Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 juin 2020 3 03 /06 /juin /2020 06:09
Gestion du déconfinement par Agnès Le Brun et son équipe majoritaire: beaucoup d'interrogations ...

Gestion du déconfinement par Agnès Le Brun et son équipe: beaucoup d'interrogations...

On ne peut que formuler un certain nombre d'interrogations sur la gestion du déconfinement par Agnès Le Brun et son équipe municipale

- Pourquoi avoir laissé la mairie si longtemps inaccessible pour l'usager morlaisien ? N'y a t-il pas une obligation de continuité minimale du service public pour l'habitant morlaisien ? Beaucoup d'autres mairies aux alentours de Morlaix ont réouvertes pour le citoyen avec des gestes et des mesures de précaution.

- Pourquoi la commission Enseignement ne s'est pas réunie depuis des mois, en dépit de l'ampleur des défis auxquels était confrontée la mairie de Morlaix avec la réouverture des écoles ? Pourquoi les Conseils d'école et APE ont été exclus de la réflexion sur les conditions de la reprise?

- Il n'y avait-il vraiment pas d'autres solutions que d'admettre que les élèves du premier degré qui ne sont pas revenus tout de suite à l'école le 11 avril n'aient plus accès aux services de la restauration scolaire en revenant à l'école, ce qui constitue une entorse à l'égalité des droits et une source de complication pour les parents ?

- Comment expliquer que la majorité actuelle n'ait pas renforcé les effectifs du service enseignement dans cette période complexe et qu'on laisse les fonctionnaires du service enseignement gérer seuls une charge de travail incroyable alors même que les enseignants et directeurs d'école sont laissés en première ligne pour communiquer aux familles des décisions qui relèvent de la mairie, et qui suscitent parfois des incompréhensions et de la colère ? Quelle est la présence des élus de majorité aux côtés des services dans cette période sensible ? Quand aux élus de l'opposition, ils sont tout simplement exclus de la délibération et de l'information...

- N'y a t-il pas des moyens humains et matériels à déployer pour permettre la réouverture des garderies ?

- Beaucoup de parents sont inquiets, sans solution de garde pour leurs enfants, du fait de la fermeture de la crèche collective, à la ferme des enfants et des restrictions d'accès à la Récré. Qu'est-il fait pour débloquer cette situation ? Il y a t-il un début de commencement de projet pour la jeunesse et la petite enfance sur la période estivale ?

- Sur la distribution des masques, pourquoi l'avoir limitée aux personnes âgées, à la distribution d'un seul masque, aux qualités inégales, et avoir tenu à le faire sous les flashs des photographes et toujours en présence des élus de la majorité, alors qu'il aurait été tout à fait possible de le faire de manière tout aussi efficace et rapide, anonymement, en déposant les masques dans les boîtes aux lettres, ce qu'ont fait beaucoup d'autres mairies. Pourquoi avoir privilégié des masques de conception artisanale alors que Morlaix Communauté permettait de s'associer à un groupement d'achat de masques de qualité professionnelle plus sécurisés et durables, des produits brevetés et certifiés AFNOR dont Morlaix n'a fait qu'une commande a minima?

- Aujourd'hui, pour relancer le dynamisme commercial, ne faut-il pas assouplir les règles sur l'extension des terrasses, l'occupation de la voie publique, réfléchir à des solutions de piétonnisation transitoire de l'espace public, pour accompagner les réouvertures des cafés et des restaurants.

Un sentiment de malaise et d'agacement nous accompagne dans cette période, lié à l'exclusion totale des élus de gauche de leurs responsabilités dans le travail municipal tandis que, sans régler sérieusement les problèmes bien souvent, l'équipe de droite aux responsabilités sur-communique de manière caricaturale sur quelques initiatives, dont plusieurs sont parfaitement symboliques et anecdotiques, en croyant pouvoir rattraper son retard électoral du 1er tour des élections municipales en instrumentalisant la crise du Covid-19.

Une démarche sans doute vaine, car les Morlaisiens connaissent leur réalité de terrain.

 

Partager cet article
Repost0
3 juin 2020 3 03 /06 /juin /2020 05:51
Ouest-France du jour, article de Léa Coupeau et Marie Jousseaume. "Une opportunité historique pour le retour de la gauche à Morlaix".

Ouest-France du jour, article de Léa Coupeau et Marie Jousseaume. "Une opportunité historique pour le retour de la gauche à Morlaix".

Partager cet article
Repost0
1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 19:15
Guy Darol

Guy Darol

Guy Darol est écrivain, poète, critique, chroniqueur musical et littéraire (Libération, Magazine Littéraire, Jazz Magazine, Le Magazine des livres...). C'est un des grands spécialistes français de Frank Zappa et de la musique noire américaine et de la contre-culture américaine.

Son dernier livre, d'une criante actualité après le nouveau crime raciste aux Etats-Unis ayant causé la mort de George Floyd, et une vague d'indignation dans le pays et le monde entier, Wattstax, revient sur le Woodstock des Africains-Américains. Le dimanche 20 août 1972, le festival Wattstax commémorait le septième anniversaire de la révolte de Watts. À l'initiative du label Stax spécialisé dans la soul music et le funk, qui a notamment fait connaître Otis Redding, cet événement réunissant plus de 110 000 personnes à Los Angeles, le triomphe de la fierté noire après des décennies d'oppression. Un chapitre des grandes musiques noires enrichi par le récit des faits qui ont précédé Wattstax : l'enchaînement des actes racistes, l'avènement du Black Power et de la soul en version Stax.

Guy Darol, bien connu des Morlaisiens, a fait l'honneur et l'immense plaisir à la liste Morlaix Ensemble de lui apporter son soutien pour réenchanter Morlaix à partir du 28 juin prochain.

" L’éblouissement quand j’avais 14 ans, en visite avec mes parents chez mon oncle Armel, venant de Ménéac, là-bas dans les collines du Méné. Il habitait Plourin et voulait nous faire découvrir le pays. Un matin, embarqué dans sa 404 couleur algues brunes, nous partîmes vers Carantec par de petites routes qui donnaient à cette sortie un air d’expédition. Nous allions voir la mer. Nous la vîmes de si près que j’en restai peau rouge,  quelques jours. De retour par la ville de Morlaix que nous n’avions pas encore abordé, car c’était le morceau de choix, la perle de ce séjour qui devait finir en beauté, j’éprouvai un éblouissement.

