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Le gouvernement de Michel Barnier vient d’être censuré.
C’est la conséquence logique du choix irresponsable du président de la République et du Premier ministre de porter un budget contre le monde du travail et les catégories populaires, budget qui poursuit une politique massivement rejetée par le pays pour continuer à servir les hauts revenus et les revenus du capital.
Les forces du Nouveau front populaire et l’ensemble des forces de gauche ont la responsabilité de contribuer à une alternative politique qui s'appuie sur les exigences qui grandissent dans le pays en travaillant à la construction des convergences nécessaires avec les salariés et leurs organisations syndicales, le monde associatif et l'ensemble des forces vives du pays.
Le PCF appelle les travailleurs et travailleuses, les étudiants, la jeunesse, les retraités, les élus locaux engagés pour le service public, à agir ensemble, à refuser la dictature des marchés financiers et à construire des rassemblements populaires et majoritaires pour gagner un changement de politique. Il appelle à participer massivement aux prochaines journées d’action syndicales : dès demain, le 5 décembre aux côtés des agents publics, les 9 et 10 décembre avec les dockers, le 11 décembre avec les cheminots, le 12 décembre avec les salariés mobilisés pour l’emploi.
Ensemble, mobilisons-nous pour battre la politique mise en œuvre au sommet de l’État par les forces de droite et d’extrême droite et gagner la mise en place d’un gouvernement capable de construire des majorités sur la base des propositions que le Nouveau front populaire a défendu pendant les élections et capables de conjurer la crise économique, de répondre aux exigences populaires et de relever les défis sociaux, écologiques, économiques, politiques et internationaux qui sont devant nous.
Dès maintenant, le PCF appelle à la prise de mesures d’urgence, fortes et indispensables, répondant aux attentes de nos concitoyens et concitoyennes :
Face aux dégâts des politiques capitalistes, une seule issue s’impose : émanciper nos économies de leur dépendance envers les marchés financiers en imposant une autre utilisation de l’argent des banques et des banques centrales, au service du développement des capacités de tous les êtres humains, et non plus de la rentabilité du capital.
C’est le chemin que propose le Parti communiste français pour faire refluer la résignation et la division du monde du travail, combattre l’escroquerie de la politique du Rassemblement national, aboutir à la reconquête d’une majorité politique de transformation sociale et écologique.
L’ancien ministre Anicet Le Pors, 93 ans, l’affirme : le temps joue pour le camp progressiste. Celui qui fut l’un des bâtisseurs de la fonction publique revient sur l’état de la bataille idéologique actuelle et ne doute pas que, malgré les difficultés, l’avenir sera aux conquêtes démocratiques et sociales.
Aurélien Soucheyre, 29 novembre 2024 - L'Humanité magazine
L’ancien ministre communiste de la Fonction publique (1981-1984) n’a eu de cesse d’œuvrer à une transformation sociale et radicale de la société, cherchant à ce que les citoyens s’emparent de leur destin en liant conquêtes économique, démocratique et sociale. Après avoir été météorologiste, économiste, juge de l’asile, conseiller d’État, ou encore responsable du programme constitutionnel du PCF, il a reçu « l’Humanité » chez lui, à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), pour un dialogue sur la crise démocratique en cours, la situation de la gauche, et les modalités futures de la lutte des classes. Bien la mener passe à ses yeux par prendre à bras-le-corps la question des services publics.
Que pensez-vous de la période politique que nous traversons, alors que Macron a fait de la casse sociale son mantra et que l’extrême droite progresse partout dans le monde ?
Elle est brouillonne. Le vrai n’émerge pas d’évidence. Mais c’est une sacrée époque : je crois que dans vingt ans nous dirons qu’elle était particulièrement intéressante, parce qu’elle porte les contradictions très haut, et qu’il y a un gigantesque travail intellectuel à mener sur plusieurs décennies pour en sortir. Avec le macronisme, nous vivons la poursuite d’un fouillis, d’un désordre, et surtout d’un pourrissement qui n’est pas achevé. La dissolution de juin elle-même ne constitue pas un événement, mais une étape de plus dans la phase de décomposition dans laquelle nous sommes depuis la chute des grands paradigmes du XXe siècle.
L’effondrement communisme revendiqué a quelque part masqué ceux qui frappent le néolibéralisme et la social-démocratie, pour qui il y avait nécessité à se reconstruire, mais personne n’a rien fait. Je dis tout cela sans nihilisme, ni pessimisme. Je suis même plutôt optimiste. Mais nous sommes aujourd’hui en bas-empire, et les bas-empires sont toujours des périodes où il se passe des choses surprenantes et significatives.
Je crois que nous n’avons pas encore les clés pour tout décortiquer, ni prévoir quel événement, ou quelle catastrophe, pourra constituer un point de bascule et de renaissance. D’un côté, le capitalisme est de plus en plus tenté d’utiliser le populisme et de s’allier à l’extrême droite pour conserver le pouvoir, quitte à foncer dans le mur.
De l’autre, la gauche est désorientée et ne va pas assez loin. Elle s’investit beaucoup sur le féminisme et l’écologisme, sans parvenir à un paradigme unifié. Cela risque de durer : on ne fabrique pas un corpus idéologique comme le marxisme sur un coin de table. Nous devons trouver une nouvelle théorie globale, prenant bien sûr en compte les questions du féminisme, de l’écologie, de la démocratie et du pouvoir économique, mais avec une unicité théorique dans laquelle chaque composante s’incarnera sans s’écarter des autres, au risque d’éclater le tout pour se radicaliser en un seul et unique paradigme.
Sur quelle base pourrait selon vous démarrer ce nouveau travail théorique ?
Je crois que la question des services publics peut constituer le socle d’un nouveau paradigme global. Les services publics peuvent fédérer la société tout entière. Il y a une véritable attente de tous les citoyens sur ce sujet. Or, cette attente est contrariée par le marché, qui veut des retours sur investissements, quand le service public ne recherche et ne produit que de l’efficacité sociale. Le développement des services publics pose également la question primordiale de la propriété, et de l’intérêt général. Il constitue, de plus, un défi immense aux yeux des dominants, car malgré leurs efforts pour fragiliser les services publics ils sont obligés de suivre un mouvement de fond.
Sur le long terme, les gouvernements, y compris les plus libéraux, ne parviennent pas à véritablement faire machine arrière. Les crédits augmentent parce que la société se socialise objectivement de plus en plus. Les dominants essaient d’en faire le moins possible, de casser et de marchandiser à chaque occasion, mais, de leur point de vue, ils patinent. Le mécontentement de la population qui n’a pas de services publics au niveau de la croissance de ses besoins met par exemple Emmanuel Macron dans une position intenable. Il fustige d’un côté le « pognon de dingue » donné aux services sociaux, et se fait de l’autre côté le chantre du « quoi qu’il en coûte » quand les besoins sont là. Je crois donc qu’il y a ici une très bonne piste pour reconstruire un paradigme…
Et pourtant, la gauche échoue pour le moment à faire la démonstration qu’elle est la plus crédible pour développer les services publics…
Parce qu’il n’y a pas assez de débats ! Parce que la gauche ne va pas assez loin et ne met pas la barre assez haut ! On a du mal à imaginer que, dans les années 1970, le problème numéro un qui faisait débat était celui des nationalisations et de la propriété publique. Aujourd’hui, plus personne n’en parle, ou presque. Mais qu’est-ce que l’on attend pour porter la nationalisation de tout ce qui relève de l’intérêt général et de la souveraineté citoyenne ?
Il n’y aura pas de services publics dignes de ce nom sans propriété collective et publique. Le travail n’est pas suffisamment fait aujourd’hui dans le camp du progrès. Ce n’est pas parce qu’au Nouveau Front populaire ils ont fait un programme en quatre jours que cela va faire l’affaire. C’est bien, il fallait le faire dans l’urgence.
Mais maintenant ? Quelle stratégie de conquête commune et sur quel programme ? Le programme commun de la gauche, dans les années 1970, c’était autre chose. Des années de travail… Plus de 600 personnes rien qu’à la commission économique du PCF ! J’ai vécu tout cela de manière euphorique et constructive. Même si, avec la distance, je vois quelles sont les limites de ce que nous avons fait. C’était un excellent programme, mais il ne convient plus du tout, car nous étions restés très gaulliens, enfermés dans une vision de l’économie hexagonale et monopoliste d’État. Or, nous avons aujourd’hui besoin de penser la question de la propriété publique et celle des services publics à l’international. C’est criant concernant l’énergie, par exemple.
