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20 novembre 2023 1 20 /11 /novembre /2023 09:55
Morlaix, 18 novembre: 200 personnes manifestent de nouveau pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza
Morlaix, 18 novembre: 200 personnes manifestent de nouveau pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza
Morlaix, 18 novembre: 200 personnes manifestent de nouveau pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza
Morlaix, 18 novembre: 200 personnes manifestent de nouveau pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza
GAZA ! GAZA ! MORLAIX EST AVEC TOI !
Plus de deux cent personnes à Morlaix ce samedi 18 novembre pour exiger un cessez-le-feu immédiat à Gaza ! Notre mobilisation est essentielle pour obtenir de notre gouvernement et de l’Union européenne qu’ils inversent leur politique de soutien au régime de Tel-Aviv.
Photos AFPS Pays de Morlaix
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20 novembre 2023 1 20 /11 /novembre /2023 09:21
Conseil national du PCF - 18 novembre 2023
Intervention Ismaël Dupont (Finistère) le matin sur la solidarité avec le peuple palestinien après le rapport introductif de Vincent Boulet sur le conflit au Proche-Orient et l'analyse et les positionnements du PCF:

"Je crois qu’il faut se féliciter de la montée en force de la mobilisation en solidarité avec le peuple palestinien, pour un cessez-le-feu et la fin des massacres en Cisjordanie et à Gaza. Localement, les communistes sont très présents dans ces mobilisations depuis la mi-octobre. La semaine, dernière, samedi 11 novembre, il y avait encore 4000 manifestants en Bretagne pour dénoncer les crimes de l’État d’Israël à Gaza et en Cisjordanie et appeler à la fin de l’agression contre la population palestinienne qui vise à remettre en cause son droit à l’existence sous prétexte de vengeance d’un gouvernement israélien colonialiste, suprématiste, ultra-nationaliste et raciste. Nous y allons avec nos mots d’ordre pour la paix juste et durable entre deux peuples qui ont chacun le droit à l’existence et bien sûr avec une condamnation parallèle des crimes barbares du Hamas du 7 octobre, que nous avons raison de qualifier de terroristes. Depuis le 7 octobre, les Gazaoui vivent un enfer : la politique de terreur d’Israël a causé à Gaza 15 000 morts, dont 4700 enfants, et 30 000 blessés. Parallèlement, 200 palestiniens de Cisjordanie ont été tués par l’armée israélienne ou par des colons. Ces derniers profitent du climat de vengeance – et la vengeance fait partie de l’ADN de l’armée, et aussi de la société israélienne depuis 1948, avec une application curieuse de la loi du talion, qui fait qu’on l’on rend les coups au centuple – pour terroriser les Palestiniens, accélérer le nettoyage ethnique de la Cisjordanie, notamment visant les communautés de Bédouins, viser les camps de réfugiés et la jeunesse, et poursuivre et accélérer la mise en œuvre de leur projet colonial. A Gaza, ce sont des frappes répétées contre les hôpitaux palestiniens, des ambulances, des églises, et certaines parmi les plus vieilles du monde, contre des immeubles où vivent des dizaines de familles. La mobilisation pour dénoncer ces massacres est très forte et impressionnante dans le monde, à Londres, à New-York, au Chili, et bien sûr dans tous les pays arabes et plus généralement tous les pays pour qui la lutte contre l’impérialisme et le colonialisme résonne dans les peuples du fait de leur histoire. Car, il ne faut pas s’y tromper, le conflit entre Israël et les Palestiniens, avec leurs alliés respectifs, n’est pas un conflit religieux – il y a des Palestiniens musulmans, chrétiens, athées. C’est un conflit colonial et de décolonisation, sur fond de lutte contre l’impérialisme, Israël étant dès le départ un agent et un produit de l’impérialisme américain dans la région, avec ses alliés. Il n’y a qu’en France et en Allemagne que l’on cherche à interdire et réprimer les manifestations de solidarité avec les palestiniens, pour l’application du droit international et le cessez-le-feu, en jetant un soupçon sur cette solidarité, l’assimilant à de l’antisionisme radical, de l’antisémitisme, ou une complicité avec le Hamas. On a des justifications d’arrêtés d’interdiction préfectoraux hallucinantes, allant bien au-delà de la volonté de préserver l’ordre public, des verbalisations en série de manifestants, et même des arrestations de militants pour la Palestine, comme une grand-mère de 80 ans à Nîmes. Cela n’a pas découragé le mouvement de solidarité qui est resté fort malgré ce climat d’intimidation politique et médiatique mais cela interroge sur notre démocratie et le respect des droits démocratiques élémentaires, comme la liberté de manifestation. Je crois qu’il faut se féliciter que notre journal, L’Humanité, soit dans ces circonstances tragiques un outil important d’information et d’analyse, et de prises de position engagées contre le colonialisme, sur ce qui se passe en Palestine et en Israël, donnant par exemple la parole à Charles Enderlin qui a prouvé que le pouvoir du Hamas à Gaza était un produit de la droite colonialiste israélienne : « c’est une décision stratégique du pouvoir israélien de laisser Gaza au Hamas ». Ou à l’historien Henry Laurens qui nous rappelle que l’étendard du combat contre le terrorisme réunit aussi bien Poutine, Bachar-al-Assad, Bush et Netanyahou, que c’est parfois une manière de délégitimer le combat des faibles contre les forts, des opprimés contre des États oppresseurs, et qu’« une occupation pacifique et démocratique, ça n’existe pas ».

Dans ce moment terrible que traverse le peuple palestinien et qui met en péril la coexistence des deux peuples pour l’avenir, il faut que les communistes soient pleinement engagés dans la continuité de leur histoire pour le droit international, la lutte contre la colonisation et pour le droit à l’existence des Palestiniens. La lutte contre le colonialisme et l’impérialisme font partie de notre histoire depuis la révolution bolchevique de 1917. Nous devons continuer à appuyer sur le mot d’ordre de la solidarité internationale face l’apartheid qui frappent les palestiniens, que vivent aussi bien les Palestiniens d’Israël, de Cisjordanie, et de Gaza, et qu’ont cherché à faire reconnaître nos parlementaires. La campagne BDS est un moyen de lutte internationale des sociétés pour faire cesser cet apartheid, tel qu’il a pu être appliquer contre le régime d’apartheid en Afrique du sud et pour la libération des prisonniers politiques dont Mandela. A ce titre, je voudrais finir mon intervention en rappelant la tenue de la Fête de l’Humanité Bretagne, organisé par les communistes morbihannais et bretons à Lanester (Morbihan) les 25 et 26 novembre, une fête aux couleurs de la solidarité avec le peuple palestinien et avec un temps fort autour de la venue de Salah Hamouri, accompagné de Anne Tuaillon, vice-présidente de France Palestine, de Qussam Mouaddi, journaliste palestinien. Nul doute que cette fête de l’Humanité Bretagne sera un moment pour faire résonner la solidarité avec le peuple palestinien dans l’une des périodes les plus tragiques de son histoire."