J’ai 66 ans aujourd’hui. Quoi, déjà ! Et je me revois, c’était hier évidemment, abordant le viaduc. Ses voûtes magistrales, sa hauteur de cathédrale gothique avaient touché mon cœur. Si puissamment, vraiment, que je me suis dit, petit homme de 14 ans, Guy, c’est là que tu vivras plus tard. Ce « plus tard », je n’ai eu de cesse de le guetter, de le caresser du regard intérieur, de l’espérer en somme comme on espère le paradis. Ce qui a fini par arriver, c’est la grande décision de quitter une ville tentaculaire pour rejoindre l’oasis, la beauté, le paradis rêvé. Et je ne fus pas déçu, la trentaine venue, cherchant une maison, de trouver près de Morlaix, le lieu de vie, presque de revie qui allait tout changer. J’écrivais, je me mis à écrire plus, et mieux me semble-t-il. Je devins père. Je rencontrai la femme de ma vie. Tout était amicalité. Morlaix était cette ville d’art et de rencontres au gré des rues, de son marché, alors couvert, de ses commerces alors nombreux qui ne nécessitaient pas de se rendre trop loin, en périphérie, pour s’approvisionner.  

C’était le temps où la ville répondait à toutes les attentes, donnait même un peu plus, beaucoup plus : la surprise, l’étonnement, la joie d’y revenir quand on en était éloigné et frustré. Ce qui en faisait un but, une espérance. On allait à Morlaix pour y saisir une chance. Au fil des ans, ces derniers ans au fait, j’ai vu la ville s’assoupir, s’endormir presque tragiquement. Allait-elle mourir comme un être frappé par le grand âge ? Non, ça ne se pouvait pas. Une ville comme Morlaix pouvait mordre à la rigueur mais mourir, jamais. Je constatai cependant la fin d’un monde. Des commerces fermés, des rues qui ressemblaient de plus en plus à un monde d’après-guerre. Le centre-ville serait bientôt un cœur manquant cruellement d’oxygène.

Il était facile de comprendre que tout cela n’était pas le résultat du hasard ou du destin si vous voulez. La fatalité quoi ! Les villes moyennes, comme les civilisations, seraient mortelles pour reprendre les mots de Paul Valéry. Bien sûr que non. À l’impossible nous sommes tenus, à la transformation nous pouvons contribuer. Après tout, nous y avons droit. On mérite cette ville, l’enchantement de cette ville, l’éblouissement encore. Pour cela, il faut autrement voter, appeler de ses vœux le changement, ensemble, tous ensemble, pour que Morlaix ne soit plus morte. Pour que Morlaix vive. Pour continuer de rêver".

 

Guy Darol, 1er juin 2020 

Partager cet article
Repost0
1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 12:37
« Vaghe stelle dell'orsa » (1965)

« Vaghe stelle dell'orsa » (1965)

Partie 8

Un passé à enterrer : Vaghe stelle dell'orsa (Sandra, 1965)

Les premières années 60 marquent pour Luchino Visconti le retour au premier amour, c’est-à-dire à l’activité théâtrale. Entre 1963 et 1965, il met en scène "La Traviata" avec les principaux interprètes Franca Fabbri et Daniela Dinato.

Dans la somptueuse représentation de la fête initiale, on entend encore l’écho du célèbre bal du « Gattopardo » (Le Guépard). Si le "Le nozze di Figaro " de 1964 semble apporter une scène plus sobre, les deux éditions de "Il Trovatore" à Moscou et à Londres ne trahissent pas la sophistication et la somptuosité de l’empreinte viscontienne.

Au cours de ces années, cependant, le réalisateur ressent le besoin de retourner raconter au grand public une nouvelle histoire, cette fois caractérisée par un ton plus léger et plus recueilli que le grand souffle du roman de Tomasi di Lampedusa. « Vaghe stelle dell'orsa » (1965) voit le jour précisément de cette volonté de plus d’intimité et de raconter ainsi une histoire limitée en un lieu précis, dans ce cas Volterra. L’utilisation du noir et blanc et l’élimination de chaque prise de vue avec des grues, typique de son cinéma, et remplacée pour la première fois par l’utilisation du zoom, réaffirme ce choix. Luchino Visconti remporte lors de la 26ème Mostra de Venise en 1965 ce Lion d’Or qu’il n’avait pas obtenu avec La terra trema (La terre tremble) et Rocco e i suoi fratelli (Rocco et ses frères), en le disputant dans une compétition où participent également Akira Kurosawa (Barberousse) et Luis Bunuel (Simon du désert).

Comme on le disait, Volterra est la ville qui encadre toute l’histoire, sauf le prologue qui se déroule à Genève où les époux Dawson, Andrew et Sandra (Michael Craig et Claudia Cardinale) reçoivent des amis pour le dîner. Les titres de tête coulent le long du voyage en voiture vers ce qui devrait être un court séjour dans la ville natale de Sandra, Volterra précisément. La comparaison entre l’ancien et le nouveau, entre présent et passé, typique de la plupart des thématiques de Visconti, est déjà mise en évidence ici, par les lignes géométriques et aseptiques de la ville suisse en comparaison avec les souvenirs funéraires étrusques de la localité toscane. L’occasion de ce retour est la donation du jardin familial à la Commune, comme parc public dédié à la mémoire de son père, un intellectuel juif mort dans un camp de concentration. Le passé refait surface et enveloppe de plus en plus la protagoniste au fur et à mesure qu’elle descend dans les souvenirs, évoqués par des lieux et des personnes (en premier lieu son frère Gianni, Jean Sorel).

Les fantômes du passé risquent ainsi de mettre en danger le monde que Sandra a créé avec son mari et de l’emprisonner à Volterra. Le thème de la mémoire, central dans ce film, est déclaré dès le titre qu’il est l’incipit des "Ricordanze", un des Chants de Giacomo Leopardi : comme le poète, absent depuis des années de Recanati, il retrouve dans la maison paternelle la mémoire douloureuse de son passé. Ainsi, Sandra relit les temps passés sans les altérations des souvenirs d’enfance. Le contraste avec le passé est rendu avec grande habileté par le cadre de Volterra, pas tant par les églises et les clochers, mais par les vestiges étrusques qui deviennent symbole d’une époque défunte et inaccessible : comme celle de l’enfance des protagonistes.

