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20 octobre 2020 2 20 /10 /octobre /2020 13:07
Combattre le terrorisme islamiste. Faire triompher la République démocratique et sociale - Déclaration du PCF, 20 octobre 2020
DÉCLARATION DU PCF
 
 
Combattre le terrorisme islamiste. Faire triompher la République démocratique et sociale
 
 
Le terrorisme islamiste a encore frappé. Il vient de s’attaquer à l’École et donc à l’avenir de nos enfants et de notre pays. Notre émotion et notre indignation sont immenses face à l’abominable assassinat de Samuel PATY, professeur d’histoire et d’enseignement civique de Conflans-Sainte-Honorine.
 
Le Parti communiste français s’associe au deuil de la famille, des proches et des élèves de cet enseignant. Il assure ses collègues, le monde enseignant, la jeunesse du pays, aujourd’hui sous le choc, de son entière solidarité dans l’épreuve.
 
Jusque dans la méthode utilisée pour assassiner Samuel PATY, la décapitation qui rappelle les moyens les plus barbares mis en œuvre par le jihadisme, le terrorisme islamiste vient de nous rappeler qu’il menait une guerre de tous les instants contre les valeurs fondamentales de la République : la séparation intransigeante des religions et de l’État ; la laïcité qui garantit la liberté de conscience et de critique ; la liberté d’expression, de création et le droit à la critique de toute religion ; l’égalité entre des citoyennes et des citoyens que ne
doivent distinguer ni leurs origines, ni leurs religions, ni leurs convictions intimes.
 
Ce terrorisme islamiste a un objectif : répandre la terreur sur toutes et tous, s’attaquer à la démocratie et à l’École publique. Ce faisant, il cherche à s’imposer aux musulmans qui sont aussi ciblés par ses discours et actes meurtriers, diviser les Français en suscitant une nouvelle guerre de religion, encourager les réactions racistes et identitaires qui peuvent venir légitimer son projet théologico-politique.
 
Comme l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine le démontre, ce terrorisme s’appuie sur des réseaux se revendiquant d’un islamisme politique, qui se prétend sans lien avec le jihadisme, mais dont la propagande
l’alimente. Cette menace doit être combattue sans réserve.
 
Évidemment, de tels actes apportent de l’eau au moulin des forces les plus réactionnaires, qui y trouvent une nouvelle justification de leurs discours autoritaires et de leurs politiques sécuritaires, de leurs appels à la discrimination envers les musulmans, les réfugiés, les immigrés. Ce discours de haine peut à son tour conduire à des crimes et à des attentats à caractère raciste.
 
Nos compatriotes de confession musulmane, dans leur immense majorité, sont meurtris par les entreprises des forces obscurantistes car ils vivent leur foi dans le respect des lois de la République qui leur garantissent ce droit.
 
Engager une politique intérieure à la hauteur de la menace qui pèse sur nos concitoyens en préservant les droits et libertés.
 
Ceux qui ont soutenu ou contribué à l’assassinat de Samuel PATY doivent être identifiés et sans délai déférés devant la justice. Les prêcheurs de haine, les fanatiques qui appellent au meurtre, les  jihadistes doivent être poursuivis, mis hors d’état de nuire, condamnés sévèrement.
 
La protection de la population doit se faire en préservant les libertés publiques et la démocratie. Sinon, ce serait donner raison aux terroristes qui par leurs discours et leurs actes meurtriers s’attaquent à la liberté elle-même.
 
Les moyens doivent être donnés aux pouvoirs publics, au renseignement, à la police et à la justice de déjouer les campagnes haineuses, telle celle dont a été l’objet Samuel PATY jusqu’à son assassinat. Avant de décider de nouvelles lois, il faut avant tout évaluer notre corpus juridique actuel. Plusieurs enjeux doivent être instruits et des mesures prises pour protéger nos concitoyens des individus radicalisés ou déjà condamnés, faire respecter la loi sur tout le territoire et sur les réseaux sociaux, ou encore répondre efficacement à l’hybridation de profils criminels et terroristes.
 
Ainsi, concernant le futur projet de loi sur le « séparatisme islamiste», nous refuserons toute mesure opportuniste qui ne donnerait pas d’instrument supplémentaire au pays pour agir. Nous ne laisserons pas le
pouvoir, sous la pression des forces de droite et d’extrême droite, instrumentaliser la laïcité. Nous défendrons la loi de 1905 qui est un pilier de notre République.
 
Le ministre de l’Intérieur vient en outre d’annoncer sa volonté de dissoudre diverses associations. Le nécessaire combat contre l’idéologie islamiste développée à travers certaines structures ne saurait toutefois
s’affranchir de l’État de droit. Une décision de dissolution doit donc être fondée sur des considérants juridiques incontestables, et s’opérer, comme le veut la Constitution, sous le contrôle de l’institution
judiciaire.
 
Pour les communistes, la sécurité passe par une politique permettant d’assécher le terreau auquel s’alimentent l’intégrisme et le terrorisme.
 
Répondre à la hauteur de ce crime, c’est surtout engager une politique de justice sociale et d’égalité réelle entre les citoyens, de développement des services publics, de perspectives d’emploi pour la jeunesse, de lutte contre les discriminations, le racisme qui mine le vivre-ensemble et la ghettoïsation de certains quartiers et villes.
C’est par une nouvelle démocratie donnant effectivement les moyens au peuple dans toute sa diversité de construire son avenir que nous combattrons le plus efficacement ce terrorisme. Ensemble, faisons
triompher une République démocratique et sociale.
 
Alors que l’école de la République vient de subir une attaque meurtrière, nous réaffirmons avec force la liberté pédagogique des enseignants et notre ambition pour le renforcement de l’école publique,
à laquelle il est donné mission de former la jeunesse à l’esprit critique. À l’école, rien n’est objet de croyance mais tout est au service des savoirs et de leur transmission. Plus que jamais, portons l’ambition d’une culture commune de haut niveau au sein d’une école émancipatrice pour toutes et tous, donnant à tous les jeunes les moyens de maîtriser leur avenir.
 
Depuis des mois, le gouvernement s’attaque à l’école publique. Profitant de la crise sanitaire, il affaiblit les programmes, réduit les disciplines, favorise l’individualisation des parcours. Le repli identitaire est favorisé comme l’enseignement privé. C’est à la racine du mal qu’il faut s’attaquer.
 
Pour cela, il faut en finir avec l’austérité qui a affaibli tout l’enseignement, de l’École jusqu’à l’Université, au gré des politiques mises en œuvre par les gouvernements successifs. Des moyens supplémentaires doivent lui être accordés pour lui permettre de déjouer les offensives intégristes de tous bords. Un plan d’embauches est nécessaire. Et nos enseignants doivent pouvoir bénéficier d’une formation de qualité, adaptée aux nouvelles missions qu’ils ont à accomplir. Ils doivent être soutenus par leur hiérarchie face à toutes
les entreprises obscurantistes.
 
Ce combat contre les reculs de la République exige également une autre politique internationale de la France, car le jeu des grandes puissances, à commencer par la France, a largement fait le jeu des
courants intégristes, d’origine wahhabite ou salafiste. Les gouvernements successifs, dont le pouvoir actuel, ont une responsabilité en la matière, en ayant apporté soutien politique et aide militaire à des États liés au terrorisme dans le but de permettre aux grandes firmes capitalistes de conquérir des marchés et de réaliser des nouveaux profits.
 
Ensemble, combattons l’intégrisme d’où qu’il vienne ainsi que le terrorisme islamiste, sans céder un pouce de terrain aux menées qui cherchent à profiter du contexte pour encourager les stigmatisations
racistes ou religieuses.
 
