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10 septembre 2023 7 10 /09 /septembre /2023 17:43
Un débat sur la formation des architectes et les ENSA en lutte à la fête de l'Humanité, le samedi 16 septembre à 15h30

La France a la chance que ses architectes soient très majoritairement formés dans des écoles publiques d'architecture mais les conditions concrètes d'étude et d'enseignement dans ces écoles, indépendamment de l'exigence, de la qualité et du caractère multi-disciplinaire des cours dispensés, laissent parfois à désirer.

Les conditions d'intégration des jeunes architectes dans le métier aussi (abus des stages, précarité des contrats, bas salaires, inégalités fortes de revenus entre architectes, chômage, etc).

Les violences et discriminations ou brimades sont aussi présentes au sein des écoles d'architecture, comme l'injustice sociale, aggravée par le manque de moyen de nos services publics d'enseignement.

Comme les écoles supérieures d'art, et l'enseignement supérieur public en général, les écoles d'architecture sont en effet victimes d'une sous-dotation en moyens humains et matériels pour garantir le meilleur enseignement aux étudiants qui ont pourtant été retenus dans des écoles très sélectives et exigeantes.

Comme l'architecture a pour les communistes un rôle essentiel dans la construction d'une cité et d'une société désirables, et plus égalitaire et durable, et comme nous défendons un enseignement de qualité et un enseignement supérieur de qualité accessible à tous, nous considérons qu'il est important de s'intéresser à la manière dont sont formés nos architectes. 

C'est pourquoi nous organisons: 

à l'espace Bretagne de débats de la fête de l'Humanité (à l'angle de la rue Elsa Triolet et de la rue Gisèle Halimi)

le samedi 16 septembre à 15h30

un débat avec des étudiants en architecture engagés dans le mouvement des ENSA en lutte:

- Baptiste Bourven, étudiant à l'ENSA de Paris Malaquais originaire de Morlaix, membre du CA de l'établissement, membre de la cellule d'écoute et de veille PSL contre les discriminations et violences sexistes, et porte-parole média des ENSA en lutte

- et Naël Huppert, étudiant à l'ENSA de Paris La Villette

Débat qui sera animé par Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère et membre du Conseil National du PCF.

Au mois d'avril 2023, les étudiants et enseignants des Écoles publiques nationales supérieures d'architecture ont publié un cahier de doléances qu'ils ont travaillé de manière collective entre étudiants de plusieurs écoles d'architecture.

Ce cahier de doléances des ENSA en lutte (voir en pièce-jointe) regroupant des enseignants, personnels et étudiants de plusieurs ENSA qui se sont coordonnés, s'articule notamment autour de plusieurs grandes orientations et axes de revendication:

1. L'abolition des précarités:

- une gratuité effective de l'enseignement public (prise en charge financière des voyages pédagogiques, du matériel de dessins et de maquette, des matériels et logiciels informatiques, abroger le droit des ENSA-P de demander de frais d'inscription supplémentaires)

- la fin des retards des bourses étudiantes, la lutte pour garantir aux étudiants les moyens d'étudier dans de bonnes conditions: 50% d'entre eux peuvent avoir des restes à vivre de 50€, le salariat pour financer les études est la première cause d'échec en licence, développer les résidences CROUS, garantir une allocation d'autonomie à tous les étudiants

- la lutte contre la précarité des enseignants contractuels et vacataires (+ d'un tiers des enseignants d'ENSA-P, 690 enseignants niveau BAC + 5) en augmentant leur indice salarial et par la titularisation des contractuels, des personnels ATS, la réduction des inégalités de statuts entre enseignants. Le collectif ENSA-P en lutte demande une juste revendication des vacataires, des doctorants et enseignants contractuels.

- la lutte contre la précarité des doctorants en architecture

2. La lutte contre les discriminations à l'intérieur des écoles d'architecture, contre les injustices et les violences, contre la culture de la sélection

31% des étudiants en architecture déclarent avoir été victimes d'agissements sexistes, la plupart du fait d'enseignants, et 6% déclarent avoir été victimes d'agressions sexuelles. Avec 60% d'étudiantes, les écoles d'architecture sont encore des lieux de violence de genre. Les femmes sont par ailleurs sous-représentées dans les postes de direction et d'enseignement titulaire (maîtres de conférence). Des violences pédagogiques peuvent également avoir lieu dans les ENSA-P avec notamment la culture de la charrette, des nuits à travailler pour pouvoir s'acquitter d'un travail trop conséquent dans des délais trop courts.

