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27 août 2017 7 27 /08 /août /2017 05:51

Avec la perspective d'une nouvelle loi sur la transformation de l'économie, le gouvernement d'Édouard Philippe pourrait bien procéder à de nouvelles privatisations dans la droite ligne de la loi Macron et des politiques libérales précédentes.

 

Attention, sabordage en vue. En 2018, Emmanuel Macron et son gouvernement pourraient bien préparer une nouvelle loi sur « la transformation de l'économie ». Et son cortège de privatisations. C'est en tout cas ce qui se dit dans les couloirs du ministère de l'Économie et des Finances et que relève le Monde des 13 et 14 août. Bruno Le Maire, locataire de Bercy, souhaiterait en effet étendre sa loi-cadre censée aider les petites et moyennes entreprises (TPEPME) à « toutes les sociétés, quelle que soit leur taille ». Avec un calendrier mené tambour battant comme le reste des mesures de ce gouvernement de la République en marche (LREM). Parlementaires, patrons et organisations de salariés seraient consultés en automne prochain, tandis que des start-up et des sociétés de conseil devraient collaborer avec le ministère de l'Économie pour « élaborer des propositions ». Le texte devrait quant à lui être transformé en projet de loi dans la foulée (premier trimestre 2018) par Bruno Le Maire et Benjamin Griveaux, son secrétaire d'État.

 

DÉRÉGULATIONS TOUS AZIMUTS

Cette annonce de dérégulations tous azimuts n'est pas une surprise venant d'un gouvernement choisi sur mesure par Emmanuel Macron. Avant d'occuper les bureaux de Bercy sous le quinquennat Hollande, celui-ci avait déjà pointé les secteurs publics de l'économie et les acquis sociaux à démanteler lorsqu'il a rédigé le rapport de la commission Attali en 2008. Aux manettes de l'économie française de 2014 à 2016, il s'est empressé de joindre le geste à la parole en libéralisant le transport interurbain par autocar et en dérégulant le travail du dimanche. Avec la promesse de créer 22 000 emplois et de décupler la croissance dans les commerces désormais ouverts tout le week-end, on allait voir ce qu'on allait voir. Las, deux ans après la promulgation de la loi Macron à coup d'article 49-3, il serait pourtant bien hasardeux de défendre ces mesures pour justifier de poursuivre dans cette voie. L'horizon des 22 000 emplois créés s'éloigne de plus en plus avec à peine 1 500 nouveaux postes comptabilisés par les services ministériels.

Les alléchants prix bas affichés pour concurrencer le rail se sont bien vite heurtés au mur de la rentabilité économique, qui a conduit deux sociétés de bus (sur les cinq présentes au moment de la libéralisation) à mettre rapidement la clé sous la porte. Quant au travail du dimanche, même les économistes libéraux étaient forcés d'admettre que son effet sur le chiffre d'affaires des commerçants était insignifiant, les dépenses de consommation se répartissant sur une durée plus longue sans pour autant augmenter.

 

CONTINUITÉ IDÉOLOGIQUE

Sans efficacité prouvée, pourquoi alors s'obstiner à privatiser si ce n'est par continuité idéologique ? La réponse est sans doute à chercher dans ces libéralisations qui se profilent avec cette future loi sur la transformation de l'économie prévue pour l'an prochain. Une idée fixe d'Emmanuel Macron, qui, après avoir sorti discrètement par la fenêtre son projet #noé (« nouvelles opportunités économiques ») destiné à favoriser l'entreprise et mort-né face à la mobilisation contre la loi travail, s'apprête à le faire revenir par la porte. Plus ravageur encore puisque, en juillet dernier, dans une réponse à la question écrite de la sénatrice Fabienne Keller (LR), Bruno Le Maire annonçait déjà que le gouvernement allait « céder les participations de l'État dans un certain nombre d'entreprises publiques », avec des mesures prises, selon lui, dès le mois de septembre. Même si les secteurs concernés ne sont pas tous connus pour l'instant, des risques pèsent sur des activités comme les réseaux téléphoniques ou encore l'aviation civile. Là encore, on peut y voir la poursuite de mesures déjà prises sous le mandat de François Hollande puisque, dans la loi qui portait son nom, Emmanuel Macron avait déjà procédé à l'ouverture du capital d'aéroports régionaux tels que Toulouse, Nice ou Lyon. Au prétexte de dégager des fonds à hauteur de 10 milliards d'euros pour financer de « l'innovation », le gouvernement pourrait céder aux appétits de Vinci, qui lorgne depuis longtemps sur Paris Aéroport (anciennement Aéroports de Paris), dont la société est déjà actionnaire à hauteur de 8 %.

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27 août 2017 7 27 /08 /août /2017 05:49

Nicolas Pluet Militant communiste à La Ciotat

 

Le Jour du dépassement correspond au moment où l'humanité a consommé l'ensemble des ressources naturelles renouvelables que la terre peut générer en une année. En 2017, le jour du dépassement tombe le 2 août. Il faudrait donc 1,7 planète pour couvrir les besoins de l'année. Selon la même méthode d'estimation, par l'ONG états-unienne Global Footprint Network, en 2007, c'était le 19 août ; en 1997, le 2 octobre ; en 1987, le 25 octobre ; en 1977, le 13 novembre ; en 1971, le 24 décembre. L'humanité, en 1971, s'engageait dans la logique du dépassement...

Cette course au gouffre pose à toute l'humanité un problème majeur et nous alerte tous. Mais le silence quasi général sur quelques questions essentielles est atterrant. Combien faudrait-il de planètes dans un monde où nous en aurions fini avec les scandales les plus gigantesques ?

• Les 500 millions d’individus les plus riches vivant sur la terre (soit 7 % de la population) sont responsables d’environ la moitié des émissions mondiales de CO2, alors que les 50 % les plus pauvres ne produisent que 7 % des émissions. Et on estime que 90 % des personnes concernées par les désastres « naturels » liés au réchauffement habitent dans des pays ou régions pauvres…

• 2016 : les huit personnes les plus riches du monde ont plus que la moitié la plus pauvre de l’humanité. Combien de milliers de planètes faudrait-il pour généraliser le niveau insensé de leur gaspillage ?

• 2014 : 80 % de la population mondiale se contente de 5,5 % des richesses.

• Les échanges mondiaux de marchandises ont été multipliés par 200 depuis 1950, quand le PIB mondial n’était multiplié que par 7. Objectif : mettre en concurrence les peuples, à qui acceptera le salaire le plus bas.

Conséquences : surexploitation, profits, ruine des paysanneries, profits, explosion des transports internationaux, profits, explosion des émissions de CO2, profits.

• 1 680 milliards de dollars dans le monde en 2011 pour les armements. Deux fois plus qu’en 2002. Pour quelle utilité sociale ? Avec quels risques ? Avec quel impact sur la planète ?

• La durée de vie des équipements diminue, alors que les techniques sont plus fiables. L’obsolescence programmée multiplie les profits mais pèse sur la planète.

