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30 octobre 2020 5 30 /10 /octobre /2020 08:21
Tribune.
Le moment est grave, il ne quittera pas nos mémoires. Samuel Paty, professeur d’histoire et de géographie, a été assassiné par un terroriste islamiste. A Nice, un autre crime ignoble a été commis. Ces actes monstrueux ont pour but de semer la haine et la terreur.
Pourtant, cette fois, les appels à l’unité n’ont pas suffi à limiter les tensions au sein de la société française. En démocratie, le débat est souhaitable après de tels évènements. Mais depuis la tragédie du 16 octobre, certains, parfois même au sein du gouvernement, se sont engagés sur la voie des anathèmes et des accusations délirantes. Ils prennent la lourde responsabilité d’affaiblir le pays face aux terroristes en dressant les Français les uns contre les autres. Les assassins et ceux qui les ont encouragés auraient-ils déjà gagné ?
Il est urgent de nous mobiliser ensemble autour des principes laïques et républicains. Si nous échouons, l’islamisme radical aura remporté, avec l’extrême droite, une victoire décisive en faisant de la question religieuse, et plus précisément de l’islam, le pivot de la politique française, au détriment des urgences sociales, écologiques et démocratiques. Pire, il aura installé des germes durables de guerre civile.
Pour avancer, il importe d’abord de reconnaître les manquements du passé. Combien d’atteintes à la laïcité et à la liberté d’expression et d’enseignement restées sans réponse ? Combien d’appels au secours ignorés, qu’ils viennent d’enseignants et d’autres agents des services publics devant la dégradation de leurs conditions de travail, ou d’habitants des quartiers populaires devant l’absence de l’Etat, notamment sur le terrain de la sécurité ? Combien de discriminations à l’égard de musulmans ou de ceux qui sont supposés l’être, laissées impunies ?
Une insuffisance de moyens
Manifestement, le gouvernement considère que l’on pourrait lutter efficacement contre l’islamisme radical sans combattre en même temps, à la racine, le racisme, les discriminations et les déchirures sociales et urbaines des territoires abandonnés. Il feint également d’ignorer qu’existent au sein de l’islam, en France et ailleurs, des forces prêtes à combattre les influences mortifères. Cette absence de vision globale donne toujours une victoire symbolique aux islamistes radicaux. Elle a depuis longtemps favorisé leur implantation.
Oui, les manifestations agressives d’une idéologie totalitaire allant jusqu’au terrorisme doivent être combattues sans trêve ni repos dans le cadre de l’Etat de droit. Pour cela, de nombreux leviers juridiques existent déjà. Il faut résister à la tentation de réagir à chaque attentat par une loi supplémentaire ou des gesticulations spectaculaires. Les carences relèvent surtout d’une insuffisance de moyens de renseignement et de coordination, notamment dans le suivi des réseaux sociaux.
Le combat contre l’islamisme radical, les pressions qu’il exerce à l’école et ailleurs pour restreindre les libertés, notamment celles des femmes ou des personnes LGBTI +, appelle des actions construites, déterminées et proportionnées. Ces politiques doivent être conduites dans la durée et mises en œuvre sans faiblir dans un cadre légal défini et protecteur des libertés. Pour être efficace, il nous faut combattre l’intégrisme islamiste en priorité sur le terrain éducatif, social et politique. Là où les fondamentalismes tentent de faire primer le dogme religieux sur les lois de la République, la fermeté de l’action publique est indispensable.
L’école doit être aux avant-postes de ce combat. Mais elle ne peut pas être laissée seule. Celles et ceux qui y enseignent doivent être reconnus, soutenus et protégés au quotidien, et pas seulement passagèrement au lendemain des drames, particulièrement par un accompagnement humain en cas de difficultés, des outils et une formation pédagogiques renforcés pour permettre à tous les acteurs de l’école de savoir réagir.
Assauts répétés des obscurantismes
La laïcité définie par la loi de 1905 n’est pas une option : elle est et doit rester la loi de la République. Elle a traversé le XXe siècle, faisons-la vivre en garantissant effectivement la liberté de croire, notamment pour les musulmans, ou de ne pas croire. Plus qu’à la multiplication de lois nouvelles, veillons à l’application effective de celles qui existent déjà.
La République, promesse inachevée, doit repenser sa présence dans tous les territoires pour faire exister l’égalité réelle par des politiques publiques offensives, avec des moyens humains et financiers substantiels, notamment dans le cadre de la mise en œuvre d’une transition écologique juste. Elle doit, conformément à sa devise, garantir l’absence de toute discrimination et chercher à réduire toutes les inégalités dans un esprit de fraternité.
Pour nous, il n’y a pas de fatalité à ce que la France tombe dans le piège tendu par les terroristes. Nous ne cesserons jamais de vouloir tisser des liens entre tous les humains, malgré les assauts répétés des obscurantismes. Nous continuerons de lutter partout et toujours contre toutes les formes de racisme, d’antisémitisme et d’intolérance.
Nous avons parfaitement conscience qu’il existe des désaccords entre nous sur ces sujets et que beaucoup reste à faire pour consolider ces réponses : ce texte se veut d’abord un appel à la gauche, aux écologistes et, au-delà, à tous les républicains, à engager ensemble ce travail à un moment où l’essentiel est en danger.
 
