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8 juin 2023 4 08 /06 /juin /2023 08:37

 

 

La baisse du chômage tant vantée par le gouvernement masque trois réalités :

  • la création d’une nouvelle main d’œuvre quasi-gratuite par l’apprentissage et les contrats emplois-jeunes,
  • le développement du « halo du chômage », des radiations, qui laissent des centaines de milliers de personnes hors des statistiques
  • et les graves pénuries d’emplois dans des secteurs stratégiques pour le pays.

La réforme du lycée professionnel vise à amplifier cette politique tandis que la réforme des retraites bloque l’accès de centaines de milliers de jeunes à des emplois de qualité !

Avec son projet de loi « plein-emploi », Emmanuel Macron poursuit cette politique de précarisation de l’emploi tout en stigmatisant les précaires et les plus fragiles.

L’objectif lui-même n’est pas à la hauteur du gâchis que représente le chômage : le « plein-emploi » ne signifie pas l’emploi de tous et toutes : des millions de femmes et d’hommes resteront au chômage. Seule l’éradication du chômage peut être un objectif à la hauteur des immenses défis que sont la réduction des inégalités et la lutte contre le réchauffement climatique.

La création de France Travail ne conduira pas un nouveau service public de l’emploi. Elle laissera davantage de place aux opérateurs privés de placement et aux agences d’intérim, imposera aux bénéficiaires du RSA une activité de 15h à 20h sous peine de sanctions injustes et décourageantes et à l’ensemble des privés d’emplois des contrats précaires et sous-payés, et aggravera les inégalités territoriales dans l’accès à l’emploi. Ce projet rate, en outre, l'occasion de donner les moyens aux missions locales pour un accompagnement global et différencié des jeunes de moins de 25 ans. Concernant les personnes en situation de handicap, les freins à l’accès à l’emploi en milieu ordinaire sont loin d’être levés et il est tout aussi urgent de prendre en compte la situation réelle des personnes s’occupant d’un proche en situation de handicap. Enfin, la nouvelle gouvernance réduira dans les faits la place des représentants des salarié·es.

Aucun accompagnement à la hauteur des besoins des privé·es d’emplois n’est réellement envisagé, le projet ne prévoyant aucun recrutement massif d’agents publics alors que notre pays est lanterne rouge dans ce domaine : dans les pays cités en exemple comme l'Allemagne ou le Danemark, il y a près de 4 fois plus d’agents que de privé·es d’emploi.

Ce projet de loi plein-emploi sert le capital et pas le travail !

Le PCF appelle au rejet de ce projet et à un débat national sur les moyens de révolutionner le travail, l’emploi et la formation pour que la France soit à la hauteur de la réponse aux enjeux du siècle. Pour les communistes, c’est une toute autre logique dont notre pays à besoin, convergente avec les propositions syndicales sur la sécurisation des parcours professionnels : former, créer des emplois de qualité, sécuriser l’emploi et la formation et baisser les prélèvements du capital pour financer des investissements efficaces. Il faut planifier, responsabiliser les banques et les entreprises avec une nouvelle conditionnalité sociale et environnementale des aides, créer des instances démocratiques locales et nationales pour planifier la priorité à l’emploi au lieu des profits ! Nous appelons également à un changement de politique de la banque centrale européenne en rupture avec son modèle de flexi-sécurité du travail.

Nous présenterons dans les semaines qui viennent notre projet pour aller vers cette sécurité d’emploi et de formation. D’ores et déjà la proposition de loi déposée en avril 2017 par André Chassaigne et ses collègues communistes à l’Assemblée nationale (accessible ici) constitue un projet d’une grande ambition.

Nous le mettons à la disposition de toute la gauche, de tou·tes les citoyen·nes et travailleur·euses du pays. C’est une boussole pour construire de nouveaux jours heureux.

Parti communiste français 
Le 7 juin 2023.

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8 juin 2023 4 08 /06 /juin /2023 08:28

Quels impôts les milliardaires paient-ils ? Très peu, à en croire une étude de l’Institut des politiques publiques. Le taux d’imposition, progressif jusqu’au 0,1 % des foyers fiscaux les plus riches, régresse ensuite... pour ne représenter qu’une toute petite part des revenus des ultrariches.

Les ultrariches paient-ils autant d’impôts qu’ils le devraient ? La réponse est non, selon une étude de l’Institut des politiques publiques (IPP), publiée le 6 juin.

Alors que les questions de justice fiscale reviennent régulièrement dans les débats, cette étude démontre que, au lieu de progresser, le taux d’imposition est dégressif à mesure que l’on monte dans l’échelle des plus hauts revenus.

Pour la première fois, les données de l’impôt sur les revenus sont combinées à celles de l’impôt sur les sociétés

Ces résultats sont le fruit d’un travail de recherche mené dans le cadre de l’évaluation de la réforme de la fiscalité du capital enclenchée en 2017. Pour la première fois, les données de l’impôt sur les revenus sont combinées à celles de l’impôt sur les sociétés, pour mesurer un « taux d’imposition global » (1) pour ces ménages.

© Infographie L'Humanité

Jusqu’au 0,1 % des plus grandes fortunes françaises (autour de 600 000 euros de revenu économique annuel), le taux d’imposition est progressif puis régresse fortement, « jusqu’à ne représenter plus que 2 % du revenu économique parmi les 378 ménages les plus aisés ». 

Cette dégressivité s’explique par une substitution du type de revenu : les foyers fiscaux les plus aisés contrôlent plus souvent des sociétés et ont une fortune issue non plus des revenus assujettis à l’impôt sur les revenus, mais des bénéfices des sociétés qu’ils détiennent.

L’impôt sur les sociétés, quasiment le seul impôt acquitté pour ces ménages

L’impôt sur les sociétés devient donc quasiment le seul impôt acquitté pour ces ménages. Or, il n’a pas de principe de progressivité, contrairement à celui sur les revenus. Le taux global d’imposition chute ainsi de 45 % pour les 0,1 % les plus riches à 26 % pour les milliardaires.

Pire, ces données sont celles de l’année 2016, seule année pour laquelle elles sont disponibles pour le moment. Elles ne prennent pas en compte la baisse de l’impôt sur les sociétés passée de 33,3 % à 25 % à partir de 2022. Ces taux actualisés pourraient donc s’avérer encore plus bas depuis les réformes fiscales engagées par Emmanuel Macron depuis 2017.

Or, les dispositifs législatifs centrés sur les bénéfices des sociétés sont devenus « de plus en plus faibles », souligne Laurent Bach, l’un des auteurs de l’étude.

De forts abattements fiscaux sur les plus-values peuvent être mobilisés au moment de la vente des parts des sociétés. Quant à l’« exit tax », qui permet de soumettre à l’impôt sur le revenu les bénéfices non distribués accumulés en cas de départ à l’étranger, elle n’a concerné que très peu de personnes.

« Le taux d’imposition sur les sociétés était, comme l’impôt sur les revenus, autour de 50 %, avant une baisse généralisée observée à l’échelle européenne »

Enfin, l’impôt sur la donation de parts a aussi très fortement diminué ces trente dernières années. « Cela n’a pas toujours été le cas, le taux d’imposition sur les sociétés était, comme l’impôt sur les revenus, autour de 50 %, avant une baisse généralisée observée à l’échelle européenne il y a une quarantaine d’années pour éviter des effets de concurrence entre pays voisins », souligne Laurent Bach.

C’est du côté des États-Unis qu’un contre-modèle est avancé : le pays parvient à mieux intégrer les résultats des sociétés dans les feuilles d’impôt des grandes fortunes.

Bas du formulaire

Ceci en raison d’une taxe spécifique sur les holdings, qui obligent les actionnaires soit à se verser directement les dividendes (et à les déclarer parmi leurs revenus imposables), soit, à ne pas les distribuer. En Europe, une directive européenne rend au contraire difficile la taxation des holdings.

Ce que les auteurs de l’étude préconisent, c’est une véritable transparence fiscale des résultats des sociétés. « C’est un système déjà en place pour un certain nombre de sociétés en France : les sociétés dites de “personnes” (SCI, SNC, SARL de famille, etc.) voient leurs revenus remonter aux feuilles d’impôt, indique Laurent Bach. Cette transparence fiscale pourrait être généralisée aux autres types de sociétés. »

Si les revenus agrégés de ces groupes se chiffrent à plusieurs dizaines de milliards, l’IPP évite tout chiffrage précis sur ce qui pourrait être absorbé par l’État français en cas de changement de mode de calcul des taux d’imposition.

« La baisse de l’impôt sur les sociétés, de 33,3 % à 25 % va faire baisser le taux effectif payé par les grandes fortunes, mais aura aussi probablement des effets d’assiette avec des profils localisés à l’étranger qui peuvent revenir en France, explique Antoine Bozio, directeur de l’IPP. La question est : que se passerait-il si l’on doublait leur taux d’imposition effectif ? On n’a aucune idée de la réponse potentielle de ces groupes à de telles réformes. »

(1) Ce « revenu économique » comprend le revenu fiscal, les cotisations sociales non contributives (maladie, etc.), et les profits non distribués des sociétés, au prorata de leur part de détention.

 

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7 juin 2023 3 07 /06 /juin /2023 05:18
« Notre boussole, c’est pouvoir vivre et travailler à Paris », souligne Nicolas Bonnet-Oulaldj (L'Humanité, Mardi 6 juin 2023)
« Notre boussole, c’est pouvoir vivre et travailler à Paris », souligne Nicolas Bonnet-Oulaldj

Mi-Mandat. Le chef de file des élus communistes parisiens, Nicolas Bonnet-Oulaldj, dresse un bilan de l’action de la municipalité. Il se félicite notamment de la politique de logement social.

 le Mardi 6 juin 2023, L'Humanité

De la lutte contre l’ubérisation à la construction de logements sociaux, Nicolas Bonnet-Oulaldj explique ce qu’ont été les priorités des élus parisiens PCF ces trois dernières années. Pour la suite, il souhaite travailler plus étroitement avec les syndicats et les entreprises, pour que les salariés puissent continuer à vivre dans la capitale.

Vous aviez fixé des priorités pour ce mandat. Quelles étaient-elles et où en êtes-vous ?

Notre fil conducteur, c’est de pouvoir continuer à vivre et à travailler à Paris. Comme beaucoup de capitales dans le monde, nous sommes impactés par les politiques libérales, par l’ubérisation. Ce sont des évolutions du capitalisme dans des interstices de la loi. Face à cela, il faut tout faire pour que Paris reste une ville où l’on peut vivre et travailler, et y conserver une mixité sociale.

Icon QuoteNous sommes la première ville en France à intervenir pour faire respecter l’encadrement des loyers et à sanctionner ceux qui ne le respectent pas. Cent jours après la mise en œuvre de ce droit pour les locataires, 500 Parisiens ont déjà signalé des abus et obtenu une mise en demeure et des remboursements.»

Nous avons donc agi sur plusieurs leviers. D’abord, le logement. Nous avons accru la production de logements sociaux, pour atteindre aujourd’hui le taux de 25 % avec l’objectif de 30 % d’ici à 2030. 40 % d’entre eux sont des logements publics. 10 % de ces derniers sont du logement abordable créé grâce à la foncière solidaire. Nous achetons le foncier, ce qui coûte le plus cher à Paris, ce qui permet à la ville d’avoir des parcelles pour construire des logements sociaux. Ensuite, nous sommes la première ville en France à intervenir pour faire respecter l’encadrement des loyers et à sanctionner ceux qui ne le respectent pas. Cent jours après la mise en œuvre de ce droit pour les locataires, 500 Parisiens ont déjà signalé des abus et obtenu une mise en demeure et des remboursements. Nous avons également la possibilité de contrôler et de sanctionner Airbnb. À mi-mandat, les objectifs en termes de logement sont réalisés.

Face à l’ubérisation, nous sommes aussi la première ville à avoir créé la Maison des coursiers. Ce lieu leur permet aujourd’hui de se reposer, d’accéder à des sanitaires. C’est un lieu de refuge, et la possibilité d’un accès au droit. Depuis septembre 2021, plus de 690 livreurs s’y sont déjà rendus, permettant la création de 38 contrats de travail, dont la moitié en CDI. On gagne donc du terrain sur l’ubérisation.

Les Français font face à une inflation historique. Comment intervenez-vous ?

