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25 mai 2020 1 25 /05 /mai /2020 14:55
La section de Brest du PCF rendra hommage à la résistance et Cécile Rol-Tanguy le 27 mai à 11 h 30 au Rond point Rol-Tanguy de la gare.
 
 
Communiqué de la section PCF de Brest - 25 mai 2020
 
Ce mercredi 27 mai, nous rendrons hommage à la Résistance et au programme du conseil national de la résistance dont l'esprit doit animer les combats et rassemblements d'aujourd'hui pour refonder la démocratie française

 

Ce mercredi 27 mai, journée nationale de la Résistance, célèbre la création du Conseil National de la Résistance.

Né en 1943, en pleine guerre, il réunit huit mouvements de Résistance, six partis politiques et deux centrales syndicales. Une France courageuse et déterminée, qui dit « non » à l'envahisseur, à un régime fascisant, réactionnaire, raciste et antisémite, et « oui » à la Liberté, à une République rénovée, plus fraternelle, égalitaire et démocratique. 

Ce 27 mai 2020, nous voulons célébrer la naissance du Conseil National de la Résistance et l’incroyable défi que se sont fixés des hommes et des femmes d’imaginer la France dans laquelle ils rêvaient de vivre pour restaurer la République des Lumières.

Deux ans après, dans une France en ruine, un gouvernement réunissant des ministres gaullistes, de la SFIO et du PCF, reconstruisent le pays en faisant le choix de mettre en œuvre des avancées sociales, économiques et politiques majeures, complétant les conquêtes, quelques années plus tôt, du Front populaire : les femmes votent pour la première fois le 29 août 1945, la Sécurité sociale est inventée et mise en place, tout comme notre système de retraite par répartition, le gouvernement nationalise les Houillères, Renault, les banques de dépôt et la Banque de France, l’électricité et le rail. Le droit à l'éducation et à la culture pour tous est instauré.

Cette actualité de la Résistance est tellement vivante aujourd’hui:

Parce que l'idéologie de l'extrême-droite revient en force en France, en Europe où comme en Croatie les oustachis amis de Hitler sont réhabilités . 

Parce que notre démocratie est de plus en plus dénaturée et minée par le poids des féodalités économiques, oligarchies et inégalités contre lesquelles luttait le Conseil National de la Résistance au nom d'une vision d'une société rénovée et plus juste, avec son programme magnifiquement baptisé "Les jours heureux".

Parce que nous avons plus que jamais besoin d'une inspiration de rassemblement, et de création politique, d'une force d'espoir pour conjurer les menaces très fortes auxquelles notre société est exposée et la reconstruire sur des bases plus justes et durables.

A l’heure ou tout le monde s’interroge sur les moyens de reconstruire nos pays, mis à l’arrêt par la pandémie, fragilisé par des années de politiques néo-libérales et capitalistes qui ont battu en brèche l'héritage du Conseil National de la Résistance, et affaibli notre pays dans sa capacité à faire face à des défis comme celui de l'épidémie du coronavirus.

Car cette pandémie que nous continuons d’affronter, dans toute sa brutalité, met elle aussi au cœur du débat le choix de société dans lequel nous voulons vivre, en portant l’exigence de traiter en profondeur les racines du mal. Elle révèle au grand jour les conséquences de ce modèle économique sur nos vies; un modèle dédié à la finance qui a misé sur la course au profit, l’exploitation des êtres humains, des ressources naturelles, choisissant d’affaiblir le rôle des États et de ses services publics.
 
Le 27 mai, la section PCF du pays de Brest rendra hommage aux  résistantes et résistants dans le respect des consignes sanitaires. 
 
Pour saluer la mémoire de notre camarade Cécile Rol-Tanguy qui vient de décéder  récemment et en hommage à toutes les femmes résistantes parfois invisibles nous serons présents à 11 h 30 au Rond point Rol-Tanguy de la gare.
La section de Brest du PCF rendra hommage à la résistance et Cécile Rol-Tanguy le 27 mai à 11 h 30 au Rond point Rol-Tanguy de la gare.
Rassemblement organisé par la commission féminisme du PCF Finistère.
 
Journée nationale de la Résistance, 12h30, rue Portail à Brest, le mercredi 27 mai
 
A l'occasion de la Journée de la Resistance du 27 mai, la Commission féministe du PCF 29 vous invite à rendre hommage à la mémoire de notre camarade résistante et communiste, Simone MOREAU.
 
L'hommage se déroulera mercredi 27 mai (demain) à 12h30, rue André PORTAIL à Brest.
Simone et Henri Moreau ont habité cette rue pendant la guerre, et ont abrité dans leur maison des caches d'armes et de matériel d'imprimerie pour la presse clandestine.
 
Nous nous donnons rendez-vous à 12h30.
Nous vous demandons de bien vouloir porter un masque, et d'amener les drapeaux , badges du Parti  etc... que vous avez.
 
Nous rebaptiserons symboliquement la rue, puis lirons la biographie de Simone.
Enfin, nous entonnerons le Chant des Partisans et le 1er couplet de l'Internationale.
 
Gloire à nos camarades !
Vive le Conseil national de la Resistance !
La section de Brest du PCF rendra hommage à la résistance et Cécile Rol-Tanguy le 27 mai à 11 h 30 au Rond point Rol-Tanguy de la gare.
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25 mai 2020 1 25 /05 /mai /2020 06:13
Ernest Mazé - Photos Archives Ouest-France

Ernest Mazé - Photos Archives Ouest-France

Venu en retraite à Douarnenez (Finistère), Ernest Mazé s’est éteint à l’âge de 97 ans. Né au Relecq-Kerhuon en 1923 d’un père cheminot militant communiste, il est entré en 1940 dans la Résistance contre les fascistes. Il sera arrêté par les Allemands en 1942 et torturé. Un récit de vie qu’il avait conté à Ouest-France, il y a sept ans.

À la Libération, il reçoit la médaille de la Résistance de la part du Général de Gaulle et sera nommé Chevalier de la légion d’honneur en 2014.

Syndicaliste, comme son frère Édouard qui sera tué d’une balle en pleine tête lors d’une manifestation à Brest en 1950 à l’âge de 26 ans, il a rejoint la section des retraités CGT de Douarnenez et du Cap Sizun à son arrivée en retraite à Douarnenez. « C’est avec beaucoup de tristesse que la section a appris le décès du doyen de ses adhérents », s’est exprimée, dans un communiqué, le syndicat.

Ses obsèques seront célébrées dans l’intimité familiale ce mardi 26 mai 2020.

Ernest Mazé, la résistance dans les veines

Témoignage

Ouest-France, Ludovic Le Signor, 8 janvier 2013

« Dans la Résistance, tout communiste qu'on était, on était fier d'être gaulliste. » La voix posée, l'oeil pétillant, Ernest Mazé pose sur la table la médaille de la Résistance que lui a remis le Général de Gaulle à Brest, à la Libération. « C'est une reconnaissance. Il a aussi remis à mon père la légion d'honneur. »

Né en 1923 au Relecq-Kerhuon, Ernest Mazé a rapidement mis ses pas dans le sillon tracé par son père cheminot, militant communiste. Trois enfants dans la famille, trois garçons, dont Édouard, syndicaliste, qui sera tué d'une balle en pleine tête lors d'une manifestation à Brest en 1950, à l'âge de 26 ans. Une famille modeste, dans laquelle les enfants ne restent pas longtemps à l'école. « Mon certificat d'étude en poche, je suis resté un an en cours supérieur. Puis mon père m'a dit un jour :''Maintenant, faut que tu ailles au boulot''. »

Dès 14 ans, il apprend le métier de plombier-chauffagiste et devient, trois années plus tard, en 1940, ouvrier hautement qualifié. « Cette année-là, je suis entré aux Jeunesses communistes et dans la Résistance active, se souvient Ernest Mazé. On a été les premiers jeunes à combattre les fascistes. » Face aux « cagoulards » et aux « Croix de feu » du colonel Delaroque tout d'abord, il se souvient de combats très physiques : « On se battait aux côtés des Jeunes ouvriers chrétiens, nos rapports étaient très bons. »

La nuit, après le couvre-feu, Ernest Mazé distribue des tracts dans Brest : L'Humanité, Combat ou encore France d'abord, de sensibilité chrétienne : « Toujours à deux car c'était très risqué. » Le 1er février 1942, alors qu'il travaille à l'École navale, le jeune Résistant est arrêté : « Trois hommes en imper sont entrés et m'ont mis les menottes. » Dans la « Traction avant » des Gestapistes, Ernest est envoyé à la prison du château. Au bout de quinze jours, gardés par la police municipale, ils seront 54, dont son père, arrêté trois jours après lui.

