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17 octobre 2018 3 17 /10 /octobre /2018 11:28
Eliane Assassi, présidente du groupe communiste au Sénat

Eliane Assassi, présidente du groupe communiste au Sénat

La reconnaissance sociale des aidants est incontournable

mercredi 17 octobre 2018[]

Le groupe communiste, républicain, citoyens et écologiste au Sénat vient de déposer une proposition de loi relative à la reconnaissance sociale des aidants.

Ce texte ambitionne de jeter les bases d’un statut pour les proches aidants à travers différentes mesures visant à leur accorder des droits effectifs et une reconnaissance sociale.

- La proposition de loi

 

Lire aussi: 

6 octobre: journée nationale des aidants (Pierre Darhéville, député PCF)

Reconnaissance des aidants: le texte communiste rejeté par les députés EN MARCHE, la colère de Pierre Darrhéville

 

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17 octobre 2018 3 17 /10 /octobre /2018 11:27

 

Après avoir quitté le PS ce week-end, Marie-Noëlle Lienemann quitte le groupe socialiste du Sénat pour rejoindre celui du CRC (Communiste Républicain Citoyen et Écologiste). Elle démissionne également de la vice-présidence de la Haute assemblée. Cette démission prendra effet à partir du 1er novembre.

Au groupe PS du Sénat ce mardi, la question était dans toutes les têtes. Mais que va faire Marie-Noëlle Lienemann depuis l’annonce ce week-end de son départ du Parti socialiste ? En effet, malgré son départ, la sénatrice de Paris aurait pu demander son rattachement au groupe comme l’a fait, il y a quelques jours, sa collègue, Sophie Taillé-Polian, qui a rejoint le mouvement Générations de Benoît Hamon.

« Moi, j’hésitais parce que je suis toujours socialiste, même si je ne suis plus au parti socialiste, je souhaite créer un nouveau parti avec Emmanuel Maurel et le MRC. Mais vu l’ensemble des déclarations de la direction du PS à mon endroit, franchement je pense que ce n’était pas opportun (...) J’ai demandé mon rattachement au groupe communiste républicain écologiste et citoyen (CRC) et ils l’ont accepté et donc je vais siéger dans ce groupe » explique Marie-Noëlle Lienemann au micro de Public Sénat.

Le président du groupe PS, Patrick Kanner était, en effet, très remonté après avoir pris connaissance déclarations de la sénatrice envers le PS. Patrick Kanner avait également espéré que Marie-Noëlle Lienemann remette sa démission de vice-présidente du Sénat. C’est chose faite puisque l’ancienne ministre socialiste indique qu’elle a appelé le président du Sénat, Gérard Larcher, pour lui faire part de son départ de la vice-présidence. Une démission qui prendra effet à partir du 1er novembre, précise-t-elle.

Sur les chaînes parlementaires, dans l’émission"Audition Publique", le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure voulait qu’elle aille plus loin en estimant que « l’honnêteté, la logique et la décence » voulaient qu’elle rende son mandat de sénatrice. « Les déclarations d'Olivier Faure ont rendu impossible mon maintien dans le groupe socialiste, fût-ce comme apparenté ou rattaché ». lui répond-elle aujourd’hui.

Sénat : Marie-Noëlle Lienemann démissionne de la vice-présidence et rejoint le groupe communiste (Public Sénat, 16 octobre 2018)
Marie-Noëlle Lienemann rejoint le groupe communiste au Sénat

mercredi 17 octobre 2018

Marie-Noëlle Lienemann a rallié  hier le groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste (CRCE) au Sénat.

« J’ai toujours été une femme de gauche, favorable au rassemblement. J’ai donc contacté le groupe des communistes où je sais que je peux être à l’aise, car je partage avec eux de nombreux combats, de nombreux votes… Je suis donc très heureuse que le groupe CRCE et sa présidente, Éliane Assassi, m’aient acceptée, en tant que rattachée administrative, ce qui me permet aussi de conserver mon indépendance », ajoute t-elle.

Pour rappel, elle a été ministre du Logement sous les gouvernements Bérégovoy et Jospin.

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17 octobre 2018 3 17 /10 /octobre /2018 08:34
Laurence Cohen interpelle le premier ministre sur la vague d'agressions à caractère homophobe
Laurence Cohen interpelle le premier ministre sur la vague d'agressions à caractère homophobe

A Paris: 

18 septembre : un couple d'hommes agressé dans le 20e
8 octobre : un couple de femmes attaqué dans le 10e
9 octobre : un couple d'hommes roué de coups dans le 19e
14 octobre : un jeune homme blessé au visage dans le 15e
16 octobre : un homme insulté et violenté dans le 2e

La violence homophobe frappe tous les jours dans les rues de Paris. Stop !

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17 octobre 2018 3 17 /10 /octobre /2018 08:28
Manifestation du 9 octobre

Manifestation du 9 octobre

 

 

Après la forte mobilisation des retraités avec les salariés le 9 octobre,

les 9 organisations de retraités appellent à une nouvelle mobilisation le 18 octobre.

Emmanuel Macron et son gouvernement ont beau multiplié les annonces et les réformes,

les retraités ne lâchent rien de leurs revendications.

 

Voir en pièce jointe le tract d'annonce du rassemblement

qui se tiendra à MORLAIX, à 10h30, devant la permanence 

de la députée (place de la Mairie).

 

Cordialement,
Jean-Yvon OLLIVIER pour la CGT Retraités.

 

Tract de l'intersyndicale CGT Retraités, FO UCR, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, Retraités Fonction Publique, LSR

Mobilisation générale! 
Nos pensions et retraites en danger
Tous dans la rue le jeudi 18 octobre

Retraites et pensions disparaissent,
une « allocation sociale » arrive !

 

Les dernières décisions du gouvernement concernant les pensions de retraite aboutissent à un recul social de plus de 70 ans. Dans le PLFSS 2019, la pension de retraite doit rester un droit, acquis par le versement des cotisations, et non devenir une simple « allocation sociale ».

 

Aujourd’hui ce gouvernement supprime la revalorisation annuelle des pensions. L’évolution des pensions, devenues allocations sociales, est désormais le fait du prince, des possibilités budgétaires, avec l’objectif de les faire baisser drastiquement.

Le Président Macron, élu en promettant que le « pouvoir d’achat des retraité-e-s serait préservé », nous considère comme des « nantis », diminue le pouvoir d’achat, voire les pensions et veut mettre fin à l’acquis des retraites.

Il applique maintenant aux personnes retraitées ce qu’il veut faire avec sa réforme de retraite à points en 2019. Tout le monde est concerné, actifs, futurs retraités, actuels retraités !

 

Il veut encore baisser

le pouvoir d’achat !

 

Il veut revaloriser les pensions, comme les prestations sociales, de seulement 0,3 % en 2019 et 2020, alors que les prix ont augmenté de 2,3 % ces 12 derniers mois.

Des prestations sociales, comme l’APL, ne suivront plus l’inflation et contribueront à la baisse du pouvoir d’achat.

 

 

En 3 ans, un mois de pension a été pris dans la poche du retraité

 

Exemple concret d’un ou une retraitée qui percevait en décembre 2017 la pension moyenne de 1 376 € bruts.

 

Sans compter les pertes du passé (gel des pensions, taxes CASA et CRDS), à partir du 1er janvier 2018, la perte est de :

     1,7 % avec la CSG

+  1,7 % selon l’estimation de la hausse des prix pour 2018.

=  561 € de perte de pouvoir d’achat pour l’année 2018.

 

Si le gouvernement limite à 0,3 % la revalorisation des pensions, pour une inflation estimée à 1,7 %, ce sera une perte de 511 € par an en 2019 et autant en 2020.

 

Cela représente plus de 1 500 € sur trois ans ! Tout le monde perd plus d’un mois de pension.

 

 

Frapper les retraitées et retraités :

un choix politique

 

Les millions d’euros pris dans nos poches ne sont pas perdus pour tout le monde :

  • suppression de l’ISF,
  • baisse de l’impôt sur les sociétés (jusqu’à 25 % en 2022),
  • baisse de 1,8 point de la cotisation famille,
  • baisse annoncée des cotisations patronales maladie de 6 points en 2019,
  • suppression de « l’exit taxe » (6 milliards d’euros),

 

En manifestant le 18 octobre, exigeons :

 

 

    • La suppression de la hausse de la CSG qui pénalise les retraités et retraitées de 4,5 milliards d’euros et fait baisser le taux de remplacement de 2,5 % en net pour les retraité-e-s depuis cette hausse. Nous demandons l’inscription de la suppression de cette hausse dans le PLFSS 2019.

 

    • La revalorisation de toutes les pensions, par la fin du gel des pensions, le rattrapage des pertes subies, le refus du 0,3 % 2019-2020.
    • L’indexation des pensions sur les salaires et un minimum de pension au SMIC pour une carrière complète.

 

    • Le maintien des pensions de réversion, sans conditions de ressources.

 

    • La prise en charge de la perte d'autonomie à 100% par la sécu et l’ouverture d'un droit universel dans le cadre du service public.

Exprimez votre colère, fâchez-vous :

 

 

  • Manifestez le 18 octobre pour exiger l’augmentation des pensions. Le futur Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 (PLFSS) doit prendre en compte cette exigence.

 

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17 octobre 2018 3 17 /10 /octobre /2018 07:41
Ian Brossat, chef de file communiste aux élections européennes, réagit à la nomination du nouveau gouvernement Macron-Philippe
Sur France Info

Sur France Info

On résume : 
➡️ À l'Intérieur, le porte-flingue de Macron
➡️ À l'écologie, la lobbyiste de Danone
➡️ À l'économie, la droite qui continue de tenir les cordons de la bourse 
Tout à l'heure sur France Info.

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17 octobre 2018 3 17 /10 /octobre /2018 07:12
POUVOIR D’ACHAT. UN BUDGET GAGNANT POUR LE 1 % LE PLUS RICHE
POUVOIR D’ACHAT. UN BUDGET GAGNANT POUR LE 1 % LE PLUS RICHE
Mardi, 16 Octobre, 2018

Des chercheurs en économie montrent que les mesures fiscales pour 2018 et 2019 vont profiter aux revenus les plus élevés, tandis que les 20 % les plus pauvres y perdront.

C’est un pic isolé qui attire l’attention, tout au bout de l’échelle des revenus, une courbe qui remonte soudainement en flèche, en sortie d’une cuvette précédée d’un long faux plat. Le graphique sur lequel il apparaît dévoile l’impact des mesures budgétaires du gouvernement, en débat depuis hier soir à l’Assemblée nationale, selon le niveau de vie des Français. Le constat est sans appel : 1 % des ménages les plus aisés, ceux qui gagnent plus de 106 210 euros par an (8 850 euros par mois) pour une personne seule selon l’Insee (chiffres 2015, avant impôts), ou au moins 265 525 euros par an (22 127 euros par mois) pour un couple avec deux grands enfants, sont les vrais gagnants des choix fiscaux et sociaux du gouvernement d’Édouard Philippe. Et la concentration de ces gains augmente avec les revenus, ceux qui profitent au maximum des mesures fiscales de l’exécutif se situant parmi les 10 % les plus riches des précédents, le 0,1 % de très hauts revenus (259 920 euros par an de revenus avant impôts pour une personne seule, soit 21 660 euros par mois, ou 649 800 euros par an, soit 54 150 euros par mois, pour un couple avec deux enfants de plus de 14 ans).

