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29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 08:00

Anicet Le Pors : « Le Conseil d’État dénonce une maltraitance de l’État de droit par l’exécutif »
 
Mardi, 28 Janvier, 2020
La haute juridiction a torpillé le projet de réforme des retraites, l’estimant lacunaire et insincère. Entretien avec un membre honoraire de cette instance.
 
L’avis rendu par le Conseil d’État sur la réforme des retraites est très négatif. Est-ce surprenant ?

Anicet Le Pors Le Conseil d’État est une institution pour laquelle j’ai la plus grande estime, qui a joué au cours de l’histoire de France un rôle essentiel dans la fabrication des concepts qui constituent notre identité politique républicaine. Il a, cela dit, vis-à-vis des autorités en général, une attitude de critique bienveillante qui se traduit par une grande prudence dans la formulation de ses avis. C’est sur cet arrière-plan qu’il faut juger celui qu’il vient de rendre sur la réforme des retraites, qui est très sévère. Je n’ai pas connu en trente années d’avis aussi ferme. Il s’agit, me semble-t-il, d’une manière de s’opposer à ce que j’appellerais une maltraitance de l’État de droit par le président de la République et le gouvernement.

Le Conseil d’État estime que l’étude d’impact du gouvernement est lacunaire et insincère…

Anicet Le Pors Il y a deux types de réaction lorsqu’un gouvernement ne veut pas soigner une étude d’impact : soit il en fournit une absolument vide, par pure formalité, avec le risque de la voir rejetée d’emblée ; soit il en fait réaliser une d’un volume tel qu’elle en devient inabordable. Celle sur la réforme des retraites présente les deux défauts ! Elle fait d’une part 1 000 pages, impossibles à lire dans les délais impartis, et en même temps elle ne répond pas aux questions qui sont posées. La situation me rappelle celle du projet de loi de la transformation de la fonction publique, en 2019. La critique du Conseil d’État était très sévère aussi, car l’étude d’impact avait été envoyée quatre jours après le projet de loi, sur protestation du Conseil d’État. C’est pourtant une grossière erreur puisque l’étude d’impact est faite pour éclairer l’élaboration juridique, pas pour la compléter en cours de route ! C’est elle qui garantit le sérieux du contenu de la loi et dit quelles en seront les conséquences.

Entre notre système de retraite et la transformation de notre fonction publique, l’exécutif s’attaque donc à des piliers de notre modèle de façon très cavalière…

Anicet Le Pors Le contraste est ahurissant. Le gouvernement bouleverse des pans fondamentaux de notre contrat social sans avoir analysé les conséquences de l’action qu’il propose. C’est pourquoi je parle de maltraitance de l’État de droit. Cela traduit une manière d’être de l’exécutif et de Macron qui leur sont tout à fait spécifiques. Tel un démiurge, ce dernier n’admet aucune autorité morale ou spirituelle au-dessus de lui, sans prendre conscience qu’il outrepasse ses compétences. Ce qui se fait sur la réforme des retraites n’est pas acceptable. C’est tout à l’honneur du Conseil d’État de l’avoir signalé et au déshonneur du gouvernement de procéder ainsi. Ce qu’il y a d’étonnant dans cette affaire, c’est qu’Édouard Philippe est lui-même conseiller d’État. Il sait tout cela. Je me demande s’il ne s’est pas radicalisé. Il devient cassant et brutal.

Le Conseil d’État s’alarme d’un recours massif aux ordonnances pour rédiger la réforme. Qu’en pensez-vous ?

Anicet Le Pors C’est très problématique car pour les ordonnances, il n’y a pas d’étude d’impact. Et là, il y a 29 ordonnances ! D’un point de vue juridique, elles ont rang de lois. Et l’exécutif décide qu’il n’y aura pas d’études d’impact sur 29 équivalents lois. C’est massif et inquiétant. Pour la réforme de la transformation publique, les nombreuses imperfections et le recours à 7 ordonnances avaient conduit le gouvernement à prévoir 60 décrets en Conseil d’État pour définir le contenu de la loi. C’était déjà ahurissant et cela s’aggrave. Ce qui est critiqué sur la réforme des retraites par le Conseil d’État était donc déjà en germe. Ce comportement qui tend à devenir systématique de la part du gouvernement se traduit par une bureaucratie considérable : on soumet au Conseil d’État, puis au Parlement un texte dont on ne peut pas évaluer la portée, ce qui est très grave.

Emmanuel Macron balaye les critiques qui peuvent lui être faites en lançant : « Essayez la dictature et vous verrez ! »

Anicet Le Pors Emmanuel Macron est un homme dangereux. Ce qui se passe en ce moment le montre. Il est intéressant de voir, après les gilets jaunes et les mobilisations syndicales, que le Conseil d’État ouvre un autre terrain, qui touche directement au pouvoir d’État. Et la Cour de cassation appelle Macron à respecter la séparation des pouvoirs. L’éditorialiste Thomas Legrand s’est évertué, lundi, sur France Inter, à dire que l’on était quand même en démocratie. Mais, être obligé de le faire montre déjà qu’il y a un doute quelque part. Évidemment, il est aujourd’hui excessif de parler de dictature, ce serait passer une limite qualitative. Mais il ne faut pas pour autant jouer avec la démocratie comme Macron le fait. Il ouvre la voie aux forfaitures et risque à un moment d’être dépassé par plus violent que lui, dans une société complètement décomposée et désorganisée.