Le 2 février, Ernest Mazé est interrogé : « Je n'ai pas parlé », souffle-t-il, posément. Durant trois jours, le jeune Résistant sera fouetté : « Le premier jour, je n'avais pas trop mal. Mais après... » Rien à manger, pas le droit de se laver, les prisonniers sont ravagés par les puces et les poux. Des ouvriers portugais travaillant au-dessus de sa cellule fournissent à Ernest une lame de scie à métaux. Il tente l'évasion, une nuit, en limant les barreaux des fenêtres. Et se fait repérer. « Là, j'ai eu affaire au brigadier-chef, un type très méchant. On le surnommait Bec d'oiseau. Il m'a pointé son pistolet sur la poitrine et a tiré. Il n'y avait pas de balle. Ce type a été fusillé par un Résistant un mois plus tard. »jAu bout de trois mois, les 54 prisonniers sont transférés à Rennes.

« Quand nous sommes arrivés à la gare de Brest, la comtesse de Rodellec, de Saint-Marc, nous a donné cinq morceaux de sucre. »

Libres, sans explication

Le convoi s'arrête à Morlaix, car les Alliés bombardent le viaduc. Le train rejoint alors Landerneau, direction Lorient pour rejoindre l'Ille-et-Vilaine. « À notre arrivée à la prison Jacques-Cartier à Rennes, les Nazis nous ont mis sous une douche glacée. Et donné des vêtements rudes et des sabots. » Durant sept mois, les prisonniers brestois sont séparés dans deux cellules. « Pendant une semaine, j'ai été mis dans une petite pièce, en compagnie d'un jeune homme, que je ne connaissais pas. Il voulait que je parle. »

Ernest Mazé est ensuite interrogé trois fois par un juge d'instruction allemand. « Sans aucune brutalité, il me parlait poliment. Je m'en souviens comme si c'était hier. » Ému, le Résistant poursuit : « En sortant, il m'a donné des cigarettes pour mes copains de cellule... Je dois la vie à cet homme-là. »

Quelque temps plus tard, sans explication, Ernest Mazé, son père et un autre prisonnier sont libérés. « Nous sommes aussitôt rentrés à Brest. Au bout de huit jours, je rejoignais un camp de Résistants à Lanrivoaré. J'étais encore plus actif qu'avant. On avait des armes, des mitraillettes américaines. » En cette fin d'année 1943, les militaires allemands sentent venir la défaite : « On les arrêtait. Ils s'enfuyaient de Brest, perdus. »

 

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25 mai 2020 1 25 /05 /mai /2020 06:03
Carantec. La dédicace de Pierre Chanteau a attiré de nombreux amateurs (Le Télégramme, 24 mai 2020)

Ce livre de Pierre Chanteau "Taol-Lagad Serr-Lagad", avec une préface de Guy Darol, présente la série des 113 yeux, un par commune littorale du Finistère, que Pierre Chanteau, artiste plasticien (entre autre!), a installé tout au long des 1430 kilomètres de littoral du département, de Locquirec à Clohars-Carnoët. Ce travail artistique, mis sous l'égide du navigateur et explorateur Pythéas, est une évocation des yeux peints à la proue des navires de l'antiquité et sensés protéger les équipages des dangers de la navigation. Ce cahier de photographies noir et blanc de ces yeux de Pierre Chanteau, se découvrant souvent à marée basse, est dédié à la mémoire de Jean-Marc Nayet (1944-2020), qui a réalisé une partie des photos avec son ami Philippe Grincourt, et d'autres artistes photographes.  On trouve ce livre superbe de photographies noir et blanc dans toutes les bonnes librairies au prix de 15 euros, dont 4 euros qui sont reversés aux associations SNSM du Finistère et SOS Méditerranée.      

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25 mai 2020 1 25 /05 /mai /2020 06:00
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 109/ Pierre Plassart (1912-1983)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère:

109/ Pierre Plassart (1912-1983) 

Pierre Plassart est né en 1912 et mort à Berrien en novembre 1983.

Militant communiste de Berrien. Sous l'occupation allemande, il est propagandiste de la résistance, il diffuse les tracts et journaux clandestins du PCF, du Front National de Libération de la France. Il avait chez lui, à Trédudon-les-Moines, un important dépôt d'armes et de munitions des FTP. Il sera conseiller municipal de Berrien à la libération.    

Berrien a payé un très lourd tribut à la libération de la France et sa résistance, très forte, animée principalement par des communistes, sera lourdement réprimée: 22 résistants fusillés, 16 déportés, 11 résistants tués au combat dans ce village rouge des Monts d'Arrée.

Parmi eux, à Berrien Jean-Marie Plassart, communiste depuis 1936, résistant, sera arrêté par la police française et mourra dans un camp de concentration en Allemagne. Jean Créoff, cultivateur communiste de Berrien, FTP, sera aussi déporté en camp de concentration en Allemagne, Joseph Créoff aussi, communiste depuis 1936, qui meurt en camp de concentration. Pierre Grall, autre résistant communiste de Berrien, né le 7 mai 1921 et qui adhère au PCF pendant l'occupation, prenant part à des actions armées, sabotages, attaques, etc, sera déporté en Allemagne après son arrestation le 5 juin 1944. Il meurt au camp de Dora en avril 45. Son frère Marcel Grall, agriculteur, puis terrassier, qui adhère au PCF clandestin le 3 juillet 41 après avoir assisté à l'arrestation du communiste Jean Coant avec Jean Créoff, chef des FTP de la région du Faou, puis commandant FTP des Côtes-d'Armor, arrêté le 17 septembre 1943, sera fusillé à Rennes avec 28 de ses camarades  le 8 juin 1944.      

Eugène Kerbaul, 1918-1945: 1640 militants du Finistère

Stèle d'hommage à la Résistance à Berrien

Stèle d'hommage à la Résistance à Berrien

Article du Ouest-France, 27 mai 2014:

Trédudon, premier village résistant de France

Il y a à Berrien, en plein cœur du centre-Bretagne, au pied des crêtes des Monts d'Arrée, un hameau qui a joué un rôle déterminant dans l'organisation de la Résistance sous l'Occupation : c'est Trédudon-le-Moine. Dès les premiers jours de l'occupation allemande, tout le hameau, situé à 6 km de Berrien, sur la route de La Feuillée, entre en résistance.

