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9 octobre 2019 3 09 /10 /octobre /2019 05:00
Avec une offensive de l'armée turque au Rojava contrôlé par les Kurdes, la résurgence des groupes terroristes menacera directement l'Europe (Khaled Issa, interviewé par Rosa Moussaoui, L'Humanité, 8 octobre 2019)
Khaled Issa « La résurgence des groupes terroristes menacera directement l’Europe »
Mardi, 8 Octobre, 2019

Représentant en France du Kurdistan syrien, Khaled Issa met en garde contre les graves conséquences d’une offensive turque dans le nord-est de la Syrie.
 

 

Khaled Issa est  Représentant en France du Kurdistan syrien

Comment expliquer cette nouvelle volte-face du ­président des États-Unis, avec le retrait des forces américaines du nord-est de la Syrie et le feu vert donné à l’offensive planifiée de la Turquie dans cette région ?

Khaled Issa C’est une question à poser aux Américains. Nous avons pourtant accompli avec eux un ­travail extraordinaire dans le cadre de la coalition (contre l’« État ­islamique » - NDLR). Il faut rappeler que la France fut le premier État à nous soutenir dans notre résistance contre Daech ; elle est ensuite ­devenue, dans le cadre de cette coalition internationale, un appui déterminant pour défaire ces terroristes. Mais le travail n’est pas terminé. Il existe encore des cellules dormantes. Si la force qui s’est ­battue contre Daech est affaiblie, le terrain sera propice pour la ­résurgence de l’« État islamique ». D’autant que certaines puissances régionales, à commencer par la Turquie, ont offert leur appui à Daech et à d’autres groupes intégristes. Ce n’est un secret pour personne : les autorités turques entretenaient avec ces terroristes de très bonnes relations. Leurs menaces sont une façon de voler à leur secours. Le paradoxe, c’est qu’on abandonne au milieu du chemin la force qui a ­contribué à leur défaite.

Le communiqué de la Maison-Blanche confie explicitement à Ankara le sort des djihadistes détenus dans le nord-est de la Syrie, sous la garde des Forces démocratiques ­syriennes. Quelles peuvent être les conséquences d’un tel choix ?

Khaled Issa Nous avons payé un lourd tribut à cette guerre. Nos garçons, nos filles sont tombés au combat. Plus de 11 000 jeunes gens ont sacrifié leur vie à cette lutte contre Daech. Les prisonniers sous notre garde ont été arrêtés sur notre territoire, leurs victimes sont des habitants de cette région. Au lieu de nous soutenir dans le cadre d’une coopération nationale en vue de les juger, on les remet à une puissance régionale qui les appuyait. C’est très paradoxal. Nous ne trouvons pas qu’il soit juste de confier ces terroristes à Ankara. Nous pensons que les autorités turques vont les recycler, comme ils ont déjà recyclé de nombreux éléments en fuite, qu’ils ont installés à Afrin. Ces choix conduiront à une dé­stabilisation totale de la région. En fait, Erdogan utilise ces terroristes pour faire chanter les pays européens. Lorsqu’il menace de laisser passer des réfugiés vers l’Europe, il sous-entend qu’il laissera aussi la voie libre aux terroristes. Si cette région échappe au contrôle de notre administration, de nos forces, la résurgence des groupes terroristes et de la violence ­menacera directement la sécurité en Europe.

Ankara veut empêcher l’installation à ses frontières d’une zone autonome kurde. L’offensive turque vise-t-elle, ­par-delà les Kurdes, l’expérience politique initiée dans le nord-est de la Syrie ?

Khaled Issa Il y a dans le nord-est de la Syrie des Kurdes, des Arabes, des Assyro-Chaldéens, des Turcomènes, des Tcherkesses, une ­mosaïque de communautés et de confessions. Nous avons mis en place une administration dans des conditions très difficiles mais c’était la zone la plus stable, celle où la guerre civile, les conflits entre communautés ont été évités. Les menaces planant aujourd’hui sur cette administration, sur les Forces démocratiques syriennes, éloignent les perspectives de paix pour la région, pour la Syrie. Elles font aussi planer de graves dangers sur la stabilité internationale.

Entretien réalisé par Rosa Moussaoui
Syrie. Le revirement de Trump déstabilise ses alliés
Mercredi, 9 Octobre, 2019 - l'Humanité

Après avoir annoncé le retrait de ses forces, le président américain recule, mais sans s’opposer vraiment à une attaque turque contre les forces kurdes.

