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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 19:36
Une embuscade dans les Aurès d'Anne Guillou: Lorsque les pères enterrent leurs fils (Didier Gourin, Ouest-France, 4 septembre 2018)
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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 19:23
Roberto Saviano: Comme Salvini, Macron criminalise la solidarité avec les migrants (entretien avec Pascale Pascariello de Médiapart, 10 septembre 2018)
Roberto Saviano: «Comme Salvini, Macron criminalise la solidarité avec les migrants»
 PAR 

Dans un entretien accordé à Mediapart, le journaliste et écrivain Roberto Saviano revient sur la situation politique en Italie et les positions « néofascistes » de Matteo Salvini, ministre de l’intérieur. Il dénonce la politique migratoire de l’Union européenne qui participe, selon lui, à la montée des extrêmes.

Principal opposant à Matteo Salvini, Roberto Saviano ne cesse depuis la nomination au gouvernement du leader de la Ligue, parti d’extrême droite, d’alerter sur ses dérives néofascistes. Comme nous le relations dans un précédent article, il est le premier, en Italie, à avoir dénoncé les propos xénophobes et les initiatives du ministre de l’intérieur contre les migrants. Sur les réseaux sociaux et dans les médias italiens, il fustige la propagande anti-migrants de Matteo Salvini, faite de « mensonges et de fake news »

Il s’inquiète des réponses apportées par l’Union européenne contre les souverainistes, de la politique migratoire, sécuritaire et d’austérité économique, creusant les inégalités, qu’elle met en œuvre. Surnommé par Roberto Saviano, « Ministro della malavità », ministre du « milieu », de la « mafia », Matteo Salvini a annoncé avoir déposé plainte en diffamation contre lui.  

L’écrivain antimafia (auteur notamment de Gomorra : Dans l'empire de la camorra et deExtra pure : Voyage dans l'économie de la cocaïne)  ne s’en émeut pas. « Je suis fier de figurer parmi ses ennemis. Retirons à Matteo Salvini la possibilité de continuer à semer la haine. Qui ne le fait pas maintenant sera coupable pour toujours. » 

Dans l’optique des prochaines élections européennes en mai 2019, Matteo Salvini tisse des alliances avec l’extrême droite, en recevant par exemple, le 28 août, Viktor Orbán, premier ministre ultraconservateur hongrois. Il prend pour cible Emmanuel Macron. L’Europe d’Emmanuel Macron et Angela Merkel peut-elle faire rempart à celle d’extrême droite de Salvini-Orban ? 

Roberto Saviano. Face à Matteo Salvini, Viktor Orbán, et à tous ceux que l’on peut qualifier de « souverainistes », l’Union européenne, dont le destin est dans les mains d’Angela Merkel et Emmanuel Macron, n’a qu’une seule voie possible : défendre une politique migratoire tournée vers l’accueil et respectant des exigences de solidarité.

Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Ils ont fait le choix d’une politique migratoire sécuritaire et très restrictive. Nous l’avons vu avec le Diciotti, navire des garde-côtes italiens [dont le débarquement des passagers était bloqué par Matteo Salvini, dans le port de Catane, en Sicile] et les négociations interminables entre les pays européens pour accueillir 177 migrants. Emmanuel Macron offre à Matteo Salvini la possibilité de dire : « Vous me critiquez mais vous faites la même chose. »

À l’issue de sa rencontre avec Orbán, Salvini déclare : « Sur l’immigration, nous demandons la collaboration aux pays frontaliers, à commencer par la France. [Emmanuel Macron] passe son temps à donner des leçons aux gouvernements étrangers alors qu’il devrait être le premier à faire preuve de solidarité en rouvrant la frontière à Vintimille. »

Si le président français ne s’impose pas en tant qu’avant-garde d’un nouveau modèle de gestion des flux, il restera un gestionnaire critiquable par les populistes et il sera jugé sur cela. 

Cette histoire, celle de la Méditerranée, des migrants, c’est toute l’histoire de l’incapacité des gouvernements dits de gauche qui ont reproduit la même politique que la droite. C’est une histoire pas seulement italienne mais européenne. Les gouvernements sociaux-démocrates ont adopté la même politique que la droite en se disant :« Nous n’allons pas nous faire battre par la droite et pour cela nous allons devenir tout aussi intransigeants. »

En Italie, Matteo Salvini a poursuivi l’œuvre de Marco Minniti, ministre de l’intérieur du gouvernement précédent (Parti démocrate). Il a lui-même annoncé sa volonté de fermer les ports italiens et a négocié en Libye avec des milices pour retenir les migrants. Ces accords ont contribué à ce que certains ex-trafiquants deviennent des garde-côtes. Mais cela n’est pas seulement l’œuvre de Marco Minniti, c’est celle de l’Union européenne. 

Les négociations entre l’Italie et la Libye ont été rendues possibles parce que précédemment l’Allemagne avait passé un accord avec la Turquie pour fermer la route des Balkans. En 2016, la Turquie a reçu de l’Union européenne près de 6 milliards d’euros sur trois ans, et la Libye, 800 millions d’euros pour bloquer les flux migratoires. 

Les États européens auraient pu introduire des visas, stabiliser des routes légales pour éviter que les flux migratoires ne passent par des pays comme la Libye, mais c’est tout le contraire. L’Europe ne donne plus de visas à l’Afrique, encore moins à l’Afrique subsaharienne. 

Ce qui signifie que l’Union européenne n’a pas facilité les voies légales de l’immigration mais a contribué à renforcer in fine les trafics de migrants et la clandestinité. 

