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19 août 2022 5 19 /08 /août /2022 05:51

 

 

 

 

 

 

 

 

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18 août 2022 4 18 /08 /août /2022 12:27
Un nouveau coup de force israélien d’une extrême gravité contre les ONG palestiniennes (AFPS, 18 août 2022)
Un nouveau coup de force israélien d’une extrême gravité contre les ONG palestiniennes
Ce matin, les forces d'occupation israéliennes ont envahi les bureaux de six des organisations palestiniennes de défense des droits de l’Homme parmi les plus importantes et les plus reconnues à l’échelle internationale : Addameer - association de soutien aux prisonniers et aux droits humains, Al Haq - Le droit au service des hommes, Bisan – centre de recherche et de développement, Defense for Children International - Palestine, l’Union des comités de travail agricole, l’Union des comités de femmes palestiniennes. Selon certaines informations, l’Union des comités de travail de santé aurait également été visée. Les portes des bureaux ont été enfoncées, le matériel confisqué et des ordres militaires ont été déposés déclarant la fermeture de force des ONG au nom de "la sécurité dans la région, et pour combattre une infrastructure du terrorisme".

Après les récentes attaques sur la bande de Gaza, après les incursions meurtrières de l’armée d’occupation dans les villes palestiniennes et les vagues d’arrestations qui se suivent en Cisjordanie ou à Jérusalem, les autorités israéliennes s’en prennent une fois de plus aux organisations qui protègent les droits de la société civile palestinienne dans son ensemble.

Ces ONG palestiniennes de défense des droits humains font l’objet d’un très large soutien en France et dans l’ensemble de l’Union européenne. L’Association France Palestine Solidarité assure à nouveau ces ONG, qui sont ses amies et partenaires, de toute sa solidarité. Elles avaient été désignées arbitrairement en octobre 2021 comme "organisations terroristes" et déclarées comme des "associations illégales " selon les ordres militaires israéliens. Depuis, les autorités israéliennes ont lamentablement échoué à apporter la moindre preuve à leurs assertions.

Ainsi, le 12 juillet, les porte-parole des ministères des affaires étrangères de Belgique, du Danemark, de France, d’Allemagne, d’Irlande, d’Italie, d’Espagne, de Suède et des Pays-Bas avaient publié une déclaration commune en soutien aux six organisations. La déclaration rejette la désignation par Israël des six comme "organisations terroristes" et déclare qu’"aucune information substantielle n’a été reçue d’Israël qui justifierait la révision de notre politique envers les six ONG palestiniennes". La déclaration réaffirme en outre que les neuf États membres de l’UE continueront à coopérer et à soutenir la société civile palestinienne, notamment pour son rôle indispensable dans la promotion des valeurs démocratiques.

Cette déclaration restait cependant dramatiquement insuffisante. Avec ses partenaires palestiniens, français et européens, l’Association France Palestine Solidarité a, depuis le début, demandé aux autorités françaises et européennes de condamner les décisions israéliennes concernant ces ONG et de mettre en place les pressions nécessaires pour qu’Israël revienne sur ces décisions.

Les organisations palestiniennes de défense des droits humains, leurs dirigeant⸱e⸱s, leurs militant⸱e⸱s, leurs locaux doivent être protégés afin qu’elles puissent accomplir leur mission, qui est absolument essentielle pour la défense de la population palestinienne et l’avancement de la cause du droit dans les instances internationales. Dans un immense élan de solidarité, la population palestinienne a entrepris de rouvrir les bureaux de ces ONG qui avaient été fermés par l’occupant. Mais les forces d’occupation peuvent revenir à tout moment.

L’heure n’est plus aux déclarations en demi-teinte. Il faut de toute urgence que la France et l’Union européenne condamnent de la manière la plus nette les exactions israéliennes contre les ONG palestiniennes, et exigent l’annulation immédiate des décrets gouvernementaux et des ordres militaires qui les visent depuis octobre 2021

C’est le rôle de la France et de l’Union européenne de prendre toutes les mesures de rétorsions nécessaires à l’encontre du gouvernement israélien afin qu’il mette un terme à une politique digne des États les plus totalitaires. De la même manière qu’elles doivent exiger la libération immédiate de Salah Hamouri.

