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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 08:07
Plus que jamais, le 1er mai - Appel syndical unitaire CGT, FSU, Solidaires, Fidl, MNL, Unef, UNL

COMMUNIQUÉ DE PRESSE INTERSYNDICAL CGT, FSU, Solidaires, Fidl, MNL, Unef, UNL

Alors que le monde entier fait face à la pandémie, ce 1er-Mai sera plus que jamais la journée internationale de luttes des travailleuses et travailleurs.
Depuis le début de la crise sanitaire, des millions de personnes sont confinées. De nombreux pays vivent grâce aux oublié.e.s, aux invisibles de nos sociétés, qui continuent à travailler, le plus souvent au risque de leur propre vie.
Évidemment, ce sont d’abord l'ensemble des personnels de santé qui n’a pas compté ses heures, son dévouement. Ensuite, il y a tous les salarié.e.s, souvent des femmes, du commerce, de l'agro-alimentaire, du paramédical du social, du nettoiement, etc., ainsi que tou.te.s ces agent.e.s de la fonction publique qui ont continué d’assurer leurs missions de service public et, plus largement, ceux et celles qui travaillent au service de la population.
Les paroles de reconnaissance des gouvernements n’ont pas été suivies d’actes forts. Les mots sont évidemment insuffisants pour exprimer notre colère et notre détermination à faire changer les choses. Nous porterons ce 1er-Mai 2020, bien que confiné.e.s, les revendications qui sont plus que jamais d’actualité :

Car sacrifier la santé des travailleur.euse.s n’est pas admissible
Si la « reprise » de la vie sociale dont le travail fait partie est une espérance, une nécessité pour beaucoup d’entre nous (et, pour d’autres, plus pour remettre leur profit à l’ordre du jour), cela ne peut se faire sans la garantie la plus absolue de la sécurité de chacun, chacune, ainsi que celle de ses enfants. La santé, la sécurité,, le droit de retrait, de grève, le droit syndical doivent être respectés !

Car sacrifier les droits des travailleur.euse.s sur l’autel de l’économie n’est pas tolérable et ne pourra continuer quelle que soit la situation
Des semaines à 60 heures de travail, la perte des congés, des jours de repos, le travail dominical étendu, les abus sur le télétravail ne sont pas légitimes et ne peuvent durer ! Ce n’est pas une prime donnée au bon vouloir du patron ou de l’employeur public, une aide ponctuelle aux plus modestes qui suffiront aux travailleur.euse.s : ce sont de vraies revalorisations salariales du Smic et des salaires, en particulier dans les conventions collectives où ils sont les plus bas, tout comme dans la fonction publique !

Sacrifier les plus précaires d’entre nous n’est pas admissible dans une société d’égalité et de solidarité :
Vacataires, intérimaires, intermittent.e.s, services civiques, la précarisation des travailleur.euse.s s’est multipliée ces dernières années et la situation des chômeur.euse.s et étudiant.e.s a été dégradée, tout comme celle des sans-papiers aujourd’hui ignoré.e.s sur le plan sanitaire comme social.
Elles et ils payent le prix fort de la situation et les inégalités sociales explosent. Le manque d’investissement au niveau de la santé, la réforme de l’assurance chômage, le projet de réforme de la retraite par points, mettent à mal la protection sociale, laquelle est un socle protecteur.
De plus, le développement des services publics est nécessaire et indispensable pour assurer l'égalité et répondre aux besoins de la population. De nombreuses aides sont prévues pour les entreprises, alors que pour ceux et celles qui sont dans les situations difficiles, elles restent mineures. Il faut permettre la suspension des loyers et des dépenses de toute l’énergie, une aide pour l’accès à internet et aux transports car nous savons que si la crise sanitaire peut régresser, la situation économique et sociale va continuer à faire des dégâts.
Cette situation inédite qui peut, malheureusement, perdurer et/ou continuer, a remis en lumière l’essentiel : un hôpital et un système de santé publique avec de vrais moyens humains, matériels, financiers, un système de protection sociale large tout au long de la vie, des services publics qui ne sont pas sacrifiés par des politiques de restructurations, suppressions au bénéfice des appétits de ceux qui prospèrent dans ce système capitaliste !
Le 1er-Mai doit permettre à chacun et chacune de s’emparer de ces revendications et par tous les moyens de les rendre visibles.
Même confiné.e.s, manifestons toutes et tous le 1er-Mai, avec des pancartes, banderoles ou en envahissant les réseaux sociaux (...) et donnons à cette journée une véritable force collective !
Le 1er-Mai, soyons visibles, solidaires, déterminé.e.s. Nous ne paierons pas la crise générée par des choix politiques d’un système capitaliste mortifère.
Transformons le monde de demain en un monde vivable, de justice sociale, écologiste et féministe !

Montreuil, le 20 avril 2020

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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 07:00
Ehpad : tout ce qui aurait pu éviter ce drame... et qui a été ignoré (L'Humanité, 21 avril 2020, Aurélien Soucheyre et Maurice Ulrich)
Mardi, 21 Avril, 2020 - L'Humanité
Ehpad : tout ce qui aurait pu éviter ce drame... et qui a été ignoré

« Notre pays ne remplit pas ses devoirs à l’égard des plus vulnérables. » Ce terrible constat sur les Ehpad, corroboré par des élus FI et PCF, a été dressé par une députée LaREM... en 2017. Depuis, le gouvernement a reçu une foule de rapports alertant sur la situation catastrophique dans les établissements pour personnes âgées dépendantes. Mais les solutions proposées ont quasiment toutes été enterrées.

