Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 janvier 2022 7 30 /01 /janvier /2022 07:14
Tribune. Francs-maçons et communistes : une poignée de main historique (L'Humanité, 28 janvier 2022)
Tribune. Francs-maçons et communistes : une poignée de main historique
Publié le Vendredi 28 Janvier 2022
 

La Société fraternelle les amis de l’égalité

Dans la noirceur ambiante, il en est un qui se distingue très positivement aux yeux des adeptes de la République sociale, universelle, laïque et démocratique. Nous voulons parler de Fabien Roussel, candidat du Parti communiste français à l’élection présidentielle. Francs-maçons et membres de la Société fraternelle les amis de l’égalité, nous estimons que la situation politique qui nous fait face est si grave qu’elle nous oblige, comme l’écrivait Aragon, à «regarder le néant en face pour savoir en triompher». C’est pourquoi, dans le respect des règles de la franc-maçonnerie, nous avons décidé d’unir nos forces pour apporter un soutien à Fabien Roussel, considérant que son projet politique ­rejoint en tous points les principes maçonniques d’amélioration matérielle et morale de l’homme et de la société.

Ce n’est pas la première fois que la franc-maçonnerie œuvre de ce côté de l’histoire, loin s’en faut. Héritiers de la philosophie des Lumières, nos frères et nos sœurs ont d’abord agi de manière décisive au cours de la grande Révolution française, en posant les premières pierres de notre République et en érigeant la liberté de conscience au plus haut grade des droits de l’homme. Ils n’ont pas manqué ensuite de travailler dans le camp des braves au moment de l’édification de la IIe République, en siégeant auprès d’illustres figures telles que Pierre Leroux, franc-maçon et théoricien du socialisme républicain.

Comment ne pas évoquer, enfin, la Commune de Paris, où se sont retrouvés côte à côte, derrière les barricades, des francs-­maçons, des communistes d’avant-garde et tous ceux qui étaient viscéralement attachés à la défense de la cause républicaine. Notre frère Édouard Vaillant était de ceux-là, avant de fonder quelques années plus tard la SFIO, avec Jean Jaurès et Jules Guesde. Hélas, le tourbillon de l’histoire peut parfois s’avérer cruel, y compris pour des idylles que l’on croyait indestructibles. En ce qui nous concerne, l’acte de rupture a été signé par Léon Trotski, lorsque celui-ci a imposé la 22e condition, en 1922. Nous n’ignorons rien de ce tumultueux épisode qui obligea des camarades à renoncer à leur appartenance à la franc-maçonnerie pour rester membres du Parti communiste. Il faut néanmoins tempérer la portée de cette décision, puisque, dès 1938, Maurice Thorez a estimé que l’heure n’était pas aux « disputes entre communistes et francs-maçons », permettant de fait la double appartenance. Puis, c’est à Auschwitz et à Buchenwald, dans l’antre de l’horreur nazie, que les francs-maçons et les communistes résistants déportés fraternisèrent pour renforcer la convergence entre les deux engagements.

Cet idéal commun ne nous a jamais quittés, ce qui explique la présence dans nos loges de militants communistes ou de compagnons de route de la cause. Parmi ces frères et ces sœurs, nombreux sont ceux qui se manifestent aujourd’hui pour soutenir la candidature de Fabien Roussel. Comme nous, ils considèrent que le député du Nord a parfaitement compris les dangers qui pèsent sur notre République, menacée par une extrême droite qui ne cesse de répandre le venin du racisme dans notre pays. Comme nous, ils appellent à la mise au pas du capitalisme et à la résurgence de l’intérêt général, à travers le déploiement de services publics humanisés – le patrimoine de ceux qui n’en ont pas – spécialement dans nos quartiers populaires et dans la ruralité.

Comme nous, ils souhaitent voir parachevée l’œuvre du Conseil national de la Résistance, en mettant à l’ordre du jour un nouvel âge de la Sécurité sociale, créée par Ambroise Croizat. La République sociale doit prendre soin des plus fragiles et garantir à tous une vie digne et émancipée. Comme nous, ils entendent offrir un nouvel élan à la démocratie sociale en donnant aux salariés l’opportunité de reprendre la main sur l’actionnariat, ce qui permettra d’agir concrètement pour que l’égalité salariale entre les femmes et les hommes soit respectée.

Comme nous, ils aspirent à ce que les mots de Jaurès s’incarnent concrètement, lui qui plaidait pour la République laïque et sociale, laquelle ne pourra rester laïque que « parce qu’elle aura su rester sociale ». C’est au nom de cette histoire commune et des idéaux partagés entre le communisme et la franc-maçonnerie que la Société fraternelle les amis de l’égalité agira afin que Fabien Roussel devienne le prochain président de la République.

Tribune. Francs-maçons et communistes : une poignée de main historique (L'Humanité, 28 janvier 2022)
Partager cet article
Repost0
30 janvier 2022 7 30 /01 /janvier /2022 07:12
Brider les libertés pour sauver le libéralisme - éditorial de l'Humanité du samedi 29 janvier par Fabien Gay
Brider les libertés pour sauver le libéralisme
Publié le Samedi 29 Janvier 2022

Depuis le début de la pandémie, le président a fait le choix d’une gestion verticale de la crise sanitaire, appliquant les fondamentaux du modèle jupitérien qu’il aime tant. C’est ainsi que douze textes ont été adoptés en deux ans au Parlement. Nul ne conteste le besoin d’agir pour endiguer cette pandémie. Mais la prise de décision en conseil de défense et le choix de porter le cœur des lois uniquement sur les restrictions de liberté sont révélateurs d’un libéralisme autoritaire qui affaiblit nos libertés publiques et notre démocratie.

En transformant le passe sanitaire – sans en faire le bilan – en passe vaccinal, une nouvelle étape est franchie. C’est un choix d’exclusion et de sanction qui est assumé. Certains souhaiteraient même appliquer, comme au Québec, la suppression d’aides sociales pour les non-vaccinés ou le déremboursement des soins hospitaliers. Marginaliser encore plus celles et ceux qui sont le plus éloignés des politiques publiques, voici la démarche cynique du gouvernement.

Au fond, c’est une société de contrôle social que souhaite instaurer ce gouvernement, où les pratiques des citoyens, réduits à l’état de consommateurs, sont connues, classées, fichées. Bientôt, tout le monde pourra contrôler tout le monde. Surtout, ces bases de données énormes, demain aux mains des Gafam, constituent un trésor commercial immense pour prospecter, cibler les publics et les contenus à leur destination jusqu’à la sphère la plus intime. Sans jamais, semble-t-il, interroger la légitimité de tous ces moyens de contrôle et leur finalité.