Organisations syndicales, associations démocratiques et laïques, partis de gauche, nous étions avec les enseignants, dans tout le pays, ces samedi 17 et dimanche 18 octobre. A toutes et tous et à nos concitoyens, nous proposons d’agir ensemble pour faire reculer la terreur obscurantiste et faire progresser les principes de liberté, d’égalité, de fraternité et de solidarité, de laïcité qui fondent notre République.
 
 
PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS,
 
Paris, le 20 octobre 2020.
 
La fédération du Finistère du PCF invite ses adhérent-es et ami-es à participer aux rassemblements qui auront lieu ce mercredi 21 octobre à :
 
- Brest : place de la Liberté, à 18 h
 
- Guipavas : sur le parvis de la mairie, à 17 h 45
 
- Landerneau : devant l’école Ferdinand-Buisson, à 18 h
 
- Morlaix : place des Otages, à 15 h
 
- Carhaix : square des sœurs Goadec, à 18 h
 
- Crozon : place Léon-Blum, à 18 h
 
- Melgven : rue du Stade, à 11 h
 
- Concarneau : devant l’hôtel de ville, à 11 h 45
 
- Quimper : place Saint-Corentin, à 18 h
 
- Quimperlé : devant la mairie, à 18 h
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20 octobre 2020 2 20 /10 /octobre /2020 12:30
Photo Rodolphe Thirard

Photo Rodolphe Thirard

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Morlaix, 17 octobre, 15h - Rassemblement d'hommage à Samuel Paty, cet enseignant d'histoire-géo assassiné pour avoir fait son travail
Morlaix, 17 octobre, 15h - Rassemblement d'hommage à Samuel Paty, cet enseignant d'histoire-géo assassiné pour avoir fait son travail
Morlaix, 17 octobre, 15h - Rassemblement d'hommage à Samuel Paty, cet enseignant d'histoire-géo assassiné pour avoir fait son travail
Morlaix, 17 octobre, 15h - Rassemblement d'hommage à Samuel Paty, cet enseignant d'histoire-géo assassiné pour avoir fait son travail
Morlaix, 17 octobre, 15h - Rassemblement d'hommage à Samuel Paty, cet enseignant d'histoire-géo assassiné pour avoir fait son travail
Face à la folie meurtrière, à la surenchère des idéologies de haine.
 
Je suis Samuel. Nous sommes cette République de laïcité, de liberté, d'égalité, de fraternité.
 
Comme à Brest et à Quimper, et partout en France, de nombreux enseignant.e.s (collège Mendès France, du Château, Tanguy Prigent à St Martin des Champs, Tristan Corbière, Lycée de Carhaix, etc), citoyen.nes, élu.e.s se sont rassemblé.e.s devant le kiosque à Morlaix à 15h ce samedi pour 17 octobre dans un geste spontané d'expression d'une émotion collective et de besoin de discussion et d'unité pour rendre hommage à notre collègue Samuel Paty, ce prof d'histoire-geo assassiné pour avoir fait son travail d'éducation à la liberté intellectuelle, à la liberté d'expression et aux valeurs de laïcité.
Nous sommes ensemble, et nous serons toujours ensemble pour refuser les dérives sectaires et la violence politique intolérable véhiculée par des idéologies politiques obscurantistes!
Pour défendre nos valeurs républicaines de liberté, d'égalité, de fraternité et de laïcité!!!
Tous ensemble, unis dans le respect de notre diversité, continuons de faire vivre la richesse de notre République laïque, défendons notre liberté d’expression et ne cédons pas un pouce de terrain aux fanatiques et à tous ceux qui chercheront à imposer la haine et à diviser notre peuple.
Ce rassemblement a été "organisé" très rapidement. Un autre rassemblement public d'hommage, de recueillement et de défense des valeurs de tolérance, de respect, de liberté intellectuelle de notre République et de l'école publique aura lieu devant la mairie de Morlaix le jour de l'hommage national.
 
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20 octobre 2020 2 20 /10 /octobre /2020 10:36
Châteaubriant - 18 octobre 2020 - hommage à nos camarades pour le 79e anniversaire des exécutions des 27 otages communistes de Châteaubriant à La Sablière
Châteaubriant - 18 octobre 2020 - hommage à nos camarades pour le 79e anniversaire des exécutions des 27 otages communistes de Châteaubriant à La Sablière
Châteaubriant - 18 octobre 2020 - hommage à nos camarades pour le 79e anniversaire des exécutions des 27 otages communistes de Châteaubriant à La Sablière
Châteaubriant - 18 octobre 2020 - hommage à nos camarades pour le 79e anniversaire des exécutions des 27 otages communistes de Châteaubriant à La Sablière
Châteaubriant - 18 octobre 2020 - hommage à nos camarades pour le 79e anniversaire des exécutions des 27 otages communistes de Châteaubriant à La Sablière
Châteaubriant - 18 octobre 2020 - hommage à nos camarades pour le 79e anniversaire des exécutions des 27 otages communistes de Châteaubriant à La Sablière
Châteaubriant - 18 octobre 2020 - hommage à nos camarades pour le 79e anniversaire des exécutions des 27 otages communistes de Châteaubriant à La Sablière
Châteaubriant - 18 octobre 2020 - hommage à nos camarades pour le 79e anniversaire des exécutions des 27 otages communistes de Châteaubriant à La Sablière
Châteaubriant - 18 octobre 2020 - hommage à nos camarades pour le 79e anniversaire des exécutions des 27 otages communistes de Châteaubriant à La Sablière
Châteaubriant - 18 octobre 2020 - hommage à nos camarades pour le 79e anniversaire des exécutions des 27 otages communistes de Châteaubriant à La Sablière

Plusieurs camarades finistériens (Brest, Scaër, Morlaix, Plouigneau, St Thégonnec...) étaient à Châteaubriant ce dimanche 18 octobre, et parmi eux 5 camarades du PCF Morlaix, pour les 79 ans de l'exécution des otages le 22 octobre 1941 par les nazis, 27 prisonniers dont le seul tort était d'être communistes et qui ont été livrés à l'occupant par le sinistre ministre de Vichy Pucheu.

Ian Brossat prenait la parole dans la carrière pour y représenter le Parti communiste français.

L'hommage aux vingt-sept fusillés , à la Carrière des fusillés, au lieu-dit la Sablière, ce dimanche 18 octobre à Châteaubriant était placé sous l’autorité d’Odette Nilès, présidente de l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt.

Châteaubriant, 18 octobre. Ian Brossat avec nos camarades et amis de Morlaix, Walden Gauthier, lycéen, militant des jeunesses communistes, 16 ans, et Lucienne Nayet, présidente du Réseau du Musée National de la Résistance de Champigny-sur-Marne, pour l'hommage aux 27 fusillés communistes de la Sablière de 1941. Photo Mariane Gauthier-Destable. Jean-Luc Le Calvez

 

Le 22 octobre 1941, à Chateaubriant, 27 résistants, choisis par Vichy, furent fusillés par les nazis. 
Des hommes,syndicalistes et politiques, dont « on dira que c’était des communistes » pour reprendre les mots d’Aragon qui leur a rendus hommage.

https://www.humanite.fr/node/371693

"A propos d'une ignominie: être dignes des 27": Pierre Le Rose rend hommage à Pierre Guéguin et Marc Bourhis, fusillés de Chateaubriant concarnois (L'Unité, journal communiste de Concarneau, novembre-décembre 1979)

Châteaubriant - 18 octobre 2020 - hommage à nos camarades pour le 79e anniversaire des exécutions des 27 otages communistes de Châteaubriant à La Sablière
Châteaubriant - 18 octobre 2020 - hommage à nos camarades pour le 79e anniversaire des exécutions des 27 otages communistes de Châteaubriant à La Sablière
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20 octobre 2020 2 20 /10 /octobre /2020 07:53

Annonce parue dans le Ouest-France:

Saint-Martin-des-Champs, Stanislas, Guillaume, Maximilien, Nicolas, ses 4 fils; Françoise Porcher Le Bars,
son ex-femme, ont la douleur de vous annoncer le décès de
Roland PORCHER
L'hommage aura lieu mardi 20 octobre 2020, à 13 heures, au crématorium de Saint-Thégonnec de Saint-Thégonnec-Loc-Eguiner.
Roland repose à la chambre funéraire de Saint-Thégonnec.
La famille remercie l'HAD de Morlaix, Floriane, Annick, Anne-Marie pour leur soutien.
Roland était professeur de Français au collège Tanguy Prigent puis au lycée de Morlaix. Il aimait la musique, le cinéma, les lettres et beaucoup d'autres choses.