 

Avant même d’être frappés de plein fouet par l’épidémie de coronavirus, les Ehpad étaient déjà en « profonde crise ». La sonnette d’alarme a été tirée à maintes reprises, et de nombreux rapports ont été remis au gouvernement depuis l’élection d’Emmanuel Macron, qui n’a jamais répondu à la hauteur des enjeux. Dès septembre 2017, les députés PCF et FI s’émeuvent d’une grève de 117 jours dans un établissement, les Opalines à Foucherans (Jura). La commission des Affaires sociales met en place une « mission flash » en urgence, conduite par Monique Iborra. « Notre pays ne remplit pas ses devoirs à l’égard des plus vulnérables », alerte la députée LaREM, qui livre des conclusions au vitriol. Les Ehpad sont en sous-effectif grave, avec des conditions de travail indignes. Les accidents du travail y sont deux fois supérieurs à ceux du BTP. Les salaires des personnels beaucoup trop faibles, et les prix souvent exorbitants pour les familles. La tarification à l’acte est qualifiée « d’équation kafkaïenne », et le service rendu insuffisant. « Les Ehpad sont un lieu de souffrance de notre société. Souffrance de la maltraitance et souffrance au travail », dénonce le député PCF Pierre Dharréville.

En 2018, 31 mesures pour «changer de modèle»

Mais le gouvernement refuse tout plan ambitieux et se cache derrière des promesses. Les parlementaires reviennent à la charge en mars 2018. Le sénateur LR Bernard Bonne pointe dans un rapport « une dérive sanitaire de l’Ehpad », et appelle à une réforme globale. Quelques jours plus tard, Monique Iborra et l’élue FI Caroline Fiat (lire aussi notre entretien) présentent une nouvelle mission. « La profonde crise des Ehpad ne peut laisser indifférent », écrivent-elles, sachant que les « professionnels expriment ne plus pouvoir exercer dans des conditions humaines et décentes leur métier », avec le soutien des directions et l’interrogation constante des familles. Elles indiquent en outre que les structures privées sont en moyenne plus chères et moins dotées en effectifs que les publiques. Et s’inquiètent que, avec 24,5 aides-soignants et 6 infirmiers pour 100 résidents, le temps de soin et de toilette est « inférieur à une heure par jour ». Elles proposent enfin un plan de 31 mesures pour un « changement de modèle ».

Buzyn alertée : il manque 60 000 postes

Olivier Véran, alors rapporteur du budget de la Sécurité sociale, les chiffre à 7 milliards d’euros. Soit beaucoup trop pour le gouvernement. Mais l’exécutif, conscient que la question monte, prend soin de déployer sa communication. La ministre de la Santé de l’époque, Agnès Buzyn, assure qu’un plan est en préparation. En janvier 2019, elle reconnaît que les Ehpad sont « à bout de souffle », et que 20 000 postes vont être créés, sur 60 000 manquants… En mars, lors des assises des Ehpad, elle annonce « des mesures fortes », dès lors que le rapport de Dominique Libault, président du Haut Conseil du financement de la protection sociale, lui sera remis. « Le gouvernement passera à l’action pour porter des solutions immédiates » qui feront « une différence dès 2019 », affirme-t-elle.

Beaucoup de promesses pour quelques mesurettes

Agnès Buzyn reçoit le rapport quelques jours plus tard. Il préconise la création de 80 000 postes d’ici à 2024, l’utilisation de 3 milliards d’euros sur dix ans pour rénover les Ehpad, des baisses de reste à charge de 300 euros pour les plus modestes et un soutien de 550 millions pour les services d’aide à domicile. Mais l’heure n’est pas encore à présenter la « loi grand âge ». Si bien qu’en août 2019, la ministre en est toujours à promettre « de l’argent pour les Ehpad », pour le budget… de 2020. En octobre 2019, nouveau rapport, cette fois-ci signé par l’ancienne ministre du Travail Myriam El Khomri, qui propose 825 millions d’euros pour de nouvelles embauches. « Nous ne sommes pas préparés au vieillissement de la population », s’inquiète alors Agnès Buzyn, qui finira par présenter des mesurettes après avoir beaucoup communiqué et ignoré la proposition de loi « d’urgence pour la santé » des parlementaires PCF, pourtant conséquente et budgetée.

Mardi, 21 Avril, 2020 - L'Humanité
Éditorial. Marchandise

L'éditorial de Maurice Ulrich. 

La loi grand âge, lancée au son du clairon avec une vaste consultation en ligne à l’automne 2018, devait donner des pistes, élaborer des solutions. Il y a eu des milliers de réponses, des propositions. Depuis, rien

À la liste des cyniques et des imbéciles dopés par la crise, on peut ajouter Christophe Barbier, avec mention, sur BFM, appelant à une reprise rapide pour l’économie : « Pour sauver quelques personnes âgées, on va mettre des milliers de gens au chômage ? » Cynique et imbécile, au service de cette perversion intellectuelle qui a fait de « l’économie » et plus précisément du profit et de la rentabilité, quoi qu’il en coûte, l’alpha et l’oméga des politiques libérales. C’est précisément parce que la santé de tous, et plus encore celle des personnes âgées, lui a été soumise que nous en sommes là.

On pensait des propos comme ceux-ci proscrits par les pages les plus sombres de l’histoire, car il ne s’agit pas de « quelques personnes très âgées », mais de près de 8 000 morts désormais dans les Ehpad, dont environ 300 appartiennent au groupe Korian, avec 30 000 lits. Les bénéfices de la société, cotée en Bourse, ont progressé de 10,4 % l’an passé et sa présidente, dont le salaire avoisine le million d’euros, se flattait de sa solidité. Aurait-on oublié les grèves qui se sont multipliées, cette même année, pour les salaires, les conditions de travail et d’accueil, les moyens d’aide et de soin ? Pour « l’économie », l’âge et la dépendance sont un marché et, disons-le avec rage, « les vieux » sont une marchandise.

En juin et juillet 2018, devant la Mutualité française et devant le Congrès, Emmanuel Macron évoquait la dépendance. Au rythme actuel, elle devrait concerner 1,6 million de personnes en 2030, 2,5 millions en 2060. Il invitait à regarder le problème en face : « Ne pas le voir ou considérer que ce serait l’affaire de quelques-uns, c’est ne pas nous traiter dignement nous-mêmes », ou encore, « il nous faut construire pleinement le financement et l’organisation de ce risque social ». En les laissant au privé ?