Il est intéressant de comparer à quel point le sentiment du passé est différent dans "Vaghe stelle dell’Orsa" (Sandra) par rapport à « Il Gattopardo » (Le Guépard) : si pour les Salina le passé apparaît comme un miroir, un modèle d’appartenance qui connote son identité et dont le maintien est nécessaire pour ne pas perdre son statut, pour Sandra et Gianni en revanche les souvenirs ne portent que scandale parmi les connaissances et doivent être tenus cachés. Une des scènes les plus significatives est celle de la citerne, où Gianni enfile à son doigt la bague de mariage de sa sœur, faisant allusion à ce qu’ils ont été dans le passé. Cette reconstitution a lieu dans l’obscurité du sous-sol d’une citerne; symbole de la nécessité de garder le secret et loin de la lumière du soleil.

Dans une Italie repliée sur le modèle familial comme véhicule incontournable d’acceptation et seule possibilité d’accéder au consumérisme du boom de ces années, Luchino Visconti confirme son statut de réalisateur rebelle et anticonformiste en disant, avec ce film, la désintégration d’une famille et l’ombre de l’inceste. Dans une société bigote, les apparences doivent être maintenues debout. La famille n’est plus un lieu sûr : ici se consument les péchés les plus impensés. Visconti évoque la tragédie classique et laisse quelques indices chez Claudia Cardinale qui se fait passer pour une Elettra moderne et se déplace comme une femme toujours plus déterminée envers sa mère et son amant avocat, comme modernes Clitemnestra et Egisto. Deux rôles confiés à deux acteurs de type théâtral clair comme Marie Bell et Renzo Ricci : choix plus que jamais pensé dans le but de rapprocher l’histoire d’un drame théâtral, sinon une tragédie. Le frère Gianni incarne, au contraire, le perdant vicomte, dont le destin semble marqué : il suffirait de son entrée en scène dans le jardin familial, spectrale comme une des statues de la maison, lié au passé et déconnecté du présent.

« Lo straniero »

« Lo straniero »

Partie 9

Apparente variation sur le thème : Lo straniero (L’Étranger)

Le projet d’un film comme « Lo straniero » (1967), tiré du roman homonyme d’Albert Camus, naît de loin, de ce 1962 qui voit l’indépendance algérienne de la domination coloniale française. En plus d’aimer le roman, le réalisateur était impressionné par ces événements historiques et sentait, à ce moment-là, la nécessité d’une véritable transposition sur film. Avant d’en arriver à la version définitive, l’intention était de prolonger les échos du livre jusqu’à ces faits, jusqu’aux crues répressions de l’OAS et à la lutte conséquente de libération nationale. Les quatre scénarios du projet ont ensuite réduit ces digressions à une extrême fidélité au roman, en raison notamment des vétos de la veuve de Camus.

Luchino Visconti n’est pas enthousiaste de cette dernière version et reste plutôt contrarié aussi par l’indisponibilité d’Alain Delon qui avait depuis toujours pensé au rôle de Mersault, puis confié à Marcello Mastroianni. Les engagements contractuels avec De Laurentis ne lui permettent plus d’attendre et en 1967 il réalise le film, accueilli dès le début comme une œuvre "mineure". La faute majeure que la critique a d’emblée attribuée au film est précisément celle d’avoir simplement illustré le chef-d’œuvre du prix Nobel français sans les éléments mélodramatiques habituels et avec une histoire éloignée des thématiques et des suggestions de Visconti.

Si d’un côté on peut être d’accord pour considérer ce film comme une occasion manquée et peu proche de beaucoup d’autres travaux, de l’autre il est indéniable la présence de thèmes proches de Visconti et à des moments de particulière beauté.

Si la décadence et l’inévitable fin des familles et des protagonistes des histoires précédentes concernaient surtout le sens d’appartenance à un statut social, désormais perdu, ici, la figure de Mersault vit, elle aussi, mais avec des sensibilités différentes, un même sentiment d’inadaptation à son propre temps qui glisse peu à peu dans l’acceptation de son propre rôle de victime. Visconti ne se soucie pas des implications idéologiques et philosophiques de l’anticonformisme involontaire du personnage littéraire, mais du récit de cette descente vers la mort, tout en soulignant l’absurde de la situation.

Et c’est le même réalisateur qui a éloigné Mersault, soit avec l’usage de la voix off soit avec l’usage du champ long et très long, de façon à donner aux scènes des perspectives lointaines et non naturalistes. La scène de l’affrontement sur la plage avec les Arabes en est un exemple évident : la longue focale tend à écraser le protagoniste contre le sable de la plage pour donner une valeur presque symbolique au paysage.

S’il est vrai, comme on le disait, que « Lo straniero » n’est rien d’autre qu’un moulage fidèle de l’original, ce sont précisément les thèmes de la mort et de l’absurde qui sont traités avec une attention particulière. Visconti enrichit la première partie (celle qui décrit les événements avec plausibilité) de détails évocateurs : l’institut pour vieillards semble préfigurer la prison et le bureau du directeur spéculer à celui du juge d’instruction. Une structure à chiasme qui confirme l’attention viscontienne aux détails : cela suffirait à rendre cette œuvre mineure tout de même un passage important et pas du tout en vain dans sa carrière.

Andréa Lauro, 1er juin 2020

Partager cet article
Repost0
1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 12:11
Corentin Derrien - 27 mai 2020 - Square de la résistance à Morlaix

Corentin Derrien - 27 mai 2020 - Square de la résistance à Morlaix

A l'issue de ces municipales 2020, Corentin Derrien sera sans doute un des élus les plus jeunes de France et de Bretagne.

Corentin Derrien est un jeune très mature, un amoureux de la nature et de la Bretagne. Au bout de 15 jours passés loin de son Finistère, il a le mal du pays. A 18 ans, étudiant brillant, il finit sa première année de Sciences Politiques à Rennes, tout en revenant tous les week-end et les vacances dans le Finistère.