"Roland était un homme porteur de valeurs humanistes fortement ancrées … et n'hésitant pas à les défendre bec et ongles même s'il fallait pour cela aller à contre courant . Au moment où dans tant de domaines la réflexion tend de plus en plus vers la simplification pour ne pas dire le simplisme Roland voulait toujours aller " au fond des choses ". Ceci impliquait bien sûr de longues discussions où il n'était pas question de biaiser . De sa vie personnelle il avait tiré un attachement très fort à toutes les conquêtes sociales tellement mises à mal aujourd'hui . A l'importance de l'éducation et de l'éducation populaire pour lutter contre les inégalités et armer la citoyenneté . Il y a des personnes que l'on se réjouit de les avoir connues . Roland était de celles-là".

Alain David

"J'ai appris  avec tristesse le décès de Roland Porcher, qui était atteint par la maladie depuis plusieurs années. J'ai été son collègue a Tristan Corbière où il venait souvent discuter avec moi dans ma classe de philo. On partageait des analyses et des options politiques communes. Il avait été candidat du front de gauche avec François Bourven pour le PCF en 2007.  Il était quasiment toujours présent dans les comités de soutien du PCF pour les élections, participait à la fête de viaduc, lisait l'Huma. C'était un original, surprenant parfois, mais d'une grande culture, un esprit curieux attaché au progrès humain et social, à une idée exigeante de la pédagogie. Avec Françoise, sa femme ils avaient porté de beaux combats, par exemple pour faire correspondre des élèves avec des prisonniers. Je croisais souvent Roland au marché de Saint-Martin-des-Champs le dimanche. Il avait pris sa retraite tardivement car une maladie de jeunesse lui avait retardé son entrée dans la carrière professionnelle. Salut Roland! On se souviendra de toi. Une personnalité morlaisienne" 

Ismaël Dupont

"C'est avec tristesse que j'apprends le décès de Roland Porcher ancien prof de français à Tanguy Prigent et au lycée de Morlaix. Il avait accepté d'être suppléant sur la liste du front de gauche avec mon fils François qui lui était alors secrétaire départemental du PCF. Malade depuis quelques années ,il gardait toutefois sa bonne humeur, un peu déjanté c'est vrai mais un bon copain avec qui j'échangeais des conversations parfois sérieuses (ça m'arrive) et parfois très rigolotes. Un gai luron. Il savait mon amour pour Vivaldi et avec son fils et son épousé nous avions été au concert Vivaldi a l’église Saint Mathieu, suivi d'un repas rue Ange de Guernisac. Une soirée très joyeuse. Je garde de Roland un super souvenir un peu fou c'est vrai. Mais ses convictions étaient réelles. KENAVO l'ami Roland. Sinceres condoléances a tes 4 fils".

Michèle Bourven

" Belle personnalité. Brillant. Triste. Je viens de l'apprendre. Bises à Francoise et aux enfants. Oui belle personne !"

Pierre Santini

"Nous avons travaillé le CAPES ensemble, le souvenir d’un ami joyeux et pétillant d’esprit. Très touchée d’apprendre cette nouvelle. Mes condoléances à Françoise".
Monique Sithamma
 
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20 octobre 2020 2 20 /10 /octobre /2020 07:31
Disparition: l'écrivain et dramaturge breton Ricardo Montserrat est décédé à Concepcion, au Chili, à 66 ans (Jérôme Skalski, L'Humanité, 19 octobre)
Disparition. Ricardo Montserrat, le cœur à l’ouvrage collectif
Lundi 19 Octobre 2020

L’écrivain et dramaturge s’est éteint ce week-end à Concepcion, au Chili, à l’âge de 66 ans. Homme engagé, au singulier comme au pluriel, il avait animé des dizaines d’ateliers de création, afin que ceux à qui on ne donne jamais la parole prennent la plume et s’expriment.

 

« Mon ami, mon camarade, écrivain et dramaturge Ricardo Montserrat avec qui j’ai tant fait et tant échangé est décédé (…) d’un arrêt cardiaque à Concepcion au Chili, où il était parti vivre depuis trois ans », écrit Babouse dans l’hommage que rend le journaliste et dessinateur à celui qui, souligne-t-il, « était de ceux qui redonnent un peu de foi en cette vacharde putassière Humanité. »

 

Né en 1954 à Saint-Brieuc de parents antifascistes espagnols catalans exilés en Bretagne, Ricardo Montserrat Galindo se rend au Chili en pleine dictature pour, en tant que professeur de langue à l’Alliance française de Concepcion, s’engager par le théâtre et l’écriture contre le régime de Pinochet.

De Lorient à Roubaix, avec les chômeurs

De retour en France au début des années 1990, il poursuit son engagement par la littérature, le théâtre et le cinéma, avec des œuvres abordant aussi bien le thème de la mémoire politique et historique que celui des résistances sociales. Animateur d’ateliers d’écriture tels ceux qui formèrent la base de la série des Aventures de Nour et Norbert, portée par Colères du présent, il signera une vingtaine d’autres romans écrits en collaboration, dont Zone mortuaire, rédigé avec quatorze chômeurs du quartier Kervenanec de Lorient, qui sera publié en 1997 dans la collection « Série noire », ainsi que Ne crie pas, coécrit avec des salariés privés d’emploi de Roubaix et paru dans la même collection en 2000, qui servira de base au scénario de Sauve-moi, film réalisé par Christian Vincent la même année.

« Je suis revenu en France en 1990, après avoir vécu une dictature politique au Chili. Je me suis aperçu que l’on parlait aux chômeurs français de la même manière que la dictature parlait à ses opposants, qu’elle nommait les “antisociaux” : “Taisez-vous, laissez-nous agir, attendez, tout ira bientôt mieux.” Ils étaient considérés comme totalement hors jeu, quasiment morts », expliquait-il à l’Humanité au lendemain de son expérience roubaisienne, le 20 novembre 1999.