La loi grand âge, lancée au son du clairon avec une vaste consultation en ligne à l’automne 2018, devait donner des pistes, élaborer des solutions. Il y a eu des milliers de réponses, des propositions. Depuis, rien. Le monde d’après, comme on dit maintenant, va-t-il apporter des réponses ? Il faudrait, il faudra, changer de vision de « l’économie ».

Par Maurice Ulrich
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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 06:16
Nice - Estrosi et le virus de la haine de classe, par Pierre Barbancey, L'Humanité- 20 avril 2020
Lundi, 20 Avril, 2020 - L'Humanité
Ils n’ont pas honte !. Estrosi et le virus de la haine de classe

Le maire de Nice met les quartiers populaires sous couvre-feu à partir de 20 heures, contre 22 heures dans le reste de la ville. La LDH l’attaque en justice.

 

Le 15 avril, la préfecture des Alpes-­Maritimes a reconduit le couvre-feu interdisant les déplacements dans 24 communes du littoral et de plus de 10 000 habitants entre 22 heures et 5 heures. C’était sans compter le maire de Nice, Christian Estrosi, « Monsieur Plus » de la sécurité, qui profite de la nécessaire lutte contre la pandémie pour multiplier les effets d’annonce et stigmatiser une partie de la population niçoise. Le même jour, l’édile a reconduit un arrêté municipal daté du 7 avril, instaurant un couvre-feu différent selon les quartiers. Il est en vigueur à partir de 20 heures pour ce que le quotidien local appelle les « quartiers chauds ». C’est-à-dire les quartiers popu­laires, là aussi où se trouvent notamment les populations d’origine étrangère. Les bons bourgeois niçois, qui ont, eux, la permission de 22 heures, peuvent dormir tranquillement, la racaille ne viendra pas hanter leurs nuits, pas spécialement plus belles que leurs jours !

Un arrêté honteux, à la mesure de Christian Estrosi qui, tout en se présentant comme opposé au Rassemblement national des Le Pen et Vardon (le représentant niçois de l’extrême droite), s’aligne sur leurs thèses racistes et discriminatoires. Nice est la ville où les effectifs de la police municipale sont les plus importants de France. 2 600 caméras traquent les faits et gestes des passants. Ce n’est visiblement pas suffisant pour cet adepte de Big Brother qui se présente en sauveur suprême et s’en prend à ceux qui « veulent en réalité m’empêcher de vous protéger ».

La Ligue des droits de l’homme (LDH) dénonce « une manœuvre ­poli­ticienne » qui vise « à stigmatiser et à faire montre d’autoritarisme envers les ­populations des quartiers populaires, ainsi collectivement punies ». Pointant du doigt le caractère discriminatoire de la mesure, la LDH a saisi le tribunal administratif contre l’arrêté municipal. Le référé est examiné aujourd’hui. 

Pierre Barbancey
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20 avril 2020 1 20 /04 /avril /2020 16:32
Un exercice nucléaire en pleine crise du Coronavirus ? - ICAN France

http://icanfrance.org/un-exercice-nucleaire-en-pleine-crise-du-coronavirus/

Un exercice nucléaire en pleine crise du Coronavirus ?

Le mardi 31 mars 2020, les Forces aériennes stratégiques (FAS) auraient réalisé une simulation de frappe nucléaire. Montrer ses muscles même en pleine pandémie de coronavirus semblerait être une priorité pour le ministère des Armées.

Les exercices de frappes nucléaires ne sont pas des actes anodins. Quatre sont réalisés chaque année, chacun ayant pour objectif de simuler un raid nucléaire et de délivrer un missile ASMP-A (d’une puissance de 300 kilotonnes) ; heureusement dans ce cas factice. Ce type d’exercice a pour objectif de montrer que la politique de dissuasion nucléaire fonctionne ; même en temps de crise. Qui en aurait douté ? La Russie ou la Chine, pour ne citer que ces deux États figurant parmi les cibles de l’arsenal nucléaire de la France ?

Si le Président de la République, d’après différentes déclarations, n’est pas encore prêt à signer le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), il aurait été en cette période de crise mondiale nettement plus préférable de s’abstenir de montrer sa capacité à provoquer des conséquences humanitaires catastrophiques.

Étrange message envoyé, quand, dans le même temps l’ensemble de la planète subit un désastre sanitaire grave ; même s’il n’est pas comparable à celui que provoquerait l’utilisation d’une arme nucléaire. En cas de détonation nucléaire, ne cherchez ni personnel de santé, ni masque ou gel hydroalcoolique…

Cette politique de défense — qui repose sur la perspective d’utiliser une arme de destruction massive —, en contradiction avec toutes les règles du droit international humanitaire, est à l’inverse de ce que de nombreuses personnalités et scientifiques préconisent sur « l’après » crise sanitaire :

  • Bertrand Badie, « autrefois, la guerre visait la puissance et impliquait de mobiliser les instruments classiques de puissance. Désormais, la faiblesse est au centre de la cible, elle est pour tous, la principale menace et justifie la mobilisation de recettes plus sociales que militaires. Erreur impardonnable de ne pas l’avoir compris à temps » ;
  • Edgar Morin, il faut « ressentir plus que jamais la communauté de destins de toute l’humanité » ;
  • Jean Jouzel, il faut « inventer un nouveau modèle de développement » ;
  • Corine Pelluchon, il faut « nous conduire à habiter autrement le monde » ;

L’entrée en vigueur et la mise en œuvre du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) devient encore plus urgente ; car il va permettre de stigmatiser les États possédant des armes nucléaires, et exercera sur eux une pression juridique, politique, diplomatique, et économique…

Un exercice nucléaire en pleine crise du Coronavirus ? - ICAN France
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20 avril 2020 1 20 /04 /avril /2020 08:33
Lettre d''info de la coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité - édito

Cette carte montre fort logiquement que c’est dans les grandes agglomérations, où la densité de population est la plus importante, qu’il y a le plus de cas de covid 19 et le plus d’hospitalisations.

