Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 mars 2024 7 10 /03 /mars /2024 18:05
Marché de Morlaix, 9 mars - Point de vente militante hebdomadaire de L'Humanité magazine et campagne européenne de Léon Deffontaines
Marché de Morlaix, 9 mars - Point de vente militante hebdomadaire de L'Humanité magazine et campagne européenne de Léon Deffontaines
Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Marché de Morlaix, 9 mars - Point de vente militante hebdomadaire de L'Humanité magazine et campagne européenne de Léon Deffontaines
Marché de Morlaix, 9 mars - Point de vente militante hebdomadaire de L'Humanité magazine et campagne européenne de Léon Deffontaines

Point de vente militante hebdomadaire de L'Humanité magazine du week-end et de campagne des élections européennes du PCF au marché de Morlaix ce samedi 9 mars au matin.

 

Partager cet article
Repost0
9 mars 2024 6 09 /03 /mars /2024 07:58
https://www.change.org/p/tous-en-soutien-%C3%A0-alhassane?utm_content=cl_sharecopy_37905952_fr-FR%3A7&recruiter=44464536&recruited_by_id=4c40b460-7222-0130-e765-3c764e049b13&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink&utm_campaign=psf_combo_share_initial&utm_term=share_for_starters_page

https://www.change.org/p/tous-en-soutien-%C3%A0-alhassane?utm_content=cl_sharecopy_37905952_fr-FR%3A7&recruiter=44464536&recruited_by_id=4c40b460-7222-0130-e765-3c764e049b13&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink&utm_campaign=psf_combo_share_initial&utm_term=share_for_starters_page

Hier, 8 mars, le cap des 25498 signatures de la pétition pour Alhassane Kaba, en ligne depuis 2 semaines jours, le 25 février 2024, a été dépassé. !! On lâche rien ❤️❤️❤️
 Aidez-nous à franchir le cap symbolique des 50 000 signatures le plus rapidement possible!!! 
 
 
Signez et partagez sans modération cette pétition.
 
Aidez notre ami Alhassane Kaba, scolarisé en BTS au lycée Tristan Corbière à Morlaix, à obtenir la prolongation de son permis de séjour pour pouvoir étudier, travailler, et par exemple se former à Enedis et dans le domaine des réseaux électriques. 
 
Ancien mineur isolé, il vit depuis 5 ans en France et son intégration est exemplaire. Pourtant la préfecture lui a refusé la prolongation de son permis de séjour.
 
Les motivations de l'OQTF qu'il a reçu de la préfecture du Finistère ne sont pas justifiées au regard de tous les efforts et ressources de ce jeune homme. 
 
Nous avons jusqu'au 30 mars pour réunir un maximum de signataires à cette pétition.
 
 
***
 
Je vous présente le parcours de ce jeune homme, Alhassane Kaba, qui mérite largement sa place dans notre pays.
 
Alhassane est un jeune réfugié guinéen de 21 ans.
 
Il a fui la Guinée à l'âge 14 ans, abandonné très tôt par sa maman, il n'a jamais connu son papa. Il a grandi dans la rue. Après un exil qui le fait passer par la Mauritanie, le Maroc, il traverse la Méditerranée sur un bateau, à la rame.
 
C'est ensuite l'Espagne, la France, Paris et enfin la Bretagne, au Cloître-Saint-Thégonnec, où il arrive en été 2019. Minorité contestée ; mais il n'y pas eu de recours engagé avant ses 18 ans. Alhassane a alors 16 ans. Il a une seule envie, étudier !
 
Il ne sait pas bien lire et n'a jamais été à l'école. Il intègre en septembre le collège de Plounéour-Ménez en classe de 3ème où il ne cesse de travailler pour obtenir son brevet, avec une mention! Il intègre ensuite une seconde générale au lycée Tristan Corbière de Morlaix, c'est pas facile mais Alhassane bosse dur! Il choisit d'intégrer une première microtechnique, il enchaîne les stages, c'est une réussite à chaque fois. Alhassane s'intéresse à tout et s'intègre très vite. Il obtient son bac avec mention Bien.
 
Il cherche sans arrêt des petits boulots pour gagner un peu d'argent, pas simple sans papiers...
 
Alhassane est solaire, d'une extrême gentillesse et il a de nombreux amis de tous les âges. Il vit en famille d'accueil et a un parrain et une marraine civils, depuis la cérémonie célébrée par le maire de Pleyber-Christ.
 
Depuis 6 mois, celle avec qui il a créé des liens depuis un bon moment devient sa petite amie.
 
Malgré de nombreux et magnifiques témoignages Alhassane vient d'avoir un refus de sa demande de titre de séjour assorti d'un OQTF.
C'est l'incompréhension pour tous, il coche TOUTES les cases de l'intégration, il parle très bien le français, il a deux promesses d'embauche en poche, obtenues pendant ses stages (une entreprise de Morlaix et l'autre chez Enedis), il est scolarisé depuis son arrivée sans interruption. Il est toujours volontaire pour tout. Il a fait tant d'efforts que nous sommes révoltés par cette décision digne de Kafka.
 
Si Alhassane n'obtient pas son titre de séjour avec son sans faute, objectivement, qui l'obtiendrait ?
 
L'avocate d'Alhassane lance cette semaine le recours contre la décision de la préfecture, ce qui, déjà, suspend l'obligation de quitter le territoire.
 
Nous l'aimons évidemment et il est inconcevable qu'il soit renvoyer en Guinée, un pays où il n'a plus de lien ni de projets. Plus de vie.
Sa place est ici ; sa vie est ici, avec nous, et nous nous battons pour qu'il réalise tous ses rêves.
 
Merci d'avoir pris le temps de lire son histoire ☺️
 
Pour Alhassane Kaba, et son Comité de soutien constitué,
Partager cet article
Repost0
9 mars 2024 6 09 /03 /mars /2024 07:37
Guerre à Gaza : « La France doit reconnaître l’État de Palestine », alerte Fabien Roussel

Au Proche-Orient, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a rencontré Mohammed Chtayyeh, le premier ministre palestinien, et s’est rendu dans des camps de réfugiés. Lors de ce déplacement, il s’est également entretenu avec des familles israéliennes qui manifestent devant la Knesset pour un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages.

6 mars 2024, Pierre Barbancey L'Humanité

Au Proche-Orient, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a rencontré Mohammed Chtayyeh, le premier ministre palestinien, et s’est rendu dans des camps de réfugiés. Lors de ce déplacement, il s’est également entretenu avec des familles israéliennes qui manifestent devant la Knesset pour un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages. Entretien.

Pour quelles raisons vous êtes-vous rendu en Israël et dans les territoires palestiniens ?

Ce qui se passe en Palestine, à Gaza notamment, mais aussi dans les territoires occupés, en Cisjordanie, à Jérusalem-Est, est d’une gravité sans nom. Peu de monde le mesure véritablement, hormis les Palestiniens. Les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre ont été un événement majeur qui va marquer ce XXIe siècle. Ce qui est en train de se passer à Gaza risque de le marquer de la même horreur et de la même barbarie.


À Gaza, 2 millions d’habitants sont enfermés. Ils subissent une grande famine. Toutes les personnes que nous avons rencontrés nous expliquent que jamais ils n’ont connu une situation humanitaire aussi grave. C’est sans précédent dans l’histoire contemporaine.
La politique de Benyamin Netanyahou et de son gouvernement suprémaciste d’extrême droite débouche sur des crimes terribles en Cisjordanie et à Gaza dont ils devront répondre devant la justice internationale. Les mots que nous avons entendus sont les mots de génocide, de nettoyage ethnique, d’apartheid. Des mots employés par des ONG, par des habitants, par des élus palestiniens. C’est donc d’une extrême gravité. Il est important de rapporter en France ce qui se passe ici. Il faut mettre fin à cette barbarie.

Vous avez rencontré des Israéliens endeuillés le 7 octobre et des Palestiniens de divers camps de réfugiés en Cisjordanie. Qu’en retenez-vous ?

Nous avons rencontré un père de famille qui a perdu son fils, Tom, de 52 ans, tué dans un kibboutz, le 8 octobre, au matin. Il est effondré. Il dénonce la responsabilité du gouvernement de Netanyahou dans la mort de son fils. J’ai fait aussi la connaissance d’un père de famille dans le camp de Jalazone. La Paix est l’exigence qui revient dans la bouche de ces deux hommes. Les députés communistes israéliens que nous avons rencontrés mènent le même combat au sein de la Knesset, dans des conditions extrêmement difficiles. Car ce gouvernement d’extrême droite réprime violemment tous ceux qui osent mettre en doute le principe même de cette guerre.

En Israël, 44 organisations ont comme mot d’ordre : « Arrêtez la guerre ». À l’instar de Standing Together (Debout ensemble), qui réunit des juifs et des Arabes et qui organise depuis des années des manifestations pour la paix, elles appellent au retour des otages, à la fin de l’occupation et à une solution politique à deux États. Je propose de reprendre cet appel en France.

En Cisjordanie, nous nous sommes entretenus avec des familles dans plusieurs camps de réfugiés. Nous avons vu Fadwa Barghouti, l’épouse de Marwan, l’un des plus anciens prisonniers politiques palestiniens. Nous avons également été reçus par le premier ministre palestinien, Mohammad Chtayyeh, le ministre des prisonniers, le maire de Bethléem. L’aggravation et la détérioration de la situation en Cisjordanie est particulièrement grave.

« La bande de Gaza, ce n’est plus une prison à ciel ouvert, c’est un cimetière. »

Elle est le fruit d’une stratégie politique du gouvernement israélien, qui consiste à pousser les Palestiniens de ce territoire à quitter leur pays. Il s’agit d’une politique de colonisation extrêmement violente : plus de 400 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre, parfois par des colons. Je regrette que si peu de chefs d’État ne dénoncent ces crimes, des crimes contre l’humanité. La France a pris des sanctions contre 28 colons. Je demande au président de la République d’aller plus loin. Il faut sanctionner les associations de colons qui organisent des violentes expéditions punitives.

Avez-vous eu l’occasion de discuter de la question de l’UNRWA, l’organisme des Nations unies en charge des réfugiés palestiniens dont l’existence est menacée ?

Bien avant le 7 octobre, le gouvernement israélien faisait tout pour discréditer le rôle de l’UNRWA. Désormais, son existence même est en jeu. Si, demain, cette agence disparaissait, tous les habitants des camps, en Cisjordanie comme à Gaza, mais aussi en Jordanie, au Liban et en Syrie, se retrouveraient dans le dénuement le plus complet. C’est elle qui garantit, entre autres, le fonctionnement des écoles et des hôpitaux. L’UNRWA a également subi de lourdes pertes à Gaza : 160 membres de son personnel ont été tués depuis le 7 octobre et 355 de ses infrastructures ont été bombardées. Il est indispensable que cette agence des Nations unies poursuive ses activités.

De son existence dépend la reconnaissance du statut de réfugié, et donc du droit au retour pour ces millions de réfugiés palestiniens, comme le stipule la résolution 194 de l’ONU. Quant à la bande de Gaza, ce n’est plus une prison à ciel ouvert, c’est un cimetière. L’armée et le gouvernement israéliens font tout pour, à terme, vider ce territoire de ses habitants. Face à la politique de Benyamin Netanyahou, qui ne montre aucun signe de fléchissement, la pression internationale doit être plus forte afin que l’aide humanitaire arrive. Il faut stopper cette guerre.

Que comptez-vous faire en ce sens ?

Tous ceux que j’ai rencontré m’ont demandé d’agir pour que cesse ce qu’ils appellent le génocide. Ils m’ont dit aussi que, s’ils avaient regretté la position de la France au début, ils observent un changement de ton ces dernières semaines. Ils souhaitent que la France parle beaucoup plus fortement et, surtout, agisse. Comme l’a souligné le premier ministre palestinien, Mohammad Chtayyeh, la France doit reconnaître l’État de Palestine. Le PCF appuie cette demande depuis des années. De nombreux pays de l’Union européenne seraient prêts à une telle décision. Le moment est venu. Je défendrai cette proposition auprès du président de la République.

Il faut créer un mouvement de pression politique sur le gouvernement de Netanyahou. La reconnaissance de l’État de Palestine y participe. Des sanctions contre les responsables des crimes commis actuellement à Gaza sont également nécessaires tout comme contre ceux qui empêchent la nourriture de rentrer. Cinq points de passage sont possibles vers l’enclave palestinienne. Quatre se situent sur le territoire israélien et un en Égypte. Seuls deux sont ouverts. Les Israéliens bloquent les trois autres points d’accès. Ce n’est pas tolérable, c’est pourquoi il faut élever le niveau des sanctions.