Sur le fond, que pensez-vous de la réforme des retraites ?

Anicet Le Pors Aujourd’hui, le produit intérieur brut par tête en France est le plus élevé que l’on ait jamais connu. En tenant compte de la démographie et des prix, chaque Français s’est potentiellement enrichi par rapport à il y a vingt ans. Comment se fait-il, dès lors, qu’il ne puisse pas bénéficier de cet effort de productivité global ? La réponse se trouve en analysant le partage de la valeur ajoutée nationale, qui est de plus en plus défavorable à la rémunération du travail et de plus en plus favorable à la rente. La France est pourtant un pays riche, qui a largement les moyens d’un modèle social de haut niveau. À mes yeux, il faudrait faire l’inverse de ce que veut imposer l’exécutif. La retraite des fonctionnaires est, par exemple, une référence sociale majeure, car elle porte sur les six derniers mois de façon définie et transparente : un fonctionnaire qui rentre dans l’administration sait immédiatement quel sera le montant de sa retraite. Voilà quelque chose à défendre.

Anicet Le Pors Conseiller d’État honoraire et ancien ministre communiste de la Fonction publique

https://www.humanite.fr/anicet-le-pors-le-conseil-detat-denonce-une-maltraitance-de-letat-de-droit-par-lexecutif-683746

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29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 07:14
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 29/ Jules Lesven  (1904-1943)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère:
 
29/ Jules Lesven  (1904-1943)
 
Un bon article biographique sur le site du lycée technologique et professionnel brestois qui porte le nom de Jules Lesven, réalisé avec le concours de l'ANACR
 
Jules LESVEN est né le 25 avril 1904 à Saint-Thégonnec. Orphelin à 4 ans, il est élevé par une tante. En 1929, il épouse Monique Kerrien, née à Plouescat en 1908, couturière. Le couple aura 4 enfants, dont 3 d'entre eux, toujours vivants, résident à Brest ou dans les alentours.
 
Forgeron, Jules Lesven a travaillé à Plouescat, Landivisiau, Plounévez-Lochrist chez un réparateur de machines agricoles. Dès 1929, il est forgeron à l'arsenal de Brest.
Militant syndical - membre du Conseil d'Administration de la CGT (Confédération Générale du Travail) à l'arsenal - et militant politique - il adhère au Parti Communiste en 1935 - il doit faire face à une situation délicate en 1939 lorque le gouvernement Daladier interdit le Parti Communiste. Il participe à sa restructuration clandestine à l'arsenal.
Au sein de son syndicat, il s'oppose aux dirigeants réformistes de la CGT qui sont devenus majoritaires et qui lui demandent de renier son Parti et de condamner la politique de l'Union Soviétique.
Il est alors déchu de son mandat syndical mais s'oppose à cette mesure de déchéance qu'il juge arbitraire, tout comme les ouvriers de l'arsenal.
En novembre 1939, il est coopté au "triangle" de direction de l'organisation communiste clandestine brestoise. Ce triangle est composé de Jeanne Goasguen-Cariou, Eugène Kerbaul et Jules Lesven.
Ce triangle est une unité d'organisation du Parti communiste ; ce mode d'organisation sera ensuite utilisé au sein de la Résistance pour protéger ses membres. Chaque adhérent se situe à une des extrémités d'un triangle et ne connait que les deux autres camarades des deux autres sommets du triangle, ce qui permet d'assurer une certaine sécurité du réseau.

Résistance et répression des communistes brestois de 1939 à 1943 (à partir des souvenirs et des enquêtes d'Eugène Kerbaul, résistant communiste

 

En 1940, lors du départ des Anglais, Jules Lesven, avec quelques camarades, récupèrent des armes et des munitions. Le groupe organise des sabotages, dès janvier 1941, sur les chantiers et à l'arsenal. Fin juin 1941, un triangle militaire est mis en place et comprendre Jules LESVEN, Pierre CORRE et Lucien KEROUANTON. Le Triangle militaire a pour but de coordonner l'action des groupes O.S. (Organisation Spéciale de Protection des membres du P.C. distributeurs de tracts et écrivains ruraux et des militants et de leurs familles) de la région brestoise.
Fin 1941, les réserves d'eau distillée destinées à alimenter les batteries des sous-marins allemands sont sabotées à l'arsenal de Brest.
 
Le 27 mars 1942, des sous-stations électriques de l'arsenal sont sabotées.
Fin avril - mai 1942, les groupes O.S. disparaissent : ils sont versés dans les formations de combat mises en place par "Le Front National de lutte pour la libération et l'Indépendance de la France" : ce sont les F.T.P.F (Francs-Tireurs et Partisans Français) pour lesquels compte avant tout l'action directe (propagande, lutte armée, sabotages).
Jules LESVEN devient responsable départemental des "F.T.P." puis interrégional de Bretagne.
 