Il a adhéré en 2019 au PCF et au MJCF, après une participation à la fête de l'Humanité sur le stand du Finistère en 2018 (il avait fait la course à pied de l'Humanité avec son père), et a déjà participé à l'université d'été du Parti communiste en août 2019 à Aix-en-Provence, une très belle expérience qu'il est prêt à renouveler dès cette année si la crise du Covid-19 permet d'organiser à nouveau notre Université d'été, prévue à Marseille. Pour quelqu'un qui ne prise guère les vacances dans le Sud et qui craint la chaleur, cela témoigne de l'intérêt qu'il a trouvé à la rencontre des camarades de toute la France, des intellectuels et universitaires du parti ou sympathisants, des ateliers théoriques et pratiques sur le militantisme, la société, l'économie, l'histoire, la philosophie, l'art. Corentin est déjà très cultivé et est venu au Parti communiste par un choix réfléchi et intellectualisé. Lecteur du Manifeste du Parti communiste et des textes historiques de Marx, comme de Schopenhauer et de Nietzsche, il a l'habitude de prendre du recul sur les faits sociaux et est très bien informé. Ce qui n'empêche cet intellectuel d'être aussi un sportif accompli. Sa passion est la plongée et la "promenade sous-marine", pour la contemplation autant que pour la tâche, l'été comme l'hiver dans la Manche auprès de la maison de ses grands-parents maternels à Plouguerneau. Il adore aussi marcher et courir en forêt, sur les sentiers dans la campagne du Léon et des Monts d'Arrée, et participe régulièrement à des courses à pied et des trails, tout en continuant en s'entraîner au tir à l'arc, même s'il n'a plus le temps de prendre des cours et de faire de la compétition.

Corentin se décrit comme assez casanier et l'idée de s'engager durablement pour sa commune à 18 ans, d'y revenir toutes les semaines pour assumer ses responsabilités de conseiller municipal, est pour lui toute naturelle. 

Corentin, comment as-tu occupé tes deux mois de confinement?

J'avais du travail pour préparer mes partielles, rendre des devoirs, lire les cours dans le cadre d'une continuité pédagogique qui a été bien assurée à Sciences-Po Rennes? J'ai fait des lectures historiques - La République de Maurice Agulhon, Platon, etc. Je me suis aussi beaucoup promené dans la nature.

A quel moment tu as pensé à t'engager dans la campagne des municipales à Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec?

Vers la fin octobre. La section PCF de Morlaix m'a proposé de m'investir dans cette campagne. J'ai rencontré Solange Creignou en mairie en novembre et le courant est bien passé. On avait de nombreuses convergences dans notre façon de voir la politique locale et la commune. J'ai participé à du porte-à-porte, à des réunions de construction du programme, à la réunion publique de Saint-Thégonnec. Nous avons fait une vraie campagne comme si une liste concurrente était présentée. C'est important de respecter les électeurs, de communiquer sur les réalisations du mandat précédent, de faire connaître le programme, de le montrer. J'ai rencontré des citoyens contents de nous voir, ouverts sur la discussion. Au centre de notre projet, il y a 3 axes:

- L'attention à la place de l'humain au sein de tous les projets

- La transition écologique

- La démocratie participative

Il y avait assez peu de candidats affiliés politiquement sur notre liste: un ou deux au PS, dont le maire, Solange Creignou, un militant écologiste, Josselin Boireau, et moi, au PCF. Nous avons fait notre première séance d'installation du Conseil Municipal, principalement consacrée à la gestion de la crise sanitaire et de la crise économique, sociale, humaine qu'elle engendrera et dont nous devons limiter les effets. Cet enjeu aura une grande importance dans les années à venir. On s'est aussi penché sur la sortie du confinement des écoles. L'installation des commissions se fera au conseil municipal du 4 juin. Je vais m'engager sur la commission transition écologique, développement durable, une thématique transversale à tout notre projet, et sur le projet "Territoire zéro chômeur de longue durée". Je serai aussi à la commission bâtiment et patrimoine historique.

On va s'appuyer sur la formation, la mise en contact des demandeurs d'emplois avec les employeurs. Le Conseil municipal est composé de deux tiers d'anciens ayant déjà un ou quelques mandats au compteur et d'un tiers de nouveaux. L'ambiance de travail est très bonne. La fusion entre Saint Thégonnec et Loc-Eguiner est réussie aux yeux de tous. Françoise Raoult et Solange Creignou s'entendent bien. Il y a 5 km entre les deux bourgs mais la fusion de communes profite à tous. Des investissements sont réalisés sur les bâtiments.

Qu'est-ce que cela change pour toi d'être élu à Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec, à 18 ans?

Cela change l'emploi du temps. Pendant la campagne, j'ai réussi à tenir les deux bouts, en me déplaçant souvent entre Rennes et Saint-Thégonnec. Mes activités d'étudiant à Sciences-Po et d'élu local vont se nourrir mutuellement. Je vais apporter l'expérience de la politique locale et de ses contraintes dans mes études politiques et l'expérience de la connaissance des institutions dans ma pratique d'élu. Je suis le plus jeune de l'équipe, le plus jeune après moi à une trentaine d'années. Ce que je peux apporter à 18 ans, c'est aussi un contact direct avec les jeunes et leurs attentes. Ayant fait mon début de collège à Saint-Thégonnec, je connais un certain nombre de jeunes de ma génération dans ma commune. Nous voulons créer un conseil des jeunes, dans la continuité d'un axe directeur de notre équipe qu'est la consultation citoyenne. Dans une petite commune comme Loc-Eguiner Saint-Thégonnec, les élus sont naturellement proches des habitants et à l'écoute de leurs préoccupations. Même en dehors d'une institutionnalisation de la démocratie participative. Vis-à-vis de moi et de mon jeune âge, j'ai senti d'abord de la bienveillance dans l'équipe. Je connaissais déjà plusieurs élus, comme Olivier Le Bras, un ami de mon père dans sa jeunesse, avec lequel j'ai fait des courses à pied. Il y a une grande diversité sociale et professionnelle dans cette liste: des agriculteurs, des professeurs, des cadres, des ouvriers. En tant qu'étudiant, je participe de cette diversité. J'ai hâte de commencer le travail. Je pense pouvoir m'organiser avec des conseils municipaux tous les un mois et demi, deux mois. Je ne vais pas faire passer le travail d'élu local derrière mon travail d'étudiant. Je pense pouvoir avoir droit à des dispenses administratives à Sciences Po. Ce serait un paradoxe qu'on ne puisse exercer correctement un mandat d'élu dans cette enceinte?

Comment décrirais-tu ta commune?

C'est une commune en grande partie rurale, avec un très beau bourg, une église, un enclos paroissial et un calvaire magnifique, un beau patrimoine architectural en général. Nous avons aussi un beau patrimoine rural et agricole, des bois. La commune a également pris une dimension péri-urbaine, avec beaucoup d'habitants qui travaillent le long de la RN12, à Morlaix, Brest, Landivisiau, Landerneau. 

Quel sont les rôles de l'action municipale et de l'échelon communal pour toi?