Il ne peut pas y avoir deux poids deux mesures en matière de droits internationaux. L’Europe et la France ont pris des sanctions importantes contre les oligarques russes, contre ceux qui soutiennent la guerre de Poutine. Il faut faire de même contre les responsables des massacres de Palestiniens en Cisjordanie et ceux qui, à Gaza, organisent une des plus grandes famines de ce siècle.

Enfin, les acteurs économiques, qui entretiennent des relations étroites avec le gouvernement israélien, ne peuvent être exonérés de leurs responsabilités dans cette tragédie.
Il convient également de dénoncer le sort fait aux femmes : celui des Israéliennes, victimes des violences du Hamas le 7 octobre ; celui des Palestiniennes harcelées, battues dans les prisons israéliennes, parfois menacées de viols par l’armée.
Il faut aussi parler aux Israéliens, aux membres de la communauté juive qui ont peur de la paix. Car la guerre à perpétuité n’apportera jamais la sécurité. Au contraire, elle engendre du racisme, de la haine et de la pauvreté.

Toutes les familles israéliennes sont touchées par la guerre, par les attentats du 7 octobre ou par le sort des otages. De même, aucune famille palestinienne n’est épargnée par le drame de Gaza tout comme par l’occupation de la Palestine. Il faut de nouveau croire en la paix. C’est la seule garante de la sécurité et de la prospérité pour les deux peuples et la région.

Guerre à Gaza : « La France doit reconnaître l’État de Palestine », alerte Fabien Roussel (L'Humanité, 7 mars 2024)
Guerre à Gaza : « La France doit reconnaître l’État de Palestine », alerte Fabien Roussel (L'Humanité, 7 mars 2024)
Partager cet article
Repost0
9 mars 2024 6 09 /03 /mars /2024 07:29

Avec Fabien Roussel, Charlotte Blandiot Faride, présidente de l'AJPF, et maire communiste de Mitry-Mory Vincent Boulet, responsable du secteur international du Parti communiste, Philippe Rio, maire communiste de Grigny, élu meilleur maire du monde en 2021, président de la Coopérative des élus communistes et apparentés, rentrait cette semaine d'un déplacement en Israël et en Palestine pour témoigner d’une situation intenable. Il raconte dans L'Humanité du 7 mars les leçons tirées de ce voyage.

Le feu doit cesser , le génocide en cours doit cesser, l'aide humanitaire doit être massive, la voie de la paix est la seule sur laquelle tout le monde doit s’atteler, car seule une solution politique peut mettre un terme à ce chaos et rendre le droit aux palestiniens de vivre libre.

