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30 avril 2020 4 30 /04 /avril /2020 07:27
Signez la pétition de soutien à Anthony Smith, inspecteur du travail de la Marne, mis à pied par la ministre du travail Muriel Pénicaud

Depuis le 15 avril Anthony Smith, un inspecteur du travail de la Marne, ancien secrétaire général de la CGT-TEFP (travail emploi formation professionnelle), membre de son bureau national et représentant des inspecteurs du travail ne peut plus exercer sa mission.

Pourquoi ? ll a été mis à pied par la Ministre du Travail Muriel Pénicaud.

Que lui reproche-t-on ? D’avoir prescrit l’utilisation de masques pour les aides à domicile, tout en adressant régulièrement des lettres de rappel de la règlementation aux entreprises de son secteur. En réalité, Anthony Smith a simplement fait son travail : protéger les salariés.

La décision de la Ministre du travail est proprement honteuse !

A l’initiative de l’UFCE-CGT, une tribune dans Libération, signée par plus de 150 personnalités politiques, syndicales et associatives, dont notre président Michel Jallamion , interpelle la ministre Perricaud.

La protestation du mouvement syndical de la Marne s’est organisée et s’amplifie.

Vous pouvez demander la levée immédiate des sanctions contre Anthony Smith en signant la

petition

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30 avril 2020 4 30 /04 /avril /2020 07:25
Nous voulons que le déconfinement soit synonyme de sécurité, de confiance mais aussi d’espoir (Fabien Roussel)

"Nous voulons que le déconfinement soit synonyme de sécurité, de confiance mais aussi d’espoir. L’espoir de bâtir un nouveau modèle économique, protégeant l’être humain du virus, préservant nos ressources naturelles, garantissant notre souveraineté et les valeurs de notre République, si fragilisées au cours de ces dernières années. Les députés communistes voteront contre ce plan." - Fabien Roussel député du Nord

Le Député du Nord et secrétaire national du PCF est intervenu à l’Assemblée Nationale sur le plan de déconfinement. Extrait :

« Nous avons le sentiment que cette reprise est précipitée et qu’elle est plus soumise à des injonctions économiques, aux besoin de la machine économique plutôt qu’une réponse pour nos enfants, pour la continuité pédagogique, plutôt que de créer les conditions de la sécurité pour tous. »

En voir plus 

Zoom sur… l’explication de vote de Fabien Roussel

Nous ne voterons pas votre plan car il laisse trop de places aux approximations et face à un tel virus,
c’est dangereux.

De plus, il renvoie aux élus locaux, aux associations, aux chefs d’entreprise, aux enseignants, aux organisateurs des transports et même à des brigades locales, le soin d’organiser le déconfinement, la campagne de test et d’isolement. Alors qu’une deuxième vague menace.

Vous n’annoncez aucun moyens humains et financiers supplémentaires pour mettre en place cette stratégie, pour l’Éducation nationale, pour le dépistage, pour rendre gratuit un minimum de masques pour chaque citoyen. Pire, vous renvoyez même aux Français le soin de les faire eux-mêmes.
Il y aura le masque LVMH Haute couture que portera Bernard Arnault et celui confectionné avec beaucoup d’amour et quelques bouts de tissus.

Et à la fin, vous annoncez même que la réussite de cette stratégie repose sur le civisme des Français !!

Mais les français font preuve de beaucoup de civisme et de responsabilité. Mais où est le rôle et la responsabilité de l’Etat dans votre plan ?

Comme beaucoup ici, nous regrettons la précipitation, le manque de moyens qui vous conduisent à proposer un plan imparfait, incomplet, qui sème toujours le doute.

Nous ne partageons pas votre manière de vous décharger sur les maires, sur les entreprises pour mettre en place ce plan. Vous « invitez », « incitez », « encouragez » alors qu’il faut « édicter » des règles, « organiser », « contrôler ». Comme vous, nous avons le souci d’écouter les élus locaux, les partenaires sociaux. Sont- ils rassurés ce soir ? Non.
La progressivité du déconfinement dans le temps, dans le pays, tout cela nous le partageons mais cela ne s’improvise pas. Vous avez dû tenir compte de la colère des gens, de leurs craintes sur l’école et nous nous félicitons que les lycées ne rouvrent pas tout de suite. Mais nous ne partageons pas votre choix d’ouvrir les écoles le 11 mai comme vous le proposez, sur la base du volontariat et sans moyens supplémentaires. Ceux qui sont au chômage partiel avec un salaire partiel n’auront pas le choix, ni ceux qui perdent leur emploi et qui sont prêts à tout pour le retrouver.

Et celles et ceux qui ne veulent pas mettre leurs enfants à l’école : pourront-ils les garder chez eux, sans risquer une sanction ou un licenciement ?

Nous vous demandons de mettre en place toutes les conditions de sécurité sanitaire avec les moyens
humains en face, avant de décider d’une date d’ouverture des écoles, dans toute la France et pour tout le monde.

La République doit garantir les mêmes droits pour tous, dans toutes les campagnes, dans toutes les
villes, ici et en Outre-mer, et pour tous les citoyens. C’est l’égalité de tous, même face à un virus.

Nous demandons un minimum de masques, gratuits et aux normes, pour chaque citoyen-ne.

Nous voulons des prix encadrés. Vous ne pouvez pas continuer à protéger les plus riches et renvoyer les Français, les plus fragiles, les plus démunis, dans les pharmacies pour s’acheter un masque, face à un virus potentiellement mortel.

Nous voulons un pilotage de l’Etat sur toutes ces questions, celle de la production du matériel, celle du pilotage des tests comme pour celle des brigades de dépistages que nous souhaitons également. Mais à la différence de vous, elles ne peuvent pas dépendre du bon vouloir des mairies ou des associations locales.
Sinon, c’est du bricolage.

De même, comment laisser aux entreprises le soin d’organiser le travail, sans donner plus de droits aux salariés, aux syndicats ?

Les conditions de travail, les déplacements, les horaires : tout doit être revu pour faire face aux risques épidémiques.

L’objectif de la reprise du travail aujourd’hui ne doit plus être la rentabilité, mais plutôt de s’adapter aux risques épidémiques et être l’occasion de repenser complètement notre modèle économique.

Tout le monde est prêt à travailler et à trouver des solutions. Tout le monde aspire à ce que les enfants retrouvent le chemin de l’école au plus vite.

Mais pas à n’importe quel prix, pas pour faire comme avant.

Nous voulons donner un sens nouveau au travail, à l’effort collectif, à la production de richesses.

Nous voulons que le déconfinement soit synonyme de sécurité, de confiance mais aussi d’espoir.
L’espoir de bâtir un nouveau modèle économique, protégeant l’être humain du virus, préservant nos
ressources naturelles, garantissant notre souveraineté et les valeurs de notre République, si fragilisées au cours de ces dernières années.

C’est dans cet esprit que nous avons formulé des propositions, en tenant compte de la réalité de notre pays, ici comme dans les Outre-mer où les inquiétudes sont encore plus fortes.

Pour toutes ces raisons, les députés communistes et ultramarins du groupe GDR voterons contre ce
plan.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord,
Paris, le 28 avril 2020

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29 avril 2020 3 29 /04 /avril /2020 18:30
Senso (1954) - Visconti

Senso (1954) - Visconti

Luchino Visconti: celui qui ouvrit les portes du Néoréalisme entre beauté et Résistance

Partie 5

Entre réalisme et mélodrame : Senso et Le notti bianche

Visconti, après l’expérience cinématographique de « Bellissima », continue avec ses expérimentations théâtrales mettant en scène d’abord « L’Auberge » de Goldoni au Théâtre La Fenice de Venise, puis « Trois sœurs » de Anton Tchekhov au Théâtre Eliseo de Rome, en renversant en même temps la récitation maniérée des éditions précédentes des spectacles et leur chorégraphie baroque. Le réalisateur se rapproche d’un réalisme cru, essentiel, moderne, qui le conduit aussi à faire évoluer sa vision cinématographique. Elle s’éloigne de plus en plus de l'époque néo-réaliste désormais arrivée à son terme et qui se transforme avec le début de comédies qui continueront à être produites dans les années à venir par l’industrie cinématographique italienne.

Luchino Visconti s'oriente de plus en plus vers une réappropriation du mélodrame qui trouvera son point d’aboutissement dans « Senso ». Il tourne d'abord l’épisode « Anna Magnani » dans « Siamo donne » (1953). Le film collectif est basé sur une idée de Cesare Zavattini qui voulait démystifier la figure de la diva, en engageant quelques grandes actrices pour raconter des épisodes privés de leur vie.

Nous sommes à Rome en 1943 et Anna Magnani doit se rendre au théâtre pour un spectacle. Mais elle a une dispute avec le chauffeur de taxi qui veut lui faire payer le transport du chien. L’actrice se refuse parce qu’il est de petite taille, et il naît ainsi de cet incident une série d’imprévus qui l’amèneront en retard au théâtre. Bien que considéré comme un travail mineur, en fait, le court-métrage renverse complètement les théories zavattiniennes et Visconti construit un portrait sanguin et vrai de l’actrice romaine avec une performance digne de sa grandeur. La diva Magnani est "authentique" parce que populaire, vraie femme. Le court-métrage sert de jonction avec la deuxième période du cinéma viscontien, où la mise en scène théâtrale se mêle à celle du quotidien. La séquence à l’intérieur de la caserne des carabiniers où l’on constate la taille de l’animal donnant raison à l’actrice est une scène naturelle, avec la cour où les militaires se montrent comme pour assister à un spectacle. Cette séquence s’oppose à la scène finale du théâtre, où la Magnani chante une chanson populaire, jouant une vendeuse de fleurs. Le théâtre de la vie se greffe sur le théâtre de la fiction.

