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14 février 2025 5 14 /02 /février /2025 07:07
Une de L'Humanité - 12 février 2025

Une de L'Humanité - 12 février 2025

« La police antiterroriste arrête un antifasciste pour le remettre à un état autoritaire » : l’écrivain Éric Vuillard apporte son soutien à Gino, menacé d’extradition vers la Hongrie

Tribune

Par Éric Vuillard, écrivain

Publié le 11 février 2025

Le mandat d’arrêt européen a été institué en 2002, afin de renforcer la coopération policière et judiciaire en matière pénale. Il s’agissait d’étendre le principe de reconnaissance mutuelle des décisions judiciaires. Mais une telle reconnaissance suppose que les décisions judiciaires sont prises partout sur la base de droits démocratiques à peu près équivalents. On aurait pu espérer que la coopération européenne permettrait une harmonisation des législations favorables aux libertés publiques. Cela ne s’est, hélas, pas produit.

Depuis 2010, l’extrême droite s’est implantée dans plusieurs gouvernements européens. À la tête des exécutifs italien, hongrois et belge, elle participe à des coalitions gouvernementales aux Pays-Bas, en Finlande et en Slovaquie. Il existe, par ailleurs, en Italie, d’importantes dispositions du droit pénal héritées du droit fasciste et qui n’ont jamais été supprimées.

Dans le contexte actuel, le mandat d’arrêt européen devient donc une procédure délicate, et, à bien des égards, dangereuse. Puisqu’elle incite mécaniquement à collaborer avec des gouvernements d’extrême droite ou des régimes autoritaires.

Le cas de Rexhino Abazaj concentre en lui tous les périls, toutes les absurdités de cette situation. La justice hongroise a émis un mandat d’arrêt européen contre Rexhino Abazaj. Il est accusé d’avoir participé à des violences contre des militants d’extrême droite. Réfugié en France, il a été arrêté le 12 novembre par une équipe de la sous-direction antiterroriste.

Rappelons que son inculpation en Hongrie repose sur sa participation, le 11 février 2023, à une manifestation contre un rassemblement néonazi entendant célébrer la mémoire des SS.

Rexhino Abazaj est aujourd’hui enfermé à la prison de Fresnes. Ses avocats réclament sa remise en liberté, et déclarent que le mandat d’arrêt européen émis à son encontre ne peut pas être exécuté, puisque la justice et les prisons hongroises ne répondent en aucun cas aux critères exigés.

Dans le même cas que Rexhino Abazaj, Ilaria Salis a été arrêtée à Budapest à l’issue de la même manifestation. Elle est accusée de tentative d’agression et de faire partie d’une organisation d’extrême gauche. Elle risque jusqu’à vingt-quatre ans de prison.

On voit qu’il existe tout d’abord dans ces affaires une ambiance générale que l’on est bien obligé de qualifier de délirante. Voici dans un cas, une femme arrêtée pour tentative d’agression sur des militants néonazis, célébrant la SS, et qui risque, elle, et non pas eux, onze ans de prison (en cas de plaider-coupable – NDLR). Dans le cas de Rexhino Abazaj, une équipe de la sous-direction antiterroriste arrête un militant antifasciste pour le remettre à la Hongrie, État dont tous les médias proclament unanimement le caractère autoritaire.

Et, dans les deux cas, tout se passe comme si la Hongrie devenait brusquement un pays européen comme les autres. Tous les discours tenus sans cesse sur « l’illibéralisme » d’Orban se volatilisent dès qu’il s’agit de défendre les droits et les libertés les plus élémentaires. Lorsqu’il redécoupe la carte électorale, refuse de soutenir l’Ukraine, refuse les sanctions contre la Russie, ou félicite Trump, on le juge dangereux pour la liberté, mais on continuerait de pratiquer avec son régime un échange poli de prisonniers, comme si de rien n’était, comme si – par un étrange tour de passe-passe – le respect des libertés ne concernait ni les accusés ni les détenus. Mais alors qui cela concerne-t-il ?

Voici la version kafkaïenne de cette histoire : la police française « antiterroriste » arrête un militant « antifasciste » pour le remettre à un état « autoritaire », où il risque une peine « absolument disproportionnée » avec les faits qui lui sont reprochés par « une justice que domine très largement le parti au pouvoir ». Ici, tout marche à l’envers, toutes les fonctions sont perverties. La police antiterroriste arrête un antifasciste pour le remettre à un état autoritaire, au nom de la coopération européenne, qui devient, de fait, une valeur supérieure à la liberté humaine. On oublierait presque que la Hongrie a été épinglée plusieurs fois pour ses mauvaises conditions d’incarcération, et qu’à son procès, en Hongrie, la militante italienne était enchaînée au tribunal.

En résumé, nous vivons des heures étranges, où les procédures censées créer un espace commun, une justice commune, sont en réalité les outils d’une politique aveugle et répressive. On remettrait des accusés à n’importe quel régime sous prétexte que le pays fait partie de l’Union européenne, on s’en tiendrait strictement à des données formelles, à des affirmations gratuites, et qui vont pourtant à contre-courant de tout ce que nous savons.

Car personne n’ignore ce qu’est le régime de Viktor Orbán, personne n’ignore son accaparement du pouvoir, la manière dont il corrompt le fonctionnement de l’État hongrois, cela fait sans cesse la une de la presse, nul ne peut donc faire comme s’il s’agissait d’une démocratie libérale. C’est ce qui explique la très forte mobilisation autour de Rexhino Abazaj. Dans cette affaire, tout le monde sait à quoi s’en tenir. Et toutes les fables inconsistantes que le régime hongrois pourrait raconter à propos de sa justice et des conditions d’incarcération ne peuvent convaincre personne. Rexhino Abazaj ne peut pas être remis à la Hongrie.

Pour le moment, la procédure se déroule comme si la Hongrie était un interlocuteur normal, les magistrats ont demandé à la Hongrie des informations sur les conditions d’incarcération, comme la procédure le prévoit. Mais si les magistrats ne peuvent faire autrement que de suivre les procédures, et donner le change, cette demande n’en est pas moins une absurdité. On réclame des justifications que l’on sait impossibles, on réclame une réponse dont on ne peut ignorer la mauvaise foi. Personne ne pourra dire qu’il ne savait pas.

En réalité, si l’on s’en tenait aux principes, jamais Rexhino Abazaj n’aurait dû être arrêté sur la base d’un mandat d’arrêt émanant d’un régime qui se réclame lui-même de « l’illibéralisme », jamais il n’aurait dû être arrêté par la police antiterroriste, jamais il ne devrait se trouver à Fresnes.

On parle sans cesse de « transparence », mais lorsqu’on est face à un cas tout à fait clair, lorsqu’on y voit parfaitement bien, lorsqu’il n’y a aucun doute sur le choix à faire, on se conduit comme s’il fallait éclaircir le problème, en savoir davantage. On se comporte comme si la justice, la vérité, les faits, étaient des choses purement formelles, et qu’il fallait avant tout s’en tenir aux procédures, quitte à maintenir quelqu’un en prison un peu plus longtemps, quitte à réclamer des renseignements inutiles sur des choses que l’on connaît parfaitement, quitte à faire comme si l’on devait résoudre une question, alors qu’on a déjà la réponse.

Il faut que Rexhino Abazaj retrouve la liberté.

Dernier ouvrage paru : Une sortie honorable (Actes Sud).

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14 février 2025 5 14 /02 /février /2025 06:59
7 milliards d’euros de coupes pour les collectivités : tout ce que menace « le pire budget de l’histoire » - Léa Petit Scagnola, L'Humanité, 12 février 2025
7 milliards d’euros de coupes pour les collectivités : tout ce que menace « le pire budget de l’histoire »

Un effort de 7,1 milliards d’euros, faussement minimisé à 2,2 milliards par le gouvernement, menace le fonctionnement et les projets des collectivités. Ces restrictions financières font courir de lourds dangers pour les services publics et le quotidien des citoyens.