Un gain qui n’est pas réparti de façon homogène dans la population

L’étude qui le montre a été réalisée à partir des hypothèses budgétaires pour 2018 et 2019 par l’Institut des politiques publiques (IPP, un organisme de recherche fruit d’un partenariat entre l’École d’économie de Paris et le Centre de recherche en économie et statistique). 

Le 0,1 % de très hauts revenus gagneront 17 % de plus

Pas de mystère quant à la cause de cette inflation tout en haut du tableau : les réformes de la taxation du capital (impôt sur la fortune et flat tax) expliquent ces gains mirobolants. Et cette distribution ne reflète que partiellement la réalité. L’injustice de ces choix fiscaux éclate à mesure qu’on détaille les tranches de revenus à l’intérieur de ce 1 % le plus aisé. Comme le notent les auteurs de l’étude, il y a « nécessité de décomposer de manière fine le haut de la distribution » pour identifier qui sont les réels bénéficiaires des mesures Macron en faveur du capital. À l’épreuve de cette « loupe », on voit en effet le 0,1 % de très hauts revenus capter l’essentiel des gains : ceux-là voient leur porte-monnaie s’apprécier de 17 % grâce à ces réformes… Les avantages se concentrent ainsi « dans le top 0,4 % des niveaux de vie », relève l’IPP, avec un gain annuel moyen par foyer de 28 363 euros dans cette tranche, et même de 86 290 euros pour le 0,1 % le plus riche. À comparer aux 32 euros mensuels, toutes réformes confondues, hausse de la prime d’activité incluse, que gagnera en plus un salarié au Smic, et aux 18 euros par mois accordés à ceux émargeant à 1,5 Smic.

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16 octobre 2018 2 16 /10 /octobre /2018 05:59

 

Il en va ici comme dans à peu près toutes les réformes d’Emmanuel Macron. Il s’agit de faire passer des intérêts particuliers pour l’intérêt général, et la baisse de la fiscalité sur le capital pour un bien commun.

Ou bien le gouvernement aime les « emmerdes », ce que ses partisans ne manqueront pas d’appeler le « courage », ou bien il se doit de répondre à des commandes plus ou moins explicites mais tout à fait impérieuses. Toujours est-il qu’il ouvre avec sa réforme des retraites une période de conflits et promet à notre société de nouvelles fractures. Pas vraiment ce qu’il faudrait quand on prétend vouloir faire barrage aux populismes. Mais c’est ainsi. Le coup est parti. Nous sommes entrés cette semaine dans une période de « concertation » qui devrait conduire à l’établissement d’un calendrier pour les six prochains mois. Drôle de concertation en vérité puisque tout le monde, ou presque, sait où Emmanuel Macron et Édouard Philippe veulent en venir. L’incrédulité est d’ailleurs la marque du moment présent, d’où les sondages calamiteux, et des envies de fuite chez certains barons de la macronie. Ce qui rend assez particulier ce remaniement ministériel quand les candidats au départ, lorgnant déjà sur les municipales, sont plus nombreux que les postulants…

Avec la réforme des retraites, il s’agira donc, comme le souhaite ardemment le Medef, de contraindre les salariés à travailler plus longtemps. Mais cette affaire, au-delà même de la question sociale, est surtout un cas d’école de la méthode gouvernementale. La politique semble plus que jamais devenue un art de la dissimulation. Ainsi, le gouvernement n’a de cesse de réaffirmer que « l’âge légal » du départ en retraite reste fixé à 62 ans, mais il a inventé, pour tromper son monde, un nouveau concept : « l’âge pivot ».

Officiellement, on ne touche pas à l’âge légal, mais on crée un autre seuil qu’il faut atteindre pour toucher sa retraite à taux plein. Et cet âge pivot sera un peu comme l’horizon : il reculera à mesure que les salariés croiront s’en rapprocher : 63 ans dès la mise en œuvre de la réforme, 64 ans quelques années plus tard, 65 ans par la suite… Le système sera même aggravé par une autre manigance : le bonus-malus. La retraite complémentaire sera amputée d’une « décote » si le salarié s’arrête à l’âge légal, et il sera récompensé d’une prime s’il accepte de travailler deux années supplémentaires. Le retraité comme produit de marché… En guise de hors-d’œuvre à toutes ces joyeusetés, le gouvernement a déjà commencé à pénaliser les retraites avec la hausse de la CSG.

Cette affaire a donné lieu à une passe d’armes entre le Premier ministre et une retraitée lors d’une récente émission de télévision (1). La dame fit remarquer que le gouvernement venait de leur retirer, à elle et à son mari, 66 euros, soit « un caddy au supermarché ». On vit alors deux mondes s’affronter. Un Premier ministre qui tentait d’expliquer à sa joviale interlocutrice qu’il fallait « relancer l’économie » et qu’avec ses 66 euros on allait augmenter le pouvoir d’achat des actifs. « Vous allez prendre dans la poche des parents de quoi augmenter les enfants », résuma la dame, pas intimidée. Imparable. C’est le partage des richesses version Medef, entre petites retraites et petits salaires.

Voilà donc la retraitée, avec ses 1 200 euros de pension, investie de la lourde charge de « remettre de l’ordre dans les finances publiques », et même de « faire redémarrer le pays ». Diantre ! Après quoi l’économiste Daniel Cohen porta l’estocade en observant que les 4,5 milliards que rapportera à l’État la hausse de la CSG correspondent exactement à la baisse de la fiscalité du capital. On fait payer à la dame au caddy le cadeau consenti aux riches, et même aux très riches. Un grand moment de vérité télévisée !

La réforme qui se prépare ira évidemment beaucoup plus loin en attaquant les salariés sur un autre front, celui de l’âge réel de la retraite. Et c’est ici que l’on en revient à la méthode. Il paraît qu’une trentaine de députés de la majorité prennent actuellement des cours intensifs de langue de bois, pour laquelle ils ont déjà de bonnes prédispositions, avant d’entamer la tournée des villes et des campagnes pour expliquer la réforme à nos concitoyens. « Faire de la pédagogie », dit-on.

Le grand mot est lâché. Ce mot superbe qui signifie « éduquer les enfants », que les politiques finissent par rendre détestable quand les enfants ne sont rien d’autre que nos concitoyens, et nous-mêmes. Et quand nos élus se prennent pour le vicaire savoyard de Rousseau, avec ses leçons de morale. Cette « pédagogie » par laquelle des politiques se dressent de toute leur condescendance au-dessus du commun des mortels est blessante. On aura compris que ce n’est pas tant la réforme des retraites qui nous intéresse ici qu’une méthode de gouvernement qui est une rhétorique du mensonge. Car il en va ici comme dans à peu près toutes les réformes d’Emmanuel Macron. Il s’agit de faire passer des intérêts particuliers pour l’intérêt général, et la baisse de la fiscalité sur le capital pour un bien commun. Avec une telle politique, on n’est pas près de changer de logiciel, comme nous y invite l’appel pressant des climatologues. Car tout se tient hélas, et fait système.

(1) « L’Émission politique », France 2, le 27 septembre.

Denis Sieffert (Source Politis)

 

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16 octobre 2018 2 16 /10 /octobre /2018 05:56

 

Ce type de véhicule est présenté comme la solution face à la pollution et au réchauffement climatique. Pas si simple. De plus en plus de voix soulignent les limites d’un tel choix.

Carlos Tavares, le PDG de PSA (Citroën, DS, Opel, Peugeot), dans le rôle du lanceur d’alerte ? On a un peu de mal à y croire. C’est pourtant bien lui qui a mis les pieds dans le plat concernant la voiture électrique, dès septembre 2017, au Salon de Francfort : « Quelles solutions pour la fabrication des batteries, le recyclage des batteries, l’exploitation, mais également l’approvisionnement des terres rares, la nature de la production d’électricité… » a-t-il demandé. La déclaration a fait grand bruit dans le cercle restreint des constructeurs. D’aucuns se sont empressés de la mettre sur le compte d’un patron – qui annonce pourtant 80 % de ses gammes « électrifiées » d’ici à 2022 – largué par la concurrence et pris de panique en constatant qu’il a raté le tournant de l’électromobilité.

Pas si simple. Sous le feu des annonces successives – restrictions de circulation, fin de commercialisation des véhicules thermiques en 2040 – on pourrait croire que la voiture électrique (VE) est LA réponse à la nécessité, devenue impérieuse, de réduire la pollution et, surtout, les émissions de gaz à effet de serre (GES). Rappelons que l’Union européenne vient de se fixer l’objectif, critiqué pour son manque d’ambition, de réduire ceux-ci de 30 % d’ici à 2030.

Une chose est sûre : contre la pollution atmosphérique, l’électrique, c’est fantastique. En roulant, une VE ne produit aucun des polluants que recrachent les moteurs thermiques : oxydes d’azote, monoxyde de carbone, particules fines, qui sont responsables de 48 000 morts par an en France. Autant dire que si, comme certaines projections le prédisent, les VE constituent 50 % des immatriculations d’ici à 2050 (contre 1 % aujourd’hui), on respirera bien mieux dans nos villes. Sans compter la réduction des nuisances sonores, puisque le moteur électrique est quasi muet. Bémol : selon Airparif, l’usure des pneus, des freins et de la route produit 41 % des particules fines à Paris. La voiture électrique ne les fera donc pas disparaître.

Chaque kWh de batterie génère 150 à 200 kg de CO2

En revanche, quand bien même le transport routier pèse 16 % des émissions de GES au niveau mondial, croire ou laisser croire que l’électrification du parc automobile va nous aider à réduire nos émissions aux niveaux souhaités, ce serait alimenter une dangereuse illusion. Pour le comprendre, il faut prendre en compte l’ensemble du cycle de vie de la voiture. Là, ça se gâte. Les moteurs, les batteries et l’arsenal électronique indispensable à leur fonctionnement : tout cela est bourré de métaux et terres rares. Des substances aux noms exotiques – samarium, néodyme, tantale, antimoine, germanium… – qu’on ne trouve qu’en très petite quantité dans l’écorce terrestre. Sans leurs propriétés, pas de « nouvelles technologies » : autant dire que leur consommation a explosé depuis trente ans. On creuse la terre en Chine, en RDC, en Indonésie ou au Chili pour les trouver. Extraction, raffinage, transformation, acheminement : des étapes d’autant plus émettrices de GES qu’elles se déroulent loin de nos yeux, dans des pays peu regardants sur les conséquences sociales et environnementales parce que leur développement est à ce prix. Résultat : selon la Fondation Nicolas-Hulot, chaque kWh de batterie génère 150 à 200 kg de CO2 au stade de sa fabrication. Une petite Renault Zoe a des batteries de 41 kWh, une grosse Tesla américaine affiche 98 kWh : faites le calcul…

Et il n’y a pas que les GES. Ces industries génèrent des pollutions chimiques et radioactives extrêmement graves. Dans son livre la Guerre des métaux rares (2018), le journaliste Guillaume Pitron raconte le cauchemar de la région de Baotou, en Mongolie-Intérieure (Chine). Dans ce qui est devenu le premier centre mondial de production de métaux rares, on trouve un immense lac-dépotoir où les usines déversent eaux contaminées et boues radioactives pour le malheur des populations environnantes : cancers et malformations abondent. Une donnée qui doit tempérer le bon bilan de l’électrique : la voiture à batteries ne pollue pas… chez nous. Sa pollution a été délocalisée avec la production de ses composants essentiels.

