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Ce dimanche, à Paris, avant une autre manifestation prévue à 13 heures, des portraits d’Emmanuel Macron tête à l’envers ont été brandis pour dénoncer l’inaction du gouvernement face à la crise sociale et climatique, alors que se tient la COP 25 à Madrid.
Ce dimanche matin à 10 heures, sur la place du Trocadéro devant la Tour Eiffel, cent manifestants ont brandi autant de portraits d’Emmanuel Macron avec la tête à l’envers pour dénoncer l’inaction du gouvernement face à la crise sociale et climatique. A 13 heures, un rassemblement suivi d’une manifestation est annoncé à Paris, place Denfert-Rochereau. De son côté , le PCF propose au gouvernement d’investir prioritairement dans le transport ferroviaire et dans l’isolation thermique des logements.
« L’incapacité de la France à prendre ses responsabilités climatiques alors que se tient, à Madrid, la COP 25, et le mouvement en cours révèlent le bilan déplorable du gouvernement en matière de climat et de justice sociale », lit-on dans le texte publié par les porteurs de portraits du président de la République avec la tête en bas. Tandis que cette COP 25 entre dans sa seconde semaine en Espagne, peu d’informations filtrent depuis le 2 décembre sur l’avancement des travaux, à supposer qu’ils avancent. Une marche pour le climat, la paix, la liberté, l’égalité et la fraternité est également organisée ce dimanche, à Paris, par les associations Citoyens pour le climat - Paris et Unis pour le climat. Elle partira de la place Denfert-Rochereau, où le rassemblement était annoncé pour 13 heures.
Tous les voyants sont au rouge concernant le CO2
Affirmant que tous les voyants sont au rouge, les organisateurs de la manifestation parisienne indiquent que, « selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), les symptômes et les effets du changement climatique se sont accentués entre 2015 et 2019 : élévation du niveau de la mer, perte de glace et conditions météorologiques extrêmes, notamment. Les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont également grimpé à des niveaux historiques, verrouillant la trajectoire de réchauffement pour plusieurs générations ».
En effet, les émissions depuis plus d’un siècle nous mettent déjà sur une trajectoire de réchauffement durable. Mais, note le texte des organisateurs du rassemblement de ce dimanche, « les experts français du climat ont récemment revu à la hausse leurs projections de réchauffement : jusqu’à + 7°C en 2100, ce qui aura des conséquences désastreuses sur les espèces vivantes et les écosystèmes. De plus, selon un rapport des Nations Unies, la production mondiale d’énergies fossiles pourrait, d’ici 2030, dépasser de 50 % ce qui est le plafond admissible pour tenir l’objectif de + 2°C de réchauffement ». Plus 2°C était l’objectif à ne pas dépasser lors de la Cop 21 à Paris, en décembre 2015.
Et en même temps l’Australie continue de brûler
Tôt ce 8 décembre au matin, une dépêche de l’Agence France presse (AFP) en provenance d’Australie indiquait : « A leur réveil, dimanche matin, les habitants de Canberra ont constaté qu’un brouillard toxique lié aux incendies a envahi la capitale. Sydney a récemment connu, durant plusieurs semaines, un tel phénomène. Les autorités ont indiqué que les conditions météorologiques favorables leur ont permis de maîtriser divers incendies avant le retour annoncé pour mardi de vents forts et de températures élevées. Parmi ces feux, un ‘‘méga incendie’’ qui brûle à travers 250 000 hectares, à moins d’une heure de route de Sydney, la plus grande ville australienne, sur laquelle les cendres sont parfois tombées (…). On estime à deux millions le nombre d’hectares qui sont partis en fumée, soit l’équivalent de la superficie de la Suisse », lit-on en conclusion de la dépêche.