3. Des moyens pour avoir des conditions matérielles de travail et d'étude dignes.

L'enseignement supérieur accueille de plus en plus d'étudiants (+30% en 20 ans) mais la dotation financière de l’État par étudiant chute dans le même temps  (-10% en 10 ans), menant à une dégradation de l'accompagnement, et à des injustices croissantes en termes de réussite scolaire. Les ENSA-P accueillent moins d'étudiants ces 3 dernières années faute de moyens suffisants. L'attractivité de ces études les amène à être de plus en plus sélectives alors qu'un rapport de l'IGAC IGESR préconise de former davantage d'architectes chaque année. En effet, l'âge moyen des architectes est aujourd'hui de 51 ans, ce qui laisse augurer d'une pénurie d'architectes d'ici 10 ans. La France compte 0,4 architecte/ 1000 habitants alors que la moyenne européenne est de 0,8/1000 habitants. Actuellement, le taux d'admission moyen en ENSA est de 6,4%, ce qui est particulièrement faible. La plateforme des cahiers de doléance réclame donc plus d'architectes formés, la suppression de la sélection à l'entrée des ENSA-P, et plus d'ENSA-P par voie de conséquence.

Dans beaucoup d'ENSA-P, notamment ceux de Paris et des grandes métropoles, les locaux de centre-ville sont très exigus pour recevoir tous leurs étudiants et ne permettent pas de travailler dans de bonnes conditions, de stocker ses maquettes, matériels et ordinateurs. Les budgets de fonctionnement annuels sont sous-dotés, les lieux de travail collaboratif et de convivialité manquent.

4. Développer la démocratie au sein des ENSA-P

Le 7 juin dernier, l'Assemblée Nationale a adopté à 156 voix pour (celles de la droite et de l'extrême-droite) et 38 voix contre une résolution sur les ENSA-P contenant des préconisations que que le collectif des ENSA-P en lutte avait dénoncé, rencontrant plusieurs groupes parlementaires et leur adressant un courrier argumentaire. Cette résolution prévoie des frais pédagogiques supplémentaires et le développement de partenariats avec le privé pour augmenter les fonds propres des ENSA-P. Réduction de l'indépendance de l'enseignement supérieur vis-à-vis des pouvoirs et logiques économiques, augmentation de la sélection par l'argent, voilà ce à quoi peut conduire cette orientation. Stephane Peu pour le groupe GDR (celui des députés communistes) qui avait voté contre la résolution, s'était exprimé contre l'augmentation des frais d'inscription dans les ENSA, pour la nécessité d'avoir un débat approfondi sur le rôle des architectes dans la société, sur le rôle social de l'architecture (l'accès au beau et au bien-être dans l'habitat et les équipements publics pour tous) pour la prise en compte des mobilisations des étudiants et enseignants contractuels, la réduction de la précarité de ces enseignants

Un débat sur la formation des architectes et les ENSA en lutte à la fête de l'Humanité, le samedi 16 septembre à 15h30
Un débat sur la formation des architectes et les ENSA en lutte à la fête de l'Humanité, le samedi 16 septembre à 15h30
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10 septembre 2023 7 10 /09 /septembre /2023 05:59

 

Réunis en conseil national, les communistes appellent les citoyennes et les citoyens, les forces syndicales et associatives, et toutes les forces de gauche à investir pleinement la Fête de l’Humanité qui se déroulera les 15, 16 et 17 septembre prochains.

Elle sera l’occasion de partager un grand moment festif et culturel, de soutenir et de développer le journal l’Humanité et de participer à des centaines de débats pour contribuer à construire l’alternative aux politiques capitalistes en France, en Europe et dans le monde.

 

Agir pour la paix et la solidarité

Les communistes appellent à faire du mercredi 21 septembre une grande journée de mobilisation pour la paix, l’arrêt de la militarisation et la fin des conflits armés, partout dans le monde.

