle... 11 août 1968, photo du stand de la federation PCF Finistère de la fête de l'humanité de Vincennes... On invite les sections a s'emparer de l'exemple des initiatives de la section de Saint-Pol-de-Leon qui confectionne des poupées, des cartes postales, décore des coquillages vendus à la fête de l'humanité.

La photo du stand de la JC Finistère de 1961, réutilisée par le journal communiste Bretagne Nouvelle le 11 août 1968.

La photo du stand de la JC Finistère de 1961, réutilisée par le journal communiste Bretagne Nouvelle le 11 août 1968.

Les JC du Finistère a la fête de l'Huma. Photo de la fête de l'humanité 1965 sur le stand du Finistère des jeunesses communistes avec une centaine de camarades de la JC. Préparation de la fête de l'humanité 1966 les 10 et 11 septembre sur Vincennes avec Gilbert Bécaud, Johnny Halliday, Mireille Mathieu, Hugues Auffray. Humanite-Dimanche, 7 août 1966. Supplément Notre Finistère.

Les JC du Finistère a la fête de l'Huma. Photo de la fête de l'humanité 1965 sur le stand du Finistère des jeunesses communistes avec une centaine de camarades de la JC. Préparation de la fête de l'humanité 1966 les 10 et 11 septembre sur Vincennes avec Gilbert Bécaud, Johnny Halliday, Mireille Mathieu, Hugues Auffray. Humanite-Dimanche, 7 août 1966. Supplément Notre Finistère.

D'ici les semaines qui nous séparent de la fête de l'Humanité, nous vous proposons de partagez vos photos souvenirs des stands du Finistère (sections - fédérations - Jeunesses communistes) à la fête de L'Humanité, des années 50 aux années 90, avec les récits et anecdotes qu'elles évoquent.

dupont.ismael@yahoo.fr / federation@29.pcf.fr 

Publications à venir dans "Le Chiffon Rouge" et "Rouge Finistère" et sur la page Facebook Stand du Finistère - Fête de l'Humanité

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17 août 2023 4 17 /08 /août /2023 07:58
1966 - Quand les communistes s'opposaient à l'installation de la base militaire atomique de l'île Longue
1966 - Quand les communistes s'opposaient à l'installation de la base militaire atomique de l'île Longue
1966 - Quand les communistes s'opposaient à l'installation de la base militaire atomique de l'île Longue

Tout au long de l'année 1966, engagée pour la Paix et le désarmement, contre le Pouvoir personnel, et pour une démocratie véritable, notre fédération du Parti communiste s'opposait à l'implantation de la base de sous-marins atomiques de l'île Longue et organisait une mobilisation contre l'installation de la base, soutenant la lutte des habitants contre leur expropriation par le pouvoir gaulliste, dénonçant les chantages à l'indemnisation et la diversité dans ces indemnisations.

En témoignent ces articles du supplément à l'Humanité Dimanche, "Notre Finistère", sur plusieurs éditions de 1966, échos de la lutte menée par les communistes contre l'installation de la base sous-marine nucléaire de l'île Longue. On dénonce au passage les essais nucléaires au Sahara algérien. 

Le Parti dénonce le caractère ruineux de la constitution d'une force de frappe nucléaire française qui alimente la surenchère dans la course à l'armement atomique. Il met en rapport les dépenses d'armement pour la constitution du force nucléaire et l'usage que l'on pourrait faire de cet argent pour améliorer les conditions de vie (écoles, logement, santé), y compris sur la presqu'île de Crozon, il y aurait beaucoup affaire pour améliorer l'habitat rural (70% des habitations à la campagne ont besoin d'être refaites ou profondément restaurées), l'aide à la construction des bateaux de pêche, la mise sur pied d'infrastructure de pêche industrielle, la constitution d'une voie de chemin de fer moins étroite et lente pour desservir la presqu'île de Crozon, l'aménagement de la presqu'île pour un meilleur accueil des touristes.  Sur les conséquences économiques de l'installation de la base militaire, on mettait en avant l'impact sur la pêche, les coquilleurs: 50 bateaux au Fret et au Quelern qui employaient chacun à l'époque 5 ou 6 pêcheurs.

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16 août 2023 3 16 /08 /août /2023 16:49
Les JC du Finistère a la fête de l'Huma. Photo de la fête de l'humanité 1965 sur le stand du Finistère des jeunesses communistes avec une centaine de camarades de la JC. Préparation de la fête de l'humanité 1966 les 10 et 11 septembre sur Vincennes avec Gilbert Bécaud, Johnny Halliday, Mireille Mathieu, Hugues Auffray. Humanite-Dimanche, 7 août 1966. Supplément Notre Finistère.

Les JC du Finistère a la fête de l'Huma. Photo de la fête de l'humanité 1965 sur le stand du Finistère des jeunesses communistes avec une centaine de camarades de la JC. Préparation de la fête de l'humanité 1966 les 10 et 11 septembre sur Vincennes avec Gilbert Bécaud, Johnny Halliday, Mireille Mathieu, Hugues Auffray. Humanite-Dimanche, 7 août 1966. Supplément Notre Finistère.

L'Humanite-Dimanche, 13 septembre 1964, premier bilan de la fête de l'Humanite pour le stand des Jeunesses communistes du Finistère tenus par "50 jeunes, plein de dynamisme, ne rechignent pas à la besogne malgré la fatigue du voyage". 14 nouveaux adhérents au PCF parmi ces jeunes communistes, dans la promotion Maurice Thorez, dont beaucoup de filles...

L'Humanite-Dimanche, 13 septembre 1964, premier bilan de la fête de l'Humanite pour le stand des Jeunesses communistes du Finistère tenus par "50 jeunes, plein de dynamisme, ne rechignent pas à la besogne malgré la fatigue du voyage". 14 nouveaux adhérents au PCF parmi ces jeunes communistes, dans la promotion Maurice Thorez, dont beaucoup de filles...

Archives du PCF Finistère - fête de l'Humanite 1966. La fédération du Finistère avait 6 stands a Vincennes: Le stand de la fédération tenu par les sections de Concarneau et Saint-Pol-de-Leon, la section de Brest-centre, de Brest-Arsenal, de Kerhuon, de l'Union des Jeunesses Communistes, et de l'union des femmes françaises. Supplément de L'Humanite-Dimanche - Notre Finistère - 18 septembre 1966

Archives du PCF Finistère - fête de l'Humanite 1966. La fédération du Finistère avait 6 stands a Vincennes: Le stand de la fédération tenu par les sections de Concarneau et Saint-Pol-de-Leon, la section de Brest-centre, de Brest-Arsenal, de Kerhuon, de l'Union des Jeunesses Communistes, et de l'union des femmes françaises. Supplément de L'Humanite-Dimanche - Notre Finistère - 18 septembre 1966

Bretagne nouvelle - journal des fédérations communistes de Bretagne - 11 août 1968: Bretagne Nouvelle... 11 août 1968, photo du stand de la federation PCF Finistère de la fête de l'humanité de Vincennes... On invite les sections a s'emparer de l'exemple des initiatives de la section de Saint-Pol-de-Leon qui confectionne des poupées, des cartes postales, décore des coquillages vendus à la fête de l'humanité.

Bretagne nouvelle - journal des fédérations communistes de Bretagne - 11 août 1968: Bretagne Nouvelle... 11 août 1968, photo du stand de la federation PCF Finistère de la fête de l'humanité de Vincennes... On invite les sections a s'emparer de l'exemple des initiatives de la section de Saint-Pol-de-Leon qui confectionne des poupées, des cartes postales, décore des coquillages vendus à la fête de l'humanité.

En parcourant le magazine "Notre Finistère", supplément à l'Humanité-Dimanche paraissant toutes les semaines, sur les années 1960 (recensement principalement sur les années 1964, 1966 et 1967), on réalise combien la vie de la fédération du Parti communiste français du Finistère, comme certainement partout dans les autres départements français, était riche sur ces années-là en évènements festifs communistes, témoignant de l'implantation locale et populaire exceptionnelle du Parti communiste et d'un apport militant tout aussi exceptionnel, avec un volontarisme, une politique financière ambitieuse, et une volonté d'inscrire la présence communiste dans la vie quotidienne des militants et sympathisants. 

A cette époque, le secrétaire départemental était Louis Le Roux et la fédération était située au 87 rue de Glasgow à Brest. Plus d'une vingtaine de fêtes communistes étaient organisés tout au long de l'année, et les finistériens avaient 6 stands à la fête de l'Humanité de région parisienne. Aux cantonales de 1967, les communistes pèsent environ 20% des voix exprimées dans le Finistère (progression de 5,77% depuis 1961), loin devant les socialistes sous leurs différentes affiliations et les radicaux, même si la droite reste majoritaire dans le département (le PCF est le premier parti en nombre de voix, dépassant le Centre Démocrate-MRP). Près d'un électeur sur cinq accorde sa confiance au Parti communiste dans le Finistère en mars 1967.

En 1967, la fédération vise 500 nouvelles adhésions dans l'année (L'Humanité Dimanche du 2 avril 1967, supplément "Notre Finistère": le Parti revendique rien qu'en avril 265 adhésions nouvelles, et 190 nouveaux adhérents dès le 31 janvier 1967, avec la création notamment de 6 nouvelles cellules). Nul doute que les fêtes sont un bon moyen de doper les adhésions et de renforcer le parti et son ancrage populaire.

Il y eut en 1966 le gros coup de la relance de la fête de la Bretagne à Concarneau.

C'était la fête fédérale du Parti communiste, largement ouverte à la population. La première édition de la fête de la Bretagne a été inaugurée par Marcel Cachin en 1937, au Petit château à Concarneau.

En 1964, cette fête avait lieu à Quimper la grande fête champêtre de "La Bretagne" au bois du Seminaire les 4 et 5 juillet, avec la vedette Colette Déréal, les acrobates Alio et Alia. La section du PCF Concarneau tenait son restaurant cette année-là sous les Halles de Quimper. Des milliers de vignettes étaient placées. C'était Roger Garaudy qui faisait le discours. 3000 personnes y ont participé au bois du Séminaire (L'Humanité-Dimanche, Notre Finistère, 12 juillet 1964), et 6000 vignettes avaient été placées dans tout le département du Finistère. 13 adhésions y ont été réalisés en 1964, s'ajoutant aux 466 adhésions depuis le 1er janvier 1964 (dont 300 nouveaux adhérents de moins de 30 ans).