Pendant ce temps, à Madrid, ce sont surtout les Organisations non gouvernementales (ONG) qui communiquent. Selon Nicolas Haeringer, de l’ONG 350.org, dont les propos sont rapportés par l’AFP, certains gouvernements « créent de faux dilemmes en faisant croire que des politiques de distribution ambitieuses sont incompatibles avec des politiques climatiques ambitieuses, parce qu’on manque d’argent. Mais ils cherchent à ménager la chèvre et le chou, et surtout la chèvre : les actionnaires des grandes multinationales ». Voilà qui nous ramène à l’actualité sociale en France et au refus des Français de ne disposer que d’une retraite de misère après une vie de travail.
Investissons dans les transports ferroviaires et dans l’isolation thermique
S’agissant des mesures à prendre en France concernant les enjeux climatiques, le PCF, dès le jour de l’ouverture de la Cop 25, appelait le gouvernement français à prendre « des décisions politiques fortes pour enfin prendre la bonne direction, celle de la réduction du rejet de CO2. Nous devons d’abord diminuer le coût écologique exorbitant (en CO2) des transports en investissant dans le développement du ferroviaire (fret et passagers) et la gratuité des transports en commun. Une loi favorisant les circuits courts, une politique industrielle pour relocaliser la production de biens, l’arrêt des importations abusives dans l’agriculture et un plan d’accompagnement des agriculteurs est plus que nécessaire ».
Dans cette déclaration, le PCF propose aussi de « multiplier par 4 le budget de rénovation thermique du logement », tout en relevant qu’il « a été divisé par 2 depuis le début du quinquennat » d’Emmanuel Macron. « Au total, ajoute cette déclaration, c’est cent milliards d’euros supplémentaires que la France doit investir dans la transition énergétique. Quand la BCE (Banque centrale européenne) prête à taux négatifs aux banques, elle doit pouvoir le faire pour financer un tel fonds. Rappelons que 50 % de la pollution sont le fait des 10 % les plus riches ».
Les plus riches sont ceux auxquels Emmanuel Macron ne refuse rien depuis qu’il est président de la République. Alors qu’il faisait supprimer l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) dès 2018, il décidait, en même temps, de faire payer les cotisations chômage et maladie des actifs par les retraités via une hausse de 1,7 % de la CSG sur les pensions brutes. Du coup, la maigre augmentation de moins de 1 % de salaire apparaissant sur le bulletin de paie des actifs ne coûtait rien aux patrons, à commencer par ceux du CAC 40. Les mêmes, en cette année 2018, ont augmenté de 12 % en moyenne leur paie de PDG, l’augmentation des dividendes étant aussi favorisée par l’abandon de l’ISF.
Mardi 10 décembre (18 h – local PCF Morlaix) : Les mardis de l’éducation populaire.
Ce mardi 10 décembre nous accueillerons Gérard LE PUILL à 18 h dans notre local (2 Petite Rue Callac – Morlaix).
Gérard LE PUILL est journaliste à l’Humanité et essayiste, spécialiste des questions d’environnement, d’agriculture et d’é
cologie.
Il interviendra sur le thème « Comment faire face à l’urgence climatique et à l’urgence sociale? ».
Il est l’auteur de différents ouvrages :
- Devant l'urgence climatique, bousculons les politiques (éditions du Croquant)
- Produire mieux pour manger tous d'ici 2050 et après
- L'écologie peut encore sauver l'économie
- Réinventons l'économie dans un monde fini
Ces conférences sont gratuites et ouvertes à tous.
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 -
Par Le groupe CRCE / 2 décembre 2019
L’annonce du plan « investir pour l’hôpital » par le Président de la République, à la suite de la très forte mobilisation du personnel hospitalier du 14 novembre, a mis un terme au débat, en première lecture, du Sénat sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020.
L’examen du texte intégrant les mesures du gouvernement pour la santé a été examiné en séance le samedi 30 novembre.
Le Président de la République et la Ministre de la santé, ont fait peu de cas de la représentation nationale. Non seulement, ils ont contraint le Sénat à examiner, en 9 heures, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale dont le budget s’élève à 450 milliards d’euros mais ils ont, de fait, largement limité le droit d’amendement des sénatrices et sénateurs en nouvelle lecture.