• La débauche mondiale de dépenses publicitaires s’accélère. En 2017, on en est à 500 milliards de dollars. Pour quelle utilité sociale ? Avec quel impact sur la planète ?

• Monsanto et d’autres nous inondent de pesticides. Le coût est triple : celui de leur production (environ 40 milliards de dollars dans les années 2000), celui des victimes humaines et animales, celui de la réparation. La fusion avec le géant Bayer laisse prévoir bien pire.

• L’hypertrophie de la finance (73,5 fois le PIB mondial en 2007) est l’outil principal de ces pillages et de ces dérives mortelles pour l’humanité et la planète.

Alors, décroissance ? Résolument oui ! Mais pour qui ? Et pour quoi ? Faisons décroître les richesses obscènes et les gaspillages des riches. Chez nous aussi. Une petite du patrimoine. Si toute la population française disposait de la même richesse que la tranche intermédiaire (le 5e décile), la situation de 40 % de la population s'améliorerait. Elle s'améliorerait même énormément pour les plus pauvres ; les riches seraient beaucoup moins riches et, globalement, la décroissance serait de 55 %... À l'échelle du monde entier, même logique, mais des marges encore plus grandes, car les 10 % les plus riches disposent de

Décroissance pour les industries d'armement ? Oui ! Beaucoup et vite ! Décroissance pour l'hypertrophie de la mondialisation capitaliste et ses dégâts croissance du gâchis d'équipement par des équipements durables et réparables. Décroissance massive de la production des pesticides. Décroissance de la publicité, pour aller vers une simple information. Laisser l'essentiel des réserves de charbon, de pétrole et de gaz dans le sous-sol ? Oui, en commençant par réduire les consommations des pillages et des gâchis.

Posons ces questions en fonction de l’intérêt des classes sociales qui vivent de leur travail. Les possibilités d’actions unies deviendront immenses. Mettons en lumière que ces objectifs supposent de dépasser le système capitaliste pour en sortir enfin. C’est un chemin nouveau et indispensable.

À ceux qui font – très justement – observer que l’URSS en son temps fut responsable de considérables gâchis écologiques, n’ayons pas d’hésitation à dire que l’URSS fut surtout une forme de capitalisme d’État où le pouvoir n’était pas dans les mains du peuple. La très rapide reconversion des grands dirigeants russes vers le capitalisme mondialisé le prouve sans équivoque.

Demandons aux organisations qui sont capables d’évaluer le jour du dépassement de se poser les questions en ces termes, pour affiner leurs évaluations. La conclusion serait sans doute que, au prix de ces décroissances socialement sélectives, une planète devrait suffire au bon

 

« L'EMPREINTE ÉCOLOGIQUE » COMPTABILISE LA PRESSION EXERCÉE PAR LES HOMMES SUR LES RESSOURCES NATURELLES.

 

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27 août 2017 7 27 /08 /août /2017 05:47

La série « Macron, première saison » s’achève. Voici le président rattrapé par le réel : une politique ancrée à droite ; des mesures impopulaires ; l’absence de relais politiques. Le chef de l’État va mettre les mains dans le moteur. C’est le moment où l’on se les salit et où l’on se fait pincer les doigts.

Emmanuel Macron a choisi de devancer Jean-Michel Blanquer. On sait le grand projet du ministre de l'éducation : accueillir en chansons et en musique les élèves du primaire et du secondaire dans tous les établissements, lors de la rentrée scolaire du lundi 4 septembre. Ce sera gai, positif, motivant et convivial en diable, a fait valoir le ministère, enjoignant aux enseignants, parents d'élèves et chefs d'établissement de rejouer la fête de la musique. À la veille de ce week-end de rentrée politique, où La France insoumise mobilise des milliers de partisans à Marseille, où les Verts rêvent résurrection à Dunkerque et où la droite se rencontre, le pouvoir se mobilise également pour parler, et parler beaucoup, afin de chanter les louanges de sa politique.

Mais l’« Hymne à la joie », qui accompagna les premiers pas d'Emmanuel Macron, place du Louvre le 7 mai, est bel et bien terminé. Après Beethoven, c'est un peu Gaston Ouvrard version « Je ne suis pas bien portant » que l'on croit entendre, tant le mirage Macron se dissipe. Fini, les postures gaulliennes, la « voix retrouvée » de la France dans le monde, les poignées de main viriles avec Donald Trump. Revoici la politique au quotidien, ses contraintes et chausse-trappes, ses réformes, ses équations budgétaires. Et revoici les réalités sociales d'un pays fracturé, marqué par un chômage de masse que confirment les chiffres de juillet : augmentation de 35 000 du nombre de chômeurs de catégorie A ; 6 millions de demandeurs d'emploi, catégories A, B et C, selon les chiffres de Pôle emploi publiés jeudi.

La griserie élyséenne achevée, le président de la République se trouve confronté à une triple difficulté : une politique économique clairement ancrée à droite ; des mesures impopulaires ; une absence spectaculaire de relais politiques efficaces capables d'expliquer, de faire la pédagogie de l'action du pouvoir.

D'où la volte-face présidentielle. Le 15 mai à Berlin, Emmanuel Macron déclarait pour ne pas répondre à une question de journaliste qu'il était bien résolu à ne jamais parler de politique intérieure depuis l'étranger. Il vient de faire exactement l'inverse mercredi et jeudi, à l'occasion d'un déplacement en Europe centrale, faisant montre par ses arguments d'une fébrilité certaine.

« La France n'est pas un pays réformable, les Françaises et les Français détestent les réformes (...), c'est un peuple qui déteste cela. Il faut lui expliquer où on va, et il faut lui proposer de se transformer en profondeur... », a-t-il dit jeudi à Bucarest. « La France est redevenue une société de statuts », a répété le président. Un pays arcbouté sur le statu quo et les rentes de statut… C'est une vieille antienne, qui fut par exemple utilisée longuement par Alain Juppé en 1995 quand il dut battre en retraite face aux mobilisations sociales… L'argument est un classique de la droite, qui a toujours expliqué sa difficulté ou ses échecs à mener des « réformes » – les fameuses « réformes structurelles » voulues par les néolibéraux – par on ne sait trop quel irréductible caractère gaulois !

Emmanuel Macron prend acte à son tour. Mais il s'est bien gardé de commenter, de corriger, de donner un signe sur ce qui constitue désormais son principal problème politique : l'ancrage à droite de sa politique et de ses choix économiques. Quasi-suppression de l'ISF, allègement de la fiscalité sur les revenus financiers, diminution de l'APL, rabotage des budgets (ceux de l'université, de la santé, de la défense), limitation ou fin des contrats aidés – et en particulier des contrats d'avenir à destination des jeunes –, hausse de la CSG partiellement compensée par la baisse des cotisations sociales… À ses choix budgétaires, qui soignent les fortunés et frappent les plus faibles mais aussi les classes moyennes (lire ici l'article de Martine Orange), s'ajoutent les ordonnances réformant le code du travail pour mieux « flexibiliser » donc précariser plus encore le salariat, et s'annonce un bouleversement de l'assurance chômage.