A la fête de la Bretagne de Concarneau, de 1966, on pouvait y gagner un mouton mis à la loterie par les camarades de Châteaulin, boire du chouchen chez nos amis de Rosporden, tenter "le petit train de la chance" chez les camarades de Morlaix. 300 repas étaient servis par les camarades de Quimper. Le mouvement de la paix présentait une exposition "Paix au Vietnam". 200 000 francs de vente ont été réalisés en août 1937 sur les livres et les disques. Pour le meeting de Jacques Denis, membre du Comité national, le propos était centré sur l'agression américaine au Vietnam, et la condamnation de la guerre israélienne au Moyen-Orient. 14 adhésions étaient réalisées à la fête de 1967. Une voiture Simca 1000 Luxe était à gagner à la souscription départementale du Parti communiste. Le programme artistique de la fête de la Bretagne le 6 août 1967, c'était: des sketchs bretons avec A. Trevidic et M. Youinou, les acrobaties aériennes des Gamby's, le numero comique de Los Juanito, et les 4 barbus. Des départs en car avaient lieu pour la fête de la Bretagne à Concarneau depuis Châteaulin, Morlaix, Quimper, Le Relecq-Kerhuon, la Forêt-Fouesnant, Brest, Douarnenez, Loctudy, Pont L'Abbé. 

En 1966, c'était André Stil qui faisait le discours de la fête de la Bretagne à Concarneau, et Jean-Claude Annoux, vedette de la chanson et du disque, qui assurait le concert, en plus des danses bretonnes des Danseurs de l'Arguenon. Le spectacle avait lieu en ville close le dimanche. Tandis que le samedi il y avait, toujours dans la ville close, des luttes bretonnes et des spectacles de danse de haute-Bretagne, tout cela organisé par le PCF dans la ville close illuminée.  Des promenades en mer étaient proposées.

Rien qu'à Brest, les billets de car pour la fête de la Bretagne étaient vendus dans 12 bars-tabacs ou restaurants différents

La fête du PCF de Douarnenez et de son journal "Le douarneniste" avait lieu en mai, le 8 mai pour l'année 1966 au stade Lesteven, sous le patronage de "Ricard". Les cellules étaient au travail: Ploaré annonçait 6 stands, Tréboul comptait en avoir autant, et les jeunesses communistes annonçaient leur participation.  En 1967, la fête du PCF Douarnenez a lieu le 1er mai.

Le deuxième week-end de mai, c'était la fête de section du PCF Concarneau, dans le cadre traditionnel du "Petit château" au bord de la ville close. En 1967, on y invitait l'accordéoniste champion de France Robert Restout, Jeanine Pascal, vedette de la chanson, animatrice de l'ORTF, Lydie Gislais, équilibriste et jongleuse, l'illusionniste du Palais Berlitz à Paris, le Professeur Jan's, et enfin les clowns burlesques Pédro et Gusti.

En juin, il y avait la fête du "Travailleur Relecquois": en 1966, c'est déjà la 4ème édition de la kermesse le dimanche 19 juin. Plusieurs centaines de personnes y participent. Claude Stephan y représente la fédération. Le Maire du Relecq-Kerhuon et plusieurs conseillers municipaux sont de la partie.

A Quimper, les camarades communistes participaient à la fête des Gueux de la CGT dans le quartier de Kerogan (le 19 juin en 1966)

A Brest, les Samedi 2 et Dimanche 3 juillet 1966 a lieu la Fête de l'Huma-Dimanche organisée par les sections de Brest du Parti communiste sur le terrain du P.L Guerin à Kerigonan. Le Samedi 2 juillet a lieu un bal populaire et le dimanche 3 juillet, le matin, un concours de pétanque, de coinchée, et de jeux pour enfants, tandis que l'après-midi c'est le cabaret et l'allocution de François Echardour, membre du bureau fédéral du PCF Finistère. En 1967, la fête des sections du Parti communiste de Brest a lieu à Sainte-Anne-du-Portzic le dimanche 9 juillet. Elle est présentée comme une "grande fête champêtre". Au programme, les célèbres clowns Jo et Pastis, une exposition sur les personnages de Vaillant, l'allocution de Louis Le Roux, secrétaire fédéral.  

En juillet, c'était le pique-nique de la jeunesse de l'Union des Jeunes Filles de France sur la côte d'Argenton-Porspoder. Yvonne Lagadec prenait les inscriptions pour le 12 juillet 1964. Un car partait de différents quartiers brestois.

A Guimaëc, c'est la fête des Jeunes agriculteurs sympathisants communistes (U.J.A.F) qui avaient lieu l'été.

Le 16 juillet 1967, ce sont les communistes de Kernevel qui organisent un tournoi de boules.

Le 23 juillet 1967, des fêtes du Parti communiste ont lieu à Tregunc (à Poul Dohan), avec Louis Le Roux, à Tregourez (terrain des sports), avec Roger Priol, à Berrien, avec Alphonse Penven.

Une fête plus importante encore a lieu le 23 juillet 1967 à Bénodet, la fête du Letty, la 11ème fête consécutive du Parti communiste, dans un cadre magnifique: au programme, jeux nautiques, mat d'eau, lâchers de canards, concours de tirs à la corde et boul ten, stands divers, frites, buvette, etc.

En 1964, la Fête de la Terre avait lie à Berrien, organisée par la section PCF en présence d'Alphonse Penven avec le spectacle de variétés, le fantaisiste Roberto, Gérardy, acrobate équilibriste des scènes parisiennes, Serge Tati, Champion de France d'harmonica, Jeanine Pascal, chanteuse réaliste, suivie d'une grande soirée bretonne, avec biniou, accordéon de Tromeus, et gavotte.

Le 26 juillet 1964, c'était la section de la forêt-Fouesnant qui organisait le dimanche un concours de boul-ten à la cale puis proposait des balades en mer dans la vedette "Sylvie Didier" qui fait visiter criques et plages.

Au mois d'août, les sections du Parti communiste organisaient au moins 10 fêtes dans le Finistère en comptant la Fête de la Bretagne de Concarneau.

En 1964: Le 2 août 1964, il y avait une fête de la Terre à Leuhan (700 personnes y participent). Et le même jour, également, une fête du PCF à la plage de Trescao en Trévignon, Tregunc, avec kermesse. Le 2 août 1964 toujours, la section de Pont-L'Abbé organise sa fête au Bois Saint-Laurent à Pont L'Abbé avec Françoise Quai, chanteuse réaliste, Les Drack's, acrobates burlesques, Serge Tatty, harmoniciste, Les Smoll Job's, trio comique, Ciprien, le clochard malchanceux, suivi d'un bal champêtre avec les "Santor", l'humoriste Gaston Grey, et d'une allocution de Gabriel Paul, ancien député du Finistère, membre du bureau fédéral. 700 personnes participèrent à la fête de Pont L'Abbé du PCF en 1964.

Le 9 août 1964, il y avait des fêtes du PCF à Lesconil, à Scrignac (avec concours de twist et une voiture R 8 à gagner à la souscription fédérale) à Doelan (organisée par la section de Quimperlé), et à Santec, sur la plage du Dossen, à l'initiative de la section de Saint-Pol de Léon. Le 15 août, les fêtes du PCF était au Guilvinec (château de Kergos, ou de Ker Goz, avec clowns, acrobates, chanteuse, harmoniste, grand bal populaire avec "Les Santors"), le dimanche 16 août à Lesconil, à Benodet, à Huelgoat, et le 23 août à Guimaëc (fête de la terre en présence d'Alphonse Penven, conseiller général et maire de Huelgoat et à Audierne. 

Parallèlement, les jeunes communistes organisent les loisirs nautiques de la jeunesse populaire, le droit aux vacances et aux loisirs pour tous, au centre nautique L.V.J d'Audierne (175 stagiaires en 1964, soit 2500 journées d'hébergement en tout), le camping se faisant à Esquibien.

En 1966 et 1967:

- à Carhaix: fête de section Route de Plounévezel (au Petit-Carhaix, sur les bords de l'Hières). Voici la couverture de cette fête dans "Notre Finistère" (supplément à l'Humanité Dimanche) le 18 septembre 1966: "Il y avait une forte affluence à la fête populaire du 11 septembre, organisée par la section de Carhaix de notre parti, de la gaieté, et une franche camaraderie qui faisait penser à une grande fête de famille. Du casse-boîtes au tir à la carabine, du tiercé de cobayes aux canards aux anneaux, des loteries à la pêche à la ligne et au lapineaudrome, il y avait pour les petits et les grands de saines distractions. Une bonne équipe de plongeurs sur la rivière rattrapaient les canards à bout de souffle au grand amusement d'une galerie amassée sur la berge. Autour de la buvette les conversations allaient bon train et le Café-crêpes fit le délice des mamans et de leurs enfants. 

- à Scrignac au terrain de sports, fête de la Terre: Concours de danse bretonne et allocution d'Alphonse Penven, conseiller général communiste, et candidat aux législatives de 1966. La fête se termine tard dans la nuit par un fest noz où les amateurs de gavotte de tous les âges, et en nombre impressionnant, s'en donnent à cœur joie (L'Humanité Dimanche, Notre Finistère, 21 août 1966).

- à Lesconil, sur le port: Allocution de Marcel Paul, ancien ministre, ancien déporté, créateur d'EDF ) la libération. En 1966, c'est la 3e année consécutive que la fête du Travailleur de la Mer a lieu, réunissant des milliers de participants. Stand de dégustation de poissons et de moules, loterie de plantes vertes qui dévalisée en quelques heures, loterie Toto avec 1000 lots garnissant les étagères, pêche à la ligne, tir à la carabine, allocution de Jacques Denis du Comité Central, présenté par Julien Faou, secrétaire de section, évoquant les problèmes de la pêche artisanale menacée dans son existence comme ceux de la guerre du Vietnam. En 1966 toujours, Roger Le Hyaric, ancien responsable résistant FTPF en Bretagne, dédicaçait son œuvre "Les patriotes de Bretagne".  Les camarades proposent aussi des promenades en mer à bord de chalutiers appartenant à des pêcheurs communistes ou sympathisants. En 1967, "Notre Finistère", le supplément à L'Humanité Dimanche, parle d'un "Magnifique succès de la "fête du Travailleur de la Mer" de Lesconil: 100 000 francs de livres ont été vendus, 50 000 francs ont pu être collectés pour soutenir la lutte du peuple vietnamien. Jean Le Brun, maire du Guilvinec, et Marcel Paul, montèrent en tribune, tous deux anciens résistants et déportés survivants de Buchenwald, avec E. Faou, secrétaire de section.

- au Guilvinec, au vieux château de Ker Goz en présence du clown Jo: Allocution de Marcel Paul, ancien ministre, ancien déporté, créateur d'EDF ) la libération 

- à Crozon, plage de l'aber à Tal ar Groas, fête de la section PCF de Crozon avec une allocution de Gaby Paul, ancien député et dirigeant du PCF finistérien. Promenades en mer et stands variés.