Gaza - L'Histoire nous jugera - Philippe Rio, L'Humanité, 7 mars 2024
Partager cet article
Repost0
9 mars 2024 6 09 /03 /mars /2024 07:27
A Gaza, Israël utilise la famine comme "arme de guerre" - Clothilde Mraffko, 7 mars 2024, Médiapart
PROCHE ET MOYEN-ORIENT
À Gaza, Israël utilise la famine comme « arme de guerre »
Depuis une semaine, une vingtaine de personnes sont mortes de faim dans le territoire palestinien. Dans le Nord, quasiment plus aucune aide ne parvient. Après cinq mois de guerre, les civils, livrés à eux-mêmes, sont les premières victimes du siège israélien.
Clothilde Mraffko
7 mars 2024
LesLes doigts gantés de la soignante enveloppent précautionneusement le petit corps dans un linceul blanc. Heba Ziadeh est morte le 1er mars à Kamal Adwan, seul hôpital pédiatrique du nord de la bande de Gaza, « faute de nourriture et de médicaments », explique l’infirmière filmée par le photographe gazaoui Mousa Salem. Le biberon de lait que l’équipe médicale a réussi à lui procurer est arrivé trop tard. Sa sœur est elle aussi décédée, quelques jours plus tôt, dans le même hôpital.
Le personnel médical constate, impuissant, ce cercle infernal : les mères, mal nourries pendant leur grossesse, accumulent les carences. À la naissance de leurs bébés, elles n’arrivent pas à les allaiter car elles-mêmes ont faim. Mohamed al-Zayegh avait deux mois quand il est décédé, fin février. « Tout s’est accumulé. Il est tombé malade, il avait un système immunitaire faible », résume un soignant devant la caméra de Mousa Salem.
Selon le ministère de la santé local, vingt Gazaouis sont morts de faim et de déshydratation. Les premiers décès ont été constatés fin février, alors que l’enclave compte déjà plus de 30 000 Palestinien·nes tué·es depuis le début de la guerre. Les équipes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui ont effectué début mars leur première visite depuis octobre 2023 dans des hôpitaux du Nord, ont constaté des « niveaux graves de malnutrition, [des] enfants mourant de faim, [de] graves pénuries de carburant, de nourriture et de fournitures médicales, [des] bâtiments hospitaliers détruits », résumait son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le 4 mars, sur le réseau social X.
À la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, l’ambassadeur palestinien, Riyad Mansour, a brandi une autre victime, Yazan al-Kafarna, 10 ans, visage émacié et corps décharné. « Regardez nos enfants, regardez Yazan. Regardez l’agonie qu’ils endurent […]. Cela doit cesser, pour l’amour de Dieu ! », a-t-il plaidé le 4 mars.
L’enfant était mort le matin même dans un hôpital de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Atteint d’une paralysie cérébrale, il avait besoin d’une alimentation équilibrée, impossible à trouver dans l’enclave coupée du monde. Même à Rafah, porte d’entrée de l’aide alimentaire, il n’y a plus de fruits, de produits frais, très rarement de la viande – qui se négocie à des prix exorbitants.
Israël assiège la bande de Gaza depuis cinq mois. « Pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’eau, pas de gaz, tout est fermé […]. Nous combattons des animaux humains », annonçait le 9 octobre 2023 le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant, deux jours après l’attaque du Hamas sur son territoire. La faim fait partie de la stratégie israélienne dans l’enclave. « C’est une arme de guerre ! Et cela va de pair avec l’intention de génocide dont Israël a été officiellement accusé devant la Cour internationale de justice », dénonce Fidaa Alaraj, coordinatrice de la sécurité alimentaire et de la protection au sein de l’ONG Oxfam, jointe par téléphone à Rafah, où elle est déplacée.
Une « famine organisée »
Les terres agricoles ont été en grande partie détruites par les bombardements et bulldozers israéliens. Le port de Gaza est en ruine. « Si vous affamez les gens en restreignant l’aide et le marché, en stoppant la production de nourriture, en polluant l’eau ou en la coupant carrément, qu’est-ce que vous faites ?, demande Fidaa Alaraj. Ce n’est pas un sous-produit de la guerre, c’est une famine organisée. »
Du nord au sud, tout le monde a faim à Gaza. Selon l’ONU, un quart de la population est même proche de la famine. Dans le Nord, où vivraient encore environ 300 000 personnes, les habitant·es survivent avec des feuilles et des galettes confectionnées avec des graines pour oiseaux ou de la nourriture pour animaux. « La qualité de ce pain est incroyablement mauvaise. Même la nourriture pour animaux est en train d’être épuisée », alertait le 28 février dans un communiqué Mahmoud Shalabi, gestionnaire de programme dans le nord de Gaza pour l’ONG Medical Aid for Palestinians.
Ahmed Qamar, 33 ans, se contente ces derniers temps d’un peu d’avoine mélangé à un bouillon et peine à trouver de quoi nourrir ses quatre enfants. La plus jeune a un an et demi.
« J’ai commencé à manger un repas tous les deux jours. Pas parce que je suis pauvre, j’ai les moyens, mais juste parce qu’on ne trouve rien sur les marchés, rapporte ce chercheur de l’ONG Euro-Mediterranean Human Rights Monitor, joint par téléphone dans la ville de Gaza. Hier, un jeune homme me confiait qu’il pouvait supporter les bombardements, la destruction, sa maison était en ruine… Qu’il soit blessé ou tué, peu lui importait ! Mais que son fils lui dise qu’il a faim et qu’il ne puisse rien lui donner, il n’y arrive pas. C’est un désastre. »
Le nord de la bande de Gaza coupé du monde
Le 26 janvier, la Cour internationale de justice avait ordonné à Israël d’autoriser davantage d’aide dans l’enclave. Les livraisons ont au contraire chuté de presque deux tiers en février. Le Cogat, bureau de l’armée israélienne chargé des Palestinien·nes dans les territoires occupés, responsable notamment de ce qui entre à Gaza, en rejette la responsabilité sur les organisations humanitaires, affirmant être aujourd’hui capable d’inspecter « 44 camions par heure, explique Shimon Freedman, porte-parole pour les médias internationaux. Nous inspectons plus vite qu’ils ne peuvent distribuer. » Les deux points de passage sont dans le sud de la bande de Gaza.
Les organisations doivent ensuite coordonner leurs mouvements avec l’armée, pour n’être pas la cible de bombardements, et naviguer dans l’enclave où les routes sont difficilement praticables, en grande partie détruites. Les convois doivent également obtenir l’autorisation de passer d’autres checkpoints, notamment vers le nord, et ils sont souvent retardés, parfois contraints de faire demi-tour, faute d’avoir obtenu de passer à temps. Le Nord est coupé du monde. L’UNRWA a effectué sa dernière distribution à Gaza City le 23 janvier.
À cela s’ajoute désormais l’effondrement de l’ordre public. Les autorités civiles de Gaza, liées au Hamas, ont déserté après avoir été la cible de l’armée israélienne. Elles n’ont pas été remplacées. L’État israélien poursuit sa cabale contre les institutions de l’ONU, et notamment l’UNRWA. Il tente de contourner cette agence onusienne chargée des réfugié·es palestinien·nes, véritable institution à Gaza, la seule à même de prendre, en partie, le relais de la gouvernance de l’enclave. Dans le Nord, la partie la plus dévastée par les combats, sans présence humanitaire importante, les civils sont livrés à eux-mêmes, dans un vide institutionnel préoccupant.
Mardi 5 mars, un convoi de nourriture de 14 camions du Programme alimentaire mondial (PAM), bloqué par l’armée israélienne à un checkpoint avant d’atteindre le nord de l’enclave, a été pillé par « une foule désespérée qui s’est emparée du chargement », selon l’agence onusienne. Les 18 et 19 février déjà, d’autres convois du PAM avaient tenté de rallier le nord de la bande de Gaza : ils avaient été attaqués par des Palestiniens, essuyé des tirs, et un conducteur avait été frappé. Les sacs avaient été distribués à la va-vite, dans le chaos.
Le 29 février, 118 personnes qui attendaient une distribution à Gaza City ont été tuées et 780 autres blessées.
Israël a depuis coordonné l’acheminement d’aide via des prestataires privés locaux. Le Cogat affirme qu’une centaine de camions ont atteint le Nord « ces derniers jours ». Les véhicules appartiennent à des sociétés locales qui faisaient déjà le trajet depuis les points de passage avant la guerre, rapportent plusieurs témoins palestiniens. Israël affirme que l’aide provient d’organisations internationales et de pays donateurs, sans plus de précisions. Depuis fin février, des livraisons semblent avoir lieu tous les jours, soit par la route « intérieure » au niveau du rond-point Al-Kuwaiti, soit par la route côtière, vers le rond-point Al-Nabulsi.
Le 29 février, selon les chiffres du ministère de la santé à Gaza, 118 personnes qui attendaient une distribution à ce carrefour, le long de la mer, ont été tuées et 780 autres blessées. L’armée israélienne conteste ce bilan et affirme que la « majorité des Palestiniens ont été tués ou blessés du fait de la bousculade ». Elle admet que ses soldats ont d’abord tiré en l’air puis, en se retirant, sur des « pillards [qui] se sont approchés de [ses] forces et ont posé une menace immédiate ». Les témoignages des rescapés et des médecins qui ont soigné les blessés contredisent largement ce récit.
Depuis l’hôpital Al-Shifa, à Gaza City, qui a reçu plus de 200 blessés, le chef du bureau de coordination humanitaire des Nations unies (Ocha) de Gaza, Georgios Petropoulos, affirmait le 1er mars avoir « vu des gens avec des blessures par balle, […] des amputés et des enfants dont les plus jeunes avaient douze ans ».
Abdallah est parti de Falouja, le nord de la ville de Gaza, la boule au ventre, désespéré d’entendre les pleurs de ses trois enfants tenaillés par la faim. La boutique de vêtements où travaillait le père de famille de 28 ans a fermé avec la guerre, il n’a pas de revenus depuis cinq mois. « Vers minuit, on s’est dirigés vers le rond-point Al-Nabulsi. On avait entendu qu’il allait y avoir une distribution d’aide. J’ai été surpris : beaucoup de gens aussi s’y rendaient », raconte-t-il dans un message parvenu à Mediapart
.
Quand l’aide est arrivée, un peu avant l’aube, ils ont « commencé à courir vers le convoi ». « On a entendu des coups de feu très nourris, je suis tombé à terre et ai commencé à revenir vers l’endroit d’où je venais, afin de ne pas être blessé. » Certains ont réussi à mettre la main sur un sac de farine, d’autres sur des boîtes de conserve. Abdallah est rentré sain et sauf mais bredouille. « Je veux juste un bout de pain pour mes enfants, rien de plus », plaide-t-il.
Les Palestiniens rapportent que l’armée israélienne tire très régulièrement sur la foule lors des livraisons humanitaires de ces derniers jours dans le Nord. Le Haut-Commissariat aux droits humains de l’ONU (OHCHR) dans les Territoires palestiniens occupés a répertorié « au moins 14 incidents impliquant des coups de feu et tirs d’obus » lors de distributions d’aide à Gaza City. Le 25 février, au moins dix personnes ont été tuées au rond-point Al-Nabulsi. « Israël, en tant que puissance occupante, a le devoir […] de garantir que nourriture et soins médicaux soient fournis à la population, proportionnellement à ses besoins », a rappelé l’OHCHR.
Certains pays, dont la France, ont effectué, à grand renfort de communication, des parachutages d’aide humanitaire sur le nord de la bande de Gaza. Les images de ces colis balancés du ciel, et des foules qui se précipitent pour tenter d’en attraper un, sont particulièrement humiliantes pour la population gazaouie. Certains paquets ont atterri en territoire israélien, d’autres dans la mer.
« C’est de la publicité pour les armées. Cela ne suffit pas ! Tous ces parachutages, ça correspond à la cargaison d’un, voire deux camions, regrette Ahmed Qamar. C’est très offensant. On veut de l’aide qui arrive de manière organisée. » Les parachutages « ne permettront pas d’éviter la famine », a appuyé Carl Skau, directeur exécutif adjoint du PAM. « Nous avons besoin de points d’entrée dans le nord de Gaza », ce qu’Israël refuse obstinément. Les Émirats arabes unis vont livrer de l’aide par bateau depuis Chypre.
« Ce n’est pas une crise humanitaire, c’est une guerre ouverte. Nous avons besoin d’un cessez-le-feu immédiat, martèle Fidaa Alaraj. Si la guerre s’arrête, nous devrons toujours gérer une crise humanitaire mais au moins nous serons capables de le faire. Aujourd’hui, nous travaillons dans le fracas des combats. » Elle craint que le Sud ne connaisse bientôt aussi des poches de famine comme le Nord.
Les gens ne mangent pas à leur faim et consomment uniquement des conserves, aux apports nutritifs limités. À Gaza, où la vie sociale s’organisait notamment autour des repas de famille du vendredi ou des grandes tablées de rupture du jeûne pendant le ramadan, les habitant·es redoutent l’arrivée du mois sacré des musulman·es, qui devrait débuter cette année le 10 mars.
« Tu manges de la nourriture pour survivre. Pas parce que ça va t’apporter les nutriments nécessaires, pas parce qu’il est réconfortant de manger ou que c’est une activité sociale, analyse Fidaa Alaraj. L’alimentation a perdu toutes ses fonctions, elle n’est plus réduite qu’à assurer notre survie. »
Clothilde Mraffko - Médiapart
Partager cet article
Repost0
9 mars 2024 6 09 /03 /mars /2024 07:22
Solidarité Palestine - OPÉRATION 100 SOMMETS POUR GAZA ! - Rendez-vous sur le Roc'h Trevezel, sommet de la Bretagne (385 mètres) à 11h dimanche 10 mars
OPÉRATION 100 SOMMETS POUR GAZA !
AVEC L'AFPS PAYS DE MORLAIX ET L'AFPS CENTRE-BRETAGNE, RENDEZ-VOUS SUR LE ROC'H TREVEZEL, SOMMET DE LA BRETAGNE, le DIMANCHE 10 MARS
 
L'idée est simple, elle nous vient d'un groupe de montagnards humanistes qui ont proposé au mouvement de solidarité de hisser sur 100 sommets partout en France le dimanche 2 mars ou le dimanche 10 mars, une bannière aux couleurs de la Palestine.
L'Afps nationale a décidé de porter cette opération originale et de la faire circuler massivement sur les réseaux sociaux.
Il n'y a pas de petits sommets pour exprimer notre solidarité. Aussi, nous vous donnons rdv DIMANCHE 10 MARS À 11H DU MATIN AU ROC'H TREVEZEL (385 m quand même !) POUR PARTICIPER À CETTE MOBILISATION.
 
Partager cet article
Repost0
9 mars 2024 6 09 /03 /mars /2024 07:02
Aidez l’AFPS Centre-Finistère à aider les Palestiniens à empêcher la réquisition de terrains par les colons au sud de Béthléem

https://www.helloasso.com/associations/association-france-palestine-solidarite-groupe-local-centre-bretagne/formulaires/1

En Cisjordanie occupée, les colons Israëliens aidés par l'armée forcent les Palestiniens à partir et à abandonner leurs maisons et leurs terres afin d'agrandir leurs colonies.

Partout les Palestiniens essaient de résister parfois au péril de leur vie. 58 morts depuis le 1er janvier 2024 et 393 depuis le 7 octobre 2023, 80 familles soit près de 600 personnes expulsées et plus de 100 personnes faites prisonnier !

Un village Al-Ma'asara, au sud de Béthléem réhabilite des terres pour éviter de les voir réquisitionner par les colons. 

Pour ce faire, ils ont besoin de matériel et de barbelés pour délimiter leurs champs et de plants d'olivier et de fruitiers.

Cette cagnotte peut les aider à sauver les terres autour du village.

L'AFPS Centre-Bretagne a versé un don de 3.000 € à l'association Al-Shmoh Cultural Center qui est à l'origine de cette initiative pour commencer à clôturer les terrains.

Merci d'apporter votre aide pour la suite de ce projet qui leur permettra de rester sur leurs terres et de les cultiver !