La France criminalise la solidarité, comme le fait le gouvernement Salvini-Di Maio [vice-président du Conseil et leader du Mouvement Cinq Étoiles]. Je pense, par exemple, à Benoît Ducos, ce guide de montagne, interpellé par la police française en mars pour avoir porté secours à une migrante enceinte à la frontière franco-italienne. Si l’Europe d’Emmanuel Macron et d’Angela Merkel continue cette politique migratoire, elle ne sera en rien différente de celle des souverainistes, Matteo Salvini et Viktor Orbán. C’est bien ce qui se passe maintenant. Et c’est terrible. 

La société civile et ceux qui, en France, pensent qu’Emmanuel Macron pourrait être un rempart face à l’extrême droite du Rassemblement national, doivent défendre l’idée selon laquelle le gouvernement ne sera pas jugé sur le nombre de migrants qu'il aura réussi à rejeter, ou sur la peur de l’étranger qu’il aura alimentée – d’autant que sur ce terrain, ses adversaires politiques sont bien plus habiles et directs –, mais au contraire sur les droits qui auront été donnés aux migrants. Parce que donner des droits aux autres, c’est en rajouter à ceux qui en ont déjà et non en soustraire. 

Aujourd’hui, la situation est telle que l’Union européenne fait le jeu de Matteo Salvini, qui peut dire : les Français et les Allemands rejettent les migrants. Pour Matteo Salvini, la situation est parfaite. Elle laisse libre cours à sa propagande, voire lui donne de quoi se nourrir.

Le Mouvement Cinq Étoiles reste dans l’ombre de la Ligue sur les questions migratoires et la propagande de Matteo Salvini occupe la scène médiatique, en occultant de la sorte les problèmes économiques du pays. Vous déconstruisez quotidiennement les fausses informations sur l’immigration véhiculées par Matteo Salvini. Mais pour le moment, votre discours semble inaudible… 

L’Italie est dévastée par des décennies de berlusconisme, d’anti-berlusconisme et de récession. Les partis classiques, de droite comme de gauche, ont perdu toute crédibilité et la politique a laissé place à la communication politique, la vulgarisation. Les Italiens sont écrasés par cette communication qui se fait dans les émissions de télévisions et sur les réseaux sociaux. C’est l’ère de la surenchère, de la provocation et non plus de la réflexion. Celui qui harangue les foules, qui attise la colère des citoyens est assuré d’occuper le devant de la scène. Le bouc émissaire est tout trouvé : le migrant. 

Cette réalité n’est pas propre à l’Italie. L’Europe a commis les mêmes erreurs de communication. Les migrants sont pris comme variable ajustable des politiques économiques néolibérales au niveau européen. La France, l’Allemagne vivent des crises comparables à l’Italie mais la différence est que ces pays ont encore une administration, une cohésion sociale. L’Italie s’écroule et le pont de Gênes en est un triste symbole. Après vingt ans de berlusconisme, par la suite Monti et Renzi (Parti démocrate) n’ont pas su faire mieux. Ces années de médiocrité et d’incompétence ont précipité le pays dans une corruption sans fin, sans garde-fous possibles. 

Vous faites référence aux politiques d’austérité et pointez du doigt une responsabilité européenne. 

J’ai toujours peur de faire la comparaison avec les années vingt du siècle dernier, mais il est vrai que la ressemblance est impressionnante car à la suite de la faillite des politiques socialistes, les droites radicales héritent de la rage, de la colère des peuples. 

On le voit au niveau européen avec les politiques d’austérité qui n’ont contribué qu’à précariser le travail avec toujours des inégalités plus grandes. Si l’Europe devient un magma économique, nous n’avons plus d’espoir. Elle a oublié l’Italie, pourtant l’un de ses pays fondateurs. Le sud de l’Italie, dont la situation économique et institutionnelle est comparable à celle de pays comme la Tunisie, se situe déjà en dehors de l’Europe.

Dans la meilleure des hypothèses, l’Europe est devenue une communauté qui essaie de conserver son niveau de démocratie minimal, acceptable, afin d’éviter des dérives autoritaires et des conflits et, dans le pire des cas, elle reste un pacte économique qui tient mal. 

De mon point de vue, le cœur du désastre politique européen est dans le systèmeoffshore. Chaque pays a son coffre-fort. La France a le Luxembourg, l’Espagne a l’Andorre, l’Allemagne le Liechtenstein, tout le monde a la Suisse et jusque récemment la capitale du recyclage mondial est Londres. 

Qu’est-ce que cela signifie ? Que ce ne sont que les « idiots » qui paient leurs impôts. Car toutes les multinationales passent par des paradis fiscaux. L’Union européenne laisse perdurer, voire favorise cette évasion fiscale. Bien sûr d’autres politiques sont possibles. On aurait pu faire des accords avec les entreprises, conditionner les remises fiscales à l’investissement. Mais non, c’est une tout autre voie qui a été choisie. 

Ce système participe forcement à la montée des extrêmes qui peuvent facilement s’emparer de la colère et de la frustration des populations. En Italie comme en France, les partis classiques de droite et de gauche sont moribonds. 

En Italie, le Mouvement Cinq Étoiles de Luigi Di Maio et la Ligue de Matteo Salvini se déclarent « ni de droite ni de gauche ». Ce n’est rien d’autre qu’une logique de droite et c’est dangereux. D’ailleurs, Matteo Salvini est en train de faire une OPA sur le Mouvement Cinq Étoiles et se rapproche des argumentations néofascistes, référence idéologique qu’il apprécie et affiche. 

Ce combat que vous livrez contre Matteo Salvini a pris la forme d'un face-à-face. Le risque est de conforter le ministre de l'intérieur dans le rôle du tribun d’un fantasmatique peuple en colère contre celui supposé de l’intelligentsia. 

En Italie, certains disent que la bataille entre Matteo Salvini et moi est une affaire personnelle. Je le sais et je le revendique. Parce que Salvini n’est pas un adversaire politique car c'est un ennemi de la démocratie. Il en compromet les règles par sa parole et par ses actes.