Un « accoucheur de mots qui permettait aux gens de se raconter »

« Ricardo a accompagné Colères du présent pendant plusieurs années, notamment sur le volet “éducation populaire” de l’association », explique François Annicke : « Sous son chapeau et de sa petite voix souriante, il savait emmener un groupe dans une aventure d’écriture collective et susciter l’envie d’écrire chez ceux à qui on ne donne que rarement la parole. Se qualifiant lui-même de maïeuticien, d’accoucheur de mots, il permettait aux gens de se raconter et d’imaginer des histoires communes. » « La collection qu’il a créée avec Colères du présent et les éditions Baleine, Nour et Norbert,  a laissé des traces chez de nombreuses personnes qui parlent encore de ce lien fort et original que Ricardo savait nouer avec elles », souligne le coordinateur de Colères du présent. « Tu vas pouvoir retrouver tous ceux qui t’ont manqué si fort même quand ils étaient vivants », écrit pour sa part Reynaldo Montserrat Galindo en hommage à son frère disparu : « Sûr que tu vas leur tendre la main là où leur enfance et leurs rêves se sont cassés, dans les Pyrénées. Va, mon frère, chante avec Neruda et Jara, tu avais déjà rejoint leur pays… et puis Durruti et les écrivains des Brigades internationales, et Blum et Anaïs Nin, et Alfred Jarry. »

Vivant à Saint-Malo non loin de Saint-Cast, dormant « tout au fond du brouillard », et de Cancale, où René Vautier passa ses derniers moments, Ricardo Montserrat était retourné au Chili depuis trois ans. Il avait 66 ans. 

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20 octobre 2020 2 20 /10 /octobre /2020 07:18
Samuel Paty, un enseignant apprécié, attaché à l’autre et au dialogue - Nadège Dubessay et Alexandra Chaignon, L'Humanité, 19 octobre 2020
Samuel Paty, un enseignant apprécié, attaché à l’autre et au dialogue
Lundi 19 Octobre 2020

Un professeur discret mais investi. À l’écoute de ses élèves et adepte du débat. Samuel Paty n’avait qu’un objectif en tête : encourager ses élèves et les pousser à l’esprit critique.

 

De l’avis de tous, il était positif, très souriant, un prof à l’écoute et adepte du dialogue. Un collègue réservé, mais « attaché à l’autre, à l’humain », qui encourageait toujours ses élèves. Samuel Paty avait d’ailleurs mal vécu le confinement. Car pour l’enseignant d’histoire-­géographie, transmettre passait avant tout par le face-à-face. Par cette envie tenace de faire travailler l’esprit critique de ses élèves. « Toujours dans le respect et l’intelligence », témoigne un parent d’élève du collège du Bois-d’Aulne, là où enseignait Samuel Paty.

« Liberté, égalité, fraternité »

Depuis son assassinat tragique, les messages ne cessent d’affluer. Car ce père de famille de 47 ans, petit, lunettes scotchées sur le nez, cheveux bruns toujours coupés court et portant bien la chemise, était surtout connu pour son investissement auprès de ses élèves. « Il était à fond dans son métier » qu’il « aimait vraiment beaucoup », se souvient Martial pour l’AFP. « Il voulait vraiment nous apprendre des choses. De temps en temps, on faisait des débats, on parlait. » C’est ainsi que défilent sur les réseaux sociaux des images d’une exposition de dessins préparée par l’enseignant avec ses élèves l’année dernière, sur le thème « Liberté, égalité, fraternité ». Logique. Pour celui qui aimait le débat.

Logique aussi pour celui qui, chaque année, montrait les caricatures de Mahomet dans le cadre du programme de l’enseignement moral et civique (EMC) afin d’aborder la liberté d’expression de la presse. Un sujet « sensible », estime Martial, qui avait assisté au même cours trois ans auparavant. Et cette année particulièrement. Car cette fois, le père d’une élève publie un message sur les réseaux sociaux ainsi qu’une vidéo dans laquelle il qualifie le professeur de « voyou » et appelle à son renvoi. Dans la foulée, il porte plainte contre Samuel Paty.

« Monsieur Paty n’était pas dans son assiette »

La suite, terrible, on la connaît. Les vacances scolaires de la Toussaint débutaient tout juste. Vers 17 heures, ce vendredi 16 octobre, on le retrouve décapité dans une rue proche du collège. Et ce qu’observe Myriam, pour l’AFP, l’une de ses élèves, c’est qu’après le message lancé par ce parent d’élève, « monsieur Paty n’était pas dans son assiette ». Un autre parent en est convaincu, il explique à l’AFP : « Il n’a pas fait ça pour créer des polémiques ou pour manquer de respect aux petits ou pour faire de la discrimination. » Son fils, qui entamait sa deuxième année de cours avec Samuel Paty, lui a dit : « Il était supergentil, ce monsieur. »

L'émotion après l'attentat de Conflans : « C’était juste un prof qui faisait son boulot »
Lundi 19 Octobre 2020

Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie au collège du Bois-d’Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine, a été décapité vendredi soir parce qu’il avait montré des caricatures de Mahomet à ses élèves. Dans cette ville moyenne des Yvelines, c’est le choc et l’incompréhension.

 

« Je suis traumatisée, choquée. Jamais je n’aurais pensé qu’un acte comme celui-ci pourrait arriver, surtout ici. » Élève en classe de 3 e au collège du Bois-d’Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), Sarah* ne s’en remet pas. Les yeux rougis, elle est venue, samedi, avec plusieurs copines et copains, rendre hommage à son ancien prof d’histoire, Samuel Paty, sauvagement assassiné la veille dans une rue proche du collège, pour avoir, selon les premiers éléments de l’enquête, montré des caricatures de Mahomet à ses élèves. Un choc dans cet établissement scolaire réputé calme, posé au cœur d’un des quartiers pavillonnaires de cette ville de 35 000 habitants du nord-ouest parisien. « C‘est un collège moyen, situé dans un quartier ni favorisé ni défavorisé », comme le décrit un professeur d’une cinquantaine d’années, qui enseigne dans un autre collège de la ville. « Jamais on n’aurait pu imaginer ça. Ça veut dire que ça peut arriver partout… », souffle-t-il, submergé par l’émotion.

 

Devant le bâtiment, massivement sécurisé par un cordon de CRS, élèves, parents, professeurs, mais aussi de nombreux anonymes, déposent, dans un va-et-vient incessant, des fleurs, des messages d’adieu, d’appel à la tolérance, au respect de la laïcité. Quelques affichettes proclament « je suis enseignant ». À 15 h 30, une minute de silence est décrétée. Soudain, plus un mot, plus un bruit. Seuls des sanglots accompagnent ce moment de recueillement intense.

Le choc, la peur et l’incompréhension

« Un ami qui l’a eu avant-hier m’a dit qu’il avait l’air heureux, il rigolait avec eux », rapporte avec tristesse Maëlin, en 4 e, visiblement très touchée. « Vendredi soir, poursuit-elle, on a eu un message du collège, nous informant que le prof était mort, qu’on pouvait venir, et qu’on pouvait avoir un soutien psychologique. Je pense que je vais sans doute en avoir besoin. » Dorine, jeune collégienne de 6 e, parle, elle, de « la peur » qu’elle a ressentie. « S’il avait fallu retourner au collège lundi, je n’aurais pas pu, j’aurais eu peur d’y aller », avoue la jeune fille. À ses côtés, sa mère confirme : « Hier soir, elle a entendu des sirènes, c’était sans doute Emmanuel Macron qui arrivait sur place, elle était paniquée… »

Icon Quote Il nous avait parlé des caricatures de Mahomet. Il nous avait dit, avant de les montrer que, si on ne voulait pas les voir, on pouvait sortir. (...) Il essayait de nous expliquer pourquoi il y a eu des attentats en France.