Ce village, qui comptait à l'époque près de deux cents âmes a maintenu de juin 1940 à août 1944 une parcelle de France libre. Le 16 juin 40, dès le départ des troupes anglaises du camp de Saint-Thégonnec, une organisation clandestine du Parti communiste français, dirigée localement par Pierre Plassart, y stocke des armes britanniques parachutées. Avec non seulement le soutien, mais aussi la complicité de toute la population. Trédudon-le-Moine sera à la fois un dépôt d'armes, un refuge pour les résistants traqués, un lieu de réunion pour les dirigeants nationaux et régionaux des FTP.

Le 17 mai 1943, un avion britannique est abattu par la défense allemande au-dessus des Monts d'Arrée et tombe en flammes au nord de Plonévez-du-Faou. Les pilotes trouvent refuge à Trédudon.

Hélène Plassard, qui avait 20 ans à l'époque, se souvient : « Il y en a eu du passage ! Les jeunes maquisards arrivaient de Lorient, de Brest... De partout. Il y en avait du monde ici. »

22 résistants fusillés

Après des opérations de sabotage menées notamment contre les lignes ferroviaires, des missions de récupération d'armes, ou encore des attaques des troupes ennemies, les résistants, qui fuyaient à travers la montagne, venaient se cacher dans les greniers et écuries du village : « Ils arrivaient alors vers 5 h du matin. »

Dans la journée, ils étaient occupés aux travaux des champs. Trédudon nourrissait toute cette population de passage. « Nous faisions le tour des fermes pour ramener du beurre, des patates et du lard. Jamais personne n'a refusé de donner. » Le village était devenu un point d'appui pour ceux qui coordonnaient les différentes actions, donc appelés à faire de fréquents déplacements, souvent périlleux.

Le village paiera un lourd tribut lors des représailles de l'occupant. Vingt-deux résistants seront fusillés, onze tués au combat, seize déportés. Dix d'entre eux mourront en déportation. À la Libération, Trédudon-le-Moine se verra décerner le titre de Premier village résistant de France. Une stèle sera érigée à la sortie du hameau et inaugurée en 1947 par Marcel Prenant, chef d'État-major des FTPF.

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1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 92/ Evangéline Dollet dit "Yvette" née Yvinec

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1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 74/ André Garrec (1922-1944)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 73/ Frantz Boucher (1924-1944)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 72/ François Echardour (1925-1988)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 71/ Marie Le Manchec (1914-1999)

100 ans d'engagements communistes en Finistère: 70/ Charles Moigne (1894-date de décès inconnue)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 69/ Jean Le Tréis (1884-1970)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 68/ François Tanguy (1925-1987)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes: 67/ François Tournevache (1919-1993)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 66/ Jos Quiniou (1900-1976)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 65/ François Gaonac'h (1901-1978)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 64/ Paul Lespagnol (1949-2003)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 63/ Jean-Marie Le Scraigne (1920-2016)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 62/ Le docteur Tran

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 61/ Jean-Marie Plonéis (1934-2018)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes dans le Finistère: 60/ Guillaume Bodéré

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes dans le Finistère: 59/ Pierre Salaun

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 58/ Guy Laurent (1940-1994)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 57/ Eugène Kerbaul (1917-2005)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 56/ Pierre Cauzien (1922-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 55/ Albert Jaouen (1909-1976)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 54/ Pierre Hervé (1913-1993)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 53/ Julien Gracq, de son vrai nom Louis Poirier (1910-2007)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 52/ Yves Le Meur (1924-1981)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 51/ Jean Burel (1921-1944)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 50/ Jacob Mendrès (1916-2012)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 49/ Henri Tanguy dit Rol-Tanguy (1908-2002)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 48/ Carlo de Bortoli (1909-1942)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 47/ Robert Jan (1908-1987)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 46/ Denise Roudot (1933-2002)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 45/ Paul Le Gall (né en 1925)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 44/ René Le Bars (1933-2016)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 43/ Louis Le Roux (1929-1997)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 42/ Pierre Corre (1915-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 41/ Daniel Le Flanchec (1881-1944)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 40/ Joséphine Pencalet (1886-1972)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 39/ Sébastien Velly (1878-1924)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 38/ Edouard Mazé (1924-1950)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 37/ Guy Liziar (1937-2010)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 36/ Henri Moreau (1908-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 35/ Alphonse Penven (1913-1994)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 34/ Michel Mazéas (1928-2013)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 33/ Pierre Guéguin (1896-1941)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 32/ Jean-Louis Primas (1911-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 31/ François Paugam (1910-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 30/ Angèle Le Nedellec (1910-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 29/ Jules Lesven (1904-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 28: Raymonde Vadaine, née Riquin

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 27/ Jeanne Goasguen née Cariou (1901-1973)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 26/ Gabriel Paul (1918-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 25/ François Bourven (1925-2010)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 24/ Yves Autret (1923-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 23/Pierre Jaouen (1924-2016)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 22/ André Berger (1922-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 21/ Joseph Ropars (1912-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 20/ Paul Monot (1921-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 19/ Jean-Désiré Larnicol (1909-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 18/ Jean Le Coz (1903-1990)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 17/ Alain Cariou (1915-1998)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 16/ Jean Nédelec (1920-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 15/ Alain Le Lay (1909-1942)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 14/ Pierre Berthelot (1924-1986)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 13/ Albert Abalain (1915-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 12/ Andrée Moat (1920-1996)

1920-2020: cent ans d'engagements communistes en Finistère: 11/ Jean Le Brun (1905-1983)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 10/ Denise Larzul, née Goyat (1922-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 9/ Pierre Le Rose

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 8/ Marie Salou née Cam (1914-2011)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 7/ René Vautier (1928-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 6/ Denise Firmin née Larnicol (1922-2019)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 5/ Fernand Jacq (1908-1941)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 4/ Corentine Tanniou (1896-1988)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 3/ Albert Rannou (1914-1943)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 2/ Marie Lambert (1913-1981)

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25 mai 2020 1 25 /05 /mai /2020 05:58
L'Etat n'est pas la béquille du marché - entretien avec Marie-Claire Cailletaud (secteur industriel CGT), Marion d'Allard - L'Humanité, 22 mai 2020
Vendredi, 22 Mai, 2020
« L’État n’est pas la béquille du marché »

Alors que les annonces de restructuration s’enchaînent, faisant craindre à moyen terme des licenciements économiques massifs, la CGT réaffirme l’urgence de conditionner les aides publiques et d’élaborer une programmation pluriannuelle de l’industrie. Entretien avec Marie-Claire Cailletaud, coanimatrice du secteur industriel CGT.

 

L’État a débloqué 300 milliards d’euros pour aider les entreprises à faire face à la crise. Renault, qui a bénéficié d’un prêt garanti de 5 milliards d’euros, envisagerait de fermer quatre usines en France. Quelle analyse faites-vous de cette situation ?

Marie-Claire Cailletaud Qu’il faille soutenir les entreprises et en particulier celles qui sont fragilisées, que l’État intervienne pour que le tissu industriel ne s’érode pas plus encore est une chose que nous ne remettons pas en question. En revanche, que ces aides publiques financent des restructurations, des fermetures de sites et des licenciements est inconcevable. Cette période doit être mise à profit pour se poser enfin les bonnes questions. Quelle vision avons-nous de la filière automobile pour les trente années qui viennent ? Quels types de véhicules devons-nous produire ? Au moyen de quelle complémentarité à l’échelle de l’Europe ? En quelle quantité et pour répondre à quels besoins ? Répondre à ces questions est indispensable pour pouvoir, ensuite, adapter l’outil productif, définir les grands axes de recherche et former les salariés. Le versement d’argent public doit financer un projet d’avenir pour la filière. Le chèque en blanc est une politique irresponsable. La CGT le réaffirme, toute aide publique doit être conditionnée au non-versement de dividendes aux actionnaires comme à la diminution des rémunérations des dirigeants. L’État n’est pas la béquille du marché.