Finalement, c’est tout notre arsenal législatif des dernières années qui mériterait d’être évalué, des lois sécuritaires aux lois sur le renseignement ou l’antiterrorisme qui, au nom de problèmes réels et sérieux, ont peu à peu restreint nos libertés et confié à des acteurs privés des prérogatives de contrôle et de pouvoir régalien. Nous nous sommes accoutumés à une perte de droits, à des restrictions basées sur un impératif sécuritaire, mettant notamment en péril notre droit à manifester et la liberté d’association. Lorsque nous cédons un peu de liberté au nom de la sécurité sanitaire, qui garantit que nous la retrouverons un jour ?

Le gouvernement n’a cure des alertes des associations, du Défenseur des droits, des organisations syndicales. Car la logique derrière tous ces dispositifs est celle du « business first » : l’économie avant tout !

L’activité économique doit se maintenir à tout prix, le « quoi qu’il en coûte » devient un « quoi qu’il advienne ». Le meilleur exemple en est l’obligation de télétravail, finalement facultative et non contraignante : liberté totale et sans contrainte pour le capital, stigmatisation et division pour le peuple. Dans le même temps, les suppressions de lits dans les hôpitaux, de postes dans les écoles et d’autres services publics, la réforme de l’assurance-chômage, en clair, les orientations libérales, ont suivi leur cours au grand plaisir des marchés financiers, dont les dividendes fleurissent et les grandes fortunes croissent.

Ce libéralisme autoritaire révèle un échec patent de la gestion de cette crise sanitaire : celui de n’avoir jamais répondu aux besoins populaires. Face aux incertitudes et peurs causées par une situation inédite, il aurait fallu faire corps en plaçant la démocratie comme une des solutions. Il n’est pas trop tard pour renforcer les moyens et les missions du service public, et valoriser la culture scientifique pour convaincre sur la vaccination et le respect des gestes barrières, afin de ne pas laisser d’espace aux obscurantistes et complotistes en tout genre.

Espérons que ces enjeux seront au cœur du débat présidentiel qui s’ouvre.

Partager cet article
Repost0
30 janvier 2022 7 30 /01 /janvier /2022 07:07
A l’ouverture du Congrès de la JC ce matin, avec les messages d’accueil de Pierre Garzon, maire de Villejuif, et Ozer Ostorun, secrétaire départemental du PCF et le rapport d’ouverture de Léon Deffontaines.  La jeunesse a toutes les raisons de s’organiser pour faire respecter ses droits et construire la société à laquelle elle aspire majoritairement. Une société débarrassée de la précarité de la vie, de l’exploitation capitaliste de l’homme et la nature, une société de Paix et de coopérations.

A l’ouverture du Congrès de la JC ce matin, avec les messages d’accueil de Pierre Garzon, maire de Villejuif, et Ozer Ostorun, secrétaire départemental du PCF et le rapport d’ouverture de Léon Deffontaines. La jeunesse a toutes les raisons de s’organiser pour faire respecter ses droits et construire la société à laquelle elle aspire majoritairement. Une société débarrassée de la précarité de la vie, de l’exploitation capitaliste de l’homme et la nature, une société de Paix et de coopérations.

Les Jeunes communistes à l’offensive contre Parcoursup (L'Humanité, 29 janvier 2022, Diego Chauvet)
Les Jeunes communistes à l’offensive contre Parcoursup

Le MJCF veut faire entendre, dans la campagne présidentielle, la mobilisation contre un système de sélection qui « brise des rêves, des avenirs, des aspirations ». A l'occasion de son congrès, ses militants ont déployé des banderoles dans la capitale le 28 janvier et lancé une pétition en ligne.

Publié le Samedi 29 Janvier 2022
 

Sur la passerelle Léopold Sedar-Senghor à Paris, les passants ont vu se déployer une banderole appelant à stopper Parcoursup, vendredi 28 janvier en fin d’après-midi. Rapidement décrochée par la police, elle venait d’être installée en surplomb de la Seine par des militants du Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF). Quelques instants plus tard, ils sont environ 200 à se rassembler sur l’esplanade du Musée d’Orsay, sur la rive qui fait face au jardin des tuileries. Ce même jour, le congrès de leur mouvement s’est ouvert en banlieue, à Villejuif. Et avec cet événement, les jeunes communistes ont décidé de lancer une offensive politique contre le système d’inscriptions et de sélection dans les universités. Nombre d’entre eux, tous militants qu’ils soient, sont en premier lieu concernés par ce système décrié, comme les autres jeunes de leur génération. « C’est un problème qui nous touche », explique Yvelin, militant de La Garenne Colombes. Le secrétaire général du MJCF, Léon Deffontaines, nous en rappelle le bilan chiffré : « un jeune sur deux s’est retrouvé inscrit dans une filière par défaut. 80 000 d’entre eux sont sans affectation à l’issue du processus ». Après une première année dans le supérieur, les tentatives de réorientation passant à nouveau par les algorithmes de Parcoursup risquent d’exploser alors que le processus vient de démarrer pour la prochaine rentrée. « Parcoursup est symptomatique des politiques libérales et du macronisme, fustige Léon Deffontaines. Il a brisé des rêves, des avenirs, des aspirations ». Du coup, le MJCF a mis en ligne ce même 28 janvier une pétition appelant à l’abrogation de ce système, que les lycéens et les étudiants peuvent signer sur « stopparcoursup.org ».

Et il ne s’agit pas d’une lubie des seuls jeunes communistes… Jordi, étudiant à Montpellier, nous confirme que c’est le sujet de préoccupation numéro un des lycéens lorsqu’il en discute avec eux. « Ce système est non seulement injuste, mais il sème aussi la division entre ceux qui n’arrivent pas à avoir de place ». Avec ses initiatives, qui ne se limitent pas à la pétition en ligne avec notamment des actions de blocage de lycées dans plusieurs villes lors du mouvement de grève du 27 janvier, le MJCF tente « d’organiser cette colère ». « On a vu fleurir ici et là quelques tentatives d’auto-organisation des lycéens et des étudiants contre Parcoursup », expliquent Emma et Eva, jeunes communistes de Toulouse. « Mais c’est parfois mal organisé et ça ne dure pas », précisent les deux militantes, qui travaillent à mobiliser leurs collègues étudiants. Chez les autres militants du MJCF, on est très désireux de passer à l’action également. Lorsque Léon Deffontaines prend la parole sur l’esplanade du musée d’Orsay, les drapeaux rouges s’agitent. « Nous avons besoin d’une jeunesse formée et diplômée pour relever les défis de l’avenir. Et nous revendiquons un revenu étudiant, pour mettre fin à la galère des salariés étudiants », lance-t-il sous les applaudissements. Il s’en prend à la politique d’Emmanuel Macron, mais n’épargne pas « le quinquennat précédent » : « Le Parti socialiste est tout aussi responsable de la sélection que la République en marche ». À ses côtés, Jeanne Péchon, secrétaire nationale de l’Union des étudiants communistes, dénonce en Parcoursup une « plateforme qui n’a pas remis l’humain au cœur du processus ».