Face à l’inflation, nous voulons aider les ménages à payer leur facture d’électricité. Nous avons obtenu une aide municipale importante, de plus de 5 millions d’euros, pour le règlement des factures énergétiques, conditionnée aux revenus. C’est un accompagnement social très important. Par ailleurs, 30 % des Parisiens ne partent plus en vacances. Nous menons la bataille pour les aider à partir, notamment les plus jeunes. Face à la crise sociale, la priorité reste les centres d’hébergement d’urgence. La grande précarité est inacceptable. D’un côté la droite s’oppose à tous les hébergements d’urgence. De l’autre, des écologistes nous disent qu’il ne faut plus construire et végétaliser. Nous, communistes, voulons conjuguer les deux.

Paris vient tout juste d’adopter un nouveau PLU. Qu’avez-vous défendu?

Dans le plan local d’urbanisme (PLU) que nous avons voté le 5 juin, nous réservons 80 parcelles pour créer des centres de santé. Soit en secteur municipal, soit en maison associative ou coopérative. Dans tous les cas, il s’agit de développer des équipements publics pour la santé. Nous avons de moins en moins de médecins généralistes, et Paris compte beaucoup de praticiens en secteur 2 et en dépassement d’honoraires. D’ici à la fin du mandat, nous visons l’ouverture d’au moins sept nouveaux centres de santé. L’hôpital va très mal également. Dans le PLU, nous garantissons que l’Hôtel-Dieu reste une parcelle de service public. On ne pourra pas y construire un centre commercial ou un restaurant. Notre idée, c’est de rouvrir des lits en hôpital public. Nous avons aussi créé une Maison de jeunesse, un de nos engagements, avec Quartier Jeunes, dans le 1er arrondissement, permettant d’accompagner les jeunes dans leurs démarches et leurs droits.

Comment envisagez-vous la suite de ce mandat?

Pour que Paris reste à gauche, il faut s’adresser au monde du travail. Je souhaite travailler plus étroitement avec les syndicats et les entreprises. Nous devons mener une bataille pour maintenir le statut de la fonction publique. La mise en concurrence de la RATP, par exemple, est très grave et menace la mixité sociale de Paris. La question des salaires n’est pas seulement interne aux entreprises, puisqu’elle conditionne la possibilité pour les salariés de continuer à vivre à Paris. Nous les avons soutenus contre la réforme des retraites, tout comme les fonctionnaires contre les 1 607 heures, même si nous avons perdu. Nous allons continuer.

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7 juin 2023 3 07 /06 /juin /2023 05:09
Morlaix, mardi 6 juin: Photos de la 14ème grande manifestation de l'intersyndicale contre la réforme des retraites Macron (Pierre-Yvon Boisnard)
Morlaix, mardi 6 juin: Photos de la 14ème grande manifestation de l'intersyndicale contre la réforme des retraites Macron (Pierre-Yvon Boisnard)
Morlaix, mardi 6 juin: Photos de la 14ème grande manifestation de l'intersyndicale contre la réforme des retraites Macron (Pierre-Yvon Boisnard)
Morlaix, mardi 6 juin: Photos de la 14ème grande manifestation de l'intersyndicale contre la réforme des retraites Macron (Pierre-Yvon Boisnard)
Morlaix, mardi 6 juin: Photos de la 14ème grande manifestation de l'intersyndicale contre la réforme des retraites Macron (Pierre-Yvon Boisnard)
Morlaix, mardi 6 juin: Photos de la 14ème grande manifestation de l'intersyndicale contre la réforme des retraites Macron (Pierre-Yvon Boisnard)
Morlaix, mardi 6 juin: Photos de la 14ème grande manifestation de l'intersyndicale contre la réforme des retraites Macron (Pierre-Yvon Boisnard)
Morlaix, mardi 6 juin: Photos de la 14ème grande manifestation de l'intersyndicale contre la réforme des retraites Macron (Pierre-Yvon Boisnard)
Morlaix, mardi 6 juin: Photos de la 14ème grande manifestation de l'intersyndicale contre la réforme des retraites Macron (Pierre-Yvon Boisnard)
Morlaix, mardi 6 juin: Photos de la 14ème grande manifestation de l'intersyndicale contre la réforme des retraites Macron (Pierre-Yvon Boisnard)
Morlaix, mardi 6 juin: Photos de la 14ème grande manifestation de l'intersyndicale contre la réforme des retraites Macron (Pierre-Yvon Boisnard)
Morlaix, mardi 6 juin: Photos de la 14ème grande manifestation de l'intersyndicale contre la réforme des retraites Macron (Pierre-Yvon Boisnard)
Morlaix, mardi 6 juin: Photos de la 14ème grande manifestation de l'intersyndicale contre la réforme des retraites Macron (Pierre-Yvon Boisnard)
Morlaix, mardi 6 juin: Photos de la 14ème grande manifestation de l'intersyndicale contre la réforme des retraites Macron (Pierre-Yvon Boisnard)

Une mobilisation encore forte hier pour exiger l'abrogation de la réforme des retraites Macron. Merci à Pierre-Yvon Boisnard pour ses photos et son reportage dans la manifestation.

MORLAIX 14e rassemblement contre la réforme des retraites
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6 juin 2023 2 06 /06 /juin /2023 05:57
6 juin 2023 - 11h - Place Puyo: On manifeste pour l'abrogation immédiate de la réforme des retraites!
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6 juin 2023 2 06 /06 /juin /2023 05:53
RETRAITES - TOUS DANS LA RUE LE 6 JUIN - COMMUNIQUE DU PCF PAYS DE MORLAIX
RETRAITES - TOUS DANS LA RUE LE 6 JUIN - COMMUNIQUE DU PCF PAYS DE MORLAIX

Plus de 2 millions de personnes ont à nouveau manifesté le 1er Mai.
 
Le gouvernement a perdu la bataille de l’opinion.
 
Sa seule réponse : les coups de force permanents et les manœuvres les plus anti-démocratiques. Le désaveu politique est profond. Face à cela, notre responsabilité est grande : défendre notre démocratie et œuvrer à l’émergence d’un large front social et politique durable qui puisse faire changer la donne.

Le 8 juin sera débattue la proposition de loi du groupe LIOT pour abroger la retraite à 64 ans. Le gouvernement use une nouvelle fois de la force pour empêcher qu’il y ait un vote.

Non contents d’imposer, avec le recul de l’âge légal de départ en retraite, une régression sociale majeure, qui pèsera en premier lieu sur les plus précaires, l’exécutif ne cesse de ­piétiner la démocratie au passage. Les épisodes se succèdent et dévoilent une cohérence : dans l’esprit du chef de l’État et de ses associés, la France doit être dirigée comme une entreprise.