Dans l'état actuel des choses, je ne prétends pas parler à ceux de l’autre camp, acquis à la Ligue. Aujourd’hui la priorité, c’est de reconstruire un discours partagé et une communauté de ceux qui s’opposent à cette politique anti-immigrés. Il s’agit de renouer les fils d’une gauche orpheline que le Parti démocrate ne représente plus du tout. La partie démocratique du pays est tellement dispersée qu’il faut d’abord la ressouder. Et seulement par la suite, une fois ce travail urgent fait, on pourra avoir l’ambition de proposer une alternative à l’inévitable déception que le gouvernement Salvini-Di Maio produira sur les classes populaires qui, à ce jour, le soutiennent.

Vous avez surnommé Matteo Salvini le « ministre du milieu », propos pour lesquels il vous poursuit en diffamation et déclare : « J’accepte toutes les critiques, mais je ne permets à personne de dire que j’ai aidé la mafia, une merde que je combats de toutes mes forces (…) » Quelle relation entretiennent Matteo Salvini et la Ligue avec la mafia ? 

Salvini tente de discréditer mes propos et de me réduire au silence. Mais ce n’est pas sa plainte qui me fera taire. 

« Ministre du milieu », c’est en référence à une expression employée par Gaetano Salvemini pour dénoncer le clientélisme, l’affairisme. [Gaetano Salvemini, homme politique, antifasciste, engagé dans la lutte contre la corruption, avait dénoncé, en 1910, la collusion entre les entreprises et les hommes politiques en particulier dans le Sud.]  

Matteo Salvini a tout d’un « ministre du milieu ». Il excelle dans l’art de la manipulation à travers des mécanismes horripilants de spéculations sur les migrants, qui ne peuvent se défendre. Il joue avec la colère populaire qu’il attise en les abreuvant d’une propagande faite de mensonges. Et il détourne ainsi toute l’attention des Italiens de thèmes centraux, économiques et sociaux, au cœur même de leurs préoccupations quotidiennes, en proposant une solution à tous leurs problèmes : le migrant. 

Il ne peut le faire au niveau économique puisque ses propositions avantagent les entreprises et les plus favorisés. [Lors de la campagne électorale, la Ligue défendait une réforme fiscale pour alléger les impôts dont les principaux bénéficiaires étaient les plus privilégiés et proposait une amnistie fiscale pour les fraudeurs.]

L’autre raison pour laquelle j’ai utilisé cette expression tient précisément à l’affairisme de l’extrême droite. La Ligue est l’héritière de ce qu’a été la Démocratie chrétienne, et ensuite Forza Italia, dans le vote mafieux. Dans les territoires où la mafia parvient à détourner les votes, la Ligue est le parti de référence.  

Les déclarations de Matteo Salvini concernant son prétendu combat contre la mafia sont de purs mensonges. 

Lors de sa campagne, il s’est rendu à Rosarno, l'un des fiefs de la mafia, en Calabre, où il a remporté la majorité des suffrages. Dans ses meetings, on retrouvait les membres de la famille Pesce, famille historique de la 'Ndrangheta, mafia calabraise. Vincenzo Gioffrè, l’élu de la Ligue à Rosarno, a fait des affaires, via ses sociétés avec les membres du clan Pesche et du clan Belloco. Je pourrais multiplier les exemples à l’infini tant les rapports entre la Ligue et la 'Ndrangheta sont décennales. 

Qui sont ceux qui exploitent vraiment les migrants ? Les mafias. Tout d’abord, les mafias libyennes et syriennes gèrent leur traversée. Mais sur le territoire italien, en particulier dans le Sud, ils travaillent sous la mainmise des « caporali », des « caporaux », recruteurs de « main-d’œuvre », au service d’exploitants agricoles. Ce système informel et parallèle, pilier de la récolte des tomates, est lié aux organisations criminelles. Si Salvini a à cœur, comme il le déclare, le destin des migrants, il s’intéresserait au sort de ces travailleurs, issus de l’immigration, abandonnés entre les mains de ces « caporaux » et utilisés comme esclaves dans les campagnes. La mafia gère toute la filière, de leur recrutement à la gestion des camps où ils dorment. 

Il existe une loi contre ce système mais Salvini ne fait rien bien sûr pour l’appliquer. 

L’exemple de Riace est tout aussi édifiant. Situé au cœur du trafic de cocaïne de la région de Locride, ce village de Calabre a été déserté par ses habitants. À la fin des années quatre-vingt-dix, un maire génial, Mimmo Lucano, commence à accueillir des migrants qui ont reconstruit les maisons abandonnées, qui ont redonné vie à Riace, où il n’y a aucun ghetto. C’est un exemple d’humanité et de cohésion sociale qui rend possible une politique migratoire tournée vers l’accueil. 

Que fait Salvini ? En déplacement dans les terres de la 'Ndrangheta, il déclare que Mimmo Lucano est « un nul », et qu’il ne se rendra à Riace qu’une fois que le maire aura changé. Salvini a annoncé qu’il couperait les fonds du système de protection pour demandeurs d’asile et réfugiés (Sprar), aide économique nécessaire au fonctionnement de Riace. Là encore, le gouvernement précédent (Parti démocrate) avait ouvert la voix en mettant fin aux aides du Centre d’accueil extraordinaire (CAS).

Comme vous le signalez, les politiques des gouvernements précédents ont préparé le terrain aux extrêmes, en Italie comme en Europe… 

Matteo Salvini est la réponse aux politiques migratoires et néolibérales des gouvernements précédents. 

Il faut que les pays membres de l’Union européenne changent radicalement de politique, sans cela ils ne parviendront pas à endiguer la montée des néofascistes, des souverainistes. Il faut, notamment, régulariser les immigrés clandestins et réfléchir à une réglementation sur les visas en cessant de donner de l’argent aux mafias libyennes. Ces fonds, reversés à de véritables geôliers, pèsent sur notre budget. Il faut que tous les pays européens s’engagent sur une politique commune d’accueil. Sans cela, nous verrons arriver au pouvoir d’autres « Salvini » ou « Orbán ».

