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17 février 2020 1 17 /02 /février /2020 07:00

 

L’INSEE a publié hier une note d’information titrée : «Des évolutions du niveau de vie contrastées  au moment du départ à la retraite». D’un côté, cette note  nous dit qu’en moyenne « les personnes  ayant liquidé leur retraite en 2013 ont un niveau de vie plus bas en 2016, trois ans après leur  départ en retraite, que celui qu’elle avaient en 2010, trois ans avant leur départ». La baisse serait de -6,9% pour les femmes et de - 9,1% pour les hommes.

D’un autre côté,  l’Institut affirme que pour les gens partis en retraite en 2013 « le niveau de vie moyen  des personnes  appartenant aux 10% les plus modestes en 2010 augmente  de 69% entre 2010 et 2016, tandis que celui des 10% les plus aisés baisse de 27% ». Présenté de cette manière, on pourrait croire  que les plus riches paient pour les plus pauvres durant les années qui suivent leur départ en retraite.

Mais le diable se cache parfois dans les détails que l’INSEE n’aide guère  à comprendre via cette  seule  phrase ainsi  rédigée: «la liquidation des droits à la retraite conduit en particulier à augmenter le niveau de vie moyen des personnes qui ont connu des situations difficiles en fin de carrière sur le marché du travail».

Dit autrement, dans un pays où le taux d’emploi des gens de 50 à 64 ans n’est que de 65% contre  88%  pour les 25 à 49 ans , passer de l’état  de chômeur de longue durée ou de salarié à temps partiel à celui de retraité, avec une pension de base calculée à partir des cotisations des  25 meilleures années de sa carrière, permet d’être moins pauvre en retraite que durant les dernières années de sa vie professionnelle.

Ce jeudi matin, cette réalité avait échappé aux commentateurs  zélés  de quelques radios et  télés, toujours prompts  à défendre la politique du gouvernement et sa réforme des retraites par points.

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17 février 2020 1 17 /02 /février /2020 06:58

 

Retraite à 60 ans, prise en compte de la pénibilité, égalité salariale, politique de l’emploi, mise à contribution des revenus du capital… de nombreuses pistes existent pour améliorer le système actuel.

Pour les opposants au projet de réforme mis sur la table par le gouvernement d’Emmanuel Macron, le statu quo n’est pas une option. Avec l’objectif de faire vivre le système par répartition inventé au sortir de la Seconde Guerre mondiale et de l’améliorer pour répondre aux défis économiques et sociaux actuels, les propositions alternatives émergent, qui garantissent les principes fondateurs de la répartition contre la capitalisation, de la solidarité contre l’individualité.

Elles reposent sur un droit à la retraite à 60 ans – anticipé pour les salariés exposés à la pénibilité –, sur un strict respect de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, et une réelle prise en compte des carrières hachées ou incomplètes. Une réforme progressiste, financée par une politique volontaire de l’emploi, une hausse des salaires et la contribution des revenus du capital.

 

  1. - Réaffirmer les bases et rebâtir un socle commun

Sur le podium européen, la France est, derrière le Danemark, le pays qui affiche le taux de pauvreté des plus de 65 ans le plus faible. Or, le gouvernement met sur la table l’antithèse de ce qu’avait édifié Ambroise Croizat. Limiter « la part de la richesse produite (à 14 % du PIB – NDLR) qui leur revient signifie programmer l’appauvrissement des retraités par rapport à la population active », résument Attac et la Fondation Copernic. Lesquels dénoncent un système abîmé par les réformes successives, qui « toutes, depuis 1993, ont consisté à durcir les conditions pour l’obtention d’une retraite à taux plein ». Pour la CGT, améliorer le système actuel revient à rebâtir « ce socle commun de garanties, auxquelles doit aboutir chaque régime, par des modalités adaptées aux types de carrière du secteur concerné ». Ainsi, le syndicat plaide pour la garantie d’une possibilité de départ à 60 ans ; un départ à 55 ans « ou un trimestre de départ anticipé par année d’exposition » pour les métiers pénibles ; l’assurance d’un niveau de pension « d’au moins 75 % du revenu d’activité pour une carrière complète » ; l’indexation des pensions sur l’évolution des salaires et non sur l’inflation ; la garantie d’un minimum de pension « au niveau du Smic pour une carrière complète ».

 

  1. - Corriger les inégalités au travail

Principale faille du régime de retraites actuel, les inégalités du niveau des pensions. Parmi lesquelles, celles des femmes, qui perçoivent en moyenne une pension 42 % inférieure à celle des hommes. En dépit des grands discours de l’exécutif pour vendre une réforme prétendument plus « juste », c’est bien en corrigeant les inégalités salariales durant la vie active que réside l’une des pistes pour corriger les inégalités à la retraite. Pour le secrétaire national du PCF, le strict respect de l’égalité salariale femmes-hommes renflouerait les caisses de 6 milliards d’euros annuels de cotisations. De leur côté, Attac et la Fondation Copernic plaident pour une « politique volontariste en matière d’égalité du taux d’activité ». En effet, celui des femmes est aujourd’hui de 8 à 10 points inférieur à celui des hommes, « pour des raisons liées au manque de modes d’accueil de la petite enfance et aux stéréotypes sur les rôles sexués ». Autre inégalité criante, les temps partiels imposés qui font baisser singulièrement le montant des pensions de ceux (et surtout celles) qui les subissent. Une surcotisation patronale sur ce type d’emploi pourrait rapporter 1 milliard d’euros par an.

 

  1. - la prise en compte de la pénibilité

La pénibilité devrait faire l’objet d’une « négociation globale », martèle la CGT, mais « inutile pour cela de remettre à plat tout notre système de retraite », complète Force ouvrière. Alors que la réforme gouvernementale confirme la suppression des régimes spéciaux, et donc des possibilités de départ anticipé qui y sont rattachées, les défenseurs d’une réforme progressiste des retraites exigent le maintien et l’extension des critères de pénibilité dans le calcul des pensions. Ainsi, syndicats et partis politiques de gauche réclament la réintroduction des quatre critères de pénibilité (postures pénibles, port de charges lourdes, vibrations mécaniques, exposition aux agents chimiques dangereux) supprimés par le gouvernement dès son arrivée en 2017. Des critères qui doivent être mis en place « au niveau national, être reconnus dans tous les secteurs et aboutir à leur prise en compte en matière de retraite, notamment par un départ anticipé », abondent Attac et la Fondation Copernic. Des départs anticipés à taux plein à 55 ans, voire 50 ans « pour les métiers les plus pénibles », détaille la CGT. C’est, selon le syndicat, « la garantie d’une espérance de vie en bonne santé pour toutes et tous ».