-  la fête des cellules du canton de Plouigneau.  En 1966, la fête de la terre du canton de Plouigneau eut lieu à Plouigneau, le 21 août: "un millier de personnes se relayèrent devant les nombreux stands: buvette, loterie, casse-boîtes, pêche à la ligne, jeu de massacre, boules, le "lapinodrome et ces vendeurs de charmes", l'enfonce-clous, le café-crêpes "sans oublier le petit train des cheminots de Morlaix. "Malgré le beau temps favorable à la moisson, les cultivateurs étaient nombreux, et ils furent particulièrement intéressés par l'exposé que fit notre camarade Pierre Jaouen, représentant le journal "La Terre", sur les conséquences funestes de la politique gaulliste pour les populations rurales, en particulier, et sur les solutions que propose le parti" (L'Humanité Dimanche, Notre Finistère, 28 août 1966). En 1967, la fête de la terre du canton de Plouigneau eut lieu à Botsorhel.

- à Huelgoat, pour la Fête populaire du quartier de Kervao, organisée par la section PCF sous le patronage de "La Terre" (chants et danses bretonnes, stands, loterie, fête de nuit: gavotte, etc).

- à Scaër, pour la fête des sections de Scaër et Rosporden, à Toul ar c'hoat, en forêt de Coat Loch. Des centaines de personnes participent à la fête l'après-midi le 21 août 1966: tournoi de boules, tir à la carabine, tirs à la corde, loteries, spectacle du "fantaisiste" Gaston Grey, et son gag sur le paysan de Kerlouan. A la tribune Jeanne Furic, secrétaire de section de Scaër, Pierre Salaun, maire de Scaër, René Nicolas, maire de Kernevel, Michel Le Goff et Hyacinthe Le Doeuff, secrétaires des sections de Rosporden et Bannalec, Claude Stephan, du secrétariat fédéral, et Michel Mazéas, membre du bureau fédéral, qui prononça une allocution contre la guerre au Vietnam et pour une politique de Paix. 
 

Pour la fête de l'Humanité de Vincennes, en 1966, la fédération avait 6 stands en septembre: fête de l'Humanite 1966. Le stand de la fédération était tenu par les sections de Concarneau et Saint-Pol-de-Léon/Roscoff, il y avait aussi des stands spécifiques pour la section de Brest-centre, de Brest-Arsenal, celle du Relecq-Kerhuon, celle de l'Union des Jeunesses Communistes, et celle de l'union des femmes françaises (Supplément de L'Humanite-Dimanche - Notre Finistère - 18 septembre 1966). En 1966, 15 barriques de 200 litres de cidre avaient été écoulés à Paris par les camarades du Finistère. Dans les stands, on trouvait des crêpes, des huîtres, des porte-clefs aux couleurs de la Bretagne, des coquillages décorés à la main, des jolies poupées bretonnes. En 1964, le stand du Finistère (33 mètres de façade) était tenu par les camarades des sections de Brest, Roscoff, et Kerhuon. Il proposait du cidre, du lambic, du chouchen, et des poupées bretonnes à acheter en même temps que des beaux coquillages de bord de mer.

A la fête de l'humanité 1965, sur le stand du Finistère des jeunesses communistes, une centaine de camarades de la JC étaient présents. Un an plus tôt, à la fête de l'Humanité, 1964, ils étaient "50 jeunes, plein de dynamisme, ne rechignant pas à la besogne malgré la fatigue du voyage". Cette année-là, selon "Notre Finistère", il y avait eu parmi ces jeunes 14 nouveaux adhérents au PCF parmi ces jeunes communistes, dans la promotion Maurice Thorez, dont beaucoup de filles...

A la fête de l'humanité 1966, les 10 et 11 septembre sur Vincennes, avec Gilbert Bécaud, Johnny Halliday, Mireille Mathieu, Hugues Auffray, un car partait de Concarneau (avec passage à Quimper, Rosporden, Scaër, Bannalec, 60 francs aller-retour), un autre de Brest, et un autre spécifique aux Jeunesses communistes, depuis Brest. 

Au mois de septembre:

Les cellules communes de Brest (cellules Ropars, Peri, et des cheminots) organisent une fête au foyer laïque de Saint-Marc le weed-end des 19 et 20 septembre 1964 avec bal populaire, concours de chants présenté par le fantaisiste Georges Gaston Crey

le dimanche 25 septembre 1966, la fête du Parti communiste à Morlaix est prévue en extérieur à la Madeleine (ou bien sous les Halles en cas de mauvais temps) avec une souscription pour l'achat de la maison du parti à Morlaix (à l'époque il s'agit du rez-de-chaussée de l'immeuble situé 5 rue Haute à Morlaix, acquis en septembre 1966), et un meeting d'Alphonse Penven. Finalement le soleil est présent et 300 personnes participent à la fête champêtre sur le terrain de la Madeleine.

En 1966, c'était la 2ème fête du Viaduc. Au programme: radio-crochet, course en sac, match de balai-ball, jeux de palais, course humoristique de vélos pour enfants, stand littéraire de Andrée Moat qui présentait de la littérature marxiste et socialiste. Michel Derrien, secrétaire de section de Morlaix, fit le discours.

I.Dupont.

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18 juin 2023 7 18 /06 /juin /2023 06:34
Hommage aux fusillés de La Torche : un « moment important » selon le PCF du Pays bigouden

Le PCF du Pays bigouden rappelle l‘importance de l’hommage qui sera rendu, samedi 17 juin, aux fusillés de La Torche à Plomeur. Dans un communiqué, ses militants expliquent : « En représailles à une action de résistance les 15 et 23 juin 1944, 21 hommes membres des Francs-Tireurs et Partisans ont été fusillés à La Torche. Ils combattaient le nazisme, qui, à travers l‘invasion de l’Europe par le pouvoir allemand, tentait de s‘implanter en France. Aujourd’hui, cette idéologie, à travers le racisme et la xénophobie, qui s’exprime par des actes de violence contre la fraternité, couve comme un feu qui peut à tout moment renaître. Avec cette commémoration aux fusillés de La Torche, les militants communistes du Pays bigouden expriment le souhait que le souvenir de l‘histoire reste un marqueur de la lutte contre la banalisation de l‘exclusion et le poison du fascisme ».

Rendez-vous à 16 h 15 à la stèle de La Torche et à 17 h au cimetière de Lesconil.

Le Télégramme 14 juin 2023

Hommage aux fusillés de La Torche : un « moment important » selon le PCF du Pays bigouden
Hommage aux fusillés de La Torche : un « moment important » selon le PCF du Pays bigouden
Hommage aux fusillés de La Torche : un « moment important » selon le PCF du Pays bigouden
Hommage aux fusillés de La Torche : un « moment important » selon le PCF du Pays bigouden
Hommage aux fusillés de La Torche : un « moment important » selon le PCF du Pays bigouden

Juin 1944 - Les fusillés de Lesconil, de la Torche et de Poulguen

15 résistants de Lesconil ont été fusillés a La Torche en Juin 1944

35 résistants ont été massacrés à Poulguen.

Beaucoup de noms de rues des communes du Pays Bigouden évoquent ces martyrs.

"Notre Finistère", supplément à l'Humanité Dimanche, revenait dans ses éditions du 21 et 28 juin 1964 sur la cérémonie à la mémoire des fusillés de la Torche et de Lesconil les 9, 10, 15, 23 juin 1944 pour la commémoration des 20 ans du martyre de ces résistants. 

Au cimetière de Lesconil, 17 sur 19 résistants tombés qui ont leur tombe, étaient membres du parti communiste, assure "Notre Finistère". "Un menhir rappelle la mémoire d'Alain Le Lay, mort en déportation"

"Premières victimes de la barbarie nazie, à Lesconil, les frères Volant (Yves, 30 ans, et Antoine, 20 ans) sont fusillés le 9 juin. Deux jours après, Louis Larnicol (34 ans) subit le même sort à l'école St Gabriel à Pont L'Abbé.

Le 15 juin, la liste s'allonge, neuf marins de Lesconil sont fusillés à La Torche. Le plus jeune, Yves Biger, n'avait pas encore 17 ans, l'âge de Guy Mocquet; le plus "vieux", Pierre Daniel, a 37 ans.

Les dunes de la Torche n'ont pas fini de rougir du sang des martyrs. Face à la mer, six patriotes tombent le 23 juin. Les trois plus âgés sont fusillés les mains enchaînées, devant les trois jeunes, qui, huit minutes plus tard, 22h28, dit le rapport, connaîtront le même sort".

Les photos publiés datent des premières cérémonies à la Libération en août 1944, 2 mois après leur exécution. 22 enfants de Lesconil, résistants, sont morts pour la France, fusillés ou en déportation, comme Alain Le Lay, 34 ans, Yves Le Donche, 21 ans, Antoine Buannic, 20 ans.

Site internet https://bigouden1944.wordpress.com - Gaston Balliot:

"Les fusillés de La Torche

La période Avril-Juin 1944 fut terrible pour notre pays bigouden.
Des résistants furent fusillés par l’occupant allemand sur le site de La Torche, commune de Plomeur, et sur le site de Poulguen, commune de Penmarc’h.
Les uns comme les autres ont été condamnés à mort par le même Tribunal militaire.

15 jeunes de Lesconil ont été abattus les 15 juin et 23 juin sur la dune de La Torche, en Plomeur.

Le 6 juin 1944, jour du débarquement anglo-américain en Normandie, les Francs-tireurs et partisans de Lesconil reçurent d’un « jeune chef », Alex ou Jean-Marie, l’ordre d’investir, dans la soirée le bourg de Plomeur, carrefour de routes venant du Guilvinec et de Penmarc’h où stationnaient de fortes garnisons allemandes, au port et au champ de tir.

Voulaient-ils obéir à l’ordre – devenu caduc – d’empêcher les renforts allemands de rejoindre la Normandie ?

Les gradés réveillèrent Mr le Maire, Louis Méhu, abasourdi et inquiet. Au cours de la nuit, les Francs-tireurs arrêtèrent une patrouille allemande de deux hommes, puis deux Caucasiens, supplétifs de l’armée allemande basés à Beuzec, qui étaient chargé d’apposer des affiches signalant le nouveau couvre-feu.

Les soldats prisonniers furent dirigés vers Plonivel, base ou « maquis » des résistants. Allait-on les fusiller ?… On leur demanda de creuser leur tombe.

