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10 avril 2020 5 10 /04 /avril /2020 07:00
Les députés PCF démandent une commission d’enquête sur la gestion de la crise par le gouvernement (L'Humanité, 8 avril 2020)
Mercredi, 8 Avril, 2020
Les députés PCF déposent une commission d’enquête sur la gestion de la crise par le gouvernement

De l’affaiblissement des capacités de soins au non-respect des recommandations de l’OMS, l’objectif est de faire la lumière sur la gestion de la crise du coronavirus.

 

Ils veulent aller plus loin, beaucoup plus loin que la simple participation à la mission d’information Covid-19 chapeautée par le président de l’Assemblée, Richard Ferrand. Hier, les députés PCF ont demandé la création d’une commission d’enquête parlementaire « visant à identifier les dysfonctionnements dans la gestion sanitaire de la crise du coronavirus ». « Nous voulons lever la chape de plomb démocratique. Nous sommes dans une démarche constructive : il faut pointer ce qui a conduit à l’ampleur de cette crise, pour tirer les conséquences et limiter les pandémies futures », explique André Chassaigne, président du groupe GDR.

« Nous déposons cette commission car nous n’excluons pas que la mission d’information en cours soit une mission d’enfumage. Il pourrait s’agir d’une démarche occupationnelle des députés, alors qu’il faut de l’action. Nous ne sommes pas dans une volonté polémique : nous voulons pointer les dysfonctionnements pour les résoudre véritablement », précise Sébastien Jumel. Les députés PCF ne se satisfont pas de la proposition de Richard Ferrand de transformer la mission en cours en commission d’enquête plus tard, lors d’une « seconde phase ». Le président de l’Assemblée insiste : « Nous cherchons des solutions, pas des coupables. Seul le virus est coupable ! »

« Pour trouver des solutions, l’analyse des erreurs du passé est précieuse. D’autant que des dysfonctionnements majeurs ne sont toujours pas réglés. Il y a urgence sur les masques, les tests, les médicaments, les bouteilles d’oxygène et le gouvernement botte en touche sans vouloir remédier à l’origine de la pénurie », observe André Chassaigne. Le député entend ainsi nationaliser l’usine Luxfer en France, dernier site de fabrication de bouteilles d’oxygène d’Europe, fermée l’an dernier et toujours inactive alors que les salariés sont prêts à relancer la production. L’exécutif refuse aussi de reprendre le site Famar. « Mais peut-on réellement se priver de la fabrication sur le territoire de douze médicaments d’intérêt majeur ? Il faut changer de logiciel au plus vite », alerte Pierre Dharréville.

Le député PCF appelle à « abandonner au plus vite les suppressions de postes et de lits programmées à l’hôpital », et craint que la création de la commission ne soit empêchée. « Nous allons utiliser notre droit de tirage. Mais il existe un précédent : une enquête sur la réforme des retraites a été bloquée par la majorité il y a peu. Nous verrons, mais cela sera révélateur d’un état d’esprit », prévient-il. « Je ne vois pas les raisons d’un refus. Notre commission ne télescope aucune autre. Il faut respecter le droit des parlementaires, d’autant plus sur une crise aussi grave sur laquelle il faut faire la lumière », insiste André Chassaigne.

Dans leur texte, les communistes s’interrogent notamment sur les milliards d’euros enlevés à l’hôpital public, les 100 000 lits supprimés en vingt ans, mais aussi sur le non-respect des recommandations de l’OMS par la France concernant l’arrivée du coronavirus. « Nous n’aurons pas une mémoire de poisson rouge. Cette crise est un accélérateur de la révélation de ce que nous dénonçons depuis des années. Affaiblir l’hôpital public, découper notre appareil productif et industriel, c’est abîmer l’État, sa souveraineté sanitaire et sa capacité d’action au service des citoyens », prévient Sébastien Jumel, qui appelle à repartir dans le bon sens. « En petit comité, le gouvernement prépare les mesures d’après, nous ne sommes pas dupes. Ils vont essayer de conforter leur modèle. Nous en avons un autre et nous allons présenter, mercredi, 74 mesures d’urgence pour le présent et pour les jours heureux d’après », annonce André Chassaigne.

Aurélien Soucheyre
Les députés PCF démandent une commission d’enquête sur la gestion de la crise par le gouvernement (L'Humanité, 8 avril 2020)
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10 avril 2020 5 10 /04 /avril /2020 06:41
Députés communistes - Alternative. 74 mesures d’urgence pour que tout change vraiment (L'Humanité, Jeudi 9 avril 2020)
Jeudi, 9 Avril, 2020 - L'Humanité
Alternative. 74 mesures d’urgence pour que tout change vraiment

Les députés communistes présentent leurs propositions pour mieux faire face à l’épidémie de coronavirus aujourd’hui et préparer demain des jours meilleurs.

 

Emmanuel Macron n’a pas voulu d’un « comité d’urgence nationale », associant l’ensemble des forces politiques, syndicales et patronales, comme le proposait le PCF. Malgré ce refus, les députés communistes ont dévoilé hier leur plan d’urgence pour faire face à l’épidémie de coronavirus, à travers une série de 74 propositions. Obstinés, ils appellent à la création d’un « comité de suivi sanitaire » en remplacement de l’instance écartée par l’exécutif. Et ils invitent d’emblée à ­débloquer un plan de soutien de dix milliards d’euros pour l’hôpital public. « Nos soignants sont applaudis tous les soirs mais il y a quelques semaines encore les agences régionales de sa nté refusaient les budgets et voulaient fermer des lits et supprimer des postes », alerte Sébastien Jumel, qui exclut tout statu quo. « Il faut non seulement abandonner la découpe de l’hôpital mais surtout se doter d’un plan très ambitieux », abonde Pierre Dharréville, qui souhaite « l’annulation intégrale de la dette des hôpitaux », l’augmentation des salaires, la réquisition des cliniques privées et la création d’un pôle public du médicament.

« Un État fort qui protège les biens communs contre la loi du marché » 

André Chassaigne défend des nationalisations afin de sauvegarder et développer la souveraineté sanitaire du pays. Luxfer, qui fabrique des bouteilles d’oxygène, et Famar, qui produit 12 médicaments d’intérêt majeur, sont citées alors qu’elles sont sur le point de disparaître. L’occasion, aussi, de sauver des emplois… Sur le front social, les parlementaires ­demandent le retrait total et définitif des réformes des retraites et de l’assurance-chômage, ainsi que l’indemnisation du chômage partiel à 100 %. Ils plaident pour l’interdiction de toute rupture de contrat de travail fondée sur l’épidémie, l’arrêt du travail dans les secteurs non essentiels où le télétravail est impossible, le rétablissement des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail en entreprise et le respect de la durée maximale de travail de 48 heures hebdomadaires, au lieu des 60 imposées par l’exécutif.