Partager cet article
Repost0
9 mars 2024 6 09 /03 /mars /2024 06:51
À Morlaix, plus de 300 personnes à la manifestation féministe en soutien aux Palestiniens (Le Télégramme, 8 mars 2024)
À Morlaix, plus de 300 personnes à la manifestation féministe en soutien aux Palestiniens (Le Télégramme, 8 mars 2024)
À Morlaix, plus de 300 personnes à la manifestation féministe en soutien aux Palestiniens (Le Télégramme, 8 mars 2024)
À Morlaix, plus de 300 personnes à la manifestation féministe en soutien aux Palestiniens
Le 08 mars 2024 - Le Télégramme
Une manifestation féministe a réuni plus de 300 personnes, ce vendredi soir 8 mars 2024, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Une mobilisation également en soutien au peuple palestinien qui se voulait « antiraciste et anticoloniale ».
Plus de 300 personnes ont participé à la manifestation féministe en soutien au peuple palestinien qui, après les prises de paroles au SEW, s’est dirigée vers la place des Otages à Morlaix.
Plus de 300 personnes ont participé à la manifestation féministe en soutien au peuple palestinien qui, après les prises de paroles au SEW, s’est dirigée vers la place des Otages à Morlaix.
Vendredi 8 mars 2024, Journée internationale des droits des femmes, le Planning familial et l’association l’Âmarrée ont organisé une manifestation féministe en soutien au peuple palestinien à Morlaix. Une mobilisation qui faisait suite à un appel de la Marche mondiale des femmes, de plusieurs syndicats, de mouvements populaires de femmes palestiniennes et d’associations humanitaires, comme l’Association France Palestine solidarité (AFPS), Amnesty International ou la Ligue des droits de l’homme. « Les luttes féministes, antiracistes et anticoloniales étant totalement imbriquées, lutter pour les droits des femmes et des minorités de genre en cette journée internationale ne peut s’entendre que par notre solidarité sans frontières. »
« Contre les dominations sexistes, patriarcales et capitalistes »
Dès 18 h, la manifestation a rassemblé plus de 300 personnes dans la galerie du SEW, où s’est déroulé en préambule un collage en mémoire des enfants victimes dans la bande de Gaza. Ce geste artistique autant que militant a été suivi de diverses prises de parole, au cours desquelles les faits de féminicides, en France comme dans la bande de Gaza, ont été martelés : « Comment ne pas faire le lien entre ce qui se passe là-bas et ce que certains font au corps des femmes ! Il est fondamental de réveiller les consciences : nous luttons contre les dominations sexistes, patriarcales et capitalistes. Que cesse le règne de la mauvaise foi et de l’impunité. Nous luttons pour le droit des femmes à disposer de leur corps, mais aussi celui des peuples à disposer d’eux-mêmes. »
Plus de 300 personnes ont participé à la manifestation féministe en soutien au peuple palestinien, qui après les prises de paroles s’est dirigée vers la place des Otages.
Plus de 300 personnes ont participé à la manifestation féministe en soutien au peuple palestinien, qui après les prises de paroles s’est dirigée vers la place des Otages.
« On ne mendie pas un juste droit, on se bat pour lui »
Ces prises de parole ont été suivies d’une marche dans les rues de Morlaix en direction de la place des Otages, une procession émaillée de nombreuses pancartes des plus explicites. Ainsi, « Nos désirs font désordre », « On ne mendie pas un juste droit, on se bat pour lui » voisinaient avec « Nos corps, nos choix ».
Partager cet article
Repost0
9 mars 2024 6 09 /03 /mars /2024 06:34
Brest + 500 personnes manifestent pour les droits des femmes le 8 mars 2024
Brest + 500 personnes manifestent pour les droits des femmes le 8 mars 2024
Brest + 500 personnes manifestent pour les droits des femmes le 8 mars 2024
Brest + 500 personnes manifestent pour les droits des femmes le 8 mars 2024
Brest + 500 personnes manifestent pour les droits des femmes le 8 mars 2024
Nos camarades de la JC et du PCF nombreux dans la manif du 8 mars à Brest pour la journée internationale de lutte pour les droits des femmes et l'égalité femmes-hommes à l'initiative de l'intersyndicale. Photos Jean-Paul Cam et Gladys Grelaud dans la manif.
Articles du Ouest-France et du Télégramme.
 
Ouest-France - 8 mars 2024
VIDÉO. À Brest, environ 500 personnes mobilisées contre les inégalités de salaires femmes-hommes
Des centaines de personnes se sont rassemblées sur la place de la Liberté, à Brest (Finistère), à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Une manifestation organisée par l'intersyndicale.
Entre 200 et 300 personnes se sont réunies, ce vendredi 8 mars 2024, sur la place de la Liberté, à Brest (Finistère), à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Des manifestants rejoignent le cortège, qui atteint environ 500 personnes au total.
Cette première manifestation, qui se tient depuis 15 h 40, est particulière car elle commencé à l’heure précise où les femmes travailleraient gratuitement, en raison de l’écart de salaire entre les hommes et les femmes. Une mobilisation nationale, lancée par l’intersyndicale.
Des salaires inférieurs à ceux des hommes
Cette dernière rappelle que 62 % des personnes payées au Smic (salaire minimum interprofessionnel de croissance) sont des femmes. Elles touchent également des salaires un quart inférieur à ceux des hommes.
 
Brest : trois heures après le rassemblement syndical, près de 400 personnes manifestent pour les droits des femmes

Par David Cormier - Le Télégramme

Ce vendredi, 350 à 400 personnes se sont rassemblées place de la Liberté à Brest, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Seulement quelques heures après le rassemblement de l’intersyndicale.

Après les 300 personnes rassemblées ce vendredi 8 mars 2024 en milieu d’après-midi, à l’appel des syndicats, entre 350 et 400 personnes ont marché en début de soirée, au centre-ville de Brest, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, à l’appel de diverses associations. Un cortège plus jeune, aux slogans plus virulents : « Nous sommes fortes, sommes fières et féministes et radicales et en colère », ou « Mon corps, mon choix et ferme ta gueule ! »

Partager cet article
Repost0
8 mars 2024 5 08 /03 /mars /2024 16:29
Hommage à Pierre Sémard à la Gare de Brest ce 7 mars à l'occasion du 82e anniversaire de l'exécution du dirigeant communiste et cégétiste cheminot par les Nazis
Hommage à Pierre Sémard à la Gare de Brest ce 7 mars à l'occasion du 82e anniversaire de l'exécution du dirigeant communiste et cégétiste cheminot par les Nazis
Hommage à Pierre Sémard à la Gare de Brest ce 7 mars à l'occasion du 82e anniversaire de l'exécution du dirigeant communiste et cégétiste cheminot par les Nazis

Cérémonie d’hommage à Pierre Semard en gare de Brest ce jeudi 7 mars avec la CGT et le PCF. 50 personnes présentes environ pour honorer notre camarade fusillé le 7 mars 1942. Un discours très fort de Jean-Christophe Hamon, secrétaire du syndicat CGT des cheminots, devant la stèle à la mémoire de Pierre Semard en gare de Brest à l’occasion du triste anniversaire de la 82e année de son exécution par les nazis et d’une cérémonie organisée par la CGT et le parti communiste en hommage à notre glorieux camarade cheminot fusillé à Evreux, résistant, dirigeant cégetiste et communiste, antifasciste, et militant du progrès social et du service public ferroviaire.

