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Pierre-Yves Thomas, conseiller municipal PCF à Carhaix (Finistère), félicite, dans un communiqué, la députée socialiste Mélanie Thomin qui a voté la censure dans le cadre de l’étude du budget.
Pierre-Yves Thomas salue le « courage politique » de la députée de la sixième circonscription du Finistère. | ARCHIVES OUEST-FRANCE
Dans un communiqué transmis vendredi 7 février 2025, le conseiller municipal communiste Pierre-Yves Thomas « salue le courage politique de Mélanie Thomin » pour avoir voté la censure du budget présenté par le gouvernement du Premier ministre François Bayrou « par conviction en respect de ses valeurs l’honore ».
La députée socialiste a expliqué son choix dans un communiqué mercredi 5 février. « Le refus de faire contribuer les Français les plus fortunés est un problème », soulignait-elle notamment.
« Il n’est jamais facile au sein d’un parti, d’un groupe, d’avoir une attitude dissonante de la majorité, relève Pierre-Yves Thomas. Oui ce budget est austéritaire et va peser lourd dans le quotidien des Françaises et Français. Ce budget épargne de mettre à contribution les plus fortunés et, dans la continuité du budget de Barnier, met à mal les services publics. »
Depuis sa réplique à Bernard Arnault et aux autres grands patrons opposés à toute hausse de la fiscalité, la secrétaire générale de la CGT est sous le feu des attaques.
Sophie Binet a simplement assumé son rôle de secrétaire nationale de la CGT. Tout débute par la plainte du milliardaire Bernard Arnault, ulcéré à l’idée de payer des impôts en France. « Je reviens des États-Unis et j’ai pu voir le vent d’optimisme qui régnait dans ce pays, a-t-il ainsi lancé le 28 janvier 2025, de retour de l’investiture du président Donald Trump. Et quand on revient en France, c’est un peu la douche froide. » Et ce, alors que le « fleuron » tricolore a distribué la bagatelle de 6,9 milliards d’euros à ses actionnaires sur l’année écoulée tout en étant de moins en moins implanté en France, avec seulement 18 % de ses effectifs totaux basés dans l’Hexagone, contre 24 % en Asie ou 22 % en Europe.
Invitée à réagir aux propos du patron de LVMH, Bernard Arnault, au micro de RTL, la dirigeante syndicale a fustigé, le 31 janvier 2025, les prises de position du milliardaire : « Ces propos sont à l’image du comportement des grands patrons aujourd’hui qui coulent le pays, ils n’en ont plus rien à faire de la France, de l’intérêt général. Leur seul objectif, c’est l’appât du gain, les rats quittent le navire. »
De même, Sophie Binet en a profité pour remettre en cause la politique libérale d’Emmanuel Macron, alors que « jamais, en France, les entreprises n’ont payé aussi peu d’impôts ». La secrétaire nationale de la CGT l’a répété : « Jamais les aides aux entreprises n’ont été aussi élevées. C’est quasiment 200 milliards chaque année et pour autant, les licenciements se multiplient avec une situation catastrophique. »
Ces prises de position ont suffi pour que l’extrême droite se lance dans une cabale à son encontre. Mardi 28 janvier, le mouvement patronal Ethic, de Sophie de Menthon, a annoncé le dépôt d’une plainte, via l’avocat Gilles-William Goldnadel… pilier de la chaîne du groupe Bolloré, CNews. Le dimanche suivant, le président du Rassemblement national Jordan Bardella s’est emporté au détour d’un meeting : « Nos grandes entreprises sont mondialement reconnues et portent haut le drapeau tricolore. Honte à Sophie Binet, la révolutionnaire marxiste du boulevard Saint-Germain (sic). »
La cégétiste, qui dénonçait dès septembre l’actuelle vague de licenciements malgré les 260 milliards d’aides publiques aux entreprises et les près de 100 milliards distribués en dividendes et rachats d’actions en 2024 par le CAC 40, n’avait pourtant fait que constater que ces grands patrons « n’en ont plus rien à faire de la France et de l’intérêt général ».
Il y a quatre-vingts ans, le monde découvrait l’horreur des camps d’extermination nazis. « Je revois encore la stupeur horrifiée des soldats qui, de leurs chars, découvraient les cadavres accumulés sur le bord de la route et les squelettes titubants que nous étions devenus », a témoigné Simone Veil. Plus jamais ça ! Plus jamais ça ! Plus jamais ça ! Sauf qu’à l’heure d’écrire ces lignes, en République démocratique du Congo, les combats font rage et les corps jonchent les rues dans un conflit qui prend sa source dans le génocide rwandais….
Il y a quatre-vingts ans, aussi, un air de fin du monde s’abattait sur Hiroshima et Nagasaki décimant, le temps d’un battement de cils, 200 000 personnes et gravant pour des décennies son lot de désolation, d’irradiation et de maladies sur le Japon. Les survivants de la bombe nucléaire, les Hibakusha, en japonais « personne affectée par la bombe », et leur organisation, Nihon Hidankyo, sont les récipiendaires du prix Nobel de la paix 2024.
Avec l’organisation syndicale sœur de la CGT au Japon, Zenroren, ils ont été reçus le mois dernier à la Bourse nationale du travail, à Paris, pour une projection-débat, au lendemain de l’anniversaire de l’entrée en vigueur du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, en 2021.
Puis à l’Assemblée nationale, avec le député PCF Jean-Paul Lecoq en compagnie du Mouvement de la paix japonais. Là aussi, lorsqu’ils s’éteindront, notre mémoire collective devra rester en éveil pour montrer que le chemin de la haine et de la guerre peut aller jusqu’à l’éradication humaine…
On ne sait d’ailleurs pas si la paix ne se conjugue qu’au féminin mais, le mois dernier, au Learning Planet Festival, une table ronde 100 % féminine réunissait des responsables associatives engagées : Céline Bardet, juriste et présidente de We are NOT Weapons of War, Frédérique Bedos, fondatrice du projet Imagine, Adeline Hazan, présidente d’Unicef France, et Behishta Nazir, membre du programme HEC Imagine Fellows.