En synthèse, Visconti évoque les thèmes qu’il aborde dans la grande fresque de « Senso » (1954). Situé à Venise en 1866 pendant la troisième guerre de l’Indépendance, l’histoire raconte un amour impossible entre la belle Comtesse Livia Serpieri (Alida Valli) et le lieutenant autrichien Franz Mahler (Farley Granger) ; amour né sur la scène du théâtre de la Fenice pour sauver le cousin de Livia, le marquis patriote Ussoni (Massimo Girotti) qui a défié Franz en duel. Dans le théâtre est en scène « Il Trovatore » de Giuseppe Verdi et quand il y a le solo du ténor qui incite les hommes aux armes, les patriotes irrédentistes lancent des tracts qui acclament à l’unité nationale et à l’éloignement des forces d’occupation. La séquence initiale est un véritable chef-d’œuvre de mise en scène et de cadrage par le réalisateur. La représentation de « Il Trovatore » se fond avec ce qui se passe dans la réalité, mais toujours à l’intérieur du théâtre, comme pour souligner le côté mélodramatique de l’action, le spectacle excessif face à un épisode toutefois mineur de protestation. La caméra se déplace horizontalement et verticalement, en partant de la scène et en encadrant le public dans la salle et le long des scènes et des galeries bondées de spectateurs. Les militaires autrichiens sont assis dans les premières rangées et sont symboliquement "attaqués" par les acteurs armés en face et inondés par les tracts et les cris de protestation du public d’en haut. Déjà ici, nous avons en résumé ce que sera l’affrontement armé sur le terrain entre les troupes autrichiennes et italiennes.

Cette première partie de « Senso » renferme deux styles de grande élégance qui se retrouveront tout au long du film. Le premier est la théâtralité du mélodrame, puisque tous les intérieurs sont toujours aménagés comme si on était en présence d’une représentation sur scène (la maison de la Serpieri, la villa de campagne, la chambre en location à Vérone où Mahler vit) mais aussi les extérieurs tels que les « calli » vénitiennes ou les rues nocturnes de Vérone dans les séquences finales sont filmés comme sur une scène naturelle. Le deuxième style est le reflet du miroir qui dénote la duplicité des deux personnages : d’une part, la femme qui, par une passion folle trahit les idéaux du Risorgimento et l’amour pour son cousin, de l’autre celle de Mahler qui est en réalité amorale, lâche, dévoué seulement à l’argent qui se fait donner par les femmes, trahissant l’image d’officier et de galant qu’il devrait représenter.

Pendant presque tout la durée du film, en outre, la Serpieri utilise des voiles et des tulles qui arrivent à couvrir son visage complètement, comme pour cacher sa vraie nature de femme qui sacrifie sa propre morale et les idées de liberté (exprimées au contraire sans hésitation au visage découvert au début du film).

Tiré d’un récit de Camillo Boito, le scénario complexe est écrit par le même Visconti avec Suso Cecchi d'Amico et la collaboration de Carlo Alianello, Giorgio Bassani, Giorgio Prosperi et de Tennessee Williams et Paul Bowles qui soignent en particulier les dialogues des deux amants, qui greffent le mélodrame personnel des deux personnages à l’intérieur d’un décor historico-culturel plus vaste.

Visconti se sert des costumes de Marcel Escoffier et de Piero Tosi et des décors d’Ottavio Scotti qui reconstruisent dans le détail le cadre historique dans lequel les personnages se déplacent. « Senso », visuellement, est une magnifique synthèse de la peinture du XIXe siècle avec des références à Francesco Hayez, Giovanni Fattori et au mouvement des « Macchiaioli », où l’on peut admirer les compositions soit dans les intérieurs des palais et des villas, soit dans les extérieurs des campagnes. Mais surtout, la fusillade final de Mahler sur les murs de Vérone la nuit à la lumière des torches reprend les toiles du peintre espagnol Francisco Goya. Cette utilisation de la musique et de la peinture élargit le souffle culturel du film, la rendant riche du point de vue expressif et élargissant au maximum les potentialités du moyen cinématographique.

Le mélodrame pour Visconti devient ainsi l’art national véritable et original à opposer à une politique pauvre, périphérique, face aux événements européens de l’époque qui représentent par translation celle de l’actualité historique du réalisateur. Si la lutte pour l’unité nationale était tout à fait secondaire par rapport aux mouvements historiques européens et mondiaux, tout comme l’Italie d’après-guerre était un pion à l’intérieur du front occidental dans la politique mondiale des deux blocs (américain et soviétique), ce qui reste comme expression nationale originale est le mélodrame, forme de réalisation d’un esprit artistique concret et original. Du reste, la conscience de la nation est loin d’être formée, ainsi que l’idée d’un bien public, et tout se résout en passions individualistes, véritables fins en soi qui ne conduisent qu’à la trahison et à la tragédie finale, ainsi que dans le fond le Risorgimento est défini comme une  "révolution trahie".

Mais « Senso » est aussi une œuvre de grande inspiration scénique. Il reste un exemple, plus unique que rare, dans le cinéma italien, la représentation sans rhétorique des batailles du Risorgimento, en particulier la défaite à Custoza des troupes du général Alfonso La Marmora contre celles d’Alberto d’Autriche. Tout en étant vaincu, le Royaume d’Italie annexe la Vénétie en profitant de l’alliance avec les Prussiens qui battent les Autrichiens à Sadowa en les forçant à la capitulation. Les séquences sur le champ de bataille de Custoza rendent de façon réaliste le mouvement chaotique et peu organisé des troupes italiennes du fait d'incompréhensions entre La Marmora et le général Enrico Cialdini, en faisant vivre au spectateur le caractère dramatique de ces moments. Visconti privilégie des cadrages dans des champs longs en évitant les gros plans, en soulignant l’inutilité de cette bataille sanglante. Le film, principalement pour cette raison, est frappé par la censure précisément pour l’esprit révolutionnaire, qui contraint la coupe des scènes où l’état-major empêche l’intervention des patriotes civils par peur d’un tournant démocratique. Et c’est aussi une des raisons du boycott du film à l’Exposition du Cinéma de Venise en réduisant les probabilités de l’attribution du Lion d’Or. Mais cela ne l’empêche pas de devenir l’un des chefs-d’œuvre reconnus pas seulement de Visconti, mais du cinéma italien.

Dans un article paru sur « L’Europeo » en 1966 Luchino Visconti affirme :

"Cinéma, théâtre, opéra : je dirais que c’est toujours le même travail. Malgré l’énorme diversité des moyens utilisés. Le problème de faire vivre un spectacle est toujours le même. C'est plus d’indépendance et de liberté dans le cinéma, bien sûr, et dans le cinéma le discours devient toujours très personnel : on est beaucoup plus auteur en faisant un film, même s’il s’agit d’un film de d'adaptation littéraire. Mais il faut aussi dire que le cinéma n’est jamais de l’art. C’est un travail d’artisanat, parfois de premier ordre, plus souvent de deuxième ou de troisième ordre".

Cette déclaration apparaît comme une dévalorisation du cinéma en tant que septième art, en la réduisant à un simple artisanat. Et il peut sembler étrange pour quelqu’un comme Visconti, plus connu pour ses productions cinématographiques. Mais ce qui importe dans cette déclaration, ce sont trois concepts. Le premier est que, de toute façon, le réalisateur d’un film est un "auteur" autonome et peut donc, en tant que tel, exprimer sa poétique. Le second, pour Visconti, le mélange - et l’influence - entre cinéma, théâtre et opéra est évident et se répercute dans tous ses films. Le troisième aspect est le discours sur l’art et l’artisanat.

Il est indubitable que le cinéma est un ensemble d’autres arts : photographie, peinture, écriture, sculpture, théâtre, poésie; tout comme l’aspect collectif de l’équipe technique pour réaliser un film est déterminant. Le décor, la construction du décor, les costumes, bref, tout ce qu’on appelle le profilmique, sont faits par de grands artisans, par des personnes qui utilisent l’esprit, les mains et la passion. Et l’artisanat élevé frôle l’art. Art et artisanat dans le cinéma se mêlent et à plus forte raison dans celui de Visconti, où la recherche du détail, de l’objet, de leur disposition, de la scénographie et des costumes n’est jamais secondaire. Un discours qui a conduit beaucoup à accuser Visconti d’être une esthète formaliste.

Mais dans la réalité, le cinéma de Visconti est complexe et contradictoire dans son opération de fusion entre  culture et spectacle, né de la crise personnelle et sociale de ces années, où les ferments innovateurs allaient diminuer. 