Le « et droite et gauche », le « en même temps et en même temps », mantra du candidat Macron, a donc disparu avec les premiers choix de politique économique du pouvoir (lire ici l'article de Romaric Godin). À tel point qu'au-delà des avertissements du revenant François Hollande, des interrogations naissent au sein même de la majorité présidentielle. François Bayrou, dans Le Point, s'inquiète de « l'atmosphère suscitée par la hausse de la CSG et, en même temps, certains avantages fiscaux pour les plus favorisés », en estimant que ces orientations ont « fâché une partie des retraités et des fonctionnaires ». Et de tancer directement le pouvoir en place : « L'opinion ne voit pas clairement la direction, le but que l'on se fixe. »

Sorti de sa retraite, Alain Juppé, dont l'ancien bras droit Édouard Philippe est aujourd'hui à Matignon, estime qu'il n'est plus temps d'attendre de voir et que le macronisme n'est qu'une « mousse » communicationnelle. La droite pourrait pourtant se réjouir, non seulement de voir certains des siens (Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et le premier ministre) porter la politique économique du nouveau pouvoir, mais aussi de prendre acte qu'aucun signe n'a à ce jour été donné, aucune mesure prise, à destination de cet électorat de centre-gauche ou socialiste qui a élu Emmanuel Macron.

Panne de communication, faiblesse politique

Car c'est aujourd'hui le problème d'Emmanuel Macron : il a conquis le pouvoir par le centre et il l'exerce par la droite, dans une version presque giscardienne qui efface toutes les promesses de renouveau, d'innovation politique et de solidarité qu'avait cru entendre une large partie de son électorat. Le bricolage budgétaire conduit par le ministre Darmanin, plutôt qu'un vrai collectif budgétaire qui aurait permis d'afficher des perspectives, achève de lever les éventuels espoirs pour leur substituer une austérité pas même assumée. Tout comme le verrouillage organisé du parti LREM, via l'adoption de statuts, a renoué avec la vieille politique.

Face à ses premières difficultés, le chef de l'État brandit un autre vieil argument : après la France « non réformable », celui du déficit d'explication. « Il faut expliquer où on va », a martelé Emmanuel Macron depuis la Roumanie. À l'Élysée, l'entourage présidentiel s'inquiétait déjà de la façon dont la loi sur la modernisation de la vie politique n'avait pas su être expliquée, vantée et vendue à l'opinion. Quant à la première session parlementaire, elle a mis en scène un groupe parlementaire LREM certes surpuissant numériquement mais faible politiquement, laissant les députés de La France insoumise donner le tempo et occuper les tribunes.

De Gaulle pouvait camper dans les azurs élyséens parce qu'il s'appuyait sur un parti de grognards (l'UNR), sur un solide premier ministre (Pompidou) et sur des parlementaires de choc (Alexandre Sanguinetti, par exemple). Emmanuel Macron, à l'issue de sa marche césarienne vers le pouvoir, découvre ce qu'est la solitude. Le ministre Darmanin s'enferre dans le grotesque pour défendre la baisse des APL, jusqu'à demander aux propriétaires de baisser les loyers. Avant lui, c'est la députée Claire O'Petit, passée en quinze ans du PS à l'UDF puis au MoDem, qui s'était distinguée par cette brillante saillie : « Si à 20 ans, 24 ans, vous commencez à pleurer parce qu’on vous enlève cinq euros, qu’est-ce que vous allez faire de votre vie ? » Une sorte de remake du Jacques Séguéla de : « Si à 50 ans t’as pas une Rolex, t'as raté ta vie »

On ne le répétera jamais assez : pour la rentrée, il faut se pré-pa-rer ! pic.twitter.com/MrQJuQqYsd

— Brut FR (@brutofficiel) 24 août 2017

Et voilà qu'Édouard Philippe, envoyé en mission d'urgence pédagogique sur BFM jeudi matin, se prend à son tour les pieds dans le tapis, bafouillant, ne sachant que répondre à certaines questions de Jean-Jacques Bourdin. Le premier ministre revendiquait volontiers en juin un rôle d'exécutant scrupuleux de la politique du président de la République. Il n'est pourtant ni directeur de cabinet, ni « collaborateur », comme aurait dit Sarkozy, mais chef de gouvernement, donc chargé d'expliciter les enjeux du projet politique du pouvoir, le calendrier et les raisons des réformes. Édouard Philippe n'y est jusqu'alors jamais parvenu, exposant ainsi un peu plus Emmanuel Macron.

D'où le grand retour de la parole présidentielle… et des indiscrétions élyséennes ! D'Autriche et de Roumanie ont été distillées les confidences. Le président a reçu quelques journalistes pour parler en « off », un exercice qu'il s'était juré de ne pas pratiquer après les incessants bavardages de François Hollande. L’Élysée revoit sa stratégie de communication, annonce-t-on. Le président pourrait même parler dès la semaine prochaine. Et plus si affinités. Oui, apprend-on, Emmanuel Macron réfléchit à une intervention publique régulière, une ou deux fois par mois, peut-être par voie radiophonique.

L'exercice n'a pas comme seul précédent les conversations au coin du feu du général de Gaulle et de Michel Droit (« Droit, journaliste, homme de lettres, de cinq dirons-nous », a écrit Serge Gainsbourg). Laurent Fabius, quand il était « le plus jeune premier ministre de la France », a également tenté l'exercice en 1984 et 1985, sous la forme d'un entretien hebdomadaire avec Jean Lanzi sur TF1… Cela s'appelait « Parlons France » et la propagande fut si vite oubliée ou ridiculisée qu'elle n'empêcha pas la défaite électorale du pouvoir socialiste en 1986.

Dans le cas d'Emmanuel Macron, l'argument de la panne communicationnelle et d'un premier ministre ne pouvant se défaire d'un costume gris-énarque-techno cache un problème politique plus grave : celui de la faiblesse politique de ce pouvoir et de la fragilité de ses bases. Où sont les poids lourds, quelles sont les grandes voix identifiées, qui sont celles ou ceux à même de relayer autrement que par la novlangue technocratique le projet présidentiel ? Qui sont celles ou ceux à même de transformer une dynamique électorale victorieuse en une force politique organisée ?

Les mobilisations de septembre

Jamais un gouvernement n'aura été aussi absent du débat public, avec des ministres – à l'exception de celui de l'éducation – muets ou cantonnés dans d'étroites explications sectorielles. Les statuts de l'ensemble des salariés sont en passe d'être bouleversés et la ministre du travail Muriel Pénicaud n'a jamais délivré un long entretien ou accepté une confrontation ou un débat sur le contenu des ordonnances réformant le code du travail. A-t-on entendu la ministre de la défense, malgré la coupe du budget de la défense et le limogeage du chef d'état-major des armées, première crise politique du quinquennat ? Sait-on à quoi s'occupe la ministre de la culture ou le secrétaire d'État au numérique ? Le ministre de l'agriculture a-t-il seulement un projet (pour rappel, la liste du gouvernement peut être consultée ici) ?