 

  1. - Une autre politique salariale et de l’emploi

C’est le Conseil d’orientation des retraites qui le dit : une baisse du taux de chômage à 7,4 % à l’horizon 2022 permettrait de dégager près de 10 milliards d’euros. Et un véritable retour au « plein-emploi » à terme (estimé à 4,5 %, 3 % de chômage) permettrait de dégager des ressources encore plus importantes. On parle ici de CDI ou CDD qui génèrent des cotisations, pas de microentreprise. Car, dans le cadre d’un régime de retraite par répartition, l’emploi et le niveau des salaires permettent d’assurer le financement de la Sécurité sociale. Dans la même veine, « l’embauche en emploi stable de 200 000 personnels dans la fonction publique, la réalisation de l’égalité femmes-hommes, et le dégel du point d’indice permettraient de générer entre 15 et 16,5 milliards d’euros de recettes dans les caisses de la Sécurité sociale », a calculé ainsi Jean-Marc Canon, secrétaire général de la CGT fonction publique. Une hausse générale des salaires, tout comme l’investissement massif dans la transition énergétique qui permettrait de créer un million d’emplois, aurait ces effets tout aussi bénéfiques sur le financement de notre protection sociale.

 

5 - Différentes sources de financement existent

« On arrive à 324 milliards d’euros environ de revenu brut du capital perçu par les ­entreprises, selon nos calculs, estime ­l’économiste Denis Durand. Ce sont principalement des dividendes et intérêts que ces entreprises tirent de leurs placements financiers. Si on applique à ces recettes les cotisations patronales, on arrive à entre 33 et 34 milliards en plus chaque année dans les caisses de la Sécurité sociale, tout en incitant les entreprises à investir plutôt dans l’emploi, les salaires ou la formation. » Selon Oxfam, sur 100 euros de profits des entreprises du CAC 40, 67,40 euros ont été reversés aux actionnaires sous forme de dividendes, ne laissant plus que 27,30 euros pour le réinvestissement et 5,30 euros d’intéressement et de participation pour les salariés sur la période 2009-2016. Attac, de son côté, a calculé le montant des allègements fiscaux et de cotisations. Toutes catégories confondues, ces exonérations atteignent entre 50 et 60 milliards d’euros par an. Leur remise à plat permettrait de récupérer 11,2 milliards d’euros. Enfin, une hausse très mesurée des cotisations patronales, à hauteur de 0,2 % par an, permettrait de récupérer autour de 10 milliards d’euros d’ici à 2025.

 

Marion d’Allard et Pierric Marissal

 

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17 février 2020 1 17 /02 /février /2020 05:05
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 47/ Robert Jan (1908-1987)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère:

47/ Robert Jan (1908-1987)

 

Né le 18 octobre 1908 à Concarneau (Finistère), mort le 29 janvier 1987 à Concarneau ; officier mécanicien de la Marine marchande ; militant communiste du Finistère ; maire (1944-1947, 1977-1980) et conseiller général (1945-1949) de Concarneau.

Article de Christian Bougeard dans le Maitron:

Fils d’un marin, Robert Jan, fut adopté en qualité de Pupille de la nation en mai 1919. D’abord marin-pêcheur puis marin du commerce, il quitta la navigation en 1936 pour travailler dans une usine métallurgique en région parisienne. Mais rapidement Robert Jan accepta de naviguer sur les navires de la compagnie « France-Navigation » créée par le PCF pour soutenir et ravitailler en armes les républicains espagnols en lutte contre les nationalistes franquistes. Travaillant dans l’orbite du PCF, Robert Jan n’aurait adhéré au Parti qu’à la Libération selon Eugène Kerbaul qui précise aussi que ce marin n’aurait rejoint la Résistance qu’au début de 1944.

Il s’était marié en octobre 1939 avec Jeanne Gouzien.

Peu après la libération de Concarneau, grand port de pêche du Sud Finistère, un nouveau conseil municipal fut nommé le 4 septembre 1944. La ville dont le maire et conseiller général d’avant-guerre était le militant communiste Pierre Guéguin, destitué en 1939 et fusillé comme otage à Châteaubriant, le 22 octobre 1941, retrouva treize élus de la municipalité de gauche de 1935, élargie à des nouveaux venus, communistes, socialistes ainsi qu’à quelques personnalités résistantes. L’officier mécanicien communiste Robert Jan figurait parmi les nouveaux nommés, devenant adjoint au maire de la Libération, Alphonse Duot, patron pêcheur. Le 7 septembre 1944, Robert Jan devint aussi secrétaire du syndicat des marins de la CGT reconstitué dans la légalité.

Lors des élections municipales d’avril-mai 1945, la liste d’Union républicaine et antifasciste (union de la gauche) qui comptait trois femmes, remporta tous les sièges. Robert Jean fut élu maire communiste de Concarneau à l’unanimité et il le resta lorsqu’en septembre 1945 la ville fusionna avec la commune voisine de Beuzec-Conq. Dans la foulée, le 30 septembre 1945, Robert Jan fut élu conseiller général du canton de Concarneau, l’un des quatre conseillers généraux PCF du Finistère. L’orientation communiste de ce canton, le seul en Bretagne gagné par Pierre Guéguin en 1934, était confirmée à la Libération. Lors des élections à la 1re Assemblée constituante le 21 octobre 1945, la liste du PCF arriva en tête dans la cité avec 38,4 % des suffrages exprimés devant celle du MRP, 29,3 % et celle de la SFIO, 12,5 %.

Mais lors de la campagne pour des élections municipales d’octobre 1947, l’affrontement à gauche entre les communistes et les socialistes fut très violent : selon les Renseignements généraux un candidat socialiste fut même été molesté par des communistes, ce qui conduisit à un renversement d’alliance. Alors que la liste communiste de Robert Jan était arrivée en tête obtenant onze sièges, un accord du MRP (dix élus) et de la SFIO (six élus) fit perdre la mairie à Robert Jan au profit du socialiste Le Dervouet. Les communistes furent dès lors rejetés dans l’opposition. En mars 1949, Robert Jan ne se représenta pas aux élections cantonales, mais Concarneau resta dans le giron du PCF du fait de l’élection d’Albert Quelven*, instituteur à Lanriec. L’ancien maire reprit alors son métier d’officier naviguant.

Lorsqu’il prit sa retraite à Concarneau, Robert Jan renoua avec l’action politique et les fonctions électives. Aux élections municipales de 1971, il fut le seul communiste élu et en 1973, il redevint conseiller général de Concarneau jusqu’en 1979. En 1977, à la tête d’une liste d’union de la gauche il présida à nouveau aux destinées de la cité jusqu’à son retrait en 1980.

Depuis novembre 1988, une avenue porte son nom.