Notre groupe n’a pas cédé à la pression de la montre. Il est intervenu sur chacune des dispositions du budget de la Sécurité sociale et en particulier l’amendement 59 sur la traduction financière du plan « Investir dans l’hôpital public ».
Quelle est la réalité de ce plan, prétendument conséquent pour reprendre les propos du Président de la République ? Il s’agit de 200 millions pour les hôpitaux sur les 300 millions d’euros supplémentaires en 2020. Rapportés aux 1 364 hôpitaux publics, cette « largesse gouvernementale » revient à donner seulement 146 000 d’euros supplémentaires par établissement soit l’équivalent de 2 postes d’urgentistes par hôpital.
C’est un véritable enfumage que de prétendre vouloir sauver l’hôpital avec si peu de moyens. Mais cette fois-ci, le sénat a refusé d’entériner des mesures qui ne permettent pas de répondre aux revendications légitimes des personnels en vue d’une amélioration de leurs conditions de travail donc de la qualité des soins.
Notre groupe a voté contre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale modifié par la droite sénatoriale, qui, malgré son juste refus d’un ONDAM trop bas, maintient les exonérations de cotisations sociales pour un montant atteignant 66 milliards d’euros, pourtant à l’origine du déséquilibre des comptes de la Sécurité sociale.
Pour notre part, nous serons donc avec les personnels en grève le 17 décembre pour que le gouvernement accepte enfin de revaloriser le budget de la santé à la hauteur des besoins de notre pays, comme le 5 décembre pour combattre la réforme des retraites.
Le Parti communiste français se renforce, en particulier dans la fédération du Finistère où, avec 60 nouvelles adhésions cette année 2019 au 8 décembre, et 14 mutations pour notre département (contre 2 départs), nous comptons 72 nouveaux adhérents dans notre fédération cette année (sans compter les adhésions à la JC).
Une dynamique d'adhésion inédite depuis des années (l'année passée avait déjà été bonne de ce point de vue avec 40 nouvelles adhésions), portée par un travail collectif des sections et groupes de travail, mais renforcée par un contexte de montée des luttes et du sentiment de responsabilité personnelle face à l'ampleur des désastres en cours, du besoin de se sentir utile et de construire dans des collectifs fraternels!
Avec 900 adhérents tout juste, le Parti communiste, qui s'appuie aussi sur la fidélité indédéfectible de ses militants plus anciens, est dans le Finistère très certainement la première force politique en nombre d'adhérents et de militants.
C'est un point d'appui essentiel pour renforcer notre audience et construire les batailles à venir. Merci à tous ces nouveaux adhérents d'avoir fait le choix de l'adhésion dans notre parti, qui compte 100 ans de lutte pour le progrès humain et social, la dignité et le bonheur des travailleurs, la solidarité internationale et la paix. Continuons à travailler nos contacts avec la société, nos sympathisants, pour prouver l'intérêt d'une adhésion au PCF comme point d'appui d'une gauche debout.
Nelly Cloarec, Ouest-France, 7 décembre
« La responsabilité de La Poste est totale. » Les militants communistes de Quimper font référence à la pagaille qui règne dans les boîtes aux lettres depuis fin octobre. Ils lancent l’alerte pour que la société applique ses obligations de service public.
Des paiements qui ne parviennent pas à leurs destinataires, des quotidiens glissés dans la boîte aux lettres trois ou quatre jours après parution, des codes d’accès aux élections professionnelles envoyés fin octobre et reçus le jeudi 5 décembre, bien après la clôture du vote…
La distribution du courrier, perturbée depuis la fin octobre à Quimper (Finistère) ne s’améliore pas. Depuis la réorganisation décidée par la direction de La Poste et mise en œuvre le 28 octobre, les dysfonctionnements se multiplient. Le PCF quimpérois sonne l’alerte ce vendredi 6 décembre 2019 lors d’un point presse. Il s’en explique.
