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23 février 2020 7 23 /02 /février /2020 09:53
Le Télégramme 22 février 2020

Le Télégramme 22 février 2020

Ouest-France 22 février 2020

Ouest-France 22 février 2020

Tout notre soutien à la liste de Pierre Le Goff à Guimaëc, avec notre camarade Jérémy Lainé adjoint PCF. Voici les articles qui sont parus dans le Ouest-France et Le Télégramme hier sur la présentation de la liste "Guimaëc 2020/2026": une équipe jeune et dynamique pour animer la commune.

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23 février 2020 7 23 /02 /février /2020 08:48
Municipales - Morlaix Ensemble sur le marché de Morlaix ce samedi 22 février - Photos sur la place Allende de Pierre-Yvon Boisnard
Municipales - Morlaix Ensemble sur le marché de Morlaix ce samedi 22 février - Photos sur la place Allende de Pierre-Yvon Boisnard
Municipales - Morlaix Ensemble sur le marché de Morlaix ce samedi 22 février - Photos sur la place Allende de Pierre-Yvon Boisnard
Municipales - Morlaix Ensemble sur le marché de Morlaix ce samedi 22 février - Photos sur la place Allende de Pierre-Yvon Boisnard
Municipales - Morlaix Ensemble sur le marché de Morlaix ce samedi 22 février - Photos sur la place Allende de Pierre-Yvon Boisnard

Municipales - Morlaix Ensemble était sur le marché de Morlaix encore ce samedi 22 février pour présenter notre projet et rencontrer les Morlaisiens - ici sur les photos Maéla Burlot, Katell Salazar et Ismaël Dupont avec notre amie Lucienne Nayet. Photos de Pierre-Yvon Boisnard

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23 février 2020 7 23 /02 /février /2020 07:30
Entretien du philosophe Etienne Balibar avec Jérôme Skalski, L'Humanité, 21 février: le communisme, c'est une subjectivité collective agissante et diverse
Étienne Balibar : « Le communisme, c’est une subjectivité collective agissante et diverse »
Vendredi, 21 Février, 2020

Dans les deux premiers volumes de ses Écrits (la Découverte) réunissant essais et textes d’intervention – dont certains inédits – rédigés entre 1994 et 2019, le philosophe emprunte les chemins du concept et de l’histoire. À leur croisée, la politique.

 

Les deux premiers tomes de vos Écrits, publiés cette année aux éditions la Découverte, associent concept et histoire, notions souvent opposées. Qu’est-ce qui anime ce double intérêt de votre pensée ?

Étienne Balibar Au cours de la vie, j’ai travaillé, d’un côté, autour de questions dont le centre d’intérêt était le travail du concept, en particulier de questions épistémologiques et anthropologiques, et puis, d’un autre côté, comme citoyen et comme militant, j’ai eu le sentiment qu’il fallait s’affronter à l’histoire dont on fait partie. On pourrait se dire que l’histoire, c’est le domaine dans lequel tout change. Celui dans lequel les positions les plus assurées sont, à un moment ou un autre, inévitablement remises en question. J’en discute un certain nombre dans mon livre sous le nom de « traces ». De l’autre côté, on pourrait avoir le sentiment que le travail du concept vise à une sorte de permanence qui est l’opposé même de la fuite du temps. Il est vrai qu’il s’agit de deux styles de travail mais je dirai volontiers – et j’espère que ces deux livres le montrent – qu’il y a un troisième terme fondamental qui est partie prenante aussi bien de la réflexion sur l’histoire que du travail du concept qui est la politique au sens large du terme. Donc, d’un côté, j’ai essayé de travailler et de réfléchir sur des exemples, passés ou présents, et même à venir, au sens de la conjecture, à la façon dont se noue le rapport intrinsèque de la politique, de l’histoire ou de la praxis et de la temporalité, et puis, de l’autre côté, j’ai essayé, sur la trace des dernières tentatives d’Althusser et de Foucault en particulier, de produire et d’explorer une conception de la pensée théorique dont le conflit, et par voie de conséquence, inévitablement, la politique, constituerait non pas une extériorité contingente, voire même un danger dont il faudrait se prémunir, mais au contraire une sorte de ressort, ou de puissance intrinsèque.

Point sur lequel vous ne cessez de croiser Marx ?

Étienne Balibar Oui, je revendique différentes sources d’inspiration – y compris certaines qui ne vont pas de soi comme Weber ou Schmitt –, mais la plus grande de toutes, effectivement, pour moi, c’est toujours Marx. Il y a quelque chose chez lui qui est admirable et que j’avais déjà souligné dans mon petit livre sur la Philosophie de Marx (1). Marx m’apparaît comme quelqu’un qui n’a jamais cédé, au fond, sur deux exigences fondamentales, même quand elles risquaient d’entrer en conflit l’une avec l’autre. Celle, d’un côté, de transformer le monde. C’est l’idée que nous vivons dans une société qui non seulement est contradictoire mais insupportable et qu’il faut absolument trouver les leviers, les forces et les tendances sur lesquels on peut s’appuyer pour la faire accoucher de son propre avenir et de son alternative. De l’autre côté, il y a chez Marx une soif de vérité qui repousse le compromis avec les facilités ou les contingences de la lutte politique. Il n’a cédé sur aucune des deux exigences, ce qui veut dire aussi qu’il a pris le risque de se tromper. La vérité ne se découvre que par l’erreur. Car, comme disait Spinoza, « il faut comprendre », surtout comprendre ce que l’on a fait et ce qui arrive à ce que l’on a fait. Enthousiasme maximal, donc, et conceptualité maximale.

Pessimisme de l’intelligence, optimisme de la volonté. N’est-ce pas aussi, d’une certaine manière, la formule de Gramsci ?