Une ancienne élève de Samuel Paty

Mais là, devant ce collège sans histoire, c’est surtout l’incompréhension qui domine. Sarah se souvient d’un professeur « apprécié » : « Je l’ai eu l’année dernière. Il nous avait parlé des caricatures de Mahomet. Il nous avait dit, avant de les montrer que, si on ne voulait pas les voir, on pouvait sortir. Il ne forçait personne. Il essayait de nous expliquer pourquoi il y a eu des attentats en France. » « Il faisait ça tous les ans, renchérit Maëlin. C’était au programme de l’enseignement moral et civique. On parlait de la liberté d’expression par rapport à l’attentat de Charlie Hebdo. »

Cette année, cependant, ce sujet a pris une ampleur inattendue : un père d’élève a posté sur les réseaux sociaux une vidéo dans laquelle il qualifie l’enseignant de « voyou » qui « ne doit plus rester dans l’Éducation nationale » et invite d’autres parents d’élèves à se mobiliser. Un signalement était d’ailleurs parvenu jusqu’à Rodrigo Arenas, coprésident de la FCPE, première association de parents d’élèves. « On avait été alerté par des parents d’élèves qu’une vidéo circulait sur les réseaux sociaux, confirme le militant. Par crainte d’un trouble à l’ordre public, on avait averti le maire, qui m’a répondu que tous les moyens avaient été pris. »

« Avec les réseaux sociaux, on savait très vite qui c’était, la victime »

Les élèves aussi ont vu monté « la pression ». « Quand j’ai vu sur les réseaux les mots ‘prof’, ‘Bois d’Aulne’, ‘caricatures’, je savais direct qui c’était, le prof. Je me suis dit, c’est monsieur Paty. C’était le seul qui faisait un cours où il parlait de l’islam, où il montrait des caricatures », raconte Lisa, 13 ans, en classe de 4e. « Jusqu’à cette année, il ne s’était jamais rien passé », précise Sarah. « Certains élèves se sont sentis discriminés. Leurs parents s’en sont mêlés. J’ai vu les discussions sur Snapchat. Ça parlait beaucoup de ça dans les couloirs. Je trouvais cela inadmissible. C’était juste un prof qui faisait son boulot, qui parlait juste de liberté d’expression », déplore Lisa « Même si le sujet peut paraître choquant pour certains, ce n’était pas une raison pour faire du mal à ce prof », lâche Ilies*.

Icon Quote Ma fille pleure beaucoup. On parle beaucoup avec elle, mais on a du mal à trouver les mots. 

Un parent d'élève

La suite ne va pas être facile. « Ma fille pleure beaucoup. On parle beaucoup avec elle, mais on a du mal à trouver les mots », reconnaît un père d’élève. Pour tenter de protéger ses deux garçons, collégiens tous les deux, un autre parent leur a « interdit de se prononcer sur les réseaux sociaux. Je ne leur interdis pas d’y aller. J’estime juste qu’ils ne sont pas matures pour comprendre la différence entre musulmans et islamistes radicaux. » La mère de la jeune Dorine, elle, lui a interdit le visionnage des images. « Trop de violence. D’autant que deux de ses copines ont vu des images du corps. »

Devant le collège, beaucoup de professeurs s’interrogent sur « l’après » et l’onde de choc provoquée par cet attentat. « Une minute de silence ne suffira pas. Même si les enfants parlent pendant les vacances, ça va ressurgir à la rentrée », répètent-ils. Une professeur d’arts plastiques d’un autre collège, le hashtag « #jesuisprof » épinglé au revers de sa veste, les larmes aux yeux, se désespère : « Notre rôle, en tant que prof, c’est d’aider les élèves à développer leur esprit critique. Apporter du débat, de la divergence. Là, c’est un tournant. On a blessé toute une génération d’élèves. Sans parler des profs. »

*Les prénoms ont été modifiés

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20 octobre 2020 2 20 /10 /octobre /2020 07:08
Un rapport édifiant. Aides publiques pendant la crise : voici ce qu'en font les entreprises du CAC40 (Cyprien Boganda, L'Humanité - 13 octobre 2020)
Un rapport édifiant. Aides publiques pendant la crise : voici ce qu'en font les entreprises du CAC40
Mardi 13 Octobre 2020

Un tiers des sociétés du CAC 40 ont versé des dividendes alors que des milliers de leurs salariés étaient rémunérés sur fonds publics via le chômage partiel… D'autres ont supprimé des postes malgré tout l'argent public reçu. Un rapport démontre à quoi ont servi les aides versées par l'État pendant la crise. Décryptage.

 

Depuis mars, le gouvernement a ouvert en grand les vannes des aides publiques, crise économique oblige. Jusqu’ici, il était compliqué d’avoir une vision d’ensemble de l’utilisation de cette manne. L’Observatoire des multinationales tente de lever un coin du voile avec un rapport, publié ce lundi, qui fournit quelques chiffres chocs. Un tiers des entreprises du CAC 40 ont distribué des dividendes pendant la période, pour un montant total de 30,3 milliards d’euros. Huit firmes ont même augmenté les dividendes versés par rapport à l’année dernière. Un tiers du CAC 40 a versé des dividendes alors que des milliers de leurs salariés étaient rémunérés sur fonds publics via le chômage partiel…

300 milliards d’euros de prêts garantis par l’État

Dans son rapport, l’Observatoire des multinationales commence par rappeler par quels canaux la manne publique a été distribuée : « Près de 300 milliards d’euros de prêts garantis par l’État, plan d’urgence à 110 milliards d’euros dont 7 milliards d’euros pour Air France et 5 milliards pour Renault, plan tourisme, plan automobile, plan aéronautique, relocalisation industrielle, baisses d’impôts, 100 milliards pour le plan de relance, chômage partiel pour 31 milliards, reports ou annulations de charge sociales et fiscales (76  milliards)… Les sommes annoncées sont d’une ampleur inédite. »

Certaines aides ont pris des formes indirectes, et sont passées largement sous les radars médiatiques : c’est le cas des plans de rachats massifs d’obligations d’entreprises par la Banque centrale européenne (BCE). Grands bénéficiaires : Total, Sanofi, Schneider Electric ou Air Liquide. Ce soutien discret permet à certaines multinationales – comme Total – de claironner qu’elles n’ont jamais bénéficié de l’aide des pouvoirs publics français…

À quoi a servi tout cet argent ? Le gouvernement n’a jamais formellement empêché aux grandes entreprises de continuer à distribuer des dividendes. Comme on pouvait s’y attendre, il a donc fallu s’en remettre à la « générosité » de leur direction. « Seul un petit tiers du CAC 40 (treize firmes) a annulé ou suspendu le versement des dividendes initialement prévus, écrit l’observatoire. Il s’agit essentiellement des grandes banques (BNP Paribas, Crédit agricole, Société générale), qui y ont été indirectement obligées pour pouvoir avoir accès au refinancement bancaire via la BCE, ainsi que de grands groupes ayant un urgent besoin d’aides publiques pour survivre à la période (Airbus, PSA, Renault, Safran). » À l’inverse, huit groupes ont augmenté le montant de leurs dividendes : Teleperformance (+ 26,3 %), Vivendi (+ 20 %), Schneider Electric (+ 8,5 %), Danone (+ 8,2 %), Dassault Systèmes (+ 7,7 %), Total (+ 4,7 %), Sanofi (+ 2,6 %), Air Liquide (+ 1,9 %).

