"Y'a des questions que j'me pose, des questions que j'me pose"...
chante Sanséverino dans Frida.
Et bien moi aussi, y'a des questions que j'me pose par rapport à la gestion de la crise du Corona virus par Agnès Le Brun et la gestion de la politique municipale par une équipe majoritaire qui aurait pu ne pas être la même le 22 mars pendant la période du confinement et du Covid.
1/ L'omniprésence médiatique du maire sert-elle la cause de la démocratie et des intérêts locaux de Morlaix?
Agnès Le Brun est sur tous les médias audiovisuels en tant que vice-présidente de l'association des maires de France en charge des questions scolaires mais, dans sa ville, une ville moyenne où tout le monde se connaît et pourrait échanger, les élus et les gens paraissent si loin... si loin.
Depuis plusieurs mois, la commission Enseignement du Conseil Municipal n'a pas été réunie.
J'ai fait personnellement une demande au dernier Conseil Municipal pour qu'elle puisse être réunie au moins par viséo conférence (on est moins de 10) pour discuter en amont des conditions de la reprise des écoles morlaisiennes le 12 mai, être informé des scénarios, des arguments, du positionnement des écoles et des instits.
C'est le minimum que l'on peut attendre en étant membre d'une commission municipale qui devrait prendre toute son importance dans cette période-là!
Déjà qu'elle n'a pas été réunie pour échanger sur les moyens de contrarier la carte scolaire prévoyant la destruction d'un poste à l'école Gambetta.
Mais on ne m'a pas répondu sur le coup en conseil municipal, et il ne s'est rien passé depuis.
Agnès Le Brun gère tout en ligne directe semble-t-il, son adjoint à l'éducation et à la culture, Georges Auregan, semble transparent, contourné en tout cas en maintes occasions depuis des années, et les deux commissions qu'il gère paraissent complètement vidées de leur substance, mais pas contre ça n'empêche pas Mme Le Brun de pontifier à la radio ou à la télé sur la gestion de la reprise des écoles.
Ne faudrait-elle pas que Madame Le Maire donne déjà l'exemple dans sa ville et à la communauté d'agglomération?
Chargée des questions d'enseignement à l'AMF, très bien... Mais une commission Enseignement de la ville de Morlaix qui ne se réunit quasiment jamais...
Une demande légitime des conseils d'école et des parents d'élèves d'être consultés sur les conditions de la reprise du 12 mai dans les écoles primaires qui a été balayée avec une remarque caustique sur l'arrivée de la proposition le 1er mai au soir dans la presse et sur les réseaux sociaux, sans même une réponse directe.
Et une commission Enseignement Supérieur qui vaut à Mme Le Brun depuis 12 ans une vice-présidence confortable à la communauté d'agglomération (et les indemnités qui vont avec même si elle n'en fait jamais mention quasiment dans ses présentations officielles et électorales) qui est la commission communautaire, et de loin, qui a été le moins réunie les 6 années précédentes (à peine plus d'une fois par an), ce que M. Thierry Piriou, président de Morlaix-Co, a indiqué à mots couverts lors du dernier conseil communautaire, alors que Morlaix Communauté était une nouvelle fois critiqué par Madame Le Brun qui fait partie de ses vice-présidents, de son exécutif.
2/ Union sacrée pendant la crise du Covid-19?
Cela fait deux mois que les sacs jaunes s'entassent dans certaines rues et carrefours de Morlaix sans que la ville ait pu trouver un accord avec Morlaix-Communauté pour régler la question, ce qui pouvait se faire avec la mise à disposition provisoire d'une benne par Morlaix Communauté, solution acceptée par toutes les autres communes de Morlaix-Communauté, mais Morlaix préfère laisse pourrir la situation en repoussant la faute sur la "méchante communauté" qui a la compétence déchets mais ne voudrait pas assumer ses responsabilités en débarrassant les sacs jaunes avec ses agents (en l'absence de fonctionnement du centre de tri pendant le Covid 19). En attendant la ville ressemble à un dépotoir dans plusieurs endroits. C'était le même sketch pour la gestion des encombrants... Morlaix-Communauté chargée de tous les maux, à l'origine de tous les problèmes de Morlaix, c'était aussi le discours d'Agnès Le Brun et de ses colistiers sur le marché, en campagne (sur le thème: notre fric part à Morlaix-Communauté qui le gère n'importe comment, imaginez vous tout ce que Morlaix a perdu, c'est pour ça que ça va mal, alors que plusieurs dizaines de millions d'euros ont été investis à Morlaix depuis 6 ans pas Morlaix-Communauté, dans l'intérêt de l'ensemble du territoire: Maison du tourisme, Manu, SEW, Espace des Sciences, rénovation de l'habitat social, pôle gare...).
Cela fait 6 ans que cette guéguerre politicienne empoisonne la région de Morlaix, et empêche la ville de Morlaix et Morlaix-Communauté de travailler en bonne intelligence pour l'intérêt commun du pays de Morlaix.
Or, il est établi que la communauté d'agglomération conservera une majorité de gauche pour les 6 ans à venir. Veut-on prolonger ces pinaillages permanents et stérilisants pour l'action publique pendant 6 ans encore, au risque de voir Morlaix continuer à décliner avec à une gestion polycéphale par un couple qui, sinon se déteste plus ou moins cordialement, du moins se dispute souvent par posture politicienne : une maire de droite et une majorité d'agglo de gauche. Je n'ose imaginer les conséquences d'une réélection d'Agnès Le Brun... En revanche, si Morlaix Ensemble gagne la ville, notre majorité municipale pourrait construire de manière plus apaisée les nécessaires conditions d'une reprise économique et d'un soutien aux acteurs économiques, d'une planification sanitaire, sociale et écologique avec Morlaix-Co.
Pour ce qui est de l'opposition de gauche à Morlaix, nous ne sommes mis au courant en amont presque de rien, ne sommes associés à aucune décision, et sommes toujours mis devant le fait accompli malgré nos propositions de services réitérées dans cette période qui aurait besoin de rassemblement, ce pourquoi nous n'avons guère polémiqué dans la presse depuis deux mois même si parfois l'envie nous démangeait de souligner certaines impostures et instrumentalisations.
Pour exemple de notre esprit constructif, sur la solidarité vis-à-vis des familles morlaisiennes les moins aisées, nous avons fait des propositions de construction en commun de solutions pour construire cette solidarité auprès des parents d'enfants scolarisés à travers cette question orale au dernier conseil municipal:
Conseil municipal de Morlaix du jeudi 23 avril 2020 - Covid-19 et solidarité : Suspension de l'activité des cantines scolaires pendant la fermeture des écoles: continuer à aider les familles avec de faibles ressources financières.
Question orale présentée par les élus Elisabeth Binaisse, Ismaël Dupont, Hervé Gouédard, Valérie Scattolin, Claire Thomas, Jean-Paul Vermot
Conseil municipal du jeudi 23 avril 2020
Covid-19 et solidarité :
Suspension de l'activité des cantines scolaires pendant la fermeture des écoles: continuer à aider les familles avec de faibles ressources financières.
Nous voudrions que l'on puisse apporter à Morlaix, comme dans d'autres communes de France et du Finistère, une aide directe pour l'alimentation des enfants aux familles qui bénéficient d'habitude de tarifs de cantine à coût subventionné sur critères sociaux dans le cadre des tarifs dégressifs mis en place depuis des décennies dans les cantines scolaires des écoles de Morlaix.
En effet, pour ces familles qui font déjeuner depuis le 16 mars leurs enfants à tous les repas, pendant ce qui aurait dû constituer normalement la période scolaire, le confinement occasionne des surcoûts significatifs, amplifiés encore peut-être par une tendance à la hausse de certains prix en grande distribution, là où auparavant leurs enfants pouvaient manger dans le premier degré pour entre 1€ et 2€/repas pour les tranches 1, 2, 3 du quotient familial (entre – 287 et 551). Ces trois tranches de quotient familial correspondent à la majorité des enfants qui mangent dans les écoles publiques du premier degré de Morlaix et dont les revenus des parents permettent de bénéficier d'une aide municipale importante pour les repas des enfants.