Dans le même registre, la première session parlementaire a montré l'absence de relais politiques efficaces au sein des groupes parlementaires (LREM et MoDem) de la majorité présidentielle. Les absences ou fausses manœuvres du président de groupe LREM Richard Ferrand, par ailleurs visé par une enquête préliminaire et empêtré dans des affaires immobilières, ont été critiquées jusque dans son propre camp.

Le discours d'Emmanuel Macron, jeudi à Bucarest. Défense et explication de son projet commencent à 19'38" :

Discours d'Emmanuel Macron à la communauté française en Roumanie © Présidence de la République

La prochaine session parlementaire ne débutant que le 3 octobre (voir calendrier ici), les députés du président auront peut-être le temps de se mettre en ordre de marche d'ici là. Mais c'est moins un Parlement à sa main qui inquiète en cette rentrée l’Élysée que les mouvements sociaux qui pourraient surgir dès ce mois de septembre. La manifestation du 12 septembre, initialement appelée par la seule CGT contre les ordonnances et la réforme du code du travail, pourrait prendre une tout autre dimension au vu de l'addition de mesures impopulaires. La rentrée universitaire commence dès le début septembre et l'inconnue étudiante est toujours une menace pour le pouvoir.

L'autre échéance est celle du 23 septembre, avec le « rassemblement populaire contre le coup d'État social » appelé par Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise. « On souhaite qu'il y ait des dizaines de milliers de personnes dans la rue, à Paris, qui viennent de toute la France », a déclaré vendredi Manuel Bompard, un des responsables de FI, à l'ouverture des journées de Marseille. Les Insoumis veulent faire de ce jour « un test national ». D'ici là, le président de la République aura parlé sous diverses formes au pays, assure l’Élysée. Emmanuel Macron pourra alors lui aussi tester ce que pèse désormais la parole présidentielle.

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22 août 2017 2 22 /08 /août /2017 06:52
CGT Centre hospitalier de Morlaix: fonctionnaires, cibles de Macron, la riposte le 12 septembre!
CGT Centre hospitalier de Morlaix: fonctionnaires, cibles de Macron, la riposte le 12 septembre!
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22 août 2017 2 22 /08 /août /2017 06:48
Leïla Shahid, Dominique Vidal, Samah Jabr à Douarnenez - débat le 24 août 2017 à 18h: "Palestine, quelles perspectives face à l'occupation?"

En attendant les débats de la fête de l'Huma sur la Palestine, le festival de Douarnenez nous offre une belle affiche jeudi 24 août à 18h sous le chapiteau du festival pour le débat :

"Palestine-Israël, quelles perspectives face à l'occupation ?"

avec Leila Shahid, Dominique Vidal, la psychiatre palestinienne Samah Jabr.

Et samedi Cédric Herrou sera l'invité du festival pour parler de son action en faveur des migrants et des démêlés que cela lui vaut avec la justice.

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21 août 2017 1 21 /08 /août /2017 19:32
Une photo prise au milieu de la foule sur le stade de Carhaix en 1945, près de l'emplacement actuelle des "Vieilles Charrues". Cette photo appartient à la collection privée de Jean-Claude Cariou. Au dos, on y trouve un tampon du service du ministère de l'Air. De gauche à droite, on peut voir avançant au milieu de la foule un officier de l'armée de l'air, Charles Tillon, Alain Cariou, résistant communiste, vice-président du Comité Départemental de Libération, chargé de l'épuration des fonctionnaires, permanent du PCF jusqu'en 1947 avant de reprendre ses fonctions d'instituteur, Gaby Paul, député PCF de Brest, membre du Comité Départemental de Libération, un élu (le maire de Carhaix), et sans doute le secrétaire de Charles Tillon et un membre du cabinet (légende Jean-Claude Cariou)

Une photo prise au milieu de la foule sur le stade de Carhaix en 1945, près de l'emplacement actuelle des "Vieilles Charrues". Cette photo appartient à la collection privée de Jean-Claude Cariou. Au dos, on y trouve un tampon du service du ministère de l'Air. De gauche à droite, on peut voir avançant au milieu de la foule un officier de l'armée de l'air, Charles Tillon, Alain Cariou, résistant communiste, vice-président du Comité Départemental de Libération, chargé de l'épuration des fonctionnaires, permanent du PCF jusqu'en 1947 avant de reprendre ses fonctions d'instituteur, Gaby Paul, député PCF de Brest, membre du Comité Départemental de Libération, un élu (le maire de Carhaix), et sans doute le secrétaire de Charles Tillon et un membre du cabinet (légende Jean-Claude Cariou)

C'est à Jean-Claude Cariou dont c'est une photo de famille personnelle que l'on doit la publication de cette photo dans le "Chiffon Rouge". Son père Alain Cariou, était résistant dans le Cap Sizun et le sud Finistère. En 1944, il vient travailler pour le PCF à Brest dans une baraque dans un ensemble avec la CGT, rue Duquesne. C'est en temps que cadre du PCF et du Comité Départemental de Libération qu'il était invité avec Gaby Paul, député communiste de Brest à la libération, au déplacement du ministre communiste Charles Tillon. 

A lire aussi: 

1978: Charles Tillon revient sur sa traversée du siècle et ses engagements avec Michel Kerninon dans la revue "Bretagnes" n°8 : "Désenchaîner l'espérance"

Les communistes et la résistance: 17 juin 1940: la reconnaissance de l'appel de Charles Tillon

Communistes de Bretagne (1921-1945)

Lire aussi: 

 

Libération : quand les ministres communistes changeaient la vie
MICHEL ÉTIÉVENT, ÉCRIVAIN
VENDREDI, 23 NOVEMBRE, 2012
L'HUMANITÉ

1944-1946 : pour la première fois, les communistes participent au pouvoir. Pendant cette période, riche 
de changements politiques profonds, les cinq ministres communistes vont provoquer une véritable cassure dans la manière d’envisager une nouvelle politique au service de l’humain.

Le 31 août 1944, alors que les troupes alliées se battent encore sur le sol français, le général de Gaulle forme le premier gouvernement provisoire. Il compte deux communistes : François Billoux et Charles Tillon. Le 13 novembre 1945, le deuxième gouvernement du général de Gaulle est caractérisé par l’entrée de cinq ministres communistes : Maurice Thorez, Ambroise Croizat, François Billoux, Marcel Paul et Charles Tillon. Les ministres communistes vont devenir acteurs de l’invention sociale, provoquant une véritable cassure dans la manière d’envisager une nouvelle politique au service de l’humain.

Toutes les conditions sont réunies en 1945 pour une rupture : un programme inspiré du Conseil national de la Résistance sous-tendu par la volonté de mettre l’homme au centre de tous les choix ; un rapport de forces pour l’appliquer – 29,9 % des voix au PCF, 5 millions d’adhérents à la CGT ; une classe ouvrière grandie par sa lutte héroïque dans la Résistance ; un patronat déconsidéré par sa collaboration. S’y ajoutent des hommes issus du mouvement ouvrier et capables d’incarner ce mouvement. Des conditions repérables au fil des grands moments de notre histoire sociale et qui fondent tout changement majeur.