Au matin, les occupants déclenchèrent la riposte. Louis Méhu, Isidore Garo, le secrétaire de mairie, et une dizaine de passants furent pris en otages. Des interrogatoires musclés eurent lieu à l’école Saint-Gabriel de Pont L’Abbé devenue siège de la feldKommandandur. Les traces de sang sur les murs et les parquets le témoignèrent. Les allemands ne tardèrent pas à savoir où étaient détenus leurs quatre soldats ; ils encerclèrent alors le village de Plonivel. Les frères Volant voulurent s’échapper en traversant le bras de mer mais furent abattus.

Avec les renforts caucasiens, les Allemands organisèrent de grandes rafles, à Lesconil et dans les ports voisins. Les quatre prisonniers libérés connurent leurs geôliers et les autres participants à l’occupation du bourg de Plomeur. Affaire douloureuse, trois marins âgés qui étaient venus raisonner les jeunes francs-tireurs pour qu’ils libèrent leurs prisonniers. Ils furent reconnus, hélas, comme des geôliers.

Les FTP furent jugés par un tribunal militaire présidé par le général Duvert, chef de la division des supplétifs caucasiens. 15 Lescolinois furent condamnés à mort et fusillés sur les dunes de La Torche en Plomeur, les 15 et 23 juin, et enterrés dans le sable. Ils sont tous morts en braves avec ce cri « Vive la France ».

Louis Méhu fut fusillé à l’école de St-Gabriel.
Isidore Garo fut déporté en Allemagne mais ne reviendra pas des camps.

Les services de renseignement nazis firent arrêter d’autres FTP, en mer le 6 juin, comme Antoine Buannic et les déportèrent vers l’Allemagne.

Ces événements eurent de graves conséquences dans les communes voisines. Au port du Guilvinec-Léchiagat le 12 juin, 2000 hommes furent raflés par représailles. Une cinquantaine de STO, jusque là peu inquiétés, furent dirigés vers les usines de Pologne.

Tous les travailleurs revinrent en France après la victoire mais 2 FTP reconnus périrent à Ellrich et Neuengamme. Un juif roumain déserteur, caché à Léchiagat depuis 1940, Ernest Mandelbaum, mourut 5 jours après son arrivée à Auschwitz.

A l’Île Tudy la rafle du 20 juin décapita le groupe FFI de Libération Nord. Treize îliens résistants périrent dans les camps de Dora ou Ellrich. Seul rescapé, Pierre Gouasdoué".

***

https://bigouden1944.wordpress.com/2019/04/11/les-fusilles-de-1944 - Le Blog de Gaston Balliot

https://www.gastonballiot.fr/les-fusilles-de-1944/

Les fusillés de Poulguen

Sur la dune de Poulguen, en Penmarc’h, 35 cadavres ont été retrouvés dans une fosse commune.

A LA MEMOIRE DES FUSILLES DE POULGUEN

par Alain Signor en 1964

Le 8 mai dernier (1964), dans toutes les communes de France, a été commémoré l’Armistice du 8 mai 45. Au Guilvinec, à Treffiagat et Penmarc’h, cette cérémonie a été marquée par un dépôt de gerbe au monument aux Morts. La plupart des participants se sont ensuite rendus au monument des fusillés de Poulguen, Poulguen où, d’avril à mai 1944 (voici donc 20 ans), tombèrent avec un grand courage 33 combattants de la Résistance.

Deux républicains espagnols y achevèrent leur héroïque combat pour la liberté, mêlant un sang généreux à celui de nos compatriotes . Plus tard les bourreaux hitlériens, après avoir abattu sur le territoire de leur commune natale les deux frères Volant, de Plobannalec-Lesconil. vinrent enfouir leurs cadavres dans le sable abreuvé de sang de Poulguen. Au total 35 patriotes y trouvèrent une fin glorieuse.

Leurs noms sont gravés dans le granit du monument érigé en 1947 à l’initiative de la municipalité de Penmarc’h, sur les lieux même du massacre, sauf pour quatre d’entre eux, non identifiés et qui y figurent sous l’inscription : « quatre Anonymes » .Quatre soldats sans uniforme, de la liberté et de l’indépendance, soldats aux noms perdus, d’autant plus chers, s’il est possible, à nos cœurs.

Ces combattants étaient tous des travailleurs : ouvriers, paysans, marins, artisans, commerçants, enseignants, fonctionnaires…

La noble figure du docteur Nicolas, né à Pont-L’Abbé , le 16 décembre 1879, domicilié à Concarneau représentait les professions libérales. C’était aussi le doyen d’âge de tous ces héros. Il aurait pu être le père, et même le grand-père de beaucoup d’entre eux.

Ce qui frappe, en effet, c’est leur jeunesse. La plupart étaient Finistériens; mais l’Ille-et-Vilaine, l’Eure-et-Loir et la Région parisienne y étaient aussi représentés, et, nous l’avons vu les Républicains espagnols . Ce qu’ils avaient tous de commun, c’était la haine de l’oppression, l’amour de la liberté, la volonté d’une vie meilleure dans un monde libéré de la servitude.


Nom et prénoms

date de naissance lieu de naissance Résidence
Quatre anonymes

MORENO (pseudo) Joseph 15.09.1915 Madrid (Espagne) Réfugié en France

GARCIA Martin Antonio 13.0.1911 Avila (Espagne) idem

LE GALL François 09.11.1923 ? Saint-Grégoire(Ille et Vilaine)

CARON William 18.02.1919 ? Sorel-Moussel (Eure et Loir)

COCHERY René 06.01.1914 Chartres (Eure et Loir) Morlaix

BEVIN Yves 09.01.1921 Peumerit ( Fin.) Vitry-sur-Seine

LANCIEN Jean-Louis 05.05.1921 Scaër

QUEINNEC Arthur 18.09.1919 Quimper

LE PORT Charles 2301.1920 Quimper

VOLANT Marcel 04.08.1916 Quimper
KERGONNA Marcel 08.09.1919 Beuzec-Cap-Sizun Quimper
PLOUZENNEC Pierre 12.05.1920 Plogastel-Saint-Germain Quimper

CAM Maurice 20.06.1919 Pont-De-Buis

NORMANT Robert 30.07.1919 Plouhinec

VOLANT Antoine 20 ans Plobannalec-Lesconil

VOLANT Yvon 30 ans idem idem

GRALL Henri 07.01.1922 Pleyber-Christ

BOURLES Jean 11.06.1920 Pleyber-Christ

CREAC’H Albert 07.08.1920 idem

PHILIPPE François 22.09.1920 Landivisiau

LE BUANEC Arthur 01.09.1919 Guerlesquin Morlaix

LE SIGNOR Roger 29.12.1919 Camaret-sur-Mer

COAT Paul 03.03.1925 Brest St Marc Brest

TANGUY Hervé 25.01.1926 idem

PAUGAM Roger 12.10.1923 idem

LE BAUT Roger 17.09.1921 idem

BRUSQ Emmanuel 13.08.1923 Audierne

SIMON Jean 09.10.1924 idem

CADIC Eugène 14.04.1921 Bannalec

LOREC Eugène 10.04.1920 Pont-L’Abbé idem

Dr NICOLAS Pierre 16.12.1879 idem Concarneau

Les Résistants étaient astreints à la stricte observation des règles de la clandestinité. La moindre indiscipline en ce domaine pouvait entraîner de redoutables conséquences. C’est pourquoi de leurs épreuves, de leurs combats, de leurs succès comme aussi de leurs revers, il subsiste peu de traces écrites, car l’ordre était, ici, inflexible : il fallait détruire toutes les traces écrites susceptibles de renseigner l’ennemi.

Toutefois, voici deux témoignages : l’un émane de Jean-Roland PENNEC de Camaret-sur-Mer, plus connu de ses compagnons d’armes sous le pseudonyme de « Capo ». L’autre vient d’un douanier allemand de la Gast de Guilvinec, recueilli par un de ses collègues d’Audierne et rapporté par Francis POSTIC, ancien maire de cette dernière commune et ancien douanier lui-même.

« Capo » avait 23 ans lors de évènements dramatiques de Poulguen. Ce n’est qu’à une énergie indomptable qu’il dut de ne point partager le sort de ses infortunés compagnons.

Très tôt, sa volonté de combattre l’envahisseur les armes à la main le conduisit à s’enrôler dans les F.T.P.F., avec une poignée de Camarétois aussi décidés que lui à la lutte. Affecté au maquis de Spézet, il entra, avec son ami Roger SIGNOR dans l’unité de choc constituée en 1943 et placée sous le commandement de Yves BEVIN, professeur à Vitry-sur-Seine.

L’unité comprenait d’autres résistants connus pour leur bravoure : Jean-Louis LANCIEN de Scaër , Fernand AUMEL, probablement de Callac ( Côtes du Nord), Jean-Louis DERRIEN de Plonéour-Ménez, leur agent de liaison et un Camarade juif dont « Capo » ignorait l’identité et dont il pense qu’ils seraient parmi les « anonymes » de Poulguen.

Cette unité harcela l’ennemi dès sa constitution ; elle battait un vaste secteur de la Montagne Noire. Admirablement renseignés, elle frappait les postes isolés, mitraillait les cantonnements, les transports, faisait sauter les dépôts de munitions et de matériel de guerre. L’objectif atteint la troupe s’évanouissait, puis se regroupait sur des bases éloignées.

Cependant Yves BEVIN fut arrêté au Fell en Spézet, en 1943, avec son agent de liaison et un autre camarade. Condamnés à mort, ils furent exécutés à Poulguen. L’unité reconstituée,

Le commandement en fut confié à « Capo ».

Au début de l’hiver 1943-44, elle reçut la mission de transférer cinq aviateurs américains dans les Côtes-du-Nord. La tâche accomplie, l’escorte s’arrêta à Gourin sur le chemin du retour ; elle fut hébergée à l’hôtel-restaurant Perrot, près de la gare. A ce moment « Capo » contracta une forte grippe et dut garder le lit. Il demanda en vain à ses compagnons de quitter l’hôtel-restaurant, mais aucun ne voulut le laisser seul. Deux jours plus tard , ils y étaient encore. Au cours de la dernière nuit passée à l’hôtel, 200 Allemands transportés par camions, cernèrent l’immeuble. Jetés dehors, en chemise, les mains levées et aveuglés par les phares des camions, Capo et ses compagnons demeurèrent deux heures durant exposés aux morsures d’un froid glacial. Emprisonnés d’abord à Carhaix, privés de toute nourriture et de boisson pendant trois jours, ils furent ensuite transférés à la prison Saint-Charles de Quimper. Tous furent condamnés à mort. Ils se retrouvèrent à dix dans le cachot destiné aux condamnés à mort. Aussitôt, ils entreprirent de s’évader, se procurèrent une corde, peu solide hélas, percèrent le plafond de la cellule puis la toiture. Selon l’ordre déterminé; Capo sortit le premier suivi de Jean-Louis DERRIEN. Lorsque Roger SIGNOR, plus corpulent parvint presqu’à la toiture, la corde se rompit. Les huit patriotes qui restaient furent exécutés à Poulguen en avril-mai 1944.