Alors que les morts se comptent par centaines de milliers, la France doit prendre l’initiative d’un plan de paix entre l’Ukraine et la Russie, comme l’a proposé Fabien Roussel au Président de la République. La France, en toute indépendance de la politique des États-Unis et de l'Otan, a les moyens de faire entendre sa voix et de mener une action diplomatique en faveur de la sécurité collective et de la paix.  Elle doit également changer profondément sa relation avec les pays et les peuples d’Afrique. Elle doit enfin porter l’ambition d’une solidarité européenne pour l’accueil des migrants, la construction de voies légales et sécurisées et développer la solidarité avec les peuples en lutte partout sur la planète. Notre campagne de solidarité avec le peuple cubain sera lancée à la fête de l’Humanité.

 

Développer les mobilisations

La rentrée est marquée par des hausses de prix qui étranglent les familles, les difficultés de logement, la casse des services publics d’éducation et de santé et par le réchauffement climatique. Dans ce contexte, l’heure n’est pas à alimenter la guerre, ni à entrer dans une économie de guerre, mais à répondre aux besoins sociaux et écologiques du pays !

Le PCF est pleinement mobilisé contre la politique du Président de la République et du gouvernement qui poursuivent leur offensive au service exclusif du capital avec la complicité des forces de droite et d’extrême droite. L’heure est à mettre en échec le plan d’austérité de 15 milliards d’euros annoncé par le gouvernement, à se mobiliser contre le projet de loi dit pour le « plein emploi » qui précarise les travailleurs par une politique capitaliste court-termiste et les projets de budget de la Sécurité sociale et de l’État. L'heure est au contraire à exiger un tournant majeur : donner la priorité à la formation et au développement de l'emploi, avec de bons revenus et salaires. C'est de la responsabilité des entreprises et des banques, ainsi que du pouvoir politique. Et si Emmanuel Macron veut organiser un referendum, les Français attendent toujours qu’il les consulte sur le report de l’âge légal de la retraite à 64 ans !

Aux côtés du collectif « Avortement en Europe, les femmes décident », nous appelons à manifester le 28 septembre, partout en France, pour défendre le droit à l'avortement qui reste menacé en France, notamment dans la difficulté d’accès à ce droit par la fermeture de centres IVG.

Les communistes appellent à la mobilisation la plus grande pour la réussite de la journée européenne de grève et de manifestations organisée par l’intersyndicale, le 13 octobre prochain. Elle sera l’occasion de se mobiliser tous et toutes ensemble, aux côtés des syndicats, pour gagner contre l’austérité. Elle permettra également de soutenir les milliers de militants et militantes syndicaux criminalisés par le pouvoir et de défendre les libertés syndicales et les libertés publiques.

Dès à présent, nous allons à la rencontre de nos concitoyens partout dans le pays, avec un tract imprimé à un million d’exemplaires pour présenter nos propositions pour la paix, une autre Europe et un autre ordre du monde et pour le climat, pour la baisse des prix alimentaires et des prix de l’énergie, pour l’augmentation des salaires, l’égalité professionnelle femmes-hommes, le développement de l’emploi et de la formation, pour de nouveaux pouvoirs des travailleurs et des citoyens sur les entreprises et les banques, le renforcement des services publics, la jeunesse, la construction d’une République sociale et démocratique. Le plan climat du PCF sera présenté le 6 novembre prochain, à notre siège national.

Aux côtés de notre secrétaire national qui poursuit son tour de France, nous organiserons dans les semaines qui viennent de 1 000 points de rencontre et réunions publiques partout dans le pays pour résister et construire l’alternative ! Ces rencontres seront aussi l’occasion de nous mobiliser pour une toute autre construction européenne, à quelques mois des élections et d’amplifier le mouvement d’adhésion à notre parti pour permettre à tous nos concitoyennes et concitoyens de nous rejoindre dans l’action. Les communistes organiseront, les 30 septembre et 1er octobre, un week-end national d’action contre l’inflation, lors duquel nous porterons nos propositions et l’appel à manifestation du 13 octobre.