Elle dit aussi que la concentration urbaine avec ses contraintes de promiscuité dans les transports, dans les quartiers, dans les immeubles, dans les ascenseurs… a été, en l’absence de masques, un vecteur majeur de la contagion.

Elle ne dit pas, par contre,

-          que cette concentration urbaine s’est accompagnée pendant les quatre derniers mandats présidentiels, d’une concentration sanitaire qui a détruit progressivement les hôpitaux ruraux sans transférer les moyens matériels, financiers et humains correspondants sur les hôpitaux publics restants, contraints de fonctionner en flux tendus,

-          que le déficit capacitaire et le manque de moyens qui en ont résulté ont été la cause d’une surmortalité qui doit imposer dès aujourd’hui une révision en profondeur de la politique sanitaire et l’arrêt immédiat et total des fermetures de postes et de services.

L’épidémie de covid 19 montre aussi clairement qu’une refonte de la politique d’aménagement du territoire s’impose, qui prenne en compte l’ensemble des territoires ruraux et ne soit plus seulement centrée sur les seules métropoles.

Elle apporte chaque jour la preuve qu’au quotidien comme en période de crise ce sont nos services publics qui apportent une réponse à nos besoins vitaux, que la solidarité en direction des plus faibles, des plus pauvres, des plus touchés passe par nos dispositifs de sécurité sociale et de retraite. Les premiers comme les seconds ont été constamment décriés et attaqués ces dernières décennies et plus intensément encore ces derniers mois mais devront être préservés et confortés demain, au nom de l’intérêt général.

http://coordination-defense-sante.org/

Lettre d''info de la coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité - édito
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20 avril 2020 1 20 /04 /avril /2020 06:19
Rétablir l'ISF, nationaliser, relocaliser... Les mesures à prendre de toute urgence pour les députés communistes ! - L'Humanité, Aurélien Soucheyre, jeudi 16 avril
Jeudi, 16 Avril, 2020 - L'Humanité
Rétablir l'ISF, nationaliser, relocaliser... Les mesures à prendre de toute urgence !

Emmanuel Macron dit être « en guerre ». Pourtant, beaucoup de mesures pour combattre l’épidémie de Covid-19 n’ont pas été prises. Sur la plan économique, fortunés et patronat semblent décidés à ne rien lâcher. Écologistes, insoumis et socialistes avancent des propositions et les députés PCF ont présenté 75 mesures d’urgence. En voici sept incontournables.

 

1. Sauver l’hôpital public

Où se situe la première ligne dans le pays ? Dans les hôpitaux publics. Si le confinement a été décrété afin de limiter le nombre de victimes et de ne pas submerger les hôpitaux, le soutien financier massif n’est toujours pas au rendez-vous. Des milliards ont été débloqués pour les entreprises, mais rien du côté de la Sécurité sociale. Malade, affaibli par des décennies de coupes drastiques, l’hôpital public fait pourtant face, grâce au dévouement des soignants. « Il faut de toute urgence abandonner les plans de restructuration en cours qui prévoient toujours plus de suppressions de lits et de postes, et sauver l’hôpital public », affirme l’élu PCF Pierre Dharréville. Un projet de loi, rédigé par les députés communistes après leur tour de France des hôpitaux, est déjà sur la table. « Nous pouvons débloquer 10 milliards d’euros pour les hôpitaux, afin de les redévelopper selon les besoins réels des citoyens. La santé n’est pas une marchandise, mais un droit sacré », précisent-ils, tout en appelant à supprimer la dette des hôpitaux et à augmenter les salaires des soignants. Des propositions partagées par la France insoumise, mais pas par le gouvernement, qui pourrait se servir de l’épidémie pour défendre le développement de partenariats public/privé toujours plus poussés.

2. Nationaliser, réquisitionner et relocaliser

L’Europe ne compte plus aucune fabrique de bouteilles d’oxygène, précieuses pour sauver des vies. La dernière usine Luxfer de France a cessé son activité en 2019. « Elle peut produire 200 000 bouteilles par an. Les plus légères au monde. Les salariés sont prêts à relancer l’activité en neuf semaines. Le pays doit pouvoir fabriquer des bouteilles sur son sol sans être dépendant de la production à l’étranger », insiste le député PCF André Chassaigne. Il demande en conséquence la nationalisation du site, tout comme celui de Famar, qui produit 12 médicaments d’intérêt majeur. « Les Français n’ont jamais validé la délocalisation des médicaments et la fin de leur souveraineté sanitaire », ajoute la députée FI Mathilde Panot, qui soutient les nationalisations. « Nous devons aussi créer un pôle public du médicament. Il s’agit de biens qui ne peuvent être laissés à la loi du marché », pointe Pierre Dharréville. Le député réclame des réquisitions massives afin d’équiper en masques et protections chaque salarié contraint de sortir de chez lui. Et de développer au plus vite un dépistage massif de la population.

3. Rétablir l’ISF et réaliser une révolution fiscale

L’économie est gravement fragilisée. Le gouvernement a annoncé que les Français allaient « devoir faire des efforts ». Mais lesquels ? Ceux qui en font déjà depuis des lustres ? Ou ceux qui reçoivent sans cesse des cadeaux ? La dette du pays pourrait augmenter demain de 150 milliards d’euros. Faudra-t-il sacrifier toujours plus les services publics, pourtant si utiles, pour rembourser un jour ? Face à cette situation, les parlementaires les plus à gauche de l’Hémicycle appellent à rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) au plus vite, voire à l’augmenter, et à supprimer la flat tax. De quoi rapporter plus de 5 milliards d’euros par an. Et des dizaines de milliards supplémentaires en créant de nouvelles tranches d’impôt, afin de le rendre toujours plus progressif, en faisant participer chacun selon ses moyens au redressement du pays, sans hausse pour la majorité des Français. Des plans de renégociation de la dette, qui a bondi en 2008 au moment de sauver les banques, peuvent également être échafaudés, et la part illégitime supprimée. Depuis que les Français restent chez eux, on le voit, la création de richesse s’effondre. Les petites mains sont celles qui font tourner le monde, et il apparaît plus que jamais logique de partager les fruits récoltés.