Pour terminer cette évocation et faire toucher du doigt – notamment aux jeunes générations- le courage inouï de ces hommes , nous rappellerons l’exemple de Manu BRUSQ d’Audierne. Ce témoignage nous vient d’un douanier allemand de la GAST (Douane allemande) du Guilvinec, recueilli par un de ses collègues d’Audierne et que nous a rapporté Francis Postic, ancien maire de cette commune et ancien douanier lui-même.

Manu Brusq, jeune homme athlétique. Dynamique, très intelligent et cultivé, était l’homme des coups de main spectaculaires, I’homme « sans peur ». Il avait du mal à se contenir et sa témérité frisait apparemment l’inconscience du danger comme en témoigne son dernier acte avant son exécution.

Alors que les condamnés arrivaient au lieu désigné pour leur exécution, encadrés par les soldats allemands, fusils chargés, baïonnette au canon, un capitaine commit l’imprudence de s’approcher trop près des patriotes pour lancer un ordre aux soldats de tête. D’un geste frénétique, Manu BRUSQ s ‘empara du petit sabre de l’officier et le tua. Presque massacré à coups de crosses, il fut fusillé quelques minutes plus tard.

Ni chez Manu, ni chez ses camarades, il n’y avait la moindre inconscience du danger. Bien au contraire, ils étaient bien placés pour apprécier la sauvagerie de l’ennemi et savaient pertinemment à quoi ils s’exposaient, mais leur détermination venait d’abord de leur haine d’un oppresseur particulièrement féroce, mais aussi dans ce que, dans le combat, ils s’étaient aguerris et connaissaient parfaitement ses insuffisances et ses faiblesses.

A l’heure où certains s’efforcent de ternir l’image de la Résistance, de réhabiliter quelques criminels nazis, où certaines organisations d’extrême-droite se réclament ouvertement de l’idéologie fasciste, il était bon que soient rappelés les immenses sacrifices consentis par notre peuple pour libérer notre territoire de l’oppresseur hitlérien.

Alain Signor, Député du Finistère

 

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6 juin 2023 2 06 /06 /juin /2023 05:39
Photo de Jean-Marie Le Guen à la Libération - Collection personnelle de Marie-Hélène Le Guen

Photo de Jean-Marie Le Guen à la Libération - Collection personnelle de Marie-Hélène Le Guen

Cent ans d'engagements communistes en Finistère: Jean-Marie Le Guen (1911-1980)

Jean-Marie Le Guen est le père de nos camarades Marie-Hélène Le Guen (PCF Morlaix), de Eliane Lejeune (PCF Morlaix), récemment décédée, et de Fernande Guéguen (PCF Brest), et de Annie Le Guen (ancienne élue communiste à Huelgoat, sous le mandat de Robert Cleuziou).

Ce n'est pas un hasard si beaucoup des enfants de Jean-Marie Le Guen ont eu des engagements communistes...

C'était le combat de sa vie.

Tout un symbole: il est décédé à 69 ans d'une crise cardiaque à Brest, le 13  décembre 1980, à l'occasion d'un meeting de Georges Marchais, alors qu'il était au côté de ses filles et de son fils et qu'il s'indignait contre des anti-communistes (ou militants anti-nucléaires) qui étaient venus railler le candidat aux présidentielles du PCF à la fête de l'Unité.

Mouloudji et Bernard Lavilliers étaient invités, on pouvait manger des frites et du kig-ar-farz pour la traditionnelle Fête de l'unité, la grande fête régionale du PCF à l'époque.

Et des manifestants anti-nucléaires s'étaient invités reprochant le soutien de Marchais à la centrale nucléaire de Plogoff...

Marie-Hélène nous en parle encore avec beaucoup d'émotion, elle qui avait 24 ans à l'époque.

Son père avait déjà eu trois crises cardiaques mais elle n'imaginait pas que ce moment de fête et d'espoir avec Georges Marchais, dont la popularité dans le peuple était très forte à cette époque, et que beaucoup de communistes pensaient en mesure de dépasser F. Mitterrand pour atteindre le second tour des Présidentielles, puisse se terminer ainsi.

Jean-Marie Le Guen, son père était un personnage, conteur et bretonnant hors pair, c'était le parrain et l'ami du conteur de Huelgoat Jean-Marie Le Scraigne (1920-2016).

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 63/ Jean-Marie Le Scraigne (1920-2016)

Ce dernier lui devait sans doute une partie de ses histoires et de sa passion du conte et du breton comme moyen d'expression et de création d'histoires...

Jean-Marie Le Guen est né le 3 novembre 1911 dans le Haut-Léon, à Lampaul-Guimiliau.

Ses parents sont venus tenir une ferme sur Locmaria-Berrien, au village Le Helaz, puis sur Berrien. C'est là qu'il a rencontré sa femme et la mère de ses enfants, Soazig Quemener (née en 1918, mariage en 1939).

Il a été brièvement clerc de notaire, puis il est devenu cultivateur à Berrien.

Il a adhéré au PCF en 1931 et est entré dans la cellule d'Huelgoat en 1934.

Il militait surtout en milieu rural avant même son adhésion au Parti, note Eugène Kerbaul.

Il fut candidat communiste aux législatives de 1936 dans la circonscription de Chateaulin 2 - regroupant les cantons de Huelgoat, Carhaix, Châteauneuf du Faou - réalisant 6,34% des voix (778 voix, 4e et dernière position, derrière Pierre Lohéac, Hippolyte Masson, Guillaume Jaffrennou).

Lors de ces élections, il arriva en tête dans les communes de Berrien, Huelgoat, Scrignac, les campagnes rouges de l'Arrée, avant même les épisodes tragiques et glorieux de la Résistance populaire à l'Occupation nazie.

Il avait fait campagne, note Eugène Kerbaul dans la notice qu'il lui consacre dans son dictionnaire du mouvement ouvrier et résistant finistérien "1918-1945: 1640 militants du Finistère. Dictionnaire biographique de militants ouvriers du Finistère élargi à des combattants de mouvements de la Résistance, complétés en 1986 et 1988", en se disant "Breton de race et de langue", ce que le journal régional du Parti avait repris et ce qui fut pour beaucoup dans son succès dans les trois communes... et dans les autres où il avait eu à parler breton à des auditeurs ruraux qui aimaient que l'on s'exprimât devant eux dans leur langue de tous les jours.

"Le breton parlé de Jean-Marie Le Guen, poursuit Eugène Kerbaul, était un des meilleurs qui fut utilisé alors aux tribunes des réunions publiques".

En 1937, Jean-Marie Le Guen a l'honneur d'être sollicité pour aller se former à l’École Nationale du PCF à Montreuil, signe que l'on voit en lui un cadre régional en devenir.

Sous l'Occupation allemande, il diffuse des tracts et publications du PCF et du Front National de Libération de la France et intègre les FTP.

Beaucoup de ses amis meurent, dénoncés par des miliciens, arrêtés par l'occupant, déportés, torturés, fusillés. Certains étaient très jeunes,  réfractaires du STO. Quand Jean-Marie Le Guen évoquait cette période, il était toujours blessé et peiné.

Jean-Marie Le Guen s'engage dans la résistance armée même s'il était amputé de trois doigts suite à des travaux agricoles qu'il avait fait étant enfant à Locmaria-Berrien pour défricher la lande avec une machine qu'il avait manipulé imprudemment.

Cela lui a d'ailleurs valu une exemption de service militaire. 

Mais cela ne l'a pas empêché de combattre et de diriger des opérations de combat contre l'ennemi avec bravoure et efficacité.

Le 24 avril 1947, il est cité à l'Ordre de la Brigade n°42 par le Général de Division Préaud, commandant de la IIIe Région Militaire:

"Jean-Marie Le Guen, des Forces Françaises de l'Intérieur du Finistère

Chef de section d'un cran et d'un courage remarquables.

A pris part à des nombreux engagements, notamment à l'attaque d'un convoi allemand le 28 juillet 1944 à Scrignac, où 3 camions furent détruits et 85 hommes mis hors de combat*, et aux combats de la Libération du 4 et du 5 août à Plouigneau et du 8 août à Plougastel-Daoulas.

Cette citation comporte l'attribution de la croix de guerre" 

* A Scrignac, le 12 septembre 1943, l'Abbé nationaliste breton Jean-Marie Perrot accusé de Collaboration avec l'ennemi, est exécuté, sans doute par un jeune résistant communiste, sur une décision jointe de la Résistance, la France Libre et les FTP.

Voici ce qu'on peut lire dans wikipédia sur cette période d'une violence inouïe à Scrignac pendant la Guerre: 

"Le 19 juillet 1944, une rafle commise par le kommando de Landerneau provoque l'arrestation de trois personnes de Scrignac, qui sont torturées. Entre le 18 et le 30 juillet 1944, les violences se succèdent à Scrignac. En représailles à la suite de l'assassinat de l'abbé Perrot, le bourg tout entier est mis au pillage ; terrorisés, les habitants s'enfuient. Les soldats allemands, aidés de membres du Bezen Perrot dirigés par Michel Chevillotte se servent dans les maisons, incendient l'école, la mairie, ainsi qu'un hameau de la commune, et multiplient les rafles, les arrestations et les tortures. Le  18 juillet 1944, lors d'un parachutage d'armes dans la région de Scrignac, un groupe de 13 jeunes gens est arrêté et deux d'entre eux, Robert Guinier et Pierre Le Hénaff, sont transférés par les Allemands à Pontivy; leurs corps n'ont jamais été retrouvés. Les corps des frères P. et V. Poher, demeurant à Plévin et arrêtés à Bourbriac, sont découverts à Scrignac le 20 juillet 1944, puis ceux de François Kervœlen et Édouard Guillou, exécutés le 30 juillet 1944. Le 29 juillet 1944, l'aviation alliée bombarde le bourg à la demande de la Jedburgh Team Hilary, l'objectif visé étant les deux écoles publiques où logeait l'armée allemande et le presbytère où logeaient les miliciens de la Bezen Perrot. La résistance locale s'était opposée en vain à ce bombardement qui fit vingt-trois victimes civiles parmi la population malgré le bouche à oreille qui avait annoncé le bombardement, mais seulement deux victimes parmi les militaires allemands, la plupart de ceux-ci étant partis en opération ; les miliciens demeurés sur place furent indemnes. "

Jean-Marie Le Guen a lui-même échappé de justesse à l'arrestation pendant l'occupation. Sa maison a été fouillée alors qu'il avait un pistolet dans son buffet. 