1. « De la Cornouaille à toute la Bretagne »
La réorganisation a débuté en mai dans le Pays Bigouden. Elle a été mise en œuvre à Quimper fin octobre : « L’objectif ensuite, c’est la Cornouaille, le Finistère, la Bretagne », prévient Yvonne Rainero, secrétaire de la section PCF du pays de Cornouaille. « La direction n’a pas écouté les agents, les organisations syndicales qui l’avaient alertée. Et c’est une catastrophe », souligne-t-elle, affirmant au passage son soutien aux agents. Et martelant : « La responsabilité de La Poste est totale. »
2. « J + 1… On en est loin »
Société par actions depuis 2010, La Poste conserve des obligations de service public, comme celle d’assurer la distribution quotidienne du courrier, 6 jours sur 7, en tout point du territoire. « On en est loin, dénonce Yvonne Rainero qui rappelle que la société (« 800 millions de bénéfices en 2018 ») perçoit, entre autres, une aide de l’État de 100 millions d’euros pour la distribution de la presse.
Ronan Sinquin, membre du PC et militant syndical, observe d’un œil noir « l’alliance capitalistique », en cours, entre La Poste et la Caisse des dépôts et des consignations, synonyme pour lui de « l’abandon total des branches courrier et emploi au profit de tout ce qui rapporte : assurance-vie… »
3. « Un mépris des usagers et du personnel »
Les communistes dénoncent les fermetures de bureaux dans les quartiers, définitives (Le Rouillen à Ergué-Gabéric, rue Saint-Mathieu à Quimper) ou sporadiques : « Un agent qui est en formation, en RTT ou malade n’est pas remplacé. Le bureau est fermé. » Ils compilent les témoignages d’agents en souffrance au travail : « Un facteur qui tri du courrier sur un banc public à Quimper, une factrice qui doit prendre sa voiture personnelle pour livrer du courrier en souffrance à un usager… »
4. « On sonne le tocsin »
Après avoir adressé un courrier au directeur régional resté sans réponse, les militants « sonnent le tocsin » et vont interpeller le préfet, l’Autorité de régulation (l’Arcep), les députés. Ils appellent par ailleurs les maires des communes de Cornouaille « à se faire entendre ».
Yvonne Rainero, secrétaire de la section du PCF du pays de Cornouaille, Jean Guyomarch, ancien postier, Ronan Sinquin, membre du PCF, Chantal Le Coz, sympathisante. | OUEST-FRANCE
Voir aussi Penhars Info:
Depuis la mise en place de la réorganisation de la Poste, le 28 octobre, la distribution du courrier à Quimper est devenue complètement anarchique. Le Parti communiste qui dénonce " le mépris " du directeur envers les usagers et les salariés va interpeller le préfet du Finistère pour lui " demander des comptes " sur un service public dont il doit s'assurer de la bonne marche.
Elle va interpeller les élus, les députés, sénateurs, conseillers régionaux. Demander aux maires de la région de se faire entendre. " C'est du jamais vu ! Et toute cette pagaille est de la responsabilité de la Poste qui n'a pas voulu écouter ses salariés " déclare Yvonne Rainero ( secrétaire de la section du pays de Quimper et membre de la direction départementale) . " Les salariés subissent les conséquences de cette situation. Leur professionnalisme n'est pas en cause ".
Des témoignages de courriers qui arrivent en retard, des témoignages de salariés en souffrance au travail, elle en reçoit beaucoup depuis que Piero Rainero, conseiller municipal d'opposition à Quimper a rendu publique la lettre qu'il a adressée au directeur de la Poste(voir Penhars Infos) Lettre restée sans réponse.
Société par actions
La Poste n'est plus une entreprise publique depuis 2010. Elle est une société par actions mais elle garde des obligations de service public pour lesquelles elle reçoit de l'argent de l’État (autour de 100M€/an) et elle est la plus grande bénéficiaire du CICE. En 2018, la Poste a réalisé 800M€ de bénéfices.