Parmi les premiers signataires : Arié Alimi, avocat ; Clémentine Autain, députée ; Manuel Bompard, député européen ; Laurence De Cock, historienne ; Cécile Duflot, ancienne ministre ; Guillaume Duval, ancien journaliste ; Aurore Lalucq, députée européenne ; Pierre Laurent, sénateur ; Philippe Martinez, syndicaliste ; Jean-Pierre Mignard, avocat ; Béligh Nabli, universitaire ; Matthieu Orphelin, député ; Christian Paul, ancien ministre ; Eric Piolle, maire ; Thomas Piketty, économiste ; Sandra Regol, militante écologiste ; Aïssata Seck, élue ; Sophie Taillé-Polian, sénatrice ; Benoit Teste, syndicaliste ; Aurélie Trouvé, responsable d’ONG.
La liste complète des signataires est accessible : https://www.reponsecommune.fr
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30 octobre 2020 5 30 /10 /octobre /2020 08:18
Anaïs Fley

Anaïs Fley

Anaïs Fley, 28 octobre:
Qu'il est long, le chemin pour atteindre le bout de cette période bien trouble. Il y a de quoi poser le genou à terre.
Neuf mois plus tard, le Président de la République annonce un nouveau confinement. Dans son discours, il assume que son impréparation nous mène, une seconde fois, à un scénario où l'on doit choisir, entre deux lits d'hôpital, qui vit et qui meurt. Quel cynisme effroyable, morbide. Une nouvelle fois, les français·e·s vont serrer les dents et la ceinture, et traverser ce désert avec l'esprit de responsabilité et de solidarité qui a été le leur depuis mars dernier. Une nouvelle fois, le personnel de santé, dont les revendications pour un meilleur salaire et de nouveaux effectifs ne sont toujours pas entendues, seront en première ligne, avec les enseignant·e·s, les assistant·e·s sociaux et le personnel d'entretien. Il est temps que notre pays reconnaisse le travail et la grande valeur de celles et ceux qui le maintiennent debout dans les heures les plus sombres.
Quelques jours seulement après l'assassinat effroyable de Samuel Paty, un nouvel attentat, semble-t-il terroriste, a lieu ce matin à l'église Notre-Dame de Nice. Une nouvelle décapitation. Comme nous l'avons toujours fait, nous allons devoir garder la tête froide, exiger que justice soit rendue contre ces meurtriers, et rappeler que ni les étranger·e·s ni l'écrasante majorité des musulman·ne·s de ce pays ne sont responsables de ces actes ignobles. Nous savons que la France soutient financièrement des puissances telles que l'Arabie Saoudite dans leurs stratégies d'influence. Nous savons d'où proviennent nombre de leurs armes. Cela doit cesser. Les hyènes réactionnaires et l'extrême-droite ne peuvent continuer de récupérer de telles atrocités pour en faire un réquisitoire contre nos concitoyen·ne·s innocent·e·s.
La liste serait longue, si l'on revenait sur chaque coup de massue reçu ces dernières semaines. Il est difficile de rester lucide, face à ces événements qui bouleversent violemment nos émotions, dans le contexte déjà épuisant de la Covid. En tant qu'étudiante de 22 ans, je mesure quotidiennement les efforts immenses concédés par ma génération et les plus jeunes, qui continuent de se construire dans ces circonstances. A l'université, le passage de l'intégralité des enseignements en distanciel remet en question les principes les plus fondamentaux de nos cours : l'échange, le débat, les rencontres, les révisions collectives, les encouragements mutuels... La fracture numérique, le manque d'espace et de calme pour travailler, l'isolement, sont des problèmes graves dont il a été question durant le dernier confinement. Le gouvernement ne peut pas continuer, comme il prévoit de le faire, d'ignorer la réalité de notre travail. Comme la dernière fois, rien n'est prévu à l'échelle du pays pour lutter contre les lacunes et les dépressions. Il revient à chaque enseignant·e, par ailleurs déjà bien occupé·e à gérer son propre travail et ses propres recherches, de limiter les dégâts pédagogiques et psychologiques. Pour les en remercier, le gouvernement faisait passer cette nuit des articles de la LPR qui attaquent gravement le travail des enseignant·e·s et la démocratie à l'université...
Dans ce clair-obscur, la flamme de la transformation sociale peut vaciller, ou éclairer à nouveau la voie vers des lendemains meilleurs. Partout où nous sommes, continuons d'en montrer les étincelles, de faire vivre les valeurs humaines et solidaires, d'encourager nos ami·e·s, collègues, camarades de rejoindre la bataille pour changer le monde. Ce week-end, lors de la Conférence nationale de l'UEC, j'ai eu la joie et l'honneur de rencontrer une centaine d'étudiant·e·s qui portent au cœur la même soif d'éclairer l'avenir, ensemble. Face aux conditions nouvelles d'enseignement qui s'annoncent, les idées fusent : révisions solidaires en ligne, chaînes de solidarité dans le travail quotidien, échanges de travaux, apéros de promo confinés... Sans oublier la mobilisation pour un revenu étudiant, qui prendra de nouvelles formes pour convaincre toujours plus d'étudiant·e·s de se joindre à la bataille, d'apporter leurs témoignages et de partager la pétition autour d'elles et eux.
C'est dans ces moments que nous nous rendons compte que rien n'est plus précieux que les organisations communistes, pour nous rassembler dans l'action politique. J'ai confiance en la capacité de ces nouvelles générations de militant·e·s de faire briller plus vivement que jamais, avec celles et ceux qui les ont précédé·e·s, le chemin du communisme.
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30 octobre 2020 5 30 /10 /octobre /2020 08:08
Le Monde, 27 octobre
 