 

Renforcer la République partout

La mort du jeune Nahel, les morts et mutilations d’autres jeunes en France, ont provoqué une immense émotion et ont mis à nouveau en lumière la violence des rapports entre une partie de la police et des jeunes de notre pays. Et les violences qui ont suivi ont montré que la colère provoquée par cette situation manque cruellement de débouchés politiques et pouvait être détournée au profit d’actes destructeurs à l’encontre de personnes, d’institutions, de biens. Toutes ces violences n’ont pas leur place en République.

L’heure est à renforcer la République partout, avec des services publics pour tous et toutes. Le PCF a mis en débat un plan pour la réconciliation nationale par l’égalité républicaine, publié début juillet et dont la construction se poursuivra lors des journées pour l’égalité républicaine que nous organisons les 19 et 20 septembre prochains. Nous prolongerons ces journées par des initiatives locales, dans le cadre des mille rencontres que nous organisons pour mettre en débat notre plan et construire les solutions avec les premiers concernés.

Au plan national, nous appelons à un Grenelle pour l’égalité des territoires et contre toutes les discriminations, rassemblant tous les acteurs et actrices des communes et quartiers concernés, pour qu’enfin une politique à la hauteur des enjeux soit décidée et mise en œuvre avec eux.

Les élections sénatoriales du 24 septembre prochain seront l’occasion de faire entendre cette exigence d’égalité territoriale. Les communistes appellent les grands électeurs·trices à renforcer le groupe CRCE au Sénat, par l’élection du plus grand nombre possible de sénateurs et sénatrices communistes.

 

Engager la campagne européenne

Les élections européennes du 9 juin 2024 seront très importantes pour notre parti, le seul parti de gauche à s’être opposé avec constance aux traités néolibéraux européens.

Ni sortie de l’actuelle Union européenne ou de l’euro, ni soumission au projet capitaliste, le PCF propose une refondation complète de l’Union européenne, en rupture avec les traités existants et résolument opposée à la course aux armements.

Face à l’austérité que l’Union européenne veut imposer aux peuples à marche forcée, nous voulons faire entendre la voix de femmes et d’hommes portant l’ambition d’une France libre, indépendante et porteuse d’exigences de progrès social, écologique et démocratique. C’est sur cette base que pourront se nouer des coopérations fructueuses avec d’autres peuples et États de l’UE qui partagent les mêmes objectifs.

Le 14 octobre prochain, lors de notre conférence européenne, nous rendrons publics, avec Léon Deffontaines, nos objectifs et notre stratégie pour ces élections et nous lancerons la construction de notre programme et d’une liste ouverte, large, celle d’une gauche populaire, sociale et républicaine, avec toutes les forces et personnalités qui partagent notre ambition pour bousculer le débat européen que Renaissance et le Rassemblement national voudrait imposer entre néolibéralisme et xénophobie.

 

Toutes et tous ensemble, construisons de nouveaux Jours heureux en France et en Europe !

 

Paris, le 9 septembre 2023

Le conseil national du

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10 septembre 2023 7 10 /09 /septembre /2023 05:56

 

Le 15e sommet des BRICS qui s’est réuni à Johannesburg du 22 au 24 août fut un évènement de portée mondiale, bien davantage que les précédents. Non seulement parce qu’il bénéficia d’une large couverture médiatique, mais surtout parce que la phase de recomposition des rapports de domination mondiaux fait des BRICS la caisse de résonnance de la contestation de l’ordre du monde libéral issu des accords de Bretton Woods et de l’hégémonie unilatérale du dollar. Il manifeste une nouvelle donne internationale qui se cherche.

La part des BRICS dans le PIB mondial, calculée en parité de pouvoir d’achat, dépasse désormais celle du G7 (32 % contre 30 %). Cela cache cependant d’importantes disparités : la Chine en compte à elle seule 17,6 % et le second, l’Inde, est loin derrière avec 7 %. Signe de cette force d’attraction, 71 pays y ont participé au total, comme observateurs ou comme membres.