"Grillés", recherchés par la police française et par les Allemands, les responsables brestois quittent la région de Brest.
Mais les actions continuent : sabotage à la gare de tirage du Mans (09.01.1943) et de la voie ferrée Le Mans - Rennes (26.01.1943), attentats à la bombe à l'arsenal de Brest.

Jules LESVEN, recherché, a quitté l'arsenal de Brest.
Devenu responsable politique de la SARTHE, il est arreté par des policiers français le 7 mars 1943 (jour du 1er anniversaire de son fils Pierre) au domicile d'un chef de train.
Livré au Allemands, torturé, jugé et condamné à mort, il sera fusillé au camp d'AUVOUR (à 15 km du Mans - Commune de CHAMPAGNE), le 1er juin 1943.

 

 

Avertissement: Une photocopie de mauvaise qualité de cette lettre manuscrite se trouvait dans la liasse confiée par Jacques Guivarch de Pleyber-Christ à Alain David et Ismaël Dupont, appartenant d'abord à son père, Jean Guivarch, patron d'une marbrerie funéraire à St Martin des Champs, militant communiste de la section de Morlaix, ancien résistant.

***

Lettre de Jules Lesven, fusillé à Champagné (dans la Sarthe) le 1er juin 1943

Ma chère Monique bien aimée,

Dans quelques heures, je vais être fusillé. Ma dernière pensée va vers toi ma chère Monique car demain toutes ces responsabilités vont peser sur tes épaules, la lourde charge d'assurer le pain pour nos trois petits chéris. Le moment est (illisible) mais je sais que tu es courageuse et que tu ne manqueras pas d'assumer la tâche qui t'incombe en ces heures tragiques et qui vont me séparer de tous ceux qui me sont les plus chers. Du fond de ma noire cellule où j'écris ces derniers mots, je pense à tous ceux que je ne reverrai plus et que j'aimerais saluer, embrasser de tout mon cœur une dernière fois. Je meurs en patriote pour que vive la France, pour avoir la tête haute, pour la libération de mon pays.

Je vais devant le peloton d'exécution la tête froide conscient d'avoir rempli mon devoir de Français.

Je suis resté fidèle à mon passé et à la classe ouvrière et à notre grand parti Communiste auquel j'appartiens qui mène une lutte vigoureuse pour unir toutes les forces vives du pays pour sa libération.

J'adresse aussi à mes camarades de travail mon dernier salut ainsi qu'à tous mes Amis. Je termine cette dernière lettre en te disant Adieu ma chère Monique, Adieu mon cher fils Gilbert, Adieu ma chère fille Mathilde, Adieu mon petit Pierrot.

 

VIVE LA FRANCE

 

***

 

Qui était Jules LESVEN?
 
Dernière lettre à sa femme de Jules Lesven, résistant communiste brestois fusillé le 1er juin 1943

Dernière lettre à sa femme de Jules Lesven, résistant communiste brestois fusillé le 1er juin 1943

Dernière lettre à sa femme de Jules Lesven, résistant communiste brestois fusillé le 1er juin 1943 (deuxième page)

Dernière lettre à sa femme de Jules Lesven, résistant communiste brestois fusillé le 1er juin 1943 (deuxième page)

Lire aussi nos publications pour l'année du centenaire du Parti communiste dans la série "100 ans d'engagements communistes en Finistère":

Lire aussi:

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 28: Raymonde Vadaine, née Riquin

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 27/ Jeanne Goasguen née Cariou (1901-1973)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 26/ Gabriel Paul (1918-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 25/ François Bourven (1925-2010)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 24/ Yves Autret (1923-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 23/Pierre Jaouen (1924-2016)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 22/ André Berger (1922-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 21/ Joseph Ropars (1912-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 20/ Paul Monot (1921-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 19/ Jean-Désiré Larnicol (1909-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 18/ Jean Le Coz (1903-1990)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 17/ Alain Cariou (1915-1998)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 16/ Jean Nédelec (1920-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 15/ Alain Le Lay (1909-1942)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 14/ Pierre Berthelot (1924-1986)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 13/ Albert Abalain (1915-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 12/ Andrée Moat (1920-1996)

1920-2020: cent ans d'engagements communistes en Finistère: 11/ Jean Le Brun (1905-1983)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 10/ Denise Larzul, née Goyat (1922-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 9/ Pierre Le Rose

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 8/ Marie Salou née Cam (1914-2011)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 7/ René Vautier (1928-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 6/ Denise Firmin née Larnicol (1922-2019)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 5/ Fernand Jacq (1908-1941)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 4/ Corentine Tanniou (1896-1988)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 3/ Albert Rannou (1914-1943)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 2/ Marie Lambert (1913-1981)

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29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 07:01
Éducation. Les jeunes étrangers dans le viseur
Lundi, 27 Janvier, 2020

Le recteur de l’académie de Rennes voulait interdire aux élèves sans papiers d’effectuer des stages et même d’être scolarisés. La mobilisation l’a fait reculer. Jusqu’à quand ?