Mais une VE doit aussi être rechargée. Son bilan carbone est donc dépendant du mode de production de l’électricité qu’elle utilise. En France, grâce à son parc nucléaire, on compte 80 g de CO2 par kWh. En Allemagne, où les centrales à charbon abondent encore, on bondit à 455 g CO2/kWh. Et en Chine, on atteint 756 g CO2/kWh ! Autant dire que quand ce dernier pays annonce sa volonté d’un parc automobile électrifié à 100 % (sans toutefois fixer d’échéance), ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour le climat. Ni pour nos économies, puisque cette démarche vise aussi – et peut-être surtout – à s’appuyer sur son gigantesque marché intérieur et sur les économies d’échelle qu’il engendre pour devenir le n° 1 mondial de l’électromobilité, des mines de terres rares (Pékin produit déjà 95 % de ces dernières) jusqu’aux usines qui les transforment en batteries et moteurs électriques… et peut-être même jusqu’aux voitures qui les intègrent.

En attendant cette échéance, pour qu’une électrique, sur l’ensemble de son cycle de vie, amortisse les GES émis lors de sa fabrication et émette réellement moins de CO2 qu’une thermique, il faut qu’elle roule. Beaucoup : une Zoe (ou équivalent) et ses 300 kg de batteries doit parcourir 50 000 km… en France. En Allemagne, ce sera 100 000 km. Des chiffres à doubler pour une Tesla et ses 600 kg de batteries. D’autant que son autonomie limitée (300 km au mieux aujourd’hui, 500 km demain avec des batteries plus lourdes et plus chères) n’incite pas à effectuer de longs kilométrages. Autre facteur limitant : la durée de vie des batteries. Estimée à dix ans, elle est plutôt moindre en réalité puisqu’on considère qu’elle est bonne pour le recyclage dès qu’elle perd 20 % de sa puissance maximale. Et s’il faut la changer, le bilan carbone – et le coût ! – s’alourdissent d’autant…

Si le tableau n’est pas tout noir, la voiture électrique n’a en tout cas rien de la panacée pour laquelle on essaie souvent de nous la vendre – dans tous les sens du terme. D’autant que sa complémentarité avec les énergies renouvelables ne doit pas faire oublier que celles-ci ne le sont pas vraiment, puisqu’elles dépendent, elles aussi, des si précieux métaux et terres rares – qui ne sont pas renouvelables du tout. Mais si des déplacements « propres » ne sont pas possibles, alors ce sont les besoins en mobilité qu’il faut réduire. Et changer un mode de développement qui, mondialisation des échanges et délocalisations en tête, fabrique des millions de kilomètres de déplacements inutilement coûteux et polluants.

 

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15 octobre 2018 1 15 /10 /octobre /2018 18:58
Ian Brossat, chef de file des communistes pour la campagne des Européennes: le lobby des gens contre le lobby de l'argent

Conseil national du PCF — 13 octobre 2018

Introduction de Ian Brossat

 

 

Les élections européennes auront lieu le 26 Mai prochain, c'est-à-dire dans moins de 8 mois.

Nous avons fait le choix, au mois de juin dernier, de nous doter d'une équipe de campagne pour préparer cette échéance. Je suis heureux de m'exprimer ici en tant que chef de file des communistes pour ces élections.

Je profite de cet instant qui m’est imparti pour vous remercier de la confiance que vous m’avez accordée à ce moment-là. J’en profite aussi pour vous dire à quel point depuis cette désignation votre indulgence, vos encouragements, vos conseils m’ont aidé et continuent à m’aider chaque jour.

Oui merci à chacune et chacun d’entre vous.

Ce choix de se lancer très tôt dans la bataille, nous l'avons fait pour trois raisons.

D'abord, parce que prenons au sérieux cette échéance. C'est un scrutin important pour la France et pour l'Europe. Les élections européennes ne sont pas une échéance secondaire. Elles sont premières, elles sont essentielles. Premières dans l’ordre chronologique parce que ce seront les premières élections depuis l’arrivée de Macron à la Présidence de la République. Premières aussi parce qu’elles pèseront sur le destin de 500 millions d’Européennes et d’Européens, ce qui n’est pas rien.

Ensuite, nous avons fait ce choix de partir tôt en campagne parce que, de fait, les problématiques européennes sont déjà au cœur des débats, souvent mal posées, mais bien présentes. De fait, le moment que l’Europe traverse n’a rien de banal. Sous la pression des nationalismes, c’est l’existence même de l’UE qui est posée. D'où l'importance pour nous d'avancer nos idées et nos propositions.

Enfin, parce que nous sommes convaincus que notre Parti a un rôle singulier à jouer en vue du scrutin du 26 Mai prochain, et que cela ne s'improvise pas, cela se prépare, cela prend du temps.

Voilà ce qui nous a conduits à faire ce choix.

Cette introduction, je vais la faire en 3 parties :

D'abord, le contexte dans lequel cette échéance s'inscrit, en France et en Europe. Ce sera l'occasion d'analyser la manière dont les autres forces politiques se préparent et se saisissent de cet enjeu.

Ensuite, les grandes questions de fond que nous voulons poser à l'occasion des élections européennes. Qu'avons-nous à dire sur l'Europe ? Que rejetons-nous dans l'Union européennes telle qu'elle fonctionne ? Que voulons-nous changer en Europe ?

Enfin, notre campagne, nos initiatives, nos candidatures et notre stratégie pour rassembler.

  1.     Le contexte dans lequel cette échéance s'inscrit en Europe et en France

1- Le contexte en Europe

Cette élection s'inscrit dans un contexte marqué par une progression très forte de l'extrême-droite et des forces nationalistes. C'est vrai dans les anciens pays de l'est, comme dans les pays fondateurs de l'Union européenne. Un peu partout en Europe, les nuages s’amoncellent.

C'est le cas en Allemagne où l'AFD, scission de la CDU, a emporté 92 sièges avec 12,6% des voix. Depuis, l’AFD n’a cessé de progresser dans les sondages au point de devancer la CDU.

C'est le cas en Autriche où droite et extrême-droite siègent ensemble dans le même gouvernement et où les ministères régaliens ont été confiés à l'extrême-droite.

C'est le cas en Pologne, où le Parti ultraconservateur, Droit et Justice (PIS) revenu au pouvoir en 2015, bafoue l’État de droit à tel point que la Commission européenne s’est sentie obligée d’enclencher la procédure d’infraction de l’article 7 des Traités, qui permet de sanctionner un État qui « bafoue » les valeurs de l’UE. Ce même gouvernement polonais, qui a tenté de supprimer totalement le droit à l’avortement déjà terriblement encadré et a dû y renoncer sous la pression de la rue. Ce même gouvernement polonais qui s’est illustré le 11 octobre dernier en bloquant l’adoption d’un texte sur la protection des droits fondamentaux dans l’UE lors d’une réunion du Conseil européen qui se tenait au Luxembourg au motif que parmi les droits évoqués dans le texte figuraient les droits LGBT.

Au sein du Parlement européen, qui compte quatre groupes politiques de droite, la porosité entre droite et extrême-droite est manifeste. Il faut rappeler que le parti de Viktor Orban est membre du PPE au côté de LR et de la CDU.

Le risque que l'extrême-droite soit demain dotée du plus grand groupe au Parlement européen est donc bien réel.

Elle s'organise d'ailleurs à dessein.

J'en veux pour preuve les positions du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République Tchèque, Slovaquie), qui unit ses forces avec l'Italie et l'Autriche pour refuser l'accueil des réfugiés.

J’en veux pour preuve la récente rencontre entre Mme Le Pen et M. Salvini qui cherchent à constituer, disent-ils, un « Front des libertés ». Curieuse appellation, d’ailleurs, pour des gens qui passent le plus clair de leur temps à prôner l’installation de barbelés partout. Il n’en reste par moins qu’il n’y a rien de banal à voir la dirigeante de l’extrême-droite française rencontrer ainsi un membre éminent du gouvernement italien, pays fondateur de l’UE. C’est di jamais vu, et ce n’est pas pour nous rassurer.

J'en veux pour preuve aussi l'implication de l'ancien conseiller de Trump, Steve Bannon, qui a décidé de s'installer à Bruxelles pour oeuvrer à l'union des forces d'extrême-droite au sein d'une espèce d'internationale fasciste qui ne dit pas son nom mais qui en a tous les traits caractéristiques.

Cette poussée de l'extrême-droite coïncide avec une période de délitement de l'Union européenne, lié à une décrédibilisation des solutions libérales. L'idée que l'Europe est la solution dans une UE qui compte 10% de travailleurs pauvres en a pris un coup. Pour l'instant, faute de perspective à gauche, faute de capacité à gauche à démontrer que l'Europe pourrait être autre chose que cette machine à fabriquer partout de la régression sociale, c'est l'extrême-droite qui en profite.

 

  1. En France, comment les forces politiques se préparent à cette échéance ?

Côté LREM, la stratégie est connue. Contesté sur la politique qu'il applique à l'échelle nationale, Macron tente de reprendre la main en multipliant de grands discours sur l'Europe. 5 en tout. Athènes, Sorbonne, Parlement européen, Aix la Chapelle, discours devant les ambassadeurs à la rentrée. La grandiloquence des discours contraste d'ailleurs singulièrement avec la petitesse des actions concrètes engagées par Macron sur l'Europe en matière économique. Son bilan dans ce domaine a l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette. Le fameux « budget de la zone euro » tant vanté au mois de juin va se résumer à quelques dizaines de milliards d'euros soit une somme dérisoire à une telle échelle. De même, le projet de listes transationales annoncé par Macron a été rejeté par le PE. Si les grands discours de Macron n'ont abouti à rien de concret ou pas grand-chose sauf dans le domaine de la défense (j’y reviendrai), ils ont en revanche permis d'y voir clair dans la stratégie qu'il souhaite mettre en œuvre en vue de mai 2019. C'est la fameuse opposition entre pro et anti Européens, entre « progressistes » et « conservateurs », entre, nous dit Castaner, avec la subtilité qu’on lui connaît, l'Europe de Macron d’un côté et l'Europe de Salvini, de l’autre. Il s'agit donc, pour eux, nous l'avons déjà dénoncé à de nombreuses reprises, de résumer l'enjeu à un match entre libéraux et fachos.

Il s'agit d'un piège et d'une gigantesque opération de manipulation de l'opinion.

C'est d'abord faire oublier la responsabilité écrasante des libéraux dans la montée de l'extrême-droite. Même François Lenglet reconnaissait dans un éditorial récent que la progression de l'extrême-droite en Suède était directement liée à la remise en cause violente du modèle social suédois. L'opération de Macron, c'est l'ardoise magique qui fait disparaître des écrans la responsabilité écrasante des libéraux dans le succès grandissant des fachos. Au vu de leur responsabilité dans la progression de l’extrême-droite, les libéraux sont disqualifiés pour être leurs meilleurs opposants comme voudrait nous le faire croire Macron. Ils ne sont pas leurs opposants. Ils sont leurs carburants.