« Nous avons passé notre temps à alerter sur la crise à l’hôpital, celle dans les Ehpad, celle de la remise en cause permanente du droit du travail et de la protection des travailleurs. Aujourd’hui, nous devons être entendus. Et tous les premiers de corvée qui sont en première ligne doivent bénéficier de matériel pour se protéger face au virus », insiste Sébastien Jumel. Afin de relever le défi économique du confinement, les élus PCF demandent de prévoir la fermeture des Bourses européennes, la possibilité de contraindre les banques à prêter à une entreprise lorsqu’elle est éligible au crédit d’État, la modification des statuts de la Banque publique d’investissement afin qu’elle prenne une part importante dans la sauvegarde du tissu économique et la mise en place d’un audit permettant d’identifier les entreprises stratégiques qu’il faut nationaliser. « Nous sommes pour un État fort, un État stratège qui protège les citoyens et les biens communs de la loi du marché », argumente Sébastien Jumel.

La refonte d’un modèle démocratique et citoyen

La suspension des factures d’eau, électricité, gaz et des loyers est aussi prévue pour les plus démunis, avec la mise en place d’un moratoire. La gratuité des péages et des transports en commun, la réquisition des logements vacants, la réouverture des structures d’accueil pour les réfugiés et la sauvegarde de la distribution alimentaire pour les associations d’entraide sont autant de mesures de bon sens en temps de pandémie, mais pas seulement. « Nous proposons des dispositifs d’urgence pour le présent qui préparent aussi les jours heureux d’après », mesure André Chassaigne. L’identification proposée de toutes les familles qui ont des difficultés d’accès à Internet et à l’école à distance pourra aussi servir demain. Les mesures de soutien à la culture, aux prisonniers et aux sans-papiers tracent également un parallèle avec tout ce qui était déjà inacceptable avant le coronavirus. Celles de refonte de notre modèle démocratique et citoyen tout autant.

Et parce qu’ils voient plus loin que la situation hexagonale, les députés PCF appellent enfin au développement d’une couverture de santé mondiale et universelle avec l’ONU et l’OMS, à l’augmentation de l’aide au développement, l’annulation de la dette des pays les plus fragiles, en plus d’un cessez-le-feu international et de la levée des embargos économiques.

Aurélien Soucheyre
Députés communistes - Alternative. 74 mesures d’urgence pour que tout change vraiment (L'Humanité, Jeudi 9 avril 2020)
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10 avril 2020 5 10 /04 /avril /2020 06:01

Chaque jour, nous publions des points de vue et des tribunes de personnalités analysant la crise du Covid19 et son impact social et économique. Il s’agit de préparer un « jour d’après » qui aille dans le sens d’un progrès général, tirant les leçons de cette expérience et qui ne soit pas synonyme d’une nouvelle régression. Aujourd’hui, nous donnons la parole à Julien Brugerolles qui est militant sur les questions d’agriculture et d’alimentation

 

 

La crise épidémique que nous vivons agit comme un révélateur. Révélateur de la faillite des injonctions libérales visant à couper systématiquement dans nos dépenses publiques, nos services publics, et en particulier nos services de santé. Révélateur aussi des risques inhérents à notre dépendance agricole, et de la fragilité de nos systèmes d’approvisionnement alimentaire. Ce contexte inédit peut-il servir à reprendre les bonnes directions politiques ? C’est ce que beaucoup attendent et demandent. Nous en faisons partie.
Mais c’est aussi ce que défendent depuis 15 jours les plus zélés promoteurs de la concurrence libre et non-faussée, de la compétitivité, des accords de libre-échange, du tout marché et les premiers de la cordée des dividendes. Ils se découvrent tous de soudaines passions pour la souveraineté française ou européenne. Certains se baladent même de département en département pour aller débusquer les dernières usines de produits de première nécessité. Le locataire de l’Elysée tient comme il se doit la tête de la cordée des hypocrites. Le bon soldat politique du capitalisme français prônait, il y a 12 ans déjà, la dérégulation la plus complète de tous les secteurs économiques comme rapporteur de la Commission Attali « pour la libération de la croissance française ». L’agriculture française et notre indépendance alimentaire en ont fait lourdement les frais. Le sinistre rapport Macron – Attali, rendu le 23 janvier 2008, préconisait de « restaurer complètement la liberté des prix et de l’installation de tous les acteurs de la distribution » (Décision fondamentale n°13, décisions 202 à 204). Ce fut chose faite quelques mois plus tard dans la loi de modernisation de l’économie, dite « LME », avec l’instauration de la liberté de négociation des prix entre les centrales d’achat des grandes surfaces et leurs fournisseurs, paraphée par une certaine Christine Lagarde. La grande distribution n’avait jamais eu de si grand cadeau pour alimeter ses marges en boostant pendant plus d’une décennie ses importations de produits alimentaires à bas coût. Mais qui s’en souvient ? 
Si je dis cela, c’est qu’il ne faut se faire aucune illusion. En matière agricole et alimentaire, ceux qui nous rejoignent subitement aujourd’hui, qui nous feraient presque des « papouilles » pour garantir des prix minimum d’achat garantis (si si !), sont bien les mêmes qui nous accusaient hier d’être de dangereux dirigistes, des crypto-bolchéviques menaçant le pays d’une économie agricole « administrée ». Depuis quelques jours, ils vont si loin  dans leurs actes de contrition que cela prête à croire à une véritable transsubstantiation idéologique !Mais le vernis n’est que de façade. Dans quelques semaines, ils feront tous machine arrière sous la pression de ceux qui tiennent les cordons de la bourse… et les vraies rênes du pouvoir. Une fois le plus dur de la crise sanitaire passée, la cordée des actionnaires de l’agroalimentaire et de la grande distribution va se remettre en marche. Les Nestlé, Danone, Carrefour, Crédit Agricole, Sodexo, Lactalis, Leclerc et consorts, champions toutes catégories du dividende, de l’évasion et de l’optimisation fiscales, vont vite remettre de l’ordre dans les têtes des brebis libérales égarées. Les passions soudaines pour la souveraineté alimentaire et le secours aux producteurs s’envoleront aussi vite qu’elles sont arrivées. 
Nos deux champions nationaux de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, n’ont, eux, pas abandonné aussi rapidement la bonne vieille école : ce qu’il nous faut, c’est un « nouveau capitalisme » (Bruno Le Maire sur BFM TV le 30 mars 2020) ! Et faire preuve d’un peu de générosité et de charité avec « un grand appel à la solidarité nationale » avec l’ouverture « d’un plateforme de dons » (Gérald Darmanin, le 30 mars 2020 lui aussisic) ! Tout est dit. Ces deux-là ont au moins le mérite de ne jamais faire semblant d’être autre chose que ce qu’ils sont. Dans quelques semaines, une fois le plus dur de la crise sanitaire passée, ils continueront d’être en première ligne de la guerre néolibérale. Ils nous proposeront une « nouvelle compétitivité », une « nouvelle concurrence »… et de nouveaux sacrifices budgétaires imposés à la société comme au secteur agricole. 
On me répliquera sans doute que je suis un peu dur. Qu’il faut voir ce qui sortira de bon de la crise, notamment pour notre agriculture et notre alimentation. Je répondrai simplement par une série de questions ouvertes : le Président de la République a-t-il fait quelque proposition que ce soit dans ces interminables discours pour enrayer le massacre de 30 années de compétitivité-prix imposée à l’agriculture ? A-t-il envisagé d’encadrer les prix d’achat et de vente dans la grande distribution avec l’application de coefficients multiplicateurs ? A t’il prévu d’augmenter fortement le SMIC, et tous les salaires, pour permettre à chacun de se fournir en produits français et sous signe de qualité ou d’origine ? Les ministres de l’Agriculture et de l’Economie ont-ils dans leur tiroir le moindre décret pour interdire dès demain sur les étals les importations qui entrent en concurrence directe avec les viandes de nos éleveurs, les fruits et légumes de nos producteurs ? Ont-ils ordonné l’interdiction du versement de dividendes aux transnationales de l’agroalimentaire, de la distribution ou du secteur bancaire et assurantiel lié à l’agriculture ? Ont-ils ces derniers jours mieux chuchoté à l’oreille de la Présidente de la Commission européenne, l’ultralibérale Ursula Von der Leyen, en lui parlant de l’impérieuse nécessité de stopper immédiatement tous les accords de libre-échange ratifiés et en cours de ratification qui priveront les Européens et les Français de toute souveraineté alimentaire ? Sont-ils disposés à élaborer un régime public et solidaire efficace contre les risques en agriculture incluant les nouveaux risques sanitaires et épidémiologiques ? 
Non, l’importance stratégique de notre souveraineté agricole et alimentaire n’est pas l’affaire des néolibéraux. La relocalisation ? Le partage de la valeur ajoutée ? La déconcentration du capital au service d’une agriculture familiale, transmissible et riche en emplois ? La transformation de nos productions ? Vous n’y pensez pas ! Çà ne rentre pas dans les modèles financiers ces trucs là ! Et puis, de toute façon, les faux-nez du « Green New Deal » de la Commission de Bruxelles et de la « verte » communication du Palais de l’Elysée seront là pour faire oublier les grandes orientations qui sont prises. L‘unique objectif, c’est la baisse du budget de la PAC et des moyens consacrés à l’agriculture et à l’alimentation de 500 millions d’Européens. L’unique objectif, c’est de laisser les agriculteurs « s’ajuster » à des marchés ouverts aux quatre vents. Quoi qu’il en coûte en matière de dépendance agricole et alimentaire.  