Commémoration en gare de Brest de l’assassinat de Pierre Sémard livré par Vichy aux nazis, qui l’ont fusillé le 7 mars 1942 .
Pierre Sémard était secrétaire général de la Fédération CGT des cheminots et dirigeant du Parti Communiste Français, dont il fut le premier secrétaire général.
Alors qu’il coule dans les veines du continent européen un venin de couleur brune comme si aucune leçon n’avait été retenue de l’histoire, il est important de rendre hommage à ceux qui se sont battus contre le fascisme et pour la paix.

 

Hommage à Pierre Sémard 2024

Discours de Jean-Christophe Hamon pour la CGT Cheminots

Camarades, ami.es, collègues, Mesdames et Messieurs les élus.

C’est toujours avec beaucoup de recueillement, de ferveur, de gratitude que les Cheminotes et Cheminots commémorent le 7 mars.

Je vous remercie donc au nom du syndicat CGT des cheminots de Brest / Landerneau et de sa section Retraités, de votre présence aujourd’hui afin de rendre hommage à l’un des nôtres, Pierre Sémard, devant cette stèle, lieu de recueillement.

Cette année, peut-être plus encore que les précédentes, commémorer Pierre Sémard relève d’une brûlante actualité.

Après la panthéonisation des Manouchian, des vingt et trois étrangers morts pour la France, la paix et la liberté le 21 février 2024. Vingt et trois étrangers et nos frères et sœurs pourtant.

Le 21 février 1944, les membres des FTP-MOI (Les Francs-tireurs et partisans – main-d’œuvre immigrée) seront fusillés. Avec Missak et Mélinée Manouchian, c’est toute la Résistance cégétiste, communiste, et étrangère qui se voit honorée à la hauteur de son sacrifice pour libérer la France.

2 ans plus tôt, Il y a 82 ans c’est si peu à l’échelle de l’Histoire. Et pourtant, mesurons à quel point dans une si courte période certains repères pourraient aisément s’effacer si nous n’étions pas suffisamment attentifs.

Pierre était cheminot, engagé au parti communiste français, résistant de la seconde guerre mondiale, mais aussi Secrétaire de la Puissante fédération CGT des Cheminots, notre Fédération.

Cette année, honorer Pierre Sémard relève d’une actualité à soigner. Elle nous relève et nous fait prendre de la distance face aux matraquages fabriquant de la peur, du repli sur soi et un avenir obturé.

Les historiens et ses compagnons de route ont coutume de dire de cet homme qu’il était un visionnaire parce qu’il fut parmi ceux qui ont écrit les 1ères pages d’une conception moderne du syndicalisme.

Il prônait déjà le rassemblement des salariés et la dimension unitaire à donner aux luttes comme dimension indispensable à la construction du rapport de force.

C’est à partir de son étude sur l’environnement politique, économique et social, qu’il a porté la nécessité d’un syndicalisme qui doit garder son indépendance vis à vis des partis politiques tout en précisant avec beaucoup de clairvoyance qu’indépendance ne signifie pas neutralité.

Il est livré par l’État français de Vichy et la bourgeoisie collaboratrice, à la barbarie des forces nazies.

Il est fusillé le 7 mars 1942, à Évreux à l’âge de 55 ans. C’était il y a 82 ans.

Nous pensons que ses idées avant- gardistes étaient guidées avant tout par des valeurs profondément humaines.

Cet homme était surtout animé par la volonté de voir se construire une société sur les bases de la Paix, de la justice, de la démocratie, de la solidarité entre les hommes et les peuples, du respect de l’être humain et de son travail.

Ces valeurs manquent cruellement dans la situation que nous vivons actuellement.

Pierre Sémard demeure à jamais le symbole de la Résistance des Cheminots.

Cet homme représente encore à notre sombre époque une référence dans la lutte que nous menons pour plus de justice sociale et surtout pour la Paix.

Il s’agit de faire en sorte que ceux qui comme lui sont morts pour défendre nos idéaux nous servent de guide.

C’est faire œuvre utile pour les générations présentes et à venir d’entretenir la mémoire de ceux qui ont défriché la Terre où nous sommes.

Nous pouvons constater combien les idées pour lesquelles il s’est battu sont toujours d’actualité surtout pour son combat pour imposer la Paix.

Alors que la Guerre fait rage sur le continent européen, et au Proche-Orient, il est des valeurs qui doivent guidées notre quotidien, tel un phare éclairant de sa lumière les dangers proches et imminents.

Nous sommes en responsabilité pour imposer la Paix, partout dans le monde, dans chaque endroit de la planète.

Nous avons l’obligation de protéger tous les peuples de la barbarie, de la bestialité de certains.

Attention chers camarades, quelques fois les thèses racistes, xénophobes, homophobes, sexistes peuvent pénétrer notre propre camp par ignorance, parce qu’elles sont prononcées dans des discours populistes volontairement banalisées.

Nous nous devons d’être très attentifs.

La perte de repères historique et politiques conduit parfois à des raccourcis et à des dérives graves. Nous devons être fermes et intransigeants sur ces questions-là.

Le devoir de mémoire et de transmission de la connaissance des faits est indispensable pour lutter contre l’oubli et les révisions de l’Histoire.

 

Les Cheminots sont porteurs d’esprit de Solidarité et de lutte, valeurs qui structurent de manière prépondérante une conscience de résistance reconnue historiquement et politiquement.

Dans sa dernière lettre, Pierre s’adresse aux cheminots et aux français en ces mots :

« Une occasion inespérée me permet de vous transmettre mon dernier mot puisque dans quelques instants je serai fusillé.