Lire aussi nos autres publications pour l'année du centenaire du Parti communiste dans la série "100 ans d'engagements communistes en Finistère":

Lire aussi:

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 46/ Denise Roudot (1933-2002)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 45/ Paul Le Gall (né en 1925)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 44/ René Le Bars (1933-2016)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 43/ Louis Le Roux (1929-1997)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 42/ Pierre Corre (1915-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 41/ Daniel Le Flanchec (1881-1944)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 40/ Joséphine Pencalet (1886-1972)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 39/ Sébastien Velly (1878-1924)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 38/ Edouard Mazé (1924-1950)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 37/ Guy Liziar (1937-2010)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 36/ Henri Moreau (1908-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 35/ Alphonse Penven (1913-1994)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 34/ Michel Mazéas (1928-2013)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 33/ Pierre Guéguin (1896-1941)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 32/ Jean-Louis Primas (1911-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 31/ François Paugam (1910-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 30/ Angèle Le Nedellec (1910-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 29/ Jules Lesven (1904-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 28: Raymonde Vadaine, née Riquin

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 27/ Jeanne Goasguen née Cariou (1901-1973)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 26/ Gabriel Paul (1918-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 25/ François Bourven (1925-2010)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 24/ Yves Autret (1923-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 23/Pierre Jaouen (1924-2016)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 22/ André Berger (1922-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 21/ Joseph Ropars (1912-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 20/ Paul Monot (1921-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 19/ Jean-Désiré Larnicol (1909-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 18/ Jean Le Coz (1903-1990)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 17/ Alain Cariou (1915-1998)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 16/ Jean Nédelec (1920-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 15/ Alain Le Lay (1909-1942)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 14/ Pierre Berthelot (1924-1986)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 13/ Albert Abalain (1915-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 12/ Andrée Moat (1920-1996)

1920-2020: cent ans d'engagements communistes en Finistère: 11/ Jean Le Brun (1905-1983)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 10/ Denise Larzul, née Goyat (1922-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 9/ Pierre Le Rose

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 8/ Marie Salou née Cam (1914-2011)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 7/ René Vautier (1928-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 6/ Denise Firmin née Larnicol (1922-2019)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 5/ Fernand Jacq (1908-1941)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 4/ Corentine Tanniou (1896-1988)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 3/ Albert Rannou (1914-1943)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 2/ Marie Lambert (1913-1981)

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16 février 2020 7 16 /02 /février /2020 08:47
Il naquit il y a cent ans - le poète communiste breton René Guy Cadou - Une vie de poésie intense (Ouest-France, 15 février 2020)
René Guy Cadou, une vie de poésie intense

Il est né il y a 100 ans. Mort à 31 ans, en 1951. Avec Hélène, qui lui a survécu soixante-trois ans, ils formaient un couple de poètes à (re)découvrir.

Une vie brève, tout entière habitée par la poésie. Un couple intense, avec une épouse, poétesse elle aussi, qui a consacré une partie de sa vie à cultiver sa mémoire littéraire…

René Guy Cadou est né le 15 février 1920, à Sainte-Reine-de-Bretagne, en Loire-Atlantique (on disait alors Loire-inférieure). Il est mort d’un cancer à 31 ans, en 1951. Hélène Cadou lui a survécu soixante-trois ans.

On ne devient ni riche ni forcément célèbre quand on fait métier de poésie (en plus de celui d’instituteur, comme son père : il faut bien manger). René Guy Cadou est pourtant quelqu’un qui compte dans l’histoire de la littérature du XXe siècle.

Il n’a que 16 ans quand il pousse la porte de la librairie de Michel Manoll, à Nantes. Manoll, lui aussi poète, l’encourage à écrire, l’introduit dans le monde littéraire, le met en contact avec des gens comme Max Jacob, Pierre Reverdy et bien d’autres. Manoll et Cadou font partie des fondateurs de l’École de Rochefort, groupe créé en 1941, en opposition à la poésie nationaliste prônée par le régime de Vichy, et prenant ses distances avec le surréalisme et André Breton.

Mais René Guy Cadou est avant tout un homme d’amitiés simples, qui n’a jamais voulu vivre à Paris, qui se plaît dans la compagnie de tonneliers ou de patrons de bistrots. Et surtout d’Hélène, la femme de sa courte vie, trois ans d’amour passionné, puis le mariage. Cinq années conjugales flamboyantes, comme s’il savait que sa vie finirait vite.

À quoi ressemble sa poésie ?  « J’écris comme je parle, en plein vent, et tiens à ce qu’on m’entende. Parle-moi du vin clair qu’on boit sans qu’on s’en aperçoive […] »,  disait-il en 1943, après avoir rencontré Hélène, « la désirable, la quotidienne, la présente ».

 

Mis en musique par Servat

Son écriture, proche de la nature, est accessible. Avec Hélène, il vit à Louisfert : « J’ai choisi ce pays à des lieues de la ville / Pour ses nids sous le toit et ses volubilis. » Mais il n’est pas benêt devant les petites fleurs. Dans Mourir pour mourir, il écrit : «   Ce serait beau de s’en aller un soir de mai / Parmi les chevaux blancs et les joueurs de palets […] Âgé ou peu s’en faut de nonante-dix ans. » 

Il joue. Voici Saint-Thomas :  « Poète ! René Guy Cadou ? Mais montrez-moi la trace des clous ! » Il est libre : « Vieil océan ! Ce n’est pas assez que Lautréamont t’ait chanté / Avec toute cette saloperie de littérature qui était sa propriété ». 

Il a été mis en musique et chanté par Gilles Servat et une vingtaine d’autres. Des rues, des écoles, des collèges, des bibliothèques portent son nom. La maison de Louisfert, en Loire-Atlantique, est devenue un petit musée, et le fonds littéraire est déposé à la médiathèque de Nantes.

À lire, Hélène ou le règne végétal, l’un de ses principaux ouvrages, toujours disponible aux éditions Seghers.

 

Il naquit il y a cent ans - le poète communiste breton René Guy Cadou - Une vie de poésie intense (Ouest-France, 15 février 2020)
CADOU René-Guy

Notice du Maitron: Guy Haudebourg

Né le 15 février 1920 à Sainte-Reine-de-Bretagne (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), mort le 20 mars 1951 à Louisfert (Loire-Inférieure) ; instituteur, poète ; adhérent du Parti communiste français.

René-Guy Cadou était le fils de Georges Cadou et d’Anna Benoiston, mariés en 1910 à Piriac (Loire-Inférieure) où ils étaient instituteurs. Leur premier enfant, Guy-Georges, né en 1911, mourut à huit mois. Le premier août 1914, Georges Cadou partit pour la guerre où il fut blessé en octobre 1918. À l’automne 1919, avec sa femme, ils furent nommés à Sainte-Reine-de-Bretagne, village de Brière (Loire-Inférieure). Ce fut là que naquit René-Guy, le 15 février 1920, et qu’il fut baptisé le 5 avril. Il entra à l’école primaire dans l’école de ses parents, instituteurs à Sainte-Reine-de-Bretagne (Loire-Inférieure), avant de continuer ses études à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure) où ses parents furent nommés en 1927. En 1930, son père fut nommé directeur d’une école primaire dans un quartier populaire de Nantes (Loire-Inférieure). La famille vint alors s’installer dans cette ville et, en octobre 1931, René-Guy Cadou fut inscrit au lycée Clemenceau de Nantes (Loire-Inférieure) où il poursuivit toutes ses études secondaires. Sa mère mourut en 1932 et son père se remaria en juillet 1934.
À Nantes, René-Guy Cadou devint l’ami de Michel Manoll qui le fit entrer en relation avec plusieurs poètes dont Max Jacob et Pierre Reverdy. En juillet 1936, il publia son premier poème dans une revue d’étudiants nantais. L’année suivante parut Brancardier de l’Aube. En septembre 1938, il passa la première partie de son bac après avoir redoublé sa première tout en continuant d’écrire et de publier. Après avoir raté la seconde partie de son bac philo en juin 1939, il l’obtint en septembre 1939 et entama d’éphémères études de droit. Pour se faire de l’argent, il devint trieur de courrier à la gare de Nantes. En janvier 1940, son père, retraité, mourut d’une maladie hépatique. René-Guy Cadou fut mobilisé dans le Béarn en juin 1940, puis fut hospitalisé avant d’être réformé en octobre 1940. Revenu dans la région nantaise, il décida de devenir instituteur tout en continuant la poésie et, le 16 décembre, fut nommé instituteur-suppléant (remplaçant) à Mauves-sur-Loire (Loire-Inférieure) où il resta vingt-cinq jours avant de rejoindre Bourgneuf-en-Retz du 10 janvier au 30 avril 1941. Le 1er mai, il fut nommé à l’école publique de Saint-Aubin-des-Châteaux (Loire-Inférieure), commune proche de Châteaubriant (Loire-Inférieure) où il fut renommé en septembre 1941. Le 20 octobre 1941, à la suite de l’exécution par de jeunes communistes du lieutenant-colonel Hotz, commandant allemand de la place de Nantes, cinquante otages furent désignés pour être fusillés à Nantes et à Châteaubriant. Le 22 octobre 1941, René-Guy Cadou croisa les camions emmenant 27 otages qui allaient être fusillés à La Sablière et assista à l’enterrement de certains d’entre eux à Saint-Aubin. Cet événement le marqua profondément - il écrivit un poème en leur honneur en octobre 1944 -, mais ce ne fut pas le seul drame dont il fut le témoin pendant la guerre puisqu’en juin 1944, il fut interpellé par une patrouille allemande qui encerclait le maquis de Saffré et qui allait massacrer la plupart des résistants.
Ayant passé sans succès le certificat d’aptitude professionnel d’instituteur en 1942, il continua à assurer des remplacements durant la guerre : Herbignac (Loire-Inférieure) à l’automne 1942, Saint-Herblon (Loire-Inférieure) de janvier à mars 1943, puis Clisson (Loire-Inférieure) d’avril à juillet 1943. C’est à cette époque qu’il fit la connaissance d’Hélène qui deviendra sa femme. Au début juin 1943, il fut maintenu réformé, ce qui lui permit d’échapper au service du travail obligatoire (STO). Lors des bombardements américains de septembre 1943, sa maison nantaise fut endommagée et Cadou échappa miraculeusement à la mort. En octobre, il fut nommé à Basse-Goulaine (Loire-Inférieure) où il resta jusqu’en avril 1944 avant de rejoindre Le Cellier (Loire-Inférieure) où il fit classe à des petits nazairiens repliés. Sa maison ayant été détruite lors de nouveaux bombardements, ce fut d’une mansarde qu’il assista à la libération de Nantes par les alliés le 12 août 1944. Enfin titulaire, à la rentrée 1945, il fut nommé instituteur-adjoint à Louisfert (Loire-Inférieure) près de Châteaubriant. René-Guy Cadou y resta jusqu’à sa mort en 1951 avec Hélène, devenue son épouse le 23 avril 1946, et devint l’ami du directeur de l’école, Joseph Autret*, résistant communiste qui le fit alors adhérer au Parti communiste (PCF). À partir de janvier 1947, René-Guy Cadou publia une critique littéraire intitulée « chronique du monde réel » dans Clarté, l’hebdomadaire communiste de Loire-Inférieure. En octobre 1947, Joseph Autret ayant quitté Louisfert, René-Guy Cadou devint directeur de l’école primaire et habita alors la maison d’école. Le 20 mars 1951, il mourut jeune, à Louisfert, d’un cancer qui durait depuis plusieurs années.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18331, notice CADOU René-Guy par Guy Haudebourg, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 25 octobre 2008.
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16 février 2020 7 16 /02 /février /2020 08:39
Photo Jean-Luc Le Calvez - marché de Morlaix, 15 février

Photo Jean-Luc Le Calvez - marché de Morlaix, 15 février

Photo Pierre-Yvon Boisnard - marché de Morlaix, 15 février

Photo Pierre-Yvon Boisnard - marché de Morlaix, 15 février

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16 février 2020 7 16 /02 /février /2020 08:39
Maéla Burlot, candidate sur la liste Morlaix Ensemble (photo Pierre-Yvon Boisnard)

Maéla Burlot, candidate sur la liste Morlaix Ensemble (photo Pierre-Yvon Boisnard)

Photo des colistiers avant la distribution du programme de nos prochaines réunions publiques sur le Marché de Morlaix (Photo Valérie Scattolin)

Photo des colistiers avant la distribution du programme de nos prochaines réunions publiques sur le Marché de Morlaix (Photo Valérie Scattolin)

Photo Jean-Luc Le Calvez - David Guyomar -  Marché de Morlaix, Morlaix Ensemble, 15 février 2020

Photo Jean-Luc Le Calvez - David Guyomar - Marché de Morlaix, Morlaix Ensemble, 15 février 2020

Photo Jean-Luc Le Calvez - Henri Merlin Gaba Engaba -  Marché de Morlaix, Morlaix Ensemble, 15 février 2020

Photo Jean-Luc Le Calvez - Henri Merlin Gaba Engaba - Marché de Morlaix, Morlaix Ensemble, 15 février 2020

Photo Jean-Luc Le Calvez - Hervé Gouédard, Jean-Paul Vermot, Roger Héré et Patricia Paulus - Marché de Morlaix, Morlaix Ensemble, 15 février 2020

Photo Jean-Luc Le Calvez - Hervé Gouédard, Jean-Paul Vermot, Roger Héré et Patricia Paulus - Marché de Morlaix, Morlaix Ensemble, 15 février 2020

Photo Jean-Luc Le Calvez - Lucienne Nayet, Corinne Grincourt, Martine et Hévé Gouedard- Marché de Morlaix, Morlaix Ensemble, 15 février 2020

Photo Jean-Luc Le Calvez - Lucienne Nayet, Corinne Grincourt, Martine et Hévé Gouedard- Marché de Morlaix, Morlaix Ensemble, 15 février 2020

Photo Jean-Luc Le Calvez - Marché de Morlaix, Morlaix Ensemble, 15 février 2020

Photo Jean-Luc Le Calvez - Marché de Morlaix, Morlaix Ensemble, 15 février 2020

Photo Catherine Tréanton - Marché de Morlaix, 15 février 2020

Photo Catherine Tréanton - Marché de Morlaix, 15 février 2020

Photo Jean-Luc Le Calvez - Jérôme Plouzen et André Laurans - Marché de Morlaix, Morlaix Ensemble, 15 février 2020

Photo Jean-Luc Le Calvez - Jérôme Plouzen et André Laurans - Marché de Morlaix, Morlaix Ensemble, 15 février 2020

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16 février 2020 7 16 /02 /février /2020 06:51

 

Le 11 février à l’Assemblé nationale, les députés PCF ont rendu honneur à la mémoire du bâtisseur de la Sécu et du droit à la retraite, rappelant la modernité de son œuvre, que le chef de l’état, Emmanuel Macron, entend détruire.

Au milieu d’une salle de l’Assemblée nationale, Pierre Caillaud-Croizat sourit doucement depuis de longues minutes. Entouré de députés communistes, il se déclare « heureux d’être parmi ceux qui défendent le nom et l’œuvre de Croizat aujourd’hui ». En ce 11 février 2020, cela fait 69 ans jour pour jour que son grand-père Ambroise Croizat est décédé. « Lui rendre hommage ici au moment où le gouvernement veut détruire les retraites, contre l’avis des Français, nous semblait évident », indique André Chassaigne. Aux côtés du président du groupe GDR, Fabien Roussel honore la mémoire de celui qui fut ministre communiste du Travail de 1945 à 1947, bâtisseur de la Sécurité sociale et cheville ouvrière de la généralisation des retraites pour les Français. « Croizat a montré qu’il était possible de mener de grandes réformes dans ce pays, de belles réformes de progrès acceptées par la quasi-unanimité des Français, car véritablement dédiées à l’intérêt général », souligne le secrétaire national du PCF. « Quand on a un ministre qui vient du PCF et de la CGT, ça aide », ajoute-t-il, avant de rappeler que l’œuvre de Croizat peut être renforcée : « Notre pays est beaucoup plus riche aujourd’hui qu’en 1946. Il est possible d’aller encore plus loin. »

Ambroise Croizat a bâti la cotisation sociale en socialisant les richesses créées

Tel n’est pas le projet de Macron, qui veut en substance détruire la Sécu et vendre les retraites des Français. « Voir des députés LaREM brandir Croizat comme référence est scandaleux car leur projet est diamétralement opposé. Ils veulent la casse des retraites et la casse de nos garanties collectives », s’indigne au passage Frédéric Sanchez, secrétaire général de la fédération CGT métallurgie. Un poste autrefois occupé par Croizat, avant qu’il ne participe à la rédaction du programme du Conseil national de la Résistance et n’entre au gouvernement à la Libération. « Avant la Sécu, les Français vivaient dans la terreur de la maladie et de l’accident de travail, car, dès qu’ils étaient souffrants, non seulement ils n’étaient plus payés car ils ne pouvaient plus travailler, mais ils devaient en plus payer des sommes considérables pour se soigner, s’ils avaient une appendicite par exemple », raconte l’historien Michel Etiévent.

Croizat va réussir à conjurer cette « angoisse du lendemain » en bâtissant la Sécu avec les Français et les militants CGT. « Il a annoncé dans l’Hémicycle que les retraites ne devaient plus être l’antichambre de la mort mais une nouvelle étape de la vie, et c’est ce qui a été mis en place », apprécie Michel Etiévent, également biographe de Croizat. « Il a bâti la cotisation sociale, où chacun participe selon ses moyens et reçoit selon ses besoins, en socialisant les richesses créées », insiste Bernard Lamirand. Le président du Comité d’honneur Ambroise-Croizat raconte que le projet est né en 1936, quand Croizat, député du Front populaire et syndicaliste, a vu les adhésions à la CGT augmenter considérablement : « Avec tout l’argent récolté, il a appelé les fédérations à créer une maternité, une mutuelle, un centre de vacances… Il imaginait déjà une Sécu étendue à tous les Français. »

Et voulait aligner toutes les retraites vers le haut, « au lieu de niveler vers le bas les pensions comme l’entend Macron », insiste Pierre Caillaud-Croizat. « Nous ne manquerons pas de le rappeler et de défendre son œuvre lors des débats », conclut Fabien Roussel. Juste avant, André Chassaigne proposait d’accoler une plaque sur la place occupée par Croizat dans l’Hémicycle. « Cinquième travée, place 3 ! » a répondu Michel Etiévent en un éclair.

Aurélien Soucheyre

 

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16 février 2020 7 16 /02 /février /2020 06:48

 

RÉFORME DES RETRAITES : 67 % DES FRANÇAIS VEULENT UN RÉFÉRENDUM (L’HUMANITE - Jeudi 13 Février 2020)

Selon notre sondage Ifop, 67 % des Français souhaitent se prononcer directement sur le projet de l’exécutif. À 56 %, ils indiquent même vouloir le repousser, preuve que le gouvernement ne peut pas imposer son projet à marche forcée.

Les résultats sont sans appel : 67 % des Français soutiennent la tenue d’un référendum sur la réforme des retraites. Le sondage réalisé par l’Ifop pour l’Humanité et la Marseillaise « montre un niveau d’adhésion massif » à cette idée, portée par l’appel lancé le 10 février dans nos colonnes et déjà signé par plus de 35 000 personnes. Le président de la République, qui fait face à une mobilisation historique contre son projet mais a jusqu’à présent méprisé les citoyens, les manifestants, les syndicats et les parlementaires, ne peut plus continuer d’ignorer les Français. Un référendum lui donne l’occasion de consulter le pays et de sortir du conflit par le haut. Les deux tiers des citoyens y sont favorables. « L’adhésion est non seulement massive mais également extrêmement peu clivée. Les Français sont pour un référendum quels que soient leur âge, leur classe sociale, leur statut public ou privé, leur situation géographique et leur préférence politique et partisane », pointe Frédéric Dabi, le directeur général adjoint de l’Ifop. Seulement 15 % des Français, très minoritaires, se déclarent d’ailleurs « pas du tout favorables ».

 

55 % des électeurs de Macron sont favorables à un référendum

En cas de référendum, ils sont de nouveau majoritaires à vouloir repousser la réforme d’Emmanuel Macron : 56 % voteraient « non ». « Cela signifie que les Français s’interrogent massivement sur le bien-fondé de cette réforme, et que le gouvernement n’a pas convaincu sur sa légitimité pour la mener à bien. Cela montre également que ce qui se passe actuellement au Parlement n’est pas du tout de nature à rassurer les Français. À leurs yeux, le référendum apparaît comme la meilleure façon de trancher la question », développe Frédéric Dabi.