 

Cent ans d'engagements communistes dans le Finistère - Jean-Marie Le Guen (1911-1980) résistant dans le maquis de Berrien

Après la guerre, Jean-Marie Le Guen reste agriculteur quelques années, puis devient cantonnier municipal à Huelgoat, avant de devenir jardinier, employé notamment de la Centrale de Brennilis. 

Il compose des poèmes et des balades en breton, telle "une chanson des betteraves" (Son ar Boetrabez), une narration truculente sur la ramasse des betterave en Picardie dans l'Oise par les jeunes paysans bretons des Monts d'Arrée, ou encore cette "Chanson du Maquis".

Jean-Marie Le Guen avait beaucoup d'humour. C'était un homme très ouvert et parlait avec tout le monde, y compris les curés. Il lisait beaucoup et s'intéressait à tout.

 

Son ar Maki

Er bloaz naontek kant pevar ha daou-ugent

Da debarket an Angliched d'ar c'hwec'h ar miz even

Ar re gentaň debarket a oa Kanadianed

Paotred an « Amerik du Nord » ‘zo soudarded kalet


 

Ar pempzekteiz gentaň, oa bet stard ar barti

Keot e oant ‘tebarkaň traoù war kotoù an Normandi

Me ho ped tudoù yaouank, pe re a gar ar Fraňs

D’en em angaji raktal ebarzh troupoù ar resistaňs


 

Pe re a zo pevar bloaz ‘zo kuzet ‘barzh ar c’hoajoù

Soatret o deus kalz a wad ‘vid difenn ar vro

Bremaň ‘zo pevar bloaz ‘zo pa oamp en em formi

Kuzet e kreiz ar c’hoajoù, vijemp aňvet « Maki »


 

Taolet ha distaolet eus an eil koat d’egile

Evit chom kozi dalc’hmat e danjer hor buhez

Bez’ a oa eneb deomp toud arme ar boched

Ha kalz a Fraňsijen aňvet ar milisianet


 

Ar re eus ouzhomp a vij’ taped e vije torturet

Evit tennaň diganto anoioù kamaraded

Nag ar boan nag an dortur na rae deomp kaoseal

Gwelloc’h gavemp soufr’ hon foan ‘vid gwerzhaň ar re all


 

Jean Korr ar milisian braz a oa bet tigouezhet

Da zebriň gant ur c’hamarad du-man e gar Skrignag

Med ar c’hamarad-se n’oa ket braz skolajet

Da Ziwall diouzh Fransijen n’o ket bet prevenet


 

An deiz-se Jean Korr ‘n doa lakeet lac’had pemp kamarad

Rapartiet diouzh ar c’hentaň group oa bet formet e Skrignag

Ha pevar gamarad all ‘n deus galloud tond d’ar ger

En ur lampad diouzh an treň du-se kichen Langeais


 

N’eus ket c’hoaz a gwall pell’zo oa aretet Jean Korr

O tond eus Landevenneg pa oa treuziň ar mor

Bet e bet e tre daouorn tud e ker Landerne

A zigase dezhaň da zoňj ar maleurioù ‘n doa graet


 

N’eus ket kalz e barzh ar Fraňs a zo gouest da gompren

Ar maleurioù o deus graet lod eus ar fraňsijen

Da betek lakkad war o c’hein gwiskamant ar boched

Ha dond da lakaad an tan war beizanted Skrignag


 

Eürusamant e Kergiz oa formet ur maki

En ur feurm tost ha Bont-Lemezhek oa groat dezho rekuli

Nav oto bennak o oa leun a vilisianed

Ma oa komaňset ar gombat na pebezh kriadeg


 

D’an daou du eus ‘n hent braz friz’ a rae an tennoù

Kalz a vilisianed o doa kavet o maro

Abao an devezh-se war beizanted Skrignag

Oa ket bet lakeed an tan gant ar vilisianed


 

Ar son-mân ‘zo kompozet gant un den a raeson

En deus kombated ar boched eus kreiz e galon

Maget eo mesk ar brug, tost da vro ar merienn

E chom eo bet barzh an Helaz e Lokmaria-Berrien


 

Ar son-maň a zo bet kompozet gant

Jean-Mar’ ar Gwenn eus an Uhelgoad

(chom en amzer-se e Lokmaria)

 

 

Traduction:

En l'an 1944

Les Anglais avaient débarqué le 6 juin

Les premiers débarqués étaient Canadiens

Les gars d'Amérique du Nord sont des soldats costauds

 

Les 15 premiers jours la partie avait été serrée

Tandis qu'ils débarquaient des choses sur les côtes de Normandie

Je vous prie jeunes gens, ou ceux qui aiment la France

De vous engager tout de suite dans les troupes de la résistance.

 

Ceux qui sont cachés depuis quatre ans dans les bois

Ils ont versé beaucoup de sang pour défendre le pays

Il y a maintenant quatre ans quand nous nous formions

Cachés au milieu des bois, on nous appelait "Maki". 

 

Jetés et rejetés d'un bois à l'autre

Pour rester quasiment tout le temps au péril de notre vie

Il y avait contre nous toute l'armée des Boches

Et beaucoup de Français appelés miliciens.

 

Ceux d'entre nous qui étaient attrapés étaient torturés

Pour leur arracher le nom de leurs camarades

Ni la souffrance ni la torture ne nous faisaient parler

Nous préférions souffrir notre mal que dénoncer les autres.

 

Il était arrivé à Jean Corre le grand milicien

De manger avec un camarade chez moi à la gare de Scrignac

Mais ce camarade-là n'avait pas été beaucoup à l'école

On ne l'avait pas prévenu de se méfier des Français.

 

Ce jour-là Jean Corre avait ordonné de tuer cinq camarades

Faisant partie du premier groupe qui s'était formé à Scrignac

Et cinq autres camarades ont pu rentrer à la maison 

En sautant du train là-bas à côté de Langeais.

 

Il n'y a pas encore très longtemps Jean Corre

qui revenait de Landevennec alors qu'il traversait la mer

Il a été pris en main par des gens de Landerneau

Qui lui ont rappelé les malheurs qu'il avait causés.

 

Il n'y a pas grand monde en France capable de comprendre

Les malheurs qu'ont fait certains Français

Jusqu'à mettre sur leur dos l'uniforme des Boches

Et venir incendier les paysans de Scrignac.

 

Heureusement à Kergiz s'était formé un maquis

Dans une ferme près de Pont-Lemezhek on les fit reculer

Environ neuf voitures étaient pleines de miliciens

Le combat commença, que de cris

 

Des deux côtés de la grande route fusaient les tirs

Beaucoup de miliciens avaient trouvé leur mort

Depuis ce jour-là sur les paysans de Scrignac

Les miliciens avaient mis le feu.

 

Cette chanson a été composée par un homme de raison

Qui a combattu les Boches de tout son coeur

Nourri au milieu de la bruyère, près du pays des fourmis

Il a habité au Helaz à Locmaria-Berrien

 

Cette chanson a été composée par Jean'Mar' Le Guen de Huelgoat (qui habitait à ce moment-là à Locmaria)

 

 

 

 

 

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29 janvier 2023 7 29 /01 /janvier /2023 20:19
Photo collection de Loïc Le Gall

Photo collection de Loïc Le Gall

Photo collection de Loïc Le Gall

Photo collection de Loïc Le Gall

Photos des cheminots roulants de Morlaix dans l'immédiate après-guerre (deuxième photo) et les années 50 ou 60, avec a chaque fois la présence de François Paugam, leader de la CGT et du parti communiste. Collection Loïc Le Gall.
 
Rappelons le très bel article de notre camarade et ami regretté Alain David sur François Paugam il y a trois ans pour le centenaire du Parti communiste français.
 
François Paugam (1910-2009)
FRANCOIS PAUGAM : L'HUMAIN AU COEUR
par Alain DAVID
 
100 ans d'engagements communistes en Finistère
J'ai rencontré François lors de mon adhésion au Parti Communiste lors du grand mouvement de mai-juin 1968. La Maison du Peuple , dont il était un pilier, était alors une véritable ruche bruissant au gré des nombreuses réunions et assemblées générales qui s'y tenaient. Son autorité, sa présence y était remarquables.
Cheminot, conducteur de locomotives, François avait pu, encore jeune, prendre sa retraite bénéficiant d'un statut que la droite y compris dans de variante macroniste n'a eu de cesse de remettre en cause. Il aurait pu, à partir de ce moment, couler des jours tranquilles. C'était mal connaître l'homme. Il déroula au contraire une carrière militante de plusieurs décennies au Parti Communiste, à la CGT et au Secours Populaire.
A l'U.L.-CGT de Morlaix, pendant plus de 25 ans, il fut quasiment permanent accueillant les salariés, les syndicalistes, se rendant dans les entreprises chaque fois que s'y déroulait un conflit ou que s'y perpétrait une injustice. Faisant respecter le droit du travail sans jamais manifester aucune crainte alors que les échanges étaient parfois houleux. S'y ajoutait en plus tout le temps consacré à l'entretien des nombreux locaux de cette immense Maison du Peuple. Je le vois encore, à 80 ans passés, gravir une échelle pour décrocher sur la façade une enseigne de la CGT que le vent avait malmenée.
Il fut aussi un militant actif du Secours Populaire qu'il a présidé pendant des années. Là aussi il ne comptait ni son temps ni son énergie pour apporter son soutien à ceux que la vie avait malmenés. Pour cet engagement il a reçu la Légion d'Honneur des mains de Julien Lauprêtre lors d'une cérémonie émouvante où se sont retrouvés nombreux, beaucoup de celles et ceux avec qui il avait milité.
J'ai beaucoup vu François au Parti Communiste Français après 1971.
Déjà secrétaire de section ,j'avais quitté Saint-Martin pour descendre à Morlaix et adhérer à la cellule Thorez dite "du Pouliet" dont François était l'un des animateurs. Je me souviens de tout ce que François apportait à ses débats et à son activité, comme à la section dont il était membre du comité.
En ces temps-là ça discutait ferme au Parti... ferme et parfois longtemps. François apportait dans ces débats la richesse de sa longue expérience. Veillant toujours à ce que les discussions ne s'éloignent pas de la réalité du terrain et du vécu de la population. Veillant aussi, car nous n'étions pas toujours exempts de la tentation de jargonner, à ce que dans notre expression nous soyons toujours compréhensibles par toute la population.
Ses multiples activités militantes donnaient à François une large , riche et fine connaissance de la réalité de la vie du pays de Morlaix. Elle nourrissait les nombreux articles qu'il donnait à chaque parution du journal "Le Viaduc". Les actions syndicales, les brimades et injustices dans les entreprises, trouvaient ainsi un écho public qu'elles n'avaient pas souvent dans la presse.
Comme à la CGT, François prenait en charge les locaux du parti. Le 5 rue Haute d'abord puis le 2 Petite rue de Callac. L'entretien courant bien sûr, mais aussi des tâches de plus grande envergure que son indéniable, compétence lui permettait de mener à bien. C'est ainsi qu'il réalisa le monumental escalier de la Maison du Parti. On se souvient aussi de l'exploit qu'il a mené avec son ami; Louis Olivier, quand ils se sont mis en tête de décrépir toute la façade du bâtiment et d'en rejointoyer toutes les pierres.
Plus tard, l'état de santé de son épouse rendant difficile son maintien à domicile, François décida de l'accompagner au Foyer Logement de la Boissière à Morlaix. Il y agit immédiatement pour la prise en compte des avis des résidents. François continuait à participer à nos réunions de cellule. D'y participer pleinement. Je l'ai vu souvent pester lorsque l'horaire des repas du soir au foyer l'obligeait à écourter sa présence.
François Paugam était représentatif de cette génération de militants qui, dans tous les domaines, ont voulu bâtir ces "jours heureux" du Conseil National de la Résistance. Tous les acquis qu'ils ont contribué à conquérir ont façonné la réalité française qui est aujourd'hui si gravement menacée par le pouvoir. La reconnaissance que nous leur devons nous engage à continuer leur combat.C'est le sens de " L'HUMAIN D'ABORD " pour lequel nous nous battons .
Alain DAVID - le 30.01.2020
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22 janvier 2023 7 22 /01 /janvier /2023 10:06
« Tintin » Célestin Perrigault, dit « Tintin » est décédé à l’âge de 101 ans. | Pascal SIMON _ARCHIVES OUEST-FRANCE.