Puisque la crise du Coronavirus induit plus de solidarité, et pas moins, il est normal que la ville n' « économise » pas sur cette aide qu'elle verse d'habitude pendant la crise du Covid-19. Si elle continue à payer bien évidemment le personnel de la cuisine centrale et des écoles, la ville fait déjà un peu d' « économies » sur les achats d'aliments. Bien sûr, un repas n'est jamais facturé au coût réel de fabrication et une Mairie n'est jamais à l'équilibre sur ce poste de dépense mais ce n'est pas non plus le rôle d'un service public à vocation sociale. Dès lors, il nous semble aussi logique que la ville de Morlaix, dans la continuité de sa politique sociale habituelle, apporte une aide alimentaire directe pour l'alimentation des enfants scolarisés dans les écoles qui dépendent d'elle, une aide qui doit être rétroactive et prendre en compte toute la période scolaire ordinaire pendant laquelle les écoles ont été fermées, à destination des familles aux revenus les moins élevés qui ont des enfants scolarisées dans le premier degré.
A titre d'exemple, à Brest, pour les aides alimentaires, sont concernées, dans les écoles publiques, les familles ne payant pas la cantine et celles payant le tarif le plus bas. Pour les enfants ne payant pas la cantine, l'aide représente 150 € par enfant pour 6 semaines jusqu' à fin avril, 5€ par jour par enfant, 5 jours par semaine. Pour les enfants payant le tarif le plus bas, 120€ par enfant pour 6 semaines jusqu' à fin avril ,4€ par jour et par enfant , 5 jours par semaine. A Brest, le dispositif est mis en place aussi pour Diwan et les écoles privées sous contrat, mais sous réserve de prendre contact avec le CDAS pour voir si elles sont éligibles. Les chèques alimentation sont distribués directement dans les boîtes aux lettres des familles concernées par des agents municipaux. Le budget global pour les 6 semaines s' élève à 300 000 € pour la ville de Brest pour 1300 enfants dont les familles sont aidées. Il sera très certainement prolongé … Le chèque-alimentation est accepté par la majorité des enseignes de supermarché en dehors de LIDL et Leader Price. Les enseignes ne rendant pas la monnaie ,il est recommandé de faire l' appoint ou de les utiliser en une seule fois pour payer l'intégralité des courses. Cette initiative a été soutenue par l'ensemble des groupes politiques brestois. Au Relecq Kerhuon, de la même manière, la ville a décidé de verser un chèque de 150€ par enfant pour compenser les frais qu'occasionnent aux familles aux revenus modestes cette crise sanitaire. Cette initiative vise à accompagner les familles des quotients familiaux 1, 2 et 3. Ces 150€/mois (avec effet rétroactif sur Mars, donc 225€ pour Mars-Avril) sont dépensés dans l'intégralité des commerces du Relecq-Kerhuon (Boulangeries, primeurs, poissonnerie, supermarché, traiteurs etc...) et sont divisibles par 5, 10 ou 50€. Il s'agira de dépenser chaque chèque intégralement à chaque fois. Le tissu commercial de la ville s'est montré volontaire pour cette initiative. Le coût pour la collectivité a été estimé à 63 000€ pour Mars-Avril puis 42 000€ par mois complet d'école. Au total ce sont 282 enfants qui vont être concernés par cette mesure au Relecq-Kerhuon.
Comme le chômage, la précarité, les difficultés sociales, les bas salaires et le chômage partiel, le ralentissement de l'activité, ont un impact encore plus fort pendant cette crise du Covid-19 sur une population morlaisienne qui connaît à une forte proportion une situation économique et sociale fragile, et un impact négatif qui est amené malheureusement à se prolonger un certain temps, la ville de Morlaix devrait selon nous se diriger vers un dispositif d'aide aux familles dont les enfants sont scolarisés dans le premier degré avec des modalités à construire ensemble.
Plusieurs scénarios peuvent être envisagés et discutés. Il serait possible soit d'apporter une aide forfaitaire unique aux familles qui bénéficient des tarifs les plus bas (tranche 1, 2, 3), soit une aide proportionnelle, touchant peut-être plus de famille, en fonction du quotient familial et du niveau de soutien habituel de la mairie sur les tarifs de cantine.
Nous vous demandons Madame le Maire s'il est possible de définir de manière très rapide sur une base trans-partisane à l'intérieur d'un groupe de travail réuni très vite, des critères consensuels pour cette aide à effets retroactifs pour les familles ayant des enfants scolariés dans les écoles maternelles et primaires de Morlaix.