Collectif
Dans une tribune au « Monde », trois intellectuels démocrates et laïques syriens et libanais analysent la crise de l’islam, soulignant les deux faces de la question : d’un côté, le nihilisme djihadiste ; et de l’autre, la haine des musulmans sans distinction.
 
 
Tribune.
L’assassinat de Samuel Paty est venu s’ajouter à une série de crimes terroristes commis par de jeunes musulmans français ou résidant en France. Par son horreur et sa sinistre symbolique, ce meurtre a exacerbé les passions et rendu presque impossible de débattre sereinement de tout ce qui a trait à l’islam et aux musulmans.
C’est ce qui nous incite, comme intellectuels démocrates et laïques et comme héritiers d’une culture plurielle marquée par l’islam, à affirmer que le débat est plus que jamais nécessaire pour échapper au piège que nous tendent les Anzorov.
Ce qu’ils cherchent, ainsi que leurs instigateurs et tous ceux qui justifient leur folie meurtrière, c’est justement à élargir davantage le fossé entre les musulmans et le reste de l’humanité. Et il ne manque pas en Occident de gens qui se plaisent à jouer le même jeu et aimeraient vivre dans des citadelles fortifiées, indifférents à tout ce qui se passe alentour.
La haine du monde, des valeurs de justice, de liberté et d’égalité ne cesse de se répandre dans des milieux musulmans, mais ailleurs aussi, en Europe et aux Etats-Unis, comme en Russie, en Inde, en Chine ou au Brésil. Cela au moment où seule l’éclosion d’une société mondiale solidaire serait à même d’apporter des solutions aux grands problèmes de notre époque, qu’il s’agisse de l’environnement, du réchauffement climatique, des épidémies, des famines ou des migrations.
Aux origines du djihadisme
Le monde d’aujourd’hui, dans sa diversité et son unité, est en crise. Rien ne relie plus ses composantes les unes aux autres. Les musulmans et leur religion en font partie, qu’ils le veuillent ou non. Et Emmanuel Macron n’avait pas tort de dire que l’islam est en crise. Beaucoup d’intellectuels du monde musulman, croyants ou non, le répètent depuis des décennies, et avec des mots plus durs que les siens.
Il n’a rien dit, en revanche, de l’autre crise qui affecte notre monde et qui aggrave celle qui est propre à l’islam. Ni évoqué le fait que la crise de l’islam, qui se manifeste en particulier par la montée en son sein du djihadisme nihiliste, s’envenime au fur et à mesure que se renforcent, en Occident et ailleurs, la xénophobie et le racisme.
La profession même de Samuel Paty, qui enseignait l’histoire, devrait faire réfléchir sur les origines de ce djihadisme. Celui-ci a fait son irruption au début des années 1980 en Afghanistan, quand les Américains se sont employés à faire de ce pays, occupé par l’Union soviétique, une sorte de « Vietnam islamique » qui vengerait le leur. En connivence avec les services pakistanais et avec l’apport en dollars et en prosélytisme wahhabite de l’Arabie saoudite, ils ont mobilisé des milliers de jeunes, les ont entraînés et lancés sur le terrain. C’était en même temps l’époque où la République islamique d’Iran, née de la révolution de 1979, commençait à exporter son idéologie vers les pays voisins, ciblant les minorités chiites, qui se sentaient brimées. En guerre ouverte ou larvée avec ses adversaires, elle a ainsi promu, parallèlement au néosalafisme sunnite, un islamisme chiite aussi radical.
En 2003, l’invasion américaine de l’Irak sous des prétextes fallacieux a offert au djihadisme ambulant un terrain fertile, ce pays étant déjà ravagé, dans ses infrastructures comme dans son tissu social, par le despotisme de Saddam Hussein et ses interminables guerres. A quoi s’est ajoutée, depuis 2011, la destruction de la société syrienne par le régime de Bachar Al-Assad et ses protecteurs iranien et russe. Et c’est sur les décombres de ces deux pays, l’Irak et la Syrie, que Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique] a fondé son internationale du crime.