Mais l’Europe s’est déjà faite à l’idée que l’Italie était perdue. Le chef de l’État français a parlé d’« irresponsabilité et de cynisme » concernant le refus de Salvini d’accueillir les migrants, un autre membre de son parti [Gabriel Attal, le porte-parole de La République en marche] a déclaré que la position de Salvini le faisait « vomir ». Là encore, il ne s’agit pas de politique mais de communication qui peine à cacher finalement que ni la France, ni l’Union européenne n’ont su mieux faire. 

L’Union européenne a enterré la vision politique du manifeste de Ventotene et de ses pères fondateurs. Rappelons que dans ce manifeste, il était question de faire barrage aux dérives fascistes. Plus de 70 ans après, l'Union européenne doit trouver une réponse face aux dangers des néofascistes, des « souverainistes ».

[Le manifeste de Ventotene, écrit en juin 1941, défend un fédéralisme européen. Déportés sur l’île de Ventotene pour leur combat contre le fascisme, ses auteurs, Altiero Spinelli, Ernesto Rossi et Eugenio Colorni, prônent une « révolution européenne » pour dépasser la « crise de civilisation moderne », révolution qui doit être sociale afin de permettre l’émancipation de la classe ouvrière et garantir de meilleures conditions de vie.] 

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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 19:19
photo Le Télégramme

photo Le Télégramme

Selon l’intersyndicale de Hop !, « l’anéantissement du site de Morlaix se poursuit lentement, mais sûrement », car 23 postes y sont menacés. Annonce qui a été faite le 30 août, lors du dernier comité d’entreprise de la compagnie. « Quand est-ce que cette hémorragie va s’arrêter ? », s’interrogent les syndicats dans un communiqué, appelant à un débrayage le lundi 17 septembre (une à deux heures), entre 10 h et 12 h et entre 14 h et 16 h, devant les grilles de l’entrée du site. La population est aussi invitée à se mobiliser.

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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 19:16
Inauguration du salon du livre historique à l’hôtel de ville, en 1986. (MJC)

Inauguration du salon du livre historique à l’hôtel de ville, en 1986. (MJC)

Le Télégramme, l'info vous suit partout

En juin 2019, la MJC de Morlaix va souffler ses soixante bougies. Cet anniversaire est l’occasion de revenir sur les moments clés de l’association, de sa création à aujourd’hui, avec Claude Bonnard, son directeur de 1969 à 2008.

La MJC est née le 14 mars 1959, de la volonté de Jean Le Duc, maire de l’époque, qui a souhaité trouver un lieu pour que les jeunes puissent se rassembler. D’abord située rue Ange-de-Guernisac, la MJC a déménagé, en 1963, place Dossen dans une ancienne salle de spectacle, La Renaissance, « un  lieu prédestiné »  pour Claude Bonnard, pour qui « tout a commencé par un intérim. Je suis resté 38 ans »  « Quand je suis arrivé, les jeunes venaient à la MJC pour jouer au tennis de table, au baby-foot et regarder la télé »,  rappelle-t-il. Les premières activités notables de la MJC ont été la gymnastique, la photo et le théâtre et, en 1976, l’association a mis en place un festival d’expression populaire, à Huelgoat. Deux ans plus tard, elle a organisé le premier forum interassociatif au sous-sol de la salle Aurégan.

« Trock’son a permis aux musiciens de sortir du garage de leurs parents »

Le véritable « cap », selon Claude Bonard, a été franchi en 1979, avec la mise en place du point information sous l’impulsion de Diane, une animatrice. Cette même année, le premier spectacle associatif de plein air a vu le jour : « Morlaix 1500 ». C’est aussi en 1979 que la MJC sort ses premières publications sous le nom des éditions du Dossen, dont « Dédée Mitrailleuse », d’Andrée Postic, qui sera réédité en 2013 par Skol Vreizh. Pendant quatre années, la MJC a aussi organisé un salon des livres historiques dans la cour du musée des Jacobins.

« Gilles Servat aux Ramoneurs de Menhirs »

En 1986, est né Trock’son, « ce  collectif a permis aux musiciens de partager avec d’autres et de sortir du garage de leurs parents ».  « Suite à la fermeture du théâtre de Morlaix, en 1999, nous avons commencé à diffuser des spectacles via la Corniche »  explique Claude. « Je me souviens du concert de Gilles Servat. Entre la salle du bas, le balcon et le hall d’entrée, nous avions accueilli plus de 400 personnes ».  Anne-Marie Noret, directrice de la MJC entre 2008 et 2014, « garde en souvenir le concert tenu par les Ramoneurs de Menhirs, en 2012. On a tellement ri ce soir-là. Il y avait 200 personnes ».

« La MJC reste un lieu où l’on accueille les groupes »

En 60 ans, la MJC a vu défiler des compagnies théâtrales, des groupes et des artistes aujourd’hui renommés :  le groupe Fortune, « d’envergure internationale », selon Éric Even, le directeur, ou le compositeur John Trap. Parfois ces artistes reviennent. « La MJC reste un lieu où l’on accueille les groupes, un lieu de ressource pour répéter ».

Conserver son image de jeunesse et de culture

Pour l’anniversaire, « rien n’est arrêté », selon Éric Even. « No s pensons réaliser une exposition dans le hall et apporter des témoignages. Tout au long de l’année, nous allons mettre l’accent sur l’engagement et sur de futurs projets ». La MJC et sa direction souhaitent « consolider les projets en place ». En restant « ouverte à tous », la structure doit « conserver son image de jeunesse, de culture et d’art du spectacle ». En facilitant l’accès aux spectacles « avec des tarifs allant de 5 à 8 euros », la MJC et ses 800 adhérents ont encore de longues et belles années devant elle.