 

La politique américaine au Moyen-Orient avait-elle besoin d’un discrédit de plus ? Lundi soir, le président Trump est revenu sur sa décision, prise la veille, de retirer les soldats états-uniens stationnés en Syrie, accordant un blanc-seing à la Turquie pour une offensive contre les forces kurdes. En réalité, explique un haut responsable américain qui requiert l’anonymat, il s’agirait d’un redéploiement de 50 à 100 éléments des forces spéciales « vers d’autres bases » du pays et non d’un retrait pur. Ce repli stratégique viserait ainsi à protéger les boys, qui « ne doivent pas courir le risque d’être blessés, tués ou capturés si les Turcs passent la frontière et engagent des combats avec les forces kurdes locales », selon ce dirigeant. Et d’insister : « Le fait qu’on les déplace ne constitue pas un feu vert » à Ankara.

Pour autant, le déplacement des soldats américains ne peut laisser de doute sur le fait que Washington n’opposerait aucune résistance, quoi qu’en dise Trump, à l’entrée de l’armée turque, par ailleurs membre de l’Otan, en Syrie. « Si la Turquie fait quoi que ce soit dont j’estime, dans ma grande et inégalable sagesse, que cela dépasse les bornes, je détruirai et anéantirai complètement l’économie de la Turquie », a tweeté le locataire de la Maison-Blanche. Durant l’été 2018, les deux chefs d’État s’étaient déjà affrontés sur le terrain économique, entraînant une chute brutale de la livre turque. À la suite de la détention par Ankara d’un pasteur américain, Donald Trump avait exigé la mise en place d’importantes taxes douanières sur l’acier et l’aluminium turcs.

La France pourrait se retrouver seule face aux forces turques

La Turquie, qui a déjà mené deux offensives en Syrie, la première en 2016 contre le groupe « État islamique » (EI) et la deuxième en 2018, à Afrine, contre les Unités de protection du peuple (YPG) kurdes, a indiqué lundi avoir achevé les préparatifs en vue du lancement de son opération militaire. Elle entend ainsi préserver sa frontière des YPG, qu’elle considère comme la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé par Ankara sur la liste des organisations terroristes. Ankara espère également installer à terme dans cette « zone de sécurité » les 3,5 millions de réfugiés syriens présents sur son territoire.

Pour se prémunir d’une intervention, la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) aurait creusé des tranchées et des tunnels à Ras al-Aïn, Tal Abyad et près de Kobané, d’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) basé à Londres. La France, qui dispose actuellement de cinq bases au Rojava, le Kurdistan syrien, pourrait également se retrouver seule face aux forces turques. Paris a ainsi exhorté Ankara à « éviter une initiative » – chaque mot est pesé – qui nuirait à la lutte contre l’EI alors même que la restructuration de l’organisation est en cours. La diplomatie française a en outre plaidé pour que la détention des djihadistes étrangers, parmi lesquels des ressortissants français, dans les camps du Nord-Est syrien reste « sûre ». Lundi, lors d’un entretien avec son homologue turc, le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Djavad Zarif, a exprimé son « opposition » à une action en Syrie. Allié du président syrien Bachar Al Assad, Téhéran n’a jamais procédé au retrait du corps des Gardiens de la révolution, comme l’exigeaient un temps les États-Unis. Là encore, le camouflet est net.

Lina Sankari
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6 octobre 2019 7 06 /10 /octobre /2019 19:23

La section du Pays de Morlaix du PCF soutient l’appel à manifester mardi 8 octobre à 10 h 30 devant la CNAM rue de Brest à Morlaix lancé par les organisations syndicales de retraités.

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 a été dévoilé.

La logique libérale de casse se pérennise.

Alors que les pertes cumulées de pouvoir d’achat des pensions sont de plus de 30% en 25 ans, en 2020, les retraités percevant moins de 2001€ brut verront leur pension de base revalorisée seulement de 1% dégressivement jusqu’à 2014 €, les autres se contenteront de 0,3%.

La réforme Delevoye, comme toutes celles des dernières années, n’a qu’un seul mot d’ordre : travailler plus, cotiser plus.

Nous ne pouvons l’accepter mais nous ne voulons pas non plus en rester au statu quo. Car notre système de retraite par répartition a été affaibli.

La contribution du monde du travail est toujours plus importante, tandis que celle du capital n’a cessé de diminuer. Nous voulons une réforme qui rééquilibre le financement de la protection sociale et qui impose au capital de participer à relever le défi de l’allongement de la durée de la vie. Pour nous, c’est une chance, pas un problème. Permettre à ceux qui ont travaillé toute une vie de partir dès 60 ans, c’est leur permettre de profiter de cette deuxième partie de la vie et, aux plus jeunes, de trouver du travail.