Les BRICS se sont formés dans les remous de la crise systémique du capitalisme de 2008. Ils ont en grande partie échappé à la vision du monde occidentale. Il est d’ailleurs révélateur qu’Emmanuel Macron, dans son discours au corps diplomatique le 29 août, ne les évoque qu’au détour d’une phrase au bout d’une heure de discours. Les BRICS offrent un cadre d’échange souple à ses membres, autour de sommets annuels des chefs d’État et de réunions au niveau ministériel. Ils ont également créé un cadre de coopération financière, qui reste cependant dépourvu de structure permanente. La seule institution commune est la Nouvelle Banque de développement, créée en 2014, siégeant à Shanghai et aujourd’hui présidée par Dilma Rousseff. Elle est ouverte aux demandes d’investissement des pays en développement. Le renforcement des BRICS n’est pas linéaire. Les évolutions à droite du Brésil et de l’Inde ainsi que les différences de positionnement de ses membres dans la rivalité entre la Chine et les États-Unis l’ont ralenti. La relance des BRICS est alimentée par la conjonction de trois évènements : la pandémie mondiale (souvenons-nous du refus des puissances occidentales de lever les brevets sur les vaccins !), le retour de Lula au pouvoir, puis la guerre en Ukraine. La politique occidentale est épinglée pour son « deux poids, deux mesures », alors qu’elle a manifesté un désintérêt total pour les guerres meurtrières qui ont ensanglanté le Yémen, que l’ONU qualifie de « crise humanitaire du siècle », et l’Ethiopie.

Le sommet de Johannesburg a entériné un élargissement significatif des BRICS, à six nouveaux pays : Iran, Arabie Saoudite, Émirats arabes unis, Égypte, Éthiopie et Argentine. Deux grands États pétroliers y entrent, sur fond de rapprochement spectaculaire entre l’Arabie Saoudite et l’Iran sous l’égide de la Chine, ce qui change la donne au Moyen-Orient. Les BRICS élargis représenteront, à compter du 1er janvier 2024, 46 % de la population et 36 % du PIB mondial (dont 70 % par la Chine). Par ailleurs, l’adhésion de l’Arabie Saoudite et des Émirats permettra sans doute de renflouer la banque des BRICS. Cependant, le sommet a buté sur la question du renforcement de la coopération monétaire. La perspective de se dégager du dollar en utilisant les monnaies nationales devrait à terme déboucher sur une monnaie commune d’échange. Les banques centrales doivent préparer un rapport sur le sujet d’ici le prochain sommet.

Quelle analyse peut-on porter sur cette dynamique ? Incontestablement, les BRICS élargis représentent de nouvelles coopérations qui se cherchent en s’autonomisant des institutions de Bretton Woods et de certaines évolutions de la mondialisation capitaliste, qui a perdu sa dynamique, et à laquelle les États-Unis et les États du G7 veulent donner un aspect politique de plus en plus affirmé. C’est la « mondialisation entre amis » chère à la secrétaire au Trésor des États-Unis Janet Yellen. Dire cela ne revient pas à porter au pinacle un certain nombre d’États des BRICS dont les gouvernements ne sont ni démocratiques, ni anticapitalistes et encore moins des « modèles » de quoi que ce soit. Mais les BRICS, dans leur dynamique d’ensemble, manifestent un monde non occidental, ce qui ne signifie pas nécessairement « anti-occidental », souhaitant agir en faveur de relations internationales « plus équilibrées », comme l’analyse le président sud-africain Cyril Ramaphosa.

Cependant, les contradictions internes sont nombreuses. La recomposition de l’ordre du monde et l’affirmation de nouvelles puissances génèrent des tensions fortes entre membres des BRICS, entre la Chine et l’Inde par exemple. Le positionnement des différents États dans cette recomposition mondiale n’est d’ailleurs pas le même. Autant pour l’Afrique du Sud ou le Brésil il s’agit de ne pas se laisser entraîner dans une compétition entre puissances mondiales, autant le gouvernement russe théorise un affrontement de longue durée avec l’Occident « et ses valeurs », sur une base par ailleurs réactionnaire. Nous verrons comment ces contradictions seront gérées lors du prochain sommet, en 2024, qui est annoncé à Kazan, en Russie. Les BRICS ne sont donc ni une alliance, ni un bloc mais un regroupement de pays dont les diplomaties sont souvent multi-vectorielles.

Par ailleurs, le G7, sous hégémonie étatsunienne, garde une cohérence et une force de frappe qui demeure plus forte que celle des BRICS. La dédollarisation est un processus long. L’hégémonie du dollar est contestée, affaiblie, mais elle n’est pas encore renversée. Le dollar reste dominant, en représentant la moitié du commerce mondial, 90 % des transactions quotidiennes sur le marché des changes et 60 % des réserves de change mondiales. Le renminbi a certes progressé depuis 20 ans, mais il ne représente pour l’instant que 7 % des transactions sur le marché des changes.