À lire sur le sujet MJC. Belle fin de saison

https://www.letelegramme.fr/finistere/morlaix/mjc-60-ans-de-partage-de-theatre-et-de-musique-09-09-2018-12073151.php

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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 19:14
 Depuis le 1er septembre dernier, l’Assoce Tomate a mis en (très belles) images une exposition des œuvres de Goulven Quentel, au sein de différents lieux morlaisiens.

Depuis le 1er septembre dernier, l’Assoce Tomate a mis en (très belles) images une exposition des œuvres de Goulven Quentel, au sein de différents lieux morlaisiens.

L’hommage rendu à Goulven Quentel, disparu en mars dernier, se poursuit. L’Assoce Tomate s’est chargée de mettre en (très belles) images une exposition, visible dans différents lieux morlaisiens depuis le 1er septembre. Une date qui n’a pas été celle du vernissage, les membres de l’association estimant, à juste titre, qu’une exposition traditionnelle ne pouvait, en aucun cas, coller à ce qu’était cet artiste à la créativité foisonnante. Loin d’eux cette idée, c’est au contraire un dévernissage qui sera proposé à la date de clôture, le 6 octobre. Quelque 250 dessins seront ainsi proposés aux regards et aux porte-monnaie, l’intégralité des recettes allant tout naturellement à la famille de « Goul », comme ils aimaient à le surnommer.

Six lieux d’exposition

Le Ty Coz, le Tempo, la Cantine des Sardines, Dialogues, le Baiser de l’Hôtel de Ville attendent donc les esthètes, ainsi que la Maison à Pondalez. Attention toutefois, là, il vous faudra débourser 3 € pour admirer les œuvres qui y sont exposées. En fonction du format ou de la technique employée, les prix s’échelonnent de 40 à 450 €. Et puisqu’on parle de ce qui est le nerf de la guerre, la souscription, lancée en août dernier, pour la vente du recueil de ses œuvres, joliment baptisé « Nuage », semble remporter un franc succès. Sur les 500 exemplaires prévus, plus de 250 ont déjà été vendus, et il semble définitivement acquis que si les absents ont toujours tort, les retardataires aussi, surtout à un tarif aussi raisonnable que 25 €.

Pratique

Le livre est en vente au prix de 25 € (plus 7 € de frais de port éventuels). Commande via le lien suivant : https://www.leetchi.com/c/le-nuage-de-goulven ou par chèque à adresser à Sébastien Gosset, 5, rue des Roses, 29600 Morlaix, en indiquant le nom, le prénom, l’adresse, le mail et le téléphone.

https://www.letelegramme.fr/finistere/morlaix/goulven-quentel-une-expo-multisites-en-sa-memoire-09-09-2018-12073325.php

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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 19:07
Les parents d’élèves s’organisent pour défendre la 3e classe de leur l’école. | OUEST-FRANCE.

Les parents d’élèves s’organisent pour défendre la 3e classe de leur l’école. | OUEST-FRANCE.

Ouest-France
Morlaix. Fermeture de classe à Ploujean, « Une décision brutale »

Publié le 10/09/2018

Vendredi matin, les parents d’élèves de l’école Émile-Cloarec, à Ploujean, apprenaient la fermeture d’une classe dans l’établissement. Ils se sont tout de suite organisés pour faire entendre leur mécontentement.

Le jour de la rentrée, ils étaient 42 élèves répartis en trois classes. Mais dès le jeudi 6 septembre, après le comptage, l’académie a procédé à des ajustements. Et vendredi, les parents apprenaient la fermeture d’une des trois classes.« Une décision qui prend effet dès le lundi 10 septembre », s’étonne un parent qui ne comprend pas cette décision brutale.Pendant le week-end les parents se sont contactés et ont décidé de bloquer l’école dès 8 h 30, le lundi. Les enfants n’ont pas eu cours de la matinée. La directrice de l’école, a informé l’inspection académique de la situation dès 9 h.

D’autres actions

« Nous avons également demandé à être entendus par l’inspecteur académique, rapportait une maman en début d’après-midi. Notre message a été pris en compte, mais à cette heure, personne ne nous a contactés… » Les parents en colère n’ont pas l’intention d’en rester là : « Nous prévoyons d’autres actions dans les jours à venir ! »

L’école compte 42 élèves et fonctionnait jusqu’à présent avec trois classes et trois enseignantes. Ce lundi, une des institutrices a rejoint Plouezoc’h alors qu’Élizabeth Groussier, la directrice, et Charlotte Le Goff se partagent deux classes..

https://www.ouest-france.fr/bretagne/morlaix-29600/morlaix-fermeture-de-classe-ploujean-c-est-une-decision-brutale-5961185

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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 19:01
Palestine. Israël tente d’empêcher Ahed Tamimi de venir à la Fête de l’Humanité (Pierre Barbancey)
Palestine. Israël tente d’empêcher Ahed Tamimi de venir à la Fête de l’Humanité (Pierre Barbancey)
 

 

 
La jeune fille de 17 ans, qui a passé huit mois en prison, ne peut sortir de Cisjordanie alors qu’elle a obtenu son visa et doit participer à la Fête de l'Humanité ce week-end.
Après huit mois de prison, pendant lesquels elle a tristement fêté ses 17 ans, la jeune Ahed Tamimi, dont le seul crime a été de s’opposer à la présence de soldats israéliens devant sa maison, devait venir en Europe et, notamment, participer, le week-end prochain, à la Fête de l’Humanité. Avec ses parents, visa Schengen obtenu, elle comptait partir jeudi ou vendredi pour Bruxelles puis se rendre à Paris, à l’invitation de notre journal et du PCF, pour participer à des débats organisés par l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), avant de partir pour Madrid et être reçue par le Parti communiste espagnol.
 