Alors qu’il multiplie les cadeaux aux multinationales et à la finance, au point que la France est championne d’Europe pour les dividendes versés aux actionnaires, Macron n’a eu de cesse de s’en prendre au pouvoir d’achat des retraites, déjà malmené par ses prédécesseurs.

S’il a dû concéder quelques reculs devant les mobilisations des retraité-e-s, notamment en annulant pour une partie d’entre eux la hausse de la CSG, cela ne fait pas le compte.

Et il n’a pas renoncé à son objectif de continuer à raboter les ressources des seniors comme en témoigne la tentative pour le moment avortée de s’en prendre aux déductions liées aux aides à domicile.

Les retraité-e-s sont aussi confrontés à la casse des services publics de proximité, à la crise de l’hôpital public et de l’accès à la santé, alors que l’espérance de vie en bonne santé ne dépasse pas 62,5 ans pour les hommes, en dessous de la moyenne européenne, et 64,9 ans pour les femmes.

Et les 4 milliards d’euros que Macron et ses député-e-s, s’apprêtent à ponctionner dans le budget de la Sécu annoncent de nouvelles souffrances dans les hôpitaux et les EHPAD, de nouveaux drames, alors qu’il faudrait financer les centaines de milliers d’emplois nécessaires.

Les revenus financiers, les dividendes, les placements… ces centaines de milliards aujourd’hui perçus comme des salaires par les familles les plus riches doivent être soumis à cotisations au même titre que le revenu de chaque salarié sur sa fiche de paie. Nous pourrions ainsi récupérer tout de suite 30 milliards d’euros.

La section du Pays de Morlaix du PCF soutient l’appel des syndicats de retraités à manifester mardi 8 octobre à 10 h 30 devant la CNAM rue de Brest à Morlaix
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6 octobre 2019 7 06 /10 /octobre /2019 06:04
Le mouvement qui se veut unitaire, avec la participation de la CGT, FO, la CFTC, la FSU, Solidaires, la CFE – CGC, Ensemble et Solidaires, les retraités de la Fonction Publique et Loisirs et Solidarité des Retraités (Le Télégramme / Antoine Rolland)

Le mouvement qui se veut unitaire, avec la participation de la CGT, FO, la CFTC, la FSU, Solidaires, la CFE – CGC, Ensemble et Solidaires, les retraités de la Fonction Publique et Loisirs et Solidarité des Retraités (Le Télégramme / Antoine Rolland)

Les organisations syndicales et associations de défenses des retraites organisent un mouvement national le 8 octobre. La manifestation morlaisienne partira symboliquement des locaux de la CPAM, à 10 h 30.

Ils veulent faire entendre leur « colère sourde ». Différents syndicats s’allient pour manifester ensemble, au niveau national et local, pour les retraites, le mardi 8 octobre. À Morlaix, exceptionnellement, la manifestation partira de la Caisse primaire d’assurance maladie, 36 rue de Brest, à partir de 10 h 30. « Un symbole pour dénoncer la baisse récurrente des pensions, expliquent les syndiqués. En trois ans, on nous a prélevé un mois de pension, c’est trop ».

Le mouvement unitaire veut mettre la pression sur le gouvernement avant le vote du budget de la Sécurité sociale. Les organisations réclament, entre autres, la suppression de la hausse de la CSG, et la fin du gel des pensions, leur revalorisation en fonction de l’évolution des salaires, le maintien des pensions de réversion, et l’embauche de 40 000 personnes dans les Ehpad ou en tant qu’aide à domicile.

Nous ne sommes pas un poids pour la société, il faut nous laisser vivre.


 

Pensions et réforme des retraites, même combat


 

Les différents choix fiscaux des derniers mois ont laissé des traces. « Nous soutenons nos parents, nos enfants voire nos petits-enfants, s’indigne Alexandre Betti, de la CFE-CGT. Nous ne sommes pas un poids pour la société, il faut nous laisser vivre ».

Après la manifestation du 24 septembre contre la réforme des retraites, ce sont donc cette fois-ci les actuels retraités qui vont battre le pavé. Même si, ils tiennent à préciser, les deux combats sont complémentaires. « De nombreux retraités étaient dans la rue le 24 septembre », avance Jean-Yves Olivier, de la CGT cheminots, à la retraite. Eux-mêmes dénoncent le passage au système à point, « un coin dans le système de répartition », selon Roger Héré, de la CGT. « On n’attendra pas la réforme en 2025 pour défendre nos pensions. Actifs et retraités ont un intérêt commun à se battre ensemble ».