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14 février 2025 5 14 /02 /février /2025 06:56
Richard Ferrand: une girouette au Conseil Constitutionnel - Par Patrick Le Hyaric, 11 février 2025
Richard Ferrand - Une girouette au Conseil constitutionnel.
Richard Ferrand sait nager dans les eaux troubles du régime des copains et des coquins de la macronie. Son maître-nageur le propose à la tête du Conseil constitutionnel. Voici un parcours qui en dit long sur le pourrissement de notre vie politique.
Après être passé par toutes les nuances du Parti socialiste pour se faire élire député du Finistère, il hume le vent du large et lâche subitement F Hollande pour monter sur l’embarcation d’E Macron. Il n’a été ministre qu'un mois et quatre jours, rattrapé par son passé de directeur des Mutuelles de Bretagne et des accusations de favoritisme envers sa compagne, jamais jugé car...prescrit. Ses activités à plein temps de porte-flingue du chef de L’État lui valent un licenciement sec des électrices et électeurs de la circonscription de Carhaix-Châteaulin en 2022.
Le monde est si petit qu’au Conseil constitutionnel, il risque de retrouver l’ancienne procureure de la cour d’appel de Rennes qui a la particularité d’avoir classé sans suite l’enquête visant ce même Richard Ferrand dans l’affaire des Mutuelles. Puis, il ne faut pas être trop malicieux pour voir un retour d’ascenseur dans le fait que Madame la procureure a été nommé au Conseil constitutionnel par… Richard Ferrand lorsqu’il était président de l'Assemblée nationale.
Mais ce n’est peut-être pas le plus important. Après avoir proposé la suppression de la référence à la Sécurité sociale dans la constitution, (c’est dire le niveau de ses convictions socialistes.) Ferrand avait été chargé de mener campagne pour trouver une voie afin que le président de la République puisse faire trois mandats. Sans rire, ni rougir, il avait appelé cela une « respiration démocratique ». Autant dire qu’il ne manque pas d’air ! Depuis des mois, des juristes de France et de Navarre sont consultés sur le point de savoir si, en démissionnant avant le terme de ce quinquennat, E Macron pourrait se représenter pour un nouveau mandat de cinq ans. À la tête du Conseil constitutionnel avec désormais de nombreux amis, dont une insupportable connaissance, Mme La juge L Vichnievski, affiliée au parti du Premier ministre renvoyée aussi par les électeurs il y a quelques mois, Ferrand a sans doute pour mission de dénouer et déblayer ce mur juridique pour E Macron. En continuant de maintenir l’extrême droite à flot pour se retrouver face à elle dans une hypothétique présidentielle avancée, les puissances d’argent pensent pouvoir maintenir artificiellement le président pro-business au pouvoir cinq ans de plus. Il ne faut donc pas aller chercher trop loin. L’illibéralisme n’est pas qu’à l’Est, et le vent du Trumpisme ne souffle pas qu’à l’ouest dans le régime des copains et des coquins !
Patrick Le Hyaric
11 février 2025
 
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14 février 2025 5 14 /02 /février /2025 06:42

 

 

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14 février 2025 5 14 /02 /février /2025 06:34

 

On naît ultrariche, on ne le devient pas, ou en tout cas de plus en plus rarement. Mais le dernier rapport d’Oxfam sur les inégalités a montré qu’en outre, une large part de leur fortune vient du colonialisme et de ses conséquences.

Le dernier rapport d’Oxfam explique qu’une large partie de la richesse des milliardaires est issue du colonialisme et de ses conséquences.

Les récentes mobilisations contre la vie chère en Martinique trouvent leur origine dans le passé colonial : 80 % de la distribution alimentaire de l’île sont tenus par quatre familles de békés (descendants de colons), et le groupe CMA-CGM, contrôlé par le milliardaire français Rodolphe Saadé, bénéficie d’une situation de quasi-monopole sur l’approvisionnement maritime. La colonisation et son héritage ont créé des situations de rente encore d’actualité, et c’est ce que dénonce Oxfam dans son dernier rapport sur les inégalités.

« Économiquement, la colonisation, c’est l’exploitation des ressources et la surspécialisation de la production à des fins d’exportation vers la métropole, en l’occurrence la banane et la canne à sucre », explique Layla Abdelké Yakoub, responsable de plaidoyer justice fiscale et inégalités à Oxfam France et autrice du rapport. « En plus d’avoir créé une catastrophe écologique, ces territoires sont complètement dépendants de la métropole pour leur subsistance », poursuit-elle.

Un cercle vicieux qui entretient la rente et accroît les inégalités : le taux de pauvreté est deux fois plus élevé dans les Dom, quatre fois en Guyane et cinq fois à Mayotte, selon l’Insee, avec respectivement des taux de 53 % et 77 %. Une situation aggravée par le fait que, à cause des marges permises par la dépendance à la métropole, les prix à la consommation sont en moyenne de 9 à 16 % plus chers que dans l’Hexagone, et de 30 à 42 % plus chers pour ce qui est des produits alimentaires.