 

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9 avril 2020 4 09 /04 /avril /2020 06:30
 SANOFI à l'heure du Covid-19: LA SANTE OU LES PROFITS ? - Communiqué de presse de la coordination CGT de Sanofi

Communiqué de presse Le 6 avril 2020


SANOFI : LA SANTE OU LES PROFITS ?

En pleine crise pandémique mondiale : Sanofi va verser plusieurs milliards de dividendes aux actionnaires.

SANOFI, l’une de première entreprise du CAC 40 est aussi un bon soldat, appliquant avec zèle les ordonnances du gouvernement Philippe : RTT imposés, droit syndical bafoué, etc…

Mi-mars, des centaines milliers de masques FFP2 étaient stockés sur certains sites de Sanofi.

L’intervention de la CGT a permis qu’une partie des stocks de masques soit enfin envoyée dans les usines du groupe pour les milliers de salariés qui n’en ont pas depuis le début de la crise sanitaire. Nous n’arrivons pas à comprendre l’inertie qui prévaut dans la protection des salariés, en particulier en production.

Dans le même temps, SANOFI ne s’est pas porté aux côtés des soignants qui ont des besoins en urgence de masques et de surblouses. Pour un acteur de santé, comme aime à se présenter la société, ce n’est pas à la hauteur.

L’opacité est une fois de plus de mise côté production : Sanofi n’a jamais répondu clairement sur le niveau des stocks des principes actifs et médicaments produits sur les sites. Ainsi pas moyen de connaître
les fabrications essentielles !

Conséquences : les salariés de fabrication sont maintenus en activité, donc exposés, ainsi que leurs familles alors qu’ils ne travaillent pas tous sur des fabrications urgentes.

Ce 6 avril, la direction de Sanofi annonce une prime de 15% du salaire de base pour les salariés de production et de R&D venant travailler sur site. C’est clairement une prime d’incitation, d’un montant ridicule mais qui ne vise qu’une chose faire venir travailler les salariés quel que soit le danger existant.
Ce groupe, riche à milliards, préfère la protection de ses actionnaires à celle de ses salariés !
Pour mémoire, en 12 ans, ce sont près de 3000 emplois de R&D et plusieurs milliers dans le groupe que Sanofi a supprimés en France.

Des axes thérapeutiques fondamentaux comme la recherche de nouveaux médicaments anti-infectieux (antibiotiques entre autres) ont été arrêtés en 2018. De quel traitement disposerons-nous demain en cas de virus ou de bactérie plus agressifs ?

A la sortie de cette crise sanitaire, Sanofi devra choisir entre la finance ou la santé des populations.
La CGT a choisi son combat depuis longtemps et continuera la lutte pour un accès aux soins pour toutes et tous, selon les besoins des populations et non la recherche effrénée des profits.

CGT SANOFI

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9 avril 2020 4 09 /04 /avril /2020 05:57

Proposition de résolution tendant à la création d’une commission d’enquête visant à identifier les dysfonctionnements dans la gestion sanitaire de la crise du Covid 19

 

 

Exposé des motifs

 

Mesdames, Messieurs,

L’épidémie de coronavirus est « la plus grave crise sanitaire qu’ait connue la France depuis un siècle. » a déclaré le Président de la République lors de sa première intervention télévisée sur le Covid-19, le 12 mars dernier.

« La pandémie est la pire crise mondiale depuis la Seconde Guerre mondiale, la pire crise depuis que l’ONU a été fondée » a estimé le Secrétaire général de l’ONU ce 31 mars.

Si la dimension historique de cette pandémie sera documentée en temps voulu, ses conséquences sociales, économiques, éducatives ou encore environnementales doivent, au-delà des mesures immédiates, faire l’objet d’une réflexion approfondie de laquelle les Français ne devront plus être exclus. Les auteurs de cette proposition de résolution y prendront évidemment toute leur place.

L’objet de leur présente contribution vise spécifiquement les aspects sanitaires de cette crise. Tous les jours, la France confinée écoute avec effroi la litanie vespérale du Directeur général de la Santé où s’allonge la liste des victimes.

La France constate avec stupeur que son système de santé, classé, il y a encore vingt ans, comme le « meilleur du monde », n’est plus capable d’accueillir tous les malades, cela en dépit de la mobilisation et des efforts souvent héroïques des personnels soignants.


Des mises en garde constantes

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Groupe de la Banque mondiale avaient décidé, en mai 2018, de la création d’un Conseil mondial de suivi de la préparation aux urgences sanitaires, visant à renforcer la sécurité sanitaire mondiale au moyen d’un suivi indépendant rigoureux et de l’établissement de rapports réguliers.

Pour le Président du Groupe de la Banque mondiale, le Dr Jim Yong Kim, l’objectif était de faire en sorte que « la préparation aux pandémies demeure une priorité de l’action au niveau mondial » compte tenu des risques que font peser à la fois l’augmentation des échanges, les voyages incessants, le réchauffement climatique, la perte de biodiversité ou les manipulations de souches virales en laboratoire...