Dès la mise en place du deuxième gouvernement de De Gaulle, en novembre 1945, l’objectif est de mettre en application, dans un pays ruiné, les dispositions du programme du CNR. Son préambule résonne aujourd’hui d’une actualité brûlante : « Nous réclamons l’instauration d’une véritable démocratie sociale, impliquant l’éviction des féodalités financières de la direction de l’économie et le retour à la nation des moyens de production, de l’énergie, des richesses du sous-sol… » Empruntons, pour ce faire, le sillage de deux ministres à l’œuvre, sans doute deux des grands innovateurs sociaux du siècle : Ambroise Croizat et Marcel Paul.

Le soir même de sa nomination au ministère du Travail, Croizat, fils de manœuvre, secrétaire de la fédération CGT des métaux, donne le sens de son combat. Ses premiers mots sont pour le peuple : « Ministre du Travail, j’entends demeurer fidèle à mon origine, à mes attaches ouvrières, et mettre mon expérience syndicale au service de la nation. » Son discours signe la force du changement : « Nous mettrons l’homme à l’abri du besoin. Nous en finirons enfin avec les angoisses du lendemain ! » Il lance parallèlement un appel au peuple mobilisé, à l’irruption d’une dynamique sociale nécessaire au changement : « Il n’y a pas de politique efficace sans l’accompagnement d’un peuple vigilant. Rien ne pourra se faire sans vous. Le changement n’est pas qu’une affaire de lois. Il réclame votre participation dans la rue, la cité, l’entreprise. Il demande vos mains ! »

Cet appel s’accompagne d’une forte présence sur le terrain, qui rompt avec la politique clanique et électoraliste de la IIIe République. François Billoux le rappelle dans son livre, Quand nous étions ministres : « L’essentiel du temps de nos ministres se passait en réunions directes au cœur des entreprises, dans les hôpitaux, les municipalités. Il s’agissait de vraies discussions, où les gens apportaient leurs propositions, leurs solutions. » Les premiers pas d’une démocratie participative qui aboutit à la création de 138 caisses de Sécurité sociale gérées par les travailleurs.

Même exigence au ministère de la Production industrielle, où Marcel Paul, le jour de son investiture, s’adresse ainsi aux hauts fonctionnaires : « On ne vous paie pas pour que vous m’indiquiez les articles du Code m’interdisant de réformer, mais pour y trouver ceux qui vont me le permettre ! » Et les électriciens et gaziers, devenus par le biais de la nationalisation, selon les mots de Paul, « acteurs, citoyens, gérants de leur entreprise », redonneront à la France l’énergie qui lui manquait. « À développement économique à la hauteur des ambitions de la nation, il faut un statut social à la hauteur des besoins des hommes. » Cette phrase de Paul, étonnante de modernité, traverse la politique mise en place sous l’inspiration du CNR.

L’objectif est clair : allier l’essor économique au progrès social. D’où le statut des électriciens et gaziers du 22 juin 1946, celui des mineurs, ou, avec Croizat, l’institution d’une vraie « protection sociale » qui offre les moyens d’espérer des lendemains sereins. Là est l’innovation première de la pratique des ministres communistes à la Libération. Il faut y ajouter la capacité à mener de pair deux politiques : l’une faite de grandes idées transformatrices de la société à long terme (l’instauration de la Sécurité sociale, par exemple) ; l’autre, d’une politique de satisfaction immédiate des besoins des gens : doublement du montant des allocations familiales, institution de la retraite, lois sur les heures supplémentaires, augmentation des salaires, création de la fonction publique… Un corpus de lois sociales impressionnant donne au peuple français la dignité de son identité sociale…

(*) Auteur d’Ambroise Croizat ou l’invention sociale, 
suivi de Lettres de prisons 1939-1941.

La Sécurité sociale « Outre le fait qu’elle ouvre le droit à la santé pour tous, la Sécurité sociale a pour objectif de relever la France de ses ruines. Elle offre au salarié une tranquillité sociale qui lui permettra de reconstruire le pays à l’aune de ses besoins. » Ainsi s’exprime Ambroise Croizat, inaugurant le nouveau système de Sécurité sociale en 1945. « Nous bâtirons un plan de sécurité sociale visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence au cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail avec gestion des intéressés et de l’État. » Croizat reprend l’article 21 de la Déclaration des droits de l’homme 
de 1793 qui établissait le droit au travail et à la santé. Cent trente-huit caisses sont édifiées en moins de huit mois sous sa maîtrise d’œuvre par un peuple anonyme après le travail ou sur le temps des congés. Quatre principes charpentent l’institution. L’Unicité : tous les « risques sociaux » sont regroupés dans une seule caisse en proximité des assurés ; la Solidarité : pilier de l’édifice qui est financé par les richesses créées dans l’entreprise ; l’Universalité ; la Démocratie.

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21 août 2017 1 21 /08 /août /2017 19:23
21 août 2017 à Quimper: Discours d'hommage de la fédération du Parti Communiste Français du Finistère à Yves Autret, grand résistant, adhérent pendant 80 ans au Parti Communiste

Hommage à Yves Autret

21 août 2017 à Quimper.

- Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère.

C'est un joli nom, camarade,

Aujourd'hui, c'est avec émotion, un grand honneur et beaucoup d'humilité surtout que je prends la parole au nom du Parti Communiste pour rendre hommage à Yves Autret qui vient de nous quitter, pour exprimer la reconnaissance du Parti Communiste vis à vis de ses 79 ans d'engagement au service de ses idéaux d'égalité, de justice sociale, de fraternité, et d'une société où les travailleurs soient pleinement respectés dans leurs droits.

Au moment où le poison du racisme, de l'intolérance, des idées d'extrême-droite, revient menaçant dans notre pays et dans toute l'Europe, je voudrais particulièrement saluer le combat d'Yves Autret dans la résistance, contre le fascisme, pour un pays libre et un peuple heureux.

Yves Autret a adhéré au Parti Communiste à 15 ans, influencé ses professeurs, des républicains progressistes, par Louis Berthelot et ses enfants, ses voisins, Louis était ouvrier à la poudrerie, militant syndical et politique, qui fut déporté pendant la guerre pour fait de résistance, par Maurice et Guy Cam, qui mourut en résistant pendant la guerre, à la cellule de Pont-de-Buis qui dépendait alors de la section de Quimper.

Sollicité par François Merrien, son jeune professeur de français à Pont de Buis qui lui faisait lire le Capital de Karl Marx, membre du PCF, alors clandestin, en 1940-1941, il distribue les journaux clandestins du PCF, de la Jeunesse Communiste, et du Front National de lutte pour l'indépendance de la France.

En 1942, Yves Autret prend la responsabilité des Jeunesses Communistes à l'échelon départemental., organisant les groupes de jeunes résistants dans tout le Finistère, à Morlaix, St Pol, Quimper, Quimperlé, dans le Centre-Finistère. A partir de Brest et en circulant dans tout le département avec de faux papiers, il organise la distribution de la presse clandestine, les formations de groupes de résistance, les sabotages, le recrutement.