 

Mercredi dernier, la CGT Éduc’action de l’académie de Bretagne lançait l’alerte. Les syndicalistes venaient de tomber sur un courrier effarant adressé par le recteur de Rennes aux proviseurs des lycées professionnels, généraux et technologiques de la région. Il leur demandait ni plus ni moins d’interdire l’accès des ateliers et stages en entreprise aux « migrants mineurs en situation irrégulière ». Dans cette lettre datée du 17 janvier, Emmanuel Ethis les enjoignait de vérifier la régularité de leur séjour avant leur inscription scolaire. De quoi provoquer une levée de boucliers de la part des professionnels de l’éducation, peu satisfaits de se voir ainsi transformés en auxiliaires de police, qui ont aussi tôt fait circuler cette lettre sur les réseaux sociaux et écrit au ministre de l’Éducation. Des associations de défense des droits de l’homme n’ont pas manqué de rappeler la loi au recteur.

« Un droit inaliénable »

De fait, un mineur ne peut pas être en situation irrégulière, puisque l’État français n’oblige pas (encore) un enfant à être titulaire d’un titre de séjour ! « C’est tellement énorme qu’au départ j’ai cru à une mauvaise blague », témoigne une enseignante. « Alors que l’on célébrait en novembre dernier le trentième anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant, ratifiée par la France, il ne semble en outre pas inutile de rappeler que l’éducation reste un droit inaliénable », souligne un de ses collègues. De plus, une circulaire (n° 2002-63) du 20 mars 2002 précise que « quelle que soit leur situation administrative, les élèves doivent effectuer les stages et les périodes de formation prévues dans leur enseignement. (…) Un élève en situation de stage en milieu professionnel reste sous la responsabilité de l’établissement scolaire. Il ne peut faire l’objet d’aucune injonction du Code du travail quant à la régularité du séjour ».

Autant d’arguments qui ont provoqué le recul du recteur. Le 24 janvier, dans un second courrier adressé aux mêmes destinataires, il leur demandait de « surseoir aux mesures préconisées » dans sa précédente missive, précisant que celle-ci n’avait pas vocation à « remettre en cause la scolarisation de nombreux jeunes lycéens allophones de notre région ».

 

Une réponse sibylline

Dont acte ? Pas si sûr. Certes, les jeunes vont pouvoir continuer à s’inscrire dans les lycées et à y étudier, mais quid de leurs stages en entreprise ? Sans stage, impossible de valider une formation professionnelle et de commencer à gagner sa vie rapidement, un impératif pour nombre de jeunes étrangers isolés… Le contre-ordre du recteur rassure d’autant moins au regard de ses dernières lignes : « Mes services reviendront vers vous dès qu’une position aura été déterminée en concertation avec les services de l’État. » Derrière cette phrase, les militants redoutent l’annonce prochaine de mesures ciblant les élèves étrangers non reconnus comme mineurs par les services départementaux et limitant leur accès aux stages. « Le service juridique de l’inspection académique planche sur le sujet », avance la CGT Éduc’action.

Pour en avoir le cœur net, David Torondel, membre de la Ligue des droits de l’homme (LDH), a interpellé directement Emmanuel Ethis sur Facebook pour lui faire part de son trouble et l’interroger sur différents points de son courrier. En dernier ressort il lui demande : « Pouvez-vous nous confirmer que la circulaire 2002-063 ne sera pas remise en question, et que les jeunes lycéens étrangers, même s’ils sont en situation irrégulière, pourront effectuer les stages et période de formation en milieu professionnel ? » La réponse du recteur est sibylline : « Bien sûr, c’est exactement ce qu’il me semble important de partager. » Rien d’explicite ni d’officiel mais les syndicats et les défenseurs des droits humains semblent rassurés. Pour l’instant.

Eugénie Barbezat
Education. Les jeunes étrangers dans le viseur du recteur de l'académie de Rennes (L'Humanité, lundi 27 janvier 2020, Eugénie Barbezat)

Instructions illégales du Recteur de Rennes :
Annuler ou « surseoir » ? 

 

Dans un courrier daté du 17 janvier 2020, Emmanuel ETHIS, Recteur de l’académie de Rennes, a donné des instructions hallucinantes aux proviseur·es des lycées généraux, technologiques et professionnels, ainsi qu’aux DASEN des départements, concernant ce qu’il appelle « les élèves migrants mineurs en situation irrégulière sur le territoire ». Rappelons qu’un·e mineur·e n’est pas en situation irrégulière, c’est à partir de18 ans qu’on est tenu de régulariser sa situation au regard du séjour. Le Recteur exige l’interdiction des périodes de formation en entreprise et de l’accès aux ateliers de l’établissement ! Pire : il juge « nécessaire » désormais de vérifier les titres de séjour dès l’inscription pour mettre en œuvre ces interdictions.
 