"Nuits blanches" (« Le notti bianche »), sorti en 1957, est comme le signe emblématique de cette vision du cinéma - et de cette crise. Le film naît d’une production indépendante, dont font partie Visconti lui-même, Suso Cecchi D'Amico, Marcello Mastroianni et Franco Cristaldi, qui, pour surmonter les difficultés d’ordre économique traversée par le cinéma italien, décident de s’autofinancer, en fondant CI.AS (Cinématographique associée).

S’inspirant du récit homonyme de Dostoïevski, sur proposition de Suso Cecchi d'Amico, Visconti écrit le scénario ensemble, bouleversant l’original, transportant l'histoire à notre époque, dans un lieu qui pouvait être n’importe quelle ville italienne.

Marcello Mastroianni joue le personnage de Mario, tandis que le personnage de Natalia est confié à l’actrice Maria Schell, rencontrée par Visconti peu avant le tournage, et qui récite de mémoire les répliques en ne connaissant pas l’italien. Précisément par le type d’histoire d’amour contrasté, aussi bien aléatoire que littéraire, Visconti, en utilisant Mario Chiari et Mario Garbuglia, cherche à donner corps aux événements des deux personnages en s’appuyant sur la scénographie, en faisant construire une ville miniature dans le studio 5 de Cinecittà et en demandant à Giuseppe Rotunno de créer une photographie « d'atmosphère », en tournant en nocturne et en jouant sur les ombres et les lumières artificielles. Considéré comme une œuvre mineure, « Le notti bianche » remporte le Lion d’argent à l’Exposition du Cinéma de Venise en 1957, pour sa reconstruction où l’élément théâtral et scénographique devient prépondérant.

Un travail grandiose, de haut artisanat, justement, apprécié pour la capacité de rendre réel ce qui n’est pas. Pour Visconti, le film est aussi l’occasion d’explorer des voies nouvelles, inhabituelles. Une fois de plus, le mélange de cinéma, de théâtre et de littérature devient un terrain pour se détacher d’un style traditionnel et maniériste de l’époque, de la comédie à l’italienne et d’un néoréalisme désormais disparu et assimilé aux films qui traitent de sujets où le protagoniste est « le peuple », mais caricatural et avec un style maniériste. De plus, « Le notti bianche » devient le contrepoids positif de « Senso » : si dans ce dernier nous avons des personnages remplis d’inquiétude existentielle, où l’amour conduit à la ruine, dans « Le notti bianche » Visconti décrit des personnages qui croient en l’espoir, en attente de l’amour véritable, et Natalia est à la fin  récompensée par l'union avec l’homme qu’elle aime et qui s’était éloigné. Inversant les attentes avec une fin heureuse, cette vision "néoromantique" dicte le dépassement définitif du néoréalisme par Visconti (après Bellissima), de plus en plus conscient que la route à parcourir est celle d’un réalisme où la culture et l’analyse politique-sociale sont des éléments essentiels.

Andréa Lauro, 28 avril 2020

"Nuits blanches" (Le notti bianche), 1957 de Visconti - Marcello Mastroiani dans le rôle de Mario

"Nuits blanches" (Le notti bianche), 1957 de Visconti - Marcello Mastroiani dans le rôle de Mario

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29 avril 2020 3 29 /04 /avril /2020 15:52
Marc Scouarnec (photo article du Maitron en ligne - Claude Pelletier)

Marc Scouarnec (photo article du Maitron en ligne - Claude Pelletier)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère:

84/ Marc Scouarnec (1894-1968)

Source: Article du Maitron en ligne - Claude Pelletier

Né le 18 février 1894 au Guilvinec (Finistère), mort le 29 février 1968 au Guilvinec ; marin-pêcheur puis patron-pêcheur ; militant syndicaliste CGTU ; militant communiste ; maire du Guilvinec de 1935-1939, 1944-1963.

Fils d’un marin-pêcheur et d’une ménagère, Marc Scouarnec, déclarait en 1933 : « Je parle le breton mais pas bien le français ». Il avait fréquenté l’école des Sœurs de quatre à sept ans puis l’école communale de sept à onze ans. Son épouse, Maria Pouzennec, était ménagère et vendeuse de broderie en été.

Il fut mobilisé de 1914 à 1919 dans la Marine nationale.

Mousse en 1905, marin-pêcheur, puis patron-pêcheur, il touchait une pension de guerre comme invalide 15% et disait gagner, en 1933, 1500 F en cinq mois (soit l’équivalent du salaire mensuel d’un ouvrier professionnel parisien). Il entra au conseil municipal du Guilvinec le 30 novembre 1919 comme socialiste et y resta jusqu’au 3 mai 1925. Après le congrès de Tours, il refusa de choisir et resta hors du Parti communiste jusqu’en février 1929, date à laquelle il créa une cellule de cinq membres. En fait, depuis quelque temps il était très proche du Parti communiste mais ne se trouvait « pas assez éduqué pour adhérer » ; en 1928 sa décision était prise mais on lui demanda de rendre son adhésion publique lorsqu’il aurait regroupé quelques camarades pour une entrée collective au Parti communiste. Il avait commencé à lire régulièrement l’Humanité en 1926. Scouarnec avait cependant formé une liste du BOP pour les élections municipales de 1925 et celles de 1929. Le Parti communiste le présenta aux élections cantonales de 1931 et le délégua à la conférence nationale de 1930, salle Bellevilloise.

La commission des cadres lui avait demandé de faire son autobiographie en juin 1933. L’évaluateur nota le contraste entre la biographie « pas mal rédigée » et ses affirmations sur la grave « faiblesse de sa mémoire » et son manque de culture politique. Il disait d’ailleurs qu’il avait lu, entre autre, un résumé du Capital, des œuvres de Lénine (dont l’Etat et la Révolution). La commission des cadres concluait : « Bonne bio. Camarade souvent cité dans les autres bios comme militant actif. »

Membre de la CGTU depuis 1923, secrétaire du syndicat CGTU des marins-pêcheurs de Guilvinec depuis octobre 1924, il fit paraître plusieurs articles dans la presse. En 1926, il organisa une grève de solidarité avec les ouvriers et ouvrières de la sardine. En janvier 1927, il devint administrateur de la coopérative « Les Dentelles et broderies bretonnes ». Président du comité de grève en 1927, il fut envoyé par Charles Tillon à Quiberon pour animer le mouvement. Marc Scouarnec prit part à la conférence de la CGTU qui, en mars 1930, se tint à Douarnenez. Il fut permanent de la Fédération des marins d’avril à novembre 1930 mais n’étant pas payé régulièrement, il dut reprendre son travail. La CGTU lui confia un temps le secrétariat intérimaire de la 16e Union régionale unitaire. Il écrivit dans Le Cri des marins et La République ouvrière et paysanne.

En janvier 1931, dans une de ces réunions « publiques et contradictoires » ¬ où parlaient les réformistes Beaugrain et Leguen, Scouarnec, sûr d’être compris de son auditoire de marins-pêcheurs, tous très bretonnants, parla en breton et en français. Le Breton Socialiste parla de cette intervention en breton que ni Beaugrain, ni Leguen ne comprenaient en écrivant de Scouarnec : « pauvre diable qui veut parler le breton qu’il ignore comme le français ». Pour comprendre cette réaction et ce dépit, il faut savoir que les socialistes étaient dans leur quasi totalité hostiles à cette « langue des curés », alors que les communistes bas-bretons soutenaient la nécessité de la défendre. Scouarnec était un homme attaché à sa langue et de plus parlait un excellent breton, riche d’images, le breton maritime bigouden qu’on parlait encore partout dans cette région. Il connaissait particulièrement son vocabulaire, noms, verbes, adjectifs, tout ce qui avait trait à la pêche, aux poissons, aux coquillages, aux algues, etc. Hélas si Scouarnec parlait bien le breton, il ne l’écrivait pas !

Au Guilvinec, il lutta contre le maire socialiste, Kernaflen, qu’il accuse publiquement d’être au service des mareyeurs et des usiniers de la conserve. En 1929, il porte la contradiction au député de droite Quéïnnec, lors d’un compte-rendu de mandat au Guilvinec, et on s’aperçoit alors que dans cette localité il faudra désormais compter avec cet homme large, placide.
Aux élections municipales de 1935 : il conduit la liste patronnée par le Parti Communiste Français qui obtient la plupart des sièges . Élu maire le 20 mars 1935, il le demeura jusqu’à la guerre. Il avait représenté le PC aux élections sénatoriales du 23 octobre 1938, obtenant 32 voix. De 1934 à 1939, il fut membre du bureau régional du parti pour la région Finistère-Morbihan.

En 1938-1939, il apporta un soutien actif aux Républicains espagnols, un certain nombre de réfugiés espagnols arrivés par bateaux au port du Guilvinec furent hébergés dans des locaux municipaux et une collecte de vêtements et de nourriture fut organisée, dès leur arrivée , organisée par le Secours Rouge.

Avec la « drôle de guerre », la municipalité fut dissoute et remplacée par une délégation spéciale désignée par la préfecture.

Dès le début de l’occupation, Il prend part à la reconstitution , dans la clandestinité, du Parti communiste interdit, en collaboration avec Alain Signor, secrétaire Régional et Alain Le Lay.