Sous le pseudonyme de Capitaine Pierre, il intègre le commandement des FTPF, Francs Tireurs et Partisans Français, et commande notamment une attaque de la prison St Charles de Quimper en mars 44 pour libérer des résistants.

A combien de bons camarades résistants Yves Autret a t-il dû dire des adieux douloureux ?

Jusqu'à ces fusillés de Mousterlin, enterrés encore vivants, parmi lesquels se trouvaient ses amis de Pont-de-Buis, Maurice Cam et son neveu Guy Cam, et qu'il viendra identifier après la retraite de l'ennemi.

En 2005, il disait à Anne Friant-Mendrès :

« Cette fraternité qui nous unissait dans la Résistance, nous unit toujours, nous, les survivants, une fois la liberté reconquise. A quel prix cette liberté ! Combien de camarades avaient à peine deviné l’aube de cette liberté, massacrés, torturés, fusillés en ces temps de barbarie nazie. Et encore nous n’imaginions pas les monstruosités que les libérateurs découvrirent dans les camps nazis. Le calvaire de ceux qui y sont restés. Les yeux immenses et la peau sur les os. Ceux qui en étaient revenus témoignaient à jamais de l’horreur qui s’était abattue sur les peuples. »

À la Libération, Yves Autret continua son activité militante au PCF, et fut un temps responsable départemental et permanent du mouvement de la Jeunesse communiste pour le Finistère. Il participait à des réunions dans de nombreux villages du Centre-Finistère, n'hésitant pas à utiliser la langue bretonne. 

Devenu ouvrier du bâtiment, il adhéra à la CGT, et devint délégué syndical, et délégué du personnel, dans une grosse entreprise de travaux public à Brest. Ses activités syndicales lui valurent souvent d'être licencié. Yves Autret était un battant. 

En 2016, à 92 ans, il versait encore sa cotisation au PCF et échangeait avec l'esprit alerte et exigeant avec Gilbert Sinquin, un adhérent de la section de Châteaulin, accompagné par Pierrot PANN, ancien secrétaire de la section de Châteaulin, dont le père Yvon avait  été aussi résistant, membre et responsable du PCF et de la CGT (pendant plusieurs décennies dans le finistère ).

Au nom de tous les communistes du Finistère, je le dis, notre peuple peut être reconnaissants vis à vis d'hommes comme Yves Autret qui, la foi progressiste et révolutionnaire chevillée au corps,  ont placé les exigences de liberté, d'égalité et de justice au-dessus de leur intérêt propre et ont permis de libérer le territoire de l'occupation nazie. Le parti communiste est fier d'avoir suscité ces dévouements pour la nation et d'avoir compté dans ses rangs des hommes ayant manifesté un tel héroïsme par sens du collectif, de la lutte et du devoir.

Nous ne devons pas laisser se dilapider leur héritage, celui du CNR et de son programme "Les jours heureux", la Sécurité Sociale, les grands services publics, la République démocratisée, et surtout nous leur devons d'en être dignes.

Aujourd'hui, le combat de camarades comme Yves Autret est plus que jamais d'actualité et nous impose d'être à la hauteur nous aussi à l'heure où de graves menaces envers le monde du travail se font jour avec la réforme du code du travail et, avec entre autre, la suppression des Comités d'Entreprises et de bons nombres des acquis des combats ouvriers pour une Sécurité Sociale et un droit du travail protecteurs. Ces acquis avaient été justement mis en place à l'époque, au sortir de la guerre, pour contrer le patronat qui s'était compromis et discrédité avec l'occupant, et grâce au poids nouveau du communisme dans la population grâce à son engagement de grande ampleur dans la résistance.

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21 août 2017 1 21 /08 /août /2017 09:18
Fête de l'oignon à Roscoff: les johnnies à l'honneur
Fête de l'oignon à Roscoff: les johnnies à l'honneur
Fête de l'oignon à Roscoff: les johnnies à l'honneur

Notre camarade Olivier Le Sann à la fête de l'oignon. Avec des tresses présentes à la fête de l'Huma chaque année sur le stand du Finistère.  

Photos Jean-Yves Salaun. 

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21 août 2017 1 21 /08 /août /2017 08:25
Yves Autret, capitaine Pierre - photo ANACR

Yves Autret, capitaine Pierre - photo ANACR

 

La fédération du Finistère Parti Communiste Français rend hommage et adresse un dernier salut fraternel à Yves Autret, notre camarade de Pont-de-Buis, adhérent de la section PCF de Châteaulin, décédé à 93 ans le 17 août 2017, et s'associe à la tristesse de sa famille, de ses amis, de ses proches. 

 

A la déclaration de guerre, Yves Autret, formé dans le milieu ouvrier de Pont-de-Buis et par ses professeurs progressistes de l'école républicaine, était un militant des Jeunesses Communistes. 

 

Il va prendre la responsabilité des Jeunesses Communistes et entre dans la Résistance à Pont-de-Buis sous la direction d'Albert Abalain, fusillé au Mont Valérien le 17 septembre 1943. 

 

Il organise la jeunesse résistante FTP dans le Finistère, l'action directe contre l'occupant, les sabotages. A la fin de la guerre, sous le nom de guerre et de clandestinité de capitaine Pierre, il devient membre de l'état-major FTPF dirigé par Daniel Trellu, puis il participe au Comité Départemental de Libération et continuera à militer pour le Parti Communiste et la justice sociale dans le centre-Finistère. 

 

Notre pays et les finistériens peuvent être reconnaissants vis à vis d'hommes comme Yves Autret qui, la foi progressiste et révolutionnaire chevillée au corps,  ont placé les exigences de liberté, d'égalité et de justice au-dessus de leur intérêt propre et ont permis de libérer le territoire de l'occupation nazie. Le parti communiste est fier d'avoir suscité ces dévouements pour la nation et d'avoir compté dans ses rangs des hommes ayant manifesté un tel héroïsme par sens du collectif, de la lutte et du devoir. 

 

Nous ne devons pas laisser se dilapider leur héritage, celui du CNR et de son programme "Les jours heureux", et surtout nous leur devons d'en être dignes.      

 

La Fédération du Finistère du Parti Communiste Français, le 19 août 2017  

Hommage de la fédération du Finistère du Parti Communiste à Yves Autret, grand résistant et militant

Voici la biographie d'Yves Autret écrite par Gilles Pichavant pour le Maitron: 

 

Né le 2 octobre 1923 à Saint-Segal (Finistère), ouvrier du bâtiment; syndicaliste CGT du Finistère; communiste; résistant FTPF.

 

Yves Autret naquit le 2 octobre 1923 à Saint-Segal.

 

Ayant adhéré au Parti Communiste en 1938, alors qu'il n'a que 15 ans, à la cellule de pont-de-Buis, rattachée à la section de Quimper.

 

En fin 1940 ou début 1941, sous l'occupation, il fut contacté par Fanch Merrien*, pour le PCF clandestin. Dès lors, il fut un diffuseur de journaux et de tracts clandestins, pour le PCF, la JC, puis le FN. Il participa à des actions directes  contre l'occupant avec [Maurice Cam->157353] — qui était un voisin, du même âge que lui, et avec qui il avait été à l'école primaire — et [Albert Abalain->142667].