Étienne Balibar C’est tout à fait la formule de Gramsci ! C’est une des expressions les plus claires de cette tension qui, certes, est malaisée, mais qui est aussi une condition sine qua non de l’action politique. Il y a d’autres formulations possibles. Celle, par exemple, que contient l’antithèse weberienne de l’éthique de la conviction et de l’éthique de la responsabilité, à condition de la lire non pas comme une exclusion mais comme une réciprocité de perspectives.  Max Weber ne passe pas pour un grand révolutionnaire, mais de mon point de vue, c’est un maître à penser au moins aussi important que Gramsci ou Marx, en tout cas sur le plan de la méthode. Il y a aussi la formule de Machivel : « Andar drieto alla verità effetuale della cosa » qui est dans une lettre de Machiavel à François Guichardin et que je cite dans l’ouverture de Passions du concept. « Andar drieto », dans la langue toscane de l’époque, cela ne veut pas dire « aller tout droit », mais cela veut dire « aller derrière », c’est-à-dire « suivre », « être à la poursuite » de la vérité.

Votre réflexion sur l’histoire de ce qu’on appelle le « socialisme réel » vous conduit, dans le sillage de Spinoza, à une réflexion critique réhabilitant l’idée, en particulier, de la démocratie. Pourquoi ?

Étienne Balibar Il y a un certain nombre de tournants décisifs dans l’histoire du « socialisme réel ». Naturellement, Staline en est la référence incontournable. La question qui se pose, c’est de savoir ce qui s’est joué au moment où Staline, et tout ce qu’il représentait, a pris le pouvoir en Union soviétique, quelque temps après la mort de Lénine. J’ai décrit cela dans mon texte sur la trace de la révolution d’Octobre, comme retour du principe de la souveraineté étatique dans l’histoire de la révolution communiste. Mais iI y a quelque chose qui s’est joué plus tôt que cela et j’ai complètement changé d’avis au cours de ma vie à ce sujet. C’est le moment où, en 1918, au fort de la guerre civile, Lénine décide que les élections de l’Assemblée constituante sont nulles et non avenues et que la démocratie parlementaire constitue un obstacle à la transformation révolutionnaire ou un foyer de résistance contre-­révolutionnaire, et que, par conséquent, il faut abolir ce type d’institutions représentatives pour mettre en place, dans la présentation idéale de l’époque, une démocratie plus radicale qui est la démocratie des soviets ou la démocratie conseilliste derrière laquelle, en fait, la toute-puissance du parti unique, même pour les meilleures raisons du monde, va finir par s’imposer. À ce moment-là, Rosa Luxemburg, de façon prémonitoire, écrit un texte qu’elle n’a pu publier elle-même en raison de son arrestation et de son assassinat et dans lequel figure cette phrase fameuse : « La liberté, c’est toujours la liberté de penser autrement. »  Ce qui veut dire que l’abolition du pluralisme idéologique contient en elle-même, d’une certaine façon, la sentence de mort de la tentative révolutionnaire. Dans la tradition communiste à laquelle j’appartenais, cette question était considérée comme tranchée : Lénine avait eu raison. C’était un argument qui faisait le plus mauvais usage possible de Machiavel au nom de l’efficacité immédiate derrière laquelle « la vérité effective de la chose » n’était pas elle-même saisie. Je pense que Rosa Luxemburg saisissait quelque chose qui a été tout à fait déterminant, avec des conséquences catastrophiques sur le devenir du socialisme de type soviétique.

La conséquence n’est pas que je me représente la démocratie parlementaire comme le nec plus ultra ou l’alpha et l’oméga de l’idée démocratique. Les tentatives que j’ai faites, avec d’autres, pour donner un peu de contenu à l’idée d’une démocratie radicale, dans mon recueil sur la Proposition de l’égaliberté (2) , par exemple, me conduisent à penser qu’il y a des formes démocratiques qui sont plus avancées que la représentation ou que le parlementarisme. Il est probable aussi que leurs rapports doivent être pensés de façon dynamique, donc inévitablement conflictuelle, comme une sorte de complémentarité ou bien de relève, plutôt que comme l’abolition pure et simple d’une forme au profit de l’autre. C’est bien ce que me semblent indiquer des multiples mouvements insurrectionnels revendiquant la démocratie participative qui se font jour en ce moment dans le monde entier et qui traduisent la vitalité des idéaux d’émancipation en leur ajoutant des contenus nouveaux.

Certains penseurs marxistes comme Lucien Sève insistent pour séparer socialisme et communisme dans la visée d’un dépassement critique des impasses historiques de ce « socialisme réel ». Qu’en pensez-vous ?