Les grands groupes industriels multiplient les annonces de re­structurations au nom des conséquences économiques de la crise sanitaire. Les entreprises françaises ont-elles les moyens d’y faire face ?

Marie-Claire Cailletaud Cette crise a révélé l’état de désindustrialisation de notre pays. C’est d’ailleurs ce qui explique en partie que nous nous en sortons moins bien que l’Allemagne. Nous n’avons pas les mêmes capacités industrielles permettant, dans un délai assez court, de pouvoir réorienter une production pour répondre à l’urgence. Cela doit nous faire réfléchir collectivement à la relocalisation des filières stratégiques en France et en Europe. Notre tissu industriel est construit autour de quelques grands groupes dont dépendent des milliers de petites entreprises sous-traitantes, dont beaucoup n’atteignent pas la taille critique qui leur permettrait de faire face. Il faut donc revoir en profondeur la relation entre les donneurs d’ordres et leurs sous-traitants. Quant aux aides publiques, elles doivent, lorsqu’elles sont versées aux grandes entreprises, servir en premier lieu à payer les fournisseurs. Il faut parvenir à maintenir et développer une base industrielle solide sur tout le territoire permettant d’ancrer les emplois. Pour monter en puissance productive en cas de crise, comme ça a été le cas sur la question des masques, des surblouses ou des respirateurs, il faut un outil de base costaud, capable de réorienter rapidement sa production. En France, nous n’avons plus cet outil.

Relocaliser des productions ne reviendrait-il pas à augmenter les coûts de fabrication et, par ricochet, les prix de vente ?

Marie-Claire Cailletaud Oui, produire en France, ou en Europe, revient plus cher que de faire faire à l’étranger. Mais cette réalité se base sur une double hypocrisie. Sociale, car elle repose sur le travail de salariés sous-payés, et environnementale du fait d’un transport sous-tarifé. Si l’importation était évaluée à son juste coût et en prenant en compte les externalités négatives, ça ne reviendrait pas beaucoup plus cher de produire au plus près. Par ailleurs, relocaliser une partie de la production et singulièrement dans les filières stratégiques enclencherait une boucle vertueuse avec la création de milliers d’emplois industriels – souvent mieux rémunérés que dans les services –, stables et avec des salariés formés. C’est en ce sens que la CGT propose d’augmenter notre base productive pour qu’elle passe de 10 % à 20 % du PIB. L’idée n’est pas de dire qu’il faut fermer les usines à l’étranger, mais de définir une vision industrielle pour produire au plus près des besoins.

 

Quelles mesures l’État devrait-il prendre pour éviter la casse ?

Marie-Claire Cailletaud En premier lieu, stopper toutes les restructurations, délocalisations et autres PSE. Car il y a, certes, les conséquences du Covid, mais il y a aussi tout un tas d’entreprises qui avaient déjà des plans et qui en profitent pour accélérer leur mise en œuvre. Je pense par exemple à EDF, entreprise hautement stratégique et où les syndicats se battent pour empêcher l’aboutissement du plan Hercule qui prévoit de scinder l’entreprise en deux. Il faut immédiatement interrompre ce plan et se mettre autour de la table pour se projeter dans l’avenir. C’est vrai pour l’énergie comme pour d’autres secteurs. C’est d’ailleurs la raison d’être des comités de filières stratégiques, mais ils sont dirigés par les patrons des grands groupes, et les syndicats n’y ont pas beaucoup leur mot à dire. Pourtant, le besoin de débat démocratique est crucial sur ces enjeux.

Quid de la recherche-développement et de la formation des salariés ?

Marie-Claire Cailletaud La question de la recherche est incontournable, tout comme celle de la formation. C’est pour cela qu’à la CGT nous plaidons pour une programmation pluriannuelle de l’industrie qui permette de prévoir à moyen et à long terme les besoins en termes d’infrastructures, de services publics. De cette forme de planification découlent les plans de formation, de recherche, aux antipodes du crédit d’impôt-recherche qui ne sert pas à la recherche, c’est le moins que l’on puisse dire. Il faut des financements publics et privés à la hauteur, car ce qui étouffe l’industrie, c’est la financiarisation de l’économie. La course à une rentabilité immédiate à deux chiffres est incompatible avec le développement industriel. Face aux actionnaires et au marché, nous plaidons pour une politique forte. Et pour couper ce cordon ombilical entre les dirigeants et les actionnaires, il convient de remettre de la démocratie sociale dans l’entreprise. Les salariés doivent pouvoir prendre part aux orientations stratégiques et nous proposons, par exemple, une participation à 50 % dans les conseils d’administration, assortie de la possibilité d’un droit de veto. Ceux qui font l’entreprise par leur travail doivent participer aux décisions, élaborer le sens de la production, l’organisation et le temps de travail.

Entretien réalisé par Marion d’Allard
L'Etat n'est pas la béquille du marché - entretien avec Marie-Claire Cailletaud (secteur industriel CGT), Marion d'Allard - L'Humanité, 22 mai 2020
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25 mai 2020 1 25 /05 /mai /2020 05:57
Vendredi, 22 Mai, 2020
Renault, Engie, Air France… Quand les aides publiques financent la casse sociale

L’exemple de Renault, qui pourrait bien tailler dans ses effectifs après avoir obtenu un prêt garanti par l’État, remet la question de la réindustrialisation au centre du jeu. Accorder des aides sans contrepartie dans la période risque d’accélérer les restructurations. Explications.

 

Effet dévastateur garanti. La publication, mercredi, d’un article du Canard enchaîné concernant des rumeurs de fermetures de sites chez Renault a déclenché une polémique qui n’est pas près de retomber. Selon l’hebdomadaire, dont les informations n’ont toujours pas été confirmées (ni infirmées), la direction envisagerait de liquider trois usines : Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), les Fonderies de Bretagne (Morbihan) et le site de Dieppe (Seine-Maritime). L’usine de Flins (Yvelines), employant 2 600 salariés en CDI, verrait son sort scellé plus tard, avec une hypothétique reconversion à la clé.

« Il fallait imposer des critères économiques contraignants »

Le timing est fâcheux. Renault vient juste de décrocher un prêt garanti par l’État d’un montant de 5 milliards d’euros qui doit l’aider à surmonter le plus gros de la crise sans y laisser trop de plumes. Accordée sans aucune contrepartie en matière de maintien de l’emploi, cette manne n’a pas empêché la marque au losange de confirmer un plan de réduction des coûts de 2 milliards d’euros, dont les détails doivent être présentés le 29 mai. Pour Fabien Gâche, délégué syndical central CGT, ce ne serait pas la première fois que le constructeur empocherait de l’argent public tout en poursuivant tranquillement son bonhomme de chemin : « En 2009 (en pleine crise financière), Renault s’était vu accorder un prêt de 3 milliards d’euros par l’État qui a en réalité servi à accélérer le processus de délocalisation. Regardez les chiffres : en 2004, Renault fabriquait en France 53 % de sa production de véhicules particuliers. En 2012, on était tombé à 30 %. Nous tournons actuellement à 17 %. À ce rythme, on va finir à 5 %… »