J’attends la mort avec calme, ma dernière pensée est pour vous camarades de lutte.

Je meurs avec la certitude de la libération de la France.

Dites à mes amis les cheminots qu’ils ne fassent rien qui puissent aider les nazis.

Les Cheminots me comprendront, ils m’entendront, ils agiront, j’en suis convaincu.

Adieu chers amis, l’heure de mourir est proche. Mais je sais que les nazis qui vont me fusiller sont déjà vaincus et que la France saura poursuivre le combat »

Quelle lucidité et quelle clairvoyance dans ses dernières paroles. Elles ont une résonance particulière aujourd’hui.

Les cheminots ont entendu son appel, multipliant les actes héroïques durant la guerre. Il est toujours bon de s’en souvenir.

Rappelons que notre corporation a payé un lourd tribu à la Paix, à l’Indépendance et à la liberté puisque 8938 cheminots y laissèrent leur vie, 15 977 ont été blessés pour fait de Résistance et 1157 sont morts en déportation.

 

Ce combat est encore et toujours d’actualité. Pas contre un occupant mais pour l’instauration d’un monde plus juste, plus solidaire, plus démocratique, passant par une autre répartition des richesses, bref un monde meilleur, donc plus heureux.

Souvent comme militant de la CGT, lorsque nous nous plongeons dans l’histoire et la vie des camarades durant cette période, une question nous vient à l’esprit :

Qu’aurions nous fait à leur place ? Et eux que feraient- ils aujourd’hui à notre place ? Surtout dans la période que nous traversons.

Que ferait Pierre Sémard face à la tentative de reprise en main par le Capital de ce bien démocratique, ce bien social, ce bien économique, ce bien industriel qu’est l’Entreprise publique nationale SNCF ?

Artisan du regroupement des diverses sociétés de transport par chemin de fer, contribuant à la fondation unique et nationale de la SNCF, il disait entre autre :

« Ce que nous devons défendre, ce n’est pas le profit capitaliste du rail et des transports, mais ce sont les commodités et les besoins des usagers !!!

Ce que nous défendons dans le chemin de fer, c’est un grand service public qui devrait être au service de la collectivité et non au service d’une oligarchie financière. »

Certains dirigeants et responsables politiques seraient bien inspirés d’y réfléchir !!!

C’est le sens du combat de Pierre Sémard pour le Service Public et le progrès social que certains essaient de démolir.

Alors qu’il coule dans les veines du Monde, en Europe et aussi en France, un venin de couleur brune, comme si aucune leçon n’avait été retenue de l’Histoire, l’arrivée aux portes du pouvoir de partis de droite extrême nationaliste est une réalité qu’il nous faut prendre en compte pour ne pas retomber dans les atrocités qui ont marquées, marquent encore et marqueront encore pour longtemps des générations entières.

Oui mes camarades, la Bête immonde n’est pas morte !

Les serviteurs les plus zélés du monde des affaires de la Finance et du Patronat poursuivent leur campagne contre les travailleurs, les exclus de l’emploi, les retraités.

 

Et certains dirigeants politiques vont encore faire la part belle à la destruction du programme du Conseil National de la Résistance. Et tous les moyens sont bons pour y parvenir.

Déni de démocratie, répressions et criminalisation des syndicalistes, censure des citoyens et des représentants élus du peuple.

Dans la période actuelle, au-delà du souvenir, rappelons-nous ses engagements.

Ils sont précieux pour refuser l’inacceptable banalisation dessinée par les médias aux élections !!!

Le devoir de mémoire et de transmission est indispensable pour lutter contre l’oubli et les tentatives de certains à réécrire l’Histoire.

Il est crucial dans cette période trouble, de rappeler que face à certaines idées, à ses propos, ses agissements, la Gauche politique, associative et syndicale doit continuer à être vigilante et combative partout et à chaque instant.

Pour la CGT, il s’agit de réaffirmer clairement nos valeurs de tolérance, d’humanité, de solidarité, de fraternité et de Paix dans le monde.

Les cheminotes et cheminots et la CGT constatent le balai incessant des camions, la congestion routière, la multiplication des pollutions et des accidents de la route.

Alors donnons au transport ferroviaire la dimension publique indispensable au développement de la Nation répondant aux besoins de la population et associer à cette dimension l’exigence d’un statut et d’une protection sociale de haut niveau pour tous les salariés du rail.

C’est ce contreprojet que porte la CGT Cheminots, alors que d’autres, direction SNCF comprise, travaillent à la libéralisation du secteur à marche forcée depuis des années et démantèle l’Entreprise nationale de Service Public.

Alors OUI, camarades, honorer la mémoire de Pierre Sémard en 2024, 82 ans après son assassinat, n’a rien d’archaïque ou de passéiste comme certains pourraient le dire ou le penser.

Bien au contraire, se souvenir de ce combattant, de ce militant syndical et politique qui nous a fait l’honneur d’être le dirigeant de notre fédération, c’est nous engager à poursuivre les mêmes combats.

C’est perpétuer inlassablement cette bataille pour une société, un monde plus juste, pour la Paix entre les peuples.

C’est aussi, nous attacher à être très modestement, mais avec lucidité et détermination ses dignes et fiers héritiers, guidés par son courage et ses convictions.

Mettons tout en œuvre, partout, pour faire vivre les idées révolutionnaires de Pierre Sémard et parmi elles, un monde plus juste, en Paix, pour que reviennent enfin les JOURS HEUREUX.

Je vous remercie de votre attention.

Hommage à Pierre Sémard à la Gare de Brest ce 7 mars à l'occasion du 82e anniversaire de l'exécution du dirigeant communiste et cégétiste cheminot par les Nazis
Hommage à Pierre Sémard à la Gare de Brest ce 7 mars à l'occasion du 82e anniversaire de l'exécution du dirigeant communiste et cégétiste cheminot par les Nazis
Hommage à Pierre Sémard à la Gare de Brest ce 7 mars à l'occasion du 82e anniversaire de l'exécution du dirigeant communiste et cégétiste cheminot par les Nazis
Hommage à Pierre Sémard à la Gare de Brest ce 7 mars à l'occasion du 82e anniversaire de l'exécution du dirigeant communiste et cégétiste cheminot par les Nazis
Hommage à Pierre Sémard à la Gare de Brest ce 7 mars à l'occasion du 82e anniversaire de l'exécution du dirigeant communiste et cégétiste cheminot par les Nazis
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011