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 15/ Alain Le Lay (1909-1942)


Le 25 septembre 1942, il fut arrêté par la police française et dirigé sur le camp de Voves, puis de Pithiviers où il resta jusqu’en 1944. Il fut responsable de la solidarité, son rôle consistant à répartir les rares provisions reçues de l’extérieur. "L’intéressé ayant refusé de souscrire à l’engagement sur l’honneur" de ne pas combattre le régime de Vichy, il fut maintenu au camp de Voves (Eure-et-Loir) au moment (24 novembre 1942) où beaucoup de communiste furent libéré.


A sa Libération, toute une population en liesse l’attendait aux limites de la commune , à Pen An Nen , pour lui remettre son écharpe de maire. Marc Scouarnec fut réélu maire de Guilvinec et le resta jusqu’en 1965. Il démissionna alors pour raisons de santé, mais resta second adjoint de Jean Lebrun jusqu’à sa mort. Son nom n’apparaît ni dans les comités fédéraux du Finistère dans les années cinquante et soixante, ni dans les commissions administratives de l’UD-CGT.

1920-2020: cent ans d'engagements communistes en Finistère: 11/ Jean Le Brun (1905-1983)

Devoir de mémoire. Au nom de son père, Alain Signor, député communiste du Finistère à la Libération (Le Télégramme, 25 juillet 2019)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article130840, notice SCOUARNEC Marc par Georges-Michel Thomas, Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 20 février 2020.

Lire aussi:

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 83/ Germain Bournot (1915-2007)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 82/ Michel Nédelec (1940-2009)

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1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 80/ Théophile Kerdraon ( 1891-1984)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 79/ André Guéziec (1922-1941)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes dans le Finistère: 78/ Jean Kérautret (1918-1942) et Vincent Guivarc'h (1918-1942)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 77/ Emile Le Page (1922-1942) et Pierre Jolivet (1921-1942)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 76/ Louise Tymen (1925-2015)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 75/ Yves Giloux (1921-1943)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 74/ André Garrec (1922-1944)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 73/ Frantz Boucher (1924-1944)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 72/ François Echardour (1925-1988)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 71/ Marie Le Manchec (1914-1999)

100 ans d'engagements communistes en Finistère: 70/ Charles Moigne (1894-date de décès inconnue)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 69/ Jean Le Tréis (1884-1970)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 68/ François Tanguy (1925-1987)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes: 67/ François Tournevache (1919-1993)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 66/ Jos Quiniou (1900-1976)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 65/ François Gaonac'h (1901-1978)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 64/ Paul Lespagnol (1949-2003)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 63/ Jean-Marie Le Scraigne (1920-2016)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 62/ Le docteur Tran

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 61/ Jean-Marie Plonéis (1934-2018)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes dans le Finistère: 60/ Guillaume Bodéré

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes dans le Finistère: 59/ Pierre Salaun

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 58/ Guy Laurent (1940-1994)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 57/ Eugène Kerbaul (1917-2005)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 56/ Pierre Cauzien (1922-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 55/ Albert Jaouen (1909-1976)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 54/ Pierre Hervé (1913-1993)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 53/ Julien Gracq, de son vrai nom Louis Poirier (1910-2007)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 52/ Yves Le Meur (1924-1981)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 51/ Jean Burel (1921-1944)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 50/ Jacob Mendrès (1916-2012)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 49/ Henri Tanguy dit Rol-Tanguy (1908-2002)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 48/ Carlo de Bortoli (1909-1942)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 47/ Robert Jan (1908-1987)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 46/ Denise Roudot (1933-2002)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 45/ Paul Le Gall (né en 1925)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 44/ René Le Bars (1933-2016)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 43/ Louis Le Roux (1929-1997)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 42/ Pierre Corre (1915-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 41/ Daniel Le Flanchec (1881-1944)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 40/ Joséphine Pencalet (1886-1972)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 39/ Sébastien Velly (1878-1924)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 38/ Edouard Mazé (1924-1950)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 37/ Guy Liziar (1937-2010)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 36/ Henri Moreau (1908-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 35/ Alphonse Penven (1913-1994)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 34/ Michel Mazéas (1928-2013)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 33/ Pierre Guéguin (1896-1941)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 32/ Jean-Louis Primas (1911-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 31/ François Paugam (1910-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 30/ Angèle Le Nedellec (1910-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 29/ Jules Lesven (1904-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 28: Raymonde Vadaine, née Riquin

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 27/ Jeanne Goasguen née Cariou (1901-1973)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 26/ Gabriel Paul (1918-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 25/ François Bourven (1925-2010)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 24/ Yves Autret (1923-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 23/Pierre Jaouen (1924-2016)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 22/ André Berger (1922-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 21/ Joseph Ropars (1912-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 20/ Paul Monot (1921-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 19/ Jean-Désiré Larnicol (1909-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 18/ Jean Le Coz (1903-1990)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 17/ Alain Cariou (1915-1998)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 16/ Jean Nédelec (1920-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 15/ Alain Le Lay (1909-1942)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 14/ Pierre Berthelot (1924-1986)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 13/ Albert Abalain (1915-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 12/ Andrée Moat (1920-1996)

1920-2020: cent ans d'engagements communistes en Finistère: 11/ Jean Le Brun (1905-1983)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 10/ Denise Larzul, née Goyat (1922-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 9/ Pierre Le Rose

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 8/ Marie Salou née Cam (1914-2011)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 7/ René Vautier (1928-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 6/ Denise Firmin née Larnicol (1922-2019)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 5/ Fernand Jacq (1908-1941)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 4/ Corentine Tanniou (1896-1988)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 3/ Albert Rannou (1914-1943)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 2/ Marie Lambert (1913-1981)

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29 avril 2020 3 29 /04 /avril /2020 10:32
A propos du plan de déconfinement du gouvernement annoncé par Edouard Philippe - les principales mesures et l'explication du vote des députés communistes par Fabien Roussel

Covid-19 – Note d'actualité – Olivier Dartigolles, PCF – 29 avril 2020


Plan de déconfinement : les principales annonces d'Édouard Philippe sur l'après 11 mai

1. Sur la stratégie de déconfinement.

A deux semaines de la fin du confinement décidé mi-mars,
Edouard Philippe a présenté la stratégie de l'exécutif. Il a d’abord exprimé une inquiétude sur les
risques d’une seconde vague qui imposerait un reconfinement : « si les indicateurs ne sont pas au
rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai ». Après le 11 mai, les déplacements à plus de 100
kilomètres du domicile devront faire l’objet d’une attestation.

Le Premier ministre propose une stratégie « masques pour tous », sans rassurer sur les moyens d’atteindre les objectifs fixés. Le port du masque sera obligatoire dans les transports publics. Sur les tests, le Premier ministre fixe un objectif de 700 000 tests virologiques par semaine pour les personnes symptomatiques. Ils seront pris en charge à 100 % par l'Assurance maladie.

L’exécutif fait le choix d’un déconfinement à l’échelle départementale. Les départements seront classés en vert ou rouge, chaque soir à partir du 7 mai. Les maires et les préfets pourront adapter le plan de déconfinement aux réalités du terrain. Quand une personne sera testée positive, « tous ceux, symptomatiques ou non » qui auront « eu un contact rapproché avec elle » seront recherchées. Le Premier ministre propose des brigades sanitaires pour identifier et contacter les cas-contacts. Ces derniers seront alors « invités » à s'isoler, « compte tenu des incertitudes sur la durée d'incubation ».

2. Sur les écoles, collèges et lycées.

Une réouverture « très progressive » des maternelles et primaires à partir du 11 mai, partout sur le territoire, sur la base du volontariat. Pas plus de 15 élèves par classe, application des gestes barrières, distribution de gel hydroalcoolique. Les enseignants recevront des masques qu'ils devront porter quand ils ne pourront pas respecter les règles de distanciation. Pas de masques pour les élèves de maternelle et de primaire, pour qui le masque n'est pas recommandé compte tenu des risques de mauvais usage. Ouverture des collèges « à
compter du 18 mai » dans les départements moins touchés. Seules les classes de 6e et de 5e seront
concernées dans un premier temps, et cela ne s’appliquera qu’aux départements où la circulation
du virus est très faible. Le chef du gouvernement s'engage à ce que des masques soient fournis aux
collégiens qui peuvent en porter et qui n'auraient pas réussi à s'en procurer. Les lycées resteront
fermés jusqu'au mois de juin au moins.

3. Sur déplacements inter-régionaux et inter-départementaux.

Ils seront réduits « aux seuls motifs professionnels ou familiaux impérieux, pour des raisons évidentes de limitation de la circulation du virus ». Les personnes âgées sont invitées à limiter leurs contacts et sorties après le 11 mai.


4. Sur les rassemblements, les cinémas et autres activités.

Les rassemblements organisés sur la voie publique ou dans des lieux privés seront limités à 10 personnes. Pas déconfinement immédiat des cinémas, grands musées et salles de concerts, contrairement aux médiathèques, bibliothèques et petits musées qui vont rouvrir au public. Les plages restent inaccessibles au moins jusqu’au 1er juin comme les parcs et jardins dans les départements classés en rouge ainsi que les salles des fêtes et les salles polyvalentes. Fin de la saison 2019-2020 des sports professionnels, notamment de football. Les grandes manifestations sportives, culturelles, notamment les festivals, les grands
salons professionnels, tous les événements qui regroupent plus de 5 000 participants ne pourront
se tenir avant le mois de septembre.