Renault serait-il un cas d’école ? La question se pose avec une acuité particulière depuis que l’État a ouvert en grand les vannes de l’aide publique, sur fond de déconfinement. Sur le terrain, les syndicats redoutent les effets pervers de cette pluie de milliards déversés sans contrepartie sociale. L’exemple d’Air France en dit long. En grande difficulté, la compagnie tricolore a décroché un prêt de 7 milliards d’euros, dont 4 milliards garantis par l’État à hauteur de 90 %. Seul impératif : la nécessité de ne pas verser de dividendes tant que l’argent ne sera pas remboursé. « Sur le papier, cela peut sembler très bien, indique un expert du secteur aérien. Mais en pratique, l’effet pervers est énorme. Puisque le versement de dividendes à venir est conditionné au remboursement du prêt, la compagnie va chercher à dégager du cash très vite. Et dans un contexte de faible activité, où trouvera-t-elle des marges ? En taillant dans ses coûts fixes, c’est-à-dire l’emploi. »

7 milliards d'euros accordés à Air France

Pour l’expert, ce n’est pas tant le bien-fondé de l’aide financière qui est en cause – le secteur aérien traverse un trou d’air historique – que son absence de conditionnalité : « Il fallait imposer des critères économiques et sociaux contraignants. La filière aérienne française est un outil de notre indépendance. Et un énorme gisement d’emploi : 1,5 million de salariés dépendent du secteur. » Personne ne sait combien de postes passeront à la trappe chez Air France, mais la direction a confirmé son intention de réduire la voilure. Hop !, filiale low cost court et moyen-courrier du groupe, est sur la sellette : « Le plan de Ben Smith (patron du groupe), c’est de nous couper les ailes, assure Joël Rondel, élu CGT de la filiale. Air France veut nous sacrifier au profit de Transavia. Hop !, c’est 2 700 salariés, 1 500 navigants et 1 200 au sol. » Au final, à quoi serviront les 7 milliards d’euros accordés à Air France ? Difficile à dire, au vu de l’omerta qui entoure traditionnellement l’utilisation des deniers publics.

Une chose est sûre : accorder des aides sans contrepartie dans la période risque d’accélérer les restructurations. Les salariés du tour-opérateur TUI France en font l’amère expérience. En mars, la maison mère allemande a obtenu un prêt de 1,8 milliard d’euros auprès de la KfW, la puissante banque publique germanique. Un prêt à rembourser dans un laps de temps très court… Le verdict ne s’est pas fait attendre : 8 000 emplois pourraient être supprimés, soit 10 % des effectifs totaux, et les salariés français attendent avec anxiété de connaître le montant de la douloureuse. « La direction a été très claire, raconte Lazare Razkallah, secrétaire général CGT du CSE. Ils nous ont dit que la maison mère voulait restructurer très vite pour rembourser les 1,8 milliard d’euros. En réalité, rien ne l’impose : nous avons les reins plus solides que la plupart de nos concurrents, qui n’ont pourtant pas annoncé de suppressions de postes. »

Chez Engie, 15 000 postes seraient menacés

Les aides publiques ne prennent pas seulement la forme de prêts garantis. En France, nombre de grosses boîtes ont utilisé le dispositif de chômage partiel, qui garantit aux travailleurs 84 % de leur salaire net, payé par l’État. Jusque-là, rien d’anormal. Ce qui ne passe pas en revanche, c’est quand ces mêmes groupes annoncent des restructurations « XXL » dans la foulée. Les syndicalistes d’Engie ont découvert que le groupe énergétique concoctait un plan de cessions qui pourrait menacer 15 000 postes dans le monde (dont 9 000 en France), malgré des résultats robustes (1,9 milliard d’euros de résultat opérationnel au premier trimestre).

Durant le confinement, le groupe a mis près de 20 % de ses effectifs en chômage partiel. Ce qui aurait coûté aux contribuables, selon nos informations, quelque 100 millions d’euros. « Je trouve très malvenu de lancer un tel programme dans la période, peste Yohan Thiebaux, coordinateur CGT. En un sens, la crise leur a permis de masquer le coût social de la restructuration : ça n’a pas fait beaucoup de bruit dans la presse. Nous avons interpellé le premier ministre, mais pour l’instant, le gouvernement ne bouge pas une oreille. »

Les ambiguïtés du discours patronal

Engie, Air France, Renault… Cette avalanche de restructurations très « ancien monde » n’augure rien de bon pour l’avenir, et tranche avec les professions de foi annoncées par le patronat. Depuis quelques semaines, les industriels produisent des notes en pagaille, dans lesquelles ils s’engagent à « relocaliser », promouvoir une croissance « décarbonée » et rebâtir la « souveraineté économique » du pays. C’était notamment le sens de l’intervention de Philippe Varin, président de France Industrie, devant le Sénat le 29 avril. Autant de promesses qui laissent de marbre Gabriel Colletis, économiste spécialiste de l’industrie. « Le patronat français a toujours su faire preuve d’une grande intelligence politique, ironise-t-il. Ses représentants prennent appui sur les attentes sociales pour les récupérer à leur avantage. » Et l’économiste de souligner les ambiguïtés du discours patronal : « Derrière un changement de façade, tous veulent continuer comme avant. Dans leur bouche, la transformation des entreprises passe nécessairement par une plus grande “agilité”, c’est-à-dire un accroissement de la flexibilité du travail. Quant aux relocalisations, elles s’entendent toujours au niveau européen. Lorsque Philippe Varin prend l’exemple de la fabrication de batteries pour les voitu res électriques, c’est ainsi qu’il faut le ­comprendre : les industriels vont regarder quels pays offrent les coûts de production les plus faibles – sans doute l’Europe de l’Est –, et y implanter les futures unités. » À ce rythme-là, le monde d’après risque de ressembler trait pour trait à l’ancien…

Cyprien Boganda
Renault, Engie, Air France… Quand les aides publiques financent la casse sociale (Cyprien Boganda, L'Humanité, 22 mai 2020)
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25 mai 2020 1 25 /05 /mai /2020 05:50

LA COMTESSE DE SÉGUR POMMADE MAIS NE SOIGNE PAS

Le Président de la République a annoncé depuis Mulhouse son attachement au service public hospitalier. Mais la feuille de route définie en conseil des ministres du 20 mai pour Olivier Véran, hôte de l’avenue de Ségur, enterre l’hôpital public !

Dans les territoires, il s’agit d’accélérer l’application de la loi "Ma Santé 2022", une stratégie qui consiste à fermer des services de réanimation, de chirurgie, de psychiatrie, d’urgences, des maternités, des SMUR … pour réduire les hôpitaux de proximité au service minimum, éloignant, entre autres, les personnes âgées des soins techniques, désertifiant des zones géographiques entières ! Pas même une référence aux centres de santé, alors qu’il faudrait développer un service public pour les soins de premier recours !

Caricatural : la première mesure suggérée pour revaloriser les carrières consiste à proposer l’exercice mixte, rappelant l’hôpital du XIXème siècle, le médecin gagnant sa vie en ville et venant faire la charité à l’hôpital. Quelle conception du service public ! Quel mépris pour les autres catégories de personnels, à qui on propose de travailler plus alors qu’elles veulent travailler mieux.

La seule bonne nouvelle de cette feuille de route pourrait être l'évolution du nombre de lits. Toutefois, cela serait plus crédible si était annoncé simultanément qu'à Nancy, Caen, Nantes et ailleurs, il n'y aurait plus de suppression de lits ni de personnels en échange des investissements prévus.

On aurait également espéré un grand plan de formation de soignants, avec un signe fort, immédiat, de relèvement du numerus clausus cette année.

L’accélération de la réforme du financement ne donne aucune garantie sur l’enveloppe globale accordée aux hôpitaux. Quant à la nécessaire intervention des personnels, des élus, des usagers dans la gestion du système public de santé, elle est omise, remplacée par le dialogue sans droits et la simplification !