4. Obliger les banques et les assureurs à participer

L’État s’est porté garant pour 300 milliards d’euros de prêts bancaires afin de sauver le tissu économique. Mais la décision de prêter ou non revient ensuite aux banques. Les députés PCF veulent obliger les banques à prêter. Ils revendiquent de bloquer les versements de dividendes aux actionnaires, alors que les députés PS proposent une loi visant à interdire toute aide aux entreprises qui continuent d’en verser. Le gouvernement souhaite aussi mettre les assureurs au pot, pour une somme entre 200 et 400 millions d’euros. Une broutille, alors même que les assureurs ont préparé des contrats qui excluent le risque épidémique. Les parlementaires PS appellent déjà à les faire contribuer à hauteur de 500 millions d’euros. « Il faut aussi modifier les statuts de la Banque publique d’investissement afin qu’elle prenne une part importante à la sauvegarde des entreprises, et mettre en place un audit pour nationaliser les structures stratégiques », mesure l’élu PCF Sébastien Jumel.

5. Déployer un bouclier social

L’urgence, pour le gouvernement, était de déroger au droit du travail pour aller au-delà de sa durée légale, jusqu’à 60 heures par semaine pour les salariés en première ligne. Les députés PCF, en ces temps exceptionnels, exigent de ne pas aller au-delà des 48 heures légales prévues par les normes européennes. Ils demandent aussi le rétablissement des CHSCT en entreprise, l’indemnisation du chômage partiel à 100 % du salaire net au lieu de 84 %, et aussi l’interdiction « de toutes les ruptures de contrat de travail à l’initiative de l’employeur fondées sur un motif lié à la crise sanitaire ». Les insoumis veulent parallèlement « bloquer, au niveau du 1er mars, les prix à la consommation », encadrer les loyers et instaurer la gratuité pour tous « des quantités nécessaires au bien-être pour l’électricité, l’eau et le gaz ». Ils défendent aussi la « prise en charge totale par l’État des frais d’obsèques des personnes décédées du fait du virus ». Tous s’entendent pour maintenir les droits des chômeurs et des intermittents du spectacle.

6. Développer la solidarité internationale

La crise étant mondiale, les députés PCF plaident pour le développement d’une couverture de santé internationale et universelle avec l’ONU et l’OMS, l’augmentation de l’aide au développement, l’annulation de la dette des pays les plus fragiles, en plus d’un cessez-le-feu mondial et de la levée des embargos économiques. Soit l’inverse d’une compétition exacerbée pour obtenir des masques.

7. Instaurer un gouvernement d’unité nationale

Toutes ces propositions auraient pu être étudiées dans le cadre d’un « comité d’urgence nationale » proposé par les communistes et associant l’ensemble des forces politiques. L’exécutif n’en a pas voulu. EELV lui a néanmoins tendu une nouvelle perche en proposant une « grande conférence de sortie de crise » pour apporter des réponses « à la hauteur des accords de Matignon de 1936 et du Front populaire, du Conseil national de la Résistance de 1945 ou encore des accords de Grenelle de 1968 », selon son secrétaire national, Julien Bayou. Un exercice démocratique contraire, jusqu’à présent, à la pratique du pouvoir par le président Emmanuel Macron.

Aurélien Soucheyre
Rétablir l'ISF, nationaliser, relocaliser... Les mesures à prendre de toute urgence pour les députés communistes ! - L'Humanité, Aurélien Soucheyre, jeudi 16 avril
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20 avril 2020 1 20 /04 /avril /2020 06:09
Après l'interview d'Edouard Philippe - Déconfinement, toujours autant de questions (Julia Hamlaoui, Alexandra Chaignon - L'Humanité, 19 avril 2022)
Dimanche, 19 Avril, 2020
Déconfinement : toujours autant de questions
 
 
Au cours d’une longue intervention télévisée de plus de deux heures, le Premier ministre a livré de menus détails sur l’après confinement. Mais il a surtout saisi l’occasion de faire le service après-vente de la gestion gouvernementale de crise.
 
Ceux qui attendaient de la conférence de presse du Premier ministre de ce dimanche des précisions sur les modalités du déconfinement, annoncé pour le 11 mai par Emmanuel Macron, ont vu leurs espoirs rapidement douchés par Edouard Philippe. Car les détails du plan, dont l’élaboration a été confié à Jean Castex, n’était pas pour cette fois. Lors de cet exercice de « clarté, d'explication », selon sa formule, dont le format a été initié il y a trois semaine, l’hôte de Matignon s’est contenté d’en égrainer les grands « principes ». A savoir : « préserver la santé des Français » et « assurer la continuité de la vie de la nation ».  «  Nous ne sommes pas sortis de la crise sanitaire », a martelé le Premier ministre tandis que Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, a fait part du bilan chiffré de l’épidémie. Le nombre de décès s’élève désormais à 19 718 (dont 395 en 24 heures), 30 610 malades sont hospitalisés (dont 890 nouveaux patients en 24 heures, mais avec un solde négatif de 29) et 5 744 sont en réanimation (dont 137 admissions en 24 heures, avec un solde négatif de 89).
 
Avant d’évoquer les grandes lignes du plan de déconfinement « progressif » qui doit être présenté d’ici fin avril, Edouard Philippe s’est lancé dans le service après vente de la gestion gouvernementale de la crise. Augmentation du nombre de places en réanimation de 5000 à 10 500, production et importation des masques chirurgicaux et FFP2, rapatriement de 160 000 Français depuis l’étranger, respect du confinement (13,5 millions de contrôle et 800 000 infractions constatées)… A l’en croire, tout serait presque parfait. Pourtant, les changements de pied et retards pris notamment sur le matériel (masques, gants, tests, mais aussi médicaments de réanimations et respirateurs) sont légion…
 
Seules annonce réellement concrète, celle faite par le ministre de la Santé, Olivier Véran sur le rétablissement, à partir de ce lundi, d’un « droit de visite pour les familles », « très encadré », dans les Ehpad ainsi que dans les établissements qui accueillent les personnes en situation de handicap.
 