Il n’en demeure pas moins que le sommet des BRICS manifeste une aspiration à construire autre chose, un monde plus équilibré dans lequel le dollar et les États-Unis ne font plus la pluie et le beau temps. Notons d’ailleurs qu’à la différence de Washington, relativement prudent dans ses réactions, Emmanuel Macron a eu une réaction très vive, défensive, fustigeant les « velléités d’ordre alternatif ».

Tous ces éléments amènent à renforcer l’exigence de construction d’un autre ordre du monde, de peuples souverains et associés, fondé sur la paix et la coopération. Les propositions du PCF sur la paix, formulées par Fabien Roussel dans sa tribune dans le Monde du 17 juillet, ou de constitution d’une monnaie commune mondiale, sur des bases non pas de compétition mais de coopération, en utilisant les droits de tirage du FMI et plus largement de réforme du FMI et de l’ONU, sont une base d’initiatives politiques.   

 

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8 septembre 2023 5 08 /09 /septembre /2023 05:24

 

 

 

 

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7 septembre 2023 4 07 /09 /septembre /2023 05:16

 

 

 

 

 

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3 septembre 2023 7 03 /09 /septembre /2023 11:57
Découvrez le programme musical de la fête de l'Humanité 2023: les concerts heures par heures, scènes par scènes
Découvrez le programme musical de la fête de l'Humanité 2023: les concerts heures par heures, scènes par scènes
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1 septembre 2023 5 01 /09 /septembre /2023 05:57
Retrouvez en kiosque et auprès des militants communistes L'Humanité magazine spécial Fête de l'Humanité avec tout le programme de la fête de l'humanité 2023 et un dossier sur le blues des profs

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1 septembre 2023 5 01 /09 /septembre /2023 05:49
Fabien Roussel : « J'ai demandé de bloquer les prix, Macron a dit non » (Entretien à L'Humanité, 31 août 2023)
Fabien Roussel : « J'ai demandé de bloquer les prix, Macron a dit non »

Le secrétaire national du PCF revient sur l’échange de douze heures qui s’est déroulé entre le président de la République et les chefs de partis dans la nuit de mercredi à jeudi. Entretien.

Jeudi 31 août 2023, L'Humanité
 

Comment s’est déroulée la rencontre entre le président de la République Emmanuel Macron et les dirigeants des principaux partis politiques du pays ?

Nous avons eu un échange franc, respectueux, et sincère. Nous avons tous pu dire ce que nous avions à dire. C’était important. Je l’ai vécu comme une sorte de séance de réparation après la terrible séquence des retraites. J’ai fait part de ma blessure profonde, encore vive, et de celle des Français concernant cette réforme imposée par le gouvernement contre l’avis général.

Nous avons demandé au président de la République de revenir sur ce texte. Mais il refuse et dit assumer cette réforme. En tout, l’échange a duré douze heures. Je veux redire que dans une société il vaut mieux débattre et dialoguer plutôt que de s’invectiver. Mais nous avons surtout besoin de réponse concrète derrière. Le président semble avoir entendu certaines propositions, il a fait preuve d’écoute. Mais l’avenir nous dira s’il s’agissait d’une opération de communication, car ce sont les décisions qui seront prises qui feront la différence.

Du reste, je ne sais pas si c’est un clin d’œil de l’histoire, mais chacune des deux salles où nous avons été reçus sont ornées de portraits de Napoléon. C’est étonnant. Certes, nous étions à la Maison des jeunes filles de la légion d’honneur de Saint-Denis, mais rester douze heures avec un hyper président très bonapartien, sous l’œil permanent de Napoléon, je me demande si c’est fait exprès ou non…

Quels messages avez-vous fait passer ?