« Ce sont les élèves issus des classes populaires qui subissent le plus cette sélection discriminatoire, fondée sur le dossier scolaire », rappelle le texte de la pétition. À Rennes, Victor et Clément constatent que c’est encore plus vrai qu’ailleurs. « C’est une université très populaire, installée dans un quartier tout aussi populaire, rapportent les deux jeunes. On a 42 % de boursiers, qui sont les premiers touchés par la sélection de Parcoursup ». De ce fait, le 27 janvier, ils ont compté de nombreux étudiants et lycéens dans la manifestation intersyndicale. « Quand on en parle avec les étudiants, ça fait tilt. On est en train d’organiser des mobilisations, et ça tombe bien parce que Rennes est aussi une université très politisée ». Les deux militants constatent aussi un affaiblissement historique des syndicats étudiants, et estiment que le MJCF a pris une bonne initiative avec ces actions contre Parcoursup : « ça permet de faire des conjonctions, que les organisations se retrouvent ».

La campagne électorale est aussi une occasion pour le MJCF de relancer la contestation contre la sélection, de l’imposer dans les débats. « Nous voulons, avec la pétition, que les candidats à la présidentielle se positionnent, insiste Léon Deffontaines. Pour l’instant, Fabien Roussel a affirmé qu’il en terminerait avec Parcoursup s’il est élu », souligne également le dirigeant des Jeunes communistes.

Partager cet article
Repost0
30 janvier 2022 7 30 /01 /janvier /2022 06:57
Entretien avec l'écrivain Eric Vuillard à l'occasion de la sortie de son livre sur le colonialisme français en Indochine: "Une sortie honorable" (Muriel Steinmetz, L'Humanité, 28 janvier 2022)
Éric Vuillard : « La colonisation est un ensemble de crimes »

Dans Une sortie honorable Éric Vuillard, Goncourt 2017, revient avec force sur la guerre d’Indochine qui ouvrit la porte aux États-Unis dans leur guerre du Vietnam. Deux défaites méritées qu’il dissèque à l’aide de documents interprétés avec une verve imparable.

Publié le Vendredi 28 Janvier 2022
Muriel Steinmetz - L'Humanité
 

Né à Lyon en 1968, Éric Vuillard avait 7 ans quand, en 1975, les États-Unis essuyèrent une défaite cuisante dans l’épouvantable guerre du Vietnam, laquelle succédait à celle dite d’Indochine, conclue sur la défaite subie à Diên Biên Phu par l’armée française en 1954. Une sortie honorable constitue une sorte d’enquête menée après coup sur ces événements historiques d’une importance capitale au chapitre de la décolonisation. Pour l’écrivain qu’est Éric Vuillard, l’archive et le document, écrits, visuels ou sonores, offrent – par effet de montage – un tremplin idéal à un imaginaire qui permet d’explorer l’oubli et de battre en brèche les idées reçues de la propagande.

Une sortie honorable se lit comme un roman, tout en relevant d’une réflexion politique chimiquement pure. Le récit s’ouvre sur la visite d’inspection effectuée en Indochine, en juin 1928, dans une plantation de caoutchouc appartenant à la firme Michelin. Les inspecteurs du travail – les premiers nommés là-bas – découvrent des coolies durement malmenés, voire torturés. La barre de justice est de rigueur, tandis que sévit « une épidémie de suicides » dans le personnel « indigène ». Sadisme et cruauté règnent sans partage. Mêlant les séquences avec brio, l’auteur suit alors à la trace banquiers, politiciens et militaires de haut rang dans les différentes phases du conflit à venir, lequel finira en débâcle à Diên Biên Phu, après des mois de poudre et de sang. Cela semble écrit à l’aide d’une caméra embarquée, tandis que se fait jour, en permanence, la plus sourcilleuse démonstration du rôle des puissances de l’argent.

C’est chez lui une constante. En 2017, dans l’Ordre du jour (Actes Sud), ouvrage couronné par le prix Goncourt, il mettait l’accent sur le rôle joué par les grands industriels allemands dans l’installation des nazis au pouvoir et durant l’Anschluss. Dans 14 Juillet (Actes Sud, 2016), c’est encore à partir d’archives qu’il recréait l’événement révolutionnaire au nom de ceux d’en bas, donnant ainsi un visage à une foule de héros anonymes. En 2019, dans la Guerre des pauvres (Actes Sud ), il passait au crible les instantanés de la lutte âpre, dans l’Allemagne du XVI e siècle, entre les tenants de l’ordre social et ce qu’on nommait « la plèbe », dirigée par Thomas Münzer. Éric Vuillard répond ici à nos questions sur Une sortie honorable.

Votre livre a trait à ce qui fut la guerre d’Indochine. C’est une plongée dans le dessous des cartes d’un conflit passablement oublié…

On entend souvent dire que, ça y est, la colonisation est désormais reconnue pour ce qu’elle est, on en aurait enfin pris la mesure. C’est impossible. La colonisation est ce que Mauss (Marcel Mauss, 1872-1950, le « père de l’anthropologie française » – NDLR) appelait un fait social total, mais ce fait social est un ensemble de prédations, de crimes, il a donc pour caractéristique de se nier, de mentir.

C’est ce à quoi on assiste dans le premier chapitre, lors de la visite de l’inspection du travail. Les directeurs ne cessent de dissimuler, d’essayer de donner le change. Ainsi, lorsqu’on découvre un coolie attaché, fouetté, et qu’ils sont pris en flagrant délit de torture, le directeur trouve encore le moyen de courir vers la victime et de crier : « Pourvu qu’il ne se soit pas mutilé ! »

Je n’ai pas inventé cette réplique, je l’ai trouvée telle quelle dans le rapport de l’inspection du travail. Elle est l’une des formes les plus indécentes de la dénégation. Il ne faut pas s’y tromper, cette dénégation n’a rien d’extraordinaire, au contraire, elle est la règle. Après tout, n’est-ce pas ce que nous raconte Tolstoï dans Résurrection, comment un riche propriétaire, mondain, frivole, vivant de ses rentes, poussé par les circonstances, prend brusquement conscience de l’horreur du servage après l’avoir superbement ignorée ?

Lorsque Alfred Jarry met en scène la tyrannie du père Ubu, il donne une description de la domination

À l’inverse des idées reçues dans la plupart des journaux de l’époque, d’une guerre indispensable contre le communisme, vous mettez en relief son caractère inéluctable, en liaison avec une exploitation coloniale extrêmement cruelle et le pouvoir de la société Michelin et de la Banque d’Indochine… Une guerre pour le caoutchouc et les actionnaires.