Le Bureau national de l'AFPS, le 18 août 2022

>> Lire sur le site de l'AFPS

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18 août 2022 4 18 /08 /août /2022 12:24
CETTE ALLÉGEANCE QUI PROSCRIT TOUT SENS CRITIQUE... - par Francis Wurtz
CETTE ALLÉGEANCE QUI PROSCRIT TOUT SENS CRITIQUE...
Trois faits convergents intervenus ces derniers jours sont suffisamment graves pour qu'il soit utile d'y revenir. Ils ont en commun de contribuer à installer dans le pays un climat d'intolérance en montrant du doigt quiconque exerce son sens critique sur des sujets réputés sensibles. Au nom du « Qui ne dit mot consent », ne pas réagir à ce rabougrissement du débat public pourrait être interprété comme une acceptation tacite de cette culture de l'allégeance au « camp » dominant dans chacun des domaines concernés. Parlons donc franchement.
La première de ces « affaires » est celle provoquée par -excusez du peu !- le Garde des sceaux en personne à propos du désormais fameux projet de résolution de 38 députés de la NUPES, qui condamnait « l'institutionnalisation par Israël d'un régime d'apartheid à l'encontre du peuple palestinien ». Le ministre, rappelons-le, avait, sur cette base, insidieusement accusé les députés de gauche d'antisémitisme, à l'instar de la pratique honteuse d'un Netanyahu comme de ses successeurs à l'égard de quiconque exprime une critique de fond de leur politique discriminatoire à l'égard des Palestiniens. Une chose est de désapprouver l'usage, en l'occurrence, du terme d'apartheid : cela fait partie du débat normal en démocratie , même si, outre Amnesty International ou Human Rights Watch, la très respectée organisation israélienne B'Tselem ou la courageuse journaliste du quotidien israélien Ha'aretz, Amira Hass, entre autres, prennent cette notion à leur compte, et que la loi de 2018 sur « l’Etat-nation du peuple juif » institue officiellement la ségrégation...Ce qui est, en revanche, totalement inadmissible est de proscrire le débat de fond par le chantage à l'antisémitisme ! Tout démocrate devrait s'insurger contre cette dérive ignoble.
La deuxième affaire, également déplorable, est l'entreprise de culpabilisation menée par nombre de commentateurs contre les auteurs du rapport d'Amnesty International (A.I.) accusant l'armée ukrainienne de mettre des civils en danger, notamment en établissant des bases militaires dans des écoles et des hôpitaux. Si le Président Zelensky estime que A.I. tente ainsi « d'amnistier l’État terroriste russe », c'est son affaire. Rien ne devrait, pour autant, altérer le débat : oui, l'Ukraine est l’agressée et la Russie l’agresseur, mais les exactions des troupes russes ne rendent pas caduque la question des pratiques éventuellement condamnables de l'armée de Kiev. La seule question qui vaille est donc de savoir si les preuves apportées par A.I. sont contestables ou non. Le débat de fond, pas l'allégeance.
Enfin, l'accusation de « reprendre les éléments de langage de Pékin » (Antoine Bondaz) lancée contre les rares dirigeants politiques qui ont désigné la visite de Nancy Pelosi à Taïwan en pleine crise internationale par le terme approprié (« provocation ») est, là encore, une façon de troquer le nécessaire débat de fond contre l'injonction à s'aligner sur les positions d'un « camp », en l'occurrence le camp occidental. « Ayez le culte de l’esprit critique ! » conseillait, en grand scientifique, Louis Pasteur. C’est plus vrai que jamais.
 
Francis Wurtz
Ancien député européen communiste, 18 août 2022
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18 août 2022 4 18 /08 /août /2022 08:00
Les étudiants basculent dans la précarité, alertent les syndicats

Éducation Une pauvreté qui augmente, une santé mentale qui se dégrade, des inégalités genrées en forte hausse : des constats alarmants partagés par les syndicats étudiants de l’Unef et de la Fage, qui publient leur rapport annuel sur le coût de la vie à l’université.

Les étudiants basculent dans la précarité, alertent les syndicats

Un coût de la vie à l’université qui bondit de 6,49 % : c’est le constat amer de l’étude annuelle du premier syndicat étudiant, l’Unef, qui vient de paraître. Soit une dépense supplémentaire de 428,22 euros cette année pour chaque étudiant. Des chiffres confirmés par la Fage, l’autre grand syndicat étudiant, qui publie également son indicateur du coût de la rentrée universitaire ce mardi.

« La précarité étudiante s’est considérablement dégradée », explique Anne-Laure Syrieix, vice-présidente de la Fage. Principales explications, la hausse des loyers et des denrées alimentaires, secteurs les plus touchés par l’inflation et « premiers postes de dépense chez les étudiants », indique Paul Mayaux, président de la Fage. Les prix de l’alimentation ont augmenté de 6,7 %. Selon l’Unef, cela engendrera une hausse des dépenses étudiantes de 145,50 euros durant la prochaine année universitaire. Et tant pis pour les non-boursiers, soit 73 % des étudiants, qui, depuis juillet, ne peuvent plus accéder aux « tickets à 1 euro » mis en place pendant le confinement dans les restaurants universitaires. Augmentation des loyers, de l’assurance logement et des transports : « On va avoir des étudiants qui, dès la rentrée, ne pourront pas manger. Ils devront choisir entre payer leur logement, s’acheter à manger ou se payer leur livres. On a une précarité de plus en plus structurelle », explique Imane Ouelhadj, la présidente de l’Unef.

« Ces aides , c’est de la communication »

Face à une inflation record de 6,1 % en 2022, Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur, annonçait début juillet une revalorisation des bourses de 4 %. « Ces aides, c’est de la communication », s’insurge Paul Mayaux. À cette augmentation se rajoutera un chèque « alimentaire d’urgence » de rentrée de 100 euros pour les étudiants boursiers ou bénéficiaires des APL (aide personnalisée au logement). Une mesure temporaire pour Paul Mayaux, qui exige « des aides durables ».

La fin du régime étudiant de Sécurité sociale en 2018 et la hausse des coûts de la vie ont eu des répercussions préoccupantes sur la santé des jeunes. La création de la grande mutuelle Heyme a engendré une augmentation drastique des prix : une complémentaire santé qui valait en moyenne 306,80 euros, en 2021, atteint désormais 411,13 euros selon la Fage. Résultat, 40 % des étudiants renoncent à des soins, près de la moitié d’entre eux pour des raisons financières. Or, l’épidémie de Covid a impacté fortement la santé mentale des étