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Devant un amphi Missak et Melinee Manouchian archi plein, intervention de Fabien Roussel chaudement ovationnée comme les ouvriers de la métallurgie de Clestra en lutte contre la casse de leur outil de travail et de leurs emplois par des patrons qui empochent les aides publiques et suppriment l'emploi- université d'été du PCF - Strasbourg, Université René Descartes, samedi 26 août 2023.
Devant un amphi Missak et Melinee Manouchian archi plein, intervention de Fabien Roussel chaudement ovationnée comme les ouvriers de la métallurgie de Clestra en lutte contre la casse de leur outil de travail et de leurs emplois par des patrons qui empochent les aides publiques et suppriment l'emploi- université d'été du PCF - Strasbourg, Université René Descartes, samedi 26 août 2023. Photo I Dupont
Au début des années 1930, le Secours rouge n’est pas épargné par le sectarisme de la ligne de « classe contre classe », alors en vigueur dans le Komintern, qui rejette toute forme d’alliance avec des forces non communistes, accusées de faire le jeu de la bourgeoisie et du fascisme. En première ligne face à la répression et affaibli par des crises internes à répétition, le SRI semble condamné à l’isolement et à la marginalisation. Mais le choc des événements de février 1934 et le sursaut unitaire que provoque la prise de conscience du danger fasciste changent la donne.
Le Secours rouge, qui avait renoué depuis 1932-1933 le dialogue avec des sections de la Ligue des droits de l’Homme et du Parti socialiste, devient l’un des artisans de la construction et de l’élargissement du front unique antifasciste. Au cours de l’année 1934, la mobilisation impulsée par le SRI en faveur des victimes de la répression lors des insurrections ouvrières en Autriche puis dans les Asturies participe du renforcement de l’unité d’action dans le mouvement ouvrier.
Tandis que le tournant stratégique amorcé par les communistes aboutit au rassemblement de toutes les forces de gauche au sein d’un « front populaire antifasciste », le Secours rouge s’attèle à traduire cette nouvelle orientation dans le domaine de la solidarité. Au moment où Paris s’impose comme la capitale de la solidarité antifasciste internationale, la section française du SRI devient un laboratoire de « l’union dans la solidarité », afin de fédérer de plus larges couches de la population. Le Secours rouge, en pleine croissance (il passe de 32 000 adhérents en 1932 à 180 000 en 1938), parachève sa mutation idéologique et organisationnelle en changeant de nom à deux reprises au cours de l’année 1936 : il se renomme d’abord « Secours rouge de France » puis « Secours populaire de France » (SPF), en affirmant ainsi, à l’instar du Parti communiste, son ancrage populaire et son inscription dans une culture nationale.
Dès lors, le champ d’intervention de l’association s’élargit, puisqu’elle envisage désormais de porter secours non seulement aux victimes du fascisme et de la répression, mais aussi aux victimes d’injustices sociales et de calamités naturelles. Mêlant dans son action des dimensions humanistes et sociales, le SPF fait alors sienne la maxime « tout ce qui est humain est nôtre », bientôt érigée en devise de l’association.
L’invasion en 1935 de l’Éthiopie par les troupes italiennes permet au Secours rouge d’expérimenter, en soutien à la Croix-Rouge éthiopienne, des pratiques de type humanitaire, qui sont reconduites à une échelle beaucoup plus grande lors de la guerre d’Espagne. Entre 1936 et 1939, le SPF joue un rôle moteur dans l’animation de la solidarité avec la jeune République espagnole, en organisant des convois de vivres, de vêtements et de matériel sanitaire, en accueillant à la frontière les réfugiés et en prenant en charge les familles des combattants des Brigades internationales.
Mais l’activité du Secours populaire s’interrompt brusquement en septembre 1939, du fait de la procédure de dissolution engagée contre lui par les autorités françaises au moment de l’interdiction du Parti communiste et de ses organisations affiliées. Se redéployant clandestinement sous l’Occupation, il faudra attendre la fin de la guerre pour assister à sa renaissance au grand jour, avec la fondation en novembre 1945 du Secours populaire français, résultat de sa fusion avec l’Association nationale des victimes du nazisme.
Corentin Lahu
Crédits illustrations : Archives nationales, BMP/Pandor.
Selon une étude de la Drees, près d’une infirmière sur deux n’est plus en poste à l’hôpital après 10 ans d’exercice. En cause, les conditions de travail et de rémunération, font valoir les personnels. Mais la première ministre, Élisabeth Borne, ne semble pas décidée à changer de cap.
Les personnels soignants paient les pots cassés des politiques menées à l’hôpital. Résultat, « près d’une infirmière hospitalière sur deux » avait quitté l’hôpital voire changé de métier après dix ans de carrière, selon une étude de la direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (Drees) basée sur « trente ans » d’observation Et la crise sanitaire liée au Covid n’est pas en cause puisque les données portent sur la période 1989 et 2019.
Dix ans après leur premier poste, seules 54 % de ces professionnelles sont toujours salariées d’un hôpital public ou privé, et 11 % restent infirmières salariées, mais pour un autre type d’employeur, comme un Ehpad ou une administration publique, selon cette étude. La part de celles restées à l’hôpital après dix ans a par ailleurs « décru au fil des générations », passant de 60 % pour celles ayant commencé au début des années 90 à 50 % pour celles ayant débuté entre 2005 et 2009.