5. Sur le traçage numérique.

Alors qu'il devait être voté aujourd'hui, en même temps que le plan de déconfinement, le projet StopCovid fera finalement l'objet d'un débat distinct. Pour le Premier ministre, cette application doit permettre « aux personnes qui ont croisé une personne testée positive d'intégrer un parcours sanitaire », tout en reconnaissant un débat sur la question des libertés publiques.

6. Sur la reprise du travail.

Demande aux entreprises de maintenir le télétravail. Pour les personnes qui ne pourront pas télétravailler, « la pratique des horaires décalés dans l'entreprise doit être encouragée ». Les mesures de chômage partiel sont maintenues jusqu'au 1er juin pour « l’adapter progressivement, afin d'accompagner la reprise d'activité si l'épidémie est maîtrisée », tout en assurant vouloir « protéger les personnes vulnérables et les secteurs professionnels qui demeureraient fermés ».

7. Sur les commerces.

Ils rouvriront le 11 mai, sauf les cafés et les restaurants (décision fin mai pour une réouverture le 2 juin). Le nombre de personnes présentes en même temps dans le magasin, devra être limité, et les flux « organisés ».

8. Sur les transports publics.

Le Premier ministre a indiqué que la capacité des transports publics allait être drastiquement réduite pendant au moins les trois semaines suivant la fin du confinement le 11 mai, afin de respecter la distanciation sociale. « Il faudra (...) condamner un siège sur deux, favoriser, par des marquages au sol, la bonne répartition sur les quais, se préparer à limiter les flux en cas d'affluence ».


9. Sur les marchés alimentaires.

Ils pourront rouvrir après le 11 mai s'ils sont en mesure de faire respecter les distances de sécurité entre les consommateurs

A propos du plan de déconfinement du gouvernement annoncé par Edouard Philippe - les principales mesures et l'explication du vote des députés communistes par Fabien Roussel

Le Député du Nord et secrétaire national du PCF est intervenu à l’Assemblée Nationale sur le plan de déconfinement. Extrait :

« Nous avons le sentiment que cette reprise est précipitée et qu’elle est plus soumise à des injonctions économiques, aux besoin de la machine économique plutôt qu’une réponse pour nos enfants, pour la continuité pédagogique, plutôt que de créer les conditions de la sécurité pour tous. »

En voir plus 

Zoom sur… l’explication de vote de Fabien Roussel

Nous ne voterons pas votre plan car il laisse trop de places aux approximations et face à un tel virus,
c’est dangereux.

De plus, il renvoie aux élus locaux, aux associations, aux chefs d’entreprise, aux enseignants, aux organisateurs des transports et même à des brigades locales, le soin d’organiser le déconfinement, la campagne de test et d’isolement. Alors qu’une deuxième vague menace.

Vous n’annoncez aucun moyens humains et financiers supplémentaires pour mettre en place cette stratégie, pour l’Éducation nationale, pour le dépistage, pour rendre gratuit un minimum de masques pour chaque citoyen. Pire, vous renvoyez même aux Français le soin de les faire eux-mêmes.
Il y aura le masque LVMH Haute couture que portera Bernard Arnault et celui confectionné avec beaucoup d’amour et quelques bouts de tissus.

Et à la fin, vous annoncez même que la réussite de cette stratégie repose sur le civisme des Français !!

Mais les français font preuve de beaucoup de civisme et de responsabilité. Mais où est le rôle et la responsabilité de l’Etat dans votre plan ?

Comme beaucoup ici, nous regrettons la précipitation, le manque de moyens qui vous conduisent à proposer un plan imparfait, incomplet, qui sème toujours le doute.

Nous ne partageons pas votre manière de vous décharger sur les maires, sur les entreprises pour mettre en place ce plan. Vous « invitez », « incitez », « encouragez » alors qu’il faut « édicter » des règles, « organiser », « contrôler ». Comme vous, nous avons le souci d’écouter les élus locaux, les partenaires sociaux. Sont- ils rassurés ce soir ? Non.
La progressivité du déconfinement dans le temps, dans le pays, tout cela nous le partageons mais cela ne s’improvise pas. Vous avez dû tenir compte de la colère des gens, de leurs craintes sur l’école et nous nous félicitons que les lycées ne rouvrent pas tout de suite. Mais nous ne partageons pas votre choix d’ouvrir les écoles le 11 mai comme vous le proposez, sur la base du volontariat et sans moyens supplémentaires. Ceux qui sont au chômage partiel avec un salaire partiel n’auront pas le choix, ni ceux qui perdent leur emploi et qui sont prêts à tout pour le retrouver.

Et celles et ceux qui ne veulent pas mettre leurs enfants à l’école : pourront-ils les garder chez eux, sans risquer une sanction ou un licenciement ?

Nous vous demandons de mettre en place toutes les conditions de sécurité sanitaire avec les moyens
humains en face, avant de décider d’une date d’ouverture des écoles, dans toute la France et pour tout le monde.

La République doit garantir les mêmes droits pour tous, dans toutes les campagnes, dans toutes les
villes, ici et en Outre-mer, et pour tous les citoyens. C’est l’égalité de tous, même face à un virus.

Nous demandons un minimum de masques, gratuits et aux normes, pour chaque citoyen-ne.

Nous voulons des prix encadrés. Vous ne pouvez pas continuer à protéger les plus riches et renvoyer les Français, les plus fragiles, les plus démunis, dans les pharmacies pour s’acheter un masque, face à un virus potentiellement mortel.

Nous voulons un pilotage de l’Etat sur toutes ces questions, celle de la production du matériel, celle du pilotage des tests comme pour celle des brigades de dépistages que nous souhaitons également. Mais à la différence de vous, elles ne peuvent pas dépendre du bon vouloir des mairies ou des associations locales.
Sinon, c’est du bricolage.

De même, comment laisser aux entreprises le soin d’organiser le travail, sans donner plus de droits aux salariés, aux syndicats ?

Les conditions de travail, les déplacements, les horaires : tout doit être revu pour faire face aux risques épidémiques.

L’objectif de la reprise du travail aujourd’hui ne doit plus être la rentabilité, mais plutôt de s’adapter aux risques épidémiques et être l’occasion de repenser complètement notre modèle économique.

Tout le monde est prêt à travailler et à trouver des solutions. Tout le monde aspire à ce que les enfants retrouvent le chemin de l’école au plus vite.

Mais pas à n’importe quel prix, pas pour faire comme avant.

Nous voulons donner un sens nouveau au travail, à l’effort collectif, à la production de richesses.

Nous voulons que le déconfinement soit synonyme de sécurité, de confiance mais aussi d’espoir.
L’espoir de bâtir un nouveau modèle économique, protégeant l’être humain du virus, préservant nos
ressources naturelles, garantissant notre souveraineté et les valeurs de notre République, si fragilisées au cours de ces dernières années.

C’est dans cet esprit que nous avons formulé des propositions, en tenant compte de la réalité de notre pays, ici comme dans les Outre-mer où les inquiétudes sont encore plus fortes.

Pour toutes ces raisons, les députés communistes et ultramarins du groupe GDR voterons contre ce
plan.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord,
Paris, le 28 avril 2020

 

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29 avril 2020 3 29 /04 /avril /2020 06:33
Laurent Brun , candidat aux Européennes sur la liste de Ian Brossat, députée européenne,  aux côtés de Marie-Pierre Vieu, Yvonne Rainero, Glenn Le Saoût, Ismaël Dupont - Meeting des Européennes à Quimper, printemps 2019

Laurent Brun , candidat aux Européennes sur la liste de Ian Brossat, députée européenne, aux côtés de Marie-Pierre Vieu, Yvonne Rainero, Glenn Le Saoût, Ismaël Dupont - Meeting des Européennes à Quimper, printemps 2019

Après l’allocution du Premier Ministre, nous avons au moins une confirmation : les reprises de l’école et des transports ne se font que pour assurer le redémarrage de l’économie. Le diplôme des lycéens ou la visite à la famille ne sont pas la préoccupation. On ne peut pas dire que le risque de décrochage scolaire concerne principalement les crèches et les maternelles... ce sont donc bien les « garderies » qu’on rouvre pour que les parents aillent au travail.

Autre constat : le Premier Ministre tente de se dédouaner en incriminant à 2 reprises les scientifiques, ce qui est assez lamentable. Il y a rarement un avis unanime parmi les scientifiques donc leur avis dépend de ceux qu’on écoute. Ensuite, le principe de la démocratie c’est la confrontation des points de vue et le choix politique. Ce gouvernement a un problème avec toute contradiction, qu’il méprise, et il a fait de mauvais choix. C’est tout.

Pour le transport ferroviaire, quelques remarques : pas un mot sur le transport de marchandises qui a pourtant joué un grand rôle dans l’approvisionnement et qui aurait besoin d’aides importantes, de redéploiement pour mieux couvrir tous les transports vitaux, etc...
Concernant le transport de voyageurs, le Gouvernement fait des choix politiques mais comme toujours il ne donne pas les moyens de les mettre en œuvre. Donc les annonces amènent plus de questions qu’avant l’intervention.
A propos du maintien de la distanciation sociale dans les trains, il faudra donc réduire par 4 le nombre de places et gérer les flux notamment dans les grandes gares.
Par exemple, Paris Saint Lazare accueille 360 000 voyageurs par jour en temps normal. 30% sont des touristes ou ont des motifs de loisirs. En espérant que ceux là ne soient pas présents, ça nous laisse 250 000 voyageurs pour motif professionnel. Comme le Gouvernement ouvre les vannes sur la reprise d’activité économique et se contente d’incantations pour limiter l’affluence, nous en sommes réduit à la cérémonie vaudou pour espérer que la fréquentation soit au maximum la moitié de ce qu’elle est en temps normal (et encore moins si on prend en compte que le plan de transport sera à 50% au début du deconfinement). Sinon, ce sera le capharnaüm dans les gares, il faudra filtrer et refouler certains usagers, sans que nous ayons vraiment les effectifs pour le faire (et avec les risques sanitaires que provoquerait un engorgement des gares).
Plusieurs annonces semblent farfelues ou inapplicables (réserver les trains des heures de pointes aux salariés, limiter à 100km les trajets inter-régionaux, etc...).
Et enfin, le masque est rendu obligatoire mais le PM ne cite pas une seule foi les FFP2 dans son allocution. On comprend donc que ce sont les chirurgicaux et artisanaux qui devront être portés. C’est déjà pour nous un problème étant donné qu’ils ne filtrent pas les aérosols et que le train est un espace réduit et confiné (voir le message précédent sur ce sujet). Mais c’est également un problème pratique : qui distribuera les masques ? Qui vérifiera leur efficacité (c’est de la sécurité publique donc ça ne rentre pas dans les prérogatives des agents SNCF) et comment (un FFP2 c’est facile à reconnaître... un artisanal, on ne saura pas trop s’il est valable ou pas) ? Que faire en cas d’absence : amende comme certains le préconisaient (dans ce cas il n’y a aucune utilité sanitaire puisque le contrevenant prend quand même le train) ou interdiction de voyager (ce qui constitue une restriction des libertés publiques et n’est aujourd’hui pas légalement possible) ?
Nous continuons donc à exiger des masques FFP2 pour les usagers et les cheminots, distribués à l’embarquement (pour s’assurer de leur validité et éviter les attroupements ou les pillages sur les points de distribution... et ce serait une œuvre de salubrité publique puisque tous les usagers des transports collectifs seraient dotés pour 4h), et financés par l’Etat.
D’autres grosses interrogations ne trouvent pas de réponses : comment gère t on le plan de transport si certains départements sont effectivement maintenus en confinement strict ? Les salariés dont les enfants ne reprendront pas l’école le 11 mai seront ils encore autorisés à les garder ? Adaptation selon les demandes des autorités organisatrices ça veut dire quoi (peuvent elles déroger à des obligations ou à des interdiction formulées par le PM)? Etc...

Bref, le discours du Premier Ministre révèle le problème de la méthode : le President Jupiterien prend les décisions et ensuite le gouvernement concerte pour savoir comment mettre en œuvre, donc il n’écoute pas, il tâtonne et il produit de la casse pour respecter le cadre imposé.

On aurait préféré que les négociations aient lieu en amont pour que les moyens humains et techniques soient d’abord identifiés et assurés en fonction d’une planification stricte et phasée de la reprise, pour aboutir à des dates logiques et des décisions politiques pleinement opérationnelles. Bref. Une startup sur deux se plantent dans ses 3 premières années de vie... le goût du risque appliqué aux pouvoirs publics, est ce que c’était une si bonne idée ?

Laurent Brun sur sa page Facebook, 28 avril

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29 avril 2020 3 29 /04 /avril /2020 06:22
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord

Déconfinement : "Nous estimons que ce plan est dangereux" dit Fabien Roussel, secrétaire générale du PC

 

Le chef du Parti communiste estime que le plan dévoilé par le Premier ministre est précipité et qu'il répond "aux besoins de la machine économique" plutôt qu'à un souhait "de créer les conditions de la sécurité pour tous".

"Nous estimons que ce plan de déconfinement est dangereux" dit Fabien Roussel, secrétaire général du Parti communiste et député du Nord sur franceinfo, mardi 28 avril, après l'allocution du Premier ministre Édouard Philippe.

franceinfo : Est-ce que vous votez pour ce plan finement présenté par Edouard Philippe?

Fabien Roussel : Non. L'exercice était difficile parce qu'on a découvert ce plan de déconfinement à 15 heures, comme tout le monde, on ne l'a même pas eu en amont pour pouvoir l'étudier. Nous avons donc déterminé notre vote à l'écoute de ce plan et nous estimons que ce plan est dangereux. Le mot est lourd, mais il y a tellement d'approximations, d'incertitudes, de flou, que face à un tel virus, aussi dangereux, nous ne pouvons plus laisser place à tant d'incertitudes et d'approximations. Organiser un déconfinement est certainement plus difficile que d'organiser le confinement et pour permettre à chacun de vivre avec le virus, tant qu'on n'a pas de vaccin, il faut garantir des sécurités sanitaires pour tous. Avec le même accès à la sécurité sanitaire pour tous, sur tout le territoire, en France comme dans les Outre-mer. Et pour cela, il y avait plusieurs choses à prendre comme décisions et que nous attendions.

Nous demandions à ce qu'il y ait des moyens humains qui soient mis dans les écoles pour pouvoir organiser la reprise.

Fabien Roussel

Par exemple, nous demandons à ce que chacun de nos concitoyens ait accès à un, voire deux ou trois masques gratuits à usage multiple et aux normes, c'est le minimum. À ce sujet, le Premier ministre n'a pas fait d'annonces précises sur la manière dont ça allait être organisé, ni sur le fait que ça allait être gratuit. Il a dit que ce serait accessible dans les pharmacies et au prix que décideront les pharmaciens. Nous demandions à ce que ces prix soient encadrés. Nous n'avons pas de réponse non plus là-dessus. Nous voulons la reprise de l'école, mais pas à cette date du 11 mai qui est trop précipitée. C'est pour cela que nous demandons à ce que le temps soit pris et on peut prendre quelques jours de plus pour organiser la rentrée et y mettre les moyens humains nécessaires.

Comment aurait-il fallu procéder pour cette rentrée ?

Elle se fait de manière très inégalitaire. On est en République quand même, on doit tous avoir accès à la même école et partout dans tout le territoire. Or, ce ne sera pas le cas et c'est sur la base du volontariat en plus. Quelle est la part du volontariat pour un salarié qui est au chômage partiel, qui touche un salaire partiel et qui n'aura pas d'autre choix que de mettre ses enfants à l'école, parce qu'il est obligé d'aller travailler. Il aura peur que le virus rentre à la maison le soir ! Et à l'inverse, ceux qui ne veulent pas mettre leurs enfants à l'école, est-ce qu'ils ont la possibilité, l'autorisation de les garder chez eux et donc de ne pas reprendre le travail sans être menacé de licenciement ou de perte de salaire ? Ces questions sont sans réponse. Ce n'est pas prévu, ce n'est pas organisé. Nous avons le sentiment que cette reprise est précipitée et qu'elle est plus soumise à des injonctions économiques, aux besoin de la machine économique plutôt qu'une réponse pour nos enfants, pour la continuité pédagogique, plutôt que de créer les conditions de la sécurité pour tous.

 

Combien ils seront à Renault Douai demain ? Là où il y a 3 000 salariés. Ils vont diviser les effectifs par trois pour produire les voitures ou ils vont leur demander de continuer à travailler les uns sur les autres sur les chaînes de montage ?

Fabien Roussel, secrétaire général du PC

 

 

Il ne fallait pas faire repartir la machine économique ?

Cette question économique, elle est entendable. Personne ne dit qu'il faut continuer à bloquer l'économie encore pendant des semaines, des mois, jusqu'à ce que nous trouvions le vaccin. Et ce n'est pas ce que nous disons, nous, communistes. Pour nous, le travail, c'est la conquête de la dignité humaine. C'est le propre de l'homme et nous avons tous besoin d'avoir une place dans la société à travers le travail. Mais pas dans ces conditions-là. Aujourd'hui, le Premier ministre renvoie aux chefs d'entreprise le soin d'organiser la sécurité sanitaire au travail, alors que c'est ce même gouvernement qui a supprimé les CHSCT, alors que les salariés et les syndicats ont moins de pouvoir au sein des entreprises. Qui va vérifier les conditions sanitaires au travail ? Comment ça va être organisé ? Aujourd'hui à l'Assemblée nationale, nous sommes 75 et nous n'avons pas le droit d'être plus que 75 députés dans l'hémicycle au lieu de 577. C'est ça la réalité : comment nous organisons le travail différemment, les horaires de travail, les conditions de travail pour faire en sorte que la machine économique reparte, mais pas au prix de la vie. Pas en allant au travail la peur au ventre. Nous devons faire fonctionner notre pays, mais en créant des conditions de sécurité sanitaire pour tous et nous pensons que c'est possible. Les syndicats font eux mêmes des propositions pour retrouver le travail, mais dans des conditions garanties pour tous.

Est-ce que les collectivités ont les moyens réellement de s'occuper de toutes les modalités au cas par cas du déconfinement dans leur territoire ?

Mais non. Et ils le disent depuis plusieurs semaines et depuis que le président de la République a annoncé cette date du 11 mai. Tout le monde appelle à la concertation avec les élus locaux. Le président de la République et le Premier ministre l'ont entendu et ils ont écouté les élus locaux. Mais les élus locaux ont bien dit qu'ils n'avaient pas la capacité eux-mêmes d'apporter du personnel supplémentaire dans les écoles pour garder les enfants, puisque c'est ce qui leur est demandé. Quand on met 15 élèves par classe sur une classe de 35, il y aura 15 élèves avec un instituteur ou institutrice et pour les 15 autres élèves on demande aux élus locaux de trouver du personnel municipal pour les garder. Faire de l'activité sportive, de l'éducation civique. Mais comment ? Il est où ce personnel municipal ? On a supprimé les contrats aidés. Ce gouvernement a supprimé les contrats aidés. On a baissé les budgets des collectivités. Il y a une directrice d'école qui a dit dans un de mes villages, on me demande de faire de la garderie sans moyens supplémentaires. L'école, ce n'est pas ça. Pour créer les conditions pour que les enfants sortent de chez eux, il faut que l'on mette les moyens en face.

(https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/deconfinement-nous-estimons-que-ce-plan-est-dangereux-dit-fabien-roussel-secretaire-generale-du-pc_3913855.html?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&Echobox=1588103026&fbclid=IwAR2sJ02x6Y9jrRz9zXzmfD7sN8EIDxoVe7gVY0WnbN4WKaeEuZPW6yyCURU#xtor=CS1-746)

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28 avril 2020 2 28 /04 /avril /2020 18:06
Documentaire. Le temps des ouvriers, sur Arte, pour penser les luttes à venir (L'Humanité, 28 avril 2020)

Le prolétariat est à l'honneur ce soir sur Arte.

Une série-documentaire de 4 épisodes retrace 300 ans d'histoire ouvrière. Avec la voix chaude de Bernard Lavilliers, chanteur-tourneur des "Mains d'or", "Le temps des ouvriers" part de la naissance de la classe ouvrière au XVIIIe siècle et va jusqu'à nos jours.

Le temps de travail et son contrôle par les patrons permet de bien comprendre le sens de l'exploitation bourgeoise. Au cours de ces trois siècles du capitalisme, ce documentaire-marathon (4 x 1h) met en valeur autant la culture ouvrière que ses grands combats, dans toute l'Europe occidentale.
À l'approche du 1er mai, c'est l'occasion idéale pour le peuple de gauche de se plonger dans sa propre histoire et de s'en inspirer pour nos luttes. Cette épopée est notre fierté. Sa popularisation ou au contraire son oubli fait partie intégrante de la bataille idéologique pour l'hégémonie culturelle.

 

Xavier Vigna, grand historien du mouvement ouvrier, en a sorti un article très pertinent dans Libé : "L'effacement de l'histoire ouvrière est un mépris de classe". https://www.liberation.fr/…/l-effacement-de-l-histoire-ouvr…
 

Les quatre épisodes sont déjà disponibles sur ce lien : https://www.arte.tv/…/vide…/RC-019317/le-temps-des-ouvriers/

Documentaire. Le temps des ouvriers, sur Arte, pour penser les luttes à venir (L'Humanité, 28 avril 2020)
Mardi, 28 Avril, 2020 - L'Humanité
Documentaire. "Le temps des ouvriers", pour penser les luttes à venir

Avec pour conseiller scientifique l’historien Xavier Vigna, Stan Neumann explore trois siècles d’histoire ouvrière. Son fil rouge ? L’enjeu de l’autonomie.

 

Le Temps des ouvriers, sur Arte, mardi 28 avril, à partir de 21 heures. Et sur Arte.tv, jusqu’au 26 juin 2020.

Voir aussi notre entretien avec Bernard Lavilliers, qui prête sa voix à cette foisonnante série documentaire

Certains la décrètent disparue ; d’autres l’idéalisent à outrance. La classe ouvrière, dont Stan Neumann retrace ici l’histoire, se tient à bonne distance de ces deux visions. Bien vivante, jusque dans ses contradictions, elle se déploie entre l’hier et l’aujourd’hui, entre les fabriques textiles anglaises du XVIII e siècle et les usines taylorisée du XX e, entre le printemps des peuples de 1848 et les grandes grèves de 1936 et 1968. Des ouvriers et des ouvrières de notre temps, et de différentes nationalités, partagent leurs expériences : Christian Corouge, ancien de Peugeot-Sochaux, décrit l’impact du travail à la chaîne tant sur le mental que sur le physique ; Ghislaine Tormos, l’une des figures de la lutte des PSA-Aulnay, raconte le conditionnement des corps. Il faut aussi entendre ces ex-sidérurgistes belges dont les yeux s’illuminent en se remémorant l’entraide dans les hauts-fourneaux.

Tout un vécu de résistances protéiformes

Le film, au travers de ses quatre épisodes, accorde une place particulière à la généalogie des symboles : drapeau rouge, drapeau noir, poing levé… Il explore autant les aspects politiques et sociaux que culturels, avec, entre autres, la prédilection des ouvriers britanniques des années 1960 pour le rock et le rythm’n blues.

Sans délaisser tout à fait les débats théoriques (communisme versus anarchisme, socialisme scientifique versus socialisme utopique), le Temps des ouvriers se veut d’abord la restitution passionnée de tout un vécu de résistances protéiformes. Sont évoqués le mouvement des « briseurs de machines » dans l’Angleterre de 1811-1812 ou les stratégies plus individuelles telle la « perruque », qui consiste à détourner le temps de travail pour des réalisations personnelles. Il est également question d’autogestion, avec l’Espagne de 1936 et ses 3 000 usines réquisitionnées, ou avec les Lip, à Besançon, en 1973. Le fil conducteur du documentaire n’est autre, au fond, que ce combat pluriséculaire pour l’autonomie, contre toutes les formes de tutelle, qu’elles soient le fait des bourgeoisies ou du pouvoir d’État.

Un voyage dans le passé plus que bienvenu

Né à Prague, dans la Tchécoslovaquie socialiste, le réalisateur n’omet pas non plus d’aborder la condition ouvrière derrière le rideau de fer (la répression des ouvriers de Berlin-Est en 1953, celle de l’insurrection de Budapest en 1956, ou du soulèvement de Poznan, en Pologne, la même année…).

Impossible de proposer ici davantage qu’un modeste aperçu de la richesse du film, lequel, déjà, se limite pourtant au seul mouvement ouvrier européen (d’où le fait qu’Octobre 1917, au cœur d’un précédent documentaire de Stan Neumann (1), soit à peine effleuré).

Ponctuée de séquences d’animation créatives, d’analyses de philosophes (Jacques Rancière, en particulier) et d’historiens (Marion Fontaine, Arthur McIvor…), cette fresque ne manquera pas, quoi qu’il en soit, de stimuler l’imagination de toutes celles et tous ceux qui, ouvriers ou non, entendent œuvrer en vue d’une société libérée de l’exploitation. Alors que la quasi-paralysie de l’appareil productif, crise sanitaire oblige, fait ressortir l’utilité sociale de certains métiers trop peu considérés, le Temps des ouvriers  offre un voyage dans le passé plus que bienvenu pour aborder d’un regard déterminé et éclairé les luttes à venir autour du travail.

(1) Lénine, Gorki, la Révolution à contretemps (2017)

Laurent Etre
Mardi, 28 Avril, 2020 - L'Humanité
"Au fil des épisodes, on mesure le chemin parcouru grâce aux syndicats." Entretien avec Bernard Lavilliers, qui a donné sa voix au "Temps des ouvriers"

Entretien. Le chanteur des Mains d’or, qui a été tourneur-fraiseur à la Manufacture d’armes de Saint-Étienne, est le narrateur de la foisonnante série documentaire de Stan Neumann, le Temps des ouvriers, diffusée mardi soir sur Arte. Il raconte son attachement au monde ouvrier, à sa mémoire et ses valeurs. 

 

Le Temps des ouvriers (1. le temps de l’usine ; 2. le temps des barricades ; 3. le temps à la chaîne ; 4. le temps de la destruction), de Stan Neumann, est diffusé sur Arte, mardi 28 avril, à partir de 21 heures. Et sur Arte.tv, jusqu’au 26 juin 2020.

 

Vous prêtez votre voix à la série documentaire le Temps des ouvriers. Qu’avez-vous appris que vous ne connaissiez pas encore à travers cette fresque qui évoque l’histoire du monde ouvrier européen sur trois siècles ?