La commission des Affaires sociales s’est parfaitement acquittée de la tâche en vidant le texte de sa substance sans accepter le moindre amendement de l’opposition, droit pourtant constitutionnel. Le président des députés communistes André Chassaigne dénonce le « broyage de la démocratie parlementaire » et la « démocrature » qui s’installe. Jaurès voulait que la démocratie pénètre jusque dans l’entreprise.
Macron veut la faire disparaître jusque dans l’Assemblée. C’est aussi pour dénoncer cela que citoyens et salariés seront dans la rue, le 6 juin.

Voleurs de vie, voleurs de démocratie, la majorité est prête à toutes les magouilles pour empêcher un débat sur la retraite à 64 ans à l'Assemblée.
Plus nous serons nombreux, plus nous serons puissants pour empêcher ce nouveau coup de force !
Pour gagner face au gouvernement la section du Pays de Morlaix du PCF appelle à poursuivre et amplifier la mobilisation.
C’est le seul moyen pour ne pas se faire voler par Macron deux années de vie.
Soyons nombreuses et nombreux le 6 juin aux côtés des organisations syndicales pour obliger le Président de la République à retirer sa loi et faire respecter la volonté populaire.
 
Rendez-vous dans le rue le 6 juin à 11h place PUYO à Morlaix au côté de l'intersyndicale.
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6 juin 2023 2 06 /06 /juin /2023 05:46
Retraites. Sophie Binet (CGT) : « Cette réforme ne doit pas s'appliquer » - L'Humanité, 6 juin 2023

Retraites. Sophie Binet (CGT) : « Cette réforme ne doit pas s'appliquer »

  • L’intersyndicale appelle ce mardi à une 14e journée de mobilisation, deux jours avant la proposition d’abrogation à l’Assemblée.
  • Pour Sophie Binet, cette lutte restera au cœur du mouvement social.
  • Que va devenir l'intersyndicale ? Comment continuer le combat contre la réforme des retraites ?
Publié le
Lundi 5 juin 2023
À l’heure où l’exécutif fait tout pour assurer que la réforme des retraites est une page tournée – publication des décrets d’application le week-end dernier, obstruction à la proposition de loi Liot visant à supprimer l’âge de départ à 64 ans –, les syndicats remontent au front. Ils appellent ce mardi 6 juin à une nouvelle journée de mobilisation. Et voient plus loin, comme nous l’explique Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT.

Le retrait de la réforme est-il encore envisageable ?

Il le sera toujours. D’une façon ou d’une autre, notre objectif est que cette réforme ne s’applique pas. Et si tel était malheureusement le cas, nous chercherons à l’abroger le plus rapidement possible. Cette réforme est violente et économiquement injustifiée. Il existe d’autres sources de financement que d’augmenter la durée du temps de travail.

Auprès des travailleurs, cette réforme ne passe toujours pas. Nous ne pouvons pas tourner la page. Pour le gouvernement, le décalage de deux ans de l’âge de départ est symbolique. Mais, pour nous, c’est du concret : nos vies vont directement être impactées.

Comment comptez-vous agir sur les décrets d’application, alors que deux d’entre eux, dont celui portant sur le décalage progressif de l’âge légal de 62 à 64 ans, ont été publiés ce dimanche au Journal officiel ?

Nous allons user de l’ensemble des leviers juridiques à notre disposition. Deux décrets ont été publiés à la hussarde, à la veille de la journée d’action du 6 pour tenter de démobiliser, mais il en manque encore 29. L’application au 1er septembre se fera dans des conditions désastreuses, c’est irresponsable : les salariés ne peuvent pas préparer leur départ et reconstituer leur carrière de façon sereine ; les agents des caisses de retraite travaillent dans des conditions désastreuses et nous disent qu’il risque d’y avoir de nombreuses erreurs de calcul.

Le 8 juin, les députés doivent pouvoir se prononcer sur la proposition de loi d’abrogation transpartisane. Il est de la responsabilité de Yaël Braun-Pivet de garantir le respect du droit des parlementaires. Le respect du Parlement, avec le serment du Jeu de paume, est un événement fondateur de la Révolution française. La Macronie est en train de fouler aux pieds les chambres parlementaires.

Les Macronistes ont vidé de sa substance, en commission, la proposition de loi d’abrogation du groupe Liot. Le vote de l’abrogation dans l’Hémicycle pourrait être empêché par l’article 40. Qu’est-ce que cela révèle de l’état de notre démocratie ?

Les passages en force, depuis janvier, sont d’une violence inédite. Dès qu’une porte de sortie de conflit apparaît, l’exécutif et Emmanuel Macron en particulier nous la claquent à la figure.

Approfondissant un peu plus la crise sociale, démocratique et désormais institutionnelle. Pendant ce temps, l’extrême droite prospère sur ces passages en force. Les manœuvres macronistes viennent nourrir l’antiparlementarisme et l’idée selon laquelle les députés sont inutiles.

Après le 8 juin, la CGT compte-t-elle continuer le combat contre la réforme des retraites ? Sous quelles formes ?

La semaine prochaine, l’intersyndicale échangera sur l’avenir de cette mobilisation. Nous continuerons à rester unis. Une mobilisation sociale connaît nécessairement différentes phases. Il est probable qu’après le 8 juin nous entrions dans une nouvelle phase.

Sur les retraites, nous n’accepterons jamais la réforme, mais les suites dépendent de la mobilisation de ce mardi. C’est une 14e journée interprofessionnelle, après six longs mois de lutte. Une telle longévité est inédite. Certains en sont à 40 journées de grève. La fatigue est présente et le gouvernement s’en sert.

L’intersyndicale a élargi ses revendications, notamment sur l’augmentation des salaires, l’égalité femmes-hommes et la représentativité des élus du personnel. Pensez-vous aboutir à une plateforme revendicative ?

En réalité, ces annonces sont la première étape de cette plateforme. C’est un premier agenda social intersyndical, qui sera complété par la suite. L’intersyndicale a constitué des groupes de travail, notamment sur les ordonnances Macron et l’assurance-chômage. La CGT espère aussi avancer sur le dossier de la démocratie sociale.

Les organisations syndicales vont-elles continuer à parler d’une même voix, quitte à masquer leurs désaccords ?