Étienne Balibar Je suis très content que les discussions sur le communisme soient plus vives et plus vivantes que jamais. J’essaye d’y participer. Le fond de ma position n’est pas qu’il faille choisir. Certains de nos contemporains – dont Lucien Sève, qui est le représentant d’une grande tradition, avec beaucoup d’éléments qui nous sont communs – ont tiré de toute cette histoire la leçon qu’il faut enterrer la catégorie de socialisme. Ils proposent de remonter à une espèce de pureté originelle de l’idée du communisme et, en même temps, ils essayent de montrer que l’idée du communisme sous cette forme d’une alternative radicale au monde de la propriété privée et de l’État (ce que certains appellent le « commun » pour éviter les connotations historiques gênantes) est en quelque sorte appelée par les contradictions du capitalisme absolu dans lequel nous vivons aujourd’hui. Ce n’est pas très différent, sur le plan verbal au moins, de ce que dit de son côté Toni Negri ou bien de ce qu’avait expliqué Althusser dans certains des derniers textes de sa vie, convergence que je trouve impressionnante. Je suis d’accord avec l’idée que nous devons penser en termes d’alternatives radicales, mais j’ai aussi tendance à penser qu’on a toujours besoin des deux catégories de communisme et de socialisme. À la condition évidemment de complètement sortir de la perspective évolutionniste dans laquelle le marxisme classique l’avait inscrite : d’abord, la prise du pouvoir politique ; ensuite, la transition économique et sociale… C’est ce schéma « étapiste » et en même temps étatiste qui a été complètement invalidé par l’histoire. Ce qui n’est pas invalidé, c’est l’idée de transition ou de confrontation de longue durée entre des forces sociales, politiques et culturelles qui incarnent des visions du monde radicalement alternatives. Et la réalité de la catastrophe environnementale dans laquelle nous sommes entrés maintenant sans retour possible met d’autant plus en évidence l’importance et l’urgence de forger et d’appliquer, inventer des systèmes de gouvernement et des programmes de transition sociale qui inévitablement nous confrontent au fait que, sur une période de très longue durée, on va avoir affaire à des conflits entre des forces antagonistes, avec des phases de compromis, des alliances plus ou moins solides et des réformes de plus en plus profondes. Dans le dernier texte de mon recueil, intitulé hypothétiquement « Pour un socialisme du XXIe siècle : régulations, insurrections, utopies », ce que j’essaye pour ma part, c’est de clarifier l’idée d’une transformation socialiste dont le contenu soit complètement repensé à partir des leçons de l’histoire et de l’urgence immédiate. On pourrait donc penser que, dans ces conditions, je dis au revoir  non pas au socialisme, comme Toni Negri, mais bien au communisme. Or je crois que c’est tout à fait l’inverse. Je suis persuadé, en effet, qu’il n’y aura pas de transition ou de programme socialiste d’aucune sorte, notamment de socialisme écologique qui est le seul pensable aujourd’hui, s’il n’y a pas des communistes, sous des appellations multiples d’ailleurs, qui fournissent à cette transition et à cette lutte l’énergie, la capacité d’invention, d’imagination, d’utopie, mais aussi la radicalité révolutionnaire dont elle a besoin. Le communisme, ce n’est pas une forme de propriété ou un mode de production, c’est une subjectivité collective agissante et diverse.

L’alternative aux vieux schémas, ce n’est pas de dire : oublions le socialisme et essayons de réaliser le communisme tout de suite dans le monde d’aujourd’hui. Ce n’est pas non plus celle qui consiste à dire : remettons le communisme à plus tard, comme un idéal éloigné, voire inaccessible. C’est celle qui consiste à dire : il faut plus que jamais que nous soyons des masses de communistes, intellectuels et autres, si nous voulons que quelque chose comme une alternative au capitalisme trouve sa réalité dans le monde qui est le nôtre. C’est pourquoi je cite la formule d’un autre « déviationniste » de notre tradition, je veux dire Eduard Bernstein,  « le but final n’est rien, le mouvement est tout », formule qui d’ailleurs vient de Marx. 

Entretien réalisé par Jérôme Skalski

(1) Étienne Balibar, la Philosophie de Marx, nouvelle édition augmentée 2014 (la Découverte). (2) Étienne Balibar, la Proposition de l’égaliberté. Essais politiques 1989-2009, PUF, 2010.

Passions du concept

Coauteur, avec Louis Althusser, Pierre Macherey, Jacques Rancière, Roger Establet, de Lire le Capital, professeur émérite de philosophie de l’université de Paris-Ouest et de la Kingston University de Londres, le philosophe Étienne Balibar a écrit une trentaine d’ouvrages dont Europe, crise et fin ?  (le Bord de l’eau, 2016), Des universels. Essais et conférences (Galilée, 2016) et Spinoza politique. Le transindividuel (PUF, 2018). Il engage la publication, cette année, des six recueils de ses Écrits aux éditions la Découverte avec  Histoire interminable. D’un siècle à l’autre et Passions du concept. Épistémologie, théologie et politique.

Entretien du philosophe Etienne Balibar avec Jérôme Skalski, L'Humanité, 21 février: le communisme, c'est une subjectivité collective agissante et diverse
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23 février 2020 7 23 /02 /février /2020 07:23
Le jeudi 20 février, à l'occasion de la nouvelle journée d'action et de grève nationale intersyndicale, les syndicats opposés à la réforme Macron des retraites s'exprimaient dans l'Humanité
Éric Beynel (Solidaires) : « Engagés dans une course de fond »
Jeudi, 20 Février, 2020 - L'Humanité

Porte-Parole de l’Union syndicale Solidaires

L’intérêt du débat actuel à l’Assemblée réside dans le fait que le projet de réforme des retraites porté par le gouvernement a enfin été déposé. Jusque-là, personne ne l’avait lu. Désormais, nous savons ce qu’il recèle et, surtout, ce qui ne se trouve pas dedans, c’est-à-dire toutes les mesures renvoyées à adoption ­ultérieure par ordonnances et décrets. Le débat parlementaire met en évidence ce que l’on dénonce depuis le début. Ce texte est dangereux pour toutes les catégories de travailleurs. Il n’est pas universel, et ne relève d’aucune justice sociale. Il est fait de bric et de broc, si bien que nous n’en connaissons pas tous les tenants et aboutissants financiers. Malgré toutes ces tares qui font que ce texte ne tient plus à rien, malgré le départ impromptu d’Agnès Buzyn, la ministre qui devait porter ce projet de réforme, qui fait suite au changement impromptu de haut-commissaire aux retraites, malgré le fait que les organisations syndicales qui s’accommodaient de la réforme en veulent de moins en moins, nous ne nous attendons pas à ce que la majorité présidentielle se dissolve et n’adopte pas ce texte. Il nous faut donc continuer de manifester et de faire la grève.

Au début du mouvement, nous pensions pouvoir faire plier le ­gouvernement tant les grèves, notamment dans les transports publics, étaient massives. L’épreuve de vitesse s’est transformée en marathon du fait du jusqu’au-boutisme du gouvernement. Si ce projet de réforme est cliniquement mort et si nous avons gagné la bataille idéologique, nous devons convaincre un plus grand nombre de personnes conscientes de la nocivité de ce projet de venir rejoindre les cortèges. Nous continuons donc notre travail pour élargir le mouvement social. Nous sommes lucides. Cette période de vacances scolaires est peu propice aux grandes mobilisations. Mais cette journée d’action interprofessionnelle ne sera pas la dernière. Nous sommes engagés dans une course de fond.  