C'est ensuite faire oublier que libéraux et fachos sont parfois plus en accord qu'on ne l'imagine. C'est le gouvernement d'extrême-droite autrichien qui projette de mettre en place la semaine de 60h. Depuis septembre, les patrons autrichiens peuvent demander à leurs salariés de travailler – tenez vous bien – jusqu’à 12h par jour et 60 heures par semaine (contre 10 et 50 auparavant). Décision prise conjointement par la droite libérale et les amis de Mme Le Pen, au point de susciter une mobilisation importante des syndicats autrichiens ce vendredi. Voilà un bon exemple qui prouve bien qu’en responsabilité, les fachos ne sont en aucun cas une alternative aux libéraux mais bien au contraire des libéraux zélés. Quant aux fameux libéraux, ils sont beaucoup moins attachés aux libertés quand il s'agit des humains que des marchandises. En témoigne le projet de loi Asile Immigration adopté par la majorité macroniste que nos parlementaires ont à juste titre contesté pied à pied. La réalité, c’est que les libéraux, macronistes compris, ne sont rien d’autre que des humanistes en peau de lapin.

Enfin, cette opération consistant à transformer l’élection européenne en un mano a mano entre libéraux et extrême-droite est terriblement périlleuse car elle risque de jeter dans les bras de l'extrême-droite des millions de travailleurs, de chômeurs, d'Européens en colère qui ne veulent plus des politiques libérales qui les ont plongées dans la pauvreté et la précarité.

Voilà quelle sera la stratégie d'En Marche en vue des élections européennes, voilà pourquoi nous devons déjouer le piège qu'ils nous tendent.

Du côté droit du paysage politique, c'est la division et l'ambiguïté qui dominent. En témoignent les votes très contradictoires des parlementaires LR français au PE sur le sort à réserver à la Hongrie de Viktor Orban. Certains ont voté pour les sanctions, certains se sont abstenus, d'autres s'y sont opposés. Laurent Wauquiez s'est prononcé en ce sens, soutenant ouvertement Orban, disant explicitement qu'il n'a rien à redire à ses prises de position, ce qui ne l'empêche pas, par ailleurs d'envisager Michel Barnier, qui est sur une sur une ligne diamétralement opposée, comme tête de liste aux européennes. Bref, de ce côté-là, la situation reste pour le moins confuse.

Du côté du FN, comme indiqué tout à l'heure, l'heure est à l'offensive, et il serait à mon sens faux d'imaginer que l'extrême-droite française serait pour longtemps affaiblie du fait du débat raté de Marine Le Pen entre les tours de la présidentielle. La menace est encore là, et les causes qui ont engendré sa poussée sont très, très loin d'avoir disparu.

Côté gauche enfin, la France Insoumise a déjà annoncé une liste de 70 noms, ce qui augure mal d'une volonté de rassembler, sachant que la liste en contient 79 en tout. Il faut toutefois relever deux mouvements tactiques engagés par JL Mélenchon depuis la rentrée. Le premier, qui consiste, à présenter l'élection européenne comme un référendum anti-Macron. C'est doublement habile. D'une part, cela permet à JL Mélenchon de ne pas trop parler d'Europe, alors même qu'il est resté longtemps embourbé dans l'ambiguïté Plan A/ Plan B. En remettant les enjeux nationaux sur le devant de la scène, il esquive le débat européen. Deuxièmemement, vu le discrédit du pouvoir actuel et la colère qu'il suscite, JL Mélenchon s'érige en vote utile pour sanctionner Macron. Ce n'est pas follement original, c'est ce que nous avions fait aux européennes de 2014, mais dans un contexte où la FI est en tête de la gauche dans les enquêtes d'opinion, cette stratégie de vote utile anti-Macron n'est pas sans efficacité. Autre inflexion : JL Mélenchon a semblé amorcer à l'occasion de son université d'été un mouvement pouvant donner le sentiment qu'il serait plus ouvert au rassemblement de la gauche, en tout cas, plus ouvert à une partie des socialistes, anticipant sans doute le ralliement d'emmanuel Maurel. Je ne pense pas, pour être tout à fait sincère, que ce mouvement révèle un quelconque changement d'orientation stratégique de JL Mélenchon. D'ailleurs, s'il voulait le rassemblement, il ne parlerait pas de nous ou de B. Hamon comme il vient de le faire dans une récenteinterview à la PQR.  En revanche, ce changement de pied en mots n'est pas sans conséquence sur le regard qu'une partie des électeurs de gauche porte sur lui, et il ne faudrait pas lui laisser, d'une certaine manière, le drapeau du rassemblement.

Côté PS, la situation est à peu près aussi confuse sur le fond que pour LR, comme en témoigne la longue valse des éventuelles têtes de listes (Magnette, Hollande et maintenant Ségolène Royal...). Le PS a adopté un texte d'orientation sur l'Europe, se présentant en rurture avec les orientations de l'UE. Ce texte plaide pour « la construction d’une gauche européenne qui assume une rupture avec les politiques libérales et austéritaires et construise une alternative progressiste et écologiste ». Comme l'a bien montré un édito du Monde intitulé « Une rupture en trompe l'oeil », il s'agit ni plus ni moins que d'un copié collé des dires du PS lors de la campagne de 2014 qui a abouti aux errements que chacun connaît ici.

Côté EELV, la campagne est lancée, les candidatures connues, et il ne fait guère de doute que le choix d'y aller seul sera maintenu jusqu'au bout, a fortiori depuis la démision de Hulot qui a redonné de la place aux questions écologiques dans le débat public.

Quant à Générations, le mouvement de Benoït Hamon, après avoir longtemps privilégié un axe avec EELV, il nous dit aujourd'hui sa volonté de travailler avec nous dans le cadre d'une « liste citoyenne » dont les contours seraient encore à définir.

 

Le contexte, pour résumer, est donc marqué par une extrême-droite à l'offensive, un pouvoir macroniste qui se mobilise pour mettre en scène un tête-à-tête avec l'extrême-droite, une droite dont la porosité avec l'extrême-droite se fait jour jour de manière de plus en plus insistante, une gauche éparpillée. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le risque existe que 2019 soit le remake de 2017. C'est ce que nous voulons éviter. Pour éviter ce scénario, il va falloir engager une grande bataille d’idées. J'en viens à nos orientations de campagne.

  1.    Nos orientations de campagne
    1. Quel mal frappe l'Europe ?

Un logiciel libéral. Depuis sa naissance, l'Union européenne fonctionne sur un logiciel libéral. Certes, ce n'est pas ainsi qu'elle a été présentée aux peuples d'Europe, si bien que le « rêve » ou du moins « l'idéal européen » a pu faire illusion quelques décennies durant. Il n'en reste pas moins que, de fait, elle a servi d'appui aux politiques libérales. En son nom, avec l'appui des gouvernements de droite ou sociaux libéraux, elle a servi de machine de guerre pour réduire le champ du service public et les dépenses publiques et de bras armé pour mettre en place partout en Europe des politiques visant à accroître la « compétitivité » des entreprises, c'est à dire en réalité, à diminuer les droits des salariés.

Sur le plan économique et social.

Il est donc temps de faire le bilan de ces politiques. De faire la démonstration de ce que ces politiques ont produit. De ce que ces merveilleux « pragmatiques » ont réalisé, puisque c’est ainsi qu’ils se présentent en opposition aux « idéologues » et aux « dogmatiques » que nous serions, nous.

Regardons les résultats économiques et sociaux de ces politiques. La réalité est là, elle est sous nos yeux.

Un exemple. En 2010, la Commission a élaboré sa stratégie 2020. Il s'agissait, selon la Commission, de tenir compte de la crise de 2008 et ne pas reproduire les mêmes erreurs. Il s'agissait de promouvoir une croissance « durable et inclusive » et non plus tournée vers la satisfaction de la seule finance. Parmi les objectifs, la réduction du nombre de pauvres au sein de l'UE. L'objectif : moins 20 M de pauvres en 10 ans. En 2016, il y en avait déjà 10M de plus. Il n’était pas besoin d’être grand clerc pour savoir qu’aucune ambition sociale ne grandit sur fond de politique économique libérale.

Sur le plan strictement économique, ces politiques ne font pas non plus la démonstration de leur efficacité. La preuve : L'UE a mis 9 ans a retrouver son PIB de 2008, les USA 4 ans (qui avaient le choix à l'époque de lâcher la bride sur le déficit public). Avec au passage de très fortes inégalités entre pays, et entre territoires. La preuve en est que certaines régions françaises comme les Hauts-de-France n’ont toujours pas retrouvé leur PIB de 2007.

Sur le plan politique. Tout cela est tellement vrai qu'aujourd'hui, l'Union européenne ne fait plus rêver personne, sauf peut-être ceux qui ont intérêt à cette politique, soit une infime minorité d'Européens.

Dressons le bilan.

Ils nous promettaient la paix, il y a aujourd'hui la guerre économique sur fond de dumping social et de dumping fiscal entre Etats de l’Union européenne, et la menace de guerre tout court avec la montée des nationalismes partout sur le continent. L’un des seuls budgets qui augmente d’ailleurs, dans le futur budget européen, ce sont les dépenses militaires (quand celles de la PAC et de la cohésion des territoires, elles, diminuent).

Ils nous promettaient la prospérité. Il y a aujourd'hui la précarité et la pauvreté. L’Union Européenne, c’est très exactement 87 millions de pauvres, et 10 % de travailleurs qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Ils nous promettaient la démocratie. Où est la démocratie lorsque quelques multinationales élues par personne dictent leur lois aux gouvernements européens et à la Commission européenne ?

3 promesses, 3 reniements. 1 même origine : le refus de tenir tête aux tenants de la finance.

Dans ce contexte de rejet des politiques libérales menées partout en Europe, il n'est guère étonnant que la quasi totalité des gouvernements qui ont appliqué ces politiques aient été rejetés dans les urnes.

Au cœur du mal qui ronge l'Europe, il y a donc la soumission à la finance, le choix systématique de se laisser dicter les politiques publiques par les marchés financiers. C'est cette soumission qui est à l'origine de la casse du service public. C'est elle qui pousse à la casse du code du travail. C'est elle qui incite aux logiques de dumping qui broient les travailleurs d'Europe.

Premier enjeu. Le travail, il s'agit d'en finir avec la paupérisation des travailleurs d'Europe. Au cours des 10 dernières années, le PIB de l'UE est passé de 15 000 Mds d'euros à 17 200 Mds d'euros. Il s'est donc accru de plus de 2000 milliards d'euros, soit l'équivalent du PIB de la France. Dans le même temps, le taux de travailleurs pauvres est passé de 7% à 10%.

La faute à quoi ?

D'une part à des incitations très fortes, les fameuses « recommandations » de la Commission européenne accompagnée des chefs d’État européens à remettre en cause les droits des salariés, à tout faire pour accroître les marges des entreprises, c'est-à-dire à rogner les salaires. C’est le cas en Allemagne depuis les réformes Schroeder avec les jobs à 1 euro, en Grande-Bretagne avec les « contrats zéro heure » (sans garantie d’heures payées ni de salaire minimum, en Italie où depuis les réformes de Renzi 15 % des stagiaires ont plus de 45 ans.

D'autre part, cette paupérisation des travailleurs d’Europe a pour origine la mise en concurrence des travailleurs entre eux, dans un contexte marqué par de très fortes inégalités salariales entre pays européens. Le salaire minimum brut en Europe varie de 1 (261 euros en Bulgarie) à 8 (1999 au Luxembourg). En parité de pouvoir d'achat, les écarts restent importants, ils sont de 1 à 3.