Intervention d'Ismaël Dupont le samedi 18 novembre au Conseil National du PCF sur la loi immigration, l'après-midi, après la manifestation de solidarité avec Gaza et le peuple palestinien, pour un cessez-le-feu immédiat et une paix juste et durable:

"Fabien Roussel a parlé dans son discours introductif de la brutalité de la loi immigration modifiée et aggravée au Sénat, et des débats qui l’ont accompagnés. Je voudrais revenir sur cette loi et les débats honteux et discours médiatiques qui ont accompagné son examen faisant la part belle aux thématiques xénophobes, avec la complicité du gouvernement et du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin qui a lui même défendu l’urgence d’une loi sur l’immigration en faisant des liens entre immigration, islamisme, attentats terroristes, délinquance, modification de la composition démographique de la société.

En quelque sorte, sur cette séquence, la droite parlementaire et le gouvernement ont traduit dans les actes et donné une valeur officielle et une respectabilité au discours que portait Jean-Marie Le Pen et le Front National depuis la fin des années 70 et le début des années 80.

L’extrême-droite en rêvait, la droite au Sénat l’a fait.

C’est la trentième loi sur l’immigration depuis 1980 et une nouvelle escalade dans la remise en cause du droit d’asile, du respect des droits de l’homme, et une nouvelle étape de normalisation de l’idéologie xénophobe de l’extrême-droite. Nos parlementaires, Fabien Gay, Ian Brossat, Pascal Savoldelli notamment, l’ont bien montré dans leurs interventions contre le projet de loi du gouvernement et les amendements indignes proposés par la droite sénatoriale.

Si la loi votée par le Sénat devait rester inchangée pour l’essentiel à l’issue de son examen à l’Assemblée, ce serait extrêmement grave pour les conditions de vie des exilé.e.s en France, et les conditions de travail des associations qui travaillent avec les demandeurs d’asile, les mineurs isolés, les travailleurs sans papiers, et qui cherchent à faire reconnaître leurs droits dans un contexte qui est déjà à l’heure actuel très compliqué pour elles.

Jugez plutôt… La loi avec ses amendements votés au Sénat, prévoit :

- la suppression de l’AME, l’Aide Médicale d’État au nom d’un « prétendu appel d’air » et d’une lutte contre le « tourisme médical » alors qu’on sait que beaucoup de Français vont aussi faire des soins moins chers ou plus accessibles à l’étranger et que c’est rarement de toute façon la motivation principale de l’exil. Des milliers de médecins s’élèvent contre cette remise en cause du caractère inconditionnel de la prise en charge médical et s’engagent à désobéir à cette mesure.

- de nouvelles restrictions au regroupement familial, à la possibilité de vivre en famille quand on est étranger.

- une nouvelle étape de la remise en cause du droit du sol. L’octroi de la nationalité française ne serait plus automatique quand on est né en France et qu’on y a vécu toute son enfance, au moment de la majorité.

- des empêchements pour les étudiants étrangers de venir étudier en France avec sans doute une sélection des plus riches, les étudiants devant déposer une caution couvrant les « frais d’éloignement » en cas de séjour prolongé irrégulier. Et cela ,alors même que l’accueil des étudiants étrangers est aussi un enrichissement et un moyen de rayonnement culturel, politique et économique pour la France, comme pour d’autres pays qui ne posent pas de telles barrières.

- la complication de l’accès à la nationalité : quand on est marié à un français ou à une française, il faudrait désormais attendre 10 ans et non plus 5 an pour pouvoir faire une demande de nationalité française.

- de nouveaux moyens de contrôle et de suspicion de la « sincérité » de mariages de français avec des étrangers.

- la remise en cause, à l’encontre des quelques avancées que contient le projet gouvernement initial, de la régularisation des travailleurs sans papiers, de la régularisation par le travail, y compris dans les métiers en tension.

- le rétablissement du délit de séjour irrégulier entraînant un délai d’années important avant de pouvoir faire une demande pour vivre légalement en France et être régularisé.

- l’exclusion officielle – c’était déjà ce qui se passait dans les faits – des dispositifs d’hébergement d’urgence des étrangers faisant l’objet d’OQTF (obligation de quitter le territoire française)

- l’exclusion pour des étrangers n’étant pas encore en situation régulière en France depuis au moins cinq ans du bénéfice des prestations sociales.

- l’augmentation de la durée de validité des OQTF, et donc du temps où les étrangers vivant en France sont sous la menace immédiate d’une expulsion.

- la généralisation du principe et de la réalité d’une justice expéditive en matière d’asile avec la limitation des possibilités de recours, des moyens accordés pour traiter sérieusement les demandes d’asile, et la généralisation d’une dématérialisation qui donne encore moins de chances aux demandeurs d’asile.

- le renforcement du pouvoir discrétionnaire des préfets au détriment de la justice.

- les possibilités d’enfermement des mineurs non accompagnés

On le voit, cette loi est extrêmement grave d’un point de vue humain, social et politique. Elle ne va pas décourager les migrants d’arriver en France, comme l’a dit Ian Brossat au Sénat, mais va rendre leurs conditions de vie encore plus précaires, plus indignes et plus dégradés, elle va rendre dans le même temps le travail des associations, comme des collectivités solidaires, encore plus difficile.

Il est important que le PCF, au niveau national, au niveau des fédérations et des sections, participe à la construction d’une forte mobilisation contre cette loi et porte un autre projet de société pour l’accueil des migrants, le respect des droits de l’homme et du droit d’asile, en s’appuyant sur le travail de nos parlementaires et le projet que nous avons nous-mêmes travaillé."