Yves Veyrier (FO): « Il faut éviter l’erreur historique d’un régime de retraites par points »
Jeudi, 20 Février, 2020

Secrétaire général de Force ouvrière

L’arrivée du texte au Parlement ne modifie en rien notre analyse et notre conviction qu’il faut absolument éviter l’erreur historique de mettre en place un régime universel de retraites par points. Et même si elle est difficile, la mobilisation doit continuer. C’est un mouvement très long, inédit et en dépit duquel le gouvernement continue de s’obstiner.

Pour autant, y compris au sein de la majorité, ses soutiens se réduisent, sans parler du Conseil d’État, des employeurs et même de la CFDT qui prend désormais beaucoup de recul. Il est donc plus que jamais nécessaire de ne pas baisser les bras sur le terrain syndical. Il n’y a pas de secret, c’est le nombre qui fera basculer les choses.

Le débat parlementaire doit maintenant permettre de soulever les véritables questions que pose ce projet gouvernemental. En face, les membres de la majorité parlementaire et le gouvernement ressassent à nouveau devant les élus les mêmes éléments de langage, les mêmes formules générales, les mêmes contre-vérités, comme sur les 1 000 euros de pension minimum ou la soi-disant avancée sociale majeure pour les femmes.

Tout cela est faux. Le débat parlementaire, par la voix des élus du peuple, se doit donc de démonter ces éléments de langage sans contenu. Ce qui m’importe, c’est ce que nous avons réussi à faire : convaincre une majorité de Français que ce projet risque avant tout de générer des reculs sociaux et une incertitude permanente sur la retraite. Au Parlement maintenant de démasquer ce gouvernement qui ne maîtrise pas son sujet.

L’avis du Conseil d’État a fait grand bruit, que les parlementaires fassent de même.

Benoît Teste (FSU): « C’est en multipliant les actions que nous obtiendrons le retrait du texte »
Jeudi, 20 Février, 2020

Secrétaire général de la FSU

Cette journée de mobilisation interprofessionnelle est une journée intermédiaire du fait des vacances scolaires. Mais nous appelons tous nos collègues de l’éducation nationale comme de la fonction publique à manifester. Il est important qu’il y ait du monde dans la rue ce jeudi alors que l’Assemblée a commencé l’examen du projet de réforme des retraites. Ce rendez-vous de mobilisation fait partie d’un plan d’action au long cours afin de ne laisser aucun répit ni au gouvernement, ni aux parlementaires de la majorité. Nous devons maintenir la pression pour les faire douter de voter ce texte à trous insincère, pour lequel il ne se passe pas un jour sans que l’on détecte une mesure impréparée ou pas à la hauteur des enjeux. Des reculs partiels ont été enregistrés ces derniers jours lors des négociations avec le gouvernement, comme la possibilité donnée aux fonctionnaires de partir progressivement à la retraite dès 60 ans avec des mesures de temps partiel. Ce genre de points de détail réclamés et obtenus nous donnent du courage. Ils n’enlèvent rien à la dangerosité du projet de réforme. Mais ils démontrent que plus nous sommes nombreux dans la rue, plus nous sommes mobilisés, et plus le gouvernement est contraint de reculer. La lutte paye, car nous avons gagné la bataille de l’opinion publique. Il nous faut poursuivre notre travail d’explication de la nocivité de cette réforme et de promotion de nos alternatives. D’autres pistes de financement de notre régime de retraite que celle de l’âge pivot ou d’équilibre existent. Nous allons bientôt le démontrer lors d’une « contre-conférence des financements ». Cette initiative participera de la construction d’arguments de fond permettant de convaincre encore plus de monde.

Si nos collègues ne sont pas en position de faire grève, nous leur proposons de s’adresser de visu ou par courrier au député de leur circonscription pour parler avec eux de ce projet de réforme. De même, j’ai signé l’appel porté par l’Humanité de soumettre ce texte à référendum, car les conditions de son examen au Parlement posent des questions de démocratie. C’est en multipliant ce genre d’actions que nous obtiendrons le retrait du projet. Car nous sentons bien que ça craque partout autour de cette réforme.

François Hommeril (CFE-CGC): « Ce projet comme un avion sans ailes »
Jeudi, 20 Février, 2020

Président de la CFE-CGC

 

Jusqu’à la présentation du projet de réforme au Conseil des ministres, nous étions dans une séquence de rapport de forces avec le gouvernement, en gageant sur le fait que le premier ministre ait l’intelligence d’ajourner ou de retirer son texte. Il l’a présenté quand même, malgré nos critiques confirmées par le Conseil d’État. Le gouvernement a décidé d’aller jusqu’au bout et l’Assemblée nationale examine le texte. Une nouvelle séquence s’est donc ouverte. Nous demeurons dans l’intersyndicale en faveur du retrait de cette réforme. Mais nous n’appelons pas à manifester ce jeudi, car ce texte est suffisamment grave et dangereux vis-à-vis des droits des salariés pour que nous défendions aussi nos positions auprès des députés. Nous avons envoyé des propositions d’amendements à l’ensemble des groupes parlementaires que nous avons rencontrés. Nos adhérents les relaient auprès de chaque permanence de député. Elles ont été bien reçues, y compris de la part des députés LaREM. Ceux-ci nous disent que l’on a sans doute raison, mais qu’il est inexorable de faire passer cette réforme car elle est un élément structurant du quinquennat. Ils se sentent d’autant plus libres de le faire rapidement qu’une grande partie des mesures seront décidées ensuite par ordonnances et décrets, par d’autres qu’eux. Ce travail auprès des parlementaires n’enlève rien à notre conviction. Ce projet de réforme est comme un avion sans ailes que l’on tente coûte que coûte de faire décoller, mais qui n’y parviendra pas. En cela, nous sommes en conformité avec la troisième voie syndicale que nous avons choisi de suivre. Nous disons les choses de manière radicale quand c’est nécessaire, y compris dans la rue.