Bernard Lavilliers. Le texte et les images du documentaire de Stan Neumann m’ont fait replonger dans la mémoire de la classe ouvrière, de mon propre père, de mon grand-père. Il y a des choses que je connaissais et d’autres que j’ai découvertes. J’ignorais que la Belgique et l’Angleterre étaient associées à travers les mines à Seraing, à côté de Liège, ou à Charleroi. Comme dans l’est de la France, à Saint-Étienne ou dans le Sud, les sites de production de charbon ou d’acier employaient énormément de main-d’œuvre. Je ne savais pas qu’au XIX e siècle on avait interdit le travail en sous-sol dans les mines aux garçons de moins de 10 ans, mais pas le travail dans les filatures. Au fil des quatre épisodes, on mesure le chemin parcouru par les syndicats, les ouvriers, l’évolution des technologies et du capitalisme. Régulièrement, il y a des innovations mécaniques qui suppriment des emplois. Quand on suit l’histoire du monde ouvrier depuis le début du XIX e siècle, on se rend compte qu’en dehors de payer les travailleurs à coups de lance-pierre, les propriétaires des usines ont constamment essayé d’inventer des machines pour les faire tourner jour et nuit à la place des ouvriers.

La nature du travail a beaucoup changé. L’automatisation et la robotique ont-elles pour autant «libéré» les travailleurs ?

Bernard Lavilliers. Je ne suis pas sûr que cela les ait libérés… Au fil du temps, on voit bien que le pouvoir d’achat a évolué de manière extrêmement lente, de même pour le côté sanitaire. Certains des fils d’ouvrier ont pu faire des études, s’élever dans l’échelle sociale en faisant des métiers qui malheureusement étaient des métiers d’ingénieur, qui ont amplifié la robotique. Normalement, le progrès aurait dû élever la condition sociale de tout le monde. Ça l’a élevée, mais beaucoup de travailleurs sont restés sur le quai de la gare…

Au fond, le système n’a jamais cessé d’engendrer des inégalités sociales…

Bernard Lavilliers. Le documentaire montre bien que la classe ouvrière à l’époque travaillait dans de grandes usines qui employaient beaucoup de monde, parfois jusqu’à 7 000 personnes. Tous ces gens se levaient très tôt, partaient à l’usine et revenaient le soir épuisés après une journée de labeur. Je me souviens, quand j’étais à l’usine, on allait chaque semaine toucher notre salaire en espèces, dans une enveloppe. Après, l’État, qui nous expliquait qu’il y avait des braquages de caisses, nous a poussés à avoir un chéquier. Le premier amalgame entre le capitalisme et les banques s’est fait à ce moment-là. Une époque où les travailleurs étaient extrêmement contrôlés, obligés de passer par la pointeuse, une machine qui enregistrait les heures de présence. Finalement, l’ouvrier donnait sa peau, ses bras contre du temps de travail. Il ne lui restait que quelques heures pour dormir, se reconstituer et retourner le lendemain au boulot. Les syndicats sont nés à cause de cette exploitation.

Vous avez travaillé à la Manufacture d’armes de Saint-Étienne. En quoi cette expérience a-t-elle forgé votre regard sur le monde ouvrier ?

Bernard Lavilliers. J’avais 16 ans, c’était l’usine où travaillait mon père. On nous formait durant deux demi-journées et avec le CAP, on se retrouvait dans les ateliers avec les ouvriers qui avaient de l’expérience. Quand on avait une formation trigonométrique, qu’on savait lire les plans des dessinateurs industriels, on nous mettait à la fabrication. C’est comme ça que j’ai appris mon métier de tourneur-fraiseur. J’ai fabriqué très jeune des pièces, ce qui était un peu plus “glorifiant” que d’être à la chaîne. On faisait les trois-huit. Après, j’ai été au laminoir chez Schneider à Firminy, dans la banlieue de Saint-Étienne. C’est une expérience qui me sert toujours, que je peux difficilement partager car les gens et la plupart des artistes que je connais n’ont jamais connu cela.

Un univers que vous chantez dans les Mains d’or

Bernard Lavilliers. C’est une chanson qui parle de la suppression du travail voulue par le grand marché. J’espère que beaucoup de gens regarderont le Temps des ouvriers pour avoir une idée de ce qu’ont vécu les travailleurs. Aujourd’hui, à cause du virus, les petits marquis qui nous gouvernent semblent redécouvrir tous ces métiers indispensables qu’ils ont toujours cherché à supprimer, considérant qu’ils ne sont pas nobles. Il y a une sorte de mépris. Ils se sont aperçus que l’hôpital a vraiment besoin de beaucoup plus de financement. Ils retournent leur veste avec un côté charitable dans leur façon de se comporter. Ils applaudissent à 20 heures, mais il y a un an pendant le mouvement des gilets jaunes, ils ne se rendaient pas compte de la situation du pays…

Entretien réalisé par Victor Hache
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28 avril 2020 2 28 /04 /avril /2020 17:51
Le premier ministre se défausse du déconfinement sur les maires: c'est inacceptable - La coopérative des élus communistes

L’intervention du Premier ministre Édouard Philippe, ce jour, à l’Assemblée nationale, pour
préciser le plan de déconfinement au 11 mai, n’a pas répondu aux très nombreuses questions
que les élus locaux, à l’instar des Françaises et les Français, se posent.
Le seul fil rouge de ce plan semble de vouloir redonner la patate chaude d’un déconfinement
nécessairement très complexe aux élus de terrain, sans leur donner les moyens de le réussir.

Le Gouvernement croit-il de cette façon se protéger de la colère légitime des Français face
aux multiples injonctions contradictoires qu’ils entendent depuis plusieurs semaines ?

• Ainsi, le Premier ministre a annoncé qu’il y aurait suffisamment de masques pour le 11
mai. Ce n’est pas ce que nous constatons dans certains de nos territoires. Pourtant, les
communes sont d’ores et déjà mises sous pression pour suppléer aux carences de l’État
en la matière.

• Sur la question particulièrement délicate de la reprise scolaire, le Premier ministre est
resté dramatiquement flou, préférant laisser « le maximum de souplesse au terrain ». C’est
particulièrement malvenu, alors que les difficultés pratiques qui se posent aux élus locaux
s’accumulent : comment adapter les capacités d’accueil des écoles ? Comment choisir
les élèves ? Comment faire respecter la distanciation physique ? Quid des modalités de
désinfection des locaux ?

• Concernant la mise en place de brigades chargées d’identifier les cas contacts, le Premier
ministre a déclaré que les agents des collectivités territoriales pourraient être mis à
contribution. Comment sécuriser cette mise en première ligne de nos agents et veiller au
bon fonctionnement de nos collectivités avec cette ponction réalisée sans concertation ?

Alors que le flou demeure et que rien ne semble réellement prêt au vu du manque criant de
masques et de tests qui demeure dans nos territoires, comment faire en sorte que les objectifs
d’un déconfinement réussi soient atteints avec un délai aussi court que celui du 11 mai ?

Ainsi, sous prétexte de laisser des marges de manœuvres aux acteurs locaux, le Premier
ministre se décharge de sa responsabilité, notamment sur les maires, alors que ceux-ci n’ont
pas les moyens, ni humains, ni financiers, ni techniques, de réussir le déconfinement tant les
questions non-tranchées demeurent. Du reste, rien n’a été dit sur les graves effets sociaux
de la crise sanitaire, ni sur la nécessité de revaloriser les professions essentielles comme par
exemple en dégelant le point d’indice des agents de la fonction publique territoriale.

La Coopérative des Élu·e·s communistes et partenaires, qui regroupe plus de 6000 élus
locaux de différents territoires et de différentes responsabilités dont 600 maires, demande en
urgence un plan de soutien financier aux collectivités, au même titre que celui qui a été décidé
pour les entreprises. Dans les quartiers populaires comme dans nos villages, nous voulons
avoir les moyens de satisfaire les besoins de nos populations dans le respect des règles
de sécurité sanitaire. Cette exigence est indispensable pour garantir l’égalité républicaine et
éviter de renforcer les disparités territoriales.

COMMUNISTES & PARTENAIRES Paris, le 28 avril 2020

contact@cooperativedeselus.fr | Facebook & Twitter : @CoopDesElus COMMUNISTES & PARTENAIRES

 
 

Cher·e ami·e, cher·e camarade,

 

Tu trouveras en cliquant sur le bouton ci-dessous la réaction de La Coopérative des Élu·e·s Communistes et Partenaires à la présentation, cet après-midi, par le Premier ministre du plan de déconfinement.

 

Amitiés fraternelles,

Le secrétariat de La Coopérative des Élu·e·s Communistes et Partenaires.

 
Communiqué du 28 avril 2020
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28 avril 2020 2 28 /04 /avril /2020 15:12
Un 1er mai aux couleurs de la révolte contre Macron, le capitalisme et leur monde - Mobilisons-nous sur les réseaux sociaux, les balcons, les fenêtres! Faites du bruit!

La CGT prépare une campagne pour le 1er Mai 2020. L'objet de cette campagne c'est : le jour d’après je veux … après c'est à vous de jouer. Alors les camarades à vous de jouer et rdv le 1er Mai pour une grande journée de mobilisation sur les réseaux sociaux et à la maison (puisqu'on sera encore confiné-e-s).

Marc Corbel

 

Allez-voir la vidéo réalisée par les camarades du Forum Social brestois, ça jette! Sur le lien suivant:

1er mai 2020 : tou·tes aux balcons !

Vidéo 2minutes 19

 

 

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  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
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