Retraités. Manifestation le 8 octobre pour les pensions (LE TELEGRAMME – 3 Octobre 2019)
Retraités. Manifestation le 8 octobre pour les pensions (LE TELEGRAMME – 3 Octobre 2019)
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6 octobre 2019 7 06 /10 /octobre /2019 05:40

 

Neuf organisations de retraités annoncent leur mobilisation le 8 octobre, pour peser sur les projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale 2020.

La rentrée parlementaire est scrutée attentivement par les retraités. En premier lieu, le vote du prochain projet de loi de finances décidera de la revalorisation, ou non, des pensions. C’est la raison première de l’appel à la manifestation de ce 8 octobre, par neuf organisations nationales – la CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, UNRPA Ensemble et Solidaires, LSR, et les retraités de la fonction publique. La piste vers laquelle le gouvernement s’oriente, d’indexer les pensions à l’inflation pour les retraites inférieures à 2 000 euros et rien pour les supérieures, va continuer à amputer le pouvoir d’achat. « On rappelle que c’est l’indice des salaires qui devrait servir de référence. Utiliser l’indice des prix est une rupture d’égalité, assure Didier Hotte, secrétaire général adjoint de Force ouvrière UCR. Depuis que c’est le cas, le pouvoir d’achat des retraités est en baisse constante, ce que confirme chaque année le Conseil d’orientation sur les retraites. » Non seulement les pensions n’augmentent pas assez, mais d’autres décisions ont allégé les portefeuilles. À commencer par la hausse récente de la CSG, mais aussi la suppression de la demi-part, la création d’une taxe à 0,3 % sur les retraites…

Entre 120 et 150 rassemblements

Les neuf organisations s’inquiètent aussi fortement du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). « Nous sommes très concernés par la situation des urgences, en grève, des hôpitaux en général, mais aussi des aides à domicile et des Ehpad. Le taux d’encadrement est partout très inférieur aux promesses, poursuit Didier Hotte. On reprend à notre compte la demande de création de 40 000 postes dès cette année dans les services d’urgences, portée par les travailleurs de ce secteur. » La mobilisation du 8 octobre va d’ailleurs croiser celle des Ehpad et des services d’aide à la personne. Elles pourront fusionner localement, car les retraités prévoient entre 120 et 150 rassemblements. « Bien sûr que nous sommes solidaires avec ces travailleurs, mais nous nous battons pour notre pouvoir d’achat », insiste Jean-Pierre Floret, de la CGT retraités. Voilà pourquoi, à Paris, le cortège devrait relier Montparnasse à Matignon, siège du premier ministre, alors que la manifestation des Ehpad se concentrera devant le ministère de la Santé. Les neuf organisations ont toutefois cosigné un courrier à Agnès Buzyn. « Comment peut-on envisager de fermer 30 à 50 % de lits en gériatrie à l’AP-HP alors que 7 % de la population d’île-de-France a plus de 75 ans ? » interpelle la lettre.

« On n’a pas oublié qu’il y a une élection municipale qui vient ! »

D’autres courriers ont été adressés aux maires et à leurs représentants au sein des associations des maires de France et des maires ruraux. Plusieurs soutiens ont d’ailleurs déjà été reçus. « Il ne faut pas sous-estimer notre influence politique, met en garde Jean-Pierre Floret. C’est nous qui faisons vivre beaucoup de communes. Il y a beaucoup d’élus locaux retraités et, en plus, nous sommes 17 millions et nous votons en majorité. » Didier Hotte rebondit : « On n’a pas oublié qu’il y a une élection municipale qui vient ! »

Sur le plan national, les progrès sont plus rares. « Nous n’avons aucune nouvelle de la loi grand âge, déplore Marylène Cahouet de la FSU. Agnès Buzyn s’était engagée à ce qu’il y ait l’inscription de moyens supplémentaires dans le PLFSS, mais a bien prévenu que ce serait un simple redéploiement, donc on ne s’attend pas à grand-chose. » Les neuf organisations ont d’ores et déjà prévu de se retrouver avec des délégations de toute la France, le 21 novembre, à la bourse du travail, pour faire un point sur l’ensemble de ces mobilisations.

Pierric Marissal

 

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6 octobre 2019 7 06 /10 /octobre /2019 05:38

 

Le député de Seine-Maritime Hubert Wulfranc demande la création d’une mission d’information. « Secret des affaires », affaiblissement des CHSCT… Il dénonce des choix politiques qui fragilisent la sécurité industrielle.
 