Nous ne sommes donc pas dans le rôle des ­réformistes bon teint prêts à tout accepter que certains politiques voudraient nous voir jouer. Nous avons conquis aujourd’hui notre liberté d’action. À l’issue de cette séquence, nous rediscuterons des options avec l’intersyndicale.

Philippe Martinez (CGT): « Le mouvement ne passe pas le relais, il est toujours bien présent »
Jeudi, 20 Février, 2020

Secrétaire général de la CGT

 

La séquence parlementaire prouve, une fois encore, que le gouvernement et sa majorité sont en difficulté pour défendre ce projet. Les premiers débats montrent en effet une forme de fébrilité. Ils ont tout le mal du monde à expliquer que cette réforme est simple et juste. L’ouverture de la phase parlementaire ne signifie pas que le mouvement social a passé le relais, comme on l’entend parfois. La lutte est toujours bien présente, avec de nombreuses initiatives, partout sur les territoires. Les organisations syndicales poursuivent, à leur niveau, le combat. C’est précisément dans cette optique que la CGT a présenté, mardi, ses propositions à la conférence de financement. Nous avons mis sur la table un projet qui détaille les possibilités alternatives et leurs financements afin de garantir l’amélioration du système de retraites actuel. À ces propositions très concrètes, nous attendons maintenant des réponses précises du gouvernement. Dans le cas contraire, la CGT étudiera, bien entendu, la possibilité de se retirer du processus de cette conférence de financement.

Sur le terrain, certes, ceux qui ont fait cinquante jours de grève en décembre et janvier participent désormais différemment à la lutte, mais d’autres ont pris la relève. C’est l’une des originalités de ce mouvement. Il y a toujours une grande détermination à combattre ce projet, je le constate partout sur le terrain, à l’hôpital, dans le privé… Bien sûr, le dénominateur commun reste la réforme des retraites, mais des revendications plus spécifiques, sur les salaires ou les conditions de travail, émergent dans de multiples secteurs. Aujourd’hui, c’est une nouvelle journée nationale interprofessionnelle de mobilisation, dans la même configuration que ce que nous avons connu entre Noël et le jour de l’An, c’est-à-dire en pleine période de vacances scolaires avec toutes les difficultés que cela recouvre.

C’est une journée importante. Elle a lieu alors que le débat parlementaire débute. Et, dans l’Hémicycle, il faut désormais que les parlementaires portent les alternatives à cette réforme, démontrent que cette affaire de déficit est bidon. Je continue à penser que c’est ce qui fait un peu défaut pour l’instant. C’est un sujet crucial, plus que jamais au cœur des débats.

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22 février 2020 6 22 /02 /février /2020 19:07
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
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Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)

Réunion publique Municipales à Morlaix, photos de Jean-Luc Le Calvez.

Après la présentation de notre comité de soutien de 220 membres à la presse, un forum et atelier participatif sur l'écologie passionnant jeudi dernier, 20 février, à la salle d'audience de l'ancien lycée de Kernéguès pour Morlaix Ensemble, avec plus de 50 personnes présentes et beaucoup d'échanges sur des questions qui passionnent tout le monde: développement des transports en commun (bus gratuits, développement dans le péri-urbain de liaisons régulières), relance de la ligne Morlaix Roscoff, développement du vélo, de la végétalisation de la ville, alimentation saine et de qualité pour tous avec développement du maraîchage bio, des repas végétariens et bios, en circuit court, dans les cantines, conseils de quartier et populations consultées sur les aménagements, sauvegarde des zones humides et des terres agricoles, des bois et des arbres, lutte et plan de prévention contre les inondations, développement des jardins partagés, communautaires, familiaux.

Cette liste a un vrai projet écologique, complet et intégrant la dimension sociale et des propositions pragmatiques, immédiates et d'autres à plus long terme.

Ce forum était introduit et animé par Nathalie Barnet, Jérôme Plouzen, Catherine Tréanton et André Laurent et chacun a pu s'exprimer sur les propositions déjà riches de Morlaix Ensemble et apporter des idées et des éléments d'analyse complémentaires. 

https://morlaix-ensemble.bzh/contact/

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22 février 2020 6 22 /02 /février /2020 07:39
Assemblée nationale. L’opposition se démène contre une Macronie qui étrangle le débat (L'Humanité, 20 février 2020)
Assemblée nationale. L’opposition se démène contre une Macronie qui étrangle le débat
Jeudi, 20 Février, 2020

Les députés hostiles à la réforme des retraites multiplient les rappels au règlement et les interruptions de séance. Ils protestent contre une majorité qui fait tomber en cascade les amendements et élude la discussion.

 

Un seul amendement illustre parfois toute la nocivité d’un texte. Le premier qui a été débattu sur la réforme des retraites, mardi soir à l’Assemblée nationale, est de ceux-là. « Nous demandons un audit financier indépendant sur l’impact de votre réforme, qui va faire des millions de perdants », démarre l’élu LR Fabrice Brun en attaquant l’article premier. En quelques mots, tout est dit. Car l’exécutif, qui a tenté de duper les députés avec une étude d’impact mensongère, leur demande en plus de se prononcer sans aucune garantie sur le sort qui sera réservé aux retraites des Français. « Ce texte, c’est du gruyère. Et les seuls éléments dont nous disposons sont inacceptables : l’âge de départ sera repoussé, le niveau des pensions va baisser, la pénibilité est exclue de la loi. Pour les précisions, tout est renvoyé à des ordonnances, à un chèque en blanc signé à un gouvernement qui a déjà fait la preuve de sa duplicité », s’indigne le député PCF Sébastien Jumel.