Par contrat avec l’État elle doit assurer la prestation et la continuité du service public, levée et distribution du courrier 6 jours sur 7, distribuer les lettres prioritaires à J+1 ... Elle ne respecte plus ces obligations.
" Par choix politique " affirme Ronan Sinquin , militant syndical. " La poste privilégie ce qui rapporte : la banque, les assurances-vie, tous les produits financiers ...". " C'est l'abandon du service public ".
Ils souhaitent une réaction citoyenne collective.
Jean Chatain en compagnie de deux militaires du FPR sur le pont de Rusumo au Rwanda (proche de la frontière avec la Tanzanie), début mai 1994.
Des travaux de l’Assemblée nationale en France au génocide du Rwanda, il était un journaliste hors pair. Il est décédé ce 5 décembre, chez lui, dans son Berry natal. Il avait 77 ans. L’Humanité présente toutes ses condoléances à Françoise, son épouse, et à toute sa famille. L’incinération aura lieu mardi 10 décembre, à 16 heures, à Châteauroux. Hommage.
La nouvelle est tombée ce 5 décembre. Abrupte. Notre confrère, notre camarade, notre ami Jean Chatain a profité de la grève générale en France pour nous laisser. Au sein de la rédaction de l’Humanité, son journal de toujours, la peine et la tristesse sont immenses. Aussi bien chez les jeunes journalistes que chez les plus anciens, tant le travail de « Jeannot » – ainsi que nous l’appelions – a marqué les pages de l’Huma. Jean Chatain était un monument de l’Humanité. Un de ces journalistes si rares aujourd’hui qui avait une haute considération de cette profession et n’oubliait jamais la responsabilité qui lui était confiée, celle d’informer, parfois au péril de sa vie, comme au Rwanda.
Jean Chatain savait parler des petites gens, ceux qui souffrent et ceux qui luttent. Il avait ses convictions communistes chevillées au corps. Il ne les a jamais abandonnées.
Jean est né le 6 septembre 1942 à Argenton-sur-Creuse. Son enfance et son adolescence se passent à la campagne. Le père est meunier. Du collège d’Argenton, il passe au lycée de Châteauroux, étudie la sociologie à l’université de Poitiers puis obtient un certificat en ethnographie au musée de l’Homme. Il a 20 ans lorsque se termine enfin la guerre d’Algérie. À l’été 1964, il participe à un chantier de solidarité avec les jeunes algériens du Front de libération nationale (FLN). Il adhère d’abord au PSU, puis rejoint le Parti communiste français en 1966. Les luttes de libération dans le monde et l’anticolonialisme resteront ses boussoles. Y compris quand, en 1972, il devient secrétaire général de la revue Économie et politique, poste qu’il occupera sept années. En 1980, il intègre le service politique de l’Humanité comme journaliste parlementaire mais aussi en charge de la Nouvelle-Calédonie. En 1987, il publie un livre choc : les Affaires de M. Le Pen (Messidor) puis, en 1991 Pitchipoï via Drancy : le camp 1941-1944 (Messidor).
Au début des années 1990, il rejoint le service international de l’Huma, où il va apprendre à connaître et aimer l’Afrique. En 1994, il est l’envoyé spécial du journal au Rwanda, où il va produire un travail extraordinaire sur les lieux mêmes du génocide contre les Tutsis. Il s’y rend à deux reprises. En avril, dans l’est du pays, à Mulindi, puis en juillet à Kigali et dans le Nord. « On avait l’impression que la terre vomissait les corps, on marchait sur des cadavres. Et l’odeur ! Une des tactiques des tueurs : on tranchait le mollet, elles ne pouvaient ainsi plus se déplacer », témoigne-t-il alors. En 2007, il revient longuement sur ces questions dans Paysage après le génocide (le Temps des cerises), ouvrage impressionnant qui fait de lui l’un des spécialistes de cette question. Surtout, il pointe du doigt la responsabilité de la France officielle. On le verra ainsi témoigner lors de différents procès et s’élever contre « le négationnisme, une constante française », titre d’un article publié en décembre 2014 dans la revue les Temps modernes. Il a déposé aux archives de la Seine-Saint-Denis ses centaines de négatifs, photos réalisées au Rwanda et utilisées récemment par le Mémorial de la Shoah pour son exposition sur les génocides. Les éditions Izuba s’apprêtent à publier une compilation de ses articles sous le titre Nuit et brouillard sur le Rwanda.