Cette mise en concurrence, les Français la voient, ils la perçoivent. Ce sont les travailleurs détachés, malgré les avancées obtenues par nos eurodéputés. Ce sont aussi les délocalisations dont la moitié sont internes à l'UE. Entre 2003 et 2016, 752 délocalisations ont été enregistrées en Europe dont 352 avec pour destination un autre pays d'Europe.

Il faut donc stopper cette machine à déclasser les salariés.

Sur ces enjeux-là, je vous fais la proposition suivante. Je vous propose plus exactement d'adopter la position suivante. L'Europe, nous voulons qu'elle nous protège, qu'elle protège les travailleurs d'Europe. A défaut, il nous faut utiliser nos marges de manœuvre pour nous en protéger.

Je m'explique : notre combat, c'est celui d'une Europe qui protège les salariés. C'est l'harmonisation sociale par le haut avec la mise en place d'un SMIC européen tenant évidemment compte du niveau des prix dans chaque pays. C'est l'horizon que nous voulons atteindre. Celui d'une Europe qui nous tire vers le haut au lieu de nous aspirer en permanence vers le bas.

Ce combat-là, nous le menons, nous le mènerons avec nos partenaires européens qui partagent notre vision.

Il faut en attendant des protections pour les travailleurs qui produisent des richesses sur notre territoire. Il faut protéger la France des politiques néfastes de l’Union européenne. Il faut des mesures radicales pour en finir avec la délocalisations et la dévitalisation de notre industrie.

Nous devons refuser les délocalisations dès lors qu'un site est bénéficiaire. Les délocalisations intracommunautaires devraient être purement et simplement interdites. Elles sont désastreuses sur le plan social, dévastatrices pour nos territoires. Elles sont contraires à l’esprit même d’une union digne de ce nom. Pourquoi construire une Union européenne si c’est pour que ces mêmes pays d’Europe se tirent dans les pattes à coup de duming ?

De même sur les travailleurs détachés. C'est l'UE qui a créé le statut des travailleurs détachés. Des avancées sont intervenues certes, et tant mieux. Le principe désormais acté, c'est « à travail égal, salaire égal ». Cela dit, le secteur de la route en est exclu. Ce sont tout de même 3 M de salariés en Europe, dont 10% de Français. De plus, les outils dont l'UE dispose pour vérifier que les règles sont appliquées sont très faibles. Quant à la question du financement de la protection sociale, elle n’est pas traitée dans la directive. Il faut poser un principe simple. Quand on travaille en France, on peut être polonais, bulgare ou portugais, ce n’est pas le problème, mais on travaille avec un contrat français. Le détachement, il faut y mettre fin. Travail en France, contrat français.

Deuxième enjeu. Le services publics. Depuis le traité de Maastricht jusqu'aujourd'hui, l'UE a poussé à la mise en concurrence des services publics et, à terme, à leur privatisation. Sur la SNCF, par exemple, le gouvernement s'est appuyé sur le 4e paquet ferroviaire qui avait été adopté à une quinzaine de voix près par le Parlement européen.

Le sujet revêt aujourd'hui une actualité particulière.

D'abord, parce que les événements survenus cet été à Gênes, le tragique effondrement du pont autoroutier a mis en exergue les conséquences désastreuses de la privatisation d'infrastructures public. L'argent qu'on verse aux actionnaires, c'est de l'argent en moins pour la sécurité des habitants.

Ensuite, parce qu'il est désormais possible de faire le bilan des décennies marquées par les privatisations. Qu'on regarde ce qui se passe en GB où désormais 75% des Britanniques sont favorables à des renationalisation de secteurs clés. Le gouvernement a d'ailleurs entrepris la renationalisation d'une prison et de lignes de chemin de fer.

Ce bilan des directives de libéralisation, nous aurons désormais des éléments pour le nourrir. Un audit a été commandé par les parlementaires de la GUE.

Je vous propose de faire de sa publication un grand moment de mobilisation pour dire stop aux directives de libéralisation et oui aux services publics.

Là aussi, là encore, nous proposons de tourner le dos à la concurrence, de faire le choix de la mise en commun.

Troisième enjeu . L’argent. Les deux grandes batailles à mener, celle de la BCE, celle de l'évasion fiscale.

Depuis 10 ans, la Banque Centrale Européenne a versé près de 3000 milliards d’euros aux banques privées. Elle l’a fait sans la moindre condition d’utilisation de ces fonds, sans la moindre contre-partie.

3000 milliards d’euros, ce chiffre nous le martèlerons tout au long de la campagne. Car il apporte une double démonstration. Il dit beaucoup de l’Union européenne telle qu’elle est, soumise aux banques, avare avec la dépense sociale, généreuse avec les banques privées. Il dit aussi, ce chiffre, tout ce qu’il serait possible de faire, à rebours de ces logiques, si ce même argent, ou si même une partie de cet argent était utilisé autrement : s’il était conditionné d’abord au fait que ces mêmes banques privées fassent le choix de financer des projets pourvoyeurs d’emplois et de bons salaires. Nous proposons aussi qu’une partie de cet argent alimente un fonds pour le développement des services publics.

Parler argent, c’est aussi évoquer la question de l’évasion fiscale : à l’échelle de l’UE, ce sont 1000 milliards d'euros qui partent en fumée chaque année. Ce sont 2000 euros volés chaque année à chaque citoyen européen.  En France, ce sont 100 millions par an qui s’évaporent.

Dans ce domaine aussi, l’Europe est malade de la concurrence. Malade du dumping fiscal qui fait que les Etats européens se tirent la bourre en se faisant concurrence à coup d’impôts sur les sociétés les plus bas possibles pour attirer les entreprises. Tant et si bien que nombre d’entre elles rusent pour se localiser fiscalement là où l’impôt est le plus faible.

Là aussi, c’est le sens même de l’Union européenne qui est posé. Pourquoi être ensemble si c’est pour se faire la guerre fût-elle économique ?

Là aussi, il nous faut mener la bataille contre l'évasion fiscale dans ses deux dimensions. Nous voulons une Europe qui protège. Nous voulons l'harmonisation fiscale par le haut de l'impôt sur les sociétés.

Et en attendant, il faut se protéger des mécanismes d'évasion fiscale liés au dumping fiscal au sein de l'UE tel qu'elle existe aujourd'hui.

Et donc poser également dans ce domaine un principe simple, élémentaire. Quand on fait des affaires en France, on paie ses impôts en France. Cela passe par un mécanisme de reporting beaucoup plus contraignant qu'il n'existe aujourd'hui. Il s’agit d’obliger les entreprises à publier leurs résultats et le montant des impôts pays par pays, et à partir de là de les imposer au niveau où elles le doivent. Le PE a adopté ce principe en juillet 2017, mais le mécanisme est bien trop fragile car il est prévoit une clause d'exemption dès lors que la publication des résultat pose à l’entreprise un problème « stratégique ».

Ce qui nous pose un problème, à nous et à tous les partageux, c’est que des entreprises multinationales riches en milliards échappent ainsi à l’impôt quand la PME ou la famille de travailleurs passe à la caisse sans broncher.

Quatrième enjeu. Les enjeux écologiques.

Cette question, déjà largement abordée par Pierre hier est au cœur des débats, elle le sera à l’occasion des prochaines élection,s européennes. La période est marquée par une double prise de conscience.

Une première. Celle des dangers liés au réchauffement climatique. Le rapport du GIEC publié lundi dernier témoigne des risques liés à une augmentation des températures au-delà de 1,5°C. Ces conséquences sont multiples : vagues de chaleur, extinctions d’espèces, déstabilisation des calottes polaires, montée des océans sur le long terme… Toute augmentation des températures au-delà de 1,5 °C aggraverait ces impacts sur l’environnement, selon le GIEC. Pour cette raison, ses experts appellent à une réduction des émissions de CO2 de 45 % d’ici 2030.

La prise de conscience est là, elle est largement partagée, comme en témoignent les mobilisations d’hier.

Une deuxième prise de conscience grandit, elle aussi. Celle que la transition écologique est incompatible avec les exigences de rentabilité. L’argent roi, sa soif inextinguible de profit à court terme ne fait pas bon ménage avec les exigences environnementales. Pire, il y contrevient violemment.

Qu’en est-il en Europe ?

Les chiffres sont éloquents. En 2017, les émissions de CO2 dans l’Europe des 28 sont reparties à la hausse. C’est un véritable pas en arrière qui a été franchi en matière de transition énergétique. Après une baisse des émissions de CO2 de 1,9 % entre 2005 et 2015, une autre de 0,4 % en en 2016, les émissions de CO2 sont reparties à la hausse de 1,9 % en 2017.

Je souhaite ici présenter l’une de nos propositions pour faire face à cette situation. Celle d’un service public européen de la rénovation énergétique.

En France, les logements représentent 25% de la consommation énergétique nationale. Si l’on ajoute les bâtiments tertiaires, on dépasse les 40%. À l’échelle européenne, le chiffre est similaire : environ 40% du total. Il est donc essentiel d’amplifier ce travail à l’échelle européenne.

L’Europe s’est dotée d’objectifs ambitieux, en avril 2018, avec une directive votée par le Parlement européen : les émissions des bâtiments européens doivent être réduites de 80 à 95% d’ici à 2050 par rapport à 1990.

C’est également un très fort enjeu économique : en France, le secteur du bâtiment représente 1,5 million d’emplois, dont 1,2 million de salariés, pour un chiffre d’affaires de 150 milliards d’euros. La France peut mettre son savoir-faire au service de ses voisins européens. La transition énergétique européenne est donc une formidable opportunité de relance économique, en même temps qu’un impératif social et écologique.

Proposition : l’Europe doit se doter d’un service public de la rénovation énergétique qui permettrait de territorialiser les objectifs pays par pays, région par région, ville par ville, et mettre à disposition des collectivités son expertise et des financements afin de traduire en actes ces objectifs ambitieux.

J’ai décliné ici 4 de nos axes de campagne. Il y en aura d’autres évidemment, et je ne prétends à l’exhaustivité. Je pense notamment à la question de l’agriculture, qui souffre doublement de la concurrence, elle aussi. La concurrence intra-communauitaire, à l’intérieur de l’UE, singulièrement dans un contexte d’affaiblissement voire de démantèlement programmé de la PAC qui conduira à une concurrence exacerbée au sein de l’UE et à un abaissement des normes sociales et environnementales. Au lieu d’avoir une politique agricole et alimentaire coordonnée à l’échelle de l’UE, nous risquons d’avoir 27 politiques concurrentes qui tireront vers le bas exigences sociale et environnementale pour produire le moins cher possible. Concurrence extra-communautaire ensuite avec la multiplication des traités de libre-échange entre l’UE et le reste du monde. 11 traités sont en cours de négociation. Avec à chaque fois le même calcul : pour faciliter l’exportation de produits manufacturés, nous consentons à importer des produits alimentaires qui ne correspondent en rien aux normes que nous fixons à nos agriculteurs. Autrement dit, business oblige, l’UE et les chefs d’Etats européens sacrifient nos agriculteurs en les exposant à une concurrence déloyale et les consommateurs d’Europe exposés à une alimentation dégradée.