Près de 60 000 suppressions d’emplois

Sur le plan social, le bilan est tout aussi édifiant. Selon les données récoltées par l’Observatoire des multinationales, les boîtes du CAC 40 ont déjà annoncé près de 60 000 suppressions d’emplois, dont le quart en France. S’il est impossible de dresser la liste ici, on peut néanmoins citer quelques cas : 15 000 chez Renault, 7 500 chez Air France, 1 700 chez Sanofi, 2 000 chez Valeo, etc. « Si les annonces de plans sociaux au sein des poids lourds du CAC 40 font grand bruit, il ne faut pas oublier que leurs salariés ne sont pas forcément les plus exposés, note l’observatoire. Ceux de leurs fournisseurs et sous-traitants subissent de plein fouet à la fois les conséquences directes de la crise et celles des ’’plans d’économies’’ mis en œuvre par les grands groupes. »

Pour ses auteurs, le rapport de l’Observatoire des multinationales apporte de l’eau au moulin de tous ceux qui réclament des contreparties aux aides publiques. « Nos données appellent deux exigences, résume l’économiste Maxime Combes. La première, c’est un débat général sur les conditions sociales et environnementales au versement de l’argent public à des entreprises privées. La seconde, c’est un besoin urgent de transparence sur l’utilisation de ces fonds. Dans notre rapport, nous avons tenté de faire un tableau récapitulant l’ensemble des aides publiques, pour chaque grande entreprise. Certaines colonnes sont remplies de points d’interrogation : on est incapable, par exemple, d’avoir des informations sur le montant des reports de cotisations sociales consentis aux entreprises. C’est ahurissant, au regard des sommes en jeu ! »

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20 octobre 2020 2 20 /10 /octobre /2020 07:00
Précarité. La pauvreté, un phénomène massif négligé par les autorités - L'Humanité, 16 octobre
Précarité. La pauvreté, un phénomène massif négligé par les autorités
Vendredi 16 Octobre 2020

Près d’un million de personnes supplémentaires pourraient passer sous le seuil de pauvreté d’ici à la fin de l’année. Le premier ministre doit annoncer des mesures samedi, mais le chef de l’État a d’ores et déjà rejeté toute augmentation ou élargissement des minima sociaux.

 

Cela fait des semaines que les associations de lutte contre la précarité tirent la sonnette d’alarme quant aux conséquences de la crise sanitaire et économique engendrée par l’épidémie de Covid-19. « Nous sommes aujourd’hui face à une aggravation, un basculement et un ancrage d’une frange de la population dans la grande précarité », résumait récemment le collectif d’associations Alerte, alors que se déroule, ce samedi, la Journée mondiale du refus de la misère. Une réalité que le président de la République ne nie pas. Lors de son intervention télévisée mercredi soir, Emmanuel Macron a reconnu que cette crise est « inégalitaire » et frappe d’abord « les plus précaires ». Sauf que la réponse apportée n’est pas à la hauteur et se résume, une fois encore, à une aumône, le chef de l’État ayant rejeté l’idée d’augmenter et d’étendre le RSA.

Si on n’est pas encore face à un tsunami, la vague est bel et bien déjà là. Premier signe de cette dégradation, l’augmentation de la demande d’aide alimentaire, en augmentation, depuis la période du confinement . « Entre mars et fin août, la croissance a été de 20 à 25 %, note Laurence Champier, directrice fédérale du réseau des banques alimentaires. Rien que sur les Bouches-du-Rhône, on est passé de 65 000 à 95 000 tonnes distribuées par semaine, soit 90 000 repas supplémentaires servis par rapport à l’année dernière à la même période. » En Seine-Saint-Denis, le Secours populaire a vu le nombre de bénéficiaires de colis alimentaire croître de 75 % par rapport à 2019. Début septembre, le ministre de la Santé et des Solidarités estimait à plus de 8 millions le nombre de Français qui auraient besoin d’aide alimentaire, contre 5,5 l’an dernier.

La croissance du nombre d’inscrits au RSA est un autre indicateur du basculement d’une partie croissante de la population dans la pauvreté. Aucun territoire n’est épargné, de la rurale Corrèze, où la hausse atteint 16,7 %, jusqu’à la capitale, où le nombre d’allocataires est passé, en août, à 68 000, contre 61 000 en 2019. La semaine dernière, l’Association des départements de France (ADF) a sonné l’alarme. Elle a calculé que pour les départements, qui assument le règlement de cette allocation, le coût du RSA a, en moyenne, augmenté, en août, de 9,2 % par rapport à 2019. L’ADF demande un réinvestissement de l’État qui, à force de désengagements, ne rembourse plus que 66 % des dépenses de RSA. Les associations plaident, elles, pour une recentralisation du RSA, pour garantir son financement et limiter la tendance de certains à faire des économies en sanctionnant les bénéficiaires.

La crise survient dans un contexte déjà dégradé pour les plus pauvres

Le profil, aussi, des personnes qui basculent dans la misère, a lui aussi évolué. « Nous voyons apparaître des catégories que nous ne connaissions pas. Ce sont des gens qui avaient tout juste la tête hors de l’eau et qui, quand un accident collectif survient, plongent dans la précarité », explique Véronique Fayet, présidente du Secours catholique. Parmi eux, tous ceux, en intérim ou emploi précaire, dont les contrats n’ont pas été renouvelés, ceux qui n’ont pas travaillé assez longtemps pour avoir droit au chômage, où ceux dont le niveau d’allocation est insuffisant pour subvenir aux besoins du ménage. Il y a aussi ceux qui travaillent à temps partiel. « Une partie de la classe moyenne est aussi affectée : les autoentrepreneurs, les commerçants ou les indépendants », ajoute Florent Gueguen, président de la Fédération des associations de solidarité. La crise survient dans un contexte déjà dégradé pour les plus pauvres. « Début 2020, une étude de l’Observatoire français de la conjoncture économique notait déjà que, depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, les 2 % les plus riches avaient vu leur pouvoir d’achat augmenter, mais les 20 % les plus pauvres en avaient perdu, en raison du gel et la désindexation de certains minima sociaux comme l’APL ou le RSA », note Véronique Fayet. Non seulement le taux de pauvreté a augmenté ces dernières années, mais une étude de l’Insee (Institut national de la statistique) montrait jeudi qu’il était de plus en plus difficile d’en sortir : 70 % des personnes pauvres en 2016 l’étaient encore l’année suivante, contre 63 % entre 2008 et 2009.

Plus précaires avant la crise, les jeunes sont les plus touchés. Faute d’accès au RSA, les 18-25 ans sont affectés de plein fouet par la moindre baisse de revenus. Jamais les associations n’en ont vu autant pousser leurs portes. « Nous aidons actuellement 3 000 étudiants, contre 100 à 150 en 2019. Beaucoup ont perdu leur petit boulot et n’ont plus aucune ressource pour payer leurs études », observe Philippe Portmann, à la tête du Secours populaire en Seine-Saint-Denis. Il cite l’exemple d’un étudiant qui survivait en donnant des cours et a perdu quatre de ses cinq élèves. « Il se retrouve avec 200 euros de revenu alors que son loyer est à 250 euros. »

Pendant le confinement, les 20 % les plus pauvres se sont endettés
 

Et l’avenir n’est pas radieux. « L’annonce que la crise va faire entre 800 000 et 1 million de chômeurs nous inquiète. Ceux-là, on va les voir arriver en janvier », remarque Laurence Champier. Même inquiétude au Secours populaire. « Nous n’avons aucune visibilité sur la croissance à venir parce qu’on ne voit pas encore arriver les salariés licenciés. Mais on sait qu’ils vont venir et qu’il y aura encore plus de demandes quand leurs allocations chômage prendront fin », renchérit Philippe Portmann. Malgré les 100 millions d’euros débloqués pour soutenir les associations, personne ne sait comment faire face à cette hausse. « L’État délègue l’aide alimentaire aux associations. Il faut qu’il nous donne les moyens d’agir », avertit Laurence Champier.

Autre source d’inquiétude à plus long terme, les conséquences des baisses de revenus sur la capacité des ménages à payer leurs loyers. « Le printemps prochain sera une période à risque, quand la trêve hivernale prendra fin », prévient Louis du Merle, responsable du pôle juridique de l’Agence nationale d’information sur le logement. Et derrière, à long terme, pointe le risque de l’endettement. Mi-octobre, une étude du Conseil d’analyse économique révélait que, alors que les 20 % les plus riches avaient accumulé 70 % de l’épargne réalisée pendant le confinement, les 20 % les plus pauvres s’étant, eux, endettés. Elle concluait qu’un « soutien beaucoup plus franc aux ménages les plus modestes va très rapidement s’avérer nécessaire ».