 

Hubert Wulfranc

Député PCF de Seine-Maritime

Vous avez interpellé hier le premier ministre, après être intervenu dès vendredi auprès du préfet pour lui signaler des « dysfonctionnements majeurs » dans la gestion de la crise. Quels sont-ils ?

Hubert Wulfranc Les maires ont été livrés à eux-mêmes sans informations, ni directives précises de la préfecture, alors qu’ils devaient faire face à l’inquiétude, voire à la panique des habitants. L’incendie s’est déclaré à 2 h 40, mais aucune information n’a par exemple été communiquée aux élus de la rive sud (Grand-Couronne, Saint-Étienne-du-Rouvray et Oissel-sur-Seine), pourtant limitrophes de l’usine Lubrizol. Aucune consigne claire ne leur est parvenue dans la journée, qu’il s’agisse de la scolarisation des enfants, de la méthodologie à appliquer dans les établissements recevant du public. De nombreux maires ont donc pris des mesures disparates qui ont parfois tourné à la cacophonie du fait d’informations parcellaires, voire contradictoires. Tout cela a participé à ce climat de défiance qui règne aujourd’hui.

Six jours après l’incendie, habitants et paysans sont toujours aussi inquiets des risques sanitaires. Que demandez-vous concrètement aux autorités ?

Hubert Wulfranc Les études d’impact opérées sur la qualité de l’air, de l’eau et des sols ne sont pas suffisantes. Il faut engager très rapidement des enquêtes supplémentaires qui doivent être co-construites avec les élus et les organisations professionnelles, tous ceux qui sont confrontés au problème. Le cahier des charges doit être élaboré très rapidement de manière à consolider, nuancer, voire infirmer les premières études officielles placées sous l’autorité des services de l’État. L’autre exigence majeure, c’est le suivi sanitaire individualisé, immédiat et durable des salariés, du secteur public comme du privé, qui ont été aux avant-postes de cette catastrophe, directement exposés aux fumées. C’est pour toutes ces raisons que j’ai demandé hier la création d’une mission d’information pour recueillir des témoignages, des éclaircissements complémentaires qui permettraient de prendre des mesures opérationnelles. Il faut aussi assurer une indemnisation rapide pour les agriculteurs.

En 2013, l’usine Lubrizol avait été condamnée pour « négligence » à 4 000 euros d’amende, après une fuite de gaz sur le site. Récemment, le préfet a pourtant donné son feu vert à des augmentations de capacité sans évaluation environnementale. Ce drame était-il évitable ?

Hubert Wulfranc Il faut attendre les conclusions des différentes enquêtes. Mais il est certain que ce drame s’inscrit dans un contexte où le gouvernement actuel a fragilisé les outils de prévention, que ce soit par l’affaiblissement des CHSCT et de l’autorité environnementale ou la loi sur le secret des affaires votée en juin dernier. Et puis, les sanctions infligées aux industriels en cas de défaillance dans leur usine sont très insuffisantes. Tous ces choix politiques du pouvoir macronien contreviennent aux défis sociaux et environnementaux.

Faut-il revoir les règles d’implantation de ces usines sensibles, comme l’a suggéré Bruno Le Maire ?

Hubert Wulfranc L’industrie pétrochimique a-t-elle sa place dans notre pays ? Oui, bien évidemment. Car, s’il ne s’agit pas d’exporter les risques, voire de les aggraver, dans les pays en voie de développement pour satisfaire des égoïsmes locaux de courte vue, l’enjeu, c’est donc d’imposer aux industriels des règles beaucoup plus strictes en matière de prévention des risques.

Entretien réalisé par Maud Vergnol

 

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6 octobre 2019 7 06 /10 /octobre /2019 05:35

 

Le régime de Nicolas Maduro ne reculerait ni devant le mensonge, ni devant les tripatouillages médiatiques, ni devant les manipulations multiples, nous assène-t-on quotidiennement. Un festival de « fake news » se tiendra même le 7 novembre prochain à Caracas. Le jury sera placé sous la présidence du quotidien espagnol « El País », celui-là même qui contrôle les éditions latino-américaines « Santillana », cette même entreprise qui fournit les manuels scolaires aux jeunes chiliens.

« El País », réticent depuis longtemps aux « fake news », préfère désormais s’impliquer et apporter une aide humanitaire aux peuples dans la misère. Le journal « El País » est en période d’apprentissage. Il a eu besoin de 7 mois pour publier une autocritique dans les médias de Tlaxcala. Le directeur espagnol du « País » a publié le 29 septembre 2019 (selon le site « Politika ») que l’information envoyée de Mexico était relative à une fausse nouvelle diffusée (à l’insu de son plein gré, sans doute) par « El País » en février dernier, il affirmait que le gouvernement vénézuélien « avait brûlé des camions d’aide humanitaire » à la frontière avec la Colombie. Cela nous rappelle les bébés roumains et le massacre de Timisoara.

L’information, envoyée depuis les bureaux mexicains du « País », fut légitimée par un éditorial du 25 février au sujet de « l’aide humanitaire au Venezuela ». « El País » affirmait : « Le régime a tombé le masque et montre son visage le plus répugnant, en brûlant des camions chargés de médicaments et d’aliments. » Le « Défenseur du lecteur », dans sa réponse, 7 mois plus tard, frise l’indécence et le ridicule en prétendant que les journalistes « étaient pris par d’autres informations d’importance », comme les coupures d’électricité au mois de mars dans ce même Venezuela. Le « Défenseur du lecteur » doit quand même présenter ses excuses au lectorat.

Le journal « El País », issu de l’antifranquisme tardif et de la « Transition » est aujourd’hui une sorte d’organe du PSOE, défenseur acharné du « système libéral ». Et tant pis si pour cela, il lui faut de nombreuses « fake news »... La liberté d’information fiable reste encore à conquérir. En Espagne comme en France.

 

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5 octobre 2019 6 05 /10 /octobre /2019 15:01

 

C’était hier au siège de la FNSEA. Avec Richard Giradot, président de l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA) et Dominique Chargé , président de Coop de France qui structure les coopératives agricoles, Christiane Lambert, présidente du syndicat paysan, présentait à la presse un texte commun intitulé « Pacte productif 2025 ». L’ambition affichée par les trois organisations est d’agir ensemble « pour une filière agricole et agroalimentaire française à la hauteur des enjeux de demain » pour reprendre le titre du document de remis aux journalistes. Mais le texte occulte les aspects les plus déterminants du contexte. 

Au premier abord, il y a dans ce document le constat de la situation actuelle et la volonté des trois organisations de travailler ensemble pour remonter la pente. Le constat est plutôt préoccupant. On y lit ceci dès les pages 4 et 5: « En 2000, la France était le 3ème pays exportateur de produits agricoles et agroalimentaires. Aujourd’hui notre pays est au 6ème rang mondial, dépassé successivement par l’Allemagne en 2006, le Brésil en 2011 et la Chine en 2013 (…) En valeur, la part des exportations alimentaires françaises dans les exportations totales de la zone euro s’est ainsi réduite de 6 points depuis le début des années 2000, en passant de 22% en 2001 à 16% en 2019».

Le texte omet de rappeler, qu’en 2004 et 2007, les pays d’Europe centrale à bas coûts de main d’œuvre sont entrés dans l’Union européenne. Sans avoir intégré la zone euro , la plupart d’entre eux sont des exportateurs de produits agricoles bénéficiant des bas coûts de main dans la vaste zone de libre échange qu’est le marché commun agricole. Voilà qui explique pour une bonne part les raisons du constat suivant en page 6 de ce document : « En France, de 1997 à 2017, les surfaces de légumes ont diminué de 14% (hors légumes secs) alors qu’elles ont progressé de 40% en Allemagne et de 25% aux Pays Bas. Au niveau des fruits, depuis 2010, les surfaces de vergers français ont enregistré une baisse de 7% toutes productions confondues et plus particulièrement de 29% pour les vergers de pêchers et 19% pour les vergers de pruniers ».

 

Des travailleurs détachés sous payés en Allemagne et en Espagne 

Ce recul peut avoir plusieurs explications qui se cumulent. Les travailleurs saisonniers, détachés et mal payés des pays d’Europe centrale sont nombreux en Allemagne, au Pays Bas et en Espagne, ce qui réduit le prix de la cueillette et du conditionnement. Parallèlement, les centrales d’achat des grandes enseignes françaises de la distribution importent plus que de besoin dans le seul but de créer une demande inférieure à l’offre sur le marché franco-français des fruits et légumes et au delà. Cela a pour conséquence de faire chuter les cours à la production, ce qui ne favorise pas l’installation des jeunes quand les anciens partent en retraite. Mais le document des trois organisations n’en dit pas un mot.

Du coup, il fait état d’un « coût du travail toujours élevé malgré des politiques récentes d’allègement des charges», en page 13 du document. Viennent à l’appui de cette affirmation les explications suivantes : « Dans les industries agroalimentaires, sur les dix dernières années, au sein de la zone euro, c’est en France que les charges employeurs ont augmenté le plus vite. Elles pèsent aujourd’hui jusqu’à 13% de la valeur ajoutée contre 10% pour l’ensemble de la zone euro. De manière plus spécifique, dans les filières où le déficit se creuse (fruits, légumes, volaille porc), le coût de la main d’œuvre a une influence particulièrement déterminante. L’hétérogénéité des règlementations sociales, particulièrement importante entre pays européens en matière de coût du travail peut constituer un premier élément de cette différenciation de coût. Le salaire minimum dans les secteurs agricoles, les cotisations patronales, l’hétérogénéité des règles sociales (licenciements procédures d’embauche, etc. ), sont autant de facteurs qui pèsent sur la compétitivité de certaines filières en France » nous disent d’une même voix l’ANIA, Coop de France et la FNSEA.

 

Les vraies raisons du manque de main d’œuvre dans l’agroalimentaire 

Faut-il alors aligner le salaire minimum de notre pays sur ce qui se pratique en Pologne, en Roumanie ou en Bulgarie ? Le texte commun ne le dit pas. En page 14, cette fois, il reconnaît que « les employeurs agricoles et agroalimentaires rencontrent des difficultés en matière de recrutement et de fidélisation des salariés. En 2018, 11% d’offres n’étaient pas pourvues. Et la situation semble se dégrader en 2019 : 16% d’offres non pourvues pour les six premiers mois de l’année. Pour l’industrie agroalimentaire 21.000 emplois ne trouvent pas preneur chaque année», lit-on dans ce texte commun.

Dès lors, on peut raisonnablement penser que précariser davantage les salariés et réduire encore leur rémunération ne facilitera pas les embauches sur les chaînes d’abattage de volaille, ou d’emballage des tomates et des pommes. Sans oser demander la baisse du SMIC, FNSEA, ANIA et Coop de France affirment que « pour continuer à produire (…) le secteur agricole a besoin d’être soutenu parce qu’il est en concurrence avec des pays européens ayant fait des choix différents » . Il faudrait donc « amplifier et pérenniser la dégressivité de l’allègement de charges patronales pour les salaires compris entre 1,2 et 1,6 SMIC » et autres mesures du même type.

 

Sortir les patrons de la seringue en y mettant leurs salariés

Occultant le fait que la grande distribution les maintient « dans la seringue » et que le vote de la loi Egalim le 2 octobre 2018 par la majorité parlementaire ne leur permettra pas d’en sortir, le document commun de ces trois organisations plaide pour que l’on fasse entrer les salariés de l’industrie agroalimentaire comme ceux de l’agriculture dans cette même seringue. Moyennant quoi, le document nous dit en page 18 que l’ambition commune des trois organisations est de « stopper le hausse des importations et augmenter de 60% les exportations de produits agricoles et alimentaires à l’horizon 2030». On reste ici dans une logique de concurrence mondiale mortifère qui , entre les importations massives de nourriture du bétail , d’engrais et de carburants par les pays membres de l’Union européenne pour ensuite exporter des produits finis , voire des animaux vivants vers des pays lointains, occulte totalement l’augmentation du bilan carbone de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire en France et en Europe. 

Mais cette question n’est pas traitée dans ce document, pas plus que la pauvreté et la précarité d’un nombre croissant de salariés qui a débouché durant l’automne 2018 par le mouvement des « gilets jaunes » , lesquels n’en pouvaient plus de travailler dur et d’avoir des fins de mois difficiles en même temps.

 

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5 octobre 2019 6 05 /10 /octobre /2019 14:58

Nous venons d’apprendre, grâce à l’association Lanceur d’alerte (lanceuralerte.org) cofondée par Alexandre et Maxime Renahy, que des grands groupes français ne publient pas leurs comptes alors que la loi les y oblige.

 

 

Parmi eux, l’association pointe le Groupe Arnault; Lagardère SA; LM Holding (Arnaud Lagardère); H51 (Holding Hermès); Webmedia (Marc Ladreit de Lacharrière); Fimalac communications (Marc Ladreit de Lacharrière); Les Mutuelles de Bretagne; Le Club Med; Olympus Steel et CFEB Sisley (famille d’Ornano). Ils sont des dizaines à s’affranchir ainsi en toute impunité de l’obligation légale de publication des comptes, prévue aux articles L232-21 à 23 et R 123-11 du code de Commerce. C’est la raison pour laquelle, aux côtés de Maxime et Alexandre Renahy et du site LemediaTV, j’ai décidé, à mon tour, d’assigner en justice le premier d’entre eux, le Groupe Arnault.