C’est bien la Macronie qui tente de masquer le débat

Sans surprise, la majorité a repoussé le recours à cet audit. Pas besoin. De toute façon, les macronistes se moquent royalement des futures retraites. Le président du groupe LaREM, Gilles Le Gendre, synthétise le mieux cet état d’esprit. « C’est une loi-cadre. Les critiques viennent de ceux qui veulent savoir ce que l’on met dans le cadre, dans cinq ans, dans dix ans, dans vingt ans », élude-t-il. En résumé, les critiques viennent de ceux qui veulent mettre en lumière le véritable visage de la réforme. De ceux qui souhaitent débattre du fond du texte, en refusant tout enfumage et toute dissolution dans le temps du droit à la retraite.

En renvoyant systématiquement les échanges à la conférence de financement, aux ordonnances et décrets du gouvernement, c’est bien la Macronie qui tente de masquer le débat. « Nous sommes contraints de déposer des amendements par milliers pour faire surgir la vérité, pour laisser aux Français le temps de mesurer l’ampleur du hold-up, et obtenir le retrait de ce texte », explique Sébastien Jumel. Mais le refus du débat en éludant sans cesse, n’est pas la seule arme à la disposition de la majorité. Des tas d’amendements ont d’emblée été jetés à la poubelle par ses soins, ce que l’opposition n’a pas manqué de contester lors de multiples rappels au règlement.

Furieux, André Chassaigne s’est dressé contre la suppression d’amendements au motif que l’exposé à venir serait abusif. « Dans la mesure où nous ne nous sommes pas encore exprimés sur nos amendements, de quel droit allez-vous dire que nous interventions sont abusives ? », tonne le chef de file des députés PCF. Son homologue LR Damien Abad monte lui aussi au créneau au sujet des amendements, décrochés de leur article de référence et renvoyés après le dernier article, à la toute fin du débat. « Vous créez une sorte de voiture-balai pour que la discussion n’ait pas lieu. Merci de laisser nos amendements là où nous avons décidé de les placer pour avoir la véritable discussion ! », argumente à ce sujet Pierre Dharréville.

L’élu PCF s’alarme aussi de la suppression d’amendements au motif qu’ils présentent un « dispositif » identique. « Nous avons une série d’amendements qui ont été déposés sur la réforme des retraites de 2013 et ont alors été examinés. Nous ne pouvons pas accepter que cette assemblée fonctionne sous des règles aléatoires et arbitraires », affirme-t-il. Tel est pourtant le cas. « Le Parlement perd chaque jour de son influence. Notre groupe a déposé 80 amendements et la moitié sont en train de tomber », alerte ainsi Philippe Vigier, ex-UDI et président du groupe Liberté et territoires. Sans parler de l’émoi de Marc Le Fur, élu LR, qui a vu ses amendements liés aux recettes de la Sécurité sociale écartés d’office en séance, alors qu’ils avaient été examinés en commission spéciale. « Ces amendements sont pourtant essentiels, car il s’agit de savoir qui détermine les recettes entre Bercy et l’Assemblée », pointe-t-il.

« La CGT est partie et même le Medef demande des réponses »

Le député dénonce aussi le nombre d’orateurs retenus par amendement : un par groupe parlementaire. « Quel est le groupe le plus victime de cette règle ? C’est le plus important de l’opposition. Nous sommes 105 et n’avons la possibilité de nous exprimer qu’une fois », regrette-t-il. Nombre d’amendements ont enfin été balancés aux orties au titre de l’article 40, pour cause d’irrecevabilité financière, alors que l’équilibre économique de la réforme n’est pas débattu à l’Assemblée, mais à la conférence dédiée dont les résultats seront tranchés par le gouvernement. « Cette conférence est mort-née. La CGT est partie et même le Medef demande des réponses », fustige Sébastien Jumel.

Dédaigneux quand il n’est pas exaspéré, Richard Ferrand a été vertement attaqué jusqu’à mercredi soir. L’opposition, qui reproche au président de l’Assemblée de s’être mis à faire tomber en cascade les amendements dès lors qu’ils sont jugés identiques, a multiplié les demandes d’interruption de séance. « Des amendements sont considérés à l’identique, car le libellé est le même, mais, en réalité, s’ils sont placés à différents endroits dans le texte, leur conséquence est forcément différente », s’époumone en vain Christian Jacob. « Nous sommes cinq présidents de groupe sur sept qui ne sont pas d’accord », a insisté Jean-Luc Mélenchon pour la FI, sans être entendu.

Aurélien Soucheyre avec Marion Rivet
Assemblée nationale. L’opposition se démène contre une Macronie qui étrangle le débat (L'Humanité, 20 février 2020)
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22 février 2020 6 22 /02 /février /2020 07:29
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22 février 2020 6 22 /02 /février /2020 07:00
Portrait. Elsa Triolet, la littérature de l’éternelle étrangère (Louis Guillemot, L'Humanité)
Portrait. Elsa Triolet, la littérature de l’« éternelle étrangère »
Mardi, 5 Novembre, 2019

Ses nouvelles réunies sous le titre le Premier Accroc coûte 200 francs, phrase qui annonçait le débarquement en Provence, obtiennent le Goncourt 1945 au titre de l’année 1944. Elle est la première femme à obtenir ce prix littéraire.