Ils sont essentiels, particulièrement en ces temps de crise, devant les défaillances de l'Etat. Les politiques néo-libérales menées depuis des années ont fragilisé les capacités d'intervention planificatrice et régulatrice de l’État, les communes ont pallié à toutes ses carences comme elles l'ont pu. En même temps, on a vu aussi à l’œuvre le plus mauvais de la centralisation dans cette crise du Covid-19 comme quand l’État interdisait pour tous les territoires, mêmes ruraux, l'accès aux sentiers de randonnée, aux plages, aux bois, l'interdiction de faire du vélo pour compenser par un surcroît de restriction de liberté son imprévoyance et la casse des outils de santé publique.  On a vu dans cette crise du coronavirus une accumulation de décisions déconnectées du terrain. On aurait pu avoir des décisions plus rationnelles, plus efficaces, plus proches de la réalité à l'échelle locale. Quoi de commun dans ce contexte entre les problèmes posés dans les grandes métropoles et à Paris, dans les villes moyennes, et dans les petites communes? Les maires et élus des collectivités locales peuvent avoir une approche plus pragmatique, même si on a aussi besoin d'un État plus efficace dans la planification, ce que j'appellerai une forme de socialisme au meilleur sens du terme, celui de la gestion collective des biens communs.  

Propos recueillis par Ismaël Dupont - 28 mai 2020

Parole à Corentin Derrien, 18 ans, nouveau conseiller municipal de Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec
Partager cet article
Repost0
1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 07:20
Etats-Unis/George Floyd : C'est toute la société américaine qui étouffe (PCF, 30 mai 2020) - et article de Rosa Moussaoui dans L'Humanité, 31 mai
Etats-Unis/George Floyd : C'est toute la société américaine qui étouffe (PCF, 30 mai 2020) - et article de Rosa Moussaoui dans L'Humanité, 31 mai
Publié le 30/05/2020 par PCF
Etats-Unis/George Floyd : C'est toute la société américaine qui étouffe

Le meurtre de George Floyd par des policiers lundi dernier à Minneapolis soulève partout aux Etats-Unis l'indignation et la colère. Des dizaines de milliers de manifestants jour et nuit dans tout le pays crient justice. Ce que les Américains veulent c'est mettre à bas le racisme systémique étasunien.

L'exaspération et les frustrations de ces derniers jours conduisent à des scènes d'émeutes dont les principaux responsables sont la politique de Donald Trump et les forces de l'ordre.

« I can't breathe », « Je ne plus respirer » les derniers mots de George Floyd, mort étouffé par un policier, a mis le feu aux poudres dans une société profondément inégalitaire. Les Afro-Américains qui représentent environ 15% de la population restent les grands laissés pour compte comme l'a montré, encore récemment, le nombre de victimes du Covid19 et les cohortes de femmes et d'hommes précipités dans le chômage et la pauvreté par la crise. Près de 40 millions d'Américains ont fait une demande d'indemnité chômage depuis mars.

Depuis le puissant mouvement #BlackLivesMatter de 2016, rien n'a été fait par les dirigeants étasuniens et l'Administration Trump pour mettre fin au racisme structurel qui mine la société et qui, avec les préjugés de classe, structure les comportements policiers. Bien au contraire les meurtres, manifestations, actes racistes et violences de classe ont augmenté, encouragés par les déclarations et actions du président Trump. Et le nombre de jeunes Afro-Américains parmi les victimes de la violence policière reste plus 20 fois plus élevé que dans les autres catégories de la population. « I can't breathe » : c'est toute la société étasunienne qui étouffe.

Le Parti communiste français (PCF) tient à apporter son soutien à la famille de George Flyod et au mouvement pour les droits civiques, l'égalité et la justice aux Etats-Unis, aux forces démocratiques et de gauche qui combattent la politique de Donald Trump et veulent transformer la société américaine. Ce que les Américains veulent pour mettre fin à ce régime d'injustice insupportable c'est une politique de luttes contre les inégalités socio-économiques, une réforme démocratique de la justice, et une démilitarisation et redéfinition de la doctrine policière.

Dimanche, 31 Mai, 2020 -L'Humanité
Le dernier regard de George Floyd, cruel miroir tendu à l’Amérique raciste

Les nuits d’émeutes et les manifestations se succèdent, des voix s’élèvent pour appeler à s’organiser politiquement contre un système qui perpétue les discriminations et l’injustice sociale.

 

L’incendiaire de la Maison Blanche galvanise ses « MAGA » (1), promet le carnage en réponse au pillage, fait déployer soldats de la Garde nationale, incrimine « les antifas et la gauche radicale ». Sans parvenir à endiguer le débordement de colère suscité par l’assassinat le 25 mai dernier, de George Floyd, un Africain-Américain de 46 ans, au cours de son interpellation par des policiers de Minneapolis. Partout dans le pays, d’imposantes manifestations se sont encore formées samedi pour exiger justice et dénoncer le racisme et la violence sociale et policière structurelle dirigée contre les Noirs. Alors que se succèdent les nuits d’émeutes, certains de ces rassemblements ont donné lieu à des affrontements avec la police : plus de 200 personnes ont été arrêtées à New York, une centaine à Los Angeles. L’annonce, vendredi, de l’arrestation de Derek Chauvin, le policier filmée les mains dans les poches, son genou sur le cou de la victime, et de son inculpation pour « homicide involontaire » et « acte cruel et dangereux ayant causé la mort » de George Floyd n’a pas apaisé les esprits. Les manifestants demandent que cet agent maintes fois signalé pour « usage excessif de la force », impliqué dans de nombreux tirs mortels sur des « suspects », soit poursuivi, avec ses coéquipiers, pour « homicide volontaire ». Par delà l’émotion, la rage et l’exigence de justice pour George Floyd, la mobilisation prend un tour très politique, laissant entrevoir, à quelques mois du scrutin présidentiel, une lame de fond. « La taille et l’impact des manifestations, partout, montrent la vraie nature nationale et historique de ce qui se passe. Ce n’est plus seulement une protestation demandant justice pour George Floyd, cela devient une révolte sociale générale contre la violence d’un système raciste policier et carcéral », analyse Libero Della Piana, du People’s action institute, qui voit dans la mobilisation en cours la manifestation d’un processus politique en maturation depuis des décennies, « un débordement de rage contre une société qui a aliéné socialement et économiquement des millions d’individus ». Dans un contexte où les Africains-Américains  ont payé un lourd tribut à la pandémie de coronavirus et à l’impéritie de l’administration Trump devant cette crise, Alexandria Ocasio Cortez, la plus jeune élue au Congrès, soutien de Bernie Sanders lors de la primaire démocrate, insiste elle aussi sur les tirs croisés des injustices sociales et des violences policières. « Si vous essayez d’appeler à la fin des troubles, mais que vous ne considérez pas la santé comme un droit humain, que vous craignez de dire que les vies des Noirs comptent, que vous avez trop peur d’évoquer les violences policières, alors vous n’appelez pas à la fin des troubles, s’insurge-t-elle. Vous appelez à ce que l’injustice continue, à ce que le peuple endure encore en se taisant la violence de la pauvreté, de l’accès entravé au logement, de la brutalité policière. »

