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4 septembre 2016 7 04 /09 /septembre /2016 05:48
Oh, le pauvre grand capital !

Thomas Dallery

L’HUMANITE DIMANCHE

Jeudi 1er septembre 2016

Enseignant en économie (université côte d'Opale), chercheur au cnrs, membre des économistes atterrés Thomas Dallery, maître de conférences en économie à l'université du Littoral Côte d'Opale, chercheur au CLERSE (CNRS) et membre des économistes atterrés, s'interroge à partir d'une affirmation serinée par certains médias : selon ces derniers, s'attaquer à l'actionnariat serait pénalisant pour les petits porteurs. Mais si petits porteurs, dans les classes populaires, il n'y a pas, il y a par contre, côté entreprises et classes possédantes, bien des astuces pour crier misère : le rendement des actions serait orienté à la baisse. En réalité, « pour chaque euro de financement net par actions, les entreprises ont dû verser 7,40 euros de dividendes entre 1996 et 2014 ». Une démonstration de « la nature profondément prédatrice du capital financier ».

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Le propre de l'élite économique est de se plaindre. Non contents de dominer l'économie, ces puissants devraient aussi nous inspirer de la compassion, car au lieu de les estimer à leur juste valeur, nous n'arrêtons pas de les remettre en cause, sans chercher à les comprendre. Après tout, MM. Carlos Ghosn et consorts ne sont-ils pas moins payés que leurs collègues à l'étranger, quand nous, privilégiés de salariés, nous sommes encore bien plus rémunérés que les travailleurs chinois ? Non, vraiment, les plaintes des opposants à la loi travail sont vraiment indécentes à côté des misères du capital (1)... Dans le lot des accusations injustes qui stigmatisent nos élites, les actionnaires souffrent de la dénonciation facile de leurs rémunérations jugées excessives. D'aucuns vont même jusqu'à parler de « surcoût du capital » qu'ils font peser sur les entreprises (2), au point d'en venir à les « liquider » (3). Les défenseurs les plus zélés du capital tentent alors de faire pleurer dans les chaumières : ces actionnaires qu'on insulte en permanence ne sont que de petits porteurs qui attendent leurs maigres dividendes pour se nourrir et se chauffer.

Cette vision est bien sûr erronée : la figure de l'actionnaire est aujourd'hui celle d'un professionnel de l'épargne collective (fonds de pension américain, compagnie d'assurances française, asset manager britannique...). On pourrait nous objecter que derrière ces structures se cachent toujours nos petits retraités dépendant de leurs placements. Mais c'est là encore une tentative de nous égarer : l'épargne, plus encore que les revenus, est inégalement répartie, de sorte que, selon l'INSEE, les 35 % des ménages français les plus pauvres n'épargnent pas du tout, alors que de l'autre côté, 25 % des ménages représentent 72 % de l'épargne nationale (4). Et on ne parle ici que d'épargne en général : la détention des actions est encore plus inégale puisque, si la plupart d e s m é n a g e s o nt u n l i v r e t d'épargne, ils ne sont que 0,6 % des 10 % des ménages les plus pauvres à disposer de valeurs mobilières, contre près de 80 % parmi le 1 % des ménages les mieux dotés (5). Si des actionnaires étaient à plaindre, ce ne seraient assurément pas des gens de peu...

Comptabilité et doute

Mais revenons surtout sur la prémisse : les actionnaires doivent-ils réellement être plaints pour les faibles rétributions qu'ils retirent de leurs placements ? Après tout, les actionnaires financeraient les entreprises, rôle extrêmement louable pour l'économie, ce qui légitimerait une juste rémunération. Est-ce vraiment le cas ? Quand on se penche sur la comptabilité nationale française, on est rapidement saisi d'un doute : les financements fournis par les marchés boursiers seraient faibles, voire inexistants. Entre 1996 et 2014, les émissions nettes d'actions (6) ne représentent que 2 % du financement des investissements productifs de nos entreprises, les trois quarts des financements venant des entreprises elles-mêmes (autofinancement) et le reste étant issu des prêts bancaires et obligataires. Avec une contribution aussi maigre au financement de nos entreprises, les actionnaires devraient en toute logique s'en tenir à la portion congrue concernant leurs émoluments. Une première mesure de la rentabilité de leurs placements pourrait le laisser croire. Quand on regarde les flux de dividendes nets versés aux actionnaires rapportés à la capitalisation de marché des entreprises (le dividend yield), le rendement des actions oscille à des niveaux proches de 4 % par an, mais surtout il semble orienté à la baisse. Les gauchistes vous mènent en bateau : le capital suffoque du poids des charges, des réglementations, des salaires... et il ne parvient même plus à rémunérer décemment les siens, le rendement des actions tombant au niveau d'un modeste taux d'intérêt.

Faux prétextes

Bien évidemment, ce premier ratio intègre un « truc » de calcul particulièrement pervers. Quand vous utilisez le dividend yield, vous rapportez la masse de dividendes à la valeur de marché des entreprises. Or, le propre des marchés financiers est justement d'être gouvernés par des appréciations erratiques de la valeur. Les cours de Bourse peuvent parfaitement grimper sans qu'aucun financement nouveau ne soit apporté aux entreprises. Nous rapportons alors les dividendes à une capitalisation de marché de plus en plus grande, ce qui aura pour conséquence de réduire le rendement affiché. C'est là qu'est le « truc » : les actionnaires parviennent à faire passer leur enrichissement (l'appréciation du cours de Bourse) comme une baisse du rendement qui leur est offert ! Dans notre premier calcul, le rendement est donc orienté à la baisse non pas parce que les versements de dividendes ont ralenti, mais parce que la valorisation des entreprises en Bourse a augmenté. Dans la pratique concrète des marchés financiers, il peut même arriver que les actionnaires prétextent cette élévation du cours de Bourse pour réclamer des versements de dividendes plus importants afin de préserver le dividend yield : le drame d'une gouvernance aveugle par les indicateurs, c'est de ne plus se rendre compte de sa propre indécence...

Sous le masque

Si nous souhaitons avoir une idée plus juste du rendement des actionnaires, il faut se départir de l'évaluation de l'entreprise à sa valeur de marché et retrouver une dimension plus historique consistant à n'ajouter à la valeur de marché de l'année 1996 que les financements de marché levés cette annéelà (et ainsi de suite). En procédant de la sorte, le rendement des actions affiche des niveaux bien plus élevés, autour de 8 % en moyenne, mais surtout il connaît une progression nette pour atteindre plus de 15 %, avant que la crise de 2008 ne le rattrape.

Ce nouveau chiffrage dévoile ce qui était masqué dans les analyses de dividend yield en valeur de marché : la nature profondément prédatrice du capital financier, qui, dans le même mouvement, finance peu les entreprises tout en puisant beaucoup dans leurs ressources. Ainsi, pour chaque euro de financement net par action, les entreprises ont dû verser 7,40 euros de dividendes entre 1996 et 2014. Qui est donc réellement à plaindre : le monde productif ou la finance ?

(1) Je remercie vivement Michel Husson. Cette tribune emprunte beaucoup à ses travaux précédents : voir notamment « Un essai de mesure de la ponction actionnariale », http://goo.gl/NMwynB

(2) Voir « le Surcoût du capital », de Laurent Cordonnier et al. Presses universitaires du Septentrion, 2015.

(3) Voir notamment « l'Entreprise liquidée. La finance contre l'investissement », de Tristan Auvray et al. Éditions Michalon, 2016.

(4) INSEE (2014), http://goo.gl/OicCc0 (5) INSEE (2015), http://goo.gl/aY9oFH (6) Les émissions nettes d'actions désignent ici les nouvelles émissions d'actions desquelles on enlève les achats d'actions par les entreprises.

« L'Entreprise Liquidée. La finance contre L'investissement », de Tristan Auvray, Thomas Dallery et Sandra Rigot. Éditions Michalon, 2016, 320 pages, 19 euros.

« L'Entreprise Liquidée. La finance contre L'investissement », de Tristan Auvray, Thomas Dallery et Sandra Rigot. Éditions Michalon, 2016, 320 pages, 19 euros.

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4 septembre 2016 7 04 /09 /septembre /2016 05:37
Samedi 17 septembre au Cloître Saint Thégonnec, à 16h, projection publique du film "Plogoff, des pierres contre des fusils" de Nicole et Felix Le Garrec (à l'occasion du projet Entrées libres des Moyens du Bord et du Festival des Utopies)
Samedi 17 septembre 2016 au Cloître-Saint-Thégonnec

à 15h découverte de l'exposition des œuvres de Marion Plumet
déambulation dans les rue du bourg en présence de l'artiste. Rendez-vous devant la mairie.

à 16h "Plogoff, des pierres contre des fusils", de Nicole et Félix Le Garrec
à la salle municipale Projection suivie d’une rencontre avec les réalisateurs et d'un pot offert par la Mairie du Cloître-Saint-Thégonnec

Dans le cadre du projet Entrées libres porté par Les Moyens du Bord en partenariat avec la Mairie du Cloître-Saint-Thégonnec et à l’occasion des Journées Européennes du patrimoine, venez (re)découvrir le film témoignage du combat anti-nucléaire de Plogoff.

Vous pourrez également faire une balade dans le bourg et découvrir les photographies de Félix Le Garrec et les dessins de Marion Plumet.

Le même jour, dans le bourg du Cloître-Saint-Thégonnec, une grande journée solidaire aura lieu, Les Festival des Utopies, organisée par le collectif Les Utopistes en Action. Le prix d’entrée est de 2€ sur tout le site. Si vous souhaitez assister uniquement à la projection, la rencontre et la balade, la participation est libre (merci de le préciser à l'entrée du site).

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3 septembre 2016 6 03 /09 /septembre /2016 16:07
Nicolas Lebourg

Nicolas Lebourg

Nicolas Lebourg : « Quand on le plagie, le FN radicalise son discours pour conserver sa plus-value »

grand entretien

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR GRÉGORY MARIN

VENDREDI, 2 SEPTEMBRE, 2016

L'HUMANITÉ

S’adresser directement à des électeurs imaginaires du Front national pour finalement s’éloigner des stéréotypes, c’est le pari fait par l’historien de l’extrême droite Nicolas Lebourg, dans ses Lettres aux Français qui croient que cinq ans d’extrême droite remettraient la France debout.

Votre livre (1) ne s’adresse pas vraiment à un électorat Front national uniforme tel qu’on le voit à la télé, inculte et braillard, mais à ce « conglomérat électoral » tel qu’une partie des chercheurs le définissent désormais. Dans quel but avoir choisi cette forme ?

NICOLAS LEBOURG Plutôt que de pointer le lumpenprolétariat FN, je préfère noter qu’il n’y a pas d’ouvrier parmi nos députés. Si l’électorat frontiste avait connu une nette prolétarisation en 1995, entraînant le passage de l’autoqualification de « vraie droite » à celle de « ni droite, ni gauche », les choses ont changé. Le FN aujourd’hui a considérablement approfondi l’interclassisme de son électorat. La mise en avant perpétuelle des ouvriers FN est aussi une manière de mettre sous le tapis la droitisation d’une partie des classes bourgeoises, qui peuvent ainsi se targuer de partager les soucis du peuple. Actuellement, 19 % des électeurs vivant dans des foyers ayant plus de 6 000 euros mensuels pensent voter pour Marine Le Pen, contre 36 % pour les moins de 1 250 euros. Le livre parle à des personnes saisies par l’inquiétude du déclassement. Le but est de les rendre tangibles, avec une épaisseur humaine : bien souvent, à gauche, on applique à l’électorat FN la formule de Manuel Valls : « Comprendre, c’est excuser. »

Il y a tout de même peu de chances que ces électeurs le lisent…

NICOLAS LEBOURG Je ne sais si les pro-FN le liront, mais je serais ravi s’il leur était passé par leurs proches anti-FN et que ça puisse servir de passerelle de discussion.

Pour dégager des profils d’électeurs, vous reprenez la citation de Robert Bresson : « Je vous invente comme vous êtes. » Comment les avez-vous imaginés ?

NICOLAS LEBOURG On a une dérive de l’usage des enquêtes d’opinion, avec l’idée qu’il y a le vote des ouvriers, des catholiques, des jeunes, etc. Or un être humain ne correspond pas à un seul segment : il peut être, comme dans l’un des chapitres : une femme, en temps partiel, en famille monoparentale, dans un quartier à forte présence de personnes originaires des mondes arabo-musulmans, etc. J’ai pris les traits de sociologie du vote FN et je les ai combinés pour faire des personnes humaines, afin de faire comprendre leur vote. Les villes sont choisies pour leur structure sociale et pour moitié parce que j’y ai vécu : ces gens sont peut-être des amis perdus de vue qui ont suivi leur chemin, donc je ne vais pas les vilipender mais discuter avec eux. Je montre aussi quelle est la problématique ethno-culturelle par laquelle ils expliquent leur penchant FN et quelles sont en fait les structures sociales qui éclairent la production de ce choix.

Vous faites le portrait de catégories qui auraient ou vont « basculer » vers le vote Front national, notamment des fonctionnaires en voie de précarisation. Où mord cet électorat, à qui manquera-t-il, droite, gauche, abstentionnistes ?

NICOLAS LEBOURG La petite fonction publique offre un grand espace au FN, et son précariat – pensez à tous ces profs non titulaires que l’on paye dans certaines académies sans respecter la grille salariale fixée par le ministère, que l’on envoie en première ligne d’une société en crise en les traitant de parasites… Ces gens croyaient en l’État providence, mais tous les gouvernements ont attaqué ce dernier, faisant ainsi passer l’idée de déclin dans ces catégories, ce qui a droitisé leurs représentations sociales. Il n’y a plus que 15 % des fonctionnaires qui estiment que les politiques publiques sont au service de l’intérêt général, et 77 % des enseignants rejettent la politique éducative en place. Pour la gauche qui croyait ces catégories acquises il y a là une alarme évidente. Globalement, chez les précaires, il existe un survote FN, quel que soit leur âge, sexe, religion, etc. Ils ont une demande d’inclusion sociale, on leur répond par l’atomisation du travail.

Vous plaidez pour un retour au politique sur des bases plus clivées, qui peuvent apparaître « vieille France » comme vous dites. Une droite autoritaire avec des valeurs républicaines, une gauche qui assume pleinement son ambition sociale… Cela suffira-t-il à couper l’afflux d’électeurs vers le FN ? Ce parti capitalise aussi sur les manques des autres, notamment sur des questions non traitées (comme les intellectuels précaires que vous évoquez dans la « Lettre à un étudiant gay néoparisien »), alors même que ce parti produit peu de réponses à ces questions.

NICOLAS LEBOURG Il y a ce que je nomme la « règle de l’autonomie de l’offre politique » : depuis les années 1960, dans tous les pays de l’Union européenne, les tentatives de décalque des thèmes nationaux-populistes se payent par un transfert des votes à leur avantage. François Duprat, numéro deux du FN jusqu’à son assassinat en 1978, exposait que le thème de la corrélation entre chômage et immigration devait permettre de capter des voix populaires, d’être plagié par les partis de droite et, de là, faire que le FN soit dédiabolisé. La droite avait capté en 2007 les commerçants et artisans avec son discours sur « la France qui se lève tôt », elle les a rendus au FN avec sa dérive identitaire. Il faut que la droite arrive à réarticuler son discours pour le libéralisme et contre la société d’individus autonomes, sans être la gauche, sans plagier l’extrême droite – là dessus Alain Juppé est efficace. Quand on regarde les élections (départementales et régionales – NDLR) de 2015, on voit qu’une raison structurante du vote FN, c’est le déséquilibre de l’aménagement du territoire. Or on n’y change rien, préférant aujourd’hui parler du burkini… On a une économie qui a muté vers les services, 38 % des jeunes sont diplômés du supérieur, et résultat : on a une explosion de la précarité des jeunes formés, cultivés, qui ont le sentiment qu’aucune place n’est disponible pour eux. Mais on les « invisibilise » en les nommant « bobos ». De son côté, le FN ne propose pas une réponse structurelle mais une vision du monde cohérente : la globalisation serait en fait une orientalisation, et pour s’en sauver il faudrait un retour à l’autorité et à la souveraineté. On ne change pas la vie, mais on l’interprète : la chemise chinoise, le kebab qui remplace le bar-tabac, tout ça est mis ensemble pour dire que le déclassement des personnes est lié à celui de la nation, fruit de son orientalisation.

Ses électeurs se divisent en ceux qui ont une conscience de classe et voteraient FN pour être protégés (« Lettre à un plombier juif de Vénissieux ») et ceux qui n’en ont pas mais ont une conscience ethno-raciale (« Lettre à une caissière de Perpignan »). En filigrane, c’est ce thème de l’immigration qui revient. Si on creuse n’importe quel sujet développé au FN, on en arrive toujours là. Peut-on dire qu’il a changé ou adapté son discours ?

NICOLAS LEBOURG L’immigration est la première motivation des électeurs Front national. Et sur ce sujet les tentatives de récupération de gauche et de droite sont toujours vouées à l’échec car depuis trente ans le FN applique la même tactique : quand on le plagie, il radicalise d’un cran son discours pour conserver sa plus-value. L’idée que la fermeture des frontières permettrait de financer l’État social sans nouvelle pression fiscale est très forte, et permet de rallier aussi bien des CSP+ libérales que des classes moyennes paupérisées plus interventionnistes. Il y a profondément l’idée d’une hiérarchie sociale qui doit être légitime avec la désignation des « profiteurs », qui, ethnicisation des représentations sociales oblige, seraient les « assistés » issus de l’immigration. Concernant cette question, je crois qu’il faut arriver à l’intégrer à nos programmes scolaires et de là à notre récit commun : ça fera hurler Zemmour, mais il faut faire comprendre à nos concitoyens qu’elle est un phénomène structurellement lié à la globalisation depuis le XIXe siècle. Que lui et ses admirateurs en pensent ce qu’ils veulent, mais sur des bases rationnelles.

Dans la période particulière que nous traversons, je pense au risque d’attentats, vous dites que « la demande autoritaire a atteint l’hégémonie culturelle ». Le FN, à force d’imposer ses thèmes de prédilection, laïcité et islam, et par extension (puisqu’il fait le lien) immigration, délinquance et terrorisme, peut-il réussir à traduire cette angoisse dans les urnes ?

NICOLAS LEBOURG Plus de 80 % des sondés exigent de l’autorité supplémentaire, des majorités de sondés estiment judicieuse l’idée de l’internement de suspects, et même une revalorisation de l’idée de l’usage de la torture, etc. Bref, on assiste à un retour en force de l’idée que l’État a une fonction biologique de contrainte des corps. Or, depuis des années, il n’y avait eu que le Front national à ainsi assumer cette notion biopolitique dans son offre. Il a un temps d’avance et peut dire que, face au terrorisme transnational, la solution souverainiste autoritaire est en fait la plus crédible.

À plusieurs reprises vous évoquez « l’esprit du 11 janvier » ou ce qu’il en reste. Nous devons « être rassemblés avant qu’il ne soit trop tard ». Rassembler qui et sur quelles bases ?

NICOLAS LEBOURG Il y a une demande unitaire, qui correspond historiquement à notre culture politique. Insatisfaite, elle construit la demande autoritaire, et pour certains le « nous » se fait sur la haine de l’autre. D’autres font des appels à la République qui se soldent par un conservatisme interclassiste anti-société multiculturelle. Pour la gauche il me semble que son principe premier, c’est l’émancipation, celle des personnes et celle du collectif. Tant qu’elle n’aura pas un contre-projet assurant cette émancipation à double niveau, elle ne pourra que faire le lit de l’extrême droite. En outre, il faudrait sortir de ces débats puérils sur la société multiculturelle : en France il n’y a que des marges à vouloir une société multicommunautaire, ce qui existe, c’est une société multi-ethnique et multicultuelle, et, à moins que l’on ne veuille expulser de force des milliers de Français, ça ne changera pas. La question est derrière nous mais ce n’est pas clairement dit.

Ce livre tranche avec le travail usuel d’un politologue ou historien de l’extrême droite. Vous dites vouloir « assumer (vos) positions ». De quoi est-ce l’expression ?

L'HUMANITÉ

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Nicolas Lebourg

Photo : Manuel Braun

S’adresser directement à des électeurs imaginaires du Front national pour finalement s’éloigner des stéréotypes, c’est le pari fait par l’historien de l’extrême droite Nicolas Lebourg, dans ses Lettres aux Français qui croient que cinq ans d’extrême droite remettraient la France debout.

Votre livre (1) ne s’adresse pas vraiment à un électorat Front national uniforme tel qu’on le voit à la télé, inculte et braillard, mais à ce « conglomérat électoral » tel qu’une partie des chercheurs le définissent désormais. Dans quel but avoir choisi cette forme ?

NICOLAS LEBOURG Plutôt que de pointer le lumpenprolétariat FN, je préfère noter qu’il n’y a pas d’ouvrier parmi nos députés. Si l’électorat frontiste avait connu une nette prolétarisation en 1995, entraînant le passage de l’autoqualification de « vraie droite » à celle de « ni droite, ni gauche », les choses ont changé. Le FN aujourd’hui a considérablement approfondi l’interclassisme de son électorat. La mise en avant perpétuelle des ouvriers FN est aussi une manière de mettre sous le tapis la droitisation d’une partie des classes bourgeoises, qui peuvent ainsi se targuer de partager les soucis du peuple. Actuellement, 19 % des électeurs vivant dans des foyers ayant plus de 6 000 euros mensuels pensent voter pour Marine Le Pen, contre 36 % pour les moins de 1 250 euros. Le livre parle à des personnes saisies par l’inquiétude du déclassement. Le but est de les rendre tangibles, avec une épaisseur humaine : bien souvent, à gauche, on applique à l’électorat FN la formule de Manuel Valls : « Comprendre, c’est excuser. »

Il y a tout de même peu de chances que ces électeurs le lisent…

NICOLAS LEBOURG Je ne sais si les pro-FN le liront, mais je serais ravi s’il leur était passé par leurs proches anti-FN et que ça puisse servir de passerelle de discussion.

Pour dégager des profils d’électeurs, vous reprenez la citation de Robert Bresson : « Je vous invente comme vous êtes. » Comment les avez-vous imaginés ?

NICOLAS LEBOURG On a une dérive de l’usage des enquêtes d’opinion, avec l’idée qu’il y a le vote des ouvriers, des catholiques, des jeunes, etc. Or un être humain ne correspond pas à un seul segment : il peut être, comme dans l’un des chapitres : une femme, en temps partiel, en famille monoparentale, dans un quartier à forte présence de personnes originaires des mondes arabo-musulmans, etc. J’ai pris les traits de sociologie du vote FN et je les ai combinés pour faire des personnes humaines, afin de faire comprendre leur vote. Les villes sont choisies pour leur structure sociale et pour moitié parce que j’y ai vécu : ces gens sont peut-être des amis perdus de vue qui ont suivi leur chemin, donc je ne vais pas les vilipender mais discuter avec eux. Je montre aussi quelle est la problématique ethno-culturelle par laquelle ils expliquent leur penchant FN et quelles sont en fait les structures sociales qui éclairent la production de ce choix.

Vous faites le portrait de catégories qui auraient ou vont « basculer » vers le vote Front national, notamment des fonctionnaires en voie de précarisation. Où mord cet électorat, à qui manquera-t-il, droite, gauche, abstentionnistes ?

NICOLAS LEBOURG La petite fonction publique offre un grand espace au FN, et son précariat – pensez à tous ces profs non titulaires que l’on paye dans certaines académies sans respecter la grille salariale fixée par le ministère, que l’on envoie en première ligne d’une société en crise en les traitant de parasites… Ces gens croyaient en l’État providence, mais tous les gouvernements ont attaqué ce dernier, faisant ainsi passer l’idée de déclin dans ces catégories, ce qui a droitisé leurs représentations sociales. Il n’y a plus que 15 % des fonctionnaires qui estiment que les politiques publiques sont au service de l’intérêt général, et 77 % des enseignants rejettent la politique éducative en place. Pour la gauche qui croyait ces catégories acquises il y a là une alarme évidente. Globalement, chez les précaires, il existe un survote FN, quel que soit leur âge, sexe, religion, etc. Ils ont une demande d’inclusion sociale, on leur répond par l’atomisation du travail.

Vous plaidez pour un retour au politique sur des bases plus clivées, qui peuvent apparaître « vieille France » comme vous dites. Une droite autoritaire avec des valeurs républicaines, une gauche qui assume pleinement son ambition sociale… Cela suffira-t-il à couper l’afflux d’électeurs vers le FN ? Ce parti capitalise aussi sur les manques des autres, notamment sur des questions non traitées (comme les intellectuels précaires que vous évoquez dans la « Lettre à un étudiant gay néoparisien »), alors même que ce parti produit peu de réponses à ces questions.

NICOLAS LEBOURG Il y a ce que je nomme la « règle de l’autonomie de l’offre politique » : depuis les années 1960, dans tous les pays de l’Union européenne, les tentatives de décalque des thèmes nationaux-populistes se payent par un transfert des votes à leur avantage. François Duprat, numéro deux du FN jusqu’à son assassinat en 1978, exposait que le thème de la corrélation entre chômage et immigration devait permettre de capter des voix populaires, d’être plagié par les partis de droite et, de là, faire que le FN soit dédiabolisé. La droite avait capté en 2007 les commerçants et artisans avec son discours sur « la France qui se lève tôt », elle les a rendus au FN avec sa dérive identitaire. Il faut que la droite arrive à réarticuler son discours pour le libéralisme et contre la société d’individus autonomes, sans être la gauche, sans plagier l’extrême droite – là dessus Alain Juppé est efficace. Quand on regarde les élections (départementales et régionales – NDLR) de 2015, on voit qu’une raison structurante du vote FN, c’est le déséquilibre de l’aménagement du territoire. Or on n’y change rien, préférant aujourd’hui parler du burkini… On a une économie qui a muté vers les services, 38 % des jeunes sont diplômés du supérieur, et résultat : on a une explosion de la précarité des jeunes formés, cultivés, qui ont le sentiment qu’aucune place n’est disponible pour eux. Mais on les « invisibilise » en les nommant « bobos ». De son côté, le FN ne propose pas une réponse structurelle mais une vision du monde cohérente : la globalisation serait en fait une orientalisation, et pour s’en sauver il faudrait un retour à l’autorité et à la souveraineté. On ne change pas la vie, mais on l’interprète : la chemise chinoise, le kebab qui remplace le bar-tabac, tout ça est mis ensemble pour dire que le déclassement des personnes est lié à celui de la nation, fruit de son orientalisation.

Ses électeurs se divisent en ceux qui ont une conscience de classe et voteraient FN pour être protégés (« Lettre à un plombier juif de Vénissieux ») et ceux qui n’en ont pas mais ont une conscience ethno-raciale (« Lettre à une caissière de Perpignan »). En filigrane, c’est ce thème de l’immigration qui revient. Si on creuse n’importe quel sujet développé au FN, on en arrive toujours là. Peut-on dire qu’il a changé ou adapté son discours ?

NICOLAS LEBOURG L’immigration est la première motivation des électeurs Front national. Et sur ce sujet les tentatives de récupération de gauche et de droite sont toujours vouées à l’échec car depuis trente ans le FN applique la même tactique : quand on le plagie, il radicalise d’un cran son discours pour conserver sa plus-value. L’idée que la fermeture des frontières permettrait de financer l’État social sans nouvelle pression fiscale est très forte, et permet de rallier aussi bien des CSP+ libérales que des classes moyennes paupérisées plus interventionnistes. Il y a profondément l’idée d’une hiérarchie sociale qui doit être légitime avec la désignation des « profiteurs », qui, ethnicisation des représentations sociales oblige, seraient les « assistés » issus de l’immigration. Concernant cette question, je crois qu’il faut arriver à l’intégrer à nos programmes scolaires et de là à notre récit commun : ça fera hurler Zemmour, mais il faut faire comprendre à nos concitoyens qu’elle est un phénomène structurellement lié à la globalisation depuis le XIXe siècle. Que lui et ses admirateurs en pensent ce qu’ils veulent, mais sur des bases rationnelles.

Dans la période particulière que nous traversons, je pense au risque d’attentats, vous dites que « la demande autoritaire a atteint l’hégémonie culturelle ». Le FN, à force d’imposer ses thèmes de prédilection, laïcité et islam, et par extension (puisqu’il fait le lien) immigration, délinquance et terrorisme, peut-il réussir à traduire cette angoisse dans les urnes ?

NICOLAS LEBOURG Plus de 80 % des sondés exigent de l’autorité supplémentaire, des majorités de sondés estiment judicieuse l’idée de l’internement de suspects, et même une revalorisation de l’idée de l’usage de la torture, etc. Bref, on assiste à un retour en force de l’idée que l’État a une fonction biologique de contrainte des corps. Or, depuis des années, il n’y avait eu que le Front national à ainsi assumer cette notion biopolitique dans son offre. Il a un temps d’avance et peut dire que, face au terrorisme transnational, la solution souverainiste autoritaire est en fait la plus crédible.

À plusieurs reprises vous évoquez « l’esprit du 11 janvier » ou ce qu’il en reste. Nous devons « être rassemblés avant qu’il ne soit trop tard ». Rassembler qui et sur quelles bases ?

NICOLAS LEBOURG Il y a une demande unitaire, qui correspond historiquement à notre culture politique. Insatisfaite, elle construit la demande autoritaire, et pour certains le « nous » se fait sur la haine de l’autre. D’autres font des appels à la République qui se soldent par un conservatisme interclassiste anti-société multiculturelle. Pour la gauche il me semble que son principe premier, c’est l’émancipation, celle des personnes et celle du collectif. Tant qu’elle n’aura pas un contre-projet assurant cette émancipation à double niveau, elle ne pourra que faire le lit de l’extrême droite. En outre, il faudrait sortir de ces débats puérils sur la société multiculturelle : en France il n’y a que des marges à vouloir une société multicommunautaire, ce qui existe, c’est une société multi-ethnique et multicultuelle, et, à moins que l’on ne veuille expulser de force des milliers de Français, ça ne changera pas. La question est derrière nous mais ce n’est pas clairement dit.

Ce livre tranche avec le travail usuel d’un politologue ou historien de l’extrême droite. Vous dites vouloir « assumer (vos) positions ». De quoi est-ce l’expression ?

NICOLAS LEBOURG Sincèrement ? De la lassitude. Je suis fatigué d’un débat public résumé à des cris de haine arrogante. Dans mes livres, je n’avais jamais donné mon avis sur les extrêmes droites. J’ai voulu discuter courtoisement, en ayant donc l’obligation éthique de dire pourquoi je n’y crois pas. J’ai voulu aussi expliquer comment les autres partis dysfonctionnaient à ce sujet. Je tente ça humblement, et donc j’utilise un procédé narratif très inclusif pour le lecteur. Mais, à côté des travaux académiques classiques, j’ai toujours eu des démarches d’éducation populaire.

Par ailleurs, vous écrivez « du FN on en entend, on en regarde, on en lit à flux constant ». Est-ce un problème de complaisance des médias, de facilité ?

NICOLAS LEBOURG La fausse analyse du vote FN est devenu un genre en soi pour vendre ses idées préétablies : l’islamophobe vous dit que c’est à cause de la société multiculturelle, le gauchiste à cause de la souffrance sociale, etc. Résultat, on ne traite pas les questions structurelles et à la fin, comme France Inter cet été, on invite Philippot pour parler du Front populaire. Quand, comme moi, ça fait vingt ans que vous suivez l’extrême droite, il y a de quoi se lasser, non ?

(1) Lettres aux Français qui croient que cinq ans d’extrême droite remettraient la France debout, de Nicolas Lebourg. éditions Les échappés. 136 pages, 13,90 euros.

des lettres à partager

C’est un ovni de littérature politique. D’ordinaire, les « Lettre à… » sont des livres-programmes écrits par les candidats eux-mêmes. Ici, le chercheur spécialiste de l’extrême droite Nicolas Lebourg casse les codes pour s’adresser directement à des électeurs imaginaires dont il a compilé les ADN. Gendarme catholique, précaire, ouvrier agricole, senior, etc., il s’empare des spécificités des différents électorats qui composent le « conglomérat électoral » du FN pour déterminer ce qui les lie dans les urnes. À lire et à faire lire, pour engager la discussion, aux militants antifas… comme à votre voisin FN.

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3 septembre 2016 6 03 /09 /septembre /2016 16:00
Trans X Istanbul, de maria binder, retrace le parcours de personnes transsexuelles, pourchassées voire tuées en toute impunité par la police turque.

Trans X Istanbul, de maria binder, retrace le parcours de personnes transsexuelles, pourchassées voire tuées en toute impunité par la police turque.

Douarnenez « Un festival de cinéma qui ouvre sur tous les champs des possibles »

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR EUGÉNIE BARBEZAT

MERCREDI, 31 AOÛT, 2016

L'HUMANITÉ

Rencontre avec le directeur du Festival de cinéma de Douarnenez. La 39e édition proposait une traversée cinématographique à la rencontre de la mosaïque identitaire et culturelle d’une Turquie où les droits humains sont bafoués et les voix discordantes étouffées par un pouvoir autoritaire.

Douarnenez (Finistère), envoyée spéciale.

Quelle a été la genèse de ce festival ?

Yann Stéphant Le festival est né en 1978, à la confluence de combats environnementaux comme l’opposition à la centrale nucléaire de Plogoff ou la marée noire de l’Amoco Cadiz et de la naissance d’un mouvement culturel important en Bretagne, avec la création de l’union du cinéma produit en Bretagne qui a permis à René Vautier de réaliser Avoir vingt ans dans les Aurès et aussi de Marée noire, colère rouge, qui a fait salle comble lors de sa projection en avant-première lors de la première édition. L’idée, c’était d’affirmer notre identité bretonne pour ensuite aller à la rencontre des peuples d’ailleurs, notamment à travers le cinéma, mais sans oublier toute la dimension littéraire, artistique et de débats que comporte le festival depuis sa création. La première année, les organisateurs avaient choisi pour thème le Québec, cet îlot de francophonie au milieu d’un océan anglophone. En se rendant sur place pour préparer le festival, ils ont été sensibilisés au fait que très peu de place était faite à la culture et à l’existence même des autochtones, c’est pourquoi ils ont décidé de consacrer la deuxième édition du festival aux Indiens d’Amérique du Nord, et ainsi de suite au fil de notre curiosité et de nos amitiés…

Cette année, les peuples de Turquie étaient à l’honneur à Douarnenez, ce qui vous place au cœur de l’actualité brûlante de ce pays…

Yann Stéphant Plusieurs documentaires présentés cette année évoquent les parcours des migrants dont la Turquie constitue un pays de transit, voire de refoulement. Parallèlement, nous avons souhaité interroger la construction de l’État turc qui s’est faite contre ses minorités. Le génocide des Arméniens comme celui des populations syriaques sont des faits historiques dont on ne trouve pas trace dans les manuels scolaires et dont les coupables n’ont jamais été jugés. Reste donc l’art, le cinéma, pour transmettre une mémoire des cultures et une histoire que l’on tente par tous moyens de censurer.

Parallèlement à la diffusion des films, nous accordons une très large place à la parole à travers de multiples débats centrés sur des thématiques aussi diverses que le féminisme en Turquie, la liberté d’expression ou encore l’invention du fantasme de turcité, un concept complètement imaginaire car les « Turcs » sont parmi les derniers à être arrivés en Turquie. Ce fut ­l’occasion de parler des Kurdes, des Alevis et bien sûr des Gitans qui furent les premiers habitants du pays. D’ailleurs c’est un groupe de hip-hop issu d’un quartier gitan d’Istanbul qui a animé nos soirées sous le chapiteau de la place du festival.

L’actualité récente, marquée par l’assassinat de deux personnes transsexuelles en moins d’un mois à Istanbul, a mis en lumière la lutte de la communauté LGBTI turque, qui est ­également représentée à Douarnenez…

Yann Stéphant On s’intéresse à toutes les minorités, qui sont brimées, voire niées. La communauté LGBTI a un rôle politique important en Turquie et subit de fortes répressions. Ils et elles ne peuvent avoir aucun rôle social, politique ni même un travail car, même si la loi les y autorise, ils sont stigmatisés. La police qui les ­tabasse, les pourchasse et parfois les tue bénéficie d’une impunité totale qui tient lieu d’encouragement.

C’est ce que nous a confirmé Ebru, militante du HDP, ­transsexuelle, ancienne travailleuse du sexe qui a fondé un lieu d’accueil pour des jeunes à Istanbul, dont le film Trans X Istanbul retrace le parcours. Par ailleurs, nous sommes très fiers d’avoir pu présenter Ce que nous sommes : intersexes, du collectif turc ­Interseksüel Salala, le premier film réalisé en Turquie sur ce thème et dont les premières images ont été tournées à Douarnenez l’an dernier comme l’a raconté Serife Yurtseven, ­intersexe turque, qui accompagne le film. Cette thématique restera inscrite dans notre programmation puisque la manière dont les sociétés ­traitent les LGBTI est un bon baromètre de leur niveau de tolérance et de démocratie.

Les Kurdes ont des liens particuliers avec le festival…

Yann Stéphant La relation du festival avec les Kurdes est très forte. En 2003, ils étaient nos invités d’honneur. On se souvient que certains pleuraient en voyant les lettres du mot ­Kurdistan inscrites sur les murs de Douarnenez et le bitume de nos rues, alors que c’était (et cela reste) formellement interdit par la loi dans leur pays. De là des liens se sont tissés qui nous ont permis de poursuivre un travail d’information sur les Kurdes en Turquie avec des associations comme les Amitiés kurdes de Bretagne et France-Kurdistan : autant de militants qui travaillent depuis des années à former et à informer le public dans un silence assourdissant des médias et des institutions françaises et européennes.

Effectivement, sans que cela fasse grand bruit, les villes kurdes sont sous ­couvre-feu depuis des mois, beaucoup d’intellectuels en ont été chassés, comment avez-vous préparé le festival dans ce contexte ?

Yann Stéphant Depuis dix mois, une vraie guerre secoue la partie kurde de la Turquie. Pour préparer le festival, nous nous sommes rendus à Diyarbakir, la capitale des Kurdes de Turquie, alors que l’armée y avait les pleins pouvoirs, en dehors de tout État de droit. Les journalistes, les enseignants, les membres d’associations étaient arrêtés ou empêchés de travailler. Finalement, les populations civiles ont dû fuir, à savoir plus d’un million de personnes ont dû quitté leur foyer et renoncer à leur vie sur place, comme cela s’était déjà produit dans les années 1990 où l’armée avait brûlé plus de 3 000 villages pour punir les populations soupçonnées d’être proches du PKK. L’idée était de vider les campagnes pour déplacer les populations vers des villes où il serait plus facile de les contrôler. Ce sont ces gens qui se sont installés dans les villes de Diyarbakir, Sur, Cizré et Nusaybin. Eux et leurs enfants doivent à nouveau fuir. L’histoire ne cesse de se répéter pour les Kurdes. Les films comme Press ou Mavi Ring, présentés ici et tournés dans les années 1990, le montrent parfaitement. L’histoire se répète… Nous avons pu le constater de nos yeux.

Les Kurdes continuent malgré tout à faire des films ?

Yann Stéphant Il y a un vrai cinéma arménien, un vrai cinéma kurde qui, depuis une quinzaine d’années, se sont développés pour résister à l’acculturation. Les cinéastes reconnus ont monté des instituts de formation et enseignent à de jeunes réalisateurs. Au début, les documentaires kurdes ressemblaient vraiment à de l’agit-prop, mais maintenant il y a une vraie recherche esthétique et de formes de création originales, même si le propos politique est toujours bien présent. Le cinéma n’a pas pour objectif de donner des cours de géopolitique mais d’approcher des destins, des cultures d’un point de vue humain avant tout. Les festivaliers ont pu en prendre la mesure avec les films de Kazim Öz, dont nous présentions la quasi-intégralité de l’œuvre cette année, ou encore un film comme Mavi Ring, une fiction inspirée de faits réels d’Omer Leventoglu, qui raconte l’effroyable transfert d’une prison à une autre de prisonniers ­politiques, dans les années 1980. De jeunes réalisateurs figurent dans la programmation comme Bilal Bulut qui a réalisé un court-métrage intitulé Ciglik, qui montre comment des familles séparées se parlent par-dessus une frontière de fils barbelés en utilisant un chant traditionnel, le dengbej. Pour établir la sélection des films, nous travaillons avec des correspondants sur place. C’est le cas avec notre ami Ilan Bakir, l’un des fondateurs du Festival de Diyarbakir, qui n’a pas pu nous rejoindre cette année car il a été arrêté en Irak sur ordre de la Turquie, et même s’il a été libéré, il ne peut pas quitter le sol irakien.

D’autres invités manquent à l’appel ?

Yann Stéphant Zehra Dogan, une jeune journaliste kurde de l’agence Zia, qui devait intervenir sur la liberté d’expression, a été arrêtée quinze jours avant le coup d’État. C’était la seule journaliste à continuer de travailler sous couvre-feu, à Nusaybin, pour témoigner des horreurs qui s’y passaient. Elle a été arrêtée à la sortie de cette ville et est actuellement en prison dans l’attente de son procès dont la date n’est pas connue. Nous pensons beaucoup à elle. Elle a réussi à transmettre à Onur, son compagnon, des dessins faits en prison, qui ont été exposés au festival. Nous restons mobilisés pour elle et tentons de communiquer au maximum sur son cas.

D’autres n’ont pas pu venir car, depuis qu’a été instauré l’état d’urgence en Turquie, les professeurs qui enseignent, même quelques heures, à l’université, sont considérés comme des fonctionnaires et ne peuvent quitter le territoire. Certains autres sont sous le coup de procédures judiciaires, en général pour « insulte au président Erdogan », « apologie du terrorisme » ou encore « soupçon d’appartenance à une organisation terroriste » : le coup d’État a élargi le champ des possibles en matière d’arrestations arbitraires, par exemple, les juges qui avaient eu le courage de prononcer la libération de journalistes, comme Erol Onderoglu ou Can Dündar, sont aujourd’hui soit incarcérés, soit en attente de procès. Plus de 40 maisons d’édition ont été fermées ainsi que plus d’une centaine de titres, agences ou chaînes de télévision. Bien au-delà des gülenistes, cette purge massive a permis de bâillonner énormément de voix progressistes, démocrates, ce qui est très inquiétant.

Avez-vous été soumis à des pressions ?

Yann Stéphant Nous n’avons été confrontés à aucune pression ni des autorités turques, ni du gouvernement français. Nous avions pris le parti, avant même le coup d’État raté, de n’avoir aucune relation avec le gouvernement turc ou ses institutions, que ce soit l’ambassade ou l’office du terrorisme. Cependant, nous sommes restés vigilants pour éviter l’irruption de militants fous de l’AKP ou d’autres nationalistes qui seraient venus pour en découdre. Nous sommes ouverts au dialogue avec tout le monde, mais il est hors de question de raviver ici des tensions qui existent dans le pays.

Comment expliquez-vous le succès de ce « petit festival » ?

Yann Stéphant Peut-être grâce à l’ambiance que nous y créons. Nous considérons que la fête n’est pas du tout l’ennemie de la culture. C’est au contraire un moyen d’aborder et de rencontrer l’autre, de partager. Tous les intervenants sont logés chez l’habitant, que ce soit un cinéaste reconnu ou un tout jeune réalisateur. C’est important pour créer un lien fort avec le village. D’ailleurs de belles amitiés sont nées ainsi. On ne fait aucune différence entre le public et les invités, il n’y a pas d’espace VIP. Au bar, on peut discuter, s’engueuler, tomber en amour… C’est d’abord un festival de cinéma qui ouvre sur tous les champs des possibles.

Eugénie Barbezat

Journaliste

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3 septembre 2016 6 03 /09 /septembre /2016 06:15
Accord de paix en Colombie: la Colombie se réveille enfin sans guerre (PCF)

Accord en Colombie : La Colombie se réveille enfin sans guerre

Le PCF se félicite du dénouement d’un conflit qui a déchiré le pays pendant 52 ans, faisant plus de 220 000 morts, 45 000 disparus et 6,9 millions de déplacés.

L’accord de La Havane est l'événement le plus important pour le pays lui-même, mais aussi pour toute cette région. La joie est légitime, elle est le triomphe de la voie d’une solution politique, du dialogue constructif et d’une perspective que la signature définitive de l’accord soit la fin de la confrontation militaire entre le gouvernement et les FARC-EP.

La première loi à adopter est dorénavant celle qui acte l’amnistie et la grâce.

Le PCF se félicite de cet accord atteint après quatre années de négociations ardues et complexes. Commence maintenant pour le peuple colombien la marche pour une paix durable qui va l’appeler à se mobiliser et à exercer un contrôle sur la mise en œuvre et le respect de l'accord signé.

Le 1er rendez-vous en sera le référendum populaire du 2 octobre prochain avec la mobilisation patriotique et civique pour soutenir le « Oui » à un accord qui prévoit un horizon fait de changements démocratiques, de réformes sociales et la stimulation démocratique, ayant pour but de dynamiser les futures interventions populaires décidant souverainement de l’avenir du pays.

Il est bon de rappeler que la longue lutte pour la paix a pris un nouveau cours il y a 36 ans avec l'appel du 13ème Congrès du Parti communiste pour rechercher une solution politique au conflit interne. Des accords de l’époque ont été un préambule important, malheureusement contrecarrés par une contre-offensive guerrière.

Des milliers de communistes et combattants, ainsi que de l'Union patriotique et d'autres groupes de gauche ont péri dans les camps de la mort.

Le PCF se félicite de la proposition d’introduire aux appels de l'Accord définitif « la conclusion d’un accord politique national majeur pour définir les réformes et les ajustements institutionnels nécessaires pour relever les défis tels que les exigences de la paix, le lancement d'un nouveau cadre de la vie politique et sociale » et qui appelle à une plus grande unité de la gauche, du mouvement social et des forces démocratiques dans un nouveau pacte historique.

Le PCF salue également le gouvernement révolutionnaire de Cuba pour son soutien inconditionnel et sa solidarité, le Venezuela bolivarien, les gouvernements de Norvège et du Chili, la CELAC et ses gouvernements, l'Unasur, le Forum de Sao Paulo et la solidarité internationaliste sans qui cette espérance de paix n’aurait jamais pu voir le jour.

La Fête de l’Humanité sera l’occasion autour de Jaïme Caycedo Turriago -Secrétaire national du Parti communiste colombien- d’apporter tout notre soutien pour une paix durable.

Accord de paix en Colombie: la Colombie se réveille enfin sans guerre (PCF)
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3 septembre 2016 6 03 /09 /septembre /2016 06:05

Compte-rendu du conseil municipal du 1er septembre 2016

par Roger Héré

Début du conseil : 19h.

Présence de Odette Colas, Roger Héré, Joëlle Huon, Ludovic Jaouen, et Jean-Yves Lecomte pour l'opposition.

D. Guizien a donné pouvoir à Joëlle Huon.

Présence du Télégramme (Didier Plassart), absence de Ouest-France.

1° Compte rendu du conseil du 25 mai 2016:

R. Héré indique que, comme à l'habitude, le document ne rend pas compte des débats, d'où l'abstention des élus de l'opposition (6 abstentions avec le pouvoir).

Le 2ème point prévu était le rapport annuel sur l'assainissement. Mais en l'absence de M. Delmotte, représentant du délégataire, Mme le maire demande à évoquer ce sujet plus tard dans l'ordre du jour.

2° Rapport annuel GRDF

Principaux éléments :

334 clients du réseau de distribution publique de gaz (319 en 2014)

11 396MWh consommées (11 030 en 2014)

120.207 € de recettes d’acheminement (113.487 € en 2014)

27 712 mètres de réseau de distribution (27 695 en 2014)

Pas d'observations particulières.

3° schéma d’aménagement et de gestion des eaux Léon-Trégor (SAGE),

Le SAGE est un outil de gestion de l’eau à l’échelle d’un bassin versant. Il établit un projet commun pour l’eau et fixe les objectifs à atteindre

Les documents du SAGE Léon Trégor, le Plan d’aménagement et de gestion Durable (PAGD), le règlement et l’évaluation environnementale ont été validés par les membres de la Commission Locale de l’eau en séance du 19 mai 2016.

J. Huon indique que les travaux du SAGE ont donné lieu à un accord après de nombreuses discussions et que le document a le mérite d'exister compte tenu des situations différentes rencontrées sur ce territoire. Elle indique qu'elle votera pour le projet.

R. Héré intervient pour dire que si les travaux sont intéressants, il reste que l'on peut constater un manque de volontarisme dans la mesure où les objectifs fixés à l'horizon 2021, sont loin de ce qu'il conviendrait. En effet en ce qui concerne la question des nitrates les objectifs fixés sont de 58 mg/l pour l'Horn, 59 mg/l pour le Guillec et 27 mg/l pour le Douron, ce qui reste particulièrement élevé pour la zone du Haut Léon, même si on part de très loin dans cette région.

Pour cette raison il indique qu'il s'abstiendra sur le document du SAGE, et précise qu'il avait émis le même vote lors de la réunion de Pen ar Stang pour les mêmes motifs.

De son côté la majorité indique que le Trégor a fait les efforts qu'il fallait contrairement au Léon et a indiqué s'abstenir sur ce document.

Vote pour : 5 : O.Colas, L.Jaouen, JY Lecomte, J.Huon (+ pouvoir de D. Guizien)

abstentions : R.Héré, et le reste du conseil.

4° Transfert de compétence « eau » et « assainissement » (sauf eaux pluviales) à Morlaix communauté

La loi NOTRE fixe le transfert des compétences « eau » et « assainissement » (eaux usées + eaux pluviales) au 1er janvier 2020. De même, le transfert de compétence de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations (GEMAPI) s’applique au 1er janvier 2018 pour le compte des EPCI.

Morlaix Communauté a souhaité anticiper cette prise de compétence et lors de sa séance du 9 mai dernier, le Conseil de Communauté a délibéré sur le principe du transfert des compétences« eau » et « assainissement des eaux usées » au 1er janvier 2017 (sauf eaux pluviales) et a approuvé la modification des statuts de Morlaix communauté en ce sens.

Mme le Maire indique que compte tenu de l'harmonisation entre les communes le prix de l'eau sera supérieur pour ce qui concerne le périmètre de Pen ar Stang et qu'en matière d'assainissement on aura un prix au m3 supérieur à partir de 2020.

Joëlle Huon indique qu'effectivement il y aura un alignement des tarifs à l'échelle communautaire, mais qu'au niveau de Plouigneau ça ne changera pas grand-chose.

Johnny Délépine indique que le prix va augmenter et qu'il n'y a pas nécessité d'anticiper le transfert à 2017.

R.Héré indique que la question que l'on doit poser en premier lieu est celle du service rendu à la population et celle du coût de ces services pour la population.

La loi NOTRE oblige de procéder à ce transfert en 2020 au plus tard. Aussi le fait d'anticiper la prise de compétence en 2017 n'est pas forcément mauvais, si cela permet de mieux préparer en amont le transfert.

Mais on ne peut pas poser la question du transfert de compétence et du service rendu à la population sans évoquer la question politique du mode de gestion.

Aujourd'hui on connaît une situation très disparate au niveau des modes de gestion dans les différentes communes, avec le plus souvent des délégations de service public à des entreprises privées, comme à Plouigneau où la gestion de l'eau est déléguée à la Nantaise des Eaux par le biais du SIE de Pen ar Stang, et celle de l'assainissement à la Lyonnaise des Eaux.

En effet la question de la gestion publique de l'eau et de l'assainissement est centrale et incontournable si l'on veut apporter à la population la réponse à son exigence de qualité et au moindre coût.

Or, cette question est absente dans le projet communautaire

Dès lors R.Héré indique qu'il s'abstiendra sur le projet d'anticipation du transfert de compétence.

Vote :

pour 5 : O.Colas, L.Jaouen, JY Lecomte, J.Huon (+ pouvoir de D. Guizien)

Abstention : 1 : R.Héré

Contre : le reste du conseil.

5° rapport annuel sur l'assainissement

Le représentant du délégataire n'étant toujours pas arrivé à ce moment de la séance, Mme le Maire propose d'examiner quand même ce point.

R. Héré demande les précisions suivantes :

  • constatant l'augmentation importante du volume facturé en 2015 (152 146 m3) par rapport à 2014 (135 679) soit une augmentation de 12,14 % alors que le nombre d'abonnés n'a progressé que de 2,82 % (1496 contre 1455), il souhaite savoir si on est en mesure d'identifier un gros consommateur en particulier. Par ailleurs il constate l'augmentation de 30% du volume des boues traitées. Il demande donc des précisions sur ces deux points. En l'absence du représentant du délégataire la majorité n'est pas en mesure de répondre, ce qui est particulièrement regrettable.
  • Concernant le volume des entrants à la station qui est en nette diminution par rapport à l'année précédente il demande aussi des explications. B. Le Vaillant répond qu'il s'agit sans doute d'un problème de pluviométrie. R. Héré répond qu'il s'en doutait et que c'est ce qu'il avait mis avec un point d'interrogation dans ses notes préparatoires. Il indique que cela démontrait une fois de plus la perméabilité du réseau et son état plus que déplorable par endroits, que la municipalité n'avait jamais remis en état.

Ce rapport ne donne pas lieu à vote.

6ー logements locatifs

Il est proposé au conseil municipal d’autoriser l’O.P.H. Départemental habitat 29 à réaliser des logements locatifs sociaux sur les parcelles AD n°112 – rue du Puits et I n°1311 pour partie au lieu-dit Prat A Lan.

Accord

7° Travaux d’éclairage public :

Dans le cadre de l'aménagement du réseau d'éclairage Rue du Puits il est proposé de déplacer et reposer 2 candélabres, et de rénover 6 points lumineux (3 façades derrière Mairie et 3 candélabres en bordure nouvel EHPAD)

Accord

8ー surtaxe assainissement

La compétence eau et assainissement, sous réserve de l’accord de la majorité qualifiée des communes membres, sera transférée à Morlaix Communauté au 1er janvier 2017.

Cette dernière ne peut avant cette date délibérer sur les tarifs applicables en 2017, or les délégataires ont besoin de les connaitre avant la fin 2016.

Morlaix Communauté délibérera début 2017 pour reprendre les tarifs votés dans les communes et syndicats.

Mme le Maire propose de les augmenter de 1% à compter du 1er janvier 2017.

R. Héré rappelle son intervention de l'an passé sur le même sujet. Comme en 2015 la majorit・ propose de relever les tarifs de 1% sans justifier en rien sa proposition. Il indique qu'il trouve contradictoire de la part du premier adjoint de prendre cette position alors que celui-ci fait part sans arrêt de son aversion pour tout ce qui est fiscalité et son augmentation. Par ailleurs il fait remarquer que la majorité n'hésite pas à augmenter la surtaxe pour les abonnés ignaciens alors qu'il refuse le principe d'une taxe d'aménagement, point qui est aussi ・ l'ordre du jour, pour les nouvelles constructions qui bénéficient des accès aux réseaux financés par les Ignaciens.

9° Halte garderie : augmentation de la participation financière

L’embauche d’une troisième personne à ½ temps est prévue pour sécuriser la structure, améliorer le service et augmenter l’offre aux familles. Cette embauche sera quasi auto financée par l’augmentation des recettes qu’elle générera.

Il est proposé au Conseil Municipal, d'allouer une subvention de fonctionnement de 16 000 € pour 2016 à la halte-garderie (12 000 € en 2015).

Accord

10ー Renonciation à la taxe d'aménagement

La majorité propose de renoncer à percevoir la taxe d’aménagement sur la totalité de son territoire pour une durée de 1 an (soit jusqu’au 31 décembre 2017).

Abstention (6) de l'opposition pour les raisons évoquées au point sur la surtaxe d'assainissement.

11° Fixation de la durée d’amortissement d’un bien d’occasion

Acquisition d'un camion (marque Isuzu, modèle N 35) pour le service espaces verts par l’intermédiaire de la société Taulé Utilitaires pour un montant TTC de 21 000.00 €.