Le nihilisme djihadiste prospère quand se ferment les systèmes politiques dans les pays à majorité musulmane, quand leur destin leur échappe. Si la religion, selon le jeune Marx, est l’âme d’un monde sans âme, elle est, en « terre d’islam », la politique d’un monde sans politique. La privation de politique va de pair avec le nihilisme. En revanche, la participation des citoyens au gouvernement de la cité les immunise contre lui.
Le « terrorisme islamiste », mal absolu
Depuis les années 1990, puis à la suite des attaques du 11 septembre 2001, les puissances occidentales ont désigné le « terrorisme islamiste » comme le mal absolu. Ce qui ne l’a pas endigué, mais les a amenées à aborder les problèmes du monde musulman sous l’angle sécuritaire et à pactiser avec des régimes infâmes.
Deux décennies plus tard, le monde est devenu moins sûr, les haines se sont enracinées, et les grands criminels continuent de jouir d’une confortable impunité. Nul tribunal n’a rendu justice aux victimes musulmanes du terrorisme et de l’antiterrorisme. Et seules les victimes non musulmanes suscitent de la compassion et méritent d’être vengées.
« Il n’y a plus de criminels tant qu’ils se rangent sous la bannière de la guerre contre le terrorisme, et tant qu’il n’est de terrorisme que le terrorisme islamiste »
A quoi, donc, a servi cette guerre contre le terrorisme, sinon à blanchir les terroristes qui s’y sont engagés : l’Etat de Bachar Al-Assad en Syrie, celui de Sissi en Egypte, le régime génocidaire des Rohingyas au Myanmar ? Elle a conforté le gouvernement de Modi en Inde, coupable pourtant d’une flagrante discrimination envers la population musulmane. Elle n’inquiète nullement les autorités chinoises, qui ont enfermé un million d’Ouïgours dans des camps de « dressage ». Et elle est régulièrement invoquée par Israël pour légitimer la colonisation et l’apartheid. Il n’y a plus de criminels tant qu’ils se rangent sous cette bannière, et tant qu’il n’est de terrorisme que le terrorisme islamiste.
Nous ne cesserons de le répéter : la question musulmane a deux faces. D’un côté le nihilisme djihadiste, et de l’autre la haine des musulmans sans distinction. Ne voir que l’une ou l’autre nous promet un sombre avenir. L’islamophobie, qui prolonge une histoire de conquêtes coloniales, alimente l’islamisme le plus radical. Inversement, cet islamisme-là ne fait qu’attiser la haine des musulmans. Il ne prospère que dans les ambiances morbides.
Il est encore temps de poser la question musulmane à la fois dans sa spécificité et dans sa relation à notre monde déboussolé. Nous ne voulons pas jouer les Cassandre, mais ce que nous voyons nous fait craindre le pire. Et le pire n’annonce jamais l’heure de son arrivée.
 
Yassin Al-Haj Saleh, écrivain syrien et ancien prisonnier politique, est l’auteur de « La Question syrienne » (Actes Sud, 2016).
Ziad Majed, politiste franco-libanais, est l’auteur (avec Subhi Hadidi et Farouk Mardam-Bey) de « Dans la tête de Bachar Al-Assad » (Actes Sud, 2018).
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30 octobre 2020 5 30 /10 /octobre /2020 08:01

Effondré, bouleversé après ce nouvel acte terroriste à Nice où trois personnes ont laissé la vie. Toutes mes pensées les plus chaleureuses aux familles des victimes. J'adresse aussi toute mon amitié et ma solidarité aux catholiques de notre pays, endeuillés aujourd'hui. Je pense à ceux de ma circonscription, de St Amand, à mon ami l'abbé Bocquet, à Monseigneur Dollmann. Je pense aussi à mes amis musulmans, juifs et non-croyants qui voient partout la haine grandir. Je pense aux enseignants encore endeuillé.es. La situation est grave. Le terrorisme islamiste doit être combattu fermement. Ils combattent les valeurs de notre république laïque. Ils veulent une nouvelle guerre des religions et diviser notre pays. Ne cédons pas.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF 

Attentat de Nice. Le cauchemar continue.