 
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19 novembre 2023 7 19 /11 /novembre /2023 06:43

 

Du « Too big to fail » au « Too big to pay ». En français dans le texte du « trop gros pour faire faillite » à « trop gros pour payer » leur juste part d’impôt. C’est en somme ce que laisse suggérer, aux personnes morales qui s’adonnent à des pratiques fiscales pénalement répréhensibles, la conclusion de convention judiciaire d’intérêt public (CJIP).

Ces CJIP, créées par la loi du 9 décembre 2016 dite Sapin 2 et son élargissement aux délits de fraude fiscale par la loi du 23 octobre 2018 rendent possible la conclusion entre le procureur de la République et toute personne morale mise en cause pour des délits d’atteinte à la probité (corruption, trafic d’influence, fraude fiscale et leur blanchiment) et certains délits prévus par le code de l’environnement, ainsi que les infractions qui leur sont connexes.

Les membres du groupe Communiste, Républicain, Citoyen et Écologiste - Kanaky contestent cette procédure. Celle-ci distingue une fois de plus les grandes entreprises des TPE-PME et des particuliers dans leur rapport à l’impôt. Cette procédure contourne la justice « à la française » au profit d’une justice de transaction « à l’américaine », qui contribue à l’opacité de la procédure judiciaire en ce qu’elle n’est pas véritablement rendue devant une Cour, qui exonère enfin les mis en cause de toute culpabilité et d’inscription au bulletin n°1 du casier judiciaire.

Sur l’iniquité fiscale, les inégalités du rapport à l’impôt sur les sociétés est l’un des stigmates d’un champ fiscal à deux vitesses. Aussi, une mission d’information sur les différentiels de fiscalité entre entreprises présentait son rapport le 19 juillet 2023. Son co-rapporteur le Président de la commission des finances E. Coquerel et son rapporteur général J-R. Cazeneuve décrivent un différentiel de taux implicite brut avant report en 2015 de 17,8 % pour les grandes entreprises quand il atteint 23,7 % pour petites et moyennes entreprises (PME). Cette mission explique que la fraude, même si elle n’est pas l’apanage des grandes entreprises multinationales, bénéficie de mécanismes particuliers leur permettant d’éluder l’impôt (majoration des prix de transferts, numérisation de l’économie engendrant la volatilité de la base taxable, régime d’intégration fiscale et du régime mère-fille par l’exonération de dividendes, le transfert de dette intragroupes...). Les travaux du centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii) montrent que les profits non déclarés en France se seraient élevés à 36 milliards d’euros en 2015 et auraient conduit à une perte de près de 14 milliards d’euros de recettes fiscales à la même date.

Au regard de ces éléments, des risques face à l’érosion de nos recettes fiscales qui minent notre pacte social et la capacité des administrations à agir. La loi doit s’appliquer de façon égale pour tous. Un délit, une condamnation, c’est un principe simple qu’il convient de restaurer pour ne pas que se creusent les écarts de traitements entre les différents types de contribuables, en particulier entre les différentes catégories de personnes morales.

Nous nous opposons à un système judiciaire fondé sur des tractations opaques, négociées pour des délits de probité portant sur des sujets fondamentaux tels que la corruption d’agent public ou la fraude fiscale. Il est avancé que le coût de ce contentieux et l’incertitude de son aboutissement légitimeraient cette forme de transaction. Il s’agit d’un renoncement faute de moyens à la véritable justice rendue au nom du peuple français. Renforçons les moyens du PNF qui souffre d’un stock de dossiers en constante augmentation, renforçons les services d’Enquêtes Judiciaires des finances (SEJF) pour que cesse ce simulacre de justice. D’aucuns arguent que la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) permettait de pouvoir juger rapidement et de s’assurer de la perception des sommes fraudées, mais qu’elle avait pour principal tort d’engendrer une condamnation pénale. La conséquence était notamment l’exclusion des marchés publics et de pouvoir transiger via une CJIP ultérieurement. Qu’un fraudeur se voit exclu de la perception d’argent public en cas de condamnation pénale est non seulement justifié mais souhaitable.

Le second alinéa de l’article 41-1-2 du code de procédure pénale prévoit une condamnation pouvant atteindre « 30 % du chiffre d’affaires moyen annuel calculé sur les trois derniers chiffres d’affaires annuels connus à la date du constat de ces manquements ». Or, ce montant bien que dissuasif en apparence s’avère particulièrement inappliqué. À titre d’exemple, le 21 octobre 2022, le Crédit Suisse a conclu une convention judiciaire d’intérêt public pour une amende de 123 millions d’euros alors que le montant maximal théorique prévoyait la possibilité de lui infliger 6 377 millions d’euros, soit 1,21 % de l’amende autorisée. Des autorités judiciaires émanaient des informations permettant de mettre en évidence un système organisé d’aide à la fraude fiscale et au blanchiment d’argent au moyen d’opérations de démarchage des clients français par des commerciaux venus de Suisse. Autrement dit, le Crédit Suisse organisait la fraude fiscale de clients français sollicités par des commerciaux à la solde de la banque. La CJIP constitue dans ce cas d’espèce une incitation à la fraude sans condamnation pénale, si ce n’est une amende souvent faible et des dommages et intérêts. C’est un signal inadéquat pour lutter contre les fraudes.

Le plan contre la fraude fiscale du Gouvernement répond à une attente légitime de renforcement de l’arsenal législatif de lutte contre l’évitement de l’impôt. Pour autant, sans l’abrogation de cette procédure de CJIP, la lutte contre la fraude fiscale demeurera vaine. Le but n’est pas simplement de condamner la fraude mais de la désinciter.

La France doit prendre sa juste part dans la lutte contre l’évasion fiscale qui ampute, selon l’Observatoire européen de la fiscalité, de 1 000 milliards d’euros en 2022 les finances publiques et les contribuables des pays lésés. L’imposition mondiale à 15 %, ne doit pas omettre que pour ceux-là, un euro d’impôt est un euro de trop, que les investissements publics dans les transitions écologiques et numériques ou dans la protection des plus vulnérables sont du ressort du marché. Notre ambition n’est ni plus ni moins que la sauvegarde de l’organisation sociale par l’État qui fait face à l’affaiblissement d’une de ses prérogatives consubstantielles, la collecte de la juste imposition décidée par le peuple via ses représentants.