Le Maire propose d’amortir ce bien sur une durée de 7 ans.

Accord

12° Piscine : Avenant n° 15 au contrat de concession

Dans la formule de révision des prix de la redevance annuelle, l’indice 351106 « Electricité tarif bleu professionnel option heures creuses » n’existe plus et doit être remplacé.

Il est proposé de le remplacer par l’indice 35111407 «Electricité tarif bleu professionnel option heures creuses» qui est un indice équivalent. Le coefficient de raccordement est de 1.

Accord

13° Lotissement de Prat A Land : Dénomination de voie

Par délibération du 25 mai 2016, le conseil municipal a autorisé l’O.P.H. Départemental Habitat 29 à réaliser des logements locatifs sociaux sur la parcelle cadastrée section I n°1311p à Prat A Lan. Ce projet comprend des maisons ainsi qu’une voie de desserte.

Il sera proposé au conseil municipal de dénommer cette future rue « rue Yves Silliau » du nom d'un ancien maire de la commune.

Accord

14° Convention

Madame le Maire donne lecture aux membres du Conseil Municipal du projet de Convention de promesse de servitude et droits de survol qui lierait la commune à la Société Eolienne de Kernebet qui envisage de construire un parc éolien sur le territoire communal.

Il est demandé au Conseil Municipal d’autoriser Madame le Maire à signer tout document relatif à la Convention accordant à ladite société des servitudes nécessaires au passage des câbles ainsi qu’un droit de survol intermittent pour les pales des futures éoliennes au-dessus de tout chemin communal.

Invitée à donner des précisions sur le sujet, la majorité, par la voix de Guy Guillou, adjoint, indique qu'il s'agit d'un ancien projet revu après de nombreuses péripéties, situé à Kernébet et dans le secteur, et que les mats des éoliennes seront moins hauts et les pales moins longues que ce qui était prévu à l'origine (60 m contre 85 m pour les mats et 30 m contre 46 m pour les pales), tout en indiquant ne pas avoir plus de précisions sur le contenu du dossier.

R. Héré intervient pour demander quelles sont les voies communales concernées par la promesse de servitudes demandées au conseil car rien n'est indiqué dans le projet.

La majorité n'est pas en mesure de répondre. B. Le Vaillant indique qu'il s'agit davantage d'une question de principe et que, pour le projet, la municipalité n'est pas informée et que tout se passe entre l'entreprise SE Kernébet et la préfecture qui décidera en définitive.

R. Héré indique que c'est un peu fort de demander une promesse de servitude « en blanc », et d'autre part que ce projet se mette en place sans que le dossier ne soit pas mis sur la place publique dès le départ, car cette affaire concerne quand même la population tout entière.

Abstention (6) de l'opposition

15° Participation aux frais d’accompagnement dans le cadre de la Validation des Acquis de l’Expérience (V.A.E.)

Les fonctionnaires territoriaux peuvent bénéficier d’actions de validation des acquis de l’expérience qui ont pour objet l’acquisition d’un diplôme, d’un titre à finalité professionnelle ou d’un certificat de qualification.

le Maire propose de participer au financement des frais d'accompagnement à hauteur de 50% dans le cadre de la V.A.E. pour l"obtention d'un diplôme de niveau V (CAP, BEP・)

Accord

16ー Compte rendu des décisions prises par délégation du conseil municipal

J. Huon indique qu'elle aimerait connaître le coût global des opérations de l'espace sportif et de la salle de judo.


17° Questions diverses

J. Huon signale que des riverains du lotissement de Kerbriand souhaiteraient voir l'espace quelque peu amélioré. Elle indique aussi que c'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles les lots ont du mal à se vendre.

Fin du conseil : 20 h 15

Compte rendu du conseil municipal de Plouigneau du 1er septembre 2016 par Roger Héré, conseiller municipal d'opposition PCF-Front de Gauche
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3 septembre 2016 6 03 /09 /septembre /2016 05:59
"Mai 1981: une victoire douce amère" (les séries de l'Humanité): Roger Martelli

Mai 1981 Une victoire douce-amère…

les séries d'été de l'Humanité 29/33

ROGER MARTELLI HISTORIEN

LUNDI, 29 AOÛT, 2016

L'HUMANITÉ

Mai 1981, François Mitterrand est élu président de la République. C’est l’aboutissement de la stratégie de programme commun. C’est aussi la traduction d’une forte attente de changement.

En une de l’Humanité, ce 21 mai 1981, deux présidents. Le battu s’apprête à quitter le cadre de l’image en même temps que le pouvoir : c’est Valéry Giscard d’Estaing. Le vainqueur, François Mitterrand, avance droit, face au lecteur. Le suffrage universel a tranché. « Que le changement commence. »

En décembre 1965, le nouveau président élu avait été le premier candidat de gauche – et le premier candidat de toute la gauche – à la première élection présidentielle au suffrage universel. Depuis, le peuple de gauche attendait la victoire, « sa » victoire. Elle est acquise le 10 mai 1981. Le soir même, la Bastille archicomble est en liesse :

Regarde/

Quelque chose a changé/

L’air semble plus léger/

C’est indéfinissable, chante à l’époque Barbara.

Le PCF propose que toute la gauche s’unisse sur un programme commun

L’éditorial du directeur de l’Humanité, Roland Leroy, se veut dans l’air du temps. « Joie et espérance sont nôtres aussi », affirme-t-il. Pour les communistes d’alors, cela n’a rien d’évident. Quelques semaines plus tôt, le 26 avril, au soir du premier tour de l’élection présidentielle, ils sont proprement K.O. Leur candidat, leur secrétaire général, Georges Marchais, est distancé de dix points par rapport à celui qui n’est encore que le premier secrétaire du Parti socialiste. De 1945 à 1978, les communistes ont été en tête de la gauche et souvent de loin. Cette fois, les socialistes ont creusé l’écart. Le choc est rude, inattendu.

Depuis 1962, alors que la Ve République accentue son caractère présidentiel, le PCF propose que toute la gauche s’unisse sur un programme commun. Les engagements programmatiques étant consignés précisément par écrit, il ne sera pas possible aux socialistes de leur tourner le dos, expliquent alors les dirigeants communistes. Et ils sont convaincus que le processus profitera au PCF : les électeurs français en tiendront compte dans leur vote, dès l’instant où il a été le principal initiateur du Programme et son plus vigilant défenseur.

Les espoirs seront bien vite écornés. Quand le Parti communiste lance l’idée du Programme, le Parti socialiste de l’époque – la SFIO – est dans une situation inconfortable. Il a été associé aux déboires de la République précédente, il s’est enlisé dans les guerres coloniales et il a soutenu le général de Gaulle quand celui-ci est revenu au pouvoir. Au printemps 1969, il est au bord du gouffre : son candidat à l’élection présidentielle, Gaston Defferre, peine à franchir la barre des 5 % au premier tour !

Tout change en 1971 avec… François Mitterrand. Il est déjà un vieux cheval de la politique et il n’est pas du tout socialiste. Mais il prend la tête du vieux parti, le transforme en profondeur, lui donne un coup de barre à gauche et signe un programme commun avec les communistes et les radicaux de gauche, le 27 juin 1972. Contrairement aux attentes communistes, son intuition réussit : en mars 1973, aux élections législatives, le PCF reste en tête de la gauche, mais de peu, et il obtient un score plus bas qu’en 1967 et 1969.

Pour les communistes, responsables et militants, c’est un mystère. La faute à l’anticommunisme ou à l’image désastreuse de l’URSS ? Problème conjoncturel ou problème structurel ? On ne sait plus très bien du côté de la place du Colonel-Fabien. Pendant quelques années, le PCF oscille entre l’ouverture unitaire et la critique à l’égard d’un PS qui veut manifestement occuper l’essentiel de l’espace à gauche. Au milieu des années 1970, sous le drapeau de « l’eurocommunisme », les communistes se lancent même dans une ambitieuse tentative de mise à jour.

En vain… À la fin de l’été 1977, conscients de l’allant de leur partenaire, Georges Marchais et ses camarades tentent un bras de fer avec le parti de François Mitterrand : il faut ancrer le PS le plus à gauche possible. En fait, la mauvaise humeur communiste arrange le partenaire aux aguets : Mitterrand peut ainsi arguer de ce qu’il n’est pas l’otage des communistes…

En mai 1981, son pari est gagné. L’équilibre à gauche est bouleversé. Beaucoup, au PCF, ont souhaité ouvertement ou discrètement l’échec du numéro un socialiste. Mais la gauche « d’en bas » n’en peut plus d’attendre et la droite est divisée. L’heure de Mitterrand est donc venue. Les communistes n’ont plus qu’à en tenir compte. L’éditorial de Roland Leroy participe de ce réajustement. Le PCF, qui a tant fait pour le Programme commun, ne peut pas bouder la victoire. Désormais, il entend faire partie de la nouvelle majorité, et cela jusqu’au gouvernement.