Héritage et situations de monopole

L’exemple français est loin d’être isolé et les conséquences de l’histoire coloniale sur les inégalités Nord-Sud sont immenses. « Le colonialisme a été mené par des multinationales privées qui se sont souvent vues accorder des monopoles et ont tiré d’énormes profits de leur expansion à l’étranger. Le concept de multinationale privée, financée par de riches actionnaires, est d’ailleurs un produit de l’ère coloniale », rappelle Oxfam. Daron Acemoglu, économiste au MIT (Institut de technologie de Boston), a calculé que les inégalités économiques entre le Nord et le Sud, modestes au début de la colonisation, ont été multipliées par 10 au cours de cette période. « Rien qu’entre 1825 et 1947, la France a ainsi extrait de ses colonies africaines 313 milliers de milliards d’euros (en euros constants actuels) », a calculé Oxfam.

Conséquence de cette histoire : 60 % de la fortune actuelle des milliardaires dans le monde sont hérités ou le fruit d’une situation de monopole. L’ONG insiste sur ce point : « Les entreprises en position de monopole peuvent contrôler les marchés, dicter les règles du jeu commercial et les conditions d’échange. » On peut penser aux Gafam, mais pas que. Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique (11 milliards de dollars), contrôle le marché du ciment dans plusieurs pays africains, dont le Nigeria. En outre, selon Tax Justice Network, 70 % des abus fiscaux proviennent d’entreprises dont le siège est dans des pays l’OCDE, pour beaucoup au détriment de pays du Sud.

122 années de remboursement aux anciens propriétaires d’esclaves

Les pays riches préservent leur situation de rente via le système financier mondial et leur contrôle des monnaies de référence. « Dans le Nord, s’endetter en investissant dans le Sud rapporte, quand l’inverse est faux, puisque les taux d’intérêt sont très défavorables au Sud, explique Layla Abdelké Yakoub. Ces pratiques à elles seules engendrent un transfert de près de 1 000 milliards de dollars US par an des pays du Sud vers les pays du Nord » assure-t-elle. Elle a calculé que, en 2023 en France, les 1 % les plus riches ont perçu près de 20 milliards d’euros du Sud via le système financier.

Bolloré une fortune sur le dos de l’Afrique

En février 2012, une note de la BNP Paribas estimait que les activités logistiques de Bolloré en Afrique représentaient 80 % des bénéfices du groupe ! Vincent Bolloré a commencé en 1985 par prendre le contrôle de Socfin, propriétaire entre autres de grandes plantations de tabac en Afrique. Il a ensuite profité au maximum de la politique du FMI : en échange d’aides du fonds, les pays africains devaient privatiser une à une leurs infrastructures de transport (concessions portuaires et ferroviaires…). Bolloré était aux aguets pour mettre la main dessus. Petit à petit, il a pris le contrôle d’un gros quart des exportations de cacao, de café, d’huile de palme, de coton du continent et s’est bâti un empire de la logistique et du transport, présent dans 45 pays africains. Il a revendu en 2022 sa filiale Bolloré Africa Logistics et fait plus de 3,15 milliards d’euros de plus-value. Depuis 2015, le groupe Bolloré prend peu à peu le contrôle de médias (et groupes) majeurs en France, comme Canal + et iTélé devenue CNews, Europe 1 ou plus récemment le Journal du dimanche…

Par exemple, à la suite de l’abolition de l’esclavage et après avoir arraché son indépendance à la France, Haïti a été forcée d’emprunter 150 millions de francs à son ancien colonisateur (l’équivalent de 20 milliards d’euros au cours actuel) pour rembourser les anciens propriétaires d’esclaves. Le pays a mis cent vingt-deux ans à rembourser cette somme, à 80 % accaparée par une petite oligarchie française. Ce cycle d’endettement reste un problème qui perdure aujourd’hui. Entre 1970 et 2023, les gouvernements des pays du Sud ont dû payer 3 300 milliards de dollars US d’intérêts à leurs créanciers des pays du Nord. Et la situation n’est pas près de changer. Les pays du G7 détiennent encore 41 % des voix au FMI et à la Banque mondiale, alors qu’ils représentent moins de 10 % de la population mondiale.