« Il est temps de battre dans les urnes tous les procureurs que vous n’aimez pas... » 

Indéniablement, l’agonie de George Floyd, capturée en direct dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, ébranle un système meurtrier pour les pauvres, pour les Noirs, et clément pour les suprémacistes blancs disposant de relais et de complaisances à tous les échelons de la justice et du pouvoir politique, jusqu’à la présidence. Pour démanteler cette toile, le feu n’est pas seulement inopérant : Donald Trump ne l’appelle-t-il pas de ses vœux, pour s’assurer la victoire cet automne ? Ces dernières heures, des voix nombreuses se sont élevées pour appeler à dépasser le stade de l’émeute, toujours profitable aux pouvoirs jouant de la carte du rappel à l’ordre. Parmi ces voix, celle du rappeur Killer Mike, qui s’est adressé au bord des larmes, samedi, aux manifestants d’Atlanta : « Il est de votre devoir de ne pas brûler vos maisons. Il est de votre devoir de renforcer vos propres maisons pour en faire des refuges en période d’organisation. C’est le moment de comploter, de planifier, d’établir des stratégies, de s’organiser et de se mobiliser. Il est temps de battre dans les urnes tous les procureurs que vous n’aimez pas. Il est temps de tenir pour responsables les maires, leurs bureaux, les chefs et leurs adjoints. (…) La prochaine étape, c’est d’user de votre pouvoir politique pour aller aux élections et battre les politiciens que vous n’aimez pas. » Décrit par ses proches comme un « doux géant », père aimant de deux enfants, George Floyd était une figure appréciée de la scène musicale à Minneapolis, l’un de ces millions de travailleurs ayant perdu leur emploi dans la crise économique provoquée par la pandémie. Son dernier regard, sous la botte des policiers qui l’ont étouffé à mort, tend un cruel miroir à cette Amérique qui n’a jamais rompu, en vérité, avec la loi de Lynch.

(1) « Make America great again », acronyme désignant les supporters de Donald Trump.
Rosa Moussaoui
Partager cet article
Repost0
1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 07:18
Parole à Eugène Davillers Caradec, 22 ans, candidat de Morlaix Ensemble, possible futur élu de Morlaix le 28 juin

Eugène Davillers Caradec a 22 ans. Après son collège au Château, son lycée à Tristan Corbière et des études d'anglais à l'UBO de Brest, il est actuellement service civique en collège. Sa mère est morlaisienne, mais il est né à Nogent-sur-Marne dans le 94. Il arrive à Morlaix, il y a douze ans. Passionné de musique, guitariste, s'intéressant aussi au cinéma et à toutes les formes d'art, aux sciences, à la philosophie, et à la littérature, ses grands livres du moment sont "Sur la route" de Jacques Kerouac, "Le Roi des Aulnes" de Michel Tournier, "Crime et châtiment" et "L'Idiot" de Dostoïevski, et "L’Étranger" d'Albert Camus.  Eugène est militant communiste et candidat sur la liste de Morlaix Ensemble.

Eugène, pourquoi tu as adhéré au Parti communiste?

La recherche de justice, d'équité dans la répartition des richesses. Les communistes portent depuis toujours des valeurs dont je me sens proche, et qui s'incarnent dans les gens et leurs actes. Je pense notamment à ces grands noms qui ont porté des réformes telles que la mise en place du système des retraites par répartition, la sécurité sociale. Je me sens proche aussi des valeurs socialistes d'avant-guerre qui ont construit un monde de solidarités et de biens communs que l'on est en train de casser méthodiquement aujourd'hui. Il y a quelque chose qui me plaît dans le PCF, c'est la stabilité temporelle. On sait à qui et à quoi on a affaire. Ce n'est pas un parti volatile, hétéroclite, d'intrigues pour le pouvoir. Il est ancré dans des valeurs saines. Il y a de nombreux partis nouveaux à l'identité hybride, qui se cherchent, sont subordonnés à des ambitions individuelles, minés par les conflits. Ce n'est pas le cas du PCF. Je me reconnais dans l'image de la politique que peuvent véhiculer Ian Brossat ou Fabien Roussel. Je déteste l'identification du PCF au stalinisme, c'est tellement énorme comme raccourci, tellement oublieux des riches personnalités qui ont apporté plein de choses à la société française. Je ne suis pas là par hasard, les valeurs de mes parents, mon arrière-grand père communiste, un grand-père socialiste bon teint, partisan de la laïque. Lors de la première réunion du PCF à laquelle j'ai assisté comme nouvel adhérent, j'avais la boule au ventre. C'était il y a 2 ans. J'avais 19 ans. Mais on ne m'a jamais mis dans une case "jeune branleur", mais j'ai rencontré des gens à l'écoute, attentifs aux idées nouvelles, mais si ils ont de l'expérience et des bases solides. Les gueules du PCF à Morlaix sont bien connues, présentes à toutes les manifestations, elles se définissent dans leurs actes. Beaucoup de ces militants sont engagés aussi dans le monde associatif, la solidarité. Ils ont un souci formateur sans vouloir nous modeler à leur image. Il y a la possibilité d'être libre dans cette organisation qui pousse à s'émanciper intellectuellement. Les gens ont l'impression que l'engagement partisan rime avec contraintes de pensée, de choix, d'actes, alors que c'est complètement l'opposé si j'en croie mon expérience.  Conseils, dialogue, bienveillance. J'ai voté FI en 2017 mais j'ai été séduit depuis par la stabilité temporelle, l'expérience, l'absence de culture de la personnalité au PCF. 

Pourquoi as-tu accepté d'être candidat sur la liste de Morlaix Ensemble?