Dans son rapport annuel, publié en septembre dernier, le Conseil mondial de suivi de la préparation avait alerté sur le fait que le monde n'était pas prêt à faire face à une pandémie mondiale, telle que la grippe meurtrière de 1918, alors qu’en se basant sur les récurrences statistiques de l'apparition de souche virale virulente le risque de survenue d’une crise majeure était élevé.  

Le rapport énumérait sept mesures urgentes pour préparer le monde aux situations d’urgence sanitaire, parmi lesquelles l’exigence pour les chefs de gouvernement de consacrer une part prioritaire des ressources nationales et des dépenses courantes à la préparation pour garantir la sécurité nationale et mondiale, de construire des systèmes de santé plus effectifs, à même d'envisager et de prévenir la majorité des risques de contaminations, de renforcer les mécanismes de coordination internationaux.

Dans le Livre blanc fixant la stratégie française de défense et de sécurité nationale approuvé et présenté par le Président de la République le 29 avril 2013, les auteurs avaient également estimé qu’« en matière sanitaire, la circulation des personnes et des marchandises, la concentration de populations dans des mégalopoles et la défaillance des systèmes de santé dans certaines zones favorisent la survenue de crises majeures. Le risque existe notamment d’une nouvelle pandémie hautement pathogène et à forte létalité résultant, par exemple, de l’émergence d’un nouveau virus franchissant la barrière des espèces ou d’un virus échappé d’un laboratoire de confinement. »

Le risque d’une nouvelle pandémie était donc connu des pouvoirs publics et documenté scientifiquement depuis des années.

L’apparition d’un nouveau coronavirus et l’extension de l’épidémie à l’échelle planétaire ne peuvent, on le voit, être qualifiées de "cygne noir", comme on le lit parfois. La pandémie n’était pas totalement inattendue. Le risque a été en revanche durablement méconnu ou sous-estimé, en France comme dans de nombreux autres pays.

Dégradation continue du système de santé public et réactions tardives des pouvoirs publics.

La France faisait originellement figure de « bon élève ». Elle s’était dotée dès 2007 d’un dispositif de protection très ambitieux contre des pandémies, avec la mise en place de l’établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus), chargé de gérer à la fois la réserve sanitaire et les stocks stratégiques de produits de santé. L’établissement public sera toutefois progressivement désarmé, jusqu’à sa dissolution en 2016.

Sans doute les responsables politiques et sanitaires ont-ils jugé, à la lumière des épidémies précédentes, que les risques revêtaient désormais une dimension essentiellement régionale.

La pandémie actuelle apporte un terrible démenti à ces projections hasardeuses et met en relief la négligence et l’idéologie de ceux des responsables publics qui ont oeuvré avec obstination à l’affaiblissement de notre système de santé et des infrastructures publiques de soin. De ceux qui ont mis à mal notre souveraineté sanitaire comme le révèlent dramatiquement les difficultés de notre industrie pharmaceutique à éviter les ruptures de stocks de médicaments. De ceux encore qui ont pensé profitable de soumettre à la logique du marché la production française et européenne de matériel médical.

Il faut le rappeler : cinq milliards d’euros ont été supprimés du budget de la santé dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2020, dont un milliard au détriment de l’hôpital public. En vingt ans, 100.000 lits ont été supprimés, dont 17.500 au cours des six dernières années.

Au-delà des conséquences désastreuses des politiques d’austérité budgétaire sur notre capacité à proposer une réponse sanitaire adaptée aux crises, la situation actuelle met en exergue l’impréparation des pouvoirs publics, qui se sont manifestement laissés dépasser par les évènements. La chronologie des faits, des déclarations et des décisions est éclairante et impitoyable.

Le 24 janvier, alors que deux cas du nouveau coronavirus chinois étaient confirmés en France, sur des patients hospitalisés à Paris et Bordeaux, Agnès Buzyn, alors Ministre de la santé, jugeait que « le risque d’importation depuis Wuhan est pratiquement nul » et que « le risque de propagation est très faible ». « Notre système de santé est bien préparé », affirmait-elle encore.


Estimait-on alors que la chaîne de contamination n’était pas encore incontrôlable ? L’OMS avait pourtant alerté dès le 13 janvier sur la possibilité que des cas surviennent dans d’autres pays que la Chine et appelait à ce que des efforts de surveillance active et de préparation soient mis en œuvre dans tous les pays.

Le 17 mars, l’ancienne ministre de la Santé déclarera au journal Le Monde que, dès le mois de janvier, elle avait prévenu le Premier ministre de la gravité potentielle de l’épidémie de nouveau coronavirus. Cette déclaration est grave. Elle interpelle au moins sur deux points : d’une part elle laisse supposer que le Gouvernement, pourtant informé du danger, n’aurait pas agi à la hauteur du risque,  d’autre part, elle atteste que la ministre de la Santé aurait délibérément menti sur la gravité de l’épidémie.

Le 30 janvier, le Comité d’urgence convoqué par le Directeur général de l’OMS s’adressait à tous les pays en ces termes : `

« On peut s’attendre dans n’importe quel pays à l’apparition de nouveaux cas exportés de Chine. Par conséquent, tous les pays doivent être prêts à prendre des mesures pour endiguer l’épidémie, notamment par une surveillance active, un dépistage précoce, l’isolement et la prise en charge des cas, la recherche des contacts et la prévention de la poursuite de la propagation de l’infection par le 2019-nCoV, et à communiquer l’ensemble des données à l’OMS. ».

L’annonce est jugée tardive par une partie de la communauté scientifique. La maladie s’était en effet propagée alors à 18 pays, infectant près de 8000 personnes et provoquant la mort de 170 d’entre elles.

Il faudra encore attendre le 29 février pour que le Gouvernement français, lors d’un Conseil des ministres exceptionnel, prenne les premières mesures sanitaires de lutte contre la propagation du virus, en interdisant des rassemblements se tenant en milieu confiné. Cette mesure est présentée conjointement à la décision de faire usage de l’article 49.3 de la Constitution afin d’adopter sans vote la réforme des retraites. Un mélange des genres qui trahit ou une impréparation du Gouvernement ou un manque d’engagement à mettre en œuvre, en urgence, une action collective et solidaire face à une pandémie devenant incontrôlable. Un mélange des genres à l’image également des injonctions contradictoires qui se succèdent au fil des déclarations des membres du Gouvernement et plongent les Français dans l’inquiétude, voire la peur.

Une succession de messages contradictoires

Concernant les tests de dépistage, la communication ministérielle insistera dans un premier temps sur l’utilité des tests: « Nous bénéficions en France d’un test rapide qui va être disponible de plus en plus largement  sur le territoire dans les prochains jours" expliquait, le 27 janvier, le directeur général de la santé.

Le 23 février, Olivier Véran, qui vient de succéder à Agnès Buzyn, annonce : « Dans les hôpitaux de Paris, nous allons pouvoir être largement en mesure de répondre aux demandes, quelles qu’elles soient, de réalisation de tests »

En dépit des pressions de l’OMS, qui invitera à plusieurs reprises à tester massivement les populations, le nombre de tests réalisés chaque jour n’évoluera par la suite que faiblement, passant de 2 000 à 4 000 par jour, puis à 9 000 par jour fin mars, avant que le ministre n’annonce, à l’issue de près de deux semaines de confinement de la population, un changement de stratégie avec la commande massive de tests sérologiques afin de pouvoir en réaliser 100 000 par jour en mai ou en juin. Au moment de cette annonce, l’Allemagne réalisait déjà chaque semaine un demi-million de tests.