Agnès Le Brun et sa majorité ont décidé avant même que ça puisse être discuté en conseil municipal d'une aide a minima touchant les familles de 60 à 65 enfants scolarisés dans les écoles publiques pour un coût pour la ville de 5000€ à peine, même pas équivalent de l'aide apportée dans le cadre des tarifs dégressifs subventionnés de cantine d'habitude et encore moins des économies réalisés sur les repas qui ne sont plus servis dans les cantines, avec des aides allant de 50€ à 150€ en une fois (et non tous les mois), pour une dotation moyenne de 80€ de chèques pouvant être dépensée pour des courses alimentaires dans les magasins morlaisiens.
C'est un effort de solidarité de la collectivité bien moindre que ce que nous proposions, voulions, et avions envisagé pour notre part avec une aide qui aurait être attribuée aux parents de 150 à 200 enfants d'école primaire, et pour un montant plus élevé comparable à celui de Brest et du Relecq-Kerhuon (150€ par enfant), municipalités de gauche qui déploient une vraie politique sociale contre les conséquences du Covid sur les inégalités. Par ailleurs, cette aide arrive bien tardivement...
Sur la question de l'accueil petite enfance à Morlaix, nous avons proposé aussi d'être associés à la réflexion sur la gestion des problématiques pendant le temps du Covid, sur la sortie du confinement: Réflexion collective sur les conditions de réouverture de la crèche collective et de la crèche familiale municipale, garanties sanitaires chez les assistantes maternelles de la ville de Morlaix, sécurisation et continuité de revenus pour ces fonctionnaires territoriaux contractuels malgré la perte de nombre d'enfants à garder pendant le Covid.
Résultat, vous ne le devinez sans doute désormais: on ne nous a associés à rien.
Nous apprenons par la bande qu'il n'y aura pas de garderie dans les écoles le matin et le soir, que la crèche collective du Pôle Petite enfance continuera à être fermé ( notamment car deux puéricultrices n'ont pas été reconduites dans leur contrat), qu'il n'y a toujours pas de protocole sanitaire et d'instruction claire de la ville pour les assistantes maternelles de la ville de Morlaix, qu'on demande aux assistantes maternelles de nettoyer et désinfecter leurs locaux, tout le linge et tous les jouets chaque soir bénévolement et à leurs frais, qu'on ne donne pas de masques aux membres de leur famille qui vivent dans leur maison, pas plus qu'on ne donne de masques aux parents pour les enfants. Aucune communication ni décision sur les compensations à la perte de revenus des assistantes maternelles de la ville de Morlaix.
On apprend aussi par la bande que la ville de Morlaix ne versera probablement pas de primes à ses fonctionnaires territoriaux qui ont assuré la continuité du service public comme le gouvernement avait semblé le prévoir (sans le financer mais c'est une bataille à mener sur le relèvement des dotations d'Etat aux collectivités et une troisième loi de finances rectificative) pendant l'épisode du confinement sans qu'il y ait eu de réelle discussion là-dessus malgré notre question posée sur ce point lors de la seule réunion informelle d'échanges que nous ayons eu en dehors du Conseil Municipal du 16 avril, 10 jours avant, par viséo conférence.
Nous avons également demandé à être associés à des échanges avec les structures culturelles et associatives pour évaluer leurs pertes liées aux mesures de sécurité et de santé publique de la période du confinement, total ou partiel, et discuter d'un plan de soutien de la collectivité. Aucune nouvelle.
Moralité: Agnès Le Brun exclut les élus de gauche de toute participation à la réflexion, à la concertation, aux choix et concentre sur elle et deux trois personnes autour d'elle, pas forcément élus d'ailleurs, tout le processus de décision, sans rendre de compte à quiconque ni mettre en débat.
Et pourtant, de nombreuses questions sont posées.
Par exemple, sur la reprise des écoles, pour éviter des fonctionnements à géométrie variable, pour que cela puisse convenir aux parents (que leurs enfants n'aient pas cours en décalé), pour mobiliser d'autres moyens de la ville (animateurs, structures jeunesse, éducateurs) ou des associations pour retravailler à la socialisation et à la rupture de l'isolement des enfants au moment de la sortie du confinement le 12 mai. De toutes ces questions, nous aurions aimé en parler dans le cadre d'instances de concertation et d'échanges officielles de la ville, fusse par viséo-conférence, mais elles ne se réunissent pas...
3/ Agnès Le Brun suspend sa campagne?