 

Il paraît que les jeux sont faits. Voici le temps des compilateurs, que reste-t-il de ce siècle tout frais fini ? Pas Elsa Triolet, dit-on. On retient à la rigueur les yeux d’Elsa et ce que lui écrivit Aragon, car on n’écarte pas à la légère les plus beaux poèmes d’amour du XXe siècle. Mais Elsa Triolet, l’écrivaine, la première femme à recevoir le prix Goncourt, l’auteure de vingt-sept livres, la première traductrice de Céline et d’Aragon en russe, de Dostoïevski, Tchekhov, Gogol, Maïakovski et de tant d’autres en français, celle qui lança dans les années 1950 la Bataille du livre pour que les livres aillent au peuple, d’elle, il ne reste rien, on la balaye comme une circonstance.Mais il arrive que les circonstances aient du bon et, parfois, on les appelle même à la rescousse lorsqu’on ne sait plus bien si on peut vivre dans son époque.

En la circonstance Elsa Triolet lève sur nous des yeux devant lesquels on n’ose plus atermoyer. Si ce n’est de l’oubli, c’est de la haine. C’est qu’on lui en veut d’avoir eu, l’écrivait-on il y a quelques années, « le bon goût d’être une femme, juive et communiste, épouse d’Aragon » (1) ! On aurait pu ajouter « résistante ». L’éternelle étrangère, la Russe dont l’accent faisait se lever les méfiances, fichée à la préfecture depuis les années 1920 pour ses liens avec les plus grands artistes et intellectuels soviétiques, savait aimer ce qu’elle ne connaissait pas, aimer l’envers de soi-même et elle fit de son œuvre un Rendez-vous des étrangers (2).

La transformation des corps

En ce temps où l’on redécouvre ce que furent les sorcières, quelle terrible sorcière on se crée ! C’est à se demander qui a peur d’Elsa Triolet. Alors qu’on cherche aujourd’hui, un peu plus qu’en d’autres circonstances, à entendre la voix des femmes en littérature et dans l’art (le musée d’Orsay exposait Berthe Morisot et Beaubourg, Dora Maar), Elsa Triolet parle, elle qui a voulu inventer cet envers de l’écrivain, ce que l’autre moitié de l’humanité change à la littérature.

« Aujourd’hui, Icare est femme » (3). C’est peut-être trop aimer le vertige, et s’abîmer fait peur – dans la mer ou dans le temps, « ce temps si lent/pour celle qui attend », chantait Jeanne Moreau. Ce temps dont Elsa Triolet savait si bien comme il passe à l’intérieur de vous. Elle a su écrire comment la vie vous file entre les doigts. Est-ce ainsi que les femmes vivent, est-ce ainsi que les femmes vieillissent ? Elle qui écrivait avec tant de lucidité la transformation des corps imaginait, en 1963, une héroïne au corps perdu, obèse et immobile. Nathalie Petracci, obèse et si belle, est « l’âme » elle-même (4). Est-ce si désuet d’appeler ainsi un roman ?

S’abîmer dans le temps, ou dans son œuvre, dans ce qui vous tient et fait qu’on n’aime toujours qu’un autre, et qu’on est seul. « L’envie m’était venue, écrivait Elsa Triolet, d’imaginer une héroïne qui ne permettrait point au sort de décider pour elle » (5). Impardonnable, sans doute. Sa toujours éblouissante modernité est impossible en un temps où l’avenir s’appelle Cupertino. Rien de fin de siècle chez elle, qui cherche à penser la révolution de la technique, la création par l’homme de son être-machine, par-delà les automates, pour « saisir l’âme par les cheveux ».

Elle n’a pas été la dernière des écrivains heureux. Car il est quelque chose qui s’appelle la nostalgie, et aucune utopie transhumaniste ne peut prendre le masque d’un imaginaire. Alors, d’une fantasmagorie… Pour parler avec les ombres, Elsa sait y faire. « Dans la solitude étrangère, dit une de ses héroïnes, on peut très bien regarder les choses et les gens, les regarder sans fin. C’est ce que je fais. J’ai vécu trente-six destinées et mille morts… Où est la ligne de partage des eaux du vrai et de l’inventé ? » (6). Elsa Triolet est la dernière, peut-être, à donner à son époque une puissance de rêve et d’imagination où l’on peut s’abîmer. Il y a chez elle, comme l’écrivait Aragon, la clef « du monde réel où cela vaut la peine de vivre et de mourir » (7). Il y aura cinquante ans l’année prochaine qu’est morte Elsa Triolet. Il est temps que les jeux se fassent, et qu’ils portent son nom.

(1) Notice Denoël, D’un Céline l’autre, dir. David Alliot, coll. « Bouquins », Robert Laffont, 2011. (2) Le Rendez-vous des étrangers, Gallimard, 1956. (3) Luna-Park, Gallimard, 1959. (4) L’Âme, Paris, Gallimard, 1963. (5) Les Manigances, Paris, Gallimard, 1962. (6) Bonsoir, Thérèse, Paris, Denoël, 1938. (7) Postface d’Aragon aux Beaux Quartiers, Denoël, 1936.
 
Louise Guillemot

 

 

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21 février 2020 5 21 /02 /février /2020 10:37
Assemblée Nationale - Les macronistes poussent le duel avec les communistes - L'Humanité, 21 février 2020
Les macronistes poussent le duel avec les communistes
Vendredi, 21 Février, 2020

Les passes d’armes se multiplient entre LaREM et les députés PCF. Richard Ferrand a rejeté d’office certains de leurs amendements, avant de rétropédaler.

 

Le ton est monté d’un cran entre LaREM et les députés PCF, bien décidés à contrecarrer par tous les moyens réglementaires le projet de réforme des retraites. La tension s’est cristallisée cette semaine sur la gestion du débat parlementaire par le président de l’Assemblée, Richard Ferrand.