L’article unique abroge l’article 41-1-2 du code de procédure pénale qui prévoit la possibilité de conclure une Convention judiciaire d’intérêt public (CJIP) pour des faits pénalement répréhensibles. La justice de droit commun doit, par conséquent, s’appliquer.

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18 novembre 2023 6 18 /11 /novembre /2023 06:35

 

 

Nous avons une pensée pour nos collègues députés, empêchés de débattre à cause du choix du passage en force du Gouvernement, qui témoigne d’un mépris du Parlement : seuls neuf articles sur cinquante ont ainsi été discutés. L’absence de majorité réunie par le Gouvernement ne peut masquer vingt ans de privations, d’étatisation, de désinvestissement et de réduction d’effectifs.

En commission, tous les groupes ont appelé à une réforme structurelle. Tant l’hôpital public que la médecine de ville sont en crise, malgré la hausse des dépenses ; certains collègues s’en sont naïvement étonnés... mais je pense qu’ils voteront malgré tout le PLFSS... (Mme Monique Lubin s’amuse.)

Les gouvernements successifs ont sous-estimé l’effet de l’austérité. Les professionnels du secteur médico-social ont craqué, et tout le système s’effondre. Ils ont craqué, car le sens de l’intérêt général ne suffisait plus face à la mise en danger des patients. La violence institutionnelle entraîne des démissions, et 15 000 postes de praticiens hospitaliers et autant d’infirmiers sont vacants.

Il faudrait augmenter les capacités de formation de 20 % pour les personnels médicaux et de 25 % pour les paramédicaux, ainsi qu’améliorer les rémunérations et les conditions de travail.

Je pense à Marie-Pierre, 27 ans, infirmière qui a quitté les urgences pédiatriques de l’hôpital Necker car elle ne supportait plus la façon dont on traitait les patients. De tels témoignages, je les entends partout. Mais est-il sérieux de faire miroiter des lendemains meilleurs sans moyens supplémentaires ? Or les dépenses des hôpitaux, qui sont au bord de l’implosion, sont réduites de 500 millions d’euros ... Le « en même temps » et l’entre-deux ne sont plus possibles ! Austérité ou investissement, il faut choisir !

Le Président de la République a évoqué des référendums ; il devrait interroger directement les Français : acceptez-vous de patienter des semaines pour obtenir un rendez-vous, acceptez-vous les fermetures des urgences ? Ou devons-nous financer les dépenses de santé à la hauteur des besoins en revalorisant l’Ondam de 10 milliards d’euros nets de l’inflation ?

Cette politique n’est pas utopiste, c’est un projet de société. Pour la financer, nous proposons de revenir sur les exonérations de cotisation. En 2024, elles représentent 87,9 milliards d’euros, deux fois plus qu’il y a dix ans ; autant d’argent pour des patrons et des actionnaires, perdus pour les recrutements et les salaires.

Le directeur de recherches au CNRS Bruno Palier n’a pas de mots assez durs : c’est inefficace pour l’emploi et délétère pour le travail, selon lui. Depuis 1993, les plans généraux de baisses de cotisations, les allègements Fillon, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) de M. Hollande n’ont fait que dévaloriser le travail.

Avec les transferts de l’État et notamment de fractions de TVA, sous 3,5 Smic, les entreprises ne financent plus la protection sociale, mais tous les Français qui achètent une baguette de pain, oui ! On pourrait en sourire si cela ne mettait pas en cause le pacte social, alors que les dépenses vont inexorablement continuer d’augmenter en même temps que la société vieillit.

Il faut mettre les revenus financiers à contribution, et les moduler selon les politiques sociales des entreprises. Au lieu de cela, on fait les poches aux malades en doublant les franchises, ce que 63 % des Français jugent inacceptable.

Le Gouvernement publiera un décret dans quelques semaines pour augmenter encore les contributions des malades sans passer par le Parlement.

Cet été, le ministre de l’économie a évoqué une hausse du délai de carence pour les arrêts maladie ; il n’est pas dans le texte, mais pourrait revenir par amendement.

On culpabilise et on stigmatise les patients : je pense à la limitation à trois jours des arrêts de travail délivrés par téléconsultation, alors que 6 millions de Français n’ont pas de médecin traitant, mais surtout à la scandaleuse suspension automatique des indemnités journalières. Loin d’être due à des abus, leur hausse s’explique en fait par le vieillissement de la population active, qui ne fera que s’aggraver avec le passage à 64 ans de l’âge de départ à la retraite. Le risque de privatisation du contrôle de l’assuré social au profit de l’employeur, qui fragilise les salariés, est intolérable.

Pour financer la réforme de France Travail, le Gouvernement ponctionne 2,7 milliards d’euros sur l’Unédic : les économies sur le dos des chômeurs (M. Xavier Iacovelli proteste) financent l’assurance chômage. C’est le double effet kiss cool : tu joues, tu perds.

Vous présentez un budget insincère, renforcez le contrôle sur les arrêts de travail au lieu de vous attaquer aux 8 milliards d’euros de fraude sur les cotisations patronales.

Ainsi, entre l’article 49.3 et l’article 40, qui fait voler en éclats nos amendements, entre absence de mesures concrètes et stigmatisation des assurés sociaux, les conditions d’un véritable débat ne sont pas réunies. Le groupe CRCE-Kanaky vous appelle à voter la question préalable.

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17 novembre 2023 5 17 /11 /novembre /2023 06:41
Fête de l'Humanité Bretagne - Bienvenue sur le stand du PCF Finistère
Il nous reste une semaine pour continuer à préparer la fête de l'Humanité Bretagne, assurer la bonne vente de la vignette bon de soutien et permettre la meilleure participation à cette fête, ainsi qu'une bonne participation des camarades au stand du Finistère.
 
Merci à tous les adhérent.e.s et sympathisant.e.s qui le peuvent de s'inscrire pour donner un coup de main sur le stand du PCF Finistère en s'inscrivant auprès de la fédération:  02 98 43 47 78  federation@29.pcf.fr / dupont.ismael@yahoo.fr
 
Comme chaque année, nous avons besoin de nombreux bénévoles pour assurer un service de qualité sur notre stand qui proposera des boissons au bar et pour le restaurant un menu encornets de calamar à l'armoricaine/riz (13€ avec dessert), un menu saucisses de molène pommes de terre grenailles (11€ avec dessert), des huîtres, des crevettes, des fromages.
 
Il y a besoin de monde au service, en cuisine, à la plonge, à l'ouverture des huîtres, à la préparation des assiettes, au bar, à la cave, au service des desserts et des fromages, ainsi qu'à l'accueil sécurité pour la fête. 
 
Et ceci les samedi midi, samedi soir, dimanche midi et toute l'après-midi.
 
Il y a aussi des besoins pour le montage sur la fête à Lanester les jeudi et vendredi, pour le chargement du camion à Morlaix le vendredi matin et le déchargement le lundi midi.
 
Merci aussi à tous les camarades qui viendront sur le stand du Finistère simplement pour fréquenter le restaurant et le bar et passer un bon moment ensemble.
 
***
DÉBATS 

La fête de l'Humanité Bretagne organise des débats sur des sujets d'actualités et de société, avec des invité·es spécialistes et des personnalités politiques progressistes.

Tout le week-end vous pouvez aussi échanger avec des auteur·trices dans l'espace librairie et lors des projections de l'espace cinéma.

SAMEDI 25 NOVEMBRE

14h Agora  « Europe de la Paix ou de la guerre ? »

Charlotte Balavoine, responsable Europe du PCF 
Mounir Satouri, eurodéputé EELV
Simon Uzenat, sénateur du Morbihan, secrétaire départemental PS
Andy Kerbrat, député LFI de Loire Atlantique
Tugdual Le Lay, membre du Bureau exécutif national de Génération.s

15h45 Agora  « L’éthique dans le sport »

Marie-George Buffet, coprésidente du Comité national pour l’éthique et la démocratie dans le sport, ancienne ministre des Sports. (Photo : copyright Le Monde)
David Lappartient, Président du Comité National Olympique et Sportif Français, Président de l’Union Cycliste Internationale, Président du Conseil Départemental 56

17h30  Débat et musique avec les jeunes communistes

18h30  Espace Culture. « Nous ne devons pas céder !»

Rencontre avec Laure-Line Inderbitzin, élue communiste à Callac, porteuse du projet
« Horizons d’accueil des migrant·es ».
 
DIMANCHE 26 NOVEMBRE​

11h Agora > « Pénurie de médicaments. L’urgence de localiser l’industrie pharmaceutique en France»

Débat organisé par l’Atelier citoyen santé Bretagne.
Jean-Pierre Escaffre, auteur de  «Des soins sans industrie »
Frédéric Boccara, économiste, dirigeant du PCF

14h Espace Culture > Solidarité Palestine

Salah Hammouri, avocat franco-palestinien, prisonnier politique expulsé d’Israël
Anne Tuaillon, vice-présidente nationale de l’AFPS
Qassam Mouaddi, journaliste palestinien

15h15 > Stand régional du PCF

Rencontre avec le mouvement social
 
16h    Meeting avec Ian Brossat 
Sénateur de Paris et porte-parole national du Parti Communiste Français.
 
Aux côtés de ces multiples ouvertures politiques, il y aura des expositions d’artistes bretons, photographe, graveur, afficheur, peintre et portraitiste.  Des auteurs seront présents : notamment Nicolas Mollé, Christina Daniel, Saskia Hellmund, Régine Lejeune… Des documentaires autour des migrants ou de la Palestine seront projetés.
 
Contact federation@29.pcf.fr Tel 02 98 43 47 78
***

Programme Complet: https://pcfpondi.wixsite.com/fetehumanitebretagne

Pour sa 32e édition la Fête de l'Humanité Bretagne fait la part belle à la chanson française avec une programmation qui met aussi en avant de nombreux groupes locaux.

samedi 25 novembre

Dès 15h30 Déambulation Kelerenn Brass Band

20h30 La petite balle perdue 

21h45 Le Pied de la Pompe

23h BLANKASS

Tout commence dans les années 90 avec le groupe rock punk Zéro de conduite qui fait la première partie de U2 et des Clash. Il est parrainé par Serge Gainsbourg avant de donner naissance à Blankass. Si possible heureux est leur 7e album. Chaleureux, moderne, pop et optimiste, c’est un album de copains aussi. À l’image de la chanson titre, un duo avec Gauvain Sers, qui n’a pas oublié qu’avec Renaud, pour lui, il y avait eu aussi BLANKASS. 

dimanche 26 novembre

14h CHANTEURS RÉVOLUTIONNAIRES SUPER-SONIQUES

17h LE BIG STAL

Quinze musiciens venus des meilleures formations bretonnes. On passe d’un kan ha diskan virtuel avec les sœurs Goadec en hip hop, à un en-dro aux accents des red hot ; d’une danse traditionnelle arménienne à une gavotte pourlet des familles, et tout le monde s’y retrouve et s’amuse !

Fête de l'Humanité Bretagne - Bienvenue sur le stand du PCF Finistère
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17 novembre 2023 5 17 /11 /novembre /2023 06:41
Nouvelle manifestation de solidarité avec les Palestiniens de Gaza à Morlaix le 18 novembre à 17h place Puyo
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17 novembre 2023 5 17 /11 /novembre /2023 06:39
Photos de la manifestation de solidarité avec le peuple palestinien et Gaza le 11 novembre à Morlaix - 200 personnes mobilisés pour exiger un cessez-le-feu immédiat et la fin des massacres à Gaza!
Photos de la manifestation de solidarité avec le peuple palestinien et Gaza le 11 novembre à Morlaix - 200 personnes mobilisés pour exiger un cessez-le-feu immédiat et la fin des massacres à Gaza!
Photos de la manifestation de solidarité avec le peuple palestinien et Gaza le 11 novembre à Morlaix - 200 personnes mobilisés pour exiger un cessez-le-feu immédiat et la fin des massacres à Gaza!
Photos de la manifestation de solidarité avec le peuple palestinien et Gaza le 11 novembre à Morlaix - 200 personnes mobilisés pour exiger un cessez-le-feu immédiat et la fin des massacres à Gaza!
Photos de la manifestation de solidarité avec le peuple palestinien et Gaza le 11 novembre à Morlaix - 200 personnes mobilisés pour exiger un cessez-le-feu immédiat et la fin des massacres à Gaza!
Photos de la manifestation de solidarité avec le peuple palestinien et Gaza le 11 novembre à Morlaix - 200 personnes mobilisés pour exiger un cessez-le-feu immédiat et la fin des massacres à Gaza!
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Photos de la manifestation de solidarité avec le peuple palestinien et Gaza le 11 novembre à Morlaix - 200 personnes mobilisés pour exiger un cessez-le-feu immédiat et la fin des massacres à Gaza!
Photos de la manifestation de solidarité avec le peuple palestinien et Gaza le 11 novembre à Morlaix - 200 personnes mobilisés pour exiger un cessez-le-feu immédiat et la fin des massacres à Gaza!
Photos de la manifestation de solidarité avec le peuple palestinien et Gaza le 11 novembre à Morlaix - 200 personnes mobilisés pour exiger un cessez-le-feu immédiat et la fin des massacres à Gaza!
Dans la manif en solidarité avec les Gazouis bombardés de manière incessante depuis plus d'un mois et les Palestiniens de Cisjordanie victimes de nombreuses violences de colons, de l'armée israélienne, et de l'Etat d'Israël aussi ces derniers jours, pour obtenir la fin des massacres et un cessez-le-feu immédiat, hier soir, 11 novembre, à Morlaix, avec 200 manifestants devant le kiosque.
 