Elle l'a fait officiellement dans la presse le jeudi 12 mars, annulant son meeting du vendredi, et rétrospectivement elle prétend qu'elle aurait arrêté sa campagne bien avant encore, pour se préparer à affronter la crise du Covid-19, en élu responsable et visionnaire, encourageant même ses électeurs à ne pas venir voter le 15 mars, ce qui expliquerait qu'elle soit arrivée en seconde position derrière la liste d'union de la gauche Morlaix Ensemble conduite par Jean-Paul Vermot, au 1er tour, et ce malgré la présence d'une autre liste de gauche qui a fait tout de même près de 20%, son électorat âgé ne s'étant soi-disant pas déplacé...
Elle a ainsi martelé à la télé, sur les radios, le soir et le lendemain du 15 mars que les résultats du 1er tour des élections municipales n'étaient pas significatifs...
Il y a eu cette interview hallucinante de mauvaise foi d'Agnès Le Brun le 30 mars 2020 sous le titre: "La question de la sincérité du scrutin au premier tour est posée"...
La question du journaliste: Comment se sont déroulés les jours entourant l’annonce du report du second tour des élections municipales ?
Réponse d'Agnès Le Brun: "Dans les jours précédant le 1er tour, nous avons été beaucoup sollicités par les habitants qui manifestaient leur crainte d’aller voter. Pour ma part, le message aux administrés était déjà très clair : ne venez pas, restez chez vous ! J’avais fait le choix de suspendre ma campagne le 27 février et de me concentrer sur la mise en place du plan communal de sauvegarde. Depuis le soir du 1er tour, il n’y a plus aucune réunion physique entre les élus. J’ai mes adjoints au téléphone quotidiennement, nous communiquons à distance. Nous continuons à travailler chaque jour au fonctionnement des services essentiels à la vie de nos habitants et à protéger les plus fragiles".
https://elections.legibase.fr/actualites/interview/la-question-de-la-sincerite-du-scrutin-au-premier-tour-est-posee-108038
Comment peut-on mentir avec autant d'aplomb?
Agnès Le Brun aurait demandé aux Morlaisiens de ne pas venir voter!!!
Tout est bon pour expliquer sa défaite lors de la première manche.
Et pourtant, la réalité, c'est qu'à Morlaix les bureaux de vote où la participation a été la moins forte sont ceux des quartiers populaires ( Gambetta 36% de participation; Zoé Puyo 38%; Kerfraval 39%; La Madeleine 40%; Jean Jaurès 43%) et ce sont ces bureaux sont ceux qui votent le plus à gauche.
Et inversement, à Ploujean et au centre-ville, où l'on vote le plus à droite aux municipales (proportionnellement), la participation a été plus forte (49% à Ploujean, 53% de participation au bureau 1 de la mairie). Il y avait le 15 mars manifestement l'expression claire d'un besoin d'alternance et d'un désir de gauche à Morlaix (56,5% de l'électorat cumulé de Morlaix Ensemble et de Morlaix Alternative Citoyenne), et une liste de gauche que les électeurs ont mis en position de tête (Morlaix Ensemble) car ils lui reconnaissaient un projet, une campagne, une tête de liste crédible.
C'est vrai notamment dans les quartiers les plus populaires de Morlaix où Morlaix Ensemble, liste d'union de la gauche (citoyens engagés, PS, PCF, Génération-s), réalise ses meilleures scores:
49% à La Boissière pour Morlaix Ensemble contre 34% à la liste Agnès Le Brun
47% à La Madeleine pour Morlaix Ensemble contre 31% à la liste Agnès Le Brun
44% à Kerfraval contre 33% à la liste Agnès Le Brun
C'est l'expression aussi des échecs d'Agnès Le Brun en matière économique depuis 12 ans, de la limitation, du manque d'ambition et d'inventivité de sa politique sociale et du sentiment qu'ont souvent les habitants du plateau qu'il n'y a que le centre-ville et certaines catégories de la population qui comptent vraiment pour la droite aux responsabilités depuis 12 ans à Morlaix.
Des projets du musée et d'un ascenseur enterré mal financés qui vont coûter des millions d'euros à charge des contribuables, et en attendant, quelles projets sociaux, de vie quotidienne, économiques pour les quartiers populaires de Morlaix?