Des thèmes de campagne, il y en aura beaucoup, donc. J’ai fait le choix de ne pas les aborder tous. Je n’ai pas évoqué ici, par exemple, la question des réfugiés. J’ai eu l’occasion de le faire, à maintes reprises, en d’autres lieux, et je sais que nous continuerons à porter cette question.  L’essentiel, c’est la cohérence d’ensemble. Le parti-pris qui est le nôtre. L’UE prône aujourd’hui la concurrence partout. Nous prônons le partage et la mise en commun des richesses. Il y a largement de quoi permettre à chacun de vivre bien en Europe. A la condition de faire le choix de l’humain d’abord, celui de la mise en commun et du partage. C’est ce que nous disons, ce que nous porterons avec nos eurodéputés.

  1. Le Parlement européen, lieu d'un rapport de forces quotidien

Comment y parvenir ? Comment transformer l’Union européenne ? En quoi le Parlement européen peut-il être utile à ce combat ?

C’est évidemment une question essentielle, qui renvoie à l’utilité du vote le 26 Mai prochain. Souvenons-nous que les Français, lors de l’élection européenne précédente, se sont abstenus à 57 %.

Il convient donc de battre en brèche une idée reçue. Non, les pouvoirs du Parlement européen ne  sont pas négligeables, loin de là !

C'est particulièrement vrai pour l’adoption des directives européennes (libéralisation des services publics; "Travailleurs détachés"; "Secret des affaires"...). Toutes ces règles n'existent QUE parce qu'une majorité de parlementaires européens (et une très nette majorité de gouvernements) ont voté à leur faveur. Dans le cas contraire, le projet de la Commission va tout simplement au panier ! Qui le sait ?

Deux exemples. L’un négatif, l’autre positif.

Je commence par le négatif : la directive utilisée par Macron pour justifier l'ouverture de la SNCF-voyageurs à la concurrence a failli être rejetée au Parlement le 14 décembre 2014 . Cela s'est joué à 15 voix près ! (Le Parlement européen compte 751 membres). C’est dire si le rapport de forces était serré. C’est dire s’il aurait été utile d’avoir une quizaine de députés supplémentaires à nos côtés.

Autre exemple, cette fois-ci positif. Le Parlement a récemment débattu d’une directive relative aux conditions de travail des routiers. Son adoption aurait conduit à une dégradation très importante des conditions de travail des routiers, notamment en espaçant encore davantage leurs temps de repos. Adoptée en l’état, elle aurait permis que des routiers puissent travailler 3 semaines sans jours de congés contre deux actuellement. La mobilisation de nos eurodéputés combinée à une mobilisation des salariés de la route a permis d’y faire échec.

C’est une belle victoire. C’est aussi une démonstration. Celle que la lutte des classes et que le rapport de forces se joue aussi au Parlement européen. D’où l’importance d’avoir des députés déterminés à défendre le monde du travail, ce lobby des gens face au lobby de l’argent dont je parlais tout à l’heure.

 

    1. Quelle Europe voulons-nous ?

Nous avons toujours rejeté cette Europe parce que nous perçu très tôt son ADN libéral et anti-social. Nous l'avons perçu tôt, et avant beaucoup d'autres. Nous sommes la seule force politique de gauche à avoir rejeté tous les traités sans exception qui ont mis en place cette Europe-là. Ce rejet de l'UE libérale, c'est la première chose qu'on doit entendre dans notre discours.

Il demeure une question. Dans un contexte où l'UE est discréditée et même interrogée dans son existence même, quelle doit-être notre ambition ? S'agit-il pour nous d'être ceux qui mettent le dernier clou dans le cercueil de cette UE libérale ? Non. Trois fois non.

Non d’abord, parce que nous aurions plus à perdre dans une sortie de l'UE qu'à y gagner. L’exemple de la Grande-Bretagne , qui est pourtant l’Etat le moins intégré dans l’UE, nous en dit long sur les difficultés à défaire ces liens sans risquer un saut dans l’inconnu.

Ensuite, parce que sortir de l'UE, ce n'est pas sortir du capitalisme. La Grande-Bretagne ne s’apprête à entrer dans le socialisme.

Enfin parce que nous vivons à l’ère des interdépendances. Le retour en arrière n’ouvre donc aucune perspective positive. Il faut en sortir par le haut, autrement dit la transformation positive de l’Union européenne.

Je note d’ailleurs que certains Etats parviennent à mettre en place des politiques progressistes tout en restant membres de l’UE. Je pense au Portugal qui a choisi de mettre à la corbeille les recommandations de la Commission européenne et d’augmenter les salaires, les minima sociaux et les allocations familiales. Je pense à l’Espagne qui prévoit une augmentation de 22% du SMIC, de 40 % de l’aide aux personnes dépendantes, d’augmenter les plus riches et de mettre à contribution les transactions financières.

J’entends un certain nombre de camarades de gauche partisans d’un Plan B nous qu’il faudrait utiliser la menace d’une sortie de l’UE comme une « arme nucléaire », une menace. Outre le fait que cette comparaison ne m’incite guère à vouloir emprunter ce chemin, soyons sérieux, soyons rigoureux. Quand on veut menacer de quelque chose, il faut être capable de faire la démonstration qu’on peut aller jusqu’au bout. Sinon, c’est de l’esbroufe. Et si l’on commence par dire qu’on n’y croit pas soi-même, je vois mal en quoi la fameuse « menace » est dotée d’une quelconque efficacité.

Il n’y a donc pas d’autre voie, à mes yeux, que celle de la transformation de l’UE, celle du rapport de forces, celle du combat.

La clé de cette transformation, elle est claire. Dès lors que le mal qui ronge l'Europe, c'est la soumission à la finance, il s'agit donc de rompre le cordon ombilical qui unit l'UE à la finance. Il s'agit d'en finir avec cette Europe soumise aux lobbys. Il s'agit, pour nous, d'être le lobby des gens face au lobby de l'argent qu’est aujourd’hui l’UE.

Pour cela, je vous propose 4 axes.

 

L’Union européenne, aujourd’hui, c’est la concurrence partout et la justice sociale nulle part. Avec cela, nous voulons rompre, dans 4 domaines au moins.

 

Premier enjeu. Le travail, il s'agit d'en finir avec la paupérisation des travailleurs d'Europe. Au cours des 10 dernières années, le PIB de l'UE est passé de 15 000 Mds d'euros à 17 200 Mds d'euros. Il s'est donc accru de plus de 2000 milliards d'euros, soit l'équivalent du PIB de la France. Dans le même temps, le taux de travailleurs pauvres est passé de 7% à 10%.

La faute à quoi ?

D'une part à des incitations très fortes, les fameuses « recommandations » de la Commission européenne accompagnée des chefs d’État européens à remettre en cause les droits des salariés, à tout faire pour accroître les marges des entreprises, c'est-à-dire à rogner les salaires. C’est le cas en Allemagne depuis les réformes Schroeder avec les jobs à 1 euro, en Grande-Bretagne avec les « contrats zéro heure » (sans garantie d’heures payées ni de salaire minimum, en Italie où depuis les réformes de Renzi 15 % des stagiaires ont plus de 45 ans.

D'autre part, cette paupérisation des travailleurs d’Europe a pour origine la mise en concurrence des travailleurs entre eux, dans un contexte marqué par de très fortes inégalités salariales entre pays européens. Le salaire minimum brut en Europe varie de 1 (261 euros en Bulgarie) à 8 (1999 au Luxembourg). En parité de pouvoir d'achat, les écarts restent importants, ils sont de 1 à 3.

Cette mise en concurrence, les Français la voient, ils la perçoivent. Ce sont les travailleurs détachés, malgré les avancées obtenues par nos eurodéputés. Ce sont aussi les délocalisations dont la moitié sont internes à l'UE. Entre 2003 et 2016, 752 délocalisations ont été enregistrées en Europe dont 352 avec pour destination un autre pays d'Europe.

Il faut donc stopper cette machine à déclasser les salariés.

Sur ces enjeux-là, je vous fais la proposition suivante. Je vous propose plus exactement d'adopter la position suivante. L'Europe, nous voulons qu'elle nous protège, qu'elle protège les travailleurs d'Europe. A défaut, il nous faut utiliser nos marges de manœuvre pour nous en protéger.

Je m'explique : notre combat, c'est celui d'une Europe qui protège les salariés. C'est l'harmonisation sociale par le haut avec la mise en place d'un SMIC européen tenant évidemment compte du niveau des prix dans chaque pays. C'est l'horizon que nous voulons atteindre. Celui d'une Europe qui nous tire vers le haut au lieu de nous aspirer en permanence vers le bas.

Ce combat-là, nous le menons, nous le mènerons avec nos partenaires européens qui partagent notre vision.

Il faut en attendant des protections pour les travailleurs qui produisent des richesses sur notre territoire. Il faut protéger la France des politiques néfastes de l’Union européenne. Il faut des mesures radicales pour en finir avec la délocalisations et la dévitalisation de notre industrie.

Nous devons refuser les délocalisations dès lors qu'un site est bénéficiaire. Les délocalisations intracommunautaires devraient être purement et simplement interdites. Elles sont désastreuses sur le plan social, dévastatrices pour nos territoires. Elles sont contraires à l’esprit même d’une union digne de ce nom. Pourquoi construire une Union européenne si c’est pour que ces mêmes pays d’Europe se tirent dans les pattes à coup de duming ?

De même sur les travailleurs détachés. C'est l'UE qui a créé le statut des travailleurs détachés. Des avancées sont intervenues certes, et tant mieux. Le principe désormais acté, c'est « à travail égal, salaire égal ». Cela dit, le secteur de la route en est exclu. Ce sont tout de même 3 M de salariés en Europe, dont 10% de Français. De plus, les outils dont l'UE dispose pour vérifier que les règles sont appliquées sont très faibles. Quant à la question du financement de la protection sociale, elle n’est pas traitée dans la directive. Il faut poser un principe simple. Quand on travaille en France, on peut être polonais, bulgare ou portugais, ce n’est pas le problème, mais on travaille avec un contrat français. Le détachement, il faut y mettre fin. Travail en France, contrat français.

Deuxième enjeu. Le services publics. Depuis le traité de Maastricht jusqu'aujourd'hui, l'UE a poussé à la mise en concurrence des services publics et, à terme, à leur privatisation. Sur la SNCF, par exemple, le gouvernement s'est appuyé sur le 4e paquet ferroviaire qui avait été adopté à une quinzaine de voix près par le Parlement européen.

Le sujet revêt aujourd'hui une actualité particulière.

D'abord, parce que les événements survenus cet été à Gênes, le tragique effondrement du pont autoroutier a mis en exergue les conséquences désastreuses de la privatisation d'infrastructures public. L'argent qu'on verse aux actionnaires, c'est de l'argent en moins pour la sécurité des habitants.

Ensuite, parce qu'il est désormais possible de faire le bilan des décennies marquées par les privatisations. Qu'on regarde ce qui se passe en GB où désormais 75% des Britanniques sont favorables à des renationalisation de secteurs clés. Le gouvernement a d'ailleurs entrepris la renationalisation d'une prison et de lignes de chemin de fer.

Ce bilan des directives de libéralisation, nous aurons désormais des éléments pour le nourrir. Un audit a été commandé par les parlementaires de la GUE.

Je vous propose de faire de sa publication un grand moment de mobilisation pour dire stop aux directives de libéralisation et oui aux services publics.