... Et l'on rêve d'une gomme à effacer la bêtise et la méchanceté humaine. On pense très fort aux victimes et aux témoins de ce nouveau massacre perpétré par les islamistes djihadistes sur notre territoire dans une ville déjà traumatisée par l'attaque de la promenade des Anglais. On pense aux chrétiens déjà durement touchés par l'assassinat du père Hamel dans son église de Saint-Etienne-de-Rouvray, la commune d'Hubert Wulfranc, en 2016. On pense aussi aux musulmans français qui pour l'immense majorité d'entre eux sont révoltés par ces violences barbares et souffrent qu'elles puissent être commises par des fanatiques au nom de l'Islam. Pas de mot pour dire notre tristesse, notre inquiétude et notre colère face à cette violence barbare déclenchée contre des civils pour créer une situation d'exacerbation des tensions et des haines dans notre pays. La meilleure manière de résister: combattre le projet politique totalitaire et violent des islamistes, se garder de tout amalgame et raccourcis xénophobes, incarner dans la réalité quotidienne de notre pays les valeurs républicaines qui garantissent la cohésion de notre nation. Et il y a du boulot tant les inégalités sociales, territoriales, les ghettos pour le gotha et pour les gueux, le mépris de la France d'en haut pour celle d'en bas se sont affermis depuis des années!

Ismaël Dupont, secrétaire départemental PCF Finistère

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29 octobre 2020 4 29 /10 /octobre /2020 08:18
De l'hôpital à l'Assemblée nationale, à quelques minutes du vote sur le PLFSS, nous portons la voix du personnel soignant. Nous voterons résolument contre ce texte qui laisse les hôpitaux sans moyens pour affronter la seconde vague. - Les députés communistes, 27 octobre 2020

De l'hôpital à l'Assemblée nationale, à quelques minutes du vote sur le PLFSS, nous portons la voix du personnel soignant. Nous voterons résolument contre ce texte qui laisse les hôpitaux sans moyens pour affronter la seconde vague. - Les députés communistes, 27 octobre 2020

Santé. Sécu post-Covid : rien n’a changé
Mercredi 28 Octobre 2020

Les députés ont adopté mardi le PLFSS – le budget de la Sécurité sociale –, qui demande toujours plus d’économies et creuse le déficit malgré quelques concessions imposées.

 

Des députés en blouse blanche au beau milieu de l’Assemblée nationale ? Ce n’est pas une énième extension de la crise sanitaire, mais bien un « coup de com » en soutien aux personnels soignants de la part des députés communistes, ce mardi. « De l’hôpital à l’Assemblée nationale, nous voulons relayer leur parole et leurs souffrances », témoigne le député du Nord, Alain Bruneel, chargé de l’explication du vote des députés du groupe.

Un vote négatif à l’encontre de ce budget qui ne prévoit « même pas un plan d’embauche pour l’hôpital, rien », se désole Alain Bruneel. « Vous pouvez compter sur nous, l’inverse reste à prouver » : en février dernier, le neurologue François Salachas se faisait le porte-voix des personels soignants lors de la visite d’Emmanuel Macron à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Neuf mois plus tard, après une première vague, puis un retour épidémique, les soignants savent : ils ne peuvent pas compter sur le gouvernement. Ni sur la majorité, qui a adopté, mardi, en première lecture, le budget de la Sécurité sociale (dit projet de loi de finances de la Sécurité sociale, PLFSS), avant son examen par le Sénat, dès le 9 novembre.

4 milliards d’euros d’économies sur le système de santé

Si ce PLFSS est le premier de l’ère Covid-19, la philosophie reste la même que depuis trois ans. « Le gouvernement était obligé de tenir compte de la situation de crise et de répondre à un certain nombre de revendications », analyse Pierre Dharréville, député PCF des Bouches-du-Rhône. Ce PLFSS prévoit donc, en extrême urgence, une hausse de l’Ondam (Objectif national des dépenses de l’assurance-maladie, c’est-à-dire le montant des dépenses remboursées) de 2,4 milliards d’euros, ce qui paraît bien maigre au regard des dépenses occasionnées par la crise sanitaire – alors que les masques ne sont pas pris en charge. De même, il intègre les mesures prévues par le Ségur de la santé, même si elles sont « inégalitaires et insuffisantes », déplore Pierre Dharréville. Mais si le gouvernement a dû se résoudre à ces mesures « qui leur ont été imposées par le rapport de forces dans le pays », rappelle le député, il semble incapable de changer quoi que ce soit à son idéologie. Ainsi, ce PLFSS prévoit 4 milliards d’euros d’économies sur le système de santé, dont 800 millions d’euros rien que pour l’hôpital public.