Pour l’heure, elle ne peut honorer ses engagements. Les autorités israéliennes ont fait savoir à la famille Tamimi qu’elle ne quitterait pas la Cisjordanie, où elle réside, pour des raisons de sécurité (sic). S’ajoute à cela la fermeture totale des territoires palestiniens et des frontières terrestres jusqu’à mardi en raison de la fête juive de Roch Hachana. Si la protestation ne s’amplifie pas, il est à craindre que les participants à la Fête de l’Humanité ne puissent pas accueillir Ahed Tamimi, comme cela était prévu. Pas plus qu’ils ne verront Salah Hamouri, toujours emprisonné.
 
C’est toute la politique de Netanyahou qui se dévoile
 
« Le gouvernement français et le chef de l’État doivent (…) intervenir pour que Ahed et ses parents puissent voyager librement, et se rendre à Paris, Madrid et Bruxelles, comme prévu », a immédiatement réagi le Parti communiste français dans un communiqué. Rien, en effet, ne justifie une telle mesure si ce n’est l’arbitraire le plus total et la volonté, de la part des forces d’occupation, que ne soit pas entendue, dans le monde et singulièrement en France, la voix de celle qui symbolise la révolte de la jeunesse palestinienne. Quand on voit Ahed, quand on l’entend parler, difficile évidemment de lui accoler l’étiquette de « terroriste », sauf à tomber le masque. Pour Israël, est terroriste toute personne opposée à l’occupation et à la colonisation, qui se prononce pour la création d’un État palestinien. À travers l’interdiction faite aux Tamimi de se déplacer, c’est bien toute la politique de Netanyahou qui se dévoile. Au cours du seul mois d’août, 19 Palestinien(ne)s ont été tué(e)s, pour la plupart des jeunes. Même les personnels médicaux sont visés. Manifester pacifiquement en Cisjordanie ou dans la bande de Gaza, c’est s’exposer à la mort. Ahmad Aboutoyour n’avait que 17 ans. Il est mort samedi, après avoir été touché par un sniper israélien dans la bande de Gaza. La veille, Bilal Moustafa Khafaja, 17 ans également, était abattu de la même manière.
 
Cette répression sanglante n’est qu’une des facettes des orientations du gouvernement d’extrême droite israélien, qui vise non seulement à tenter d’étouffer dans l’œuf toute révolte, particulièrement celle de la nouvelle génération palestinienne, celle née au moment des accords d’Oslo et qui en vit les forfaitures. Une répression qui frappe également, en Israël même, les associations de défense des droits de l’homme, comme B’Tselem, ou encore Breaking the Silence, composée d’anciens soldats qui dénoncent les exactions de l’armée dans les territoires occupés, et même les députés, comme ceux de la Liste unie, qui participent aux manifestations contre la dérive d’Israël. Dans son entreprise, Tel-Aviv est plus qu’épaulé par Washington. Donald Trump vient d’ordonner la suppression d’une aide de 25 millions de dollars aux hôpitaux palestiniens à Jérusalem-Est.
 
C’est le cas de la loi dite de l’État-nation, qui représente un véritable tournant dans l’histoire d’Israël, transformant le pays en un apartheid de type nouveau, dans laquelle est légitimée la colonisation passée et à venir : toute nouvelle installation, acceptée ou non par le gouvernement, est désormais légalisée et protégée par l’armée. Le nettoyage ethnique en cours vise également les Bédouins, dont un des villages, celui de Khan al-Ahmar, doit être détruit pour faire passer une route réservée aux colons. L’arabe n’est plus reconnu comme langue officielle. Cette loi vise, de plus, à instrumentaliser les juifs du monde entier, faisant d’Israël leur représentant, leur déniant ainsi leur rôle, leur place et leur nationalité dans nos sociétés. On comprend mieux pourquoi Benyamin Netanyahou partage les vues du sinistre premier ministre hongrois, Viktor Orban !
 
Les journalistes harcelés
Le journaliste palestinien Ali Dar Ali a été arrêté et détenu depuis le 15 août pour avoir posté une vidéo montrant l’armée en opération dans un camp de réfugiés. Mardi, cette même armée a tiré avec des balles en caoutchouc sur les journalistes venus le soutenir. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) et le syndicat palestinien (PJS) appellent Israël à cesser « ces crimes qui ne décourageront pas les journalistes ».
Pierre Barbancey
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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 05:31

Le Monde: "Législatives en Suède : la droite et la gauche au coude-à-coude, l’extrême droite progresse" : ce que Le Monde, qui avait comme tant d'autres prophétisé une extrême-droite à 25% (elle fait 18%) ne dit pas, c'est que le Parti de Gauche (communiste) progresse de plus de 2 points, avec 8.1% et gagnant 9 sièges, amorçant ainsi un rééquilibrage avec la social-démocratie...

Jean-Michel Galano

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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 05:26
Paris se vide de ses habitants : les annonces chocs de Ian Brossat (Le Parisien, 7 septembre 2018)

Le Parisien - Christine Henry|07 septembre 2018

Pour lutter contre la pénurie du logement qui frappe la capitale, la Ville cherche des solutions. Ian Brossat, l’adjoint PC chargé du logement, propose des solutions radicales.

Première destination touristique mondiale, Paris est devenu aussi le premier marché des plateformes de location meublée de courte durée, avec 65 000 logements actifs à Paris sur les 12 derniers mois revendiqués par Airbnb.

Un record dont la ville se serait bien passé. Et pour cause. L’ampleur du phénomène a des conséquences non négligeables dans la capitale. La transformation de logements en hôtels clandestins par des professionnels de la location saisonnière renforce la pénurie de logements et contribue à la hausse des loyers.