Son score législatif (16,1 %) est à peine plus élevé que celui de la présidentielle. Les députés communistes sont moins nombreux, mais il y a, en juin, quatre ministres communistes pour la première fois depuis mai 1947. Hélas pour le PCF, dans la majorité ou dans l’opposition, en alliance avec le PS ou en concurrence directe avec lui, la dynamique électorale va rester défavorable. Mais c’est bien sûr une autre histoire…

TEL QUEL Dans l’Humanité du 21 mai 1981Par Roland Leroy « Joie et espérance sont nôtres aussi. Toute la campagne de Georges Marchais a été conduite avec un seul objectif : battre Giscard et sa politique, ouvrir la voie au changement. Au second tour, l’apport des voix communistes a été décisif. Sans nous la victoire du 10 mai aurait été impossible. Sans nous, elle ne pourrait pas être parachevée. (…) Nous sommes – pour notre part – animés d’une seule volonté : réussir le changement. C’est pourquoi nous ferons tout ce qui dépend de nous pour qu’aucun obstacle, aucune difficulté n’empêche l’élection d’une majorité parlementaire bien ancrée à gauche, grâce à une réelle représentation communiste et l’installation d’un gouvernement d’union de toutes les forces qui ont permis la victoire. »

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3 septembre 2016 6 03 /09 /septembre /2016 05:54
Dilma Roussef face à ses bourreaux (1970)

Dilma Roussef face à ses bourreaux (1970)

En 1970, la future présidente défiait devant une cour militaire ses tortionnaires de la police secrète. Un courage qui en impose aux Brésiliens.

Sur la photographie, elle est mince, jeune, belle, à peine reconnaissable. Mais il y a ce regard, cette détermination, identiques. Depuis quelques jours, ce cliché de la présidente Dilma Rousseff fait le tour du Brésil, repris dans tous les réseaux sociaux, dont le géant latino-américain est champion mondial.

Nous sommes en 1970. Dilma, alors âgée de 22 ans, comparaît devant le tribunal militaire de Rio de Janeiro. Tombée quelques semaines plus tôt entre les griffes de la police secrète, elle a déjà subi 22 jours de torture dans les geôles de la dictature brésilienne (1964-1985), sans lâcher le moindre nom. La légende veut qu'elle ait craché au visage de ses bourreaux.

C'est en entrant à l'université que Dilma, fille d'un émigré bulgare qui a tenu a donner une éducation bourgeoise à ses enfants, cours de piano et leçons de français à la clef, bascule dans la lutte armée. Elle plonge dans la clandestinité, en rejoignant le Commando de Libération Nationale, devenu plus tard le VAR-Palmares.

Noms de guerre

Celle qu'on appelle alors «Vanda» ou «Estela», ses noms de guerre, cache des armes et participe à l'organisation de hold-up pour financer de la guérilla. Dans les rapports des services secrets, elle apparaît comme la «Jeanne d'Arc de la subversion».

Lorsqu'elle comparaît devant ses tortionnaires, en 1970, la jeune femme refuse de détourner le regard comme le font alors tous les prévenus. Au contraire, elle affiche une inflexibilité qui ne la quittera plus. À l'arrière-plan, les militaires, eux, dissimulent leurs visages derrière leur main.

C'est le journaliste Ricardo Amaral qui a exhumé ce cliché des archives de la police militaire pour la publier dans une biographie à paraître dans les prochains jours. «Ce que la vie demande, c'est du courage» - titre tiré d'une phrase du grand écrivain brésilien Guimaraes Rosa, que Dilma Rousseff avait cité lors de son discours d'investiture, le 1er janvier 2011 retrace son parcours de la lutte armée au palais présidentiel du Planalto.

Après avoir couvert pendant des années l'actualité politique au sein des principales rédactions du Brésil, Ricardo Amaral a fait partie de l'équipe de communication de Dilma Rousseff durant la campagne électorale en 2010, ce qui lui a donné un accès privilégié à la candidate choisie par Luiz Inacio Lula da Silva pour lui succéder.

«Terroriste», «communiste»

Les internautes, fiers de la lutte contre la dictature, ont mis en scène cette photographie en y ajoutant la voix de Dilma Rousseff lors d'une commission d'enquête au Sénat le 7 mai 2008. Le sénateur d'opposition Agripino Maia accuse celle qui est alors Chef de la Maison civile équivalent brésilien de premier ministre d'être une «menteuse», rappelant qu'elle n'avait pas «dit la vérité» sous la torture.

En face, Dilma Rousseff explose. «J'avais 19 ans, sénateur, j'ai été sauvagement torturée, et je peux vous dire que mentir sous la torture n'est pas facile. Et j'en suis fière car j'ai sauvé la vie de mes compagnons». À l'époque, cet épisode avait fait sensation sur YouTube.

Les Brésiliens découvraient que celle qu'ils percevaient comme une bureaucrate dépourvue de charisme, dont le seul mérite était d'être proche de Lula, avait en réalité une solide histoire d'engagement politique. «Ce jour-là, Dilma a montré qu'elle avait des tripes, elle a risqué sa vie pour ses idées, peu d'hommes politiques peuvent en dire autant», souligne Marco Aurelio Garcia, son conseiller spécial sur les questions internationales.

L'engagement de la présidente dans la lutte armée n'est pas perçu positivement par tous les Brésiliens. Pour une bonne partie, qui manifeste son dégoût sur Internet, c'est la preuve que la chef d'État est une «terroriste», une «communiste .

Dilma a décidé de leur tenir tête en installant en octobre dernier une commission de la vérité chargée d'enquêter pour la première fois sur les violations des droits l'homme commises sous les régimes militaires au Brésil. «Il est fondamental que la population, surtout les jeunes et les générations futures, connaissent notre passé, quand tant de gens ont été faits prisonniers, torturés et tués», a déclaré Dilma Rousseff, au cours d'une cérémonie officielle.

La commission de la vérité ne lève toutefois pas l'amnistie en vigueur depuis 1979. Les tortionnaires seront identifiés, mais ils ne seront ni poursuivis, ni emprisonnés, comme c'est le cas en Argentine. Bien que timide, cette loi est une petite révolution au Brésil, jusqu'alors l'unique pays de la région à n'avoir ni ouvert d'enquête ni jugé aucun responsable du régime militaire.

Lire aussi ce communiqué du PCF daté du 1er septembre dénonçant le coup d'état réactionnaire contre Dilma Roussef et le parti des travailleurs:

Brésil : Le PCF, solidaire avec Dilma Rousseff, condamne le coup d’État

A l'issue d'une mauvaise mise en scène, une majorité de sénateurs brésiliens ont imposé la destitution de la présidente Dilma Rousseff sans que ses accusateurs aient pu apporter une seule preuve des fautes qui lui sont reprochées. Cette sinistre farce est un crime contre la démocratie brésilienne et une injustice sans nom contre une présidente qui a été élue avec 54 millions de voix en 2014.

Michel Temer, qui usurpe la présidence depuis quelques mois et qui est l'un des principaux animateurs de la campagne en faveur de la destitution de Dilma Rousseff fait, comme 15 des ministres de son gouvernement et deux tiers des sénateurs et députés brésiliens, l'objet d’enquêtes et poursuites pour corruption. La décision qui vient d’être prise par les sénateurs n'est qu'une tentative de donner un air de légitimité à un véritable coup d’État qui met le Brésil entre les mains du secteur financier et des grands groupes et intérêts économiques empressés de reprendre la direction du pays.

Déjà, le gouvernement provisoire présidé par Michel Temer a commencé à s'attaquer aux politiques sociales qui ont sorti de la pauvreté des millions de personnes. L’austérité se met en place et des droits sont mis en cause. Les institutions et la politique perdent toute crédibilité.

Le PCF exprime toute sa solidarité à la présidente Dilma Rousseff et apporte son soutien le plus déterminé aux mobilisations du peuple brésilien contre le coup d’État en cours, et aux forces de gauche qui s’attellent déjà à la reconstruction d'une alternative politique capable de refonder la démocratie brésilienne.

Dilma face à ses bourreaux : la photo qui fascine le Brésil (Lamia Oualalou, le figaro.fr)
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3 septembre 2016 6 03 /09 /septembre /2016 05:48

SECTION PLOUHA/BINIC

Le Parti Communiste Français a le plaisir de vous inviter à partager un pique-nique festif (chacun vient avec son panier repas) le samedi 3 septembre 2016 au Camping Kerjean

Apéritif offert vers 13 heures

Mot de bienvenue de Xavier COMPAIN

Contact : petitgeorges-andre@orange.fr

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3 septembre 2016 6 03 /09 /septembre /2016 05:42
A Lanester, les salariées de Chantelle occupent l'usine (Ouest-France, 31 août)

L’usine lanestérienne de lingerie va être cédée à Grandis, qui reprendra 40 des 101 salariées. Des couturières sont en grève depuis deux jours.

À l’appel de la CGT, des salariées du site Chantelle de Lanester ont occupé leur usine, la nuit de mardi à mercredi, et sont en grève depuis mardi matin.

Elles sont inquiètes pour leur avenir, alors qu’est engagée, depuis mai, la négociation du Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) pour accompagner le retour à l’emploi des 101 salariées de l’entreprise.

40 emplois repris sur 101

Pour rappel, le groupe Chantelle, qui fabrique de la lingerie, annonçait son intention de se séparer de son site lanestérien le 2 juin 2015. En mai 2016, un repreneur a été retenu : le groupe Grandis, spécialisé dans le prêt-à-porter de luxe. Il doit reprendre une quarantaine d’emplois, sans garder l’ancienneté.

« Les négociations n’avancent pas à notre avantage », expliquent des grévistes. Les discussions continuent. Les DRH de Chantelle (SA) étaient sur place ce mercredi après-midi. 80 % des salariées ont débrayé hier, pour assister aux réunions.

" Un accord, pas à n'importe quel prix "

« Nous souhaitons un accord, mais pas à n’importe quel prix, indiquent les représentantes des salariées CGT. La moyenne d’âge des salariées est de 52 ans, avec une ancienneté moyenne de 30 ans." Certaines continuent la grève et avaient décidé de passer une 2e nuit dans l’usine, ce mercredi.

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