Dans le détail, la proportion de sondés pour un référendum monte à 84 % chez les sympathisants du PCF et de la France insoumise, ou encore 69 % du PS ou d’EELV (70 %). L’adhésion à un référendum est très partagée à gauche, avec des niveaux à la fois élevés et comparables. Elle est aussi partagée à un moindre degré à droite : 54 % des électeurs LR, 76 % de ceux de l’extrême droite y sont également favorables. Parmi ceux qui ne revendiquent aucune proximité partisane, ils sont encore 69 % à vouloir que les Français tranchent par le vote la question de la réforme. Et même… 45 %, soit une forte minorité, des personnes sondées se déclarant sympathisantes d’En marche. Si l’on se réfère au vote de 2017, c’est une majorité (55 %) des électeurs d’Emmanuel Macron qui sont favorables à un référendum. C’est donc de sa base que se coupe un peu le président de la République, avec la méthode retenue pour sa réforme. La demande référendaire traverse toutes les générations d’actifs. Ainsi 70 % des 18-24 ans, quasi autant des 25-34 ans (69 %), 68 % des 35-49 ans et 69 % des 50-64 ans y sont favorables. C’est un tout petit peu moins chez les retraités, quoique 61 % des 65 ans et plus se disent tout de même favorables à la tenue d’un référendum.

 

 

Difficile pour l’exécutif d’ignorer cet arc large

C’est ainsi plus de deux Français sur trois, tous âges confondus, qui se retrouvent d’accord. Difficile pour l’exécutif d’ignorer cet arc large qui conteste sa réforme. Surtout que, dans le dernier tableau de bord mensuel de l’Ifop, Emmanuel Macron chute de 4 points avec 36 % de « bonnes opinions », soit son niveau de février 2019 en pleine crise des gilets jaunes. Le chef de l’État y baisse chez les ouvriers (19 %, – 7) et les employés (25 %, – 6), mais également dans les catégories qui lui sont d’habitude plus favorables : les cadres supérieurs (51 %, – 7), les retraités (42 %, – 5), et les sympathisants « Les Républicains » (29 %, – 15). Une désaffection nouvelle pour Macron, qui enregistrait auparavant ses meilleurs scores dans ces catégories, après avoir capté en 2017 les voix qui s’étaient portées sur Hollande en 2012. L’apport des cadres supérieurs, des retraités issus de la droite, avait ensuite, courant 2018, compensé la désaffection de l’électorat de centre gauche. Emmanuel Macron avait jusqu’ici bénéficié globalement, en termes de popularité, de ces vases communicants. La dernière période semble au contraire montrer une fuite des deux côtés.

Sur le fond cependant, le caractère droitier de la politique du gouvernement ne trompe pas. En cas de référendum, 56 % des Français, selon notre sondage, se prononceraient contre la réforme du gouvernement. Les millions de manifestants qui ont défilé dans les rues depuis le 5 décembre, n’en déplaise à l’exécutif, ne sont pas aussi isolés qu’il aime à le prétendre.

« J’entends ceux qui exercent leur droit profondément légitime de faire grève, mais aussi ceux qui subissent des désagréments et qui souffrent », avait tenté dès les premières heures du mouvement en décembre Édouard Philippe. Mais, près de trois mois plus tard, son gouvernement, malgré ses efforts de « pédagogie », n’a toujours pas convaincu… hormis à droite. « On retrouve la sainte alliance que l’on a vue sur beaucoup de réformes par le passé entre les sympathisants de la République en marche et ceux des “Républicains” qui en cas de vote seraient en ligne avec le projet du gouvernement », explique Frédéric Dabi. Si 44 % de Français se porteraient sur le « oui », la proportion monte à 85 % chez les sympathisants LaREM et à 65 % chez ceux des « Républicains ». L’ancrage à droite du mouvement présidentiel se confirme puisque, si l’électorat de François Fillon de 2017 se prononcerait en faveur de la réforme au même niveau que les proches de LR (64 %), seuls 68 % de celui d’Emmanuel Macron le feraient aussi.

Le système universel par points tant vanté par l’exécutif rencontrerait l’opposition frontale de la gauche en cas de vote avec un non à 71 % (86 % chez les proches de la FI et du PCF, 73 % pour le PS, 63 % pour EELV) et dans une moindre mesure du RN (66 %). « La France des actifs et des jeunes serait sur le non, à la différence des personnes âgées qui ne sont pas concernées par la réforme », relève également le sondeur. Parmi ceux les plus portés à refuser le projet gouvernemental, on trouve ainsi les 18-24 ans (64 %), les habitants des communes rurales (64 %), les salariés du secteur public (68 %, mais aussi une majorité de ceux du privé avec 54 %). Et tandis que les dirigeants d’entreprise voteraient à 60 % en faveur de la réforme, 66 % des employés et des ouvriers se prononceraient contre.

Autant de monde susceptible de se retrouver devant l’Assemblée nationale le 17 février lors de l’arrivée du projet de loi dans l’Hémicycle, mais aussi le 20 février à l’occasion de la nouvelle journée d’action à l’appel de l’intersyndicale.

 

Julia Hamlaoui, Aurélien Soucheyre et Lionel Venturini

 

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16 février 2020 7 16 /02 /février /2020 06:46

 

Quand il sort du pis de la vache, le bilan carbone du lait est plus élevé dans le Grand-Ouest de la France qu’en Franche-Comté. Quand le produit laitier arrive sur la table du consommateur, cette différence  s’est encore  accrue. Pourtant,  une récente étude réalisée en France  sur la compétitivité   des filières laitières  dans le monde par le cabinet Agrex Consulting  gomme totalement le bilan carbone  des différents systèmes de production. Voilà qui ne contribuera à mettre en place une production laitière durable en France et dans le monde.

Parmi les propos tenus par  Emmanuel Macron  le 10 janvier dernier lors de sa rencontre avec les membres de la « Convention climat», il faudra se souvenir de  cette phrase : « Je défendrai une économie de marché libre et ouverte  et je pense qu’elle est compatible avec l’écologie».  Plutôt que de polémiquer sur cette phrase   lâchée ce jour-là  par le  chef de l’Etat, nous proposons d’analyser l’étude que vient de publier  le cabinet Agrex Consulting  sur le marché mondialisé  des produits laitiers. Ses travaux ont été vendus  à FranceAgriMer, l’organisme parapublic  qui travaille à l’organisation  des principales filières agricoles  et des produits de la mer en France.

Dans un document de 36 pages,  Agrex Consulting analyse les atouts  de la filière laitière dans huit   pays  de l’Union européenne (France, Allemagne, Pays Bas, Danemark, Irlande, Italie, Royaume Uni, Pologne)    et ceux de cinq pays tiers  qui sont l’Argentine, l’Australie, le Brésil, les Etats Unis   et la Nouvelle Zélande. L’étude retient 7 axes de compétitivité pour   chacun de ces pays. Ils vont  du « poids de l’agroalimentaire  dans les exportations » jusqu’à la « capacité  à conquérir des marchés » en passant par la « durabilité des ressources », le « potentiel de production des filières », la « maîtrise technique ». Il manque  juste le bilan carbone du litre de lait quand il sort du pis de la vache  et celui du produit laitier quand il arrive  sur la table du consommateur.  Et comme ce produit laitier  a parfois  fait le tour du monde  avant d’être consommé, on peut dire que l’étude d’Agrex Consulting, occulte totalement la contribution de cette filière  agricole, agro-industrielle et commerciale,  au réchauffement climatique global.