40.000 habitants en moins en cinq ans

Des quartiers, comme l’île Saint-Louis (IVe), se vident. Plus grave encore, les classes moyennes ne peuvent plus se loger dans la capitale et sont contraintes de s’éloigner. Selon une étude de l’Insee publiée fin 2017, la capitale a perdu près de 40.000 habitants en cinq ans, passant de 2,27 millions en 2010 à 2,23 millions en 2015.

Face à ce constat, la Ville cherche des solutions. Profitant de la sortie de son livre « Airbnb ou la ville ubérisée », ce jeudi, Ian Brossat, adjoint communiste chargé du logement à la mairie de Paris, lance un pavé dans la mare en nous livrant en exclusivité les deux mesures phrares qu’il aimerait voir appliquées.

LIRE AUSSI >Ian Brossat : «Il faut interdire les locations Airbnb dans le centre de Paris»
 

 

Ces solutions sont radicales. L’adjoint d’Anne Hidalgo veut interdire la location saisonnière d’appartements dans les quatre arrondissements du centre de Paris, mais aussi les résidences secondaires, utilisées comme pied-à-terre dans la capitale. Celui que le Parti communiste a désigné comme tête de liste pour les élections européennes de mai 2019 n’y va pas par quatre chemins.

Objectif : remettre les pieds-à-terre sur le marché

Il n’y a rien d’illégal à posséder un pied-à-terre. La capitale en abriterait plus de 100 000. Mais face à la pénurie de logements, la ville estime qu’il faut remettre sur le marché ces logements occupés seulement quelques semaines par an.

Pour ce qui est des locations saisonnières, la mairie de Paris estime qu’au moins 20 000 logements parisiens sont loués par des investisseurs qui les transforment en toute illégalité en meublés touristiques bien plus rentables que la location classique…

Depuis la loi ALUR de 2014, seules les résidences principales peuvent être louées sur les plateformes, dans la limite de 120 nuitées par an.

Ces deux propositions que porte l’élu communiste se concrétiseront-elles ? Le débat est tout juste lancé. La Ville n’a pas la main. « Ces propositions relèvent du législateur et non des communes », précise l’entourage d’Anne Hidalgo. en soulignant qu’il s’agit d ‘une initiative prise à titre « personnel » par le « candidat aux européennes ».

Mais Paris ne serait pas la première ville à franchir le pas. Depuis ces dernières années, les capitales européennes et métropoles mondiales confrontées à l’explosion de la location de meublés touristiques de courte durée s’efforcent de réguler ce marché. Et certaines ont déjà pris des mesures radicales.

D’AUTRES METROPOLES MONDIALES TENTENT DE FREINER LE PHENOMENE

Paris n’est pas la seule capitale confrontée à l’explosion du marché de la location meublée de courte durée. D’autres métropoles mondiales, inquiètes de voir leurs logements transformés en hôtels illégaux, tentent elles aussi de réglementer ce secteur. Les législations varient d’une ville à une autre.

New York est l’une des toutes premières villes dans le monde à avoir adopté une législation stricte. Pour freiner l’expansion d’Airbnb jugée néfaste pour le secteur hôtelier et la régulation des prix de l’immobilier, la Grosse Pomme a décidé d’interdire la location d’appartement pour une durée inférieure à 30 jours, sauf si l’occupant des lieux est présent durant la totalité du séjour ou s’il se trouve dans un immeuble comptant moins de trois logements.

Le maire, Bill de Blasio, a complété ces textes de l’Etat en signant cet été un arrêté qui oblige les plates-formes de location de courte durée à fournir la liste de toutes les transactions effectuées pour des logements dans la ville. Tout manquement sera passible d’une amende d’au moins 1 500 dollars par mois et par logement.

En Europe, les capitales adoptent aussi des restrictions. Barcelone, qui voit déferler chaque été des flots de touristes, a décidé de ne plus attribuer de licence pour les appartements touristiques situés dans le centre historique. Seuls les appartements qui disposent d’une telle licence peuvent être mis en location. Madrid s’est contenté d’instaurer une durée minimum de séjour de 5 jours. Palma de Majorque interdit depuis le 1er juillet la location d’appartements particuliers aux touristes.

En 2014, Berlin, confrontée à une crise du logement et à une flambée des loyers, avait aussi interdit la location touristique d’appartements, n’autorisant que la location de chambres. Mais la capitale allemande a fini par lâcher du lest et, désormais, les Berlinois peuvent louer leur résidence principale à des touristes sans limite dans le temps, à condition d’avoir obtenu préalablement le feu vert de la ville. La location des résidences secondaires est en revanche limitée à 90 jours par an.

Aux Pays-Bas, enfin, Amsterdam a signé un accord en décembre 2016 avec Airbnb, rendant impossible la location d’un appartement plus de 60 jours par an (contre 120 nuits à Paris).

 

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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 05:21
Claude Morizur et Michèle Bosseur co-fondateurs du Centre national des Arts de la Rue et de l'Espace Public en Bretagne

Claude Morizur et Michèle Bosseur co-fondateurs du Centre national des Arts de la Rue et de l'Espace Public en Bretagne

Rouge Finistère – Numéro 3

Journal de la fédération PCF du Finistère 

Rubrique Commune Culture-

Bonjour ! Bonsoir ! Longue et belle vie au Fourneau

Le Fourneau , Centre national des arts de la rue et de l'espace public, est un établissement de création et de production artistique dans l'espace public basé à Brest. Il s'inscrit dans un réseau national professionnel qui compte 14 centres nationaux labellisés par l'Etat répartis sur l'ensemble du territoire national. Ces lieux de fabrique accueillent des compagnies en résidence , organisent des festivals.

Bonjour ! Bonsoir !