Nous allons changer de forme. L’intersyndicale ne sera pas permanente. Ce rassemblement s’est construit sur la base du respect de nos différences, en partant du principe que ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous divise. Cette méthode va perdurer.

Icon QuoteCes six mois de luttes communes, précédés de six mois de travail dans l’ombre, vont laisser des acquis profonds »

Ponctuellement, sur un maximum de sujets, nous échangerons et, si c’est possible, nous pourrons aboutir à des approches communes. Il n’est pas question de masquer nos désaccords. Ces six mois de luttes communes, précédés de six mois de travail dans l’ombre, vont laisser des acquis profonds, nous permettant une meilleure coordination.

Avant cette mobilisation sur les retraites, le dialogue était totalement rompu entre les centrales, et singulièrement entre la CGT et la CFDT. À vous entendre, cette séquence est révolue ?

Oui, et c’est une très bonne chose. La CGT porte dans son ADN l’unité syndicale, car elle est déterminante dans un rapport de force. Nous l’avons vu dans la capacité à mobiliser ces derniers mois. Cette unité nous évite de discuter sur la base d’une feuille de route imposée par le gouvernement ou le patronat.

Cela nous permet de renverser la table et d’imposer que la négociation se fasse sur la base des propositions intersyndicales. D’ailleurs, je note que le gouvernement et le patronat mettent toute leur énergie à casser l’intersyndicale.

Ce rassemblement les empêche de faire leur marché entre les organisations et d’obtenir, à moindres frais, des accords. Notre unité permet d’augmenter le niveau d’exigence. La CGT réclame l’ouverture de négociations tripartites.

Matignon a tenu des rencontres avec les syndicats et le patronat. L’exécutif semble vouloir avancer sur un agenda, avec notamment la conditionnalité du RSA et une lettre de cadrage sur la gouvernance de l’assurance-chômage. La CGT va-t-elle s’inscrire dans ce cadre de discussion ?

En réalité, nous ne connaissons pas concrètement cet agenda. Nous n’avons pas eu de retour à la suite de ce cycle de rencontres bilatérales. Il est lunaire de découvrir dans la presse qu’Olivier Dussopt lance huit chantiers, alors que le gouvernement assurait vouloir reprendre le dialogue avec les organisations syndicales. On se moque de nous.

La CGT ne s’inscrira pas dans un agenda social régressif. Nous n’irons pas discuter de la conditionnalité du RSA. Le dialogue doit se faire sur les besoins des travailleuses et des travailleurs, repris par les propositions de l’intersyndicale : les salaires, la conditionnalité des aides publiques, les conditions de travail, la démocratie sociale, l’égalité entre les femmes et les hommes, les questions environnementales.

Des discussions entre syndicats et patronat débouchent sur des accords nationaux interprofessionnels. La CGT n’a pas signé celui sur le partage de la valeur, mais vient de signer celui sur la branche de la Sécu accidents du travail-arrêts maladie. Ce genre de négociation sans le gouvernement est-il une stratégie à suivre ?

Depuis que le syndicalisme existe, nous négocions avec le patronat. Nous signons l’accord sur les accidents de travail parce que c’est une question clé. Avec 2 500 accidents par jour, la France détient le record d’Europe.

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6 juin 2023 2 06 /06 /juin /2023 05:44
Vertbaudet : victoire pour les grévistes, la fin d’une lutte sociale exemplaire (L'Humanité, 2 juin 2023)
Vertbaudet : victoire pour les grévistes, la fin d’une lutte sociale exemplaire

Les 72 salariées de Verbaudet soutenues par la CGT, en grève pour leurs salaires, ont signé un protocole avec la direction, avec une augmentation de salaire à la clé.

Publié le
Vendredi 2 juin 2023

« Victoire », clame ce vendredi soir la CGT. Les 72 salariées de l’entrepôt logistique de Vertbaudet, à Marquette-lez-Lille (Nord), annoncent la fin de leur grève débuté le 20 mars dernier. 

« Le conflit est terminé, le travail reprend », a déclaré à l’AFP Amar Lagha, secrétaire général de la CGT commerce et services. Se félicitant d’une « victoire sans précédent », le cégétiste a confirmé les informations donné un peu plus tôt par la direction du groupe de puériculture. L’accord signé avec la CGT de l’entreprise, « comprend la levée du piquet de grève » à minuit « et le retour au travail des 72 grévistes » mardi, explique la direction, après un lundi consacré à « une journée d’apaisement et de discussion lundi », confirme Samuel Meegens, de l’Union locale CGT de Tourcoing.

De 4 à 7% d'augmentation

« Aucune sanction ne sera prise contre les grévistes, alors que certains avaient été convoqués pour des entretiens préliminaires à licenciement, et le versement aux grévistes du treizième mois sans déduction des jours de grève », a spécifié le représentant CGT.

La direction avait ouvert la voie à une fin de conflit en débutant entre le 26 mai et le 1er juin des négociations anticipées sur les salaires pour 2024. Celles-ci se sont conclues sur un projet d’accord prévoyant  « une refonte » de la grille salariale, l’une des grandes revendications des grévistes. L’accord débouchera ainsi sur « une revalorisation à hauteur d’au moins 1.860 euros brut par mois sur 13 mois (soit +7%) pour tous les employés ayant 12 ans d’ancienneté » et une « revalorisation du salaire minimum à hauteur de 1.810 euros brut par mois sur 13 mois (soit +4%) pour tous les salariés dès le 1er juillet 2023 », explique la CGT. Les représentants du personnels FO et CFTC, majoritaires au sein de Vertbaudet, qui n’ont pas soutenu la grève, s’engagent à signer cet accord.

Ce conflit social mené par des salariées sûres de la légitimité de leur revendication de 150 euros nets supplémentaires par mois, a pris une dimension nationale lorsque la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, est venue les soutenir mi-avril, appelant au boycott de la marque si la direction ne mettait pas fin à ses méthodes pour briser la grève (recours à des intérimaires, appel aux forces de police pour mettre fin au piquet de grève). La manifestation organisée devant le siège parisien de l’actionnaire principal de Vertbaudet, a fini de faire connaître ce mouvement social exemplaire.

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6 juin 2023 2 06 /06 /juin /2023 05:40
Quand la Macronie déclare sa flamme au RN - Florent Le Du, L'Humanité, 1er juin 2023
Quand la Macronie déclare sa flamme au RN

Les semaines passent, et les déclarations de respect voire d’amour du gouvernement ou de députés de la majorité envers le parti de Marine Le Pen s’intensifient. Jeudi, plusieurs responsables macronistes ont dressé des louanges aux députés d’extrême droite dans un article du Figaro.