 

Un bilan carbone différent de la Bretagne à la Franche-Comté

Nous allons, dans cet article, nous limiter au cas de la France en partant de deux exemples précis. Dans l’article suivant, nous évoquerons surtout la situation des Pays Bas. En France, les principales zones laitières sont situées au nord de la Loire. Les régions   Bretagne,  Pays de la Loire  et Hauts de France  sont parmi celles  qui produisent chaque année les plus gros volumes de lait. Ce sont aussi celles où les traditions fromagères sont moindres qu’en Normandie, en Franche Comté ou en Auvergne. Quand il sort du pis des  vaches, le lait  produit en Bretagne présente un bilan carbone nettement plus élevé  que le lait produit en Franche-Comté. En Bretagne, les vaches laitières consomment beaucoup de maïs broyé  et conservé dans un silo. Sa culture a nécessité des labours, du carburant  et des engrais  très émetteurs de gaz à effet de serre. Comme cet aliment énergétique  est pauvre  en protéines, la ration quotidienne des vaches  est complétée par des tourteaux de soja  importés  d’Amérique du sud, ce qui contribue  à la déforestation de l’Amazonie.

En Franche-Comté, dans la zone d’appellation du fromage connu sous le nom de  comté, le cahier des charges de l’appellation fromagère, interdit les aliments fermentés comme le maïs en silo ou l’herbe  d’ensilage.  Les vaches consomment l’herbe des prés à la belle saison et du foin durant la saison hivernale. Les apports de  soja sont limités et l’on recherche plutôt une herbe enrichie  avec des mélanges appropriés  de graminées  et de légumineuses que l’on retrouve aussi dans le foin. C’est donc l’existence  de ce cahier des charges rigoureux destiné à produire un fromage de qualité qui fait que le bilan carbone de chaque litre de lait sortant du pis des vaches en Franche Comté est nettement plus bas  qu’en Bretagne. Les critères utilisés par Agrex Consulting  occultent cette différence.

 

400 litres de lait pour une meule de fromage pesant 40 kilos

Mais il nous faut aussi regarder le bilan carbone du produit laitier arrivant sur la table du consommateur. En Franche-Comté, le lait  est collecté par des « fruitières », ces petites coopératives qui rayonnent au niveau d’un canton. Cela diminue la distance parcourue   par les camions citernes  qui  transportent de lait de la ferme à la fruitière. Ensuite, ce lait  est surtout transformé  en fromage d’appellation comté,  à quoi s’ajoutent  souvent un peu de beurre et de crème, des produits souvent consommés localement. Comme  il faut 400 litres de lait pour produire  une meule de comté pesant une quarantaine de kilos et que les  protéines du  «petit lait»  sont récupérées localement  pour l’alimentation des animaux, toute la matière première  est valorisée. Une fois affiné, le poids du fromage est dix fois moindre que celui du lait  utilisé pour le produire dans la fruitière. Le transport  de ce  fromage  dans tout l’Hexagone comme sur des marchés  d’exportation dans quelques pays frontaliers  présente donc un bilan carbone modeste.

 

20% du lait de vache produit sur 7% du territoire

En revanche, le lait breton sera souvent transformé en lait de grande consommation, en beurre, en yaourts, en emmental  d’entrée de gamme. Comme la Bretagne produit  environ 20% de lait de vache en France sur seulement 7% du territoire, les laits liquides, les fromages, le beurre et les autres produits frais sortis de laiteries   bretonnes   devront parcourir une distance moyenne relativement longue avant d’arriver sur la table du consommateur, y compris sur le seul territoire français. C’est d’autant plus vrai que l’on produit peu de lait liquide en France en dessous d’une ligne qui va de La Rochelle à Lyon.

Cette comparaison franco-française nous montre que l’analyse  produite par  Agrex Consulting  s’inscrit dans « une économie libre et ouverte » telles que la défend Emmanuel Macron. Mais la comparaison de nos deux exemples démontre qu’elle n’est pas « compatible avec l’écologie». Les auteurs de l’étude, eux,  ne se posent même pas ce genre de question. Voilà  qui montre à quel point une réflexion économique fondée sur la seule conquête des parts de marché dans une économie capitaliste mondialisée accentue  le réchauffement climatique alors qu’il est vital de le freiner.

 

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15 février 2020 6 15 /02 /février /2020 20:40
Portrait. Mary Lou McDonald, la révolution irlandaise - Thomas Lemahieu, L'Humanité, 13 février 2020
Portrait. Mary Lou McDonald, la révolution irlandaise
Jeudi, 13 Février, 2020 - L'Humanité

Sans coup férir, son parti, le Sinn Féin, a emporté les élections. Et celle qui a succédé à Gerry Adams tente désormais de rassembler une majorité de gauche.

 

Elle ne savait pas que c’était impossible, alors elle l’a fait. Son parti, le Sinn Féin, supplantant, avec 24,5 % des voix, les deux vieux partis conservateurs, le Fianna Fail (22,2 %) et le Fine Gael (20,9 %), qui dominaient sans partage le paysage politique depuis des décennies. C’était inimaginable jusqu’à ces dernières semaines. Une preuve parmi tant d’autres : la télévision publique a attendu les trois derniers jours avant le scrutin pour l’inviter au débat des « grands » candidats, avec le premier ministre sortant, Leo Varadkar (FG), et son éternel rival, l’ancien ministre des Entreprises dans un précédent gouvernement, Micheal Martin (FF)… À l’issue des législatives, samedi dernier, c’est elle, Mary Lou McDonald, la présidente du Sinn Féin, qui a le mieux formulé le sens du bouleversement sans précédent au sud de l’île. « Une révolution par les urnes », a-t-elle proclamé.

C’est son tour, en somme. Deux ans à peine après avoir pris le relais de Gerry Adams, la figure tutélaire du Sinn Féin pendant trente-cinq ans, adulée par les uns et honnie par les autres, cette Dublinoise, oratrice hors pair, dénuée de l’accent des Irlandais du Nord, compte bien devenir la première taoiseach – première ministre – de l’histoire de la République d’Irlande. Elle a entamé, hier, des pourparlers avec les autres forces de gauche, en commençant par les Verts, afin de tenter de constituer une majorité alternative, sans les deux partis traditionnels de droite.

Exit les caricatures, elle incarne le nouveau visage du Sinn Féin

Même si les chances de réunir suffisamment d’alliés pour constituer une coalition majoritaire demeurent ténues, la présidente du Sinn Féin met fin, sans doute pour longtemps, à la marginalisation de son courant politique, sur fond d’épuisement des forces conservatrices de droite, le Fianna Fail et le Fine Gael, l’un comme l’autre responsables des saccages austéritaires et de l’explosion des inégalités depuis une dizaine d’années. Mary Lou McDonald a réussi à élargir de façon décisive l’assise électorale de son parti, si longtemps cantonné sous la barre des 10 % en République d’Irlande et systématiquement renvoyé à la semi-clandestinité des temps de l’Armée républicaine irlandaise (IRA).