Amoureux du cinéma américain et de polars, bon vivant devant l’éternel, Jeannot nous a surpris une fois de plus ce 5 décembre. Sa voix rugueuse, son érudition, son humour pince-sans-rire nous manquent déjà.
On peut appeler cela une belle victoire. Bernard Arnault, actionnaire majoritaire du groupe de luxe LVMH, a publié les comptes de sa holding, Groupe Arnault, après avoir été assigné en justice par le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.
C’est l’AFP qui a levé le lièvre le 5 décembre. L’Agence précise que, selon le site Infogreffe, qui donne accès à l’information légale sur les entreprises, les comptes du Groupe Arnault clos au 31 décembre 2018, ainsi que ceux des exercices 2014 à 2017, ont été déposés mercredi 4 décembre au greffe du tribunal de commerce de Paris, à la veille d’une audience entre les deux parties.
Dans un courrier au président du tribunal de commerce, statuant en référé, et dont l’AFP a obtenu une copie, l’avocat de Bernard Arnault demande par conséquent à ce que « la demande formulée aux termes de l’assignation du 12 novembre 2019 (soit) sans objet » et rejetée, les comptes de la holding ayant été finalement publiés.
Groupe Arnault tente toutefois de minimiser cette défaite en tentant de faire croire à « un caractère abusif », de « l’action des demandeurs » en raison « d’un détournement manifeste de la finalité des dispositions du Code de commerce gouvernant la publication des comptes sociaux des entreprises, et se heurte en tout état de cause, en référé, à des contestations sérieuses excluant l’injonction sollicitée ». C’est au début du mois d’octobre que les communistes avaient engagé ce bras de fer avec l’un des hommes les plus riches du monde. Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, avait indiqué vouloir assigner en justice Bernard Arnault, ainsi que « d’autres grands groupes français, tels LM Holding (Arnaud Lagardère), H51 (holding Hermès) ou encore Webedia (Marc Ladreit de Lacharrière) », car ils ne publient pas leurs comptes « alors que la loi les y oblige ».
On mesure mieux la victoire politique du PCF lorsque l’on sait qu’en refusant de publier leurs comptes, ces groupes ne s’exposent qu’à une simple amende allant de 1 500 à 3 000 euros en cas de récidive. Plus que de la justice, LVMH a eu peur du tribunal de l’opinion.
C’était son projet, c’est devenu son mensonge. Et les grands médias le cachent. « Nous ne toucherons pas à l’âge de départ à la retraite, ni au niveau des pensions », certifiait noir sur blanc M. Macron dans son programme présidentiel. Devenu président, il déclare : « Il faudra travailler plus longtemps car on vit plus longtemps. » Quant au niveau des pensions du nouveau système, il dépendra d’une valeur du point fixée par décret en fonction des aléas des marchés financiers et ne sera donc plus garanti.
Seule certitude, le volume global des cotisations collectées sera largement inférieur aux besoins. En instaurant une règle d’or budgétaire interdisant le déficit du nouveau système, et alors que les dépenses pour les retraites seront plafonnées à 14 % des richesses produites dans un contexte où le vieillissement de la population nécessiterait de hisser l’effort à 17 %, le niveau des futures pensions va forcément diminuer. C’est donc bien un départ en retraite différé de plusieurs années et une baisse drastique des pensions qui attendent nos concitoyens, quel que soit leur statut. Tout l’inverse de la promesse de campagne du candidat Macron. Non et non, il n’a pas été élu pour cela.