Publié le
Jeudi 1 juin 2023

La lucidité d’Élisabeth Borne n’aura été qu’un mirage. Sa sortie qualifiant le Rassemblement national d’ « héritier de Pétain », véhiculant une « idéologie dangereuse » - tout en renvoyant dos à dos l’extrême droite et la gauche -, dimanche sur Radio J, n’aura pas caché longtemps la complaisance du camp macroniste avec celui de Marine Le Pen.

Dès mardi, Emmanuel Macron a frontalement critiqué cette phrase en Conseil des ministres. Un recadrage sec : «  ce n’est pas comme cela que le combat contre l’extrême droite doit se mener, il ne passe plus par des arguments moraux » évoquant des « mots des années 90 qui ne fonctionnent plus ». Surtout, ne pas rappeler d’où vient le RN et quel est son ADN au prétexte que cela ne paie pas électoralement…

Car la Macronie, qui depuis six ans critique vertement la gauche tout en épargnant relativement l’extrême droite, veut continuer à mettre en scène son duel avec le parti lepéniste. Allant même ces derniers mois jusqu’à flatter les députés RN, jugés « plus républicains » que la Nupes par Élisabeth Borne après les débats sur la réforme des retraites.

Une mansuétude coupable

Jeudi, Le Figaro a encore publié quelques tendresses venues de Renaissance. La présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet y encense Sébastien Chenu, élu vice-président de la chambre grâce aux voix macronistes, qui ne serait pas « un bon mais un très bon vice-président de l’Assemblée nationale ».

Dans cet article du quotidien de droite, démontrant comment le RN s’est facilement intégré dans les meubles du palais Bourbon, un autre « cadre macroniste » assume en estimant que ces députés n’ont « rien à voir avec le parti d’extrême droite fondé par Jean-Marie Le Pen ». Le fond raciste et xénophobe toujours enrobé d’une grande plasticité électoraliste sur les autres sujets politiques, ne semble pas gêner la Macronie, devenu un des acteurs principaux de la normalisation du RN.

Toujours dans Le Figaro, Naïma Moutchou, vice-présidente Horizons de l’Assemblée va plus loin : « Le RN, c’est une nouvelle génération de députés qui joue à la préférence nationale et au patriotisme, mais ce n’est pas le Front national. C’est un parti qui est en train de se normaliser, même si le chemin pour eux est encore long. »

Ce serait « comme cela » qu’il faut combattre l’extrême droite selon Emmanuel Macron ? Il ne faut en tout cas pas attendre de ses parlementaires la moindre remise en cause, même après d’innombrables attaques à la démocratie pour passer en force la réforme des retraites. Comme toujours, tout est de la faute de la gauche, et particulièrement de la FI.

Pour Aurore Bergé, cheffe de file des députés Renaissance, c’est du fait de la Nupes que le texte n’a jamais été voté par l’Assemblée nationale, non du 49.3. Elle ajoute, jeudi sur BFM TV, à propos des débats houleux sur la proposition de loi d’abrogation du groupe Liot, en commission : « La France insoumise est un marchepied extraordinaire pour l’extrême droite ». Certainement pas ceux qui lui offrent des sièges, les congratulent publiquement et reprennent leurs idées ou éléments de langage sur la sécurité et l’immigration…

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6 juin 2023 2 06 /06 /juin /2023 05:39
Photo de Jean-Marie Le Guen à la Libération - Collection personnelle de Marie-Hélène Le Guen

Photo de Jean-Marie Le Guen à la Libération - Collection personnelle de Marie-Hélène Le Guen

Cent ans d'engagements communistes en Finistère: Jean-Marie Le Guen (1911-1980)

Jean-Marie Le Guen est le père de nos camarades Marie-Hélène Le Guen (PCF Morlaix), de Eliane Lejeune (PCF Morlaix), récemment décédée, et de Fernande Guéguen (PCF Brest), et de Annie Le Guen (ancienne élue communiste à Huelgoat, sous le mandat de Robert Cleuziou).

Ce n'est pas un hasard si beaucoup des enfants de Jean-Marie Le Guen ont eu des engagements communistes...

C'était le combat de sa vie.

Tout un symbole: il est décédé à 69 ans d'une crise cardiaque à Brest, le 13  décembre 1980, à l'occasion d'un meeting de Georges Marchais, alors qu'il était au côté de ses filles et de son fils et qu'il s'indignait contre des anti-communistes (ou militants anti-nucléaires) qui étaient venus railler le candidat aux présidentielles du PCF à la fête de l'Unité.

Mouloudji et Bernard Lavilliers étaient invités, on pouvait manger des frites et du kig-ar-farz pour la traditionnelle Fête de l'unité, la grande fête régionale du PCF à l'époque.

Et des manifestants anti-nucléaires s'étaient invités reprochant le soutien de Marchais à la centrale nucléaire de Plogoff...

Marie-Hélène nous en parle encore avec beaucoup d'émotion, elle qui avait 24 ans à l'époque.

Son père avait déjà eu trois crises cardiaques mais elle n'imaginait pas que ce moment de fête et d'espoir avec Georges Marchais, dont la popularité dans le peuple était très forte à cette époque, et que beaucoup de communistes pensaient en mesure de dépasser F. Mitterrand pour atteindre le second tour des Présidentielles, puisse se terminer ainsi.

Jean-Marie Le Guen, son père était un personnage, conteur et bretonnant hors pair, c'était le parrain et l'ami du conteur de Huelgoat Jean-Marie Le Scraigne (1920-2016).

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 63/ Jean-Marie Le Scraigne (1920-2016)

Ce dernier lui devait sans doute une partie de ses histoires et de sa passion du conte et du breton comme moyen d'expression et de création d'histoires...

Jean-Marie Le Guen est né le 3 novembre 1911 dans le Haut-Léon, à Lampaul-Guimiliau.

Ses parents sont venus tenir une ferme sur Locmaria-Berrien, au village Le Helaz, puis sur Berrien. C'est là qu'il a rencontré sa femme et la mère de ses enfants, Soazig Quemener (née en 1918, mariage en 1939).

Il a été brièvement clerc de notaire, puis il est devenu cultivateur à Berrien.