Pour l’avenir, en revanche, rien de précis. Le quotidien à partir du 11 mai « sera différent mais nous retrouverons la liberté à laquelle nous sommes attachés », a déclaré le premier ministre qui en a profiter toutefois pour annoncer « une crise économique qui ne fait que commencer » et qui « sera brutale ». L’occasion pour lui de rappeler, une fois encore, les mesures de sauvegarde prises par son gouvernement (chômage partiel, prêts garantis par l’Etat et fonds de solidarité), ainsi que les mesures d’urgences sociales (prolongation des droits sociaux et aide exceptionnelle de solidarité aux foyers les plus modestes).
 
C’est autour de trois grands « axes » qu’Edouard Philippe et Olivier Véran ont présenté les « hypothèses » de travail quant au déconfinement, à nouveau justifié dimanche par la nécessité de faire repartir l’économie : « respect des gestes barrières », « tester vite et massivement » ceux qui ont des symptômes ou ont eu un contact avéré, « isolement des porteurs du virus ». « Nous allons apprendre à vivre avec le virus », a martelé Edouard Philippe. Ce qui passera par la « prévention ». A défaut de masques chirurgicaux ou FFP2, pour lesquels le ministre de la Santé a reconnu que perduraient des « tensions » dans l’approvisionnement, le port d’un masque « grand public », qui « répondra à des normes » (lesquelles, on n’en sait rien), sera et probablement rendu « obligatoire » dans les transports publics lors du déconfinement. Prévention qui passera aussi par l’augmentation des tests, notamment virologiques (PCR), avec un objectif de 500 000 tests par semaine d’ici le 11 mai. Sachant qu’on en est encore loin… Mais surtout, le chef du gouvernement a insisté sur la « responsabilité individuelle » de cette prévention. « Nous allons tous être acteurs de ce déconfinement ».
 
Enfin, sur la délicate question du retour à l’école, les zones d’ombre du « déconfinement progressif », annoncé par Emmanuel Macron, ne sont pas levées. Seule assertion : « les écoles n’ouvriront pas partout le 11 mai. » Le gouvernement dit réfléchir à plusieurs scenarii, dont une réouverture des écoles « par territoire », en commençant par les zones les moins touchées par le Covid, ou encore par « moitié de classe ». Rien de concret, donc, si ce n’est que « c’est localement que des solutions seront trouvées ».
 
Ce nouvel exercice de transparence n’a peut-être, au final, fait que renforcer ce sentiment que le gouvernement continue de naviguer à vue. Seules les précisions de l’infectiologue Florence Ader, qui pilote l’essai clinique Discovery, auront permis, au moins sur un point, de clarifier l’état des connaissances et études en cours sur le Covid-19. « On va très vite », a-t-elle indiqué, sans cacher les incertitudes (sur les disparités hommes femmes, sur les déterminants des formes graves, sur les causes du faible impact sur les enfants, sur l’immunité, etc.). Des points justement cruciaux pour maitriser la circulation du virus… Et donc d’envisager le chemin du déconfinement.
Dimanche, 19 Avril, 2020
Déconfinement. Beaucoup de questions, peu de réponses

Avec l’annonce du déconfinement le 11 mai, une série d’interrogations se sont fait jour sans que le premier ministre ne puisse, dimanche, totalement les lever.

 

Assurer le service après-vente de l’allocution présidentielle s’est avéré être un casse-tête pour Édouard Philippe, dimanche. Dès le matin, Matignon s’est échiné à prévenir : aucune grande annonce n’est programmée lors de la conférence de presse du premier ministre. D’ailleurs Jean Castex, en charge de l’organisation du déconfinement annoncé pour le 11 mai, assure que le dévoilement de son plan ne se fera pas avant fin avril. Le chef du gouvernement s’est donc livré à un exercice qui se veut « pédagogique », alors que le nombre de décès frôle les 20 000, mais que le total des personnes hospitalisées décroît. Le format, déjà vu trois semaines auparavant, comprenait scientifiques et ministre de la Santé à ses côtés.

La première mise au point est cependant venue de l’Élysée même, à propos du confinement prolongé pour les personnes âgées évoqué par le président lors de son intervention lundi dernier. Devant la levée de boucliers des plus de 65 ans, qui représentent une part non négligeable de l’électorat macroniste, le rétropédalage ne s’est pas fait attendre. « Le chef de l’État ne souhaite pas de discrimination entre nos concitoyens après le 11 mai » et « en appellera à la responsabilité individuelle », a indiqué l’Élysée vendredi soir.

Écoles, port du masque, transports en commun... plusieurs scénarios à l’étude

À l’autre bout de l’échelle générationnelle, la future réouverture des écoles est au cœur des préoccupations. « La reprise à partir du 11 mai sera progressive », insiste sur tous les tons Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale. Plusieurs scénarios seraient à l’étude rue de Grenelle : un déconfinement par tranche d’âge, par catégorie d’élèves ou encore par région. Les uns comme les autres posant une série de problèmes à propos desquels le ministre renvoie au travail en cours. « Nous échangeons actuellement avec les partenaires sociaux, les fédérations de parents, les délégués de la vie lycéenne mais aussi les collectivités territoriales pour déterminer les modalités précises de cet accueil », assène Blanquer, promettant une réponse d’ici deux semaines.