J’essaie de raconter une petite comédie humaine, avec les planteurs, les politiciens, les militaires, les banquiers, toutes sortes de personnages. Mais vous avez raison, par-delà les cadres, les directeurs, les actionnaires même, Michelin et la Banque d’Indochine forment des organismes à part entière, des entités économiques, politiques qui ne se résument pas à des destins privés, à tel ou tel dirigeant, tel ou tel cadre. Si l’on s’en tient uniquement à la culpabilité de tel ou tel, on se contente alors de parler d’abus, de bavure, on reste dans le registre complaisant de l’exception.

Vos descriptions des débats de la Chambre des députés, dont vous tracez souvent des portraits à l’eau-forte, font penser à du Daumier par écrit…

Lorsque je compare Édouard Herriot à un dindon, que je le décris brinquebalant, pantagruélique, je tente de décrire deux choses à la fois : le corps et le rôle, l’homme et le maire de Lyon, je fais le portrait du pouvoir, de sa morphologie monumentale. Lorsque Rabelais énumère ses dynasties prodigieuses, énormes, lorsque Jarry met en scène la tyrannie brutale du père Ubu, ils me semblent donner tous les deux une description fidèle et révélatrice de la domination. C’est aussi une façon de se protéger, de se tenir à distance, de conjurer l’envoûtement du pouvoir.

Devant vos œuvres, en général, on se dit qu’il s’agit à la fois, du travail du romancier, de l’historien, voire du journaliste réfléchissant après coup… Comment définiriez-vous votre approche si singulière ?

Dans le Procès, de Franz Kafka, le lecteur fait, pour la première fois peut-être, l’épreuve d’une représentation inquiétante mais réaliste ; le fantastique semble jaillir du monde social lui-même, comme une sorte de menace incorporée à la hiérarchie tout entière. Le temps passe, et l’on dirait pourtant que ce livre parle encore de nous, c’est comme si le récit se dépouillait lentement de la fiction, comme s’il devenait réel, et que chacun d’entre nous devait, du coup, se débarrasser comme il le peut de la fable.

Je voulais tenir ensemble les deux versants de la vie sociale, le manœuvre à côté du banquier

ll est flagrant qu’un tel projet d’écriture requiert une énorme consultation d’archives. Quelles ont été vos sources ?

Je m’appuie sur toutes sortes de sources, procès-verbaux, rapports, photographies… Il existe aussi des documents dont le rôle est plus général, plus difficile à définir. Ainsi, j’étais tombé sur un petit film des frères Lumière, Enfants ­annamites ramassant des sapèques à la pagode des dames. Il date de 1900. On y voit deux dames en blanc, vêtues de dentelles, sortir de leurs petits réticules des poignées de piécettes qu’elles lancent à la volée. Des enfants les ramassent, ce sont des petits mendiants vietnamiens, vêtus de loques. Il faut environ huit cents sapèques pour faire vingt sous, c’est dire qu’elles leur lancent des miettes. Ce petit film muet, innocent, signale quelque chose de très profond, il permet de saisir l’inconscient colonial.

On est frappé, à la lecture, par un découpage du récit proprement cinématographique, séquence après séquence se répondant. L’avez-vous pensé ainsi ? Quel film formidable ce serait, avec un substrat éminemment politique !

Pour décrire la vie, l’activité en Indochine, il fallait, grâce à ce qu’on appelle la composition, la narration, le montage tel que le cinéma nous l’enseigne, essayer de tenir ensemble les deux temps : celui du travail forcé, des mauvais traitements, des coolies torturés, et celui des séances à l’Assemblée, celui des conseils d’administration feutrés. Afin de dresser un portrait plus complet, plus terrible aussi, je voulais tenir ensemble les deux versants de la vie sociale, mettre l’Assommoir avec l’Argent, Coupeau face à Saccard, le manœuvre à côté du banquier.

La position coloniale incline à sous-estimer l’adversaire. Les militaires français appelaient Giap « le petit professeur d’histoire »

L’entretien de 1951 à la télévision américaine, où l’on voit et entend le général de Lattre de Tassigny demander de l’aide, est en soi un morceau de bravoure dramaturgique. Tout y est exact, n’est-ce pas ?

Cette émission est en réalité un acte de guerre, elle participe à la guerre froide. Le général de Lattre y est invité à l’occasion d’une tournée aux États-Unis, on voulait « internationaliser le conflit ». Mais pour bien le comprendre, il fallait écrire l’émission, la raconter, en parcourir les veines subtiles. Mon livre ne fait que reprendre les répliques de la présentatrice, les gesticulations du général de Lattre, je n’ajoute rien, car ce qui est intéressant, c’est de sentir soudain, en écrivant, le canevas, la structure discrète d’un entretien politique. L’ordonnance a priori libre et parfois abrupte des questions apparaît brusquement pour ce qu’elle est, planifiée, complaisante. L’émission, malgré sa neutralité de façade, n’est pas tant destinée à éclaircir des problèmes, à informer sur le rôle de la France au Vietnam, qu’à catéchiser le spectateur. Souvenez-vous de la scène des comices agricoles dans Madame Bovary, du discours du conseiller. Une émission de télévision est à certains égards la même chose. L’ironie littéraire tente de dissiper un peu la séduction, le prestige, de montrer combien cela n’est pas aussi sérieux que ça en a l’air, qu’il existe des coulisses, des tréteaux, des techniciens, une préparation, des intérêts, bref, que la télévision ne peut être réduite à son petit rectangle de lumière.

Et, après tout, entre le discours réel du général de Lattre à la NBC, écouté par dix millions de spectateurs, et le discours officiel du conseiller aux comices agricoles, écouté par deux cents paysans et vingt bourgeois enrichis dans le roman de Flaubert, il n’y a peut-être pas tellement de différence. Le grotesque et la matoiserie sont en réalité les mêmes. On pourrait d’ailleurs le comparer à n’importe quel discours d’aujourd’hui. Tenez, ceci : « Nos grands centres manufacturiers ont repris leur activité… nos ports sont pleins, la confiance renaît, et enfin la France respire ! » Ne dirait-on pas un bilan présidentiel, une campagne électorale ? Pas besoin d’écrire des discours, il suffit de retirer les didascalies méchantes, réalistes, Macron pourrait réciter la scène des comices agricoles à chacun de ses meetings, personne ne s’en rendrait compte.

Vous voyez-vous comme un écrivain donnant à réfléchir sur le monde, à l’inverse de toute manipulation idéologique à des fins réactionnaires ?

Nous baignons tous dans l’idéologie. Dans son fameux Bloc-notes, Mauriac a eu le courage d’écrire : « Je ne leur en veux pas à ses insulteurs, moi qui ne me suis ému que si tard, et dont le cœur est demeuré de pierre pendant tant d’années… » C’est un passage que je trouve particulièrement émouvant. Car la modestie de Mauriac, cet aveu , « moi qui ne me suis ému que si tard… », est aussi une forme de réalisme, nous prenons toujours les choses en route. Même les choix les plus décisifs emportent avec eux un peu de « trop tôt et trop tard ».