Là aussi, là encore, nous proposons de tourner le dos à la concurrence, de faire le choix de la mise en commun.

Troisième enjeu . L’argent. Les deux grandes batailles à mener, celle de la BCE, celle de l'évasion fiscale.

Depuis 10 ans, la Banque Centrale Européenne a versé près de 3000 milliards d’euros aux banques privées. Elle l’a fait sans la moindre condition d’utilisation de ces fonds, sans la moindre contre-partie.

3000 milliards d’euros, ce chiffre nous le martèlerons tout au long de la campagne. Car il apporte une double démonstration. Il dit beaucoup de l’Union européenne telle qu’elle est, soumise aux banques, avare avec la dépense sociale, généreuse avec les banques privées. Il dit aussi, ce chiffre, tout ce qu’il serait possible de faire, à rebours de ces logiques, si ce même argent, ou si même une partie de cet argent était utilisé autrement : s’il était conditionné d’abord au fait que ces mêmes banques privées fassent le choix de financer des projets pourvoyeurs d’emplois et de bons salaires. Nous proposons aussi qu’une partie de cet argent alimente un fonds pour le développement des services publics.

Parler argent, c’est aussi évoquer la question de l’évasion fiscale : à l’échelle de l’UE, ce sont 1000 milliards d'euros qui partent en fumée chaque année. Ce sont 2000 euros volés chaque année à chaque citoyen européen.  En France, ce sont 100 millions par an qui s’évaporent.

Dans ce domaine aussi, l’Europe est malade de la concurrence. Malade du dumping fiscal qui fait que les Etats européens se tirent la bourre en se faisant concurrence à coup d’impôts sur les sociétés les plus bas possibles pour attirer les entreprises. Tant et si bien que nombre d’entre elles rusent pour se localiser fiscalement là où l’impôt est le plus faible.

Là aussi, c’est le sens même de l’Union européenne qui est posé. Pourquoi être ensemble si c’est pour se faire la guerre fût-elle économique ?

Là aussi, il nous faut mener la bataille contre l'évasion fiscale dans ses deux dimensions. Nous voulons une Europe qui protège. Nous voulons l'harmonisation fiscale par le haut de l'impôt sur les sociétés.

Et en attendant, il faut se protéger des mécanismes d'évasion fiscale liés au dumping fiscal au sein de l'UE tel qu'elle existe aujourd'hui.

Et donc poser également dans ce domaine un principe simple, élémentaire. Quand on fait des affaires en France, on paie ses impôts en France. Cela passe par un mécanisme de reporting beaucoup plus contraignant qu'il n'existe aujourd'hui. Il s’agit d’obliger les entreprises à publier leurs résultats et le montant des impôts pays par pays, et à partir de là de les imposer au niveau où elles le doivent. Le PE a adopté ce principe en juillet 2017, mais le mécanisme est bien trop fragile car il est prévoit une clause d'exemption dès lors que la publication des résultat pose à l’entreprise un problème « stratégique ».

Ce qui nous pose un problème, à nous et à tous les partageux, c’est que des entreprises multinationales riches en milliards échappent ainsi à l’impôt quand la PME ou la famille de travailleurs passe à la caisse sans broncher.

Quatrième enjeu. Les enjeux écologiques.

Cette question, déjà largement abordée par Pierre hier est au cœur des débats, elle le sera à l’occasion des prochaines élection,s européennes. La période est marquée par une double prise de conscience.

Une première. Celle des dangers liés au réchauffement climatique. Le rapport du GIEC publié lundi dernier témoigne des risques liés à une augmentation des températures au-delà de 1,5°C. Ces conséquences sont multiples : vagues de chaleur, extinctions d’espèces, déstabilisation des calottes polaires, montée des océans sur le long terme… Toute augmentation des températures au-delà de 1,5 °C aggraverait ces impacts sur l’environnement, selon le GIEC. Pour cette raison, ses experts appellent à une réduction des émissions de CO2 de 45 % d’ici 2030.

La prise de conscience est là, elle est largement partagée, comme en témoignent les mobilisations d’hier.

Une deuxième prise de conscience grandit, elle aussi. Celle que la transition écologique est incompatible avec les exigences de rentabilité. L’argent roi, sa soif inextinguible de profit à court terme ne fait pas bon ménage avec les exigences environnementales. Pire, il y contrevient violemment.

Qu’en est-il en Europe ?

Les chiffres sont éloquents. En 2017, les émissions de CO2 dans l’Europe des 28 sont reparties à la hausse. C’est un véritable pas en arrière qui a été franchi en matière de transition énergétique. Après une baisse des émissions de CO2 de 1,9 % entre 2005 et 2015, une autre de 0,4 % en en 2016, les émissions de CO2 sont reparties à la hausse de 1,9 % en 2017.

Je souhaite ici présenter l’une de nos propositions pour faire face à cette situation. Celle d’un service public européen de la rénovation énergétique.

En France, les logements représentent 25% de la consommation énergétique nationale. Si l’on ajoute les bâtiments tertiaires, on dépasse les 40%. À l’échelle européenne, le chiffre est similaire : environ 40% du total. Il est donc essentiel d’amplifier ce travail à l’échelle européenne.

L’Europe s’est dotée d’objectifs ambitieux, en avril 2018, avec une directive votée par le Parlement européen : les émissions des bâtiments européens doivent être réduites de 80 à 95% d’ici à 2050 par rapport à 1990.

C’est également un très fort enjeu économique : en France, le secteur du bâtiment représente 1,5 million d’emplois, dont 1,2 million de salariés, pour un chiffre d’affaires de 150 milliards d’euros. La France peut mettre son savoir-faire au service de ses voisins européens. La transition énergétique européenne est donc une formidable opportunité de relance économique, en même temps qu’un impératif social et écologique.

Proposition : l’Europe doit se doter d’un service public de la rénovation énergétique qui permettrait de territorialiser les objectifs pays par pays, région par région, ville par ville, et mettre à disposition des collectivités son expertise et des financements afin de traduire en actes ces objectifs ambitieux.

J’ai décliné ici 4 de nos axes de campagne. Il y en aura d’autres évidemment, et je ne prétends à l’exhaustivité. Je pense notamment à la question de l’agriculture, qui souffre doublement de la concurrence, elle aussi. La concurrence intra-communauitaire, à l’intérieur de l’UE, singulièrement dans un contexte d’affaiblissement voire de démantèlement programmé de la PAC qui conduira à une concurrence exacerbée au sein de l’UE et à un abaissement des normes sociales et environnementales. Au lieu d’avoir une politique agricole et alimentaire coordonnée à l’échelle de l’UE, nous risquons d’avoir 27 politiques concurrentes qui tireront vers le bas exigences sociale et environnementale pour produire le moins cher possible. Concurrence extra-communautaire ensuite avec la multiplication des traités de libre-échange entre l’UE et le reste du monde. 11 traités sont en cours de négociation. Avec à chaque fois le même calcul : pour faciliter l’exportation de produits manufacturés, nous consentons à importer des produits alimentaires qui ne correspondent en rien aux normes que nous fixons à nos agriculteurs. Autrement dit, business oblige, l’UE et les chefs d’Etats européens sacrifient nos agriculteurs en les exposant à une concurrence déloyale et les consommateurs d’Europe exposés à une alimentation dégradée.

Des thèmes de campagne, il y en aura beaucoup, donc. J’ai fait le choix de ne pas les aborder tous. Je n’ai pas évoqué ici, par exemple, la question des réfugiés. J’ai eu l’occasion de le faire, à maintes reprises, en d’autres lieux, et je sais que nous continuerons à porter cette question.  L’essentiel, c’est la cohérence d’ensemble. Le parti-pris qui est le nôtre. L’UE prône aujourd’hui la concurrence partout. Nous prônons le partage et la mise en commun des richesses. Il y a largement de quoi permettre à chacun de vivre bien en Europe. A la condition de faire le choix de l’humain d’abord, celui de la mise en commun et du partage. C’est ce que nous disons, ce que nous porterons avec nos eurodéputés.

    1. Le Parlement européen, lieu d'un rapport de forces quotidien

Comment y parvenir ? Comment transformer l’Union européenne ? En quoi le Parlement européen peut-il être utile à ce combat ?

C’est évidemment une question essentielle, qui renvoie à l’utilité du vote le 26 Mai prochain. Souvenons-nous que les Français, lors de l’élection européenne précédente, se sont abstenus à 57 %.

Il convient donc de battre en brèche une idée reçue. Non, les pouvoirs du Parlement européen ne  sont pas négligeables, loin de là !

C'est particulièrement vrai pour l’adoption des directives européennes (libéralisation des services publics; "Travailleurs détachés"; "Secret des affaires"...). Toutes ces règles n'existent QUE parce qu'une majorité de parlementaires européens (et une très nette majorité de gouvernements) ont voté à leur faveur. Dans le cas contraire, le projet de la Commission va tout simplement au panier ! Qui le sait ?

Deux exemples. L’un négatif, l’autre positif.

Je commence par le négatif : la directive utilisée par Macron pour justifier l'ouverture de la SNCF-voyageurs à la concurrence a failli être rejetée au Parlement le 14 décembre 2014 . Cela s'est joué à 15 voix près ! (Le Parlement européen compte 751 membres). C’est dire si le rapport de forces était serré. C’est dire s’il aurait été utile d’avoir une quizaine de députés supplémentaires à nos côtés.

Autre exemple, cette fois-ci positif. Le Parlement a récemment débattu d’une directive relative aux conditions de travail des routiers. Son adoption aurait conduit à une dégradation très importante des conditions de travail des routiers, notamment en espaçant encore davantage leurs temps de repos. Adoptée en l’état, elle aurait permis que des routiers puissent travailler 3 semaines sans jours de congés contre deux actuellement. La mobilisation de nos eurodéputés combinée à une mobilisation des salariés de la route a permis d’y faire échec.

C’est une belle victoire. C’est aussi une démonstration. Celle que la lutte des classes et que le rapport de forces se joue aussi au Parlement européen. D’où l’importance d’avoir des députés déterminés à défendre le monde du travail, ce lobby des gens face au lobby de l’argent dont je parlais tout à l’heure.

  1. Notre campagne
    1. Notre stratégie de campagne

Nous avons décidé, je l’ai dit dès le départ, de nous mettre en mouvement très tôt. Cette décision, nous l’avons prise en ayant en tête 3 données essentielles.

1ère donnée. La situation de l’Europe, à bien des égards inquiétante, avec la montée de l’extrême droite, des idées racistes, sexistes partout en Europe. Situation qui n’est pas univoque pour autant, avec dans le même temps, des mobilisations sociales sources d’espoir. Je pense en particulier au mouvement des femmes qui en Pologne ont font reculer le gouvernement sur son projet de suppression du droit à l’avortement et en Irlande a abouti à la conquête de ce droit fondamental. Il n’en reste pas moins qu’en Europe, ceux qui dominent le paysage, ceux qui occupent le devant de la scène, c’est l’extrême-droite. Au bout : le risque d’un délitement de l’Europe non pas au profit de ceux qui veulent la réorienter mais au profit des nationalistes au moment où nous aurions plus que jamais besoin de coopérations à cette échelle pour faire face aux défis économique, sociaux et environnementaux.