En ouvrant ce Ségur de la santé, le pouvoir politique veut mettre fin à la mobilisation de plus en plus populaire pour l’hôpital public en nous emmenant plus vite dans le mur. Pour changer de direction et répondre aux besoins sur tout le territoire, nous devons crier plus fort ! En lien avec les organisations des personnels, la Coordination Nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité appelle à multiplier les initiatives pour préparer une grande journée nationale d’action le 16 juin.

Lundi, 25 Mai, 2020 - L'Humanité
Ségur de la santé. Les 3 points clés des négociations

Le gouvernement ouvre ce lundi le Ségur, du nom de l'avenue où se trouve le ministère de la Santé : une période de sept semaines de discussions censées aboutir à des mesures pour renforcer notre système de santé. Mais le fossé est profond entre les revendications des personnels et ce qu’est prêt à lâcher l’exécutif.

 

Le « Ségur de la santé » est au moins assuré de figurer dans le Livre des records, au chapitre des concertations officielles menées par voie numérique. Pas moins de 300 personnes – représentants des hôpitaux, des Ehpad, du médico-social et de la médecine de ville – ont été invitées ce lundi à se connecter en visioconférence, par Olivier Véran, le locataire du ministère de la Santé, sis avenue de Ségur. Montées de façon express, ces discussions doivent se poursuivre sur sept semaines de discussions en « groupes de travail » et en « partage d’expérience », coordonnés par Nicole Notat (lire son portrait dans l’Humanité de vendredi dernier). Rendu des conclusions attendu mi-juillet. Ensuite ? « Nous irons vite, nous irons fort », a promis Olivier Véran, donnant rendez-vous pour une première salve de mesures dans le prochain budget de la Sécurité sociale, présenté fin septembre. Mais dans quelle direction ? Là réside l’ambiguïté de ce Ségur de la Santé. Pour le gouvernement, il s’agit de ne pas laisser retomber les promesses jupitériennes de « plan massif d’investissement et de revalorisation » en faveur de l’hôpital. Mais les premières pistes esquissées et les premiers retours à la situation pré-coronavirus dans les établissements n’augurent pas une reprise in extenso des revendications des personnels soignants. Pourtant très simples et rabâchées depuis dix-huit mois que dure le mouvement social des hospitaliers (plus de lits et d’offres de soins, plus de personnels et de meilleurs salaires), ces demandes font à nouveau l’objet de manifestations et fondent la nouvelle journée de mobilisation nationale du 16 juin.

1. Service minimum sur les salaires

Au bout de deux mois de lutte émérite contre l’épidémie, les histoires de prime pas pour tout le monde et pas encore versée, de médaille et même de 14 juillet dédié aux soignants, ont fini d’exaspérer les agents, toutes catégories confondues. L’exécutif promet des hausses de salaires. C’est le moins qu’il puisse faire. La rémunération moyenne des infirmières françaises est inférieure de 5 % au salaire moyen national, alors qu’il est 28 % supérieur pour leurs homologues espagnoles. Fin novembre 2019, après une énième journée de mobilisation nationale de la santé, le gouvernement avait bien annoncé une prime de 800 euros à 40 000 aides-soignants et infirmiers d’Île-de-France, ainsi qu’un budget de 200 millions d’euros laissé « à la main » des hôpitaux « pour récompenser (…) l’engagement et l’investissement des personnels ». Mais, dans le même temps, le gel du point d’indice des salaires de la fonction publique a été maintenu pour la dixième année consécutive. Les membres du collectif Inter-Hôpitaux croient comprendre de leur audience auprès d’Emmanuel Macron du 15 juin dernier que le gouvernement compte cette fois aligner le salaire de base de tous les personnels au minimum sur la moyenne des salaires des pays de l’OCDE, médecins compris. Soit encore très loin du « rattrapage de 400 euros net pour toutes et tous » et de l’ « augmentation des grilles de rémunération pour les corps professionnels ».

2. La casse des 35 heures plutôt que des effectifs supplémentaires

Si Olivier Véran se sent pousser des ailes, c’est bien sur le temps de travail. Ou plutôt sur la casse du temps de travail. À ce sujet, il s’est fait plus prolixe, expliquant vouloir « revoir le cadre d’organisation du temps de travail à l’hôpital », estimant nécessaire de remettre en cause les « carcans qui empêchent ceux qui le souhaitent de travailler davantage » afin de permettre « aux salariés qui le souhaitent » d’organiser « leur temps de travail différemment ». Le ministre est sûr de contenter la Fédération hospitalière de France, soit les employeurs publics et privés de la santé, vent debout depuis toujours contre les 35 heures et qui préconise un « dispositif d’autonomie avancée » entre les mains des directions d’établissements. « Il ne faut pas pervertir ce Ségur de la santé en brandissant un totem de remise en cause des 35 heures », a prévenu le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. Pour les syndicats, ce remède est un poison. « L’amélioration des conditions de travail passe par une réelle politique de réduction du temps de travail », relève la CGT des Hôpitaux de Paris, qui se souvient des 1,4 million d’heures supplémentaires faites et du million de jours non pris sur les comptes épargne-temps. Le syndicat appelle au contraire à la « création de 10 000 emplois à l’AP-HP avec la titularisation des CDD ». Une revendication d’augmentation des effectifs commune à tous les personnels des hôpitaux de France et de Navarre. Malheureusement, leurs directions n’en prennent pas le chemin. FO SNMH (médecins hospitaliers) a souligné que « les agents quittant leurs postes, volontaires pour aider pour le Covid et recrutés en urgence, à qui on avait promis un CDI, n’auront pas de titularisation, car il n’est pas prévu de changer les feuilles de route. Tout doit se faire dans les budgets prévus ».

3. Gestion et financements sous contrôle

Pour le docteur Anne Gervais, du collectif Inter-Hôpitaux, voilà comment un hôpital devrait fonctionner : « Nous voulons construire un hôpital basé sur la santé publique, avec des moyens adaptés aux besoins de santé publique. Cela demande des investissements, des moyens et une gouvernance partagée, de l’agence régionale de santé ou du ministère vers le terrain ». Si le ministre de la Santé a promis de donner plus de place aux médecins dans le « pilotage » des établissements, il n’a rien dit des manières d’avant la crise fondées sur le lean management et la politique du chiffre, qui ont réapparu. « Partout, les directions nous disent : la crise n’est pas finie, la sortie de la crise va prendre beaucoup de temps », relève FO SNMH. Chacun est prié de comprendre le message : ce qui va durer, c’est l’organisation actuelle, c’est-à-dire la fermeture des unités de soins conventionnelles, l’impossibilité d’examiner ses patients en consultation. Pour le syndicat, « toutes les mesures incluses auparavant dans les plans de restructuration ne s’appellent plus Copermo ou Cref mais désormais “Covid” ».

Même surplace pour les financements. L’exécutif avait bien promis fin 2019 d’assouplir la tarification à l’activité (T2A), ce système poussant les hôpitaux dans une course aux actes. Silence radio désormais. Sans doute parce qu’un autre silence pèse de façon encore plus pesante. Celui sur le nerf de la guerre, dont le niveau est défini par l’Ondam. Derrière cet acronyme barbare se cachent le rationnement du budget alloué au système de santé et ses corollaires : salaires contraints, diminution du nombre de lits… L’Usap-CGT préconise un doublement de cet Ondam à hauteur de 5 % minimum. L’exécutif préfère user de l’expédient de quelques rallonges budgétaires et fait miroiter la reprise non plus de 10 milliards d’euros, mais de 13 milliards sur les 30 milliards de la dette des hôpitaux publics. Bercy veille sur le grisbi.