En quoi paraît exemplaire le fait que le général Giap, à la tête des armées de la République populaire du Vietnam, ait pu magistralement l’emporter sur Saint-Cyr et West Point ?

La position coloniale incline à sous-estimer l’adversaire. Les militaires français appelaient Giap « le petit professeur d’histoire ». Cela ne permettait pas d’y voir clair. On sait que Giap lisait les grands stratèges, il suffit d’ailleurs de l’écouter parler, et d’écouter de Lattre à la télévision, pour faire aussitôt la différence. Cela se voit même sur les photographies. Giap est un type normal, il ne se prend pas pour un maréchal de France. Regardez sur la couverture de mon livre le général de Castries, rejeton de la vieille noblesse, il prend l’héritage pour un destin. Sur cette photographie, il vient de perdre la guerre, il revient du camp de prisonniers et donne sa première conférence de presse. Mais ce qu’il trouve de mieux à faire, c’est d’enfiler aussitôt un costume chic et de se munir d’un fume-cigarette. Voyez la morgue, le degré inouï de satisfaction qu’il montre sur cette photographie. Imaginez ce que cela serait s’il avait pu gagner la guerre !

Une sortie honorable, d’Éric Vuillard, Actes Sud, 200 pages, 18,50 euros.
Entretien avec l'écrivain Eric Vuillard à l'occasion de la sortie de son livre sur le colonialisme français en Indochine: "Une sortie honorable" (Muriel Steinmetz, L'Humanité, 28 janvier 2022)
Partager cet article
Repost0
30 janvier 2022 7 30 /01 /janvier /2022 06:38

 

Je m’attarde cette semaine sur trois événements qui montrent à quel point le système capitaliste est un antihumanisme. Qu’il s’agisse des EHPAD avec les révélations du livre Les Fossoyeurs de Victor Castanet, de la situation faite à EDF et à l’avenir de notre système de production d’énergie ou du débat autour de l’augmentation du salaire net via une baisse des cotisations sociales… Tout montre qu’il est urgent de défricher les chemins d’un après-capitalisme, que nous appelons communisme.

Ce processus de transformation sociale et écologique devrait surgir dans le débat électoral pour renouer avec de nouvelles perspectives.
 
L’or gris gave la bourse…
 
On se souvient, il y a quelques années, d’économistes et théoriciens libéraux qui glosaient sur « l’or gris ». Étrange expression pour parler des personnes âgées et des personnes dépendantes. Au fond, les capitalistes ont flairé dans le vieillissement démographique, un moyen juteux de rentabilité supplémentaire sur le dos des personnes âgées, devenues dépendantes, après les avoir essorées dans leur système de prédation et d’exploitation.
 
C’est à cet effet qu'ont été créées, sous l'impulsion des pouvoirs politiques à leur service, des sociétés privées gérant des EHPAD.
Ainsi, le capitalisme s’occupe de tout et de nous, de la naissance à la mort.
 
Depuis longtemps, nous alertons sur l’abject business de quelques-unes de ces sociétés privées. L’Humanité a produit plusieurs révélations notamment sur le traitement des pensionnaires de certains EPAHD durant cette période de Covid. La CGT a de nombreuse fois déposé des alertes et mobilisé les inspections du travail.
 
Avec son livre, Les Fossoyeurs, Victor Castanet tire un puissant coup de tonnerre dans la mer d’huile dans laquelle baignait le groupe coté en bourse : ORPEA.
 
Comment d’ailleurs ne s’offusque-t-on pas plus du fait qu’une entreprise chargée de personnes entrant dans la dernière partie de leur vie, puisse être cotée en bourse. Il en découle automatiquement une logique de gestion dont le seul objectif est l’augmentation permanente des profits et rémunérations des actionnaires. Et en conséquence, le rationnement comptable des soins d’hygiène, de la prise en charge médicale, des repas, et la compression du nombre des personnels…
 
La cause des maltraitances n’a pas pour origine des problèmes d’organisation comme le répète la direction d’ORPEA, mais la recherche de la rentabilité pour ses actionnaires. Ceux-ci se trouvent dans le plus grand fonds d’investissement canadien CPPIB qui de surcroit, loge ses capitaux dans les paradis fiscaux. Notons d’ailleurs qu’un autre groupe, Korian, reverse lui aussi de confortables dividendes à des actionnaires qui répondent du nom de Crédit Agricole, BNP, ou de la puissante banque, J.P. Morgan.
 
Ces révélations montrent cruellement, une fois de plus, la barbarie du système capitaliste qui se soucie comme d’une guigne du sort des plus anciens, de leur santé, de leur bien-être, de la vie au fond.
 
Il est indispensable de pousser le débat au-delà de ces révélations, enquêtes et témoignages insupportables. Les hauts le cœur même sincères seront vains si les débats et les combats ne portent pas sur ces enjeux de fond : Qui et pourquoi a décidé d’offrir tout un pan de la dépendance aux groupes privés contre le développement d’un secteur public du vieillissement et de la dépendance, disposant des moyens de ses missions ?
 
Et, qui a décidé de ne pas contrôler l’utilisation des fonds publics versés à ces groupes au titre de « l’enveloppe des soins » ?
 
Ainsi, sans compte à rendre de leur utilisation, ORPEA a reçu 350 millions d’euros par an selon la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, auquel s'ajoutent des versements des départements.
 
Tous les discours promettant une branche de la sécurité sociale pour le « grand âge et l’autonomie » sont restés lettre morte.
 
Un tel projet doit être mis à l’ordre du jour, tout comme celui d’un grand service public pour l’autonomie et la prise en compte de ce fait incontournable : le bien-être des résidents des EPAHD est proportionnel à la densité du personnel qui y travaille.
Aberration économique, monstruosité politique
 
Tout esprit sain ne peut que considérer comme une aberration économique, la décision du gouvernement de contenir les augmentations du prix de l’électricité, de mettre le tiers de la production d’électricité d’EDF, à la disposition de ses concurrents privés.
 
Sans oublier que ces tarifs sont indexés sur le prix du gaz sur décision politique en France et à Bruxelles. Ainsi, les entreprises concurrentes d’EDF, qui la plupart du temps ne produisent pas la moindre électricité, vont bénéficier d’un tarif inférieur de plus de 70% à ceux du « marché ».
 
Mieux, comme EDF a déjà programmé sa production de l’année 2022, elle pourrait être contrainte d’acheter de l’électricité au prix fort sur le marché pour le revendre à ses concurrents, à prix moindre comme l’y oblige le gouvernement.
 
Autrement dit, on a décidé en haut-lieu - en parfait accord avec les directives européennes de dérégulations - de faire payer par un groupe public des subventions à des entreprises privées concurrentes.
 