Ce programme peut-il servir de base pour un réarmement idéologique de la gauche ? Que faire de l’héritage séculaire du mouvement ouvrier et révolutionnaire pour préparer l’avenir ?
Bien sûr, le programme commun peut aider, mais cela ne suffira pas. Il faut innover, inventer. La Déclaration universelle des droits de l’homme de 1789, la Constitution de 1793 et le préambule de celle de 1946 sont trois textes sublimes, mais nous sommes en 2024 ! Karl Marx est une source de réflexion quasi inépuisable, mais il n’est peut-être pas le mieux placé pour nous parler de quelles institutions nous avons besoin aujourd’hui en France. Le programme du Conseil national de la Résistance est lumineux. Les résistants avaient très bien compris la nécessité de conquérir le pouvoir économique. Mais il est trop pensé à l’échelle hexagonale pour répondre aux enjeux de notre époque.
On ne peut donc pas se contenter d’appliquer des bouts de notre héritage : il faut s’en servir de carburant pour aller plus loin, beaucoup plus loin. N’oublions pas que la fin du patriarcat, à obtenir le plus vite possible, ne mettra pas forcément fin au capitalisme. N’oublions pas non plus qu’il n’y a pas que le capital qui détruit la planète, même s’il le fait actuellement avec une rapidité phénoménale.
Nous devons donc phosphorer beaucoup plus que nous ne le faisons. Il nous faut de l’audace, et il nous faut rechercher l’efficacité. J’ai par exemple longtemps cru que le mot de « communisme » était à protéger. J’ai changé d’avis : ce mot aura toujours une charge positive pour moi, mais elle est devenue inutilisable et interdit tout espoir révolutionnaire dans le temps présent. Dans l’immédiat, il nous faut trouver un autre mot-clé pour porter la transformation sociale.
Vous dites que le néolibéralisme est en crise, et que les dominants n’ont pas les coudées franches. Pourtant, le capital absorbe toujours plus de richesses créées par le travail, au détriment des travailleurs, avant de faire payer la note aux citoyens. Dans son budget, Michel Barnier prévoit 40 milliards d’économies…
Il n’est pas dans le pouvoir du capitalisme d’empêcher l’unité de destin du genre humain, c’est-à-dire la nécessité de voir les choses en commun. Notre époque, contrairement à ce qui se dit, est celle des coopérations, des interdépendances, d’une information diffusée en temps réel sur toute la planète, des solidarités. C’est une terre qui se socialise, qu’on le veuille ou non. Je suis persuadé que tout ce qu’arrachent actuellement les dominants est à regarder sur une période assez courte : sur le temps long, la dynamique n’ira pas dans leur sens. Je dis d’ailleurs depuis des années que personne n’arrivera à vraiment baisser le taux des impôts et des prélèvements obligatoires.
Pourtant, Emmanuel Macron a supprimé l’ISF, instauré la flat tax, baissé les impôts, mis en place des centaines de milliards d’euros de crédits d’impôts sans aucune contrepartie… En Angleterre, Margaret Thatcher avait fait de même…
Ce n’est pas contradictoire avec ce que je dis… Emmanuel Macron comme Thatcher avant lui ont voulu revenir sur tout ce que leur classe avait perdu. Ils ont cherché à satisfaire ceux qui ont le pouvoir économique, mais cela n’empêche pas la demande beaucoup plus volumineuse des gens qui sont dans leur grande masse les utilisateurs des services publics. L’exigence du peuple sur ce sujet est bien supérieure à celle des dirigeants des grandes entreprises. C’est cela qui va l’emporter sur le long terme. Nos défaites sur un temps donné valent moins que nos victoires à venir. La grande question est de savoir quel en sera le prix, mais la lame de fond est pour nous. Il en va de même concernant la fonction publique.
Mais la Cour des comptes préconise de supprimer 100 000 fonctionnaires. Le nouveau ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, dit vouloir « débureaucratiser » la France… La réforme de 2019 d’Olivier Dussopt organise le contournement de la fonction publique avec la possibilité de recourir largement à des contractuels. Nos adversaires ne sont-ils pas en train d’inverser le rapport de force ?