L’exigence de transparence, si largement exprimée dans le mouvement social, est d’autant plus légitime quand elle s’applique à des entreprises aussi largement bénéficiaires de fonds publics, via le CICE en particulier (40 milliards d’euros en 2019). L’utilisation de l’argent du contribuable ne s’accommode d’aucun secret, et surtout pas celui des affaires, brandi comme un artifice bien commode. Ce paravent du secret des affaires ne sert en réalité qu’à dissimuler la jungle des sociétés offshore et les mécanismes d’évasion fiscale, dont l’unique but est d’échapper à l’impôt.


Parfaitement rodé, ce système affaiblit nos services publics, sape notre pacte social et prive nos recettes de quelque 80 à 100 milliards d’euros par an. Cela n’a que trop duré !


En refusant de publier leurs comptes, ces groupes ne s’exposent qu’à une simple amende, allant de 1 500 à 3 000 euros en cas de récidive. La loi doit changer et devenir plus sévère.


L’action en justice que je lance aujourd’hui est un appel résolu au respect de la loi. A l’Etat maintenant de manifester à l’égard des plus riches le même empressement que celui dont il fait preuve vis-à-vis des privés d’emplois et des allocataires de prestations sociales. A défaut, nous n’hésiterons pas à généraliser la procédure initiée ce jour.

 

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord,

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5 octobre 2019 6 05 /10 /octobre /2019 14:54

Un singulier débat traverse le petit monde des capitalistes français. Ainsi le PDG de Veolia proclame (article publié le 21 septembre dernier) : « Rénovons le capitalisme pour le protéger ».

 

 

Deux idées résument son propos : « On » (eux, les capitalistes) donne l’impression de ne produire de la richesse que pour les actionnaires. À cela, il n’a rien à opposer sinon du bavardage sur « le nouveau rôle de l’entreprise ». Deuxième thème : « On » (toujours eux) dépend trop de la finance, « 70 % (de notre activité de PDG) repose sur des critères financiers. (…) Ce sont là nos vrais adversaires : Rénover le capitalisme, c’est les empêcher de l’abattre ». Problème : ce cancer financier est consubstantiel de leur système. Seule solution : dépasser le capitalisme. Mais le PDG ne semble pas prêt pour le grand saut.

Gérard Streiff

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2 octobre 2019 3 02 /10 /octobre /2019 07:42
Jeudi 3 octobre à 20h30 à La Salamandre : projection des "Fleurs amères" d'Olivier Meys, un film sur un destin d'immigration tourné à Rennes, en présence du réalisateur pour un ciné-débat
LES FLEURS AMERES (Bitter flowers)
de Olivier Meys  (Belgique/ France...-2019 - 1h36)
Avec Qi XiXi WangZeng Meihuizi ...
Lina, une jeune femme ambitieuse, laisse son mari et son fils en Chine pour partir à Paris afin de leur assurer un avenir meilleur. Mais une fois en Europe rien ne se passe comme prévu et elle s'enferme dans un monde de mensonges pour ne pas abandonner son rêve.
Rencontre avec le réalisateur le jeudi 3 octobre à 20h30 avec Zoom Bretagne
 
Jeudi à 20h30, le cinéma La Salamandre reçoit Olivier Meys, le réalisateur du très beau "Les fleurs amères", dont voici la bande annonce : https://youtu.be/hpybJMD8t_g
 
 
 
La presse en parle et en bien : 
 

aVoir-aLire.com

Chronique sociale d’une émouvante justesse, Les fleurs amères marche sur le fil entre le documentaire et la fiction pour montrer un aspect sciemment ignoré de l’immigration chinoise.

Le Figaro

Un drame de l’émigration économique d’autant plus fort qu’il est conté à voix basse, avec un réalisme sans pathos et une humanité pleine de tact, à travers des personnages d’une émouvante justesse.

Les Fiches du Cinéma

Avec ce mélodrame poignant, Olivier Meys surprend agréablement. Fascination pour le miroir aux alouettes de l’argent, illusions perdues, retour douloureux au bercail. Une histoire intemporelle, sublimée par des interprètes magistraux.

Ouest France

Un portrait de femme et une chronique sociale touchante.

Le Monde

A la frontière du documentaire et de la fiction, Les Fleurs amères surprend par ses images tournées dans le vif de la rue, au milieu de la foule où le corps menu de Lina déambule, filmé à cette distance juste que sait estimer le chef opérateur Benoît Dervaux

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