 

Versés aux FTPF au printemps 1942, ils participèrent sous les ordres de Maurice Cam à l'incendie de l'émetteur en construction de Radio-Quimer'ch. Ils passèrent ensuite au maquis FTPF de Spézet-Saint-Goazec.

 

Yves Autret devint rapidement le "recruteur" départemental des FTPF. Au départ de Moreau*

Il intégra le triangle départemental des FTPF comme responsable aux effectifs, et resta jusqu'à la Libération au commandement départemental des FTPF sous le pseudonyme de Capitaine Pierre. Jeune chef FTP du Finistère, il participa aux combats de la Libération. Puis il participa aux exhumations des fosses de Mousterlin dans lesquelles on retrouva les corps de Maurice Cam, et de son neveu Guy Cam*, qui avaient été arrêtés puis fusillés ensemble, avec d'autres, sur les dunes de Mousterlin.

 

À la Libération Yves Autret continua son activité militante au PCF, et fut un temps responsable départemental et permanent du mouvement de la Jeunesse communiste pour le Finistère.

 

Devenu ouvrier du bâtiment, il adhéra à la CGT, et devint délégué syndical, et délégué du personnel, à la succursale brestoise de l'entreprise Rapt-et-Brice, grosse entreprise de travaux public. Dans les années 1950 et 1960 il y avait 160 syndiqués à la CGT sur 180 salariés dans cette succursale.

 

Yves Autret prit sa retraite en 1983. Il vivait toujours en 2014. Militant de l'Anacr depuis sa création du Finistère, il en fut le président d'honneur dans les années 2000.

 

SOURCES: {1918-1945, 1640 militants du Finistère}, d’Eugène Kerbaul, Presses de l’imprimerie commerciale de Rennes, 1988. — Archives familiale et témoignages d'Yves Autret

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21 août 2017 1 21 /08 /août /2017 08:18
photo d'Yves Autret - capitaine Pierre (site de l'ANACR Finistère)

photo d'Yves Autret - capitaine Pierre (site de l'ANACR Finistère)

Yves Autret est décédé avant-hier, dans la nuit du 17 août. 
 
Les obsèques auront lieu lundi 21 août au Crématorium de Quimper à 16h30.  
 
Yves Autret avait 93 ans. Il était médaillé de la Résistance, Croix de guerre 1939-1945, Chevalier de la légion d'honneur.  
 
La fédération du Parti Communiste du Finistère, qui lui rend un vibrant hommage aujourd'hui, à son courage, à sa vie de conviction au service des idéaux les plus nobles, sera représenté pour lui dire un dernier adieu et un grand merci pour sa vie d'engagement.  
 
Avec Yves, capitaine Pierre, nous perdons le dernier représentant de l'état-major FTPF du Finistère encore parmi nous. Il avait 20 ans en 1944. C'était le chef départemental FTPF-FFI du Finistère. 
 
Il a fait parti du Comité Départemental de Libération, puis du Parti Communiste où il a milité de nombreuses années dans le Centre-Finistère, à Pont de Buis.  
 
Yves était membre du comité d'honneur de l'ANACR. Il ne participait plus aux réunions depuis 3 ans pour cause de maladie. 
 
La présidente de l'ANACR Finistère, Anne Friant Mendrès a écrit en 2005 avec Yves Autret quelques pages pour retracer son exceptionnel parcours et l'histoire de la résistance (communiste notamment) en Finistère sur le très bon site de l'ANACR.
 
Finistère: http://www.lesamisdelaresistancedufinistere.com 
 
C'est un témoignage absolument unique et passionnant dont nous reprenons les premières pages ici, la suite étant à lire sur la page suivante:  
 

Pont-de-Buis-lès-Quimerc'h, février 2005.
Entretiens entre Yves Autret, capitaine Pierre dans la Résistance, et Anne Friant-Mendrès, fille d'un des camarades de Résistance de Yves.

 

En note, des biographies de militants du Finistère écrites par leur camarade Eugène Kerbaul en 1985. Elles complètent les informations données.

Pont-de-Buis l’ouvrière née de sa poudrerie fondée en 1688. La poudre à canon est destinée à Brest, le port de guerre du Ponant. Ses ouvriers sont les paysans des communes voisines. 
La cité s’est bâtie sur les dernières pentes montagneuses avant l'océan, au bord de la Douffine, affluent de l’Aulne, rivière qui traverse Châteaulin, la ville voisine.
Sous-préfecture du Finistère, célèbre par la présence de 1930 à 1933 d'un sous-préfet promis à un avenir héroïque, Jean Moulin, Châteaulin est un carrefour, ouvrant vers Carhaix à l'est, vers Crozon à l'ouest, à mi-chemin entre Brest et Quimper. Elle sera considérée comme un point stratégique par l'armée d'occupation. 

 

Pont-de-Buis, par sa poudrerie, sa population ouvrière, sa situation géographique ouverte sur tout le département par sa proximité avec Châteaulin, devient très tôt un centre de Résistance à l’Occupation Allemande et à la Collaboration de 1940 à 1944. 

1-Yves Autret.

Cette période de notre Histoire est aussi celle de l’entrée dans la vie du tout jeune homme que j’étais alors.La France est défaite par les armées allemandes. Philippe Pétain, né en 1856, Maréchal de la guerre 14-18, reçoit les pleins pouvoirs. Il conclut un armistice le 22 juin 1940 dans des conditions honteuses, laissant notre alliée, l’Angleterre, seule face à l’ennemi et entre dans une politique de collaboration avec l’Allemagne nationale-socialiste. La « Révolution Nationale », nom donné par Pétain à l’action de son gouvernement de Vichy, est à l’ordre du jour. Interdiction des grèves et promulgation du « Statut des Juifs » dès la fin de l’année 1940. 
Depuis septembre 1939, à la suite du Pacte Germano-Soviétique, le Parti Communiste est dissous.

Mais nous, nous ne doutons pas. Nous savons quel combat nous attend. La guerre d’Espagne et son issue tragique nous y a préparés. Staline veut gagner du temps pour s’armer en prévision de l’inéluctable affrontement entre fascisme et socialisme. Bientôt l’Union Soviétique sera à nos côtés. 

Le pays est occupé, dépecé, rationné, pillé. Beaucoup d’hommes sont prisonniers de guerre, et bientôt la jeunesse sera requise pour le Service du Travail Obligatoire en Allemagne. 
La Bretagne est en zone occupée. Toute la côte est en zone interdite. Brest est pour la Kriegsmarine une position stratégique de la plus haute importance. 
Nous entrons dans « le tragique des quatre années maudites »*. Le tout jeune homme que j’étais devra vite grandir. 