Stéphane Guérard
Mardi, 19 Mai, 2020 - L'Humanité
Hôpital. Une journée d’action pour maintenir la pression

Les annonces d’Olivier Véran au sujet du plan Ségur pour la santé n’ont pas convaincu syndicats et collectifs, qui appellent toujours à la mobilisation le 16 juin.

 

Le mois de juin s’annonce explosif dans la santé. Alors que les luttes se déconfinent dans les hôpitaux avec le soutien des usagers, des syndicats et différents collectifs ont réaffirmé hier, lors d’une visioconférence, la nécessité d’une journée d’action nationale le 16 juin prochain. Pour Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT santé et action sociale, il n’y a aucune raison de faire machine arrière : « Nous restons mobilisés, nous recommençons les initiatives tous les mardis, notamment les déploiements de banderoles, et les modalités restent à fixer pour le 16 juin compte tenu de la situation sanitaire. »

Le plan Ségur de la santé annoncé dans le Journal du dimanche par Olivier Véran, avec la tenue d’une première réunion entre syndicats et collectifs le 25 mai prochain, n’a pas apaisé les tensions. Et pour cause : « Aucun d’entre nous n’a été contacté. Nous n’avons pas d’autres informations pour savoir ce qui va nous être proposé », expose Jacques Trévidic, président d’Action praticiens hôpital (APH). Élodie Schmitt, du collectif Inter-Blocs, embraie : « Nous n’avons eu aucun contact avec eux même pendant la crise sanitaire », rappelant au passage « que le système n’a pas tenu, il s’est effondré. Nous avons dû transférer des patients et on s’est mis en danger. Il ne faut pas que cela se reproduise ».

« Il faut des mesures d’urgence et de moyen terme »

Sur le fond, les pistes esquissées par le ministre de la Santé soulèvent déjà de nombreuses questions. En ce qui concerne les revalorisations salariales, tous voient pointer le risque d’un deux poids, deux mesures. « Il a évoqué les métiers du “care”, mais il y a aussi les agents de service hospitalier par exemple (ASH), il va falloir revoir toutes les grilles de métier », exhorte Julie Ferrua, de SUD santé-sociaux. La possible remise en cause des 35 heures à l’hôpital, déjà bien entamée par la généralisation des heures supplémentaires, ne passe pas non plus pour Léonard Corti, secrétaire général de l’Intersyndicale nationale des internes : « C’est une solution dramatique pour faire travailler encore plus les personnels. » Alors que les restructurations se poursuivent dans un hôpital public à l’os, il est plus que temps d’amorcer une transformation profonde, comme le souhaite Olivier Milleron, du collectif Inter-Hôpitaux : « On voit un début de mea culpa chez le gouvernement, le problème, c’est qu’on n’a plus confiance. Il faut des mesures d’urgence et de moyen terme. Tout de suite, nous avons besoin d’embauches, du paiement des heures supplémentaires ainsi qu’un moratoire sur les restructurations. À l’hôpital Bichat, où je travaille, la fusion avec Beaujon va faire fermer 30 % du total des lits. (…) On doit nous d onner les moyens de gérer une nouvelle vague de Covid. »

« Nous ne voulons pas de concertation, mais bien une négociation »

Depuis plus d’un an, tous se battent pour le même socle revendicatif : l’arrêt des restructurations, un plan de formation pluridisciplinaire, une reconnaissance salariale dans toutes les filières et enfin, la remise à plat du financement des établissements et de leur gouvernance. « Nous ne voulons pas de concertation, mais bien une négociation sur ces thématiques. Quand on voit le gouvernement réfléchir à des mécanismes pour que les salariés puissent donner des jours de RTT aux soignants, c’est insupportable ! » s’agace Mireille Stivala, avant de prévenir : « Nos organisations n’iront pas à de nouvelles rencontres (au ministère de la Santé - NDLR) si nous n’avons pas la garantie de réponses aux questions posées. »

Cécile Rousseau
LA COMTESSE DE SÉGUR POMMADE MAIS NE SOIGNE PAS - communiqué de presse de la coordination de défense des hôpitaux et maternités de proximité
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25 mai 2020 1 25 /05 /mai /2020 05:03
Ils s'engagent avec Morlaix Ensemble: Maha Hassan, écrivaine

Écrivaine kurde syrienne née à Alep, de nationalité française, pays où elle vit depuis 2006, Maha Hassan a 52 ans et est installée à Morlaix depuis 5 ans.

Elle a écrit plusieurs livres en arabe, dont certains qui ont eu un grand succès, et deux de ses romans sont traduits en italien (Dans la maison d'Anne Frank, Bonjour la guerre, Métro d'Alep, Tambours de l'amour, Les filles des prairies, Cordon ombilical, Chants du Néant, L'infini - récit de l'autre). 

Elle est membre du comité de soutien de Morlaix Ensemble depuis sept mois:

"J'ai eu un coup de cœur pour Morlaix. Ses venelles me rappellent Alep. Son patrimoine architectural est magnifique. J'aime la chaleur des contacts humains dans cette ville, son calme. C'est une ville accueillante où l'on se sent à l'aise. En tant qu'écrivaine, cette ville m'inspire et me permet de travailler: elle nourrit ma liberté de création et mon imagination. Depuis sept mois, je participe à la campagne de Morlaix Ensemble. J'ai participé à plusieurs réunions publiques et rendez-vous de quartier. J'ai été touché par la richesse et la fraternité des échanges dans les réunions publiques, par la mise en œuvre de la démocratie participative, et cela m'a donné le sentiment de pouvoir participer pleinement à ce groupe métissé où l'on trouve une grande variété de personnes aux expériences diverses et où l'on sent une belle énergie collective. Je sens que j'ai ma place parmi eux. J'ai même écrit un article dans la presse arabe où j'analyse mon expérience de la campagne de Morlaix Ensemble, des rencontres de quartier et des réunions publiques participatives. Cela est intéressant pour moi de comparer cette vie démocratique municipale vivante avec mon expérience très différente de la politique en Syrie. Avec mon éducation communiste, je me sens très proche de la gauche et je trouve que Morlaix mérite la chance de retrouver une gestion de gauche, humaniste, plus ouverte, plus dynamique, qui pourra rassembler et motiver la jeunesse, dans la diversité de ses origines, aider à la mise en avant de valeurs collectives et à la réalisation des projets individuels et communs. Mon rêve en tant qu'écrivaine est de pouvoir me mettre au service de projets culturels dans cette ville. Je sens qu'avec Morlaix Ensemble - avec Jean-Paul Vermot et Ismaël Dupont notamment, que je connais bien - on a une équipe de candidats à l'écoute des habitants, capable de réaliser des projets pour la ville, pour la culture et la démocratie locale. Avec Morlaix Ensemble, on a une possibilité d'échapper au conservatisme, aux routines, à l'enfermement dans un destin imposé, de créer des nouveaux possibles pour notre ville, avec des idées et un enthousiasme neufs qui peuvent changer la ville et la vie de ses habitants."       

Ils s'engagent avec Morlaix Ensemble: Maha Hassan, écrivaine
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24 mai 2020 7 24 /05 /mai /2020 05:55

 

Ce mardi 19 mai 2020 se tenait un débat sur la souveraineté économique, écologique et sanitaire à l’épreuve de la crise du covid-19 à l'Assemblée nationale. André Chassaigne, député communiste, s'est alors exprimé en des termes sans détours et directs dénonçant le double discours du pouvoir actuel, qui semble découvrir la situation et se réveiller. Une voix singulière qui s'exprime sur des thèmes chers à Progressistes, c'est pourquoi nous avons décidé de reproduire ici le contenu de son intervention :

 

« Le groupe La République en marche ayant convoqué ce débat sur la souveraineté économique, écologique et sanitaire, je ne peux m’empêcher de souligner l’ironie, voire l’hypocrisie de la démarche, car vous n’avez cessé depuis trois ans de déréglementer, de déréguler les marchés, de dynamiter les protections sociales. Certes, vous êtes engagés dans la préparation de la nouvelle séquence de la communication présidentielle : le « en même temps » doit désormais se décliner en monde d’après – nouvelle sémantique pour faire croire que tout peut changer pour que rien ne change. Mais allons-y, soyons concrets.