Sans lien intime avec cet héritage, avec ses parts de lumière mais aussi d’ombre, Mary Lou McDonald a, après un très bref passage au Fianna Fail – où militaient ses parents –, adhéré au Sinn Féin à la fin des années 1990, dans la foulée des accords du Vendredi saint qui ont ouvert un processus irréversible de pacification en Irlande du Nord. Pas encore adolescente, en 1981, quand Bobby Sands, l’un des grands héros de la cause républicaine irlandaise, meurt, au bout de sa grève de la faim, dans les geôles de Margaret Thatcher, « Mary Lou », comme ses partisans ont réussi à imposer leur familiarité dans les débats publics, n’offre guère de prise à ses adversaires, jamais en reste jusque-là pour caricaturer le Sinn Féin comme un gang de malfaiteurs, de voyous, voire de terroristes.

Dans ce contexte, le succès électoral du Sinn Féin est dû avant tout à son programme de rupture avec les politiques antisociales des gouvernements successifs à Dublin : baisse et gel des loyers, construction de logements sociaux, investissements dans l’hôpital public, refus de tout report de l’âge de départ à la retraite, etc. Mais pas seulement : la perspective du Brexit, conjugué au lent déclin démographique des protestants en Irlande du Nord, dope les revendications identitaires des républicains catholiques du Sinn Féin visant à une réunification de l’île. Avec son expérience d’eurodéputée – entre 2004 et 2009, elle a été la première élue du Sinn Féin à Strasbourg, où elle avait rejoint le groupe de la Gauche unitaire européenne (GUE-NGL) –, McDonald a beaucoup œuvré en coulisses dans les négociations entre Bruxelles et Londres : c’est le Sinn Féin qui a, en premier, réclamé un « statut spécial » pour l’Irlande du Nord, afin de préserver les accords de paix. Cela ne l’empêche pas de rester lucide sur l’Union européenne telle qu’elle est aujourd’hui. « Il faudrait être imprudents pour ignorer les vrais problèmes de l’Union européenne, qui ont conduit tant de Britanniques à vouloir la quitter, lançait-elle fin janvier. Le projet européen est loin d’être parfait. »

Son discours progressiste apporte un renouveau au parti

Mary Lou McDonald a également joué un rôle décisif dans une forme de « laïcisation » de son parti, longtemps très conservateur lui-même, à l’image de toute la société irlandaise, sur des questions déterminantes comme celle des droits des femmes. Et ce mouvement a pu également jouer en sa faveur, après la victoire, en mai 2018, à plus de 65 % du oui à l’abrogation de l’article constitutionnel interdisant l’interruption volontaire de grossesse en Irlande. La présidente, discrètement engagée sur ces questions depuis de longues années, a su imposer le virage nécessaire au Sinn Féin, histoire de lui permettre de recoller avec une société finalement plus avancée qu’il n’y paraissait, en se focalisant sur ses seuls représentants politiques et, bien sûr, ecclésiastiques. Avec Mary Lou McDonald à sa tête, le Sinn Féin a de bonnes chances de garder longtemps sa longueur d’avance. Qu’elle parvienne, ou non, à former l’indispensable coalition gouvernementale capable d’imposer les politiques de progrès et de justice réclamées par les électrices et les électeurs. L’Irlande jadis réactionnaire a d’ores et déjà tourné la page.

Thomas Lemahieu
 
Portrait. Mary Lou McDonald, la révolution irlandaise - Thomas Lemahieu, L'Humanité, 13 février 2020
Succès historique du Sinn Féin en Irlande: Premières conséquences politiques du Brexit

Avec plus de 530 000 voix en vote de première préférence et 24,5% des voix aux élections législatives irlandaises du 8 février, le Sinn Féin s’impose comme le premier parti en voix dans les 26 comtés du sud de l’Irlande. Cela assure au parti républicain 37 sièges au Parlement de Dublin. Si l’on y ajoute les résultats des élections dans les six comtés du Nord de 2017, le Sinn Féin, avec 700 000 voix, est aujourd’hui le premier parti dans toute l’Irlande.

Pour la première fois depuis la partition de l’île en 1921, la domination des deux partis qui s’échangent ou se partagent le pouvoir au Sud, le Fianna Fáil et le Fine Gael, est remise en cause.

Le Sinn Féin a bâti ce succès historique en approfondissant son orientation républicaine et sociale et en l’adaptant aux nouvelles conditions créées par le Brexit. Son manifeste électoral, intitulé «Donner une pause aux travailleurs et aux familles», est fondé sur la fin des politiques d’austérité néo-libérales, avec des propositions concrètes sur le système public de santé (ouverture de 1500 lits et embauches de médecins et d’infirmier.e.s), des aides pour les travailleurs indépendants, des investissements d’un milliard d’euros dans les transports publics, l’opposition au recul de l’âge de départ à la retraite, la fin des arnaques de la part des compagnies d’assurance privées. Le Sinn Féin allie cette exigence sociale, chiffrée, à une ambition politique majoritaire allant jusqu’à se déclarer clairement candidat à exercer le pouvoir. La décomposition du gouvernement sortant, les menaces sur le système de retraites, les ravages de la spéculation immobilière et les scandales provoqués par les abus des assurances ont marqué la campagne électorale.

Si les enquêtes d’opinion concluent au fait que la question du Brexit n’a sans doute pas été déterminante dans le résultat de ces élections législatives, il n’en demeure pas moins qu’elle aura constitué une des toiles de fond de ces élections. Les résultats du Sinn Féin dans les régions frontalières ne sont pas fortuits. Le sort de l’Irlande, comme l’ensemble de la «relation future» entre le Royaume-Uni et l’UE, n’est pas définitivement réglé, loin s’en faut. L’accord trouvé n’est pour le moment que «transitoire». Le résultat du Sinn Féin au Sud, combiné avec la résolution de la crise politique provoquée par les Unionistes au Nord, est incontestablement un appui majeur pour que les intérêts sociaux et démocratiques du peuple irlandais soient respectés dans ce contexte. Le Sinn Féin défend, à raison, l’application intégrale des accords de paix de 1998, dits «Accords du Vendredi saint», l’établissement d’un comité parlementaire sur l’unité de l’Irlande, et la perspective d’un référendum sur l’unité organisé à la fois au Nord et au Sud. Car le Brexit pose effectivement cette question.

Fabien Roussel a réaffirmé au Sinn Féin la profonde solidarité du PCF et lui a exprimé ses félicitations pour le résultat des élections. La solidarité historique du PCF avec la lutte du peuple irlandais et avec le Sinn Féin reste pleine et entière!

Vincent BOULET
Responsable Europe du PCF

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