Le nombre de fonctionnaires au début du XXe siècle, c’était 200 000 agents publics, fonctionnaires et assimilés. Quand Maurice Thorez est devenu ministre de la Fonction publique à la Libération et qu’il a créé le statut, nous sommes passés à un 1,1 million de fonctionnaires, dont 50 % de contractuels. Quand je suis arrivé à mon tour au gouvernement en tant que ministre de la Fonction publique, en 1981, il y avait 2,1 millions fonctionnaires d’État. Quand je suis parti, c’était 4,6 millions de fonctionnaires. Aujourd’hui c’est 5,7 millions, avec 20 % de contractuels. Ils peuvent hurler autant qu’ils veulent contre les fonctionnaires et la fonction publique, s’attaquer en permanence au statut, comme ils le font, à l’échelle de l’histoire, nous progressons.
Il ne faut pas regarder que nos vies : Philippe le Bel sépare le pouvoir de Dieu du pouvoir du roi, et le monarque se dote d’un appareil d’État à ses ordres qui s’est sans cesse renforcé. À tel point que, des siècles plus tard, Louis XIV dit : « Je meurs mais reste l’État. » Effectivement : nous n’avons alors plus besoin de roi, et la Révolution française supprime le roi !
Il reste l’État et les citoyens qui s’organisent et se dotent d’agents nouveaux, car nous passons alors du « fonctionnaire sujet » au « fonctionnaire citoyen », au service de l’intérêt général. Il y a ensuite des reculs, mais la dynamique est là, renforcée plus tard par Maurice Thorez puis par moi-même. Bien sûr, Reagan et Thatcher ont fait beaucoup de mal.
J’ai vécu personnellement le tournant de la rigueur de François Mitterrand. Je vois bien ce que veut faire Macron et ce que voulait faire Nicolas Sarkozy avant lui : moins de fonctionnaires, des fonctionnaires dévalorisés et précarisés, et des fonctionnaires aux ordres. Mais je le redis : sur le temps long, la demande de services publics de qualité, et donc de « fonctionnaires citoyens » pour les faire vivre, sera la plus forte, quels que soient les reculs à venir.
Et je trouve à ce sujet très intéressant que le Nouveau Front populaire ait choisi Lucie Castets comme candidate pour Matignon alors que c’est une grande spécialiste et une grande défenseuse des services publics. Malheureusement, Emmanuel Macron s’est livré à un déni de démocratie de plus…
Comment voyez-vous la suite immédiate ?
Emmanuel Macron est un fondé de pouvoir fondamentalement et professionnellement incompétent. Il a un mépris souverain du monde du travail et du peuple. Il ne conçoit pas qu’il y ait un pouvoir local et méprise les maires. Le Parlement pour lui n’est qu’une chambre d’enregistrement.
Le gouvernement est à ses yeux un secrétariat. Et il se qualifie lui-même de Jupiter au-dessus de tout cela. Il est profondément rétrograde et réactionnaire. Il n’a ni l’histoire comme de Gaulle, ni la compétence politique comme Mitterrand. Il a donc beaucoup contre lui. Le malheur, c’est qu’il tombe dans une période où les crises peuvent utiliser des hommes nuls. Il ne laissera aucun souvenir.
Michel Barnier est un bon manœuvrier. Mais il ne durera que quelques mois. Au fond, l’épisode Macron est surtout une manifestation de crise des dominants, le grand danger étant, je le disais déjà en 2017, une jonction des néolibéraux et de l’extrême droite. À la gauche de se montrer à la hauteur. Je lui souhaite beaucoup de courage : la lutte des classes n’a jamais été quelque chose de simple…
Entretien paru dans l'Humanité magazine du 29-30 novembre 2024
Propos d'Anicet Le Pors recueillis par Aurélien Soucheyre, pour l'Humanité magazine
Résolution du Conseil national du PCF – 30.11.2024
Avec l’élection de Trump aux États-Unis, et dans le contexte de la nouvelle étape majeure que connaît la crise mondiale du capitalisme, le monde entre dans un moment particulièrement dangereux de tensions aiguës, d’accélération des confrontations entre fractions du grand capital, de militarisation grandissante et de guerres.