Commençons par la souveraineté sanitaire. Quel douloureux atterrissage pour vous qui semblez découvrir les méfaits du sous-investissement public chronique dans notre système de santé. Mais c’est le fruit de l’austérité budgétaire que vous avez toujours défendue depuis votre arrivée au pouvoir ! On ne peut pas dire que vous n’étiez pas au courant des ravages de votre politique. Depuis 2017, nous vous avons interpellés à des dizaines de reprises sur la situation catastrophique de l’hôpital public et de nos EHPAD, dans le prolongement de notre tour de France de plus de 200 établissements. En réponse, à chaque fois, de jolis mots d’apaisement  mais aussi, à chaque fois, les sauts de cabri de la doxa budgétaire – baisse des dépenses publiques, baisse des dépenses publiques…

Restaurer la souveraineté sanitaire du pays, cela commence par des mesures fortes : annulation de la dette des hôpitaux et des EHPAD  embauche massive des personnels ; mobilisation de 10 milliards d’euros sur le budget de l’État pour les investissements les plus urgents en matériel et dans les locaux ; création d’un véritable pôle public du médicament et du matériel médical. Êtes-vous prêts à mettre cet argent sur la table ? Vous le savez, pour répondre, il faut se pencher sur les recettes de la sécurité sociale et de l’État, ces recettes que vous avez asséchées par votre politique au service des privilégiés de la fortune : suppression de l’ISF, transposition du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi – CICE – en exonérations permanentes, flat tax… Ils sont là, les milliards qui manquent cruellement à notre système de santé, à notre souveraineté sanitaire et à tous nos services publics !

Continuons votre chemin de croix sur la souveraineté économique. Douloureux de revenir sur votre politique d’accompagnement des délocalisations, d’ouverture de tous les secteurs aux échanges internationaux et de soutien permanent au secteur financier. Douloureux de venir parler de souveraineté économique quand tant d’ouvriers ont perdu leur emploi industriel depuis 2017. Douloureux, quand à Plaintel, dans les Côtes-d’Armor, votre gouvernement a laissé disparaître le seul site de fabrication de masques en France. Douloureux, quand à Luxfer, dans le Puy-de-Dôme, cela fait plus d’un an que l’on demande à l’État d’agir efficacement pour la reprise d’activité de cette entreprise, seul fabricant dans l’Union européenne de bouteilles d’oxygène à usage médical. Oui, chers collègues, les productions matérielles et de services et leur localisation doivent être pilotées par un tout autre but que le taux de profit et l’accumulation du capital dans quelques mains. La souveraineté économique qu’il faut conquérir, c’est la souveraineté sur le capital et ses intérêts  c’est cela qui fera ou non l’efficacité économique du monde d’après. C’est aussi la réponse aux besoins humains et aux enjeux écologiques et le développement des biens communs qui doivent primer, mais êtes-vous prêts, pour cela, à donner aux salariés de nouveaux droits et pouvoirs d’orientation et de décision dans les entreprises, en particulier au sein des grands groupes ?

Souveraineté écologique ? Allons-y ! La réorientation écologique des productions et de l’action publique s’impose, mais êtes-vous prêts aujourd’hui à suivre les recommandations du Haut Conseil pour le climat, que vous avez mis en place, pour mettre fin au « sous-investissement massif dans la maintenance du réseau ferroviaire français » ? Ou à rendre les budgets carbone de la stratégie nationale bas carbone contraignants vis-à-vis de l’ensemble des textes de loi et des lois de finances ? Ou à dégager chaque année, dans les projets de loi de finances, les 10 à 15 milliards d’euros nécessaires à la rénovation énergétique des logements les plusieurs énergivores ?

Je finirai par un thème qui m’est cher, celui de la souveraineté alimentaire. Là aussi, votre soudaine passion pour la souveraineté pourrait faire pleurer dans les chaumières si l’on ne connaissait pas l’historique de vos discours. C’est curieux, chez vous, ce besoin de faire des phrases  mais les grands mots d’aujourd’hui ne font pas une politique. La Commission européenne poursuit son mandat de négociation des accords de libre-échange avec le consentement tacite de l’Élysée, et une fois le plus dur de la crise sanitaire passé, nous verrons bien votre degré de résistance face à la cordée des actionnaires de l’agroalimentaire et de la grande distribution, qui ont usé de toutes les ficelles pour conforter leurs marges pendant la crise.

En conclusion, permettez-moi, chers collègues, de douter que demain sera pour vous un autre jour. J’ai même la conviction, il faut le dire, que vos grands discours finiront tout droit à la maison mère, au terminus des prétentieux. »

 

 

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24 mai 2020 7 24 /05 /mai /2020 05:54

 

Billet d'humeur de Laurent Ziegelmeyer, élu du personnel du Groupe Sanofi 

 

Le directeur général de Sanofi a indiqué le 14 mai dernier, dans une interview, que le futur vaccin contre le covid19 serait d’abord livré aux USA. Puis dans la journée, le président Sanofi France, Olivier Bogillot a tenté d’éteindre l’incendie : « on a été mal compris, c’est une mauvaise interprétation, mais quand même l’Europe devrait faire des efforts. »

Voilà l’aspect manipulation, on lâche une petite phrase, on plaide l’erreur, la mauvaise compréhension. Mais finalement, on a quand même mis en route la petite musique, l’Europe devrait passer à la caisse !

Expliquons : en effet, Sanofi a passé un accord avec le Barda, structure dépendant du ministère américain de la santé, qui a mis beaucoup d’argent sur la table pour ce vaccin. Et voilà, on va au plus offrant !

Pour eux le vaccin, comme le médicament est un produit comme les autres, d’abord source de profit ! Et comme toujours Sanofi « oublie » dans sa communication, un des éléments, ses résultats économiques, excellent au premier trimestre 2020. Il y a quelques semaines ils ont sans sourciller versé presque 4 milliards aux actionnaires pour l’exercice 2019 !

Puisque j’en suis aux chiffres, dans un grand élan de générosité, ils ont annoncé apporter 100 millions d’aides à la solidarité nationale ! Depuis des années, c’est au moins cette somme, dont ils bénéficient en crédit d’impôt ! En fait, ils font un petit remboursement du trop-perçu !

Sur cette affaire du vaccin, ils se sont même excusés en interne pour avoir causé un désagrément aux salariés ! Le désagrément n’est pas là ! En effet, malgré les aides importantes évoquées plus haut, ils ont quand même supprimé 50% des effectifs de recherche en France en dix ans, soit 3000 postes, détruits des pans entiers de cette recherche. On pourrait évoquer par exemple les anti infectieux, sacrifiés sur l’autel du profit.

A cela s’ajoutent les larmes de crocodile du gouvernement : « ce n’est pas bien » ! Franchement qui laisse faire cette entreprise depuis des années ?

En fait, cette affaire montre que le vaccin comme le médicament, n’est pas un produit comme les autres ! La revendication portée depuis des années par des syndicalistes, des chercheurs, des élus de la nécessité d’un pôle public du médicament et du vaccin, est plus que jamais d’actualité

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