En plus d’être une insulte aux missions du service public de l’éducation, ces instructions ne sont pas « nécessaires », mais carrément illégales. C’est contraire à la Convention internationale des droits de l’Enfant qui protège le droit à l’éducation sans distinction aucune (art. 2 et 28). C’est contraire à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (art. 2 du protocole additionnel). C’est contraire au préambule de la Constitution. La circulaire 2002-063 du 20-3-2002, que le Recteur ne peut ignorer, est sans ambiguïté. Elle rappelle « qu'en l'absence de toute compétence conférée par le législateur, il n'appartient pas au ministère de l'éducation nationale de contrôler la régularité de la situation des élèves étrangers et de leurs parents au regard des règles régissant leur entrée et leur séjour en France. » Elle affirme que, sous statut scolaire, les élèves de nationalité étrangère, quelle que soit leur situation administrative au regard du séjour, doivent effectuer les stages et les périodes de formation prévus dans les programmes.
 
Par un nouveau courrier daté du 24 janvier 2020, devant le tollé, le Recteur de Rennes a demandé aux proviseur·es et aux DASEN de « surseoir aux mesures préconisées ». C’est un premier recul, mais il est insuffisant. Les instructions discriminatoires et illégales à l’encontre des élèves de nationalité étrangère ne méritent aucun sursis. Si elles ne sont pas annulées sans délai, une question se pose inévitablement : s’agit-il d’un ballon d’essai ? On peut le craindre d’un ministère de l’éducation nationale qui a été rappelé à l’ordre par un arrêt de la Cour Administrative d’Appel (CAA), qu’il avait lui-même saisie : le droit à l’instruction « trouve à s’exercer même dans le cas où l’enfant, âgé de plus de seize ans, n’est plus soumis à l’instruction obligatoire » (CAA décision n° 18PA02209 du 14 mai 2019). Le droit à l’éducation ne se limite pas à la scolarité obligatoire, même pour les élèves de nationalité étrangère. Et les personnels de l’éducation ne joueront pas les supplétifs du ministère de l’intérieur.
 
Marie Buisson, secrétaire générale de la FERC-CGT - Patrick Désiré, secrétaire général de la CGT-Educ’action

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29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 06:53
André Chassaigne: C'est au peuple français de décider de son avenir (entretien avec Julia Hamlaoui, L'Humanité, 28 janvier 2020)
« C’est au peuple français de décider de son avenir »
Mardi, 28 Janvier, 2020

Le président du groupe GDR, André Chassaigne, propose aux autres forces de gauche le recours à une motion référendaire sur la réforme des retraites.

 
Après l’avis du Conseil d’État sur la réforme des retraites, vous avez interpellé hier le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. Qu’en attendez-vous ?
 
 Nous estimons indispensable d’ajourner l’examen des projets de loi de réforme des retraites. Le Conseil d’État lui-même demande que le gouvernement améliore sa copie avant son dépôt au Parlement et constate de nombreuses insuffisances, en particulier sur l’étude d’impact, jugée lacunaire. Il n’est pas envisageable de demander au Parlement de se prononcer alors qu’il ne dispose pas de toutes les données et que la loi exige que les conditions soient réunies pour garantir la sincérité des travaux. Nous nous battons évidemment pour le retrait du texte. Mais, s’il arrivait tout de même en discussion, il faut également garantir les conditions d’un examen démocratique. Avec un débat tronqué par la limitation du temps de parole des députés, la procédure d’urgence et un texte incomplet du fait du recours à de nombreuses ordonnances, ce n’est pas le cas aujourd’hui. C’est également l’objet d’un courrier au président de l’Assemblée cosigné par 75 parlementaires, qui dénoncent une démocratie expéditive.
 
 
Vous avez invité les présidents des groupes de gauche à se réunir aujourd’hui, après des désaccords sur une éventuelle motion de censure. Que leur proposez-vous ?
 
 J’ai lancé cette invitation dès mercredi dernier à la présidente du groupe socialiste et à celui de la France insoumise. Une riposte et une stratégie communes sont indispensables et ne peuvent être que plus efficaces. Nos groupes ne peuvent rester enfermés dans leur pré carré avec une course à l’échalote à celui qui communiquerait le premier. Outre la motion de censure, nous proposons une motion référendaire afin que le peuple soit consulté et enfin entendu, puisque la majorité parlementaire refuse de prendre en considération sa ferme opposition. Prévue par le règlement de l’Assemblée, cette procédure suppose la signature de 58 députés. Si elle est adoptée, la discussion du projet de loi est suspendue. Le Sénat a ensuite 30 jours pour se prononcer. Chaque parlementaire est mis devant ses responsabilités : considère-t-on que, sur un texte si important, qui bouleverse notre pacte social, c’est au peuple français de décider de son avenir ?
 
 
Votre groupe présente aujourd’hui une proposition de loi alternative. Quel rôle jouera-t-elle dans la bataille ?
 