Car ce dernier a décidé de jeter à la poubelle 1 184 amendements proposés par le groupe GDR, sans les soumettre à la discussion ni au vote dans l’Hémicycle. Ceux concernés invitent à remplacer le terme « universel » par « inéquitable » pour qualifier le nouveau système, à chaque occurrence du mot dans le texte, le tout multiplié par autant de députés qu’il y a dans le groupe. Une stratégie assumée. « Nous multiplions les amendements car il est très difficile de s’exprimer dans l’Hémicycle vu les temps de parole très limités, explique le député communiste du Puy-de-Dôme, André Chassaigne. Notre objectif est de gagner du temps de parole. »

Selon Richard Ferrand, un amendement rejeté entraînerait la chute de ceux qui font de même à un autre endroit du texte. Le hic : une telle décision ne s’appuie pas sur une jurisprudence constante, rappelle André Chassaigne : « En 2013, lors de la réforme des retraites de Marisol Touraine, nos amendements similaires avaient pu être défendus. » Les communistes ont également signalés que leurs homologues LR ont actuellement recours à ce type d’amendements, sans être concernés par pareille décision. Ils ont vivement contesté ce traitement discriminant et finalement obtenu gain de cause : à l’issue d’une conférence des présidents de groupe, jeudi après-midi, Richard Ferrand a été contraint de se raviser et a réintégré les amendements dans l’ordre du jour.

Roussel tance Guérini

Le matin, Fabien Roussel était allé jusqu’à dénoncer « une forme de maccarthysme de la part de la présidence de l’Assemblée nationale et de la majorité ». Le secrétaire national du PCF était déjà monté au créneau, mardi, face au député LaREM Stanislas Guerini, qui avait attaqué son groupe : « Ce débat sera un rendez-vous de l’histoire sociale de notre pays. Et je vous le dis avec un peu de tristesse pour l’histoire des communistes : vous n’êtes pas à la hauteur de l’histoire sociale de notre pays. Vous n’êtes pas à la hauteur de votre histoire. Celle d’Ambroise Croizat, celle de Maurice Thorez, celle du Conseil national de la Résistance. » Outré, Fabien Roussel lui a renvoyé la politesse : « Comment osez-vous faire ça ici ? Oui nous, le Parti communiste français, nous avons versé le sang dans la Résistance, et nous l’avons fait avec d’autres. Oui nous, nous avons écrit le programme les Jours heureux et nous avons créé la Sécu, et nous l’avons fait avec d’autres. Mais vous, vous avez fait quoi, avec d’autres ? Pour nous, nos racines, c’est la France, et pour vous, c’est quoi ? C’est la finance ! »

Faut-il voir dans ces attaques ciblées une manœuvre politique de LaREM ? Oui, répond André Chassaigne : « Les communistes sont les héritiers d’Ambroise Croizat, les créateurs de la Sécurité sociale et des retraites que le gouvernement veut abattre. C’est pour ça qu’ils nous tapent dessus. » 

Cyprien Caddeo avec Aurélien Soucheyre
Assemblée Nationale - Les macronistes poussent le duel avec les communistes - L'Humanité, 21 février 2020
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21 février 2020 5 21 /02 /février /2020 10:00

Ils avaient pourtant fixé la présence d'une liste à Morlaix comme objectif départemental et régional, Marine Le Pen faisant même une étape non annoncée publiquement le 30 janvier dernier à Morlaix, associée à sa visite aux militants brestois, pour soutenir la liste du Rassemblement National à Brest, conférence de presse contre laquelle 18 organisations de gauche et 250 personnes avaient manifesté, suscitant les propos menaçants de Gilles Pennelle, le leader régional du parti d'extrême-droite: "Au pouvoir, nous les mettrons hors d'état de nuire" . 

Nous savons depuis hier que le parti xénophobe et autoritaire des Le Pen ne sera pas en mesure de réunir 33 noms pour présenter une liste à Morlaix, une ville de 14 700 habitants dont les difficultés sociales pouvait en faire une "cible" de choix pour tester les capacités de progression du Rassemblement National qui avait fait 7,5% aux Municipales de 2014 où il avait pu présenter une liste, mais était en progrès, comme partout en France et Bretagne, avec 13%  des voix aux dernières européennes sur la ville (2% aux Régionales de 2010 pour le FN sur la ville).

Le RN n'avait pas distribué un seul tract pour les municipales et n'avait pas organisé une seule réunion publique. Il n'avait pas de programme et aurait été en peine de réunir suffisamment de candidats, surtout un tant soit peu "crédibles".

Son absence au 1er tour des municipales à Morlaix est une bonne nouvelle dans la mesure où cela témoigne de sa faible implantation militante dans notre ville, même si une partie de ses idées sont partagées par des électeurs.

En 2014, déjà, ils n'avaient pas été en mesure de faire une campagne municipale locale digne de ce nom et avaient réuni leur liste à la hâte et dans des conditions pas très académiques (recrutement dans les bistrots, très vieilles personnes sur la liste, etc.). 

Pour autant, il nous faut rester vigilants sur la progression des idées et préjugés racistes, xénophobes, intolérants, dans notre ville.

Le Rassemblement National, pour faire bonne figure, a tenté de maquiller la déconvenue de son incapacité à faire une liste à Morlaix en niant cette incapacité et en disant qu'ils n'en feraient pas "pour faire barrage à la gauche". 

Ce soutien à peine déguisé, et non voulu ni négocié par l'intéressée au demeurant, à la candidature de droite de la maire sortante Agnès Le Brun et de son équipe, doit conduire à un sursaut de l'électorat de gauche pour pouvoir mettre aux responsabilités et une équipe aux valeurs humanistes, sociales, écologistes.

Les citoyens peuvent encore faire en sorte qu'en donnant le maximum de voix à "Morlaix Ensemble" conduite par Jean-Paul Vermot (et soutenue par 220 citoyens actuellement, et les partis Génération.s, le PCF, le PS, les Radicaux de Gauche, avec 50% de citoyens engagés non adhérents de partis politiques sur la liste) au premier tour, la liste qui a une chance de l'emporter sur Agnès Le Brun et son équipe, un second tour soit gagnable pour la gauche, ce que souhaitent une grande partie des Morlaisiens, associations, personnels communaux.  
 

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