Tout cela, au détriment de l’intérêt général et des enjeux écologiques. Au moment où l’urgence est à une politique énergétique de long terme visant à limiter les changements climatiques.
 
Quelques soient les solutions retenues, la transition énergétique coûtera extrêmement cher. Déjà 160 milliards d’euros sont prélevés sur les factures d’électricité des particuliers et des entreprises pour prétendument organiser cette transition.
Le scandale ne s’arrête pas à cette aberration économique. Ces opérateurs privés d’électricité, bénéficient non seulement d’une rente sans produire, mais déclarent leurs sièges sociaux souvent installés dans des paradis fiscaux en Europe, pour ne payer aucun impôt en France.
 
En agissant ainsi, le pouvoir casse les reins d’EDF qui doit produire de l’électricité, entretenir ses centrales, investir pour la transition écologique.
Ceci peut avoir de graves conséquences sur la sécurité d’approvisionnement énergétique du pays, sur l’activité industrielle, la vie économique et sociale de nombreux territoires.
 
Déjà, la réduction des personnels, l’utilisation d’entreprises sous-traitantes entraînent un manque d’entretien de plusieurs centrales nucléaires. Dix réacteurs nucléaires sur 56 sont actuellement à l’arrêt.
 
Comme dit le proverbe : « Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage ».
Organiser et laisser se développer une campagne contre l’entreprise publique de l’électricité, créée par le communiste Marcel Paul, pour privatiser la production d’énergie est donc bien la ligne constante du pouvoir. C’était le but du projet « Hercule » mis en échec grâce à la vigilance et la mobilisation des salariés d’EDF.
 
Toute la population, les entreprises, les élus sont concernés. Par-delà leurs activités, leurs situations, ils ont toutes et tous intérêt à faire front commun jusque dans les urnes.
C’est un fleuron français que le pouvoir au service des intérêts et de la propriété privée, tente d’abattre comme il le fait avec l’hôpital et l’Education nationale. C’est ce que veut cacher la léthargie organisée de la campagne électorale. Il nous faut la réveiller.

L'opération Pécresse et le salaire net

 

Attention dangers. Si l’électorat de gauche, si nos concitoyennes et nos concitoyens attachés à la sécurité sociale, restaient l’arme au pied à l’occasion des élections présidentielle et législatives, s’ouvrirait, bien malgré eux, une vaste entreprise de démolition de notre système de protection sociale.

Les candidats de droite, de M. Macron à l’extrême droite, ne le revendiquent pas ouvertement, mais leurs propositions, entre lesquelles les différences il y a l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette, y aboutissent toutes. Pour préserver les intérêts du grand capital, les uns et les autres ne veulent ni augmenter les salaires, ni bloquer les prix, ni diminuer les impôts indirects désormais baptisés « impôts de consommation » et encore moins augmenter les impôts sur le capital dit « impôts de production » Ces mots nouveaux de la doxa libérale.

Tous en cœur avec Mme Pécresse, ils ont trouvé un subterfuge. Il a une apparence trompeuse de bon sens, un goût artificiel de justice, un mauvais parfum de reconnaissance du travail. Il s’agit, en réalité, d’un subtil poison qui détruirait la sécurité sociale, c’est-à-dire la capacité de notre communauté nationale à protéger tous ses membres de la maladie, à améliorer les capacités de l’hôpital et les conditions des personnels de santé.

Voici l’entourloupe ! Pour les droites, afin d’augmenter le salaire net sans toucher à la répartition de la valeur créée par le travail, il suffirait de réduire les cotisations sociales des travailleuses et des travailleurs. En apparence le travailleur touchera plus, mais il le rendra au centuple en cas de maladie et par la faiblesse induite des pensions de retraite. Ce que le salarié aura l’illusion de gagner d’une main, l’assuré social, il s’agira généralement de la même personne, le rendra de l’autre. C’est la partie de la rémunération socialisée donnant les moyens de faire face à la maladie, au financement des hôpitaux et des retraites qui diminuerait d’autant. Seul l’employeur serait gagnant ! Et les recettes de la sécurité sociale seront d’autant affaiblies.

Mieux, où plutôt pire encore. La travailleuse, le travailleur, sa famille paierait le manque à gagner au prix fort, notamment par une augmentation de 2%, dans un premier temps, de la TVA. Cet impôt indirect le plus injuste qui ponctionne directement et lourdement le pouvoir d’achat populaire.

Plus fondamentalement, le transfert des cotisations sociales sur le travail, vers l’impôt, constitue une modification majeure de la conception même de la protection sociale universelle construite par le ministre communiste Ambroise Croizat, telle qu’elle est conçue par le programme du Conseil national de la Résistance (CNR). Dans l’esprit et la lettre de cette avancée civilisationnelle, dans une France ruinée par six années de 2e Guerre mondiale, la cotisation sociale contribue au redressement du pays parce qu’elle est un prélèvement sur la valeur ajoutée issue de la création collective de richesses, c’est-à-dire du travail.

Gérée par les organisations de travailleurs, elle est protégée de toutes formes de spéculations boursières ou immobilières. Elle est orientée vers la caisse de recouvrement de la sécurité sociale et distinct de la gestion de l’État. Ainsi, elle est à l’abri des tours de vis et des ajustements décidés par les gouvernements, désormais aux ordres des injonctions des autorités européennes. À l’opposé, l’impôt est prélevé par le Trésor public et ne donne aucun droit.

Intégrer plus avant la protection sociale au budget de l’État, en remplaçant des cotisations par des impôts, reviendra à subordonner l’efficacité (ou l’inefficacité) des politiques sociales à des considérations purement financières. Pourtant, tout le monde s’accorde, en pleine pandémie, à reconnaître que grâce à notre système de sécurité sociale – certes imparfait et affaiblie par de multiples coups de canif – la crise a pu être amortie.

Si un tel projet aboutissait, tandis que les plus fortunés se tourneraient vers les assurances privées, les catégories les plus modestes, au premier rang desquelles se trouveraient celles et ceux dont le salaire net a été un peu augmenté, seraient placés dans une situation de terrible insécurité sanitaire.

En 1910, défendant sa loi sur les retraites ouvrières et paysannes, Jean Jaurès avait alerté déjà : « l’assistance (l’argent des impôts versé aux plus démunis) quelle qu’elle soit, si soucieuse qu’elle soit de l’équité et de la dignité des hommes, c’est toujours… Le pauvre incliné pour recevoir. C’est souvent l’arbitraire, c’est l’indétermination… Avec l’assurance (le droit à une prestation sociale issue d’une cotisation), c’est un droit certain qui met l’homme debout, qui assure son droit à une heure déterminée…. Il a un droit certain, mathématique, qui respecte pleinement sa dignité d’homme. »

C’est une autre cohérence que dessinent les macronistes et les droites de tout poil. Dans leurs conseils de campagne, dans des cercles parisiens de la pensée libérale, on mijote en ce moment les mêmes projets.