C’est seulement à partir de deux heures du matin que nous avons pu parler des gens qui ne vivent pas de leur travail. J’ai cité le cas des salariés de Clestra qui après 33 ans d’ancienneté gagnent 1 600 euros nets. C’est honteux qu’un travail soit si peu rémunéré. J’ai demandé l’indexation des salaires sur l’inflation, les autres forces de gauche aussi. Nous avons défendu la prise en charge des fournitures scolaires, le repas étudiant à 1 euro…

Dans sa réponse, le président a d’abord reconnu qu’il y avait un bien un problème de salaire. Je lui ai dit « le travail ne paie pas », il a répondu « oui le travail ne paie pas, oui les salaires n’augmentent pas ». Mais il a dit qu’indexer les salaires, selon lui, cela ne marche pas. Puis il a ajouté qu’il faut « un vrai dialogue social » pour que les salaires augmentent. Il n’a pas parlé de « conférence sociale » , mais s’il décide d’en faire une, je prends !

Enfin, Macron reconnaît qu’il y a une inflation forte et qu’elle n’est pas traitée, et que l’industrie a augmenté ses marges et contribue à l’inflation. Nous avons demandé de bloquer les prix, et il a dit non. Mais il a dit qu’il ferait appel à la « police des prix ». On attend de voir ce que c’est. Je vais d’ailleurs rendre compte de ces échanges à Sophie Binet de la CGT et Marylise Léon de la CFDT, pour qu’elles soient associées et bien informées des questions et réponses.

Des demandes de référendums ont-elles été formulées ?

J’ai demandé un référendum sur la réforme des retraites, et un autre sur le pacte budgétaire européen. Macron refuse. La droite et l’extrême droite veulent modifier les articles 11 et 89 de la Constitution afin d’organiser un référendum sur l’immigration. Ils souhaitent chacun un référendum sur leurs propres propositions de loi, sans que cela ne soit débattu au Parlement. Ce n’est pas respectueux.

Comment s’est déroulé l’échange autour de la thématique « faire nation » ?

Nous avions plein de propositions, car « faire nation », cela passe pour nous par les services publics, le travail, la jeunesse, le combat contre les inégalités femmes hommes, les libertés syndicales… Malheureusement, pour le président et sa première ministre, « faire nation » n’a été abordé que sous l’angle des événements tragiques de Nanterre.

J’ai rappelé le travail des maires, l’appel de Grigny et de Philippe Rio, car les propositions existent. Nous avons parlé de la police, de la sécurité, du racisme, car les noirs et les arabes se font contrôler 20 fois plus que les autres. La droite et l’extrême droite se sont relayées et n’ont parlé que de l’immigration comme responsable des violences urbaines. Je suis intervenu pour dire qu’il y a là erreur d’analyse. Je ne suis pas du tout d’accord, c’est se tromper de route. J’ai dénoncé la proposition de supprimer les allocations familiales.

En revanche, les services de la PJJ demandent plus de moyens pour faire appliquer les peines et accompagner les familles. Notre pays est en retard, il nous faut des moyens pour la justice, la prévention et l’accompagnement. Manuel Bompard, pour la FI, a rappelé des choses que nous partageons concernant le besoin de police de proximité, l’indépendance de l’IGPN, l’abrogation de la loi de 2017 sur l’usage des armes.

Et sur l’international ?

Il y a presque un consensus sur l’Ukraine. Nous sommes tous d’accord pour dénoncer la violation territoriale par la Russie, pour soutenir l’Ukraine dans sa défense de son territoire. Chez nous personne ne défend la Russie. Mais il y a débat sur quelle pourrait être une initiative politique de la France.

Nous avons bien sûr échangé sur l’Afrique. Et j’ai parlé de la question palestinienne, en rappelant qu’il ne peut pas y avoir 2 poids 2 mesures. J’ai appelé à une initiative française. Il y a enfin consensus sur la défense des Arméniens du Haut-Karabakh.

 

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31 août 2023 4 31 /08 /août /2023 12:26
Lettre de Fabien Roussel au président de la République Emmanuel Macron - 30 août 2023
Lettre de Fabien Roussel au président de la République Emmanuel Macron - 30 août 2023
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31 août 2023 4 31 /08 /août /2023 08:03
L'école est en crise: se donner les moyens d'en sortir, c'est possible! (PCF)
L'école est en crise: se donner les moyens d'en sortir, c'est possible! (PCF)
L'école est en crise: se donner les moyens d'en sortir, c'est possible! (PCF)
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