 Nous refusons de nous laisser enfermer dans une réforme qui sera synonyme de paupérisation pour l’immense majorité des retraités de demain. C’est le sens du socle commun de propositions présenté la semaine dernière par treize organisations : montrer qu’une alternative au projet du gouvernement existe. Au-delà de ce dénominateur commun à gauche, chaque groupe défend bien évidemment ses propres propositions. Avec notre proposition de loi, nous montrons comment le système actuel peut être amélioré en matière de financement ou d’âge de départ à la retraite, par exemple. Nous la déclinerons dans les débats sous forme d’amendements. 
 
 
André Chassaigne: C'est au peuple français de décider de son avenir (entretien avec Julia Hamlaoui, L'Humanité, 28 janvier 2020)
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29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 06:51
Joëlle Huon, tête de liste de #ChangeonsPlouigneau. | OUEST-FRANCE

Joëlle Huon, tête de liste de #ChangeonsPlouigneau. | OUEST-FRANCE

Ouest-France
Plouigneau. Joëlle Huon, tête de liste de #ChangeonsPlouigneau

Publié le

La liste de gauche est la première dans la commune à entrer dans l’arène électorale des municipales. La tête de liste a été désignée. La présentation des colistiers suivra un peu plus tard.

Contrairement aux élections municipales précédentes, la gauche part cette fois-ci avec une seule liste. « C’est un rassemblement à gauche, soutenu par le PS, le PCF, générationsS et Place publique, de citoyennes et citoyens de Plouigneau, attachés aux valeurs de progrès social et de solidarité, et voulant s’impliquer dans le débat public pour redynamiser et améliorer la commune », indique l’équipe. Une équipe qui vient de désigner sa tête de liste.

Joëlle Huon tentera une nouvelle fois, comme en 2014, d’installer la gauche à la mairie. Le programme est en cours d’élaboration. « Nous allons le présenter d’ici peu, indique la candidate à la mairie. Notre liste est complète. Nous la présenterons à ce moment-là. »

Une liste sur laquelle figureront trente-cinq noms. Deux de plus que l’exige le code électorale. « Précédemment, il fallait vingt-sept personnes par liste à Plouigneau. Du fait des nombres d’habitants, plus de 5 000, c’est maintenant vingt-neuf par liste, auxquelles s’ajoutent encore quatre personnes de plus du fait de la commune nouvelle, créée en fusionnant avec Le Ponthou », précise Joëlle Huon.

L’équipe est déjà présente sur le terrain depuis le 11 janvier avec des rencontres sur cinq secteurs de la commune. « Sur la place du bourg, tous les samedis matin, de 11 h à 12 h ; en alternance devant les écoles de Lanleya, les vendredis pairs et La Chapelle-du-Mur, les vendredis impairs, de 16 h à 17 h et en alternance devant l’aire de jeux de Saint-Didy les samedis pairs et sur la place du Ponthou, les samedis impairs, de 11 h à 12 h », précise Roger Héré (PCF).

Diverses thématiques ont été retenues pour ces échanges. Parmi elles, grandir et vivre à Plouigneau, la citoyenneté, la transition écologique et la solidarité, bouger et se cultiver et consommer local.

https://www.ouest-france.fr/elections/municipales/plouigneau-joelle-huon-tete-de-liste-de-changeonsplouigneau-6709110

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29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 06:41
Les communistes présentent leur propre texte pour une retraite universellement juste (Ouest-France, 28 janvier 2020 )
Les communistes présentent leur propre texte « pour une retraite universellement juste »

Pour « mener bataille » contre le projet de réforme du système des retraites porté par le gouvernement, les députés communistes ont présenté leur propre texte, ce mardi 28 janvier.

Ouest-France, 28 janvier 2020

Les députés communistes ont présenté ce mardi 28 janvier leur contre-projet de réforme « pour une retraite universellement juste », axée sur une amélioration du système actuel, en promettant « sur ces bases » de « mener bataille » contre le projet du gouvernement.

Le groupe, qui compte mener « une offensive déterminée » contre le projet de réforme gouvernemental, selon son président André Chassaigne, a préparé une proposition de loi dédiée, qui vient en complément de la plateforme commune présentée la semaine dernière par 13 formations de gauche.

« Pour une retraite qui va bien »

Il s’agit de montrer qu’il y a « une alternative au mauvais projet qui nous est présenté », selon le porte-parole Sébastien Jumel.

Assurant ne pas défendre le statu quo mais plaidant « pour une retraite qui va bien », son collègue Pierre Dharréville a expliqué qu'« au coeur » de la proposition PCF, il s’agissait de « garantir aux retraités leur niveau de vie actuel et un véritable droit à la retraite pour toutes et tous dans la durée ».

La proposition entend notamment « abaisser à 60 ans l’âge légal de départ », « fixer à 100 % du Smic net le montant minimum de retraite pour une carrière complète » ou encore mieux prendre en compte la pénibilité, les députés PCF assurant que « les moyens existent » pour financer ces mesures.

Début des discussions le 17 février

Ils promettent « sur ces bases » de « mener bataille » contre le projet du gouvernement, celui-ci étant selon Pierre Dharréville « dans une impasse politique » mais « aussi institutionnelle avec le “gros shoot” que le Conseil d’État vient de mettre à son projet », en estimant ne pas avoir eu le temps de « garantir au mieux la sécurité juridique » de la réforme.