La question du stock de masques ne sera abordée de son côté que le 23 février. Le ministre de la santé annonce alors « faire le nécessaire pour que (les professionnels de santé) puissent disposer de masques adaptés à chaque situation, dans un marché qui s’est tendu au plan international ». Il ajoute : « Nous allons travailler avec les entreprises productrices de masques FFP2 sur le sol français, et nous passons une commande de masques en quantité »

Un mois plus tard, le 21 mars, le ministre affirme: « C’est parce que nous avons dès le début considéré que la disponibilité en masques allait être une difficulté, qu’il a été décidé, dès le mois de janvier, de recourir à l’importation de masques, avant même l’apparition de premiers cas sur notre territoire national. »

Malgré l’annonce de commandes réalisées en janvier, la pénurie de masque est flagrante. Aucune information ne filtre sur leur livraison. Les experts se bousculent en revanche sur les plateaux de télévision pour en affirmer l’inutilité et ce n’est finalement que le 28 mars qu’interviendra l’annonce de commandes massives de masques à la Chine et la mise en place d’un pont aérien.


Le feuilleton de la « chloroquine » aura de même mis l’accent sur les dysfonctionnements dans la chaine de décision. Dès le 26 février, le professeur Didier Raoult, directeur de l’Institut Méditerranée Infection à Marseille, explique les raisons pour lesquelles il estimait que la chloroquine pouvait agir efficacement sur la variété de coronavirus en cause. Il annonçait mettre en place un protocole thérapeutique dont les résultats encourageants seront publiés le 17 mars. Alors qu’il n’existe aucune alternative thérapeutique, et que l’usage de cette substance est très documentée, il faudra néanmoins attendre le 24 mars pour que le ministre de la Santé autorise l’utilisation de l’hydroxychloroquine pour traiter des malades infectés par le Covid-19, en restreignant toutefois le traitement aux patients présentant des formes graves de la maladie, pris en charge à l’hôpital.

Des pesanteurs analogues seront pointées du doigt par d’autres praticiens. C’est ainsi qu’un généticien à la tête d'un important laboratoire de recherche du CHRU de Lille, dénoncera en ces termes la rigidité des autorités quand les laboratoires français pourraient développer rapidement les amorces et enzymes nécessaires à un dépistage massif : « Si on nous avait autorisés, nous les gens de la recherche, j’aurais mon congélateur plein d’enzymes, on aurait fait le protocole et on travaillerait à fond pour le CHU aujourd’hui. C’est comme ça dans toute la France. »

De fait, au fil des jours, de nombreux professionnels de santé et un collectif d’une centaine de médecins ont saisi le Conseil d’Etat ou porté plainte au pénal contre des membres du gouvernement, au motif qu’ils « avaient conscience du péril et disposaient des moyens d’action, qu’ils ont toutefois choisi de ne pas exercer ».

Au regard de la gravité de ces accusations et en vertu de sa mission de contrôle de l’action du gouvernement, la représentation nationale a le devoir d’examiner au plus vite les dysfonctionnements dans la gestion sanitaire de la crise pour comprendre comment notre pays n’a pu être en mesure de prévenir la propagation du virus et la multiplication des cas mortels comme en Allemagne ou en Corée du Sud , pays qui semblent s’être mis en situation de mieux juguler l’épidémie. 

Sans esprit partisan, une telle commission permettrait de faire la lumière sur les dysfonctionnements et leur origine, d’identifier les responsabilités et de mieux appréhender les moyens efficaces de lutte contre la pandémie qui nous frappe, qui risque de perdurer et éventuellement se reproduire.

Cette commission d’enquête devra ainsi, notamment, établir :

- les raisons qui ont justifié des prises de décisions tardives voire contradictoires, notamment en matière de confinement ;
-pourquoi les pouvoirs publics n’ont pas été en mesure de définir clairement quels étaient les personnels qui devaient impérativement se rendre sur leurs lieux de travail ;

- pourquoi notre pays n’a pas été en mesure de fournir des masques en quantité suffisante, pour protéger les soignants, les travailleurs contraints de se rendre sur leurs lieux de travail, et protéger la population dans son ensemble ;

- pourquoi notre pays se trouve confronté à une pénurie de médicaments essentiels au traitement d’autres pathologies et ce en plein cœur de la crise ;

- pourquoi notre pays n’est pas en situation de faire face à un afflux de malades et d’apporter les soins nécessaires à chacun d’entre eux malgré le dévouement sans faille des personnels soignants ;

- les raisons qui ont conduit le gouvernement à décider de ne pas réaliser de dépistage massif de la population et si ce dépistage aurait permis d’endiguer l’épidémie ;

- les raisons qui ont conduit le gouvernement à décider d’autoriser l’hydroxychloroquine à l’hôpital, uniquement dans la prise en charge des formes les plus graves ;

 

Article unique

En application des articles 137 et suivants du Règlement de l’Assemblée nationale, est créée une commission d’enquête de trente membres, chargée  d’identifier les   dysfonctionnements dans la gestion sanitaire de la crise du Covid 19 en France, de les évaluer et d’en tirer les conséquences pour permettre à notre pays d’être en mesure d’affronter, à l’avenir, une autre pandémie.

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8 avril 2020 3 08 /04 /avril /2020 09:14
Appel intersyndical et interassociatif- Plus jamais ça! Préparons le jour d'après - signez la pétition correspondant à l'appel de 16 associations et syndicats
 
 
#PlusJamaisCa : l’appel à signer et faire signer massivement
 
 

Mobilisation 7 avril 2020

 
 

Face à l’urgence sanitaire, des mesures de rupture sont nécessaires. A la suite de la tribune «  Plus jamais ça, préparons le jour d’après  », 16 organisations proposent 7 mesures essentielles pour répondre à l’urgence sanitaire et engager sans attendre des politiques publiques afin ne plus jamais revivre ça.

 
 
4 mesures d’urgence
  1. L’ arrêt immédiat des activités non indispensables pour faire face à l’épidémie.
  2. Les réquisitions des établissements médicaux privés et des entreprises afin de produire dans l’urgence masques, respirateurs et tout le matériel nécessaire pour sauver des vies.
  3. La suspension immédiate des versements de dividendes, rachats d’actions et bonus aux PDG.
  4. La décision de ne pas utiliser les 750 milliards d’euros de la BCE pour alimenter les marchés financiers mais uniquement pour financer les besoins sociaux et écologiques des populations.
Dès maintenant et à long terme

 
Il ne s’agit pas ensuite de relancer une économie profondément insoutenable écologiquement et socialement ! Nous demandons que s’engagent sans plus attendre des politiques publiques de long terme pour ne plus jamais revivre ça :

  1. Un plan de développement de tous les services publics, en France et dans le monde.
  2. Une fiscalité bien plus juste et redistributive, un impôt sur les grandes fortunes, une taxe sur les transactions financières renforcée et une véritable lutte contre l’évasion fiscale.
  3. Un plan de réorientation et de relocalisation solidaire de l’agriculture, de l’industrie et des services, pour les rendre plus justes socialement, en mesure de satisfaire les besoins essentiels des populations et de répondre à la crise écologique.