M. Pascal Perri, dans une chronique chez nos confrères « Les Echos » daté du lundi 24 janvier dévoile ce qui se trame : « Est-ce bien le rôle du travail de financer la santé et la famille » interroge-t-il ? Et de conclure : « Il faudra tôt ou tard cesser d’accabler le salarié pour mettre un peu plus à contribution le consommateur » (1)

Ainsi les droites, qui feignent de répondre à la demande d’augmentation des salaires, construisent une arme de destruction massive de notre système de protection sociale. Or, l’heure appelle tout l’inverse : investir massivement, dans la santé et l’hôpital. Ils comptent donc faire le contraire.

Ce projet caché, si nous ne le démystifions pas, annonce aussi une profonde période d’austérité pour faire payer au prix fort le remboursement de la dette par les catégories populaires.

Dans ces conditions, pour un électeur se réclamant de la gauche, s’abstenir reviendra a donné un blanc-seing à la destruction de la sécurité sociale. Cette grande innovation communiste à la Libération. Ce ferment de communisme. Aujourd’hui, Fabien Roussel suit la même trajectoire pour mettre l’économie au service de l’humain. Au cœur des engagements de son programme, il y a le mieux vivre, de toutes et tous, garantie et sécurisé avec une sécurité sociale « bien commun » de ses cotisants. Avec la prise en charge à 100%, la suppression des franchises médicales, la fin des dépassement d’honoraires, la fin de la tarification à l’acte, du forfait hospitalier et des urgences payantes, le développement des centres de santé, l’ouverture de milliers de places d’étudiants en médecine, le développement de la médecine du travail, un plan débattu avec les syndicats et les élus pour l’hôpital public, la création rapide de 100 000 postes, la création d’hôpitaux et de maternités de proximité, la fin des déserts médicaux, la mise hors marchandisation financière des médicaments et des vaccins.

Le financement de telles ambitions pour notre pays est possible grâce à une cotisation additionnelle sur les revenus financiers des entreprises et des banques ; l’augmentation des salaires (brut et net), la sécurité de l’emploi ; l’égalité salariale femmes-hommes. Ce serait justice.

Nous faisons nôtre ce principe républicain de solidarité, mis en place par les ordonnances des 4 et 19 octobre 1945 : « De chacun selon ses besoins, à chacun selon ses moyens » formule inspirée du nouveau testament, reprise par Louis Blanc puis par Karl Marx (2). La civilisation est de ce côté. La barbarie de l’autre.

 

(1) Pascal Perri est économiste et géographe, chroniqueur aux Échos et LCI.

(2) Karl Marx dans critique du programme de Gotha

 

Les cotisations employeurs ont déjà beaucoup été abaissées depuis des années/

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Sous le gouvernement Balladur en 1993 : exonération des cotisations d’allocations familiales pour les salaires jusqu'à 1,1 Smic et réduction de moitié pour les salaires compris entre 1,1 et 1,2 Smic.

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

En 1995 -1998, les ristournes Juppé réduction des cotisations sociales pour les salaires situés entre le Smic et 1,2 fois le Smic puis 1,3 Smic cumulables avec les réductions des cotisations familles.

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

2005 réforme Fillon : le dispositif est unifié et le seuil d’exonération est porté à 1,6 Smic

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

2013-2016 dispositif Hollande avec le crédit d’impôt à hauteur de 4% puis 6% de la masse salariale jusqu’à 2,5 Smic puis pacte de solidarité et de responsabilité : baisse de 1,8 point des cotisations patronales jusqu’à 1,6 Smic puis 3,6 Smic en 2016.

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

2019 transformation par le gouvernement Macron du CICE en diminution des cotisations patronales.

 

Tout ceci a-t-il contribué à augmenter les salaires, à réduire le temps de travail, à créer de l’emploi ? Poser la question, c’est y répondre !

 

Partager cet article
Repost0
30 janvier 2022 7 30 /01 /janvier /2022 06:34

Lundi 24 janvier, Fabien Roussel présentait le programme du PCF pour la présidentielle "Pour un pacte social, écologique, républicain". Extraits de sa préface.

 

L’autre vision est celle que j’entends défendre bec et ongles. C’est la France de nouveaux jours heureux, la France qui protège ses citoyen·ne·s et se projette résolument vers un autre avenir, la France des communs plutôt que celle qui entretient les concurrences délétères, la France qui renoue avec le droit au bonheur grâce à des réformes de progrès à même de rassembler le peuple. C’est, dit autrement, la France qui se redresse en faisant siens les principes de justice, d’égalité et de solidarité, qui sont ceux de la République sociale et démocratique, laïque et universaliste, écologiste et féministe. 

Vous le lirez dans les pages qui suivent, cette République est celle qui veut sécuriser tous les moments de la vie, de la naissance à la retraite, en éradiquant le chômage et en redonnant son sens émancipateur au travail. Qui aura à cœur de faire des biens communs sa priorité, en commençant par la santé et l’éducation, grâce à des services publics nouveaux et renforcés, profondément démocratisés, permettant de répondre aux besoins. Qui n’hésitera pas à proclamer que la jeunesse est une grande cause nationale, tant il est vrai qu’elle représente une immense richesse et un puissant potentiel de redressement, mais surtout parce que nous lui devons cette ambition. Qui prendra le moyen d’engager la nation sur le chemin d’un nouveau modèle de production et de consommation, liant indissolublement nouvelle industrialisation, relocalisation de nos productions, réappropriation publique de filières stratégiques et transition écologique. Qui défendra l’art, la création et la liberté d’expression, car ils sont essentiels à notre démocratie. Qui ouvrira au pays le chemin d’une authentique révolution féministe et qui inscrira dans la réalité quotidienne l’objectif d’égalité entre toutes et tous, quels que soient leurs origines, leurs couleurs de peau, leurs lieux d’habitation, leurs genres ou leurs handicaps. Qui œuvrera de tout son poids à un monde de paix et de coopérations, libéré des tensions et conflits. 

Avec mes camarades, nous ne croyons pas à la fatalité du malheur et de la désespérance. Les moyens existent de porter une grande ambition à la tête du pays. Pourvu que l’on en ait la volonté politique, que l’on ose arracher enfin le pouvoir à la finance, que l’on permette aux salarié·e·s comme aux citoyen·ne·s de conquérir de nouveaux droits d’intervention et de décision, que la France retrouve sa pleine souveraineté pour travailler à la transformation radicale de l’ordre de l’Europe et du monde dans le sens de la sécurité humaine, de la coopération entre les peuples, de la paix. 