En France, dans le même temps, la crise politique s’intensifie de jour en jour et voit les forces de droite et macroniste, soumises aux exigences du Rassemblement national, s’orienter vers des solutions brutales de régression sociale et d’étouffement de la démocratie, comme l’illustrent les débats parlementaires sur le projet de budget du gouvernement Barnier.
Partout, comme dans notre pays, le capital engage une offensive généralisée contre le monde du travail et de la création et les catégories populaires, afin de sauver ses profits à tout prix. Cela plonge le pays dans une crise renforcée qui ne cesse de s’approfondir. Il mobilise tous les pouvoirs dont il dispose et ses leviers idéologiques, agitant la dette publique comme un spectre alors qu’il s’en nourrit, s’appuyant notamment sur la pression qu’exercent sur notre pays les marchés financiers et leurs agences de notation, ainsi que la Commission européenne.
Michelin, Valeo, Auchan, Vencorex, ArcelorMittal… les annonces de plans de licenciements s’ajoutent à un nombre déjà record de faillites d’entreprises, le tout représentant plus de 300 000 emplois menacés. Il faut interdire ces licenciements boursiers et gagner un droit à des contre-propositions alternatives par les salarié·es et les populations, appuyés par une mobilisation du pôle public bancaire pour un crédit en faveur de ces contre-propositions.
La libéralisation toujours plus grande, telle la volonté du pouvoir de démanteler Fret SNCF, les accords de libre-échange, tel l’accord UE-Mercosur, doivent aussi être mis en échec tant ils aggraveraient encore la crise sociale et écologique par la concurrence généralisée avec des conséquences catastrophiques pour les peuples, le climat, l’agriculture et le vivant.
Les politiques impérialistes, la fuite en avant guerrière de leurs dirigeants, doivent cesser ! Ces politiques qui ont conduit à la guerre en Ukraine et aux massacres de masse à Gaza et au Liban, sont de véritables boucheries qui mobilisent des milliards en armements, toujours plus sophistiqués et destructeurs et font peser le risque d’un embrasement mondial.
Les grands pays capitalistes se sont unis pour refuser une mobilisation massive des financements mondiaux en faveur de la transition écologique, parce qu’elles protègent le monopole du dollar et la gouvernance du FMI au service de l’accumulation du capital.
Dans ce contexte, le PCF s’oppose au projet de budget 2025 porté par le gouvernement qui prévoit de faire encore davantage les poches de nos concitoyens et concitoyennes et de dégrader nos services publics. Nous dénonçons l’imposture du Rassemblement national qui, tout au long du débat budgétaire, se sera opposé à nos propositions en faveur des travailleurs, de la hausse des salaires au développement de la sécurité sociale.
Nous refusons la hausse des tarifs de l’électricité et des loyers, le gel des pensions, la suppression de milliers de postes d’enseignants et l’ensemble des coupes dans la culture et les dépenses publiques, notamment celles faites sur le dos des malades, avec un moindre remboursement des médicaments, d’autant plus au regard de la poursuite des exonérations qui privent la sécurité sociale de ressources.
Nous refusons l’appui aux profits par-dessus tout, au nom d’une « politique de l’offre », alors qu’ils démolissent l’offre productive en France, alors qu’il faut transformer les productions pour une tout autre offre qui doit s’appuyer avant tout sur les capacités des femmes et des hommes de notre pays, c’est à dire l’emploi, la formation, avec un investissement efficace.
Nous refusons également l’attaque sans précédent contre l’investissement public des villes et des villages, intercommunalités, départements, régions qui se mobilisent pour répondre aux besoins des populations et agissent pour la transition écologique.
Cela donne sa pleine actualité à notre campagne contre l’austérité, pour l’emploi et la formation dans l’industrie et les services publics. Nous entendons la déployer pleinement, en l’organisant dans l’ensemble du pays et dans la durée. Nous voulons ainsi redonner confiance aux forces du travail, aux catégories populaires, à la jeunesse, contribuer à changer le rapport des forces politiques en désignant l’adversaire – le capital – et en faisant monter la mobilisation autour de revendications politiques, ancrées dans les exigences concrètes de terrain, pour obtenir des victoires.