 

Bonjour ! Bonsoir ! Michèle Bosseur et Claude Morizur, co-directeurs et co -fondateurs du Fourneau de Brest ont passé le relais au début de l'année 2018. L'aventure extraordinaire continue ! Certes.

Mais nous voulions leur rendre hommage. Rouge Finistère les a rencontrés cet été.

Bonjour ! Bonsoir ; Mettons nous d'accord tout de suite

Les arts de la rue ne pointent pas à la rubrique sous culture, ou culture pédagogique ou pauvre culture pour culture du pauvre. !

« On entend par « arts de la rue » les spectacles occupation, de l'espace public ou les événements artistiques donnés à voir hors des lieux pré-affectés : théâtres, salles de concert, musées… Dans la rue, donc, sur les places ou les berges d’un fleuve, dans une gare ou un port et aussi bien dans une friche industrielle ou un immeuble en construction, voire les coulisses d’un théâtre. De la prouesse solitaire à la scénographie monumentale, de la déambulation au dispositif provisoire, de la parodie contestataire à l’événement merveilleux, les formes et les enjeux en sont variés, les disciplines artistiques s’y côtoient et s’y mêlent. le spectacle s’adresse ensemble aux spectateurs  prévenus et aux passants de hasard, au public averti et au public « vierge ». Il importe donc de s’appuyer sur les émotions communes et les cultures partagées. «  (Sylvie Clidière dans « Rue Libre-l'art est public »)

Cette forme d'intervention artistique qui transforme, détourne et réinterprète l'espace public, policé par définition s'inscrit en France dans la très longue histoire. Les premiers saltimbanques au Moyen Age accompagnent les édifiants et merveilleux Mystères joués aux porches des Églises. Quelques siècles plus tard les forains et leurs baraques à théâtre développent un répertoire souvent parodique et des modes de jeu avec le public. Ce sont des références mythiques et un réservoir de savoir-faire pour les arts de la rue. Enfin les arts de la rue actuels ont aussi des parentés avec les mouvements subversifs ou militants qui ont marqué l’histoire du siècle dernier. Dans les débuts de la révolution d’Octobre, les artistes quittent les salles closes pour s’adresser directement au peuple et participer à la transformation de la société.

Bonjour ! Bonsoir ! « Rien n'est tombé du ciel, sauf la pluie » proclament Michèle Bosseur et Claude Morizur en ouverture de leur « Jubilaciõn* » en janvier 2018/.

Surtout pas l'aventure qui réunit pendant 40 ans les fondateurs de ce qui sera un jour Le Fourneau. Ca commence en 1975, sur les bancs de l'Ecole Normale d’Instituteur (comme qu'on dit à l'époque) de Quimper. Ca continue avec la Fédération des Œuvres Laïques du Finistère. Ca se faufile chez les Francas Ca intéresse le sport, l'UFOLEP, L'USEP en interrogeant une des pratiques les plus populaires, le foot avec le mouvement football progrès. Et ça se développe en posant ses valises au Relecq Kerhuon ou s’épanouissent les expériences d'éducation populaire . Car on l'aura compris c'est bien de ça qu'il s'agit. Depuis le début. Tombés dans la Marmite, bien avant lLe Fourneau
 

« Tout est prétexte au questionnement, à la quête de sens sur le chemin de la culture pour tous. Tout est prétexte à élargir l'horizon, à se rencontrer et à pratiquer la vie ensemble. Notre utopie : convaincre nos semblables que d'autres mondes sont possibles ; à condition de s'écarter un peu des voies toutes tracées » (Michèle Bosseur ; Claude Morizur Jubilacion 27/01/2018)

 

Bonjour! Bonsoir! On n'en finira pas d'énumérer les créations et les actions  qui ont rassemblé depuis 1982 pour une fois, pour mille fois, pour un jour,, pour toujours, des dizaines de compagnies, des centaines d’artistes et de techniciens, des milliers et des milliers de spectateurs attentifs, attendris, bousculés, interpellés, heureux .

Citons au débotté, Le Relecq Kerhuon avec le festival La Tête et les Mains de 1982 à 88, la rencontre avec la Compagnie francilienne Oposito en 87, Grains de Folie 89 et 90, avant Plougastel en 91 et Brest (Fort du Questel 92 et 93) et le Portde en 94 et 95, les Jeudis du Port à partir de 1991, les Fêtes maritimes de Brest tous les 4 ans , la création du Fourneau, le bien nommé sur le port de Brest en 1994 Johannesburg, Edimbourg, Paris, Carhaix et ses Vieilles Charrues, Moléne, Morlaix de 1997 à 2011 avec  le FAR' et le Mai des Arts » dès 2001 , Plouguerneau préfiguration du  Printemps des Abers , Lampaul Guimillau, Plobannalec Lesconil, Guipavas et son Temps Bourg, Camaret, les Rias dans le Pays de Quimperlé et bien sûr Les Pique-niques Kerhorres   ...

Bravo. Merci . Joli parcours. Vraiment bravo . Vraiment merci.

Bonjour ! Bonsoir ! Demain Le Fourneau va s'installer au plateau des Capucins. Plus à son aise. Son attache aux territoires finistériens, son rayonnement national et international ne font plus aucun doute. Sa volonté acharnée d'être là où on l'attend pas, son projet émancipateur non plus.

Au cœur du Plateau des Capucins de Brest s'affiche La Fabrique Citoyenne et Poétique (Politique?)

Laissons conclure Mahmoud Darwich (1941/2008. Poète. Président de l'Union des écrivains palestiniens)

La politique dénuée d'approches culturelles et d'imaginaires est condamnée à l'ordre du conjoncturel .

Nous sommes le 31 août 2018. Il est 19h59.,

Gabriel Riou Collorec

* « Jubilaciõn* » signifie « retraite » en espagnol

** Depuis le1er février 2018, la direction du Fourneau est assurée par Caroline Raffin


 

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