Photos de Pierre-Yvon Boisnard, AFPS pays de Morlaix, Patrick Gambache, Ismaël Dupont
 
Pour aller voir le diaporama You Tube de Pierre-Yvon Boisnard:
Rassemblement de soutien au peuple palestinien Morlaix samedi 11 novembre 2023
 
Samedi 11 novembre à Morlaix : nouveau rassemblement pour le cessez-le-feu à Gaza
Après la manifestation de samedi dernier, un nouveau rassemblement pour Gaza s’est tenu aujourd’hui à Morlaix. C’est le troisième qui avait lieu à l'appel d’un collectif d’associations, de partis et de syndicats réunis par l’Afps du Pays de Morlaix*.
 
*Association France Palestine Solidarité, Amnesty international, Ligue des Droits de l’Homme, Mouvement de la Paix, AJPF/Morlaix Wavel, Association des Chrétiens pour l’abolition de la torture, UL-CGT, UL-Solidaires, FSU 29, Gauche indépendantiste, NPA, Ensemble ! La France insoumise, GénérationS, PCF, Europe Écologie les Verts, Union démocratique Bretonne… Et des citoyen-nes engagé-es
 
Une démarche unitaire qui apparaît de plus en plus vitale à une mobilisation de l’opinion publique absolument nécessaire partout en France et dans le monde entier. Nous avons encore une fois réclamé avec force et détermination un cessez-le-feu immédiat à Gaza et l’arrêt de la violence coloniale en Cisjordanie et à Jérusalem. C’est ce que nous avons réaffirmé devant un public qui est passé de 90 à plus de 200 personnes en l’espace d’une heure et demie. Le temps de faire lecture de la lettre des ONG palestiniennes au Président Macron, d'un texte de Mahmoud Darwich, du témoignage de Najet Abu Gutna sur la situation dramatique dans le camp de Jénine, d'un texte de l'écrivain Karim Kattan…
Nous avons délibérément choisi de donner la parole à nos amiEs de Palestine. Comme nous avons délibérément choisi de nommer et de montrer les portraits d'une vingtaine de victimes de Gaza et de rappeler les conditions dans lesquelles elles ont été tuées. Un moment difficile suivi du recueillement nécessaire pour rappeler que les 11000 victimes des bombardements israéliens ne sont pas que des nombres…
Enfin, nous avons appelé à poursuivre la mobilisation toujours plus large et encore plus unitaire pour une nouvelle manifestation de rue samedi 18 novembre qui en pays de Morlaix sera aussi la journée d’ouverture du Festival des Solidarités...
 
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17 novembre 2023 5 17 /11 /novembre /2023 06:34
Loi immigration : comment la droite s'est avili jusqu’à l’extrême - L'Humanité, Emilien Urbach et Lola Ruscio, 16 novembre
Loi immigration : comment la droite s'est avili jusqu’à l’extrême

Pendant l'examen du projet de loi immigration adopté au Sénat le 14 novembre, la droite a considérablement durci un texte que les associations considéraient déjà « gravement dangereux » pour les personnes étrangères dans sa première version. Une vision répressive et régressive du droit des étrangers.

Emilien Urbach - Lola Ruscio, L'Humanité - 16 novembre 2023

Arrivé sur les pupitres des sénateurs le 6 novembre, le projet de loi immigration comportait déjà de nombreuses mesures répressives à l’égard des étrangers. La majorité de droite au palais du Luxembourg n’a pas hésité à s’engouffrer dans cette brèche ouverte par l’exécutif pour durcir un texte qui, s’il était adopté tel quel à l’Assemblée nationale, représenterait un recul sans précédent du droit des immigrés tel que l’a toujours rêvé l’extrême droite.

Et ce, sans que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, à l’initiative du projet, ne s’oppose véritablement à cette dérive. La gauche a pour sa part multiplié les alertes.

1. Un texte truffé d’attaques contre le droit des étrangers

Justice expéditive en matière d’asile et généralisation des tribunaux dématérialisés, allongement de la durée exécutoire des obligations de quitter le territoire français et de la durée maximale de rétention ainsi que d’assignation à résidence, possibilité d’enfermer les mineurs de plus de 16 ans, renforcement du pouvoir des préfets, possibilité de bannir une personne étrangère sur simple signalement, maintien et durcissement du régime d’exception dans les territoires d’Outre-mer, le tout avec une instrumentalisation du respect des valeurs républicaines, de la notion de trouble à l’ordre public et des amalgames entre immigration et délinquance…

Le projet de loi initial du gouvernement s’inscrit dans la lignée législative des vingt derniers textes votés en près de quarante ans. Ils visent à toujours plus restreindre les droits des personnes étrangères en espérant les décourager de s’installer en France. « Le climat dans lequel ce texte est examiné est particulièrement inquiétant, souligne la Cimade. Un climat délétère alimenté par les propos d’un ministre de l’Intérieur qui porte un discours très stigmatisant sur les personnes étrangères (…). Et un gouvernement qui a fait le choix d’attiser les peurs et les tensions. »

2. Une honteuse suppression de l’AME

Dès le deuxième jour d’examen du texte, la droite sénatoriale, encouragée par les propos de Gérald Darmanin et prétextant la lutte contre un prétendu « appel d’air », a fait adopter par la haute assemblée le remplacement de l’aide médicale d’État (AME), garantissant l’accès aux soins des étrangers privés de titre de séjour, par une aide médicale d’urgence (AMU) « recentrée » sur la prise en charge « des maladies graves et des douleurs aiguës ». Un non-sens humain, médical et économique, puisque les patients ne seront soignés qu’à partir de pathologies lourdes dont les traitements sont onéreux. 