Les collectivités, communes en tête, sont aussi mises à contribution par le président de la République pour « permettre à chaque Français de se procurer un masque grand public ». Si nombre de villes, départements et régions ont multiplié les commandes et mettent en place des réseaux citoyens pour en confectionner, beaucoup alertent. « La somme de ces initiatives, aussi louables soient-elles, ne nous permettra pas de fournir des masques à tous les habitants au 11 mai », prévient Philippe Bouyssou, maire PCF d’Ivry, dans un courrier au préfet du Val-de-Marne. « Il est indispensable que le rôle des collectivités soit clarifié au niveau national en matière de commande, d’approvisionnement, de stockage et de distribution », demande également le maire EELV de Grenoble, Éric Piolle. De la même façon, le gouvernement est attendu au tournant sur la question des tests ou du traçage numérique, dont l’examen est pour l’instant prévu sans vote au Parlement.

Autre gros nœud de la reprise de l’activité : les transports en commun. Si les grandes villes, à l’instar de Paris, ont prévu de développer les pistes cyclables pour désengorger bus et métro sans saturer la circulation automobile, les opérateurs de transports en commun y estiment impossible le respect de la « distanciation sociale » et recommandent d’y rendre obligatoire le port du masque. Pour l’heure, l’exécutif préfère l’usage du terme « systématique »… À vingt jours du 11 mai, les questions demeurent plus nombreuses que les réponses.

Julia Hamlaoui
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19 avril 2020 7 19 /04 /avril /2020 05:00
Les services publics, les communes : et si les pestiférés d’hier étaient la solution d’aujourd’hui - tribune de Gilles Leproust, maire PCF d'Allonnes, dans L'Humanité, 17 avril
Vendredi, 17 Avril, 2020
Les services publics, les communes : et si les « pestiférés » d’hier étaient la solution d’aujourd’hui

Par Gilles Leproust  Maire PCF d’Allonnes 

 

Ces deux dernières décennies, les Présidents de la République et les gouvernements qui se sont succédés ont eu le même leitmotiv, diminuer la dépense publique donc le nombre de fonctionnaires ainsi que les dotations aux collectivités trop dépensières à leurs yeux. 

J’ai fait partie des élus qui ont alerté, dénoncé et proposé contre ses politiques d’austérité. J’ai participé à de très nombreuses initiatives et manifestations aux côtés d’organisations syndicales et d’associations d’élus. Nous avons été montré du doigt par les « bien-pensants », j’ai fait l’objet de fortes critiques sur « mon irresponsabilité » par des représentants de l’État. 

Aujourd’hui, ils ont « bonne mine » ces accusateurs, défenseurs zélés de la loi de l’argent, des dogmes libéraux! Nous pouvons tous juger à ce jour de leur « grandes compétences»!... pour casser le service public, notamment celui de la Santé. Hier comme aujourd’hui, ils n’ont qu’une seule obsession, refaire redémarrer l’économie sans se préoccuper des conséquences humaines et sociales. Et bien NON Mesdames, Messieurs, trop, c’est trop ! L’urgence est à s’occuper de la santé de nos concitoyens, et de réapprendre à vivre et faire ensemble. 

Les citoyens y sont prêts, nous le constatons chaque jour dans nos communes petites ou grandes, urbaines ou rurales. Nous avons tous de beaux exemples de solidarités concrètes. Dans cette période difficile, les services publics locaux et leurs agents font un travail remarquable. Les invisibles du petit matin comme les femmes de ménage; les éboueurs; les agents de propreté et bien d’autres qui font la démonstration que sans eux, il n’y aurait pas de vie en société. Il en de même des élus locaux dont les maires sont la partie visible. Ils sont depuis un mois en première ligne, répondant bien souvent à la place de l’État aux attentes des habitants qui sont parfois de véritables appels au secours. 

Le Président de la République et son Gouvernement doivent leur apporter des réponses concrètes. Pour ma part, j’en ferai deux. L’une est de décider sans tarder d’une hausse conséquente du point d’indice des fonctionnaires qui se traduirait, au delà des mots aussi sympathiques soient-ils, par une augmentation de leur salaire. L’autre est de conforter la place et le rôle de la commune, notamment en fléchant vers elle une partie des milliards dégagés pour la relance de l’économie. 

Mais au delà de ces mesures de justice sociale, n’est-il pas temps de passer à un autre stade de développement de nos sociétés qui passerait par « l’Humain et la Planète » ? L’objectif étant de ne laisser personnes au bord de la route en France et dans le monde. Utopique me diront certains, pour ma part, je persiste à penser que ce qui fait avancer le monde dans le bon sens, c’est le commun. Cela a été trop oublié ces dernières décennies. 

Dans cette épreuve individuelle et collective, nous avons l’opportunité d’écrire de nouvelles pages de notre histoire humaine. Il n’y a pas de temps à perdre. Plus rien ne sera comme avant, soyons prêts. Je suis persuadé que cela passera par la réappropriation par les usagers du service public, des communes de pleine exercice, un respect de la nature et une démocratie où chacune et chacun aura sa place.

« Je rêvais d’un autre monde » chantait le groupe Téléphone, il y a urgence à le construire ! 

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18 avril 2020 6 18 /04 /avril /2020 13:48

 

PCF - D'où vient la dégradation des services publics ?
PCF - D'où vient la dégradation des services publics ?
PCF - D'où vient la dégradation des services publics ?

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17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 12:08

Le gouvernement a annoncé plusieurs mesures pour récompenser les efforts de la fonction publique contre l’épidémie de Covid-19. Mais en fonction des métiers et des territoires, le montant de ces primes n’est pas garanti.

France Info fait le point sur la question 

https://www.publicsenat.fr/article/societe/coronavirus-le-flou-autour-des-primes-pour-les-fonctionnaires-181973

Le gouvernement a annoncé plusieurs mesures pour récompenser les efforts de la fonction publique contre l’épidémie de Covid-19. Mais en fonction des métiers et des territoires, le montant de ces primes n’est pas garanti.

Qui touchera une prime et qui n’en aura pas ? Au lendemain des annonces d’Édouard Philippe et d’Olivier Véran en direction des soignants et des fonctionnaires, le flou subsiste.