Certaines se tournent vers l’exercice libéral, mais 11 % des professionnelles n’ont plus aucun emploi en France après dix ans (essentiellement chômeuses, inactives ou parties à l’étranger). Si le fait de devenir mère « conduit à diminuer son volume de travail salarié », cela « n’explique pas les sorties de l’emploi », analyse la Drees.
Et depuis 2019, la situation ne s’est pas arrangée. « Un mouvement avait mobilisé les services d’urgences puis s’était étendu à tout l’hôpital public » avec des revendications auquel « le gouvernement est resté sourd », rappelle Christophe Prudhomme, médecin urgentiste et chroniqueur de l’Humanité. Encore aggravées par le Covid, « la dégradation des conditions de travail et l’absence d’espoir d’une amélioration, ont conduit les démissions et les départs de la profession à s’accélérer. Le constat est catastrophique : 200 000 infirmier.e.s en âge de travailler ont abandonné le métier », assure-t-il.
« Comment s’étonner que des infirmières sous-payées, en sous-effectif (…) ne restent pas à l’hôpital ? », ajoute le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI-CFE CGC), dans un communiqué, en réaction à l’étude de la Drees. « Le Ségur de la santé nous a fait passer de moins 20 % sous le salaire infirmier européen à moins 10 % », fait-il valoir pointant également que les « normes internationales sont de 6 à 8 patients par infirmière » mais qu’en France c’est « souvent le double ». « Alors qu’il y a déjà 60 000 postes infirmiers vacants et que 10 % des soignants sont en maladie, épuisement, dépression, burnout, il y a urgence à agir. Nous avons besoin d’un plan Marshall pour sauver l’hôpital », insiste Thierry Amouroux porte-parole du syndicat.
La première ministre, Élisabeth Borne, malgré le constat accablant, ne semble pas décidé à changer de cap. Interrogée mercredi sur France Bleu par un infirmier à propos de ce qu’il peut « vivre au quotidien du fait du manque de personnel », la locataire de Matignon se contente de renvoyer aux « revalorisations importantes » du Ségur de la santé et à son souhait de « progresser dans l’organisation du travail » pour une « gestion de proximité très importante pour redonner de l’attractivité à ces très beaux métiers ».
Pour le député PCF de Seine-Maritime Sébastien Jumel, l’électricité et le gaz doivent sortir des logiques du marché. S’il salue le travail parlementaire sur le retour aux tarifs réglementés, il compte accentuer la pression sur le gouvernement dès la rentrée.
Le marché n’a jamais protégé personne. Il faut sortir l’énergie, bien commun de première nécessité, de cette logique. Trente ans de libéralisation du secteur de l’énergie ont fait mal aux territoires, à l’emploi, et aux ménages. Ces dix dernières années, le coût de l’énergie a augmenté de 70 %. Le gouvernement a annoncé sortir du bouclier tarifaire, incomplet, peu efficace et coûteux, et il s’est révélé incapable de décorréler les prix de l’électricité de ceux du gaz.
Le sénateur Fabien Gay a dénoncé le hold-up des fournisseurs alternatifs. Non seulement il leur arrive de procéder à des rappels de règlement insurmontables pour les gens, mais ce sont de surcroît les mêmes qui ont bénéficié avec l’Arenh de tarifs à bas coûts qui ont saigné EDF dans des conditions parfaitement déloyales, et même anticoncurrentielles du point de vue des libéraux. Ils y ont donc gagné deux fois, ce qui est inacceptable. Je ne compte pas le nombre de nos interventions à l’Assemblée comme au Sénat pour le dénoncer.
Nous avons été à l’initiative d’une proposition de projet de loi, votée par les deux assemblées, pour permettre un retour aux tarifs réglementés. Il manque encore une dernière lecture au Sénat pour qu’elle soit mise en œuvre, et je compte sur un groupe communiste renforcé pour reprendre ce combat. La compétitivité de nos industries est remise en cause par l’explosion des prix de l’énergie.
Quand on parle de souveraineté et que l’on refuse de régler ce problème, on entretient une illusion. On ne peut pas accélérer le développement des énergies renouvelables si on ne sort pas de la logique de marché, ni envisager d’accélérer la modernisation du parc nucléaire.
C’est la solution. Il faut créer un rapport de force à l’échelle européenne pour obtenir la reconnaissance que l’énergie est un bien spécifique qui doit échapper aux règles du marché. La France ne risque rien à engager ce combat. Les renoncements à établir un tel rapport de force sont surréalistes. De quelles mesures de rétorsion l’Europe dispose-t-elle contre un pays comme la France ? Aucune.
L’intersyndicale des électriciens et gaziers est alignée sur ces positions. J’en profite d’ailleurs pour souligner que j’ai saisi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour protester contre la convocation de Sébastien Menesplier (CGT énergie) par la gendarmerie (lire ci-contre). Il est inacceptable de transformer ceux qui luttent en délinquants. On a aussi gagné des choses. On a fait reculer le gouvernement sur le projet Hercule qui aurait démantelé EDF. On l’a même contraint à reprendre la main avec un capital 100 % public
L’Assemblée a mis le gouvernement en minorité à quatre reprises sur le retour aux tarifs réglementés pour les artisans et les collectivités locales. Il y a donc un espace politique pour considérer que l’énergie est un sujet stratégique, un enjeu de souveraineté. La rentrée devra remettre ces questions au cœur de l’actualité politique et parlementaire, pour dire stop et reprendre la main.