Malgré ce constat, l’exécutif ne semble toujours pas vouloir mettre la main à la poche, et se limite à des mesurettes. Dans son allocution du 14 octobre, le président Macron a promis le versement d’une « aide exceptionnelle » de 150 euros par personne et 100 euros de plus par enfant pour tous les allocataires du RSA et des APL. Comme en juin dernier. « Pour les familles avec enfants, cela peut être assez substantiel, mais pour les autres, 150 euros, c’est vraiment l’aumône », estime Véronique Fayet. En dehors de ce geste, l’effort pour les plus fragiles a été minimal. « Ni le plan de relance, qui consacre moins de 1 % de ses 100 milliards aux plus précaires, ni le projet de loi de finances ne prennent en compte ce problème », observe Florent Gueguen.

Le gouvernement est donc resté sourd aux appels pour une revalorisation de 100 euros du RSA. Il refuse aussi son extension aux moins de 25 ans. « Nos fondamentaux, c’est la lutte contre la pauvreté par le retour à l’activité et le travail. Plus on augmente de manière unilatérale tous nos minima sociaux (…), plus on rend difficile le retour à l’activité », a justifié Emmanuel Macron dans son allocution. Dans ces conditions, les associations n’attendent pas grand-chose de l’acte 2 du plan de lutte contre la pauvreté qui doit être présenté ce samedi. « Nous sommes en colère parce que le gouvernement passe à côté de cette crise sociale. Il ne change pas de dogme. Leur seule réponse se résume à l’aide aux entreprises et le soutien au retour à l’emploi. C’est une approche inadaptée face à une crise de longue durée et à la perspective d’un chômage de masse », s’agace Véronique Fayet. Et elle met en garde : « Nous avons en face de nous des gens qui vivent avec 500 euros par mois et qui se sentent humiliés que leurs vies, leurs souffrances, ne soient pas prises en compte. Politiquement, c’est dangereux. Une société qui laisse croître les inégalités ne peut pas être une société apaisée. »

Rsa : les départements livrés à eux-mêmes

Si trois départements – le Calvados, la Manche et l’Orne – ont obtenu gain de cause en juin devant le tribunal administratif sur le défaut de compensation des hausses de RSA entre 2013 et 2017 par l’État, le désengagement de ce dernier en la matière demeure bien entier. « Les conséquences sociales de cette crise sanitaire sont extrêmement fortes, témoigne le président PCF du Val-de-Marne, Christian Favier. Nous comptons plus de 10 % d’allocataires du RSA supplémentaires depuis un an et, depuis cinq mois, ce sont 15 % de plus. » Mais, alors que le RSA est une allocation dont le montant et les modalités d’attribution sont fixés nationalement, le financement ne suit pas. « Aujourd’hui, l’État n’en prend en charge que 50 %, poursuit Favier. Ainsi, depuis le mois de juin, c’est le département qui assume à 100 % le RSA pour tous les allocataires du Val-de-Marne. » Pire, la collectivité est prise en étau : « Les dépenses sociales augmentent : le RSA n’est pas la seule ; pour faire face à la pandémie, par exemple, nous avons engagé 20 millions d’euros. Nos recettes, par contre, notamment les droits de mutation sur les transactions immobilières, se sont effondrées. »  Or, constate-t-il, dans « le plan de relance doté de plus de 100 milliards, les aides aux entreprises sont extrêmement conséquentes, mais il n’y a rien d’équivalent pour les collectivités ».

« Il n’y a pas d’accès aux soins pour tous » : l'alerte de Médecins du monde
Vendredi 16 Octobre 2020 - L'Humanité

À l’occasion de son 20e rapport sur l’accès aux droits et à la santé, Médecins du monde alerte sur des inégalités qui s’accroissent dangereusement.

Vingt ans que l’association tire la sonnette d’alarme. À l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, Médecins du monde (MDM) publie son rapport sur l’accès aux droits et aux soins en France. Élaboré à partir des remontées de terrain, il donne à voir les inégalités et les difficultés rencontrées pour bénéficier de soins. 23 048 personnes se sont rendues dans les centres de MDM en 2019. Parmi elles, 98 % vivent en dessous du seuil de pauvreté et 97 % sont d’origine étrangère. Autre chiffre qui provoque l’inquiétude : 12,3 % sont des mineurs. « Aujourd’hui, il n’y a pas d’accès aux soins pour tous. Dans la précarité, il y a des besoins prioritaires comme se nourrir. La santé passe donc au second plan », souligne Philippe de Botton, président de l’organisation.

Premier problème pointé du doigt : la proportion des personnes sans domicile a augmenté d’environ 11 % en dix ans. « Le logement est un facteur de santé. Nombreux sont ceux qui vivent dans des squats ou dans la rue. Sans eau, ni électricité, explique Katell Olivier, coordinatrice régionale de la délégation des Pays de la Loire. Pour le Covid, par exemple, c’est bien beau de tester les gens, mais s’ils sont remis dans la rue, c’est inutile. Et concernant les nouveau-nés, quel est le suivi médical pour ceux qui n’ont pas d’adresse ? »

30 % des personnes accueillies sont exclues de tout dispositif

Autre constat : environ 80 % des personnes accueillies n’ont pas de couverture maladie effective, alors qu’elles y ont droit. Et près de 30 % restent exclues de tout dispositif. « Nous demandons l‘abrogation du délai de carence : les demandeurs d’asile doivent attendre trois mois avant d’avoir accès à une couverture santé de base », dénonce Delphine Visentin, coordinatrice de programme à Marseille. Aussi, lors de leur arrivée aux centres de MDM, la moitié des personnes présentent un retard de soins, et 60 % nécessitent une intervention urgente.

« Visiblement, les inégalités ne sont plus la priorité. Nous avons l’impression de nous heurter à un mur. »

« Il y a un profond décalage entre ce que nous voyons sur le terrain et la perception qu’en a le gouvernement depuis une dizaine d’années », déplore Philippe de Botton. L’association pointe aussi un manque d’ambition des pouvoirs publics : « Visiblement, les inégalités ne sont plus la priorité. Nous avons l’impression de nous heurter à un mur. » La crise sanitaire rend la situation d’autant plus préoccupante. Le risque pour l’organisation est de recevoir une demande bien supérieure à ses capacités d’accueil. « Le forfait urgences, qui entrera en vigueur début 2021, qui prévoit le paiement de 18 euros pour toute personne allant se faire soigner dans ces services, ne va pas arranger les choses. » Un nouvel obstacle pour l’accès aux soins des plus précaires.

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20 octobre 2020 2 20 /10 /octobre /2020 06:48
Comment la France est devenue vice-championne du monde de l’engraissage de milliardaires - Clothilde Mathieu, L'Humanité, 15 octobre 2020
Comment la France est devenue vice-championne du monde de l’engraissage de milliardaires 
Jeudi 15 Octobre 2020 - L'Humanité

Emmanuel Macron voulait plus de milliardaires en France... et les réformes payent ! Dans l’Hexagone, les plus riches s'enrichissent toujours plus et toujours plus vite. Sans contribuer à l’économie. « Un pognon de dingue » que révèlent deux rapports sur la fiscalité du capital en France et les milliardaires dans le monde. Démonstration.