La mesure phare, le versement de 1500 euros nets d’impôts et de cotisations aux soignants ne concerne pas tout le monde. Léonard Corti, de l’Intersyndicale Nationale des Internes (ISNI), salue un « geste à la hauteur » mais veut rester « vigilant sur la manière dont la prime sera attribuée. »

Des différences selon les territoires

Cette prime de 1500 euros sera versée à tous les personnels hospitaliers dans la trentaine de départements les plus touchés par l’épidémie. Elle sera aussi accordée aux soignants dans des régions moins impactées par le virus, mais où des cas de Covid-19 ont été admis. Ailleurs, la prime sera de 500 euros. L’ensemble des personnels hospitaliers verront leurs heures supplémentaires exonérées de charges et de cotisations, pour un gain estimé à 600 euros par agent selon Olivier Véran.

Dans les départements moins touchés, « ça va être compliqué, dans beaucoup de cas particuliers, de savoir quelle prime verser » prévient Léonard Corti. « Si certains services ont été entièrement reconvertis en ‘Covid +’, on a aussi accueilli des patients infectés dans d’autres services, qui n’étaient pas clairement identifiés ‘covid’. » Le syndicaliste redoute des « différences entre les territoires » et des « frustrations. »

Des primes aussi pour les non-soignants

Les primes ne seront pas versées qu’aux seuls infirmiers et médecins. Agents de service, administratifs, blanchisseuses, personnels de restauration, « tous ont formé un collectif dont l’effort doit être reconnu et valorisé » précise le communiqué du ministère de la santé. « On a le sentiment d’avoir été entendus là-dessus » se félicite Sophie Crozier, du Collectif Inter-hôpitaux, qui redoutait que la prime ne soit versée qu’aux seuls personnels soignants.

« Un hôpital c’est un tout » renchérit Jean-Emmanuel Cabo. Le secrétaire général de FO-APHP reste méfiant : « La dernière fois, on nous avait écrit que tous les agents de la petite couronne étaient éligibles à la prime territoriale. Et on a trouvé des subterfuges, et au bout du bout (...) beaucoup d’agents non-soignants n’ont pas touché leur prime. »

Dans un mail adressé le 16 avril aux syndicats, le directeur de l’APHP Martin Hirsch affirmait pourtant avoir reçu des « assurances fermes » du gouvernement sur le fait que les primes « concernent tout le monde, sans exclusive et sans distinction de métier, de fonction et au même niveau. »

L'exécutif veut aussi étendre le dispositif aux personnels des Ehpad et de l’hôpital privé. « Quid des internes dans le privé non-lucratif ? En ambulatoire ? Il reste pas mal de modalités à éclaircir » juge Léonard Corti, de l'Intersyndicale des internes.

Revendications salariales

Et ce coup de pouce ne dispensera pas le gouvernement d’une revalorisation des salaires à l'hôpital, « gelés depuis 12 ans » rappelle Jean-Emmanuel Cabo, de Force Ouvrière. Par écrit, Olivier Véran s’est d’ailleurs engagé à une « réflexion indispensable et concertée » en la matière dès la crise passée.

Sophie Crozier, du Collectif Inter-hôpitaux, s’en réjouit. « C’est très important. Mais si c’est une revalorisation de 50 ou de 100 euros, ça ne va pas aller. En revanche, si on arrive au moins au niveau moyen des pays de l’OCDE, c’est-à-dire une revalorisation de 300 euros pour une infirmière, oui, ça nous ira. »

Prime au mérite ?

Quant aux agents de la fonction publique d’État, ils pourront bénéficier d’une prime « modulable » allant jusqu’à 1000 euros, a annoncé Édouard Philippe le 15 avril. Un effort que le gouvernement chiffre à 300 millions d’euros pour les caisses de l’État. « On est déçu et mécontent » tranche Mylène Jacquot de la CFDT. Pour cette syndicaliste, « on réintroduit la prime au mérite », le montant alloué à chaque agent n’étant pas fixe.

« Ce qu’on comprend, c’est que suivant les chefs de service, il pourrait y avoir des primes différentes, versées en fonction des métiers, des services ou de l’implication de chacun » décrypte Luc Farre, secrétaire général de l’UNSA-Fonction publique. « Nous disons que tous les agents qui sont sur le terrain doivent pouvoir bénéficier du taux maximum, c’est-à-dire 1000 euros. »

Le gouvernement n’a pas encore confirmé quelles catégories de fonctionnaires allaient bénéficier de la prime. Celle-ci sera versée à 400 000 agents, soit environ 1 fonctionnaire sur 5 a fait savoir Gérald Darmanin sur Europe 1. « On estime aujourd’hui dans la fonction publique d’état qu’il y a entre 40 et 50% des agents qui travaillent, en présentiel ou en télétravail » calcule Mylène Jacquot. « Donc on voit bien qu’il y a un écart. »

Dialogue social

Concernant les agents territoriaux, le gouvernement laisse le choix aux collectivités locales de leur distribuer une prime. « On avait proposé au gouvernement qu’il y ait dans l’ordonnance l’obligation pour chaque collectivité de se positionner » regrette Luc Farre de l’UNSA. « Afin que tous les conseils régionaux, départementaux et municipaux inscrivent à leur ordre du jour la possibilité de verser une prime à leurs agents. »

Résultat : « On pourra avoir sur un même territoire des agents avec des métiers très proches, certains auront une prime et d’autres pas » avance Mylène Jacquot, de la CFDT. Mais la syndicaliste dénonce avant tout le manque de concertation de la part du gouvernement.

« On est dans l’unilatéral, dans l’absence de dialogue, alors que les politiques indemnitaires relèvent des instances de dialogue social. Depuis les annonces du Président de la république sur les primes (le 25 mars, ndlr), on était en demande de dialogue. On a l’impression de se faire claquer la porte sur les doigts. » Un dialogue social qui est pourtant « l’une des conditions pour réussir la sortie de crise » estime-t-on du côté de l’UNSA. 

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