Une branche dépendance sans moyens

Parmi les autres mesures importantes de ce PLFSS, la création d’un « forfait urgence » de 18 euros pour remplacer l’actuel « ticket modérateur », le doublement du congé paternité, porté à quatre semaines, et surtout la création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale : la branche autonomie, censée répondre aux enjeux de dépendance.

Là encore, une coquille vide : même la droite a dénoncé un projet « sous-financé », et les propositions des députés PCF pour améliorer le reste à charge des familles ont été rejetées. Quant au déficit, qui devrait atteindre 46,6 milliards d’euros cette année, il est dû autant à la hausse des dépenses qu’à la baisse des recettes. « Le niveau d’exonérations de cotisations est massif », rappelle Pierre Dharréville. Les députés communistes ont proposé d’apporter des ressources supplémentaires, notamment sur les hauts patrimoines qui augmentent avec la crise sanitaire et sociale, mais « le gouvernement a refusé », déplore le député des Bouches-du-Rhône. Épidémie ou pas, LaREM ne dévie pas d’un iota de sa ligne idéologique. Non, décidément, les soignants ne peuvent pas compter sur eux.

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29 octobre 2020 4 29 /10 /octobre /2020 08:10
Rencontre littéraire à la librairie Dialogues de Morlaix avec Maryam Madjidi

Rencontre littéraire à la librairie Dialogues de Morlaix avec Maryam Madjidi

« Laissez nos librairies ouvertes » : communiqué du SNE, du SLF et du CPE

La lecture de livres est une activité essentielle à nos vies citoyennes et individuelles.

L’extraordinaire appétit de lectures chez les Français, jeunes ou adultes, s’est à nouveau confirmé ces derniers mois ; les livres assouvissent notre besoin de compréhension, de réflexion, d’évasion, de distraction, mais aussi de partage et de communication, y compris dans l’isolement.

Le premier confinement n’avait pas permis hélas de maintenir les librairies ouvertes, blessant au cœur toute la filière du livre ; les professionnels n’y étaient pas préparés. Mais depuis, les librairies de proximité, qui maillent tout notre territoire, se sont organisées et équipées. Elles peuvent être parfaitement en mesure d’accueillir les lecteurs dans la perspective d’un nouveau confinement, dans des conditions sanitaires sûres et éprouvées.

Le « click and collect » est indispensable et d’ores et déjà en place dans un très grand nombre de points de vente. Mais il ne saurait combler toutes les attentes des lecteurs, notamment dans les deux mois précédant les fêtes de fin d’année où plus d’un quart des livres sont achetés. Les livres sont, depuis plusieurs années, le cadeau le plus offert par les Français. Comment y renoncer ? 

Aussi, auteurs, illustrateurs, éditeurs et libraires lancent un appel solennel, solidaire et responsable, au gouvernement : laissez nos librairies ouvertes pour que le confinement social ne soit pas aussi un isolement culturel. Nos lecteurs, attachés à la librairie indépendante, ne le comprendraient pas et le vivraient comme une injustice.

Nous sommes prêts à assumer nos responsabilités culturelles et sanitaires.

Syndicat national de l’édition (SNE)
Syndicat de la librairie française (SLF)
Conseil permanent des écrivains (CPE)

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29 octobre 2020 4 29 /10 /octobre /2020 08:04
La Pologne en guerre contre les femmes (Marc de Miramon, L'Humanité, 26 octobre 2020)
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29 octobre 2020 4 29 /10 /octobre /2020 08:01
ATD Quart-Monde: Pauvreté, le mépris du gouvernement (communiqué de presse, 24 octobre 2020)
[Communiqué de presse] Pauvreté : le mépris du Gouvernement

Communiqué de presse – 24 octobre 2020

Le Premier ministre a annoncé des mesures en direction des plus modestes, ce samedi 24 octobre. Une semaine après la Journée mondiale du Refus de la misère, le Gouvernement montre une fois de plus son manque de volonté à s’attaquer aux racines de la pauvreté.