La commission spéciale pour l’examen de la réforme sera constituée mardi après-midi. Les discussions dans l’hémicycle doivent démarrer le 17 février.

***

Proposition de loi pour une retraite universellement juste !

28 janvier - Ce matin, avec les autres députés communistes, nous avons présenté notre proposition de loi pour une retraite universellement juste.

Cette proposition de loi constitue une alternative concrète au projet de loi du gouvernement. Elle est un outil pour celles et ceux qui veulent promouvoir le droit à la retraite solidaire.

Pour en savoir plus :

https://fr.calameo.com/read/0061444990fb43e4d0bcb

Notre proposition de loi à télécharger (PDF - 831.8 ko)
Notre proposition de loi à télécharger
Présentation de la proposition de loi pour une autre réforme des retraites par les députés communistes le 28 janvier 2020 (blog du député Jean-Paul Lecoq)

Présentation de la proposition de loi pour une autre réforme des retraites par les députés communistes le 28 janvier 2020 (blog du député Jean-Paul Lecoq)

Les communistes présentent leur propre texte pour une retraite universellement juste (Ouest-France, 28 janvier 2020 )
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29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 05:57
Ils n’ont pas honte ! Soit la réforme, soit une épidémie ?
Lundi, 27 Janvier, 2020 - L'Humanité

Pas d’autre choix, selon l’élu LaREM Dominique Da Silva : il faut travailler plus longtemps ou prier pour qu’une épidémie frappe nos retraités.

 

Tout est décidément permis chez les macronistes pour promouvoir la réforme des retraites. Y compris le recours aux pires arguments. Il serait ainsi strictement impossible de financer la retraite à 60 ans à taux plein et de rejeter le projet gouvernemental, à moins d'« espérer un coronavirus qui viendrait atteindre les plus de 70 ans », a osé déclarer le député LaREM Dominique Da Silva, sur BFM TV.

En avançant cette idée vaseuse, celui qui fait partie des « ambassadeurs » de la réforme cherche à frapper l’imagination des Français pour les empêcher de réfléchir. Il leur assène qu’il n’y a aucune alternative au projet d’Emmanuel Macron : si le pays n’adopte pas cette réforme, seule une épidémie décimant nos aînés nous sauvera. Seule issue à ses yeux : repousser toujours plus l’âge de départ à la retraite de génération en génération, ce qui revient à… épuiser et envoyer plus vite dans la tombe les personnes âgées qui continueront à travailler plus longtemps.

C’est en réalité la réforme du gouvernement elle-même qui menace l’espérance de vie des Français. Tout comme ce sont ses choix politiques qui empêchent la retraite à 60 ans à taux plein. Après tout, le système actuel n’est pas menacé de déséquilibre, et peut-être largement amélioré. Comment ? Près de 130 milliards d’euros composent actuellement le Fonds de réserve pour les retraites. La Caisse d’amortissement de la dette sociale doit prochainement rapporter 24 milliards par an. Moduler les cotisations sociales comme le propose le PCF permettrait de rassembler 70 à 90 milliards en cinq ans. Enfin, créer des emplois, lutter contre le chômage, augmenter les salaires dont celui des femmes, plutôt que de dilapider plus de 100 milliards d’euros comme cela a été fait avec le Cice, permettrait d’alimenter les caisses de retraite. Un peu mieux qu’une épidémie comme solution non ?

Aurélien Soucheyre
Ils n'ont pas honte! Dominique Da Silva (LREM) : il faut travailler plus longtemps ou prier pour qu’une épidémie frappe nos retraités.
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29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 05:09
Retraites. L’université Rennes 2 prend position contre la réforme et suspend les cours… étonnant

Le conseil d’administration de Rennes 2 prend officiellement fait et cause contre la réforme des retraites du gouvernement. La direction décide aussi de suspendre les cours et les contrôles continus ce mercredi 29 janvier, jour de mobilisation nationale. Une prise de position politique qui interroge.

Le conseil d’administration de l’université de Rennes 2 dit clairement son opposition au projet de loi de réforme des retraites porté par le gouvernement. Réuni le vendredi 24 janvier, il a adopté une motion pour faire valoir cette opposition. Et l’a rendu publique ce mardi 28 janvier.

« Cette réforme vise à mettre à mal le système par répartition et de solidarité entre les générations fondement de notre état social depuis la libération, poussant notamment les cadres et professions intermédiaires à se tourner vers des offres de capitalisation privées. Cette réforme aura des effets très concrets pour les personnels et étudiants de notre université. En passant des dernières meilleures années pour la base de calcul des pensions à la prise en compte de l’intégralité de la carrière du job étudiant à l’emploi fixe, elle pérennise la précarité subie pendant nos études » , argumente notamment le conseil d’administration, présidé par le président de l’université et composé notamment de 16 enseignants-chercheurs et personnels, de 6 représentants des étudiants et de 8 personnalités extérieures à l’établissement.