Pont-de-Buis. Il faut parler d’abord de la famille Berthelot, et en particulier du père, Louis Berthelot. Cet homme qui était une grande figure du mouvement syndical et politique avait appris à lire et à écrire en suivant la scolarité de ses enfants. Il n’était pas allé à l’école. Tout jeune, il était dans les bois à faire des sabots. Un homme formidable. Nous habitions le même quartier, une cinquantaine de mètre séparait nos maisons. Il avait perdu une jambe …et sa religion dans les tranchées. C’était un grand blessé de la guerre 14-18. Je le connaissais bien, et j’ai toujours eu pour lui la plus grande admiration. C’était un père attentif à l’éducation de ses enfants. Il les a formé aux valeurs progressistes et républicaines. Il connaissait les « Histoires de Yann et de Chann », et tous les soirs il les leur racontait. 
Ouvrier à la poudrerie, il était secrétaire des Anciens Combattants, militant syndical et politique. 
Il fut arrêté fin 42 ainsi que son fils Pierre par les flics de Châteaulin. Ils furent tous deux déportés. Ils revinrent des camps, mais l’épreuve fut si dure que sa femme en perdit la raison, ce dont souffrit beaucoup la plus petite, sa dernière fille. 
Il y avait aussi Maurice Cam, qui participera à mes côtés aux premiers sabotages, et Guy, son neveu.
Maurice était ouvrier aux écritures à l’arsenal. Il était avec nous aux Jeunesses Communistes. Il faisait partie du groupe de Brest. Quand ils ont été chassés de Brest, Guy et lui ont rejoint le maquis de Saint-Goazec-Spézet. 
Guy Cam a aussi laissé la vie dans ce combat.

Je vois toujours un frère de Maurice. Il vient là en vacances. 


2-L’Aigle d’Or

Yves Autret. Brest. 1941. Il faut parler de l’hôtel restaurant de l’Aigle d’Or, 57 rue Jean Jaurès à Brest.

Brest était en zone interdite, mais les Allemands avaient besoin de main-d’œuvre pour la construction de leur Mur de l’Atlantique et le port de guerre. Brest était un immense chantier. Les hommes démobilisés venaient y chercher du travail. 
« L’Aigle d’Or » était un restaurant ouvrier, où tous les copains se retrouvaient. Il y avait là Le Rest, Jean-Pierre Le Rest, un gars du bâtiment, de Quimerc’h . Il a disparu au cours d’un transport. 
Tous les gars de Pont-de-Buis fréquentaient cet hôtel. Il y avait là Albert Abalain, François Le Gall qui était ingénieur, Yves Gourmelon, mort des suites de tortures. « L’Aigle d’Or » était l’âme. Pierre Corre, tous les chefs se retrouvaient là. 
Je me rappelle que Pierre Corre descendait souvent chez Berthelot.
Il y avait aussi des Républicains Espagnols. Un fort groupe.* C’était un grand restaurant ouvrier. On y trouvait aussi des « Bretons émancipés de Paris.» Beaucoup ont été internés puis libérés. L’un d’eux, un Morvan de Douarnenez, dit « La Sardine », m’a servi de planque pendant toute l’occupation. 
J’aimerais savoir ce que sont devenues ces femmes qui tenaient le restaurant après la guerre. Elles sont allées voir les copains et leur porter des colis quand ils ont été arrêtés.

NOTE*Ils se sont évadés des CTE, Compagnies de travailleurs Etrangers, soumis par l’occupant à un travail de forçat pour la construction du mur de l’Atlantique et les travaux de la base sous-marine. Ils étaient détenus au Fort de Montbarey. Cf Eugène Kerbaul ( Chronique d’une section communiste de province) et le livre de Antonio Muñoz Zamora ( Mathausen 90 009) racontant « La Resistencia Española contra las hordas nazis en la ciudad de Brest »


NOTE: Eugène Kerbaul cite Claudette Jeanne Cormault dans son Dictionnaire Biographique :
« Née à Brest en 1910. Entre dans la Résistance au Front National et aux F.T.P.. Activité d’hébergement à Brest dans son hôtel de « L’Aigle d’Or », au 57 de la rue Jean Jaurès. Elle « planque » de nombreux résistants, dont Yves Gourmelon de Quimerc’h, Jean-Pierre Le Rest, qui échappera de peu à une arrestation sur ce lieu même. Elle cache aussi des armes, procure de faux papiers et des tickets d’alimentation aux résistants. 

 

4-En fin 1943, lors de la comparution devant le conseil de guerre allemand de Brest, du résistant communiste Jean Hénaff, elle réussit à prendre de ses mains les plans de la prison allemande de Pontaniou, établis pour préparer une évasion qui réussira le 25 octobre1943, libérant Hénaff et six autres résistants dont Jean Nicolas, qui fut tué au combat en juillet 1944 ». 

C’est Jean Nicolas qui « reçut de madame Cormault, aidée de son frère Philippe Le Cars et de sa belle-sœur Denise, une mallette à double fond contenant le matériel qui permit l’évasion du 25 novembre 1943 ». 


3-Les Jeunesses Communistes 

Yves Autret. Je m’occupais des Jeunesses Communistes: Nous avions été formés par les instituteurs. Notre groupe était très soudé. 
Je suis entré aux Jeunesses Communistes au moment de la guerre. 
Je me rappelle, en 37, en pleine guerre d’Espagne, un grand meeting organisé par Tanguy-Prigent et le Parti Communiste à Pleyben. Je suis parti à bicyclette avec Pierre Berthelot et Maurice Cam. J’avais quarante sous pour faire ma virée. Mon premier geste a été de mettre mes quarante sous dans le drapeau des Républicains Espagnols, le drapeau violet, jaune, rouge . 
Nous étions tous les trois à l’école. Nous avions passé le certificat d’études et nous préparions le brevet. 
Nos professeurs étaient des hommes très cultivés et de fervents républicains. 
Après le certificat d’études nous avions étudié l’antiquité, les civilisations égyptienne, grecque, romaine...

Pont-de-Buis a été une pépinière de normaliens et d’employés des P.T.T.I.(poste….). On en trouvait partout, à toutes les responsabilités. Hascouët, notre instituteur, était fier de nous. Même après la guerre il était fier de l’équipe qu’il avait formée. 
Nous avions un professeur de français sur Pont-de-Buis, François Merrien. Il donnait des cours le soir après la classe. C’était un normalien, un brillant élève et de surcroît un sacré beau garçon. Il devait avoir trois ans de plus que nous. Nous étions au parti avec lui. 
Il nous faisait étudier « Le Capital » de Marx. Nous lisions et commentions son œuvre. Prix, salaires, profits. Je crois sa pensée toujours d’actualité, seulement il faut que cela reste libre, consenti, compris. 
Du fait de l’existence de la poudrerie, nous comptions dans notre environnement des syndicalistes assez solides. 
Pont-de-Buis est tout de même le seul patelin où on a fait grève contre la guerre en 1940 ! Le responsable était Jean Masson, militant ouvrier qui mourra en camp de concentration. Cela concernait la poudrerie. Un comble dans une usine d’armement ! 

 

La suite de l'article écrit par Anne Friant-Mendrès à partir du témoignage d'Yves Autret à lire sur le site de l'ANACR: 

http://www.lesamisdelaresistancedufinistere.com/page221/styled-23/page579/index.html
 

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