La France exerce toujours un contrôle économique important sur 14 pays de la zone CFA (Communauté financière africaine ou Coopération financière en Afrique) par le biais du franc CFA. Ces pays doivent déposer au moins 50 % de leurs réserves de change sur un compte spécifique du Trésor français, et la Banque de France détient près de 70 % des réserves d’or de l’Union économique et monétaire ouest-africaine.

Aux côtés de celles et ceux qui luttent !

 

 

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11 février 2025 2 11 /02 /février /2025 06:35
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11 février 2025 2 11 /02 /février /2025 06:29

 

" - Avec des mots simples et des doutes sérieux, nos concitoyens s’inquiètent d’une énième séquence de 49.3 et de motions de censure.
L’émotion est grande. Les motions sont nombreuses. Alors que la situation de l’emploi, la grande braderie de notre tissu industriel, les questions de salaires et de pouvoir d’achat, l’avenir de nos écoles, de nos hôpitaux, de notre justice, de la culture devraient être au cœur du message politique.
Toute l’énergie des parlementaires est aspirée par la tentative de coup de force d’un gouvernement soumis aux exigences du capital et la prétendue radicalité dans les faits, impuissante d’une partie de la gauche. Stop !
Le premier responsable de cette situation est le Premier ministre qui utilise le 49.3 pour éviter un vote sur son budget. Il n’y a pas les méchants qui votent la censure et les gentils qui utilisent le 49.3. Ces deux outils – bien que constitutionnels – sont violents pour la démocratie. Ils sont la preuve d’un gouvernement brutal mais aussi de l’incapacité des groupes parlementaires à trouver des compromis.
J’avais d’ailleurs proposé, lors d’une réunion de toutes les forces politiques en présence du président de la République, une sorte de « pacte » engageant toutes les parties à ne recourir ni au 49.3 ni au vote de motions de censure, pour forcer les uns et les autres à trouver les voies du compromis et des majorités.
Las, personne n’a voulu s’engager.
Comment s’opposer à ces budgets iniques présentés par François Bayrou ? Comment les amender, les transformer quand le Gouvernement empêche les parlementaires de voter en déclenchant le 49.3 ?
La motion de censure devient automatiquement le seul moyen pour les rejeter.
Mais voter une motion de censure sans majorité alternative, c’est faire tomber le gouvernement sans rien régler des problèmes de nos concitoyens et concitoyennes.
Pour la vie quotidienne de nos concitoyens, leur pouvoir d’achat, leur emploi, pour nos communes, nos entreprises, nos associations, nos hôpitaux, nos écoles… ces motions de censure ne résolvent rien.
J’appelle les responsables de gauche et toutes les forces sociales, le monde du travail, les forces associatives et citoyennes à dépasser le débat sur la censure pour agir ensemble.
C’est pourquoi, après ce nouveau 49.3, je peux comprendre autant ceux qui votent la censure que ceux qui ne la votent pas.
Je comprends autant celles et ceux qui veulent tout faire pour empêcher l’adoption d’un budget extrêmement dur et dangereux pour la France et je comprends aussi ceux qui ne veulent pas d’un saut dans le vide, de l’inconnu politique, d’un pays sans budget où l’extrême droite est en embuscade.
Surtout, j’appelle les responsables de gauche et toutes les forces sociales, le monde du travail, les forces associatives et citoyennes à dépasser le débat sur la censure pour agir ensemble.
Ripostons à l’offensive capitaliste des grands groupes qui détruisent notre industrie, aux néolibéraux qui cassent nos services publics et aux forces d’extrême droite qui nous divisent.
Et mobilisons-nous pour faire progresser un projet rassembleur pour le travail, pour des salaires et des pensions dignes et une appropriation sociale de la production, un projet pour la paix et la coopération, pour la République sociale, laïque et démocratique.
Je me suis engagé en politique pour améliorer la vie des gens. Pas pour jouer aux dés avec leur avenir et celui de mon pays.
Notre industrie comme nos services publics, sont gravement menacés.
Partout, des salariés, des agents publics des usagers luttent. Mais les espoirs de victoire apparaissent souvent bien minces.
Ces femmes et ces hommes ont besoin de nous. Ils ont besoin de la gauche. D’une gauche qui les soutienne, qui donne à leurs voix l’écho dont elles ont besoin pour être entendues ; d’une gauche prête à gouverner avec un programme de rupture avec le système économique, une gauche qui choisira de défendre l’être humain et la planète plutôt que les rentes du capital.
En psychanalyse nous dit le dictionnaire de l’Académie française, la censure constitue l’« action défensive du moi qui empêche le retour à la conscience de représentations inacceptables, refoulées ».
Le refoulé de la gauche, les catégories populaires dans leur diversité, ne peuvent plus être la victime de l’action défensive du moi qui ces dernières semaines a utilement pris les habits de la motion de censure.
Allons plus loin, sortons de l’émotion de censure. Travaillons à éveiller les consciences, à nourrir les luttes, à ouvrir un chemin d’espoir pour révolutionner la France."
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10 février 2025 1 10 /02 /février /2025 07:24
L’élu communiste de Carhaix Pierre-Yves Thomas « salue » le vote de la censure par la députée - Ouest-France, 8 février 2025