2ème donnée : la situation politique en France. Elle est caractérisée par une politique chaque jour plus agressive du pouvoir macroniste jamais avare d’un mauvais coup contre le monde du travail et les familles modestes. Elle se caractérise aussi par une difficulté pour la gauche à sortir de sa situation de 2017. Le risque, c’est que 2019 soit le mauvais remake de 2017. Divisée, usée au point que les candidatures de Hollande et de Royal puissent être envisagées, la gauche doit se relever.

3ème donnée : les leçons que nous avons tirées pour le PCF de la séquence électorale de 2017. Lorsque nous avons choisi de partir en campagne européenne, nous l’avons fait avec une conviction : celle qu le Parti communiste doit bien sûr travailler au rassemblement. Ne pas le faire face aux périls gravissimes qu’encourent la France et l’Europe, ce serait une folie. Mais il doit le faire en se mettant lui-même en mouvement avec ses propositions, sa campagne, ses candidates et ses candidats. On ne construit pas le rassemblement en tendant un main vide, on construit le rassemblement en tendant une main pleine. Elle a d’ailleurs plus de chances d’être saisie dès lors qu’elle n’est pas vide. C’est ainsi que nous pouvons être utiles au rassemblement.

C’est donc la voie que nous avons choisi d’emprunter depuis juin. C’est le sens que la campagne que nous avons initiée.

Nous avons donc désigné un chef de file, une équipe de campagne, et commencé à mettre des idées et des propositions en débat.

Permettez-moi donc de faire un point d’étape et de vous dire en quelques où nous en sommes.

    1. La mise en campagne

Nous avons commencé la campagne. Dans les médias, comme dans les sections, les choses s’engagent. Ce n’est pas évident, dans un contexte où les Français ont bien d’autres préoccupations européennes et où les micros ne se tendent pas aisément pour parler des enjeux européens, mais nous avons choisi de forcer la porte. Je ne sais pas si nous y sommes parvenus, je considère néanmoins que nous l’avons entrouverte. Et c’est déjà important.

Nous avons commencé à gagner en visibilité. La publication de notre affiche à 50 000 exemplaires a permis de commencer la campagne de collages. De nombreuses sections sont déjà en rupture de stock. De très nombreux journaux de fédérations souvent imprimés à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires et consacrant une large part aux enjeux européens ont été diffusés eux aussi.

Parallèlement, j’ai engagé un tour de France depuis la mi-septembre avec l’objectif de me rendre dans toutes les grandes régions de l’hexagone d’ici la fin décembre. A chaque fois, c’est un moment utile de partage des enjeux avec les camarades, de mobilisation de nos élus et de diffusion de nos propositions auprès de secteurs clés.

Ce fut le cas dans la région Grand Est, en Lorraine, où nous avons pu aborder les enjeux de la sidérurgie avec les salariés d’Arcelor-Mittal et d’Asco Metal ainsi que les problématiques transfrontalières à Villerupt, à la frontière luxembourgeoise.

Ce fut le cas à Cournon, à l’occasion du sommet de l’élevage, où nous avons abordé la réforme de la PAC, premier budget européen aujourd’hui sérieusement menacé, et les traités de libre-échange qui font si mal à notre agriculture.

Ce fut le cas dans les Hautes-Pyrénées, où là aussi, ont été abordées les thématiques agricoles et alimentaires.

Ce fut le cas encore ces jeudi et vendredi, dans les Bouches-du-Rhône, où une série de placements sur le monde du travail ont été organisés par la fédération : rencontre avec les dockers, avec les salariés d’une entreprise de réparation de bateaux, avec les ex Fralib qui grâce à leurs 1336 jours de mobilisation ont réussi à échapper à une délocalisation en Pologne.

A chaque fois, une région, une thématique, une équipe d’élus et de responsables départementaux.

Je m’excuse pour cette liste un peu longue, mais elle permet à chacun de se faire une idée des initiatives qu’il reste encore à construire dans les semaines à venir. Plusieurs sont d’ores et déjà prévues d’ailleurs.

Je suis en tout cxas convaincu d’une chose : il nous faut rattacher les enjeux européens à des questions concrètes, tangibles pour les gens . Chaque initiative doit être l’occasion de se demander en quoi l’UE actuelle dysfonctionne, en quoi elle est un problème, et en quoi à rebours, sur telle ou telle question concrète, une UE transformée pourrait être une solution.

Dans chaque territoire, j’invite les camarades (élus, secrétaires départementaux) à réfléchir aux batailles concrètes pourraient être ainsi menées. Dans un contexte où le risque d’abstention est fort, où les enjeux européens sont à tort perçus comme éthérés et loin des préoccupations du quotidien, ce travail préparatoire est essentiel. Qu’est-ce qui sur mon territoire pourrait changer si l’UE était autre chose que cette machine à produire de la régression sociale ?

    1. Et maintenant ?

Il est temps maintenant d’accélérer. Oui, accélérer, accélérer, accélérer.

D’abord, la phase de mise en visibilité de notre campagne est loin d’être achevée. Nous allons mettre à disposition des camarades de nouveaux outils de communication. L’affiche sera rééditée afin de satisfaire les demandes des sections. Un tract sera élaboré. En format A5, simple d’accès, facilement identifiable, il sera centré sur les enjeux du travail et de l’argent. Imprimé à 500 000 exemplaires, il répond, là aussi, je crois à une forte demande de nos adhérents.

Enfin, le site internet de la campagne, adossé au futur site national du Parti entièrement rénové, sera mis en ligne en novembre. Un meeting pourrait avoir lieu en décembre pour lancer officiellement la campagne.

Ensuite, nous continuons à avancer sur la composition de notre liste. Plusieurs fédérations nous ont d’ores et déjà fait remonter des propositions, et je les en remercie. J’insiste sur un point qui me parait essentiel. C’est le monde du travail. Ne perdons jamais de vue que la politique, ça s’incarne. Nous voulons être la liste du monde du travail. Du monde du travail tel qu’il est aujourd’hui. Notre liste doit donc être très, très, très ouverte au monde du travail. Elle doit être composée d’hommes et de femmes qui ne pas sont là par hasard. Ils sont là parce que, du fait de ce qu’ils sont, de ce qu’ils font, ils ont eu maille à partir avec l’UE actuelle, ils savent de quoi ils parlent, ils savent ce qui doit changer en Europe. Il nous faut donc sur notre liste des ouvriers qui luttent contre les délocalisations, des salariés mobilisés contre le travail détaché, des agriculteurs qui refusent les traités de libre-échange, des agents des services publics qui luttent contre les directives de libéralisation, des salariés du e-commerce confrontés à l’inaction de l’Union européenne. Mesurons ce qu’un tel parti pris de notre part signifie. C’est un contre-pied formidable à ce qu’a fait Macron. Il a mis la haute finance à tous les postes clés. Nous allons envoyer le monde du travail au Parlement européen. Le lobby des gens face au lobby de l’argent, cela doit se voir jusqu’à la composition de notre liste. Ce travail n’est pas achevé. Il se poursuivra dans les semaines. Lorsqu’il sera abouti, il donnera évidemment lieu à un vote des communistes, comme le prévoient nos statuts.

Enfin, la question du rassemblement, qui à mes yeux ne doit pas être mise de côté. Il faut porter ce débat en même temps que nous faisons en sorte de gagner en visibilité. J’ai lancé un appel aux forces de gauche qui partagent avec nous la nécessité d’une autre Europe. Au moment où Macron avance avec sa politique anti-sociale, où l’extrême-droite menace avec sa politique antisociale, personne ne comprendrait que nous ne soyons pas capables de nous retrouver autour d’une table. C’est le sens de l’appel. Les courriers à destination des forces politiques concernées partiront ce lundi. Et des rencontres bilatérales devraient avoir lieu dans la foulée.

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15 octobre 2018 1 15 /10 /octobre /2018 18:41
500 manifestants à Crozon pour l'interdiction des armes nucléaires ce dimanche 14 octobre (compte rendu Yvonne Rainero - photos Yvonne Rainero et Anne-Véronique Roudaut)
500 manifestants à Crozon pour l'interdiction des armes nucléaires ce dimanche 14 octobre (compte rendu Yvonne Rainero - photos Yvonne Rainero et Anne-Véronique Roudaut)
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500 manifestants à Crozon pour l'interdiction des armes nucléaires ce dimanche 14 octobre (compte rendu Yvonne Rainero - photos Yvonne Rainero et Anne-Véronique Roudaut)

Ce dimanche, malgré les intempéries, la paix et le désarmement nucléaire ont fait converger au port du Fret dans la presqu'île de Crozon, en face de la base de sous-marins nucléaires de l'Ile Longue, plusieurs centaines de personnes (500 selon la télé régionale) venues du Finistère et de Bretagne, mais aussi de plus loin (Cholet) et parfois de très très loin, comme le journaliste d'Akahata, le grand journal du parti communiste japonais, en pointe dans le combat pacifiste. 
Manifestation pluvieuse et ventée, les rafales provoquant quelques coiffures spectaculaires, avec cirés, capes de pluie, parapluies...La météo bouscula un peu le déroulement du programme, mais les artistes présents et notamment la fanfare "A bout de souffle" de Douarnenez, habituée des mobilisations progressistes, s'employèrent à réchauffer l'atmosphère. 
Et la manifestation de l'après-midi se déroula sous de meilleurs auspices en direction de la base de sous-marins, dont un barrage de police interdisait l'accès, et retour.
Les participants répondaient à l'appel du collectif national "en marche pour la paix", large regroupement de mouvements politiques, associatifs, syndicaux, qui organisait 9 rassemblements dans toute la France, celui du Fret ayant évidemment une portée symbolique en raison de la proximité des sous-marins nucléaires et de leurs missiles. Roland Nivet, dirigeant national du Mouvement de la Paix et animateur du collectif, était présent au Fret.
Le sujet principal de cette mobilisation pacifiste était la ratification par la France du traité d'interdiction des armes nucléaires adopté par l'ONU en juillet 2017, qui faisait l'objet de l'un des 2 débats, l'autre portant sur la dénucléarisation du Moyen-Orient. 
Le PCF, fortement impliqué dans les combats pour la paix, était notamment représenté par Christine Prunaud, sénatrice communiste des Côtes d'Armor et membre de la commission sénatoriale des affaires étrangères et de la défense.
Parmi les mouvements présents, la CGT, avec son secrétaire régional Thierry Gourlay, sa secrétaire départementale, Anne-Véronique Roudaut, et Sandrine Allain, secrétaire de l'UL de Quimper, l'AFPS, avec Yves Jardin, l'ARAC, l'Université européenne de la Paix, ATTAC, ATD Quart Monde...
Des citoyen-nes pacifistes, solidaires des migrants, écologistes...
Deux interventions particulièrement émouvantes: celle de Michel Cibot, au nom de l'Association des maires pour la paix, qui nous lut un message de son président, le maire d'Hiroshima, et celle d'une pacifiste japonaise qui transmit une lettre d'une survivante des irradiés d'Hiroshima.
En l'écoutant, je pensais à ces deux survivants d'Hiroshima qui étaient venus à l'initiative du Mouvement de la Paix témoigner à Quimper en 2015, 70 ans après le lâcher des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki.
Ces Hibakusha, très âgés aujourd'hui, disparaissent les uns après les autres. Écoutons-les tant qu'il est encore temps!

Yvonne Rainero, secrétaire de section du PCF Quimper 

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