Je suis d'un naturel curieux, cela m'intéressait de vivre cette aventure collective de l'intérieur. Morlaix Ensemble m'apparaît comme un groupe très divers, avec des connaissances et des expériences complémentaires dans des domaines différents (l'écologie, le social, l'économie, la gestion de la mairie), un groupe où les gens sont humains avant tout, pas étrangers à eux-mêmes et à leurs valeurs. Derrière l'engagement politique, il y a les vies quotidiennes, les difficultés sociales, la communauté, les intérêts. Le but n'est pas que de gagner sur une élection. Gagner, pourquoi, à quelles fins, voilà ce qui compte, et surtout réaliser ce sur quoi on s'est engagé. Faire des choses pour les plus démunis notamment, penser la ville comme un tout, un organisme. Morlaix Ensemble, pour moi, c'est un ensemble de personnes engagées dans l'associatif, le social, avec un souci de l'humain et du respect de l'autre inhérent à ce groupe. La vraie victoire, elle se connaîtra au bout de 6 mois de mandat. L'important, c'est de gagner le cœur des habitants. 

Jean-Paul Vermot, c'est un bon gars, un mec qui est calé en gestion et en économie, qui est prêt à gérer la mairie, a le respect des habitants. Je me fais fort de dire qu'il ne va pas tromper nos attentes. C'est quelqu'un d'agréable, il a l'oreille, les yeux, le sourire. Il ne prend pas les gens de haut.

Quelles doivent être les priorités du mandat si on gagne les élections à Morlaix pour toi?  

- La jeunesse. On a une jeunesse qui se perd un peu à Morlaix. Il faut les aider à trouver un emploi, un logement, des études.

- Ploujean. Le bourg est en train de mourir. Cela me paraît super important de mettre en œuvre une politique volontariste pour le revitaliser. 

- La bonne gestion économique de la ville. Assurer sur l'essentiel: transport en commun, infrastructures, écoles. Le projet de rénovation intégrale du musée a un coût énorme pour la ville. Il y avait peut-être d'autres priorités. Il faut en finir avec des investissements qui ne visent qu'à améliorer la vitrine, à attirer le tourisme.

Que révèle pour toi la crise du Covid?

Qu'on est incapables de gérer nos relations avec mère-nature. Les virus viennent de la destruction des habitats naturels, de la mise en contact avec des milieux que l'on a pas connu habituellement. Ils risquent de se multiplier avec la destruction de la biodiversité, les abattoirs et élevages industriels.. La preuve que l'effet papillon existe.

Quels sont pour toi les défis du 21e siècle?  

- L'accès à l'énergie, le nerf de la guerre. D'ici 2050, il n'y aura presque plus de pétrole. D'ici 10 ans, Canada et Brésil vont déterrer jusqu'à 40% de la production mondiale d'hydrocarbures. Derrière cela, il y a des questions scientifiques et technologiques - comment trouver de nouvelles sources d'énergie? - des questions sociales, économiques et écologiques.

- L'éducation. Il n'y a jamais eu de révolution dans un domaine quelconque sans révolution d'abord dans l'éducation. Il y a des modèles éducatifs qui permettent de développer les potentiels créatifs, intellectuels et humains des enfants et des jeunes sans tout miser sur la compétition, en développant la coopération. 

- La limitation de la course aux armements

De quoi rêves-tu pour toi?

Depuis mes douze ans, cela n'a pas changé: être une rock star!

 

Propos recueillis par Ismaël Dupont, 29 mai 2020

 

Partager cet article
Repost0
1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 07:16
Travail. Explosion sans précédent du nombre de chômezurs en avril en raison de la crise du Covid-19 (L'Humanité, 29 mai 2020)
Vendredi, 29 Mai, 2020
Travail. Explosion sans précédent du nombre de chômeurs

La France compte 843 000 demandeurs d’emploi supplémentaires en avril, hors chômage partiel, en raison de la crise économique.

 

L’hécatombe se confirme. En avril, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A (sans aucune activité) enregistre une hausse sans précédent depuis 1996, avec 843 000 nouveaux entrants. La France compte donc 4 575 000 chômeurs (catégorie A) fin avril, selon les chiffres publiés ce jeudi par l’organisme. Sur trois mois, l’augmentation est fulgurante : + 30,3 %, avec plus d’un million de personnes supplémentaires ! Toutes les tranches d’âge sont concernées : + 149 800 chez les moins de 25 ans (+ 29,4 %), + 530 000 chez les 25-49 ans (+ 24 %) et + 163 200 chez les 50 ans et plus (+ 16,1 %). Les secteurs d’activité touchés par le confinement concentrent le gros des demandeurs : commerce, hôtellerie, tourisme, construction, BTP, etc. Cette hausse historique s’explique par le passage en catégorie A de chômeurs jusque-là comptabilisés en catégories B et C (temps partiel, intérim…) et par l’effondrement du nombre de sorties des listes (- 35 %), soit des gens qui quittent Pôle emploi pour diverses raisons : reprise d’emploi (rien d’étonnant au vu du plongeon de l’activité sur le territoire), entrées en stage ou en formation, radiations administratives.

La CGT réclame l’arrêt des radiations

Depuis mi-mars, ces dernières étaient en effet suspendues. Mais la CGT redoute que la machine à radiation reprenne du service : « Alors que le nombre d’inscrits ne cesse d’augmenter et que l’accueil sans rendez-vous n’a pas été remis en place, la direction générale de Pôle emploi a décidé de la reprise de la gestion liste, écrivent dans un communiqué CGT chômeurs et CGT Pôle emploi. En d’autres termes, les travailleurs privés d’emploi et précaires pourront de nouveau être radiés. » La CGT réclame l’arrêt des radiations et l’abandon de la réforme de l’assurance-chômage, dont le deuxième volet doit entrer en application en septembre. Cette réforme durcit à la fois les conditions d’accès au chômage et le montant de l’indemnisation. « La crise sanitaire se transforme, comme on le prévoyait, en une crise économique et sociale qui peut être profonde », a déclaré la ministre du Travail ce jeudi. C’est le moins que l’on puisse dire…

Cyprien Boganda
Partager cet article
Repost0
1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 06:52
Lucienne Nayet (à droite) pour la commémoration le 27 mai de la journée nationale de la Résistance et de l'anniversaire de la création du CNR à Trédudon-les-Moines, 1er village résistant de France en Berrien

Lucienne Nayet (à droite) pour la commémoration le 27 mai de la journée nationale de la Résistance et de l'anniversaire de la création du CNR à Trédudon-les-Moines, 1er village résistant de France en Berrien

Lucienne Nayet avec Marie-Noëlle Postic pour une conférence des mardis de l'éducation populaire sur l'histoire de l'antisémitisme français

Lucienne Nayet avec Marie-Noëlle Postic pour une conférence des mardis de l'éducation populaire sur l'histoire de l'antisémitisme français

Lucienne Nayet est une militante de la mémoire de la Résistance et de la déportation, elle est aussi investie dès le départ dans l'association de jumelage Morlaix-Wavel, en solidarité avec les réfugiés palestiniens de ce camp du Liban. Elle tient par cette expression à exprimer les raisons de son soutien à la liste Morlaix Ensemble en vue d'une victoire de la gauche aux Municipales à Morlaix.