Ouest-France

L’élu communiste de Carhaix Pierre-Yves Thomas « salue » le vote de la censure par la députée

Publié le

Pierre-Yves Thomas, conseiller municipal PCF à Carhaix (Finistère), félicite, dans un communiqué, la députée socialiste Mélanie Thomin qui a voté la censure dans le cadre de l’étude du budget.

Pierre-Yves Thomas salue le « courage politique » de la députée de la sixième circonscription du Finistère. | ARCHIVES OUEST-FRANCE

Dans un communiqué transmis vendredi 7 février 2025, le conseiller municipal communiste Pierre-Yves Thomas « salue le courage politique de Mélanie Thomin » pour avoir voté la censure du budget présenté par le gouvernement du Premier ministre François Bayrou « par conviction en respect de ses valeurs l’honore ».

La députée socialiste a expliqué son choix dans un communiqué mercredi 5 février. « Le refus de faire contribuer les Français les plus fortunés est un problème », soulignait-elle notamment.

« Il n’est jamais facile au sein d’un parti, d’un groupe, d’avoir une attitude dissonante de la majorité, relève Pierre-Yves Thomas. Oui ce budget est austéritaire et va peser lourd dans le quotidien des Françaises et Français. Ce budget épargne de mettre à contribution les plus fortunés et, dans la continuité du budget de Barnier, met à mal les services publics. »

https://www.ouest-france.fr/bretagne/carhaix-plouguer-29270/lelu-communiste-de-carhaix-pierre-yves-thomas-salue-le-vote-de-la-censure-par-la-deputee-d8ed383a-e5f9-11ef-a721-b0bb668bdebd

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7 février 2025 5 07 /02 /février /2025 06:38
Sophie Binet attaquée par l'extrême droite et les patrons pour avoir dénoncé la vague de licenciements

Depuis sa réplique à Bernard Arnault et aux autres grands patrons opposés à toute hausse de la fiscalité, la secrétaire générale de la CGT est sous le feu des attaques.

Naïm Sakhi Tom Demars-Granja  - L'Humanité, 06 février 2025

Sophie Binet a simplement assumé son rôle de secrétaire nationale de la CGT. Tout débute par la plainte du milliardaire Bernard Arnault, ulcéré à l’idée de payer des impôts en France. « Je reviens des États-Unis et j’ai pu voir le vent d’optimisme qui régnait dans ce pays, a-t-il ainsi lancé le 28 janvier 2025, de retour de l’investiture du président Donald Trump. Et quand on revient en France, c’est un peu la douche froide. » Et ce, alors que le « fleuron » tricolore a distribué la bagatelle de 6,9 milliards d’euros à ses actionnaires sur l’année écoulée tout en étant de moins en moins implanté en France, avec seulement 18 % de ses effectifs totaux basés dans l’Hexagone, contre 24 % en Asie ou 22 % en Europe.