 

La France : un eldorado pour les plus riches. En dix ans, la fortune des milliardaires français a tout simplement quintuplé. D’après le rapport annuel UBS-PwC, ceux-ci ont vu leur fortune augmenter de 439 % en dix ans, soit la deuxième meilleure performance mondiale (voir infographie) ! Les avoirs de Bernard Arnault, le champion de nos milliardaires nationaux, sont ainsi passés de 14,5 à 88 milliards d’euros entre 2010 et 2020, ceux des Bettencourt, mère puis fille, de 10 à 66 milliards. Enfin la palme revient à François Pinault, qui n’émargeait qu’à 943 millions d’euros en 2009 et qui est aujourd’hui à la tête de pas moins de 44 milliards d’euros ! Des montants qui devraient inciter les gouvernements à soumettre les riches, qui dépassent de beaucoup le petit cercle des milliardaires, à davantage de solidarité nationale.

 

Dividendes : + 60 % engrangés en 2018

Or, c’est tout le contraire qui se produit : la fiscalité des riches est de plus en plus « favorable ». Après Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron a immédiatement enfilé son costume de président des riches, avec la transformation de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en simple impôt sur la fortune immobilière (IFI) et la création d’un prélèvement forfaitaire unique (PFU ou flat tax) de 30 % sur les revenus du capital. Une politique fiscale cousue main pour les premiers de cordée, visant à alléger leur fiscalité de 5 milliards d’euros pour faire ruisseler ces richesses dans l’économie réelle et favoriser in fine la croissance et l’emploi.

Résultat, en seulement un an, les versements aux actionnaires ont augmenté de 9 milliards pour atteindre 23,2 milliards en 2018, en hausse de 60 %, dont les deux tiers versés à seulement 0,1 % des foyers fiscaux. Ainsi, 1 500 foyers ont enregistré une hausse de plus de 1 million d’euros de leurs dividendes, entre 2017 et 2018. Et la tendance devrait se poursuivre, explique le rapport du comité d’évaluation de la réforme de la fiscalité du capital, chapoté par France Stratégie. Puisque, en 2019, l’augmentation devrait être de l’ordre de 3 milliards d’euros.

Non, ça ne « ruisselle » pas

Or, explique l’économiste Thomas Piketty, cette augmentation des fortunes ne serait en rien dû à « de la création de richesses nouvelles », mais le résultat « de comportements d’optimisation fiscale » des hauts cadres ayant, au travers de la réforme du capital, trouvé un moyen d’échapper à l’impôt sur le revenu.

En revanche, l’organisme rattaché aux services du premier ministre botte en touche pour chiffrer l’effet des réformes fiscales sur l’investissement dans les PME. Mais, dans leur avis, les rapporteurs relèvent toutefois « qu’aucune étude empirique n’a pu, jusqu’à présent, mettre en évidence d’effets marqués à court-moyen terme sur l’investissement des entreprises ». L’étude dit en revanche avoir assez de recul pour affirmer que l’augmentation de la taxation des capitaux sous le gouvernement Hollande n’avait pas eu d’effet significatif sur l’investissement. Un sacré désaveu pour la politique de l’offre.

Dans le rapport de France Stratégie, une enquête réalisée auprès des grandes banques et des gérants de grands portefeuilles montre également qu’un tiers d’entre eux disent constater un moindre investissement dans les PME. C’est pourtant l’excuse maintes fois rabâchée pour alléger la fiscalité des riches, qui en réalité sont bien les seuls à en profiter.

Dividendes. Macron fait le bonheur des ultra-riches
Vendredi 9 Octobre 2020 - L'HUMANITE

La fiscalité mise en place depuis 2017 a fait exploser les revenus du capital des 0,1 % les plus riches.

Voilà une étude qui pourrait hâter la disparition de France Stratégie au profit du nouvellement créé commissariat au Plan, confié à François Bayrou, sans doute plus fidèle au pouvoir macronien. L’organisme placé auprès du premier ministre pour « évaluer, anticiper, débattre et proposer » les politiques publiques a publié ce jeudi un rapport qui démontre, s’il fallait encore une preuve, que la politique fiscale mise en place par Emmanuel Macron depuis le début de son quinquennat est au service des foyers fiscaux les plus riches, qui en ont bien profité.

Examiné dans le rapport publié ce jeudi, l’effet miroir entre les réformes fiscales de 2013 (« barémisation » des prélèvements sur les revenus du capital, instaurant une plus grande progressivité de l’impôt) et de 2017 (fin de l’ISF et mise en place du prélèvement forfaitaire unique – PFU –, ou flat tax, capant les prélèvements sur les revenus du capital) fait particulièrement mal au pouvoir en place. La note démontre qu’à la forte baisse de distribution de dividendes (de 22 milliards en 2012 à 13 milliards en 2013) sous Hollande a succédé une explosion de ces versements sous Macron : + 14 milliards d’euros en 2017, + 23 milliards en 2018. Or, deux tiers de ces dividendes ont été captés par les 0,1 % des plus riches et un tiers par les 0,01 % d’ultra-riches. Avant 2017, ces plus aisés étaient certes déjà bien servis en revenus financiers, mais dans une moindre proportion : la moitié des dividendes étaient concentrés sur les 0,1 % et un « petit » quart sur les 0,01 %.

« Plusieurs éléments laissent clairement penser que la forte hausse des dividendes reçus par les ménages en 2018 est en partie causée par la réforme du PFU, même si cet effet causal n’est pas encore scientifiquement et formellement établi », indique France Stratégie. Autre élément à charge contre l’actuelle politique fiscale, le rapport « n’observe aucun effet significatif » de la flat tax « sur l’investissement de ces entreprises », tout comme aucun effet négatif significatif n’avait été établi sur l’investissement après la réforme de 2013. La transformation de l’impôt sur la fortune (ISF) en impôt sur la fortune immobilière (IFI), laissant ainsi de côté les revenus du capital financier, ainsi que la création de la flat tax, reposait pourtant sur cet argument d’investissement des plus riches dans l’économie réelle et son effet induit, le fameux ruissellement. « Les levées de fonds de capital-investissement auprès des investisseurs particuliers plafonnent depuis 2016, après une forte progression de 2010 à 2016 », note ainsi froidement France Stratégie.

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19 octobre 2020 1 19 /10 /octobre /2020 17:03
La section PCF de Brest appelle à participer au rassemblement mercredi 21 octobre à 18h place de la Liberté à l'appel de la LDH pour rendre hommage au professeur assassiné
PCF Section du Pays de Brest
5 rue Henri Moreau 29200 Brest
Tramway : station St Martin
Tel 02 98 43 47 78
@ : pcf_brest@yahoo.fr
 
Communiqué de Presse
La section du Pays de Brest  du PCF invite ses adhérent-es et ami-es à participer au rassemblement mercredi 21 octobre à 18 h place de la Liberté à Brest à l'appel de la Ligue des Droits de l'Homme pour rendre hommage au professeur assassiné pour avoir fait son travail d'éducation à la liberté intellectuelle et aux valeurs de laïcité. Tous ensemble pour refuser les dérives sectaires et la violence politique véhiculée par des idéologies obscurantistes! Pour défendre nos valeurs républicaines de liberté, d'égalité, de fraternité et de laïcité!
Cet abject assassinat appelle au combat pour renforcer considérablement les fondements d’une République sociale, laïque et démocratique fidèle à ses principes de liberté, d’égalité et de fraternité, à retrouver dans la société la force du débat civilisé.
Tous ensemble, unis dans le respect de notre diversité, continuons de faire vivre la richesse de notre République laïque,défendons notre liberté d’expression et ne cédons pas un pouce aux fanatiques et à tous ceux qui cherchent à imposer la haine et à diviser notre peuple. En ces moments tragiques, la République doit se tenir unie et ferme dans l'affirmation de ses valeurs.
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