Pour le sénateur PS Patrick Kanner, cette décision s’appuie sur « une vision extrêmement déshumanisée » de l’immigration. « Au nom de votre haine des étrangers, vous êtes prêts à mettre en cause la santé des Français ! » a aussi accusé la sénatrice écologiste Mélanie Vogel. En outre, la droite a aussi rétabli le délit de séjour irrégulier et supprimé les titres de séjour « étranger malade ».

3. Pas de régularisation par le travail

Les sénateurs LR ont aussi supprimé l’un des seuls articles du projet de loi qui était soutenu par la gauche : celui prévoyant la régularisation de « plein droit » des travailleurs sans papiers dans « les métiers en tension ». Les centristes et la droite sénatoriale ont préféré s’entendre sur un article instaurant une régularisation « exceptionnelle » par les préfets et imposant au travailleur de prouver la réalité de « son insertion sociale », de son « respect de l’ordre public » et de son « adhésion aux principes de la République ».

« Laisser des dizaines de milliers de personnes dans l’indignité et la précarité alors qu’ils construisent la France est une faute morale ! » a réagi le sénateur écologiste Yannick Jadot. « Vous vous faites fort en permanence de défendre la valeur travail, mais vous êtes contre la régularisation des travailleurs sans papiers. Vous vous faites fort de défendre les valeurs familiales, et puis vous êtes contre le regroupement familial, c’est-à-dire contre la possibilité de vivre en famille lorsqu’on est un étranger », a ajouté Ian Brossat, sénateur communiste.

4. Des attaques sans précédent contre les familles immigrées

Non contente d’instaurer des quotas d’immigration économique, la haute assemblée a aussi restreint le recours au regroupement familial. Conditions de logement et de ressources contrôlées par les maires, rallongement de 18 à 24 mois de la durée de séjour régulier pour formuler une demande, hausse de l’âge minimal, conditions de ressources supérieures aux actuelles…

Toutes ses mesures ont été jugées « cohérentes » par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Pas pour les sénateurs de gauche, indignés. « Si on souhaite que les gens s’intègrent, on a intérêt à ce qu’ils aient leur famille avec eux », a défendu Ian Brossat.

Mais les familles immigrées ne sont pas attaquées que sur ce plan : la droite sénatoriale a aussi fait entrer dans le projet de loi le conditionnement du versement des allocations familiales à une présence d’au moins cinq ans sur le territoire, organisant ainsi « la pauvreté d’enfants issus de familles qui sont régulièrement installées en France et qui travaillent en France », comme l’a dénoncé la socialiste Laurence Rossignol.

5. Le droit du sol dans le viseur

La gauche est également montée au créneau pour défendre l’automaticité du droit du sol contre une droite sénatoriale, emboîtant le pas à l’extrême droite, qui veut imposer aux enfants d’immigrés nés en France de devenir français à leur majorité seulement « s’ils en manifestent la volonté », mais aussi leur retirer ce droit s’ils « ne sont manifestement pas assimilés à la communauté française ».

« Comment ne pas se rappeler que c’est le gouvernement de Vichy qui inaugura l’idée de la remise en cause du droit du sol ? » s’est ému Pascal Savoldelli (PCF). Gérald Darmanin a, pour sa part, expliqué que ces mesures n’ont « rien à faire dans la loi » immigration, puisqu’elle ne vise pas à modifier le Code de la nationalité.

Il ne les a cependant pas désapprouvées sur le fond. Reste à savoir comment ce texte qui divise la Macronie sera modifié ou non à l’Assemblée nationale, début décembre.

 

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17 novembre 2023 5 17 /11 /novembre /2023 06:30
Cisjordanie : « À Jénine, on a des victimes tous les jours » (L'Humanité, Margot Davier, 13 novembre 2023)

La Cisjordanie occupée n’est pas épargnée par l’armée israélienne et les colons, qui poursuivent leurs exactions et leurs incursions dans les villes palestiniennes. C’est le cas au camp de réfugiés de la grande ville palestinienne du Nord, où la colère est forte.

Margot Davier

L'Humanité, 13 novembre 2023

Jénine (Cisjordanie), correspondance particulière.

Officiellement, Israël entend répliquer au Hamas en bombardant sans relâche la bande de Gaza. Pourtant, depuis le 7 octobre, les troupes de Benyamin Netanyahou, suppléées par les colons, multiplient les raids et les incursions en Cisjordanie dans le but d’éteindre toute résistance, armée ou non, islamiste ou non.

Depuis le début de la guerre, les forces israéliennes ont tué au moins 174 Palestiniens en Cisjordanie et y ont arrêté plus de 2.000 personnes, selon le groupe de défense du Club des prisonniers palestiniens. Pas une des villes de ce territoire occupé n’est épargnée. Naplouse, Tulkarem, Ramallah, Hebron et, bien sûr, l’indomptable Jénine, cible principale, notamment son camp de réfugiés si souvent attaqué depuis 2002. Là où les soldats israéliens ont tué la journaliste d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh, en mai 2022. Sous prétexte de la présence de groupes armés, certains affiliés à des organisations, d’autres totalement spontanés, l’armée israélienne y intervient sans retenue, y compris – c’est une première – par l’aviation.

L’assaut le plus meurtrier à Jénine depuis la seconde Intifada

Le 9 novembre, aux alentours de minuit, les forces de défense israéliennes ont mené un raid dans le camp de réfugiés de Jénine, où 18.000 personnes se terrent entre ces immeubles lépreux, dommages collatéraux des incursions répétées de l’armée. L’opération, d’une violence inouïe, s’est déroulée pendant près de dix-huit heures.

Le bouclage du quartier a empêché les ambulances de circuler. Les combattants palestiniens ont utilisé des engins explosifs artisanaux et des armes automatiques face aux bombardements continuels des drones et des blindés israéliens. Quatorze personnes ont été tuées, dont un adolescent de 15 ans. C’est l’assaut le plus meurtrier à Jénine depuis la seconde Intifada.