« On suspend les cours pour éviter les blocages »

En parallèle, et « dans le cadre d’un appel à mobilisation nationale », la direction de l’université annonce « suspendre les cours et les contrôles continus » ce mercredi 29 janvier, sur les trois campus de l’université (Villejean, La Harpe et Mazier).

« Je suspends les cours pour éviter les blocages. Si je les autorise, j’ai un blocage de l’université plusieurs jours d’affilée, justifie le président Olivier David. Il y a un appel à bloquer des organisations étudiantes pour demain, mercredi, jeudi et vendredi. C’est ce que les gens ne comprennent pas. »

Et sécuriser le site ? « Techniquement, c’est impossible vu le nombre d’entrées et sorties. Tout le monde peut rentrer et sortir comme il veut, indique le service de communication de l’université. On ne peut pas fermer le site. C’est ce qu’on a beaucoup de mal à faire comprendre au public. »

(...) 

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28 janvier 2020 2 28 /01 /janvier /2020 17:20

Marine Le Pen n’est pas la bienvenue à Brest

Alors que Marine Le Pen tiendra une conférence de presse jeudi 30 janvier à Brest, pour lancer la campagne de sa liste aux municipales, 17 organisations syndicales, politiques et associatives (*) appellent à un pique-nique antifasciste à 12h30, square de la Tour d’Auvergne (devant l'hôtel Continental).

Au moment où le mouvement social mène un combat pour le retrait du projet de réforme des retraites, les organisations signataires appellent les Brestoises et les Brestois à dénoncer les mensonges du RN qui stigmatise les immigrés alors que le véritable problème de notre pays relève fondamentalement du partage des richesses

(*)Alternative UBO, UL CGT Brest, CNT, Ensemble, EELV, FSU, FI, Génération S, LDH, MRAP, NPA, PCF, PS, Solidaires 29, UCL, UDB, VISA 29.

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28 janvier 2020 2 28 /01 /janvier /2020 12:38
Réforme des retraites. Les députés de gauche reprochent au gouvernement de vouloir passer en force

Ouest-France, 27 janvier 2020

Les députés PS, PCF, LFI et certains élus du groupe Libertés et territoires ont écrit au président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand pour contester le peu de temps dont ils vont disposer pour examiner le projet de réforme du système de retraites.

Demande de référendum, contestation des délais… Les députés des trois groupes de gauche dénoncent des conditions inadmissibles d’examen de la réforme des retraites et demandent solennellement à Richard Ferrand (LREM) de défendre l’honneur de l’Assemblée nationale, dans un courrier rendu public ce lundi 27 janvier 2020.

Dans ce courrier daté de dimanche, les députés PS, PCF, LFI et certains élus du groupe Libertés et territoires déplorent notamment auprès du président de l’Assemblée nationale le fait de n’avoir que quatre jours pour examiner ce texte majeur, entre sa présentation vendredi 24 janvier en Conseil des ministres et le début des discussions en commission spéciale.

La commission spéciale de 70 députés de tous les groupes politiques sera de fait installée mardi 28 janvier et auditionnera aussitôt le gouvernement à 21 h, avant de procéder à une discussion générale sur les projets de loi (organique et ordinaire). Elle auditionnera les organisations syndicales et patronales le lendemain, mercredi 29 janvier.

Les élus de gauche dénoncent le choix même de recourir à une commission spéciale qui prive les oppositions et in fine l’Assemblée des compétences d’un rapporteur d’application qui aurait pu mener une analyse de l’étude d’impact au bénéfice de tous.

Temps de parole réduit

Ils s’insurgent aussi des délais pour le dépôt des amendements, ou qu’il ne soit prévu de laisser que 5 minutes de temps de parole à chaque groupe pour exprimer sa position sur un texte incomplet, renvoyant à un nombre considérable d’ordonnances et de décrets, laissant préjuger d’un défaut majeur d’information du Parlement comme d’une impréparation flagrante du gouvernement.

Ces conditions de travail sont inadmissibles et ne peuvent que nous inspirer de la honte vis-à-vis de celles et de ceux qui nous ont confié l’honneur exigeant de les représenter, écrivent ces parlementaires, s’offusquant d’une démocratie expéditive.

Nous vous demandons solennellement de défendre cet honneur, celui de l’Assemblée dont vous êtes le président et qui ne saurait être dissoute dans les exigences de l’exécutif, ajoutent les députés à l’adresse de Richard Ferrand.

Une motion référendaire proposée par les communistes

Outre les députés de gauche, figurent parmi les signataires plusieurs élus du groupe Libertés et Territoires ayant claqué la porte de LREM, dont Jean-Michel Clément (ex-PS) ou Frédérique Dumas.

Le groupe des députés communistes, qui juge une riposte commune indispensable face à la surdité du gouvernement, compte par ailleurs proposer une motion proposant de soumettre les projets de loi au référendum. Une telle motion doit être signée par au moins 10 % des députés, soit 58 élus.

Une rencontre des présidents des trois groupes de gauche est prévue ce mardi, pour mettre à plat les outils permettant d'empêcher la discussion des textes, indique le groupe dans un communiqué.

 

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