Invitée à réagir aux propos du patron de LVMH, Bernard Arnault, au micro de RTL, la dirigeante syndicale a fustigé, le 31 janvier 2025, les prises de position du milliardaire : « Ces propos sont à l’image du comportement des grands patrons aujourd’hui qui coulent le pays, ils n’en ont plus rien à faire de la France, de l’intérêt général. Leur seul objectif, c’est l’appât du gain, les rats quittent le navire. »

« Les licenciements se multiplient »

De même, Sophie Binet en a profité pour remettre en cause la politique libérale d’Emmanuel Macron, alors que « jamais, en France, les entreprises n’ont payé aussi peu d’impôts ». La secrétaire nationale de la CGT l’a répété : « Jamais les aides aux entreprises n’ont été aussi élevées. C’est quasiment 200 milliards chaque année et pour autant, les licenciements se multiplient avec une situation catastrophique. »

Ces prises de position ont suffi pour que l’extrême droite se lance dans une cabale à son encontre. Mardi 28 janvier, le mouvement patronal Ethic, de Sophie de Menthon, a annoncé le dépôt d’une plainte, via l’avocat Gilles-William Goldnadel… pilier de la chaîne du groupe Bolloré, CNews. Le dimanche suivant, le président du Rassemblement national Jordan Bardella s’est emporté au détour d’un meeting : « Nos grandes entreprises sont mondialement reconnues et portent haut le drapeau tricolore. Honte à Sophie Binet, la révolutionnaire marxiste du boulevard Saint-Germain (sic). »

La cégétiste, qui dénonçait dès septembre l’actuelle vague de licenciements malgré les 260 milliards d’aides publiques aux entreprises et les près de 100 milliards distribués en dividendes et rachats d’actions en 2024 par le CAC 40, n’avait pourtant fait que constater que ces grands patrons « n’en ont plus rien à faire de la France et de l’intérêt général ».

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7 février 2025 5 07 /02 /février /2025 06:19
Pacifistes de tous les pays, unissez-vous ! - par Philippe Rio, L'Humanité, 5 février 2025

Il y a quatre-vingts ans, le monde découvrait l’horreur des camps d’extermination nazis. « Je revois encore la stupeur horrifiée des soldats qui, de leurs chars, découvraient les cadavres accumulés sur le bord de la route et les squelettes titubants que nous étions devenus », a témoigné Simone Veil. Plus jamais ça ! Plus jamais ça ! Plus jamais ça ! Sauf qu’à l’heure d’écrire ces lignes, en République démocratique du Congo, les combats font rage et les corps jonchent les rues dans un conflit qui prend sa source dans le génocide rwandais….

Il y a quatre-vingts ans, aussi, un air de fin du monde s’abattait sur Hiroshima et Nagasaki décimant, le temps d’un battement de cils, 200 000 personnes et gravant pour des décennies son lot de désolation, d’irradiation et de maladies sur le Japon. Les survivants de la bombe nucléaire, les Hibakusha, en japonais « personne affectée par la bombe », et leur organisation, Nihon Hidankyo, sont les récipiendaires du prix Nobel de la paix 2024.

Avec l’organisation syndicale sœur de la CGT au Japon, Zenroren, ils ont été reçus le mois dernier à la Bourse nationale du travail, à Paris, pour une projection-débat, au lendemain de l’anniversaire de l’entrée en vigueur du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, en 2021.

Puis à l’Assemblée nationale, avec le député PCF Jean-Paul Lecoq en compagnie du Mouvement de la paix japonais. Là aussi, lorsqu’ils s’éteindront, notre mémoire collective devra rester en éveil pour montrer que le chemin de la haine et de la guerre peut aller jusqu’à l’éradication humaine…

On ne sait d’ailleurs pas si la paix ne se conjugue qu’au féminin mais, le mois dernier, au Learning Planet Festival, une table ronde 100 % féminine réunissait des responsables associatives engagées : Céline Bardet, juriste et présidente de We are NOT Weapons of War, Frédérique Bedos, fondatrice du projet Imagine, Adeline Hazan, présidente d’Unicef France, et Behishta Nazir, membre du programme HEC Imagine Fellows.

Le croisement de leur travail en Afghanistan, en Bosnie, en Ukraine et, comme ce fut le cas à Gaza, a mis en lumière que les racines de la guerre se trouvent toujours dans la déshumanisation banalisée d’autrui. Sun Tzu, général chinois du VIᵉ siècle avant Jésus-Christ, écrivit l’Art de la guerre.

Et le philosophe d’aujourd’hui, Bertrand Badie vient de publier un ouvrage avec un titre à effet miroir : l’Art de la paix. S’appuyant sur nombre d’exemples historiques ou contemporains, Bertrand Badie dresse des solutions pour des perspectives durables de paix : chercher à comprendre l’Autre, trouver les justes normes, combler ce qui nous sépare… Pacifistes de tous les pays, unissez-vous !

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