Il a adhéré au PCF en 1931 et est entré dans la cellule d'Huelgoat en 1934.

Il militait surtout en milieu rural avant même son adhésion au Parti, note Eugène Kerbaul.

Il fut candidat communiste aux législatives de 1936 dans la circonscription de Chateaulin 2 - regroupant les cantons de Huelgoat, Carhaix, Châteauneuf du Faou - réalisant 6,34% des voix (778 voix, 4e et dernière position, derrière Pierre Lohéac, Hippolyte Masson, Guillaume Jaffrennou).

Lors de ces élections, il arriva en tête dans les communes de Berrien, Huelgoat, Scrignac, les campagnes rouges de l'Arrée, avant même les épisodes tragiques et glorieux de la Résistance populaire à l'Occupation nazie.

Il avait fait campagne, note Eugène Kerbaul dans la notice qu'il lui consacre dans son dictionnaire du mouvement ouvrier et résistant finistérien "1918-1945: 1640 militants du Finistère. Dictionnaire biographique de militants ouvriers du Finistère élargi à des combattants de mouvements de la Résistance, complétés en 1986 et 1988", en se disant "Breton de race et de langue", ce que le journal régional du Parti avait repris et ce qui fut pour beaucoup dans son succès dans les trois communes... et dans les autres où il avait eu à parler breton à des auditeurs ruraux qui aimaient que l'on s'exprimât devant eux dans leur langue de tous les jours.

"Le breton parlé de Jean-Marie Le Guen, poursuit Eugène Kerbaul, était un des meilleurs qui fut utilisé alors aux tribunes des réunions publiques".

En 1937, Jean-Marie Le Guen a l'honneur d'être sollicité pour aller se former à l’École Nationale du PCF à Montreuil, signe que l'on voit en lui un cadre régional en devenir.

Sous l'Occupation allemande, il diffuse des tracts et publications du PCF et du Front National de Libération de la France et intègre les FTP.

Beaucoup de ses amis meurent, dénoncés par des miliciens, arrêtés par l'occupant, déportés, torturés, fusillés. Certains étaient très jeunes,  réfractaires du STO. Quand Jean-Marie Le Guen évoquait cette période, il était toujours blessé et peiné.

Jean-Marie Le Guen s'engage dans la résistance armée même s'il était amputé de trois doigts suite à des travaux agricoles qu'il avait fait étant enfant à Locmaria-Berrien pour défricher la lande avec une machine qu'il avait manipulé imprudemment.

Cela lui a d'ailleurs valu une exemption de service militaire. 

Mais cela ne l'a pas empêché de combattre et de diriger des opérations de combat contre l'ennemi avec bravoure et efficacité.

Le 24 avril 1947, il est cité à l'Ordre de la Brigade n°42 par le Général de Division Préaud, commandant de la IIIe Région Militaire:

"Jean-Marie Le Guen, des Forces Françaises de l'Intérieur du Finistère

Chef de section d'un cran et d'un courage remarquables.

A pris part à des nombreux engagements, notamment à l'attaque d'un convoi allemand le 28 juillet 1944 à Scrignac, où 3 camions furent détruits et 85 hommes mis hors de combat*, et aux combats de la Libération du 4 et du 5 août à Plouigneau et du 8 août à Plougastel-Daoulas.

Cette citation comporte l'attribution de la croix de guerre" 

* A Scrignac, le 12 septembre 1943, l'Abbé nationaliste breton Jean-Marie Perrot accusé de Collaboration avec l'ennemi, est exécuté, sans doute par un jeune résistant communiste, sur une décision jointe de la Résistance, la France Libre et les FTP.

Voici ce qu'on peut lire dans wikipédia sur cette période d'une violence inouïe à Scrignac pendant la Guerre: 

"Le 19 juillet 1944, une rafle commise par le kommando de Landerneau provoque l'arrestation de trois personnes de Scrignac, qui sont torturées. Entre le 18 et le 30 juillet 1944, les violences se succèdent à Scrignac. En représailles à la suite de l'assassinat de l'abbé Perrot, le bourg tout entier est mis au pillage ; terrorisés, les habitants s'enfuient. Les soldats allemands, aidés de membres du Bezen Perrot dirigés par Michel Chevillotte se servent dans les maisons, incendient l'école, la mairie, ainsi qu'un hameau de la commune, et multiplient les rafles, les arrestations et les tortures. Le  18 juillet 1944, lors d'un parachutage d'armes dans la région de Scrignac, un groupe de 13 jeunes gens est arrêté et deux d'entre eux, Robert Guinier et Pierre Le Hénaff, sont transférés par les Allemands à Pontivy; leurs corps n'ont jamais été retrouvés. Les corps des frères P. et V. Poher, demeurant à Plévin et arrêtés à Bourbriac, sont découverts à Scrignac le 20 juillet 1944, puis ceux de François Kervœlen et Édouard Guillou, exécutés le 30 juillet 1944. Le 29 juillet 1944, l'aviation alliée bombarde le bourg à la demande de la Jedburgh Team Hilary, l'objectif visé étant les deux écoles publiques où logeait l'armée allemande et le presbytère où logeaient les miliciens de la Bezen Perrot. La résistance locale s'était opposée en vain à ce bombardement qui fit vingt-trois victimes civiles parmi la population malgré le bouche à oreille qui avait annoncé le bombardement, mais seulement deux victimes parmi les militaires allemands, la plupart de ceux-ci étant partis en opération ; les miliciens demeurés sur place furent indemnes. "

Jean-Marie Le Guen a lui-même échappé de justesse à l'arrestation pendant l'occupation. Sa maison a été fouillée alors qu'il avait un pistolet dans son buffet. 

 

Cent ans d'engagements communistes dans le Finistère - Jean-Marie Le Guen (1911-1980) résistant dans le maquis de Berrien

Après la guerre, Jean-Marie Le Guen reste agriculteur quelques années, puis devient cantonnier municipal à Huelgoat, avant de devenir jardinier, employé notamment de la Centrale de Brennilis. 

Il compose des poèmes et des balades en breton, telle "une chanson des betteraves" (Son ar Boetrabez), une narration truculente sur la ramasse des betterave en Picardie dans l'Oise par les jeunes paysans bretons des Monts d'Arrée, ou encore cette "Chanson du Maquis".

Jean-Marie Le Guen avait beaucoup d'humour. C'était un homme très ouvert et parlait avec tout le monde, y compris les curés. Il lisait beaucoup et s'intéressait à tout.