Morlaix ensemble, pour vivre mieux ensemble, j'agis, je soutiens. 

Cette ville a des atouts considérables: ville de territoire, une architecture, une ville qui offre un écrin qui manque de valorisation, qui mérite d'autres volontés, d'autres choix courageux, d'autres prises de risque.

A la lecture du programme de Morlaix Ensemble, j'y trouve beaucoup d'ambitions pour les habitants et habitantes de la ville et de son territoire.

Dans son activité politique, chacun d'entre nous, selon son itinéraire, a des sensibilités particulières. Je remarque que cette liste est composée d'une grande diversité d'hommes et de femmes aux horizons variés.

C'est une belle richesse humaine qui peut donner à cette ville de la justice et de la solidarité si nécessaire pour affronter l'après confinement.

Nous avons des batailles à mener, cette liste de gauche peut être aux côtés des habitants pour préserver les emplois, pour soutenir également les plus fragiles dans la population.

Je crois également que la complémentarité politique que cette liste veut construire est une question vitale dans le débat et les enjeux présents.

Il me vient plus que jamais à l'esprit la notion de démocratie et de culture. Quand j'utilise le mot culture, cela signifie la prise en compte de la dimension sociale de l'être humain, de ses pratiques comme de ses représentations. Culture et démocratie sont bien des expressions ancrées dans le débat public actuel.

Nous avons besoin que cette liste dirige la ville de Morlaix afin que la démocratie sociale soit l'essentiel des actions à venir.

Et puis cette liste exprime des valeurs d'humanité, de respect et de tolérance, des idées d'une grande modernité, défi fondamental à relever pour ne pas nous déshumaniser, oui il y a dans ce programme des valeurs qui rayonnent, le social, l'humain, l'environnement.

La proposition d'un centre de santé municipal est un vrai choix d'aujourd'hui pour plus d'engagement public dans le domaine de la santé et pour défendre l'intérêt général.

Et je pourrai énumérer d'autres propositions qui sont aussi ambitieuses et correspondant aux défis actuels face à cette pandémie qui exige des ambitions fortes.

Cette liste respire aussi la convivialité heureuse dont nous avons tant besoin. Chacun de nous peut contribuer à faire la victoire de Morlaix Ensemble pour donner un nouvel élan à Morlaix, une excellente occasion de bousculer, de bâtir, de créer enfin des changements pour une ville solidaire, écologique et fraternelle.  

J'apporte mon soutien actif.

Lucienne Nayet, 31 mai 2020

 

Lire aussi:

Découvrez le comité de soutien de la liste Morlaix Ensemble, et, apportez votre soutien à votre tour!

Pourquoi Lucienne Nayet soutient Morlaix Ensemble

Pourquoi Anne Cousin soutient l'équipe de Morlaix Ensemble: Morlaix Ensemble c’est oui.

Pourquoi Jean-Claude Breton soutient Morlaix Ensemble dans les municipales à Morlaix

Pourquoi Glenn Le Saoût soutient Morlaix Ensemble

Ils s'engagent avec Morlaix Ensemble: Maha Hassan, écrivaine

Pourquoi Guy Tandé soutient Morlaix Ensemble

 

 

Pourquoi Lucienne Nayet soutient Morlaix Ensemble
Partager cet article
Repost0
1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 06:48
publié le 29/05/2020
Non à la destitution du député communiste chilien Hugo Gutiérrez

Dans un contexte de puissante mobilisation populaire depuis plusieurs mois d'un mouvement social qui touche tout le Chili, la répression ne cesse de monter d'un cran chaque jour.

La coalition de droite "Chile Vamos", soutien du président Sebastián Piñera, vient de s'en prendre au député communiste Hugo Gutiérrez en l'accusant de troubler l'ordre public et d'inciter à la haine par la publication sur les réseaux sociaux de dessins qui seraient offensants pour le président de la République, Sébastian Piñera.

Sur ces accusations, elle demande au Tribunal Constitutionnel, la destitution du député communiste. Ce Tribunal bien connu pour être l'un des "pouvoirs de fait" au Chili et s'est distingué récemment en rendant des sentences pour la libération des anciens militaires responsables de graves violations des droits humains.

S'attaquer à Hugo Gutiérrez n'est pas neutre pour le pouvoir chilien. C'est s'attaquer à une longue histoire en matière de défense des droits humains, de la lutte contre la dictature de Pinochet jusqu'à aujourd'hui.

C'est aussi s'attaquer à l'un des principaux promoteurs de la bataille pour une nouvelle Constitution par voie d'assemblée constituante et fondée sur la souveraineté populaire, et infatigable initiateur législatif pour la défense des intérêts des classes populaires du peuple, de leur souveraineté et des habitants et travailleurs du district qu'il représente.

La véritable raison de cet acharnement est de frapper les figures de l'opposition, en particulier le Parti communiste chilien qui occupe une place particulière dans le mouvement populaire, et de chercher à étouffer la protestation sociale et la capacité d'action de celles et ceux qui contestent et combattent la politique de Pinera.

Le Parti communiste français, ses élu-e-s dénoncent cette action de la droite chilienne dont la stratégie autoritaire, répressive et réactionnaire vise à réduire ce qu'il reste d'espace démocratique dans la société chilienne.

Le PCF s'insurge contre la procédure de destitution du député Hugo Gutiérrez présentée par des députés de la coalition gouvernementale «Chile Vamos» et lui apporte tout son soutien, ainsi qu'au peuple chilien, au Parti communiste chilien, à toutes les forces progressistes et militants des droits humains.

Parti communiste français
Paris, le 28 mai 2020

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011