Nous amplifierons notre mobilisation partout en France aux côtés des salarié·es du privé dont l’emploi est menacé et de l’ensemble des agents publics de l’État, de l’hôpital public et des collectivités locales, aujourd’hui attaqués et méprisés par un ministre et un gouvernement, soutenus par le RN, qui ne leur permettent d’exercer leurs métiers et leurs missions au service de l’intérêt général et des populations de nos villes et villages partout en France.
Au-delà de la nécessaire censure du gouvernement Barnier qui porte ce programme de combat contre le monde du travail, le PCF appelle les travailleurs et travailleuses du privé et du public, les étudiants, la jeunesse, les retraités, à agir ensemble, à construire des rassemblements populaires et majoritaires pour gagner un changement de politique. Les forces du Nouveau front populaire et l’ensemble des forces de gauche ont la responsabilité de contribuer à cette mobilisation, en travaillant à la construction des convergences nécessaires avec les organisations syndicales, le monde associatif, les salarié·es, la jeunesse. Il s’agit de battre la politique mise en œuvre au sommet de l’État par les forces de droite et d’extrême-droite au service du capital et, de cette manière, de gagner le changement politique et social indispensable, d’ouvrir la voie à une alternative à la hauteur des attentes du pays.
Le président de la République porte une lourde responsabilité dans la situation d’instabilité politique dans laquelle se trouve notre pays. Il doit accepter le résultat des urnes. Les Français et les Françaises ne veulent plus de sa politique. Il doit nommer un gouvernement capable de construire des majorités sur la base des propositions que le Nouveau front populaire a défendu pendant les élections et capable de conjurer la crise économique, de répondre aux exigences populaires et de relever les défis sociaux, écologiques, économiques, politiques et internationaux qui sont devant nous.
Dès maintenant, le PCF appelle à la prise de mesures d’urgence, fortes et indispensables, répondant aux attentes de nos concitoyens et concitoyennes :
Il propose les moyens politiques et financiers de mettre en œuvre ces mesures.
C’est le chemin que propose le Parti communiste français pour faire refluer la résignation et la division du monde du travail, combattre l’escroquerie de la politique du Rassemblement national, aboutir à la reconquête d’une majorité politique de transformation sociale et écologique.
La crise actuelle est le résultat de choix politiques et économiques du pouvoir et des actionnaires qui privilégient quoi qu’il en coûte le capital, les dividendes. Alors que la France souffre du chômage et des bas salaires, c’est bien à ce coût du capital, au coût de l’énergie et au coût de la guerre auxquels il faut s’attaquer pour mener une politique qui permette de répondre aux besoins sociaux et de relever le défi climatique. La France est aujourd’hui soumise à une véritable dictature des marchés financiers capitalistes qui s’exerce au détriment de l’investissement dans nos outils de production, l’emploi, la formation, les salaires. Cette dictature vise à empêcher toute alternative de gauche par la menace permanente d’une hausse des taux de financement sur les marchés. Ses dégâts atteignent un tel degré, dans le monde entier et particulièrement en Europe, qu’une seule issue s’impose : émanciper nos économies de leur dépendance envers les marchés financiers en imposant une autre utilisation de l’argent des banques et des banques centrales, au service du développement des capacités de tous les êtres humains, et non plus de la rentabilité du capital.
L’heure est en effet à initier des ruptures avec les logiques capitalistes.
Organisons une planification démocratique, décentralisée et l’appropriation sociale et collective de la production pour relever les défis sociaux et écologiques - énergie, climat, biodiversité - et garantir notre souveraineté énergétique et alimentaire.
Construisons un service public de l’énergie, nationalisé et démocratisé, pour garantir un mix énergétique décarboné à un prix accessible à tous. Initions un grand programme de construction de logements sociaux et de rénovation énergétique.
Agissons pour conquérir de nouveaux pouvoirs d’interventions des salarié·es. Face à la casse sociale organisée par les multinationales, les salarié·es et leurs représentant·es doivent pouvoir imposer leurs propositions alternatives, avec, pour permettre leur réalisation, un droit de tirage sur des crédits bancaires à faibles taux d’intérêt.