16 organisations : Action Non-Violente COP 21, Alternatiba, Attac France, CCFD Terre Solidaire, Confédération paysanne, CGT, Convergence nationale des Services Publics, Fédération syndicale unitaire (FSU), Fondation Copernic, Greenpeace France, les Amis de la Terre France, Oxfam France, Reclaim Finance, l’Unef, l’Union syndicale Solidaires, 350.org s’unissent pour porter une exigence forte de justice sociale, fiscale et climatique.

Mobilisons-nous dès maintenant et donnons-nous rendez-vous le «  jour d’après  » pour réinvestir les lieux publics pour reconstruire ensemble un futur, écologique, social, féministe et démocratique, en rupture avec les politiques menées.

 
 
 
Vendredi, 27 Mars, 2020 - L'Humanité
Appel. "Plus jamais ça ! Préparons le jour d'après"

18 responsables d'organisations syndicales, associatives et environnementales parmi lesquels Philippe Martinez (CGT), Aurélie Trouvé (Attac), Jean-François Julliard (Greenpeace) et Cécile Duflot (Oxfam), signent une tribune commune publiée, vendredi 27 mars.

 

Ces organisations lancent vendredi, sur le site de franceinfo un appel "à toutes les forces progressistes et humanistes [...] pour reconstruire ensemble un futur, écologique, féministe et social, en rupture avec les politiques menées jusque-là et le désordre néolibéral".

Le texte de l'appel :
En mettant le pilotage de nos sociétés dans les mains des forces économiques, le néolibéralisme a réduit à peau de chagrin la capacité de nos États à répondre à des crises comme celle du Covid. La crise du coronavirus qui touche toute la planète révèle les profondes carences des politiques néolibérales. Elle est une étincelle sur un baril de poudre qui était prêt à exploser. Emmanuel Macron, dans ses dernières allocutions, appelle à des "décisions de rupture" et à placer "des services (…) en dehors des lois du marché". Nos organisations, conscientes de l’urgence sociale et écologique et donnant l'alerte depuis des années, n’attendent pas des discours mais de profonds changements de politiques, pour répondre aux besoins immédiats et se donner l'opportunité historique d'une remise à plat du système, en France et dans le monde.

Dès à présent, toutes les mesures nécessaires pour protéger la santé des populations celle des personnels de la santé et des soignant·e·s parmi lesquels une grande majorité de femmes, doivent être mises en œuvre, et ceci doit largement prévaloir sur les considérations économiques. Il s'agit de pallier en urgence à la baisse continue, depuis de trop nombreuses années, des moyens alloués à tous les établissements de santé, dont les hôpitaux publics et les Ehpad. De disposer du matériel, des lits et des personnels qui manquent : réouverture de lits, revalorisation des salaires et embauche massive, mise à disposition de tenues de protection efficaces et de tests, achat du matériel nécessaire, réquisition des établissements médicaux privés et des entreprises qui peuvent produire les biens essentiels à la santé, annulation des dettes des hôpitaux pour restaurer leurs marges de manœuvre budgétaires... Pour freiner la pandémie, le monde du travail doit être mobilisé uniquement pour la production de biens et de services répondant aux besoins essentiels de la population, les autres doivent être sans délai stoppées. La protection de la santé et de la sécurité des personnels doivent être assurées et le droit de retrait des salarié·e·s respecté.
Des mesures au nom de la justice sociale nécessaires

La réponse financière de l’État doit être d'abord orientée vers tou·te·s les salarié·e·s qui en ont besoin, quel que soit le secteur d'activité, et discutée avec les syndicats et représentant·e·s du personnel, au lieu de gonfler les salaires des dirigeant·e·s ou de servir des intérêts particuliers. Pour éviter une très grave crise sociale qui toucherait de plein fouet chômeurs·euses et travailleurs·euses, il faut interdire tous les licenciements dans la période. Les politiques néolibérales ont affaibli considérablement les droits sociaux et le gouvernement ne doit pas profiter de cette crise pour aller encore plus loin, ainsi que le fait craindre le texte de loi d’urgence sanitaire.

Selon que l’on est plus ou moins pauvre, déjà malade ou non, plus ou moins âgé, les conditions de confinement, les risques de contagion, la possibilité d’être bien soigné ne sont pas les mêmes. Des mesures supplémentaires au nom de la justice sociale sont donc nécessaires : réquisition des logements vacants pour les sans-abris et les très mal logés, y compris les demandeurs·euses d’asile en attente de réponse, rétablissement intégral des aides au logement, moratoire sur les factures impayées d'énergie, d'eau, de téléphone et d'internet pour les plus démunis. Des moyens d’urgence doivent être débloqués pour protéger les femmes et enfants victimes de violences familiales.

Les moyens dégagés par le gouvernement pour aider les entreprises doivent être dirigés en priorité vers les entreprises réellement en difficulté et notamment les indépendants, autoentrepreneurs, TPE et PME, dont les trésoreries sont les plus faibles. Et pour éviter que les salarié·e·s soient la variable d’ajustement, le versement des dividendes et le rachat d’actions dans les entreprises, qui ont atteint des niveaux record récemment, doivent être immédiatement suspendus et encadrés à moyen terme.

Des mesures fortes peuvent permettre, avant qu’il ne soit trop tard, de désarmer les marchés financiers : contrôle des capitaux et interdiction des opérations les plus spéculatives, taxe sur les transactions financières… De même sont nécessaires un contrôle social des banques, un encadrement beaucoup plus strict de leurs pratiques ou encore une séparation de leurs activités de dépôt et d’affaires.
Des aides de la BCE conditionnées à la reconversion sociale et écologique

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé une nouvelle injection de 750 milliards d’euros sur les marchés financiers. Ce qui risque d’être à nouveau inefficace. La BCE et les banques publiques doivent prêter directement et dès à présent aux États et collectivités locales pour financer leurs déficits, en appliquant les taux d’intérêt actuels proches de zéro, ce qui limitera la spéculation sur les dettes publiques. Celles-ci vont fortement augmenter à la suite de la "crise du coronavirus". Elles ne doivent pas être à l’origine de spéculations sur les marchés financiers et de futures politiques d’austérité budgétaire, comme ce fut le cas après 2008.

Une réelle remise à plat des règles fiscales internationales afin de lutter efficacement contre l'évasion fiscale est nécessaire et les plus aisés devront être mis davantage à contribution, via une fiscalité du patrimoine et des revenus, ambitieuse et progressive.