« Tintin » Célestin Perrigault, dit « Tintin » est décédé à l’âge de 101 ans. | Pascal SIMON _ARCHIVES OUEST-FRANCE.

Samedi 21 janvier 2023

Le résistant breton Célestin Perrigault est décédé à 101 ans

Instituteur, résistant pendant la Seconde guerre mondiale, Célestin Perrigault a aussi été un militant politique et syndicaliste, et vouait une passion à la peinture. Il est décédé à 101 ans. Ces dernières années, il avait raconté ses engagements devant des lycéens bretons.

« Tintin » Célestin Perrigault, dit « Tintin » est décédé à l’âge de 101 ans. | ARCHIVES OUEST-FRANCE.

« Pouvoir faire ce que l’on veut, en se disant qu’on peut rendre service, ça donne une belle satisfaction. Je ne sais pas si j’ai encore beaucoup d’années à vivre maintenant, mais je pense que j’ai fait mon compte, j’en suis très heureux ». C’était le 20 novembre 2021, à la Maison du Combattant de Rennes. Célestin Perrigault, résistant pendant la Seconde guerre mondiale, avait été invité par ses camarades de l’association républicaine des anciens combattants d’Ille-et-Vilaine ARAC 35 (1) qui voulaient lui souhaiter un joyeux centième anniversaire.

Lire aussi : Célestin Perrigault, 100 ans de conviction, d’action et de peinture en Ille-et-Vilaine

Célestin Perrigault est décédé à l’âge de 101 ans. Né le 17 novembre 1921 à La Chapelle-Chaussée (Ille-et-Vilaine). En juin 1940, il avait 18 ans et étudiait à l’École normale de Quimper. Sa première tentative de rallier l’Angleterre via Brest échoue. Il manque d’être arrêté. Il devient instituteur. La veille de Noël 1942, il épouse celle qui vivra avec lui pendant plus plus de soixante-dix ans.

Célestin Perrigault entre dans la Résistance, auprès des Forces françaises de l’intérieur (FFI), le 15 janvier 1944, sous le pseudonyme de « Tintin ».

Jeune instituteur basé dans le Finistère, il est chef du groupe de Locmaria-Berrien (FFI Huelgoat). Il participe à des missions de liaison, d’hébergement et de transport de munitions.

De juin à août 1944, il prend le maquis et intègre la compagnie Bir Hakeim puis le bataillon Leroy-Sker, où il remplit, en tant que chef de groupe, des missions de patrouille, de renseignement et de ravitaillement.

« Je ne me suis jamais considéré comme un grand résistant »

https://www.ouest-france.fr/bretagne/tinteniac-35190/tintin-perrigault-chevalier-de-la-legion-d-honneur-5757068

Il participe à des combats entre les 4 et 6 août 1944 lors de la libération de la campagne de Poullaouen, après avoir assuré l’évacuation du maquis encerclé par les Allemands.

Combats dans le Finistère et à Lorient

Célestin Perrigault prend le commandement d’un détachement, le 7 août, lors de la libération d’Huelgoat. Ses missions consistent alors à nettoyer des nids de résistance allemande et de patrouilles dans la région, d’Huelgoat à Morlaix.

Il participe à la mise sur pied de la compagnie Robert-Boucher et se voit engagé dans des missions sur la presqu’île de Crozon, en septembre 1944.

Le 10 octobre 1944, il souscrit un engagement volontaire pour la durée de la guerre. Il est alors affecté sur le Front de Bretagne et la Poche de Lorient jusqu’à la capitulation allemande.

Il est démobilisé avec le grade d’aspirant, au sein d’une unité de cavalerie motorisée, le 11 octobre 1945. Son engagement contre l’occupant et pour la Libération de la France lui a valu d’être cité à l’ordre du régiment, avec attribution de la Croix de guerre.

Ces dernières années, il avait pris le temps d’aller à la rencontre des jeunes bretons pour témoigner. « Résister, ça me paraît tellement naturel. C’est simplement faire son devoir. J’ai fait ce qui me semblait nécessaire. Il faut toujours résister à l’injustice. Pensons aux autres, c’est un bon moyen d’être heureux », avait-il déclaré le 18 mai 2022, à Betton, lors de la remise des prix départementaux du concours national de la Résistance.

Instituteur et communiste

De retour à la vie civile, Célestin Perrigault redeviendra instituteur à l’école publique. Il est décoré de l’insigne de chevalier de Légion d’honneur en 2018, à l’âge de 96 ans, pour son action dans la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. L’insigne lui est remis par Guy Faisant, ancien résistant déporté et officier de la Légion d’honneur.

C’est durant la guerre qu’il adhéra au Parti communiste français (PCF). Il fut conseiller municipal de Plouyé en 1947, candidat au conseil général (ancien nom du conseil départemental) dans le canton de Bécherel et aux élections municipales de Rennes en 1965, secrétaire de la cellule des instituteurs communistes rennais au milieu des années 1970.

Il a aussi été journaliste au sein de la rédaction du quotidien Ouest-Matin (lancé en 1948 et diffusé dans les cinq départements de la Bretagne historique), où il couvrit la rubrique sociale, de 1948 à 1952.

L’homme politique fut également un syndicaliste convaincu, notamment secrétaire de la section départementale du Syndicat national des instituteurs (SNI) pendant une décennie.

La retraite, prise en 1979 aux Iffs puis à Tinténiac, n’entama en rien son esprit militant. On le retrouve membre du conseil d’administration de la section départementale de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale jusque dans les années 1990.

« C’est avec une grande tristesse que j’ai appris le décès de Célestin Perrigault, grande figure de la Résistance en Bretagne. Je garde le souvenir d’un homme d’une grande humilité, épris de liberté, entièrement dévoué à ses concitoyens, souligne Nathalie Appéré, la maire de Rennes. Résistant, enseignant, journaliste, représentant syndical, militant communiste… Célestin Perrigault a vécu de multiples vies en restant, toujours, fidèle à ses engagements. D’un optimisme à toute épreuve, il est pour nous tous aujourd’hui une grande source d’inspiration ».

(1) Association républicaine des anciens combattants, victimes de guerre, de combattants pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix.

Guerre 39-45

 

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samedi 4 décembre 2021- le Parti communiste rend hommage à Tintin, Célestin Perrigault, résistant à Huelgoat et grand militant pendant 80 ans, pour ses 100 ans

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Par Ismaël Dupont, le 5 décembre 2021

Nous avons vécu de très beaux moments ce samedi après-midi, 4 décembre à Treverien et à Combourg pour fêter les 100 ans de Tintin, Célestin Perrigault, au côté des camarades du PCF d'Ille-et-Vilaine, Yannick Nadesan, Daniel Collet, Françoise Collet, Marc, Jeannie, Michel, etc, et une vingtaine de camarades du secteur de Combourg. En présence du maire de Treverien et du Conseiller départemental du canton qui s'est lui aussi exprimé.

J'étais venu apporter l'hommage et l'amitié des camarades du Finistère à Tintin qui s'est engagé au PCF et dans la Résistance dans le centre-Finistère, et qui a été élu à Plouyé avant de devenir journaliste.

Ce centenaire toujours jeune en esprit, plein d'intelligence, d'humour, de malice qu'est Célestin, peignait et exposait encore ses tableaux de paysage vibrants d'émotion il y a quelques mois et participe sans difficulté aux discussions, y apportant son expérience et son analyse politique aiguë. Yannick Nadesan, responsable du groupe communiste à Rennes et à Rennes-Métropole, l'a exprimé dans son discours.  

On ne peut qu'être admiratif devant ce militant d'exception qui s'est engagé au parti communiste a Huelgoat en 1942, sous l'influence de Guillaume Lozac'h, menuisier, ami du docteur Jacq, revenu de l'internement à Châteaubriant quand le docteur Jacq, lui, a été fusillé à l'étang de la Blisière le 14 décembre 1941.

FERNAND JACQ médecin et élu au Huelgoat, militant communiste et résistant, fusillé à Châteaubriant le 15 décembre 1941 (archives départementales du Finistère)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 5/ Fernand Jacq (1908-1941)

Célestin Perrigault s'est engagé ensuite d'abord comme instituteur de Locmaria Berrien dans le réseau de résistance FTP de Berrien, participant à des parachutages, des échanges d'information, des transmissions d'ordres de la résistance communiste, d'armes, et échappant à une rafle a Morlaix (suite à l'exécution de la maîtresse du commandant allemand de la place, un SS furieux et violent, Keller).