Le « choc de participation », que le président de la République avait annoncé en septembre 2018, n’a pas eu lieu : malgré des concertations tous azimuts, des rendez-vous avec les associations et l’implication des personnes concernées, force est de constater que le Gouvernement continue de décider seul. Résultat : des mesures pansements, déconnectées de la vie des gens, loin d’être à la hauteur de la situation.

Le retour des emplois aidés, les aides à la mobilité et la création de 30 000 accompagnements supplémentaires dans le dispositif d’aide d’insertion par l’activité économique sont une goutte d’eau face au nombre de chômeurs grandissant qui attendent un emploi durable et décent. De même, les 50 000 nouvelles places en Garantie Jeune – par ailleurs déjà prévues dans la Stratégie pauvreté – ne font pas le poids quand ce sont 700 000 jeunes qui se présentent chaque année sur le marché de l’emploi.

En s’obstinant à refuser une augmentation significative des minima sociaux – et son ouverture dès 18 ans – pour lui préférer une aide ponctuelle, le gouvernement acte son manque de considération pour les 10 millions de personnes qui vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. En 1988 lors de sa création, le RMI représentait 50 % du SMIC ; aujourd’hui le RSA (qui lui a succédé) ne représente plus que 40 % du SMIC. Le décrochage est terrible pour les plus pauvres alors que sur la même période, les charges incompressibles (loyer, factures, assurances…) ont été en moyenne multipliées par deux en proportion des revenus.

D’autant que les personnes les plus pauvres sont déjà les grandes oubliées des mesures socio-économiques de la première moitié du quinquennat : suppression de l’ISF et de la taxe d’habitation y compris pour les plus aisés, soutien aux entreprises sans contreparties, quand dans le même temps on rabote sur les aides au logement et que le plan de relance ne consacre que 0,8 % des 100 milliards débloqués pour le soutien aux plus vulnérables.

Autant de choix politiques qui font sciemment l’impasse sur la réalité de millions de personnes qui vivent dans des conditions difficiles. Des choix motivés par une logique éculée consistant à opposer les « bons pauvres », à qui l’on donnerait un coup de pouce pour les aider à retrouver le marché de l’emploi, et les « mauvais pauvres », à qui l’on distribuerait des miettes. Pourtant, aucune étude ne montre que le versement des minima sociaux décourage le retour à l’activité.

Pour Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart Monde : « Comme il fait du greenwashing sur les questions climat, le Gouvernement fait du socialwashing, se contentant de mesures d’urgence et refusant de mettre en place des politiques structurelles pour s’attaquer véritablement à la pauvreté ».

Il est temps que le gouvernement s’engage concrètement avec les citoyens les plus pauvres. Ces derniers ont des idées. A ATD Quart Monde, suite au confinement, plusieurs centaines de personnes en situation de précarité ont travaillé à des propositions sur le décrochage scolaire, le logement, l’accès à la culture, la participation citoyenne, l’accès à une nourriture saine et locale plutôt que l’institutionnalisation de l’aide alimentaire, le droit à la connexion, dont le confinement a montré l’impérieuse nécessité, etc. Ce que disent ces personnes, c’est qu’elles peuvent et veulent partager leur expérience de la grande pauvreté pour soutenir celles et ceux qui y basculent aujourd’hui et qui ne savent pas comment faire face à cette épreuve. Ne pas les écouter démontre une nouvelle fois le mépris du Gouvernement pour les plus vulnérables.

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29 octobre 2020 4 29 /10 /octobre /2020 07:56
Pierre Laurent dénonce au Sénat l'absence d'abandon de la réforme de l'assurance chômage

28 octobre 2020, Séance des questions au gouvernement au Sénat:

L’indignation de Pierre Laurent, sénateur de Paris, à l’adresse du gouvernement : plutôt que de la reporter simplement de 3 mois, abandonnez définitivement votre réforme de l’assurance-chômage ! Déjà terriblement injuste, elle devient indigne et inhumaine au regard du drame économique qui se joue. Cette réforme ne vise qu'à économiser sur le dos des chômeurs : si elle entrait en application au 1er janvier, elle impacterait 1,2 million de chômeuses et de chômeurs pour une économie de 1, 5 milliards d’euros et de 2,6 milliards d’euros en 2022.

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29 octobre 2020 4 29 /10 /octobre /2020 07:50
Covid-19 / reconfinement : tout mettre en œuvre pour protéger nos vies, se rassembler pour imposer d'autres choix politiques (PCF)
Publié le 28/10/2020 par PCF
Covid-19 / reconfinement : tout mettre en œuvre pour protéger nos vies, se rassembler pour imposer d'autres choix politiques (PCF)

Le constat dressé par le président de la République, ce 28 octobre, oblige à la responsabilité et à la mobilisation du pays et de l'ensemble de ses forces vives.