Par ces interventions massives dans l’économie, l’occasion nous est donnée de réorienter très profondément les systèmes productifs, agricoles, industriels et de services, pour les rendre plus justes socialement, en mesure de satisfaire les besoins essentiels des populations et axés sur le rétablissement des grands équilibres écologiques. Les aides de la Banque centrale et celles aux entreprises doivent être conditionnées à leur reconversion sociale et écologique : maintien de l'emploi, réduction des écarts de salaire, mise en place d'un plan contraignant de respect des accords de Paris... Car l'enjeu n'est pas la relance d'une économie profondément insoutenable. Il s’agit de soutenir les investissements et la création massive d’emplois dans la transition écologique et énergétique, de désinvestir des activités les plus polluantes et climaticides, d’opérer un vaste partage des richesses et de mener des politiques bien plus ambitieuses de formation et de reconversion professionnelles pour éviter que les travailleurs·euses et les populations précaires n’en fassent les frais. De même, des soutiens financiers massifs devront être réorientés vers les services publics, dont la crise du coronavirus révèle de façon cruelle leur état désastreux : santé publique, éducation et recherche publique, services aux personnes dépendantes…

La "crise du coronavirus" révèle notre vulnérabilité face à des chaînes de production mondialisée et un commerce international en flux tendu, qui nous empêchent de disposer en cas de choc de biens de première nécessité : masques, médicaments indispensables, etc. Des crises comme celle-ci se reproduiront. La relocalisation des activités, dans l’industrie, dans l’agriculture et les services, doit permettre d’instaurer une meilleure autonomie face aux marchés internationaux, de reprendre le contrôle sur les modes de production et d'enclencher une transition écologique et sociale des activités.

La relocalisation n’est pas synonyme de repli sur soi et d’un nationalisme égoïste. Nous avons besoin d’une régulation internationale refondée sur la coopération et la réponse à la crise écologique, dans le cadre d'instances multilatérales et démocratiques, en rupture avec la mondialisation néolibérale et les tentatives hégémoniques des États les plus puissants. De ce point de vue, la "crise du coronavirus" dévoile à quel point la solidarité internationale et la coopération sont en panne : les pays européens ont été incapables de conduire une stratégie commune face à la pandémie. Au sein de l’Union européenne doit être mis en place à cet effet un budget européen bien plus conséquent que celui annoncé, pour aider les régions les plus touchées sur son territoire comme ailleurs dans le monde, dans les pays dont les systèmes de santé sont les plus vulnérables, notamment en Afrique.

Tout en respectant le plus strictement possible les mesures de confinement, les mobilisations citoyennes doivent dès à présent déployer des solidarités locales avec les plus touché·e·s, empêcher la tentation de ce gouvernement d’imposer des mesures de régression sociale et pousser les pouvoirs publics à une réponse démocratique, sociale et écologique à la crise.

Plus jamais ça ! Lorsque la fin de la pandémie le permettra, nous nous donnons rendez-vous pour réinvestir les lieux publics et construire notre "jour d’après". Nous en appelons à toutes les forces progressistes et humanistes, et plus largement à toute la société, pour reconstruire ensemble un futur, écologique, féministe et social, en rupture avec les politiques menées jusque-là et le désordre néolibéral.

La liste des signataires :

Khaled Gaiji, président des Amis de la Terre France
Aurélie Trouvé, porte-parole d'Attac France
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT
Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne
Benoit Teste, secrétaire général de la FSU
Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France
Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam France
Eric Beynel, porte-parole de l'Union syndicale Solidaires
Clémence Dubois, responsable France de 350.org
Pauline Boyer, porte-parole d'Action Non-Violente COP21
Léa Vavasseur, porte-parole d'Alternatiba
Sylvie Bukhari-de Pontual, présidente du CCFD-Terre Solidaire
Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de Droit au Logement
Lisa Badet, vice-présidente de la FIDL, Le syndicat lycéen
Jeanette Habel, co-présidente de la Fondation Copernic
Katia Dubreuil, présidente du Syndicat de la magistrature
Mélanie Luce, présidente de l'UNEF
Héloïse Moreau, présidente de l'UNL

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8 avril 2020 3 08 /04 /avril /2020 08:16
Crise sanitaire du Covid 19 pour les personnes atteintes de troubles psychiatriques – Par Laurence Cohen (CRCE)

Madame Laurence Cohen interroge le Ministre de la Santé sur la situation des personnes atteintes de troubles psychiatriques, dans le contexte de pandémie liée au Covid-19.
Elle regrette tout d’abord que les patient·es et les professionnels exerçant dans les établissements de santé mentale ne bénéficient pas du matériel de protection nécessaire (gels, gants, masques…) pour limiter la propagation du virus et réduire tout risque de contagion. Elle insiste en particulier sur les personnels du secteur médico-social, et notamment les psychologues.
Si les hôpitaux généraux manquent terriblement de matériel eux aussi, elle craint que les établissements psychiatriques le soient bien davantage !
Elle s’inquiète également des conséquences des mesures pour faire respecter le confinement sur la santé mentale de ces patient·es fragilisé·es et qui amenuisent la relation thérapeutique patient/soignant (repas pris dans les chambres et non collectivement, suspension des visites, plus de contact physique…).

Pour les personnes suivies en ambulatoire, les conséquences du confinement sont là aussi inquiétantes pour la continuité des soins, et risquent d’aggraver les symptômes du fait du climat anxiogène ambiant.

De plus, il est probable qu’il y ait une augmentation des personnes ayant besoin d’être hospitalisées durant ou après ce confinement, alors même que le nombre de lits est déjà insuffisant.

Aussi, elle lui demande quelles sont les dispositions qu’il entend mettre en œuvre pour prendre en considération la spécificité de ces patient·es et de ces soignant·es et quelles suites il entend donner au courrier adressé, le 27 mars dernier, par la Contrôleure Générale des Lieux de Privation dans lequel sont formulées plusieurs recommandations ( approvisionnement des établissements en matériel de prévention et détection, garantie de la continuité des soins utilisation du téléphone personnel, accès au tabac, autorisation de promenades…)

Dans le respect des règles sanitaires, ces mesures sont indispensables dans le contexte actuel pour garantir aux patient·es le respect de leurs droits fondamentaux et pour ne pas dégrader encore plus les conditions de travail des personnels.

Crise sanitaire du Covid 19 pour les personnes atteintes de troubles psychiatriques – Par Laurence Cohen (CRCE)
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8 avril 2020 3 08 /04 /avril /2020 07:54

Ouest-France - 2 avril, avec AFP

Des députés de plusieurs groupes politiques, dont Olivier Faure (PS), Fabien Roussel (PCF) ou Sonia Krimi (LREM) se sont associés, ce jeudi 2 avril, à un appel lancé par François-Michel Lambert (Libertés et Territoires) visant à régulariser les sans-papiers pendant la pandémie.

Plusieurs députés de différents groupes politiques ont lancé un appel, ce jeudi 2 avril, en faveur des sans-papiers : « Nous demandons solennellement au gouvernement français de prendre les mêmes mesures que le gouvernement portugais ».

Celui-ci a décidé ces derniers jours de régulariser les sans-papiers pendant la durée de l’état d’urgence décrété pour freiner la pandémie de coronavirus.

« Une mesure de salubrité publique »

Les signataires estiment que la mesure prise par le Portugal qui donne aux sans-papiers "les mêmes droits" pour l’accès aux soins et aux aides financières que les citoyens portugais est "une mesure de salubrité publique qui protège tous les habitants". Mettant en avant "la situation dramatique des sans-papiers et des sans-abris", ils ajoutent que la crise sanitaire "rend encore plus cruciale la prise en compte de ce problème qui n’a que trop duré".