En 40, le jeune normalien originaire du nord de l'Ille et Vilaine (Monfort-sur-Meu, où il fut orphelin de mère et de père très tôt), exclu de l'école normale de Rennes pour indiscipline (il préférait les dessins satiriques et les blagues aux études: il se fait remarquer d'ailleurs pour ses caricatures de Hitler et Göring avant-guerre), s'est rendu dans le Finistère pour rejoindre l'Angleterre et continuer le combat, mais les bateaux étaient déjà bloqués a Plouescat quand il est arrivé, depuis Quimper, avec sa bicyclette.

Repassant par Huelgoat en vélo, il décide de s'y installer, une amie rennaise lui ayant dit le plus grand bien de la région.

Il est amoureux de Huelgoat dont il devient le populaire gardien de but de l'équipe de foot et se fiance et marie avec une jeune de Huelgoat, Yvonne Dual, avant de s'engager au PCF et en résistance chez les FTP.

Il obtient la croix de guerre à la liberation et devient élu communiste a Plouyé avant de revenir à Rennes pour y devenir journaliste pour le journal communiste breton Ouest-Matin où il écrit sous son nom et plusieurs pseudonymes, puis de nouveau instituteur et militant, puis dirigeant départemental du syndicat des instituteurs. 

C'est une grande chance d'avoir pu connaître et honorer à l'occasion d'une chaleureuse fête d'anniversaire avec les camarades d'Ille-et-Vilaine que nous remercions de leur invitation ce grand témoin des combats de la résistance et des jours heureux.

Daniel Collet lui a d'ailleurs lu une très belle lettre d'amitié de Fabien Roussel, le candidat des Jours Heureux.

PERRIGAULT Célestin, René, Marcel, dit « Tintin »
 
Né le 17 novembre 1921 à La Chapelle-Chaussée (Ille-et-Vilaine) ; instituteur ; militant syndicaliste, secrétaire de la section départementale du SNI d’Ille-et-Vilaine (1963-1972) ; militant communiste, conseiller municipal de Plouyé (Finistère).
Sa mère mourut peu après sa naissance. Son père, ferblantier-zingueur-quincailler, d’opinions radicales-socialistes, se remaria vers 1925 et décéda en 1934. Célestin Perrigault (parfois écrit Périgaux ou Perrignault) reçut les premiers sacrements catholiques. Élevé par sa mère adoptive, interne au cours complémentaire de Montfort-sur-Meu, il entra à l’École normale d’instituteurs de Rennes en 1938. En février 1940, il fut sanctionné pour des raisons disciplinaires et déplacé à l’ENI de Quimper (Finistère) où il termina sa scolarité. Titulaire du brevet supérieur, après son stage de janvier 1941 à juillet 1941 à Huelgoat dans les monts d’Arrée, il fut nommé instituteur à Locmaria-Berrien, commune voisine.
Dans cette région du centre Bretagne, la Résistance communiste fut très forte. En 1943, il adhéra au Parti communiste clandestin et s’engagea dans la Résistance dans le détachement FTPF « Docteur Jacq », du nom du dirigeant communiste finistérien fusillé à Châteaubriant. Au moment de l’insurrection, en juillet et août 1944, il fit partie du maquis de Berrien. Après la libération d’Huelgoat, il devint lieutenant FFI engagé volontaire pour la durée de la guerre. Il reçut la croix de guerre 1939-1945.
Il se maria religieusement en décembre 1942 à Huelgoat (Finistère) avec Yvonne Dual, née le 3 septembre 1925 à Berrien, fille d’un agent-cantonnier des Ponts et Chaussée, résistante, puis militante de diverses organisations, dont l’Union des femmes françaises (trésorière départementale). Membre du Parti communiste français à la Libération, elle ne reprit pas sa carte au début des années 1970 et réadhéra en 1976. Elle décéda le 13 juillet 2013 à Combourg (Ille-et-Vilaine). Le couple eut trois filles qui ne reçurent aucun sacrement religieux.
Affecté comme officier des sports en mai 1945 à Quimper, démobilisé en septembre 1945, Perrigault reprit son poste à Locmaria-Berrien puis à la rentrée suivante, en septembre 1946, il obtint sa mutation à Plouyé.
Il adhéra à la fin de 1943 à Locmaria-Berrien au PCF et aux Jeunesses communistes l’année suivante. Membre du comité de la fédération de l’Union de la jeunesse républicaine de France de 1945 à 1947, il fut secrétaire de la cellule communiste et membre du comité de la section communiste de Locmaria-Huelgoat. Élu conseiller municipal de Plouyé en 1947, il démissionna deux ans plus tard en raison de son départ pour Rennes. Au printemps 1947, détaché aux œuvres post et périscolaires dans la circonscription de Châteaulin, chargé de l’organisation du cinéma éducateur et à ce titre, il circula dans les écoles de la partie centrale du Finistère.
A la suite de difficultés familiales (décès d’un enfant, maladie de son épouse), en septembre 1948, Célestin Perrigault, en congé pour convenances personnelles, fit partie de la rédaction du quotidien progressiste Ouest-Matin qui rayonnait sur les départements de l’Ouest, Loire-Atlantique comprise. Il apprit sur le tas son nouveau métier de journaliste à Rennes et suivit l’école centrale de journalistes communistes pendant trois mois de 1949. Il fréquenta entre autres Jacques Brière, Marcel Carrasso et René Huguen. Il couvrit de 1948 à 1952 la rubrique sociale suivant les conflits ouvriers de Saint-Nazaire et de Brest. Les difficultés du journal nécessitèrent un redéploiement de la rédaction ; aussi reprit-il en septembre 1952, un poste dans l’enseignement en Ille-et-Vilaine à Guignen. Il fut nommé ensuite à Noyal-sur-Seiche, puis à Rennes. Il suivit alors l’école centrale pour les instituteurs communistes en 1953 à Suresnes.
Il s’engagea immédiatement dans la vie syndicale. Élu au conseil syndical de la section départementale du SNI, il siégea dans la minorité avec le responsable du groupe ex-cégétiste Roger Gomet. Le changement de majorité s’effectua en décembre 1961 au moment du renouvellement du conseil syndical. Le rapport de forces s’inversa. La tendance UID emmenée par Robert Le Foulgoc perdit un siège et devint minoritaire (12 sièges contre 13). Célestin Perrigault, succédant à Roger Gomet en décembre 1963, dirigea la section pendant une décennie. En 1972, en tête de la liste qui l’emporta, réélu secrétaire, il démissionna peu après et proposa Louis Chartrain pour lui succéder. Il fut entre 1956 et 1966 membre du Comité départemental d’action laïque.
Perrigault, lors du congrès national du SNI, le 8 juillet 1959, dans la séance consacrée aux « conditions de la rémunération ouvrière », critiqua les analyses d’Henri Baude qui contribuaient, selon lui, à cristalliser les tendances plutôt que de rechercher l’unité d’action. Lors de la réunion du conseil national du SNI, le 23 décembre 1960, il intervint après le rapport de Clément Durand sur le certificat d’aptitude pédagogique des maîtres privés. Il lut le vœu de sa section souhaitant que des représentants des syndicats puissent participer aux commissions chargées de faire passer ce CAP.
Au congrès du SNI à Lille, le 5 juillet 1964, dans la discussion du rapport moral, il estima que le SNI devait privilégier les actions revendicatives. Le 12 juillet 1965, dans la discussion du rapport moral, il souhaita une amélioration des rapports entre la direction nationale et les sections départementales. La même année, pour l’élection du bureau national du SNI en décembre, il figurait sur la liste « Pour un SNI toujours plus uni, toujours plus fort » conduite par Alfred Sorel. Devenu PEGC, il fut le responsable académique du SNI-PEGC pour les questions du personnel des CEG de 1972 à 1976.
Pendant cette période, il siégea comme délégué du personnel à la Commission administrative paritaire départementale, au Comité technique paritaire départemental. Après la mise en place du corps des PEGC, il œuvra pour qu’une structure régionale se mette en place. Il dirigea la commission administrative des PEGC qui se transforma ensuite en conseil académique au sein duquel on trouvait Hervé Cadiou (Finistère), Christian Le Verge (Côtes-du-Nord) et Loïc Champagnat(Morbihan). Il laissa la direction de ce conseil académique « Unité et Action » homogène à Jacques Martin en 1976.
En 1972, il quitta ses responsabilités syndicales et s’engagea dans une carrière de direction comme le faisaient souvent les responsables syndicaux du SNI enseignant en collège. En effet, au début des années 1960, il avait repris ses études. En 1962, reçu au CAPCEG, il devint professeur de français au collège public de Janzé. Nommé en 1972 sous-directeur faisant fonction de principal au collège de Janzé, il devint en 1976 principal du collège de Bégard dans les Côtes-du-Nord où il termina sa carrière professionnelle. Il fut élu immédiatement à la commission consultative spéciale des directeurs de CEG et des sous-directeurs de CES au titre du SNI avec Yves Thomas, principal du collège de Plestin-les-grèves et ancien membre du bureau national du SNI (Ecole Emancipée). En 1979 il prit sa retraite en Ille-et-Vilaine aux Iffs puis à Tinténiac depuis 2003.
Perrigault fut aussi entre 1956 et 1966 membre du comité directeur départemental des amicales laïques dans le cadre de la Fédération des œuvres laïques, membre du comité directeur du cercle Paul-Bert de Rennes et militant du Mouvement de la Paix.
Perrigault, secrétaire de la cellule des instituteurs communistes à Rennes au milieu des années 1970, fut membre du comité de la fédération communiste de 1968 à 1971. Responsable départemental du Mouvement de la Paix, membre du comité départemental de France-URSS, il était aussi secrétaire départemental de France-République démocratique allemande. Il fut candidat au Conseil général dans le canton de Bécherel en 1956, en 1961 et en 1985, il figura sur la liste « d’union démocratique » aux élections municipales de Rennes en 1965.
Après son départ à la retraite toujours militant du PCF, il devint membre du conseil d’administration de la section départementale de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale jusque dans les années 1990. Il continuait à militer aussi au Mouvement de la Paix, à France-URSS et France-RDA, à l’Association républicaine des anciens combattants et à l’Association nationale des anciens combattants résistants.
Perrigault, retraité, resta adhérent du SNI puis du SNUIPP. A Tinténiac, il écrivit pour sa famille ses souvenirs en trois volumes « Au fil des notes », « La fronde et la sten », « Propos en l’air », collabora au bulletin intercommunal Le Lavoir. Il reprit la peinture et ses œuvres peintes furent exposées au Centre culturel en avril 2013.
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