Pourquoi donc avoir décidé de lancer cette offensive éclair, sans onction démocratique, contre le système solidaire par répartition ? Pour comprendre l’obsession du pouvoir et des financiers, il faut faire un petit détour par la loi dite Pacte votée au printemps dernier. Ce paquet législatif est une pépinière de mesures libérales. C’est ici qu’ont été lancées les privatisations d’Aéroports de Paris, de la Française des jeux et d’Engie. C’est encore ce texte qui sert de rampe de lancement à l’actionnariat salarié pour justifier le gel des salaires. C’est ici enfin qu’a été inauguré le nouveau produit d’épargne retraite censé développer la capitalisation, à la suite d’une décision équivalente dans l’Union européenne. Le rapport Delevoye préconise ainsi de diviser par trois le seuil de calcul des retraites. Les hauts salaires intégrés au système actuel, et les nombreuses cotisations afférentes au bénéfice de tous, sont donc priés d’aller garnir le portefeuille de fonds de pension et autres fonds financiers.
Ces mesures s’insèrent dans un dispositif global comprenant les ordonnances contre le Code du travail, le démantèlement des services publics, la transformation du Cice en 20 milliards d’exonérations annuelles de cotisations patronales. Elles ont pour objectif fondamental de donner du carburant au capitalisme financier. Et les 240 milliards de retraites socialisées, plus de 10 % du PIB, représentent un immense frein à cette entreprise. La mainmise sur ce magot, avant de s’attaquer à celui de la Sécurité sociale, est une condition essentielle pour donner au capital un pouvoir exclusif sur le financement des besoins humains.
L’instauration d’un système par points a pour vocation de faire basculer la philosophie générale d’un système fondé sur la solidarité intergénérationnelle et interprofessionnelle, où les actifs contribuent à la retraite des anciens, vers une logique du chacun pour soi où chacun cotisera pour lui-même sans égard pour la collectivité. Dans la Suède, érigée en exemple, 38 % des personnes âgées de 67 ans sont contraintes de compléter leur retraite par un revenu salarial, contre 18 % avant l’instauration du régime par points. Et le quart de ceux qui ont plus de 69 ans perçoit toujours un salaire alors qu’ils n’étaient que 12 % ! Notre système, même s’il doit être amélioré notamment en faisant cotiser les revenus financiers, est bien plus juste socialement et efficace économiquement, mais considéré non rentable pour le capital. C’est ce que veut changer le projet destructeur du pouvoir. Il prévoit un renversement complet des logiques de solidarité mises en place par le Conseil national de la Résistance au profit du processus de « décivilisation ». Stopper, dans l’unité populaire, les fossoyeurs de la solidarité est la tâche entamée par les syndicats, des associations et des organisations de jeunesse. Nous en sommes !
Photos Ismaël Dupont, 7 décembre 2019
"Le cortège était majoritairement composé de syndicats (Sud, CGT, FO, FSU…) ou de partis politiques (PCF, Insoumis) mais aussi de Gilets jaunes et d’anarchistes,...
Partis de la place de la Liberté, les manifestants ont descendu la rue de Siam avant de remonter, en empruntant notamment la rue Pasteur, puis de nouveau la rue de Siam.
La réforme des retraites, une nouvelle fois, était sur toutes les lèvres. Olivier Le Pichon, de la CGT, s’en prend directement au président Emmanuel Macron : « Qu’il retire son projet et qu’on entame des négociations ! » Du côté du PCF, on voit, dans cette manifestation, « l’expression d’une colère sociale diverse et profonde. »
Les manifestants ne comptent pas en rester là. Ils appellent à de nouveaux rassemblements. Les prochains sont fixés mardi et jeudi. "
Mickaël Louedec, Ouest-France
Les colistiers et soutiens de Morlaix Ensemble se sont retrouvé pour une opération "La parole aux habitants" place St Fiacre ce matin de 10h à 11h, puis place du château de 11h à 12h, dans le quartier de Kernéguès, à la rencontre des Morlaisiens pour connaître leurs problématiques quotidiennes de quartier.
Photos Jean-Luc Le Calvez et Ismaël Dupont - samedi 7 décembre 2019