Cessons d’utiliser les 200 milliards d’aides publiques aux entreprises pour soutenir les profits. Ce sont de tout autres critères économiques, sociaux, écologiques qui doivent les guider ! Créons un pôle bancaire public pour orienter le crédit vers le développement de l’emploi, de la formation, des services publics, avec les investissements matériels nécessaires à ce développement.
Nous proposons également de créer un Fonds de développement pour les services publics et d’organiser les pré-recrutements nécessaires dès 2025 dans la santé, l’action sociale, l’éducation, la recherche, la justice, la police de proximité et de soutenir l’investissement public des collectivités locales. Dans une société en crise de sens, nous avons également besoin de politiques culturelles puissantes, d’une multiplicité de gestes de création et de représentation.
Nous appelons à l’action de la France pour stopper les guerres et construire des solutions diplomatiques en Ukraine pour l’avenir des peuples ukrainiens et russes ainsi qu'à Gaza avec la reconnaissance de l’État de Palestine aux côtés de l’État d’Israël pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens. C’est le sens du lancement par l’OLP et le PCF d’une campagne large de solidarité à l’échelle européenne et française pour la réalisation des droits nationaux du peuple palestinien.
Paris, le 30 novembre 2024
Fabien Roussel a passé sa journée dans le Morbihan à la fête de l'Humanité Bretagne de Lanester a rencontré les associations (SOS Méditerranée, Cuba Coopération Armor, Avec les Grecs, avec le peuple sahraoui, le parti communiste de Turquie, l'AFPS, les amis d'Aragon et Elsa Triolet) syndicalistes, membres d'organisations politiques de gauche, et bien sûr les camarades communistes bretons.
Sa rencontre en début d'après-midi avec les syndicalistes et ouvriers de Michelin de Vannes, des Fonderies de Bretagne de Caudan, les dirigeants de la CGT et de la FSU en Bretagne, a été très intéressante et chaleureuse.
Il a mangé au stand du PCF Finistère avec une délégation d'une dizaine de camarades l'accompagnant et s'est montré très disponible pour les adhérents.
Puis il a enchaîné à 16h avec un excellent meeting centré sur le travail, la lutte pour le pouvoir d'achat et contre les mesures anti-populaires du gouvernement Barnier, pour la censure de ce gouvernement et la mise en place d'un gouvernement de gauche unie, pour la défense des ouvriers de Michelin et des Fonderies de Bretagne, des salariés d'Auchan et de Carrefour, la lutte contre les licenciements boursiers, la paix et le droit à la protection des peuples palestiniens, kurdes, sahraouis, qui s'est terminé par une Marseillaise et l'Internationale.
Fabien était accompagné tout au long de la journée par Gladys Grelaud, animatrice du comité régional PCF Bretagne et membre de la direction nationale du PCF, Catherine Quéric, présidente de la fête de l'Huma Bretagne et membre du CN, Guenola Le Huec, secrétaire départementale du PCF Morbihan, Elsa Koerner, secrétaire départemental du PCF Ille-et-Vilaine et membre du CN, Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère et membre du CN, Yannick Nadesan, président du groupe des élus communistes de Rennes et membre du CN, Gérard Lahellec, sénateur communiste des côtes d'Armor, Alexis Brulin, dirigeant politique dans les Côtes d'Armor et élu à St Brieuc
Photos Erwan Dupont (pour le meeting) -Ismaël Dupont - Jean-Luc Le Calvez - Hervé Ricou - Roberte Saint-jalme
Débat de l'AJPF (Association des villes jumelées avec les camps de réfugiés et villes palestiniennes) à la fête de l'humanité Bretagne sur la solidarité avec les camps de réfugiés palestiniens des communes françaises et bretonnes, la lutte politique contre la politique de colonisation, d'occupation, d'enfermement et pour finir d'éradication du peuple palestinien. Avec Erwan Dupont, Jamila Ayoun, Saïd Touquan, dirigeants de l'AJPF, Guillaume Robic, maire de Rostrenen, Jeannot Flageul, adjoint à la culture à Rostrenen, Patrick Gambache, premier adjoint à Morlaix et membre du CA de l'AJPF.
Photos de Erwan Dupont