Face à l'explosion du nombre de patients admis à l'hôpital et dans les services de réanimation, face au nombre de décès et de drames familiaux, la protection de la santé des Français est plus que jamais une priorité. La situation de tension au sein de l'hôpital public, la détresse des personnels soignants confrontés à l'afflux constants de nouveaux patients, imposent de prendre toutes les mesures nécessaires pour enrayer la progression exponentielle de l'épidémie.

Si le reconfinement est sans conteste devenu nécessaire, c'est bien parce que la stratégie sanitaire du pouvoir a échoué, et que les alertes des scientifiques ont été minimisées. Emmanuel Macron et le gouvernement portent une lourde responsabilité. Et si chacun.e comprend que nous allons devoir vivre avec le virus, il est dangereux que cela conduise à priver durablement nos concitoyen-nes de leurs droits et libertés fondamentales, de leur vie sociale, familiale, culturelle.

• Le déconfinement aurait dû être celui d'un changement de politique.

Celui d'une vaste mobilisation de moyens pour des recrutements massifs et des mises en formation, dans la santé et l'éducation, pour permettre de dédoubler les classes et garantir les meilleures conditions pour la réussite de tous les élèves.

Celui de la création de milliers d'emplois, notamment en recrutant des jeunes, au lieu du plan gouvernemental qui les enferme dans la précarité.

Celui d'une autre utilisation de l'argent, d'une sécurisation de l'emploi et de la formation de chaque salarié.e, d'une aide à la hauteur des besoins des TPE-PME au lieu de déverser des centaines de milliards d'euros à des groupes supprimant des activités et des emplois, de l'encadrement du télétravail, de mesures d'ampleur contre la pauvreté et la précarité.

• La politique de l'exécutif a échoué

Le gouvernement ne peut s'exonérer de la situation dans laquelle se trouve l'hôpital.

Lors des trois derniers PLFSS, trois milliards d'économies ont été demandées à l'hôpital public. Entre 2018 et 2019, 7 600 lits d'hospitalisation ont été fermés. Des fermetures de lits dans certains hôpitaux se sont poursuivies depuis mars. Pire, plus de 800 millions d'euros de baisse de crédits pour 2021 sont encore prévus dans le Projet de Loi de Finances. Quant aux personnels hospitaliers et des Ehpad, la revalorisation de leurs métiers est très loin d'être à la hauteur.

Le gouvernement a également échoué dans sa stratégie de prévention comme en témoigne le fiasco sur les tests, le traçage et l'isolement des malades.

Il a enfin refusé d'assumer la gratuité des masques.

Le Parti communiste français regrette, pour toutes ces raisons, que ses propositions, au printemps, n'aient pas été entendues par le gouvernement et le président de la République.

• Ce nouveau confinement nécessaire doit être mis à profit pour engager une véritable rupture avec les choix opérés depuis le début de la pandémie.

Au contraire des décisions prises par un pouvoir isolé, cette rupture, urgente et incontournable, doit se construire sur une véritable démocratie sanitaire, qui permette l'expression du Parlement, des élus locaux, des organisations de salariés, des équipes de recherche et des personnels médicaux, des acteurs des services publics.

À ce titre, le Parti communiste français réitère sa demande de mise en place d'un comité d'urgence nationale, prenant appui sur des structures similaires dans les territoires.

L'urgence sanitaire est inséparable de l'urgence sociale. Ce deuxième confinement peut être celui d'une aggravation terrible de la crise sociale. Tous les moyens doivent être mobilisés afin qu'il ne conduise pas à de nouvelles inégalités, à une explosion du chômage, de la précarité et de la pauvreté. Les aides annoncées par le gouvernement ne suffiront pas à l'éviter. C'est une toute autre politique économique et sociale qu'il faut engager.

Immédiatement, l'aide massive, dont ont besoin nos hôpitaux et nos soignants pour faire face à la crise, doit être débloquée. Il ne faut pas se contenter de voeux pieux sur la protection des salariés qui continueront à se rendre sur leurs lieux de travail, des dispositions concrètes doivent être décidées après négociation avec les organisations syndicales. Un plan pauvreté doit être déployé afin que toutes celles et tous ceux qui vont subir un terrible choc social ne sombrent pas dans l'exclusion.

Le PCF appelle à la mobilisation de toutes les forces de progrès, des forces syndicales et associatives, des forces politiques de gauche et écologistes pour faire de cette période un temps utile afin de construire un projet rompant avec le désastre des politiques poursuivies depuis des décennies et contribuer à des victoires sociales et politiques. 

Ses militant.e.s et élu.e.s continueront, comme lors du premier confinement, à porter cette ambition et à organiser les solidarités indispensables dans les territoires.

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