Depuis deux mois, donc Agnès Le Brun n'est plus en campagne, mais elle fait en sorte qu'il n'y ait que les élus de sa majorité, voire même ses colistiers, qui assurent pour le compte de la mairie le contact avec les personnes isolées vulnérables, les personnes âgées, et les services de solidarité vis à vis de ces citoyens plus exposés potentiellement aux conséquences du confinement. Les propositions de service des élus d'opposition ont été ignorées...
Depuis deux mois, Mme Le Brun communique de manière extrêmement personnalisée sur tout ce qui a trait à la gestion de la crise du Covid à Morlaix.
Il faut ouvrir les journaux où sa photo s'affiche quasiment chaque jour ou regarder la vidéo de ses interventions sur le site et la page Facebook de Morlaix pour avoir les informations.
Difficile d'avoir des infos sur les dispositions prises dans et par la ville sans passer par le filtre de "Super Agnès", en campagne permanente pour refaire son retard sous couvert de combat contre le Covid-19.
Nous avons demandé une information plus objective, moins incarnée, moins politicienne en conseil municipal, peine perdue...
Et quand on distribue les masques aux personnes âgées, il faut que Madame le maire soit là pour le faire en personne, et que les photographes et caméras soient là pour retransmettre l'évènement...
Le pompon, c'est quand Agnès Le Brun est venu se faire photographier lors d'un passage éclair de 20 minutes à la salle polyvalente de Ploujean où avait lieu l'atelier de fabriques de masques avec les bénévoles... dont certains d'ailleurs sont membres de la liste Morlaix Ensemble.
Les masques alternatifs distribués aux personnes âgées (pourquoi d'ailleurs simplement aux personnes âgées, les protections fonctionnent bien quand tout le monde porte des masques, et les masques devraient être distribués gratuitement pour tous?) ne semblent d'ailleurs pas correspondre aux normes AFNOR de protection impliquant 2 épaisseurs minimum de tissus quand fabrication artisanale et non pas une comme ça a été le cas sur les masques distribués la semaine dernière. D'autres défauts remontent depuis la distribution en main propre d'un masque par personne de plus de 65 ans, en présence de Madame le Maire, en échange de la remise de la carte d'identité: effilochage, jeu de bride trop lâche rendant le masque non conforme, forme de masque non validée par le document AFNOR SPECS76 -001. On ne remet certainement pas en cause le travail dévoué des bénévoles qui ont fait les masques, c'est mieux que rien, mais on peut se demander si l'objectif est vraiment atteint, surtout quand on veut les distribuer de préférence aux personnes fragiles !!! De manière générale, les équipements de santé publique demandent une fabrication dans des conditions professionnelles et devraient à notre sens être pris en charge massivement et dans des conditions égales pour tous les citoyens, tous les territoires, par l’État, au moins financièrement, avec des productions qui peuvent être locales et décentralisées, mais certifiées conformes, tandis que là chacun se débrouille au petit bonheur la chance et en s'appuyant sur les bonnes volontés, bénévoles bien souvent.
Ceux-ci ont été photographiés aussi par le correspondant du Télégramme, mais ce ne sont pas ces photos qui ont été choisies mais celle du maire de Morlaix, photographiée en gros plan, alors qu'elle n'a évidemment pas participé elle-même à l'atelier couture...
J'ai demandé en Conseil Municipal que la gestion des initiatives de la ville dans la période du Covid soit co-animée plus démocratiquement et collectivement en associant l'opposition et que la communication soit moins personnalisée autour d'Agnès Le Brun et de son équipe pour des raisons électoralistes alors qu'on pourrait être toujours dans l'entre deux-tours des élections municipales, mais peine perdue, force est de constater que l'occasion du Covid-19 suite au 1er tour des élections est trop belle pour certains...
Espérons que les Morlaisiens sauront dégager le bon grain de l'ivraie, faire la part entre un volontarisme et un travail effectifs de la municipalité et du maire dans la gestion du COVID, que nous ne contestons pas dans sa réalité, que nous avons salué même si si tout ne nous semble pas également légitime, et les effets d'instrumentalisation médiatique politicienne, et ne pas oublier qu'il y a 12 ans de gestion de la ville avant cette crise du Covid qui l'ont affaiblie de manière importante, de sorte que seule une alternance politique, avec un projet prenant à bras le corps les difficultés de la vile, peut donner des chances à un rebond de Morlaix.
Ismaël Dupont, 10 mai 2020