Il ne manquera certainement pas de voix pour nous dire, pour vous dire, que nous rêvons, que le capitalisme représente désormais un horizon indépassable. Pourtant, notre histoire en fait foi, tout peut basculer lorsque le monde du travail dans sa diversité, la jeunesse, les citoyennes et les citoyens s’en mêlent, retrouvent confiance en la politique, renversent la table pour imposer des solutions novatrices, conformes à l’intérêt général. Sans l’élan collectif du mouvement populaire, à l’occasion du Front populaire, dans la Résistance ou en Mai 68, aurions-nous conquis les congés payés, la Sécurité sociale, ou encore la réduction du temps de travail ? 

C’est d’ailleurs avec cette conviction que ce projet a été élaboré. Les 180 propositions qui émaillent les six objectifs de changement et les trois moyens permettant de les réaliser ne proviennent pas d’une réflexion en vase clos. Elles sont le fruit du travail commun que les communistes mènent au quotidien aux côtés de syndicalistes, de militantes et militants associatifs, d’hommes et de femmes venus de tous les horizons de la gauche et de l’écologie. Elles ont été travaillées à la chaleur d’innombrables rencontres avec des salarié·e·s en lutte, des acteurs et actrices de terrain, des élu·e·s, des chercheur·euses, des intellectuel·le·s, des créateur·trices. Et c’est fort de cette construction collective, écrite à des milliers de mains en quelque sorte, que nous voulons convaincre et rassembler. 

Beaucoup, je l’entends dans tous mes déplacements, ont perdu confiance dans une certaine gauche, qui a renoncé à bousculer les intérêts dominants. Avec ma candidature à l’élection présidentielle, je veux tourner définitivement cette page, retrouver le chemin de la majorité sociale du pays, permettre à une gauche populaire reconstruite sur de nouvelles bases de relever le défi de civilisation auquel la planète est tout entière confrontée. Je veux aider à construire une nouvelle majorité politique qui dira ce qu’elle fait, qui fera appel à l’intelligence collective et à l’engagement de chacune et chacun, qui portera des engagements précis et ambitieux. 

Tel est le sens du pacte qui est ici proposé aux Françaises et aux Français, au mouvement social, et que je soumets au plus large débat à gauche. Ce pacte, il s’agit à présent de le construire jusqu’aux élections législatives, afin de faire élire le plus grand nombre de député·é·s de gauche, et parmi elles et eux de député·e·s communistes, à l’Assemblée nationale. C’est là, au Parlement, non au palais élyséen où se reproduit une monarchie présidentielle qui dégoûte tant d’hommes et de femmes de la politique, que tout se jouera. 

Avançons avec clarté en un moment où tout est fait pour brouiller les enjeux du débat électoral et favoriser le découragement. 

C’est ce à quoi veut s’attacher ce projet. En vous en emparant, en le faisant largement connaître autour de vous, en le faisant vivre dans les luttes et les mobilisations, vous en ferez l’instrument de l’alternative de société qu’attendent nos compatriotes.

Partager cet article
Repost0
29 janvier 2022 6 29 /01 /janvier /2022 18:12
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez
Retour sur la manif intersyndicale du 27 janvier 2022 à Morlaix - Reportage photo de Jean-Luc Le Calvez

Partager cet article
Repost0
29 janvier 2022 6 29 /01 /janvier /2022 06:52
Dessin de Wolinski dans les années 70. Dessin alimentaire? Sans doute. Mais aussi dessin de conviction d'un artiste sympathisant communiste, collaborateur de longue date de l'Humanité et d'autres journaux de la presse communiste, Wolinski, tué dans le massacre à Charlie Hebdo avec Charb, un autre compagnon de route, et d'autres dessinateurs, journalistes, policiers, victime du combat pour la liberté d'expression et de blasphème.

Dessin de Wolinski dans les années 70. Dessin alimentaire? Sans doute. Mais aussi dessin de conviction d'un artiste sympathisant communiste, collaborateur de longue date de l'Humanité et d'autres journaux de la presse communiste, Wolinski, tué dans le massacre à Charlie Hebdo avec Charb, un autre compagnon de route, et d'autres dessinateurs, journalistes, policiers, victime du combat pour la liberté d'expression et de blasphème.

Partager cet article
Repost0
29 janvier 2022 6 29 /01 /janvier /2022 06:18
Partager cet article
Repost0
28 janvier 2022 5 28 /01 /janvier /2022 05:51
Manif du 27 janvier à Brest - photo Eug

Manif du 27 janvier à Brest - photo Eug

Manif du 27 janvier à Brest - photo Eug

Manif du 27 janvier à Brest - photo Eug

Manif du 27 janvier à Brest - photo Eug/ Christian Gagou distribuant pour Fabien Roussel

Manif du 27 janvier à Brest - photo Eug/ Christian Gagou distribuant pour Fabien Roussel

Manif du 27 janvier à Brest - photo Eug

Manif du 27 janvier à Brest - photo Eug

Manif du 27 janvier à Brest - photo Eug/ Gladys Grelaud distribuant pour Fabien Roussel

Manif du 27 janvier à Brest - photo Eug/ Gladys Grelaud distribuant pour Fabien Roussel

Manif du 27 janvier à Brest - photo Eug/ Jean-Paul Cam distribuant pour Fabien Roussel

Manif du 27 janvier à Brest - photo Eug/ Jean-Paul Cam distribuant pour Fabien Roussel

Manif du 27 janvier à Brest - photo Eug

Manif du 27 janvier à Brest - photo Eug

+ 4000 manifestants à Brest, 700 à Quimper, 300 à Morlaix, 350 à Quimperlé, 150 manifestants à Carhaix et des communistes présents en nombre dans les cortèges
 
Carhaix, 27 janvier 2022

Carhaix, 27 janvier 2022

Carhaix, 27 janvier 2022

Carhaix, 27 janvier 2022

Carhaix, 27 janvier 2022 (photo Daniel Laporte)

Carhaix, 27 janvier 2022 (photo Daniel Laporte)

Carhaix, 27 janvier 2022 (photo Daniel Laporte)

Carhaix, 27 janvier 2022 (photo Daniel Laporte)

Manif à Quimper, 27 janvier 2022 (photo CGT)

Manif à Quimper, 27 janvier 2022 (photo CGT)

Manif à Quimper, 27 janvier 2022 (photo CGT)

Manif à Quimper, 27 janvier 2022 (photo CGT)

Manif à Morlaix du 27 janvier 2022 (photo Marc Corbel)

Manif à Morlaix du 27 janvier 2022 (photo Marc Corbel)

Manif à Morlaix du 27 janvier 2022 (photo Marc Corbel)

Manif à Morlaix du 27 janvier 2022 (photo Marc Corbel)

Manif à Morlaix du 27 janvier 2022 (photo Marc Corbel)

Manif à Morlaix du 27 janvier 2022 (photo Marc Corbel)

Manif à Morlaix du 27 janvier 2022 (photo Marc Corbel)

Manif à Morlaix du 27 janvier 2022 (photo Marc Corbel)

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011