Le croisement de leur travail en Afghanistan, en Bosnie, en Ukraine et, comme ce fut le cas à Gaza, a mis en lumière que les racines de la guerre se trouvent toujours dans la déshumanisation banalisée d’autrui. Sun Tzu, général chinois du VIᵉ siècle avant Jésus-Christ, écrivit l’Art de la guerre.
Et le philosophe d’aujourd’hui, Bertrand Badie vient de publier un ouvrage avec un titre à effet miroir : l’Art de la paix. S’appuyant sur nombre d’exemples historiques ou contemporains, Bertrand Badie dresse des solutions pour des perspectives durables de paix : chercher à comprendre l’Autre, trouver les justes normes, combler ce qui nous sépare… Pacifistes de tous les pays, unissez-vous !
À l’occasion de la niche parlementaire LR, les députés se sont penchés, ce jeudi, sur une proposition de loi visant à restreindre le droit du sol à Mayotte. Selon les élus de gauche, ce texte s’attaque à un des piliers de la République.
Les regards devraient se tourner vers le dénuement le plus total qui touche Mayotte depuis le passage du cyclone Chido, le 5 décembre dernier. Pourtant, la droite préfère concentrer ses efforts sur la seule question migratoire, quitte à s’attaquer à un des piliers de la République.
Ce jeudi, à l’occasion de la niche parlementaire des « Républicains », la proposition de loi portée par la droite pour restreindre le droit du sol dans le département ultramarin a été adoptée. Un texte qui prétend réduire les flux migratoires illégaux provenant des Comores.
Les débats ont été vifs. Les représentants de droite et d’extrême droite se sont employés à dénoncer la « menace » que constituerait l’immigration pour la population mahoraise, en reprenant notamment la formule de François Bayrou sur une prétendue « submersion migratoire ». « Les enfants sont utilisés comme des passeports ! » persifle la députée Liot de Mayotte, Estelle Youssouffa, sous-entendant que donner naissance à un enfant sur l’archipel donnerait un droit automatique à la nationalité française.
Une affirmation bien éloignée de la vérité. « Pour demander la nationalité française en émigrant à Mayotte, même en donnant naissance à un enfant sur son territoire, il faut remplir un nombre de conditions dingues, analyse le juriste Jules Lepoutre, spécialiste de la question. D’abord, il faut avoir été régularisé avant la naissance. Et pour l’enfant, la demande de nationalité ne peut se faire qu’à partir de ses 13 ans. Et même en l’obtenant, cela ne permet pas aux parents d’accéder à la nationalité. »
En 2018, une réforme visant à restreindre le droit du sol avait déjà été portée par l’ancien sénateur macroniste, Thani Mohamed Soilihi. Depuis, un enfant né à Mayotte ne peut donc obtenir la nationalité française que si l’un de ses parents réside légalement sur le territoire depuis au moins trois mois avant sa naissance. La proposition de loi LR étend désormais ces conditions aux deux parents et un amendement du groupe d’Éric Ciotti allonge la durée à trois ans. Sauf que, « faute de données, rien ne prouve que la précédente réforme a limité l’immigration. En faire une nouvelle ne mènera à rien », affirme Jules Lepoutre.
À gauche, la députée écologiste Sandrine Rousseau a été parmi les parlementaires les plus offensifs pour dénoncer les sombres projets du camp gouvernemental et de ses alliés de circonstance. « Vous vous servez de Mayotte comme cheval de Troie pour remettre en question le droit du sol sur l’ensemble du territoire français et nos droits fondamentaux », a-t-elle asséné. Un avis que partage le député GDR Davy Rimane : « Mayotte est abandonnée depuis des années, elle est sous-investie par rapport au reste de la France, et on veut remettre la faute sur les immigrés ? Pour la droite, la France doit cesser d’être une terre d’accueil. »
Des reproches que le député LR Hubert Brigand esquive… tout en chargeant violemment les immigrés. « Face aux étrangers qui sont de plus en plus nombreux, les Mahorais sont démunis. Que ce soit dans l’accès aux services publics, aux soins, aux logements, à l’éducation, à l’eau potable… » nous explique-t-il. Désigner un bouc émissaire n’aidera pourtant en rien à résoudre la crise à Mayotte.
Alors que Bruno Retailleau et Gérald Darmanin rivalisent de démagogie pour revenir sur les principes humanistes nés après la Libération, dans le sillage du CNR, de la Justice des mineurs, se livrant à un concours Lépine des petites phrases pour apparaître comme ceux qui vont peut-être un jour recréer les "bagnes pour enfants" déshérités, que le ministre de l'Intérieur durcit considérablement les conditions de régularisation des sans-papiers (étendant à 7 ans et non plus 5 ans la condition de durée de présence sur le territoire), et facilite les conditions d'expulsion des étrangers en situation irrégulière, le premier ministre François Bayrou se déshonore en comparant l'immigration à une vague ou à un tsunami dévastateur et en parlant de "submersion migratoire".
A ce régime là on comprend mieux son parrainage de Marine Le Pen aux dernières élections présidentielles. Ah elles sont belles les élites de la République qui reprennent un à un en leur donnant droit de cité les concepts de l'extrême-droite, comme Macron avec le terme de "décivilisation" porté par l'intellectuel d'extrême-droite Renaud Camus.
En réalité, la submersion est bien celle d'une partie non négligeable du milieu politique et médiatique par la vague brune des idées racistes, xénophobes, réactionnaires.