Parmi la vingtaine de signataires figurent également l’insoumis Loïc Prud’homme, la communiste Marie-George Buffet ou encore les ex-LREM Jean-Michel Clément et Sandrine Josso.

Après la décision du Portugal, le député LREM de l’aile gauche Aurélien Taché avait de son côté estimé sur Twitter, qu'"être solidaire, c’est protéger l’ensemble des personnes sur son territoire".

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8 avril 2020 3 08 /04 /avril /2020 07:19
Protéger la population et nos soignantes - renforcer la santé publique. Tract du PCF pour la journée mondiale de la santé - 7 avril
Protéger la population et nos soignantes - renforcer la santé publique. Tract du PCF pour la journée mondiale de la santé - 7 avril
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8 avril 2020 3 08 /04 /avril /2020 07:09
Pénurie de masque: chronique d'un mensonge d'Etat (Rachel Prizac, L'Humanité, 8 avril 2020)
Mercredi, 8 Avril, 2020
Pénurie de masques : chronique d’un mensonge d'Etat

La volte-face de l’exécutif sur la protection du visage révèle les duperies du pouvoir macroniste dans la gestion de la crise. La pénurie a été dissimulée derrière des consignes sanitaires irresponsables. Retour sur un véritable scandale.

Gouverner, c’est prévoir. Et, sur ce sujet, le gouvernement ne peut plus se voiler la face. Depuis deux mois, il a délibérément menti pour étouffer le scandale de la pénurie. « Il n’y a pas besoin d’un masque quand on respecte la distance de protection vis-à -vis des autres », expliquait, mi-mars, la porte-­parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, argumentant laborieusement : « Je ne sais pas utiliser un masque (…) ce sont des gestes techniques. » Des « éléments de langage » fantasques déclinés sur tous les tons. « Il faut sortir de ce fantasme autour des masques, explique également la ministre Agnès Pannier-Runacher, le 19 mars. Respecter une distance de plus d’un mètre, c’est beaucoup plus efficace qu’un masque. Et, surtout, on a des cas de contamination de gens qui portent des masques et le tripotent toute la journée. » Un raisonnement repris par le premier ministre lui-même devant la mission d’information parlementaire, mercredi dernier. « Il n’y a pas de preuve que le port du masque dans la population apporterait un bénéfice. Ce serait même plutôt le contraire, à cause d’une mauvaise utilisation », a osé Édouard Philippe devant les parlementaires.

Deux jours plus tard, l’Académie de médecine prend le pouvoir macroniste de court et met fin à l’omerta en demandant que le port d’un masque « grand public » ou « alternatif » aux masques médicaux soit rendu obligatoire pour les sorties pendant la période de confinement et lors de sa levée. Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, lui emboîte le pas. « Nous encourageons le grand public, s’il le souhaite, à porter des masques, en particulier ces masques alternatifs qui sont en cours de production ! » lance-t-il lors de son point presse quotidien, contredisant le discours officiel tenu jusqu’ici par les ministres à longueur d’antenne. Alors, pourquoi avoir attendu si longtemps, au risque de nouvelles victimes, pour consentir à ce changement de cap ?

Cette préconisation sanitaire du masque pour tous figurait pourtant noir sur blanc dans un rapport publié en mai 2019 par Santé publique France. « En cas de pandémie, le besoin en masques est d’une boîte de 50 masques par foyer, à raison de 20 millions de boîtes en cas d’atteinte de 30 % de la population » y est-il clairement écrit. Une recommandation qui n’a pas été suivie d’effet. Pour la simple et bonne raison que, dès le mois de janvier, le gouvernement savait qu’en cas de pandémie, il n’y aurait pas assez de masques pour répondre aux demandes. Empêtré dans ses mensonges, l’exécutif se retrouve alors face à une double contrainte : gérer la crise à coups de commandes précipitées et chaotiques, et tenter de camoufler politiquement cette pénurie qui aurait pu être évitée. Les ministres se gardent bien, d’ailleurs, de prononcer le mot, évoquant des « tensions » sur le marché mondial ou des « manques avérés ». « Il n’y a pas de sujet de pénurie », insiste Jérôme Salomon, le 26 février.

Un choix délibéré de cacher la vérité

Un mois plus tôt, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, assurait que « des dizaines de millions de masques (étaient) en stock, en cas d’urgence », et que « tout cela (était) parfaitement géré par les autorités ». « Et si un jour il fallait porter un masque, ajoutait-elle, alors nous distribuerions le masque, il n’y a absolument aucune raison d’aller en acheter ». En coulisses, c’est la panique. L’exécutif sait que s’ouvre une course contre la montre pour importer et produire des milliards de masques. Mais la gestion des commandes par les différents services concernés s’avère chaotique, avec des commandes tardives en trop faibles volumes et une coordination hasardeuse. Pendant ce temps, au front, les soignants découvrent effarés que la France ne dispose pas de stocks suffisants pour faire face à l’épidémie. Des médecins portent plainte contre l’État. Pas de quoi intimider le gouvernement, qui s’enferre dans ses mensonges. Le 17 mars, le nouveau ministre de la Santé, Olivier Véran, affirme avec morgue que « nous avons assez de masques aujourd’hui pour permettre aux soignants d’être armés face à la maladie et de soigner les malades ». C’est une tout autre histoire, tragique, qui s’écrit au même moment dans les hôpitaux et Ehpad.

Le gouvernement s’était pourtant targué de jouer la transparence

Ce jour-là, Olivier Véran lâche le chiffre fatidique : « 110 millions de masques » seraient disponibles dans les stocks de l’État. Il y en avait plus d’un milliard, dix ans plus tôt. Alors comment expliquer cette disette ? Le tournant dans la gestion des stocks date du quinquennat Hollande. En 2013, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, décide de supprimer les stocks de l’État et de transférer cette compétence aux employeurs, qu’ils soient publics ou privés. En 2015, un rapport sénatorial juge la situation « catastrophique » et préconise que l’État conserve ses stocks stratégiques. Il n’en sera rien et la confiance aveugle dans la production chinoise accéléra la catastrophe.

Mais, au lieu de jouer la transparence, comme il s’y était pourtant formellement engagé devant les Français, et de mettre sur la table la réalité de cette pénurie, l’exécutif choisit de cacher la vérité sous une communication indigente. Lors de sa visite d’une usine de masques du Maine-et Loire, mardi 31 mars, pour tenter de redorer son blason et démontrer qu’il était aux manettes pour doper la production nationale, Emmanuel Macron a dénoncé les « irresponsables » qui en sont « déjà à faire des procès, alors que nous n’avons pas gagné la guerre ». Une étrange manière de qualifier les interventions de l’opposition parlementaire, dont le devoir est d’interroger les choix politiques censés être pris dans l’intérêt général.

Hier, face au tollé provoqué par ce changement de discours sur le port du masque, Olivier Véran a encore une fois noyé le poisson. Interrogé par l’opposition sur ce « flottement », le ministre de la Santé s’est contenté de répondre que la question restait « ouverte ». « À mesure que les recommandations scientifiques évoluent, nous sommes amenés nous-mêmes à nous réinterroger », a poursuivi le ministre. Celles de l’Académie de médecine et du directeur général de la santé sont pourtant on ne peut plus claires.

 

Rachel Prizac
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