 

Son ar Maki

Er bloaz naontek kant pevar ha daou-ugent

Da debarket an Angliched d'ar c'hwec'h ar miz even

Ar re gentaň debarket a oa Kanadianed

Paotred an « Amerik du Nord » ‘zo soudarded kalet


 

Ar pempzekteiz gentaň, oa bet stard ar barti

Keot e oant ‘tebarkaň traoù war kotoù an Normandi

Me ho ped tudoù yaouank, pe re a gar ar Fraňs

D’en em angaji raktal ebarzh troupoù ar resistaňs


 

Pe re a zo pevar bloaz ‘zo kuzet ‘barzh ar c’hoajoù

Soatret o deus kalz a wad ‘vid difenn ar vro

Bremaň ‘zo pevar bloaz ‘zo pa oamp en em formi

Kuzet e kreiz ar c’hoajoù, vijemp aňvet « Maki »


 

Taolet ha distaolet eus an eil koat d’egile

Evit chom kozi dalc’hmat e danjer hor buhez

Bez’ a oa eneb deomp toud arme ar boched

Ha kalz a Fraňsijen aňvet ar milisianet


 

Ar re eus ouzhomp a vij’ taped e vije torturet

Evit tennaň diganto anoioù kamaraded

Nag ar boan nag an dortur na rae deomp kaoseal

Gwelloc’h gavemp soufr’ hon foan ‘vid gwerzhaň ar re all


 

Jean Korr ar milisian braz a oa bet tigouezhet

Da zebriň gant ur c’hamarad du-man e gar Skrignag

Med ar c’hamarad-se n’oa ket braz skolajet

Da Ziwall diouzh Fransijen n’o ket bet prevenet


 

An deiz-se Jean Korr ‘n doa lakeet lac’had pemp kamarad

Rapartiet diouzh ar c’hentaň group oa bet formet e Skrignag

Ha pevar gamarad all ‘n deus galloud tond d’ar ger

En ur lampad diouzh an treň du-se kichen Langeais


 

N’eus ket c’hoaz a gwall pell’zo oa aretet Jean Korr

O tond eus Landevenneg pa oa treuziň ar mor

Bet e bet e tre daouorn tud e ker Landerne

A zigase dezhaň da zoňj ar maleurioù ‘n doa graet


 

N’eus ket kalz e barzh ar Fraňs a zo gouest da gompren

Ar maleurioù o deus graet lod eus ar fraňsijen

Da betek lakkad war o c’hein gwiskamant ar boched

Ha dond da lakaad an tan war beizanted Skrignag


 

Eürusamant e Kergiz oa formet ur maki

En ur feurm tost ha Bont-Lemezhek oa groat dezho rekuli

Nav oto bennak o oa leun a vilisianed

Ma oa komaňset ar gombat na pebezh kriadeg


 

D’an daou du eus ‘n hent braz friz’ a rae an tennoù

Kalz a vilisianed o doa kavet o maro

Abao an devezh-se war beizanted Skrignag

Oa ket bet lakeed an tan gant ar vilisianed


 

Ar son-mân ‘zo kompozet gant un den a raeson

En deus kombated ar boched eus kreiz e galon

Maget eo mesk ar brug, tost da vro ar merienn

E chom eo bet barzh an Helaz e Lokmaria-Berrien


 

Ar son-maň a zo bet kompozet gant

Jean-Mar’ ar Gwenn eus an Uhelgoad

(chom en amzer-se e Lokmaria)

 

 

Traduction:

En l'an 1944

Les Anglais avaient débarqué le 6 juin

Les premiers débarqués étaient Canadiens

Les gars d'Amérique du Nord sont des soldats costauds

 

Les 15 premiers jours la partie avait été serrée

Tandis qu'ils débarquaient des choses sur les côtes de Normandie

Je vous prie jeunes gens, ou ceux qui aiment la France

De vous engager tout de suite dans les troupes de la résistance.

 

Ceux qui sont cachés depuis quatre ans dans les bois

Ils ont versé beaucoup de sang pour défendre le pays

Il y a maintenant quatre ans quand nous nous formions

Cachés au milieu des bois, on nous appelait "Maki". 

 

Jetés et rejetés d'un bois à l'autre

Pour rester quasiment tout le temps au péril de notre vie

Il y avait contre nous toute l'armée des Boches

Et beaucoup de Français appelés miliciens.

 

Ceux d'entre nous qui étaient attrapés étaient torturés

Pour leur arracher le nom de leurs camarades

Ni la souffrance ni la torture ne nous faisaient parler

Nous préférions souffrir notre mal que dénoncer les autres.

 

Il était arrivé à Jean Corre le grand milicien

De manger avec un camarade chez moi à la gare de Scrignac

Mais ce camarade-là n'avait pas été beaucoup à l'école

On ne l'avait pas prévenu de se méfier des Français.

 

Ce jour-là Jean Corre avait ordonné de tuer cinq camarades

Faisant partie du premier groupe qui s'était formé à Scrignac

Et cinq autres camarades ont pu rentrer à la maison 

En sautant du train là-bas à côté de Langeais.

 

Il n'y a pas encore très longtemps Jean Corre

qui revenait de Landevennec alors qu'il traversait la mer

Il a été pris en main par des gens de Landerneau

Qui lui ont rappelé les malheurs qu'il avait causés.

 

Il n'y a pas grand monde en France capable de comprendre

Les malheurs qu'ont fait certains Français

Jusqu'à mettre sur leur dos l'uniforme des Boches

Et venir incendier les paysans de Scrignac.

 

Heureusement à Kergiz s'était formé un maquis

Dans une ferme près de Pont-Lemezhek on les fit reculer

Environ neuf voitures étaient pleines de miliciens

Le combat commença, que de cris

 

Des deux côtés de la grande route fusaient les tirs

Beaucoup de miliciens avaient trouvé leur mort

Depuis ce jour-là sur les paysans de Scrignac

Les miliciens avaient mis le feu.

 

Cette chanson a été composée par un homme de raison

Qui a combattu les Boches de tout son coeur

Nourri au milieu de la bruyère, près du pays des fourmis

Il a habité au Helaz à Locmaria-Berrien

 

Cette chanson a été composée par Jean'Mar' Le Guen de Huelgoat (qui habitait à ce moment-là à Locmaria)

 

 

 

 

 

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