Au lendemain de l’attaque, de terribles dégâts ont pu être constatés. Des bulldozers s’affairent, tandis que les habitants constatent, impuissants, l’ampleur des démolitions. Quelques enfants regardent leurs parents, hébétés. Un vieil homme tend une boîte en plastique remplie de toutes les douilles retrouvées dans sa maison. Celle de son voisin, Bassem, a été délibérément visée par les soldats. Deux de ses fils ont été arrêtés, accusés d’appartenir à l’insurrection armée. « Si nous vivons sous occupation, nous ne pouvons pas être en paix », souffle-t-il, le visage recouvert d’un pansement.

Une foule compacte de plusieurs milliers de personnes, composée principalement d’hommes, se déplace dans les rues de Jénine et porte les linceuls des « martyrs » perdus la veille. Les corps ont été recouverts pour certains du drapeau de l’organisation à laquelle ils appartenaient : vert pour le Hamas, jaune pour le Fatah, noir pour le Djihad islamique. Des centaines de balles sont tirées en l’air par les dizaines de combattants venus en nombre, cagoulés.

Tous se dirigent vers le nouveau cimetière, situé sur la route 48, érigé en juillet dernier, faute de place dans celui, « historique », à l’entrée du camp. Là se tient la cérémonie, juste après la prière du vendredi midi. Les visages sont durs, fermés, parfois sans expression. Personne ne pleure, mais tout le monde hurle sa colère. « Ici, on a des victimes tous les jours, donc on est plus ou moins habitués, raconte Ibrahim, 15 ans. Je soutiens les combattants. Moi, je veux devenir policier, parce que comme ça, je peux me battre pour notre terre. L’un des martyrs d’aujourd’hui appartenait à la police. »

« La violence entraîne la violence »

En juillet, un précédent raid avait fait 9 victimes et 100 blessés. « Nous sommes en enfer, c’est impossible d’avoir une vie normale ici. Avant la guerre, il y avait des attaques. Pas au même rythme que depuis le 7 octobre. C’est devenu incessant, quotidien », s’écrie Mohammed, assis à l’ombre sur un minuscule talus face au trou béant creusé pour recevoir les cercueils. Il compare la situation à une « nouvelle Nakba », allusion à l’exode palestinien forcé de 1948.

Même « Al Hissan », l’emblématique cheval de Jénine, n’est plus. Symbole du camp, cette sculpture de cinq mètres de haut avait été assemblée par un artiste allemand avec des restes de ferraille issus des multiples destructions d’habitations lors de l’opération israélienne de 2002, et servait de point de repère.

Médecins sans frontières (MSF) indique que ses médecins urgentistes sont appelés en renfort à l’hôpital public presque toutes les nuits et qu’au moins 111 familles palestiniennes ont été obligées de quitter leur maison de Cisjordanie occupée. Certaines habitations portent d’ailleurs encore les stigmates des incursions passées, comme l’appartement d’Abdul Salam. Voilà plusieurs jours que les lits de ses deux fillettes sont calcinés. Le 9 novembre, alors que les snipers israéliens étaient en position, les bulldozers ont détruit encore un peu plus les lieux, dont il ne restait déjà pas grand-chose. « La violence entraîne la violence. Je suis en colère, répète cet homme, les traits tirés, qui a tout perdu. Je n’ai plus rien. Il ne me reste que le tee-shirt que je porte. » Seuls quelques plants de vigne qui s’enroulent sur la rambarde de l’escalier laissent entrevoir la vie. L’odeur âcre des matériaux brûlés et les murs écroulés rappellent que la mort s’est abattue là où vivaient des civils.

 

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17 novembre 2023 5 17 /11 /novembre /2023 06:16
Israël – Palestine : pour la paix et la justice, nous manifesterons samedii 18 novembre (appel commun de 9 partis politiques de gauche dont le PCF)

Israël – Palestine : pour la paix et la justice, nous manifesterons samedi 18 novembre

Les bombardements qui frappent et endeuillent la population civile de Gaza s'accompagnent d’une catastrophe humanitaire avec le déplacement forcé de la population, le manque d’eau, de nourriture et d’énergie du fait du blocus sans compter la destruction des infrastructures hospitalières et le manque de moyens médicaux pour porter secours aux blessés.

L’horreur des attaques terroristes du Hamas le 7 octobre dernier contre les civils israéliens a précipité la région dans le chaos. Le Hamas n’est en rien un mouvement de libération mais une organisation terroriste. Et la riposte décidée par le gouvernement d’extrême droite de Netanyahu, qui frappe indistinctement la population civile à Gaza, est devenue « une punition collective » comme l’a dénoncé Philippe Lazzarini, commissaire général de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Certaines attaques pourraient même constituer des crimes de guerre.

Face à cette situation, nos organisations portent ensemble les propositions suivantes pour la paix et la justice en Israël – Palestine :

  • La libération immédiate et sans condition de tous les otages ;

  • Un cessez-le-feu immédiat, comme l’ont demandé toutes les organisations humanitaires lors de la conférence du 9 novembre dernier ;

  • La levée du blocus de Gaza ;

  • La fin des violations des droits humains et de la colonisation en Cisjordanie ;

  • La relance du processus de paix pour la reconnaissance de l’État de Palestine aux côtés de l’État d’Israël permettant aux peuples palestiniens et israéliens de vivre côte à côte et en sécurité.

Et nous lançons un appel aux Françaises et aux Français, un appel à l’unité de la Nation. L’antisémitisme et le racisme sont des crimes contre la République toute entière. Combattons-les ensemble avec la plus grande fermeté !

Dimanche dernier, nous marchions ensemble contre l'antisémitisme et tous les fauteurs de haine et de racisme.

Aujourd'hui, nous appelons ensemble à ce que tous les Françaises et les Français qui souhaitent la paix se joignent en masse à la manifestation de samedi 18 novembre pour porter avec nous ces propositions et cette exigence d’unité du pays.

Nous appelons également à participer ce dimanche à la marche silencieuse initiée par le monde de la culture dans le respect des modalités annoncées par le collectif "Une autre voix".

Paris, le 16 novembre

Parti communiste français, Les Écologistes - Europe Écologie Les Verts, Parti socialiste, Gauche républicaine et socialiste, Mouvement républicain et citoyen, Nouvelle gauche socialiste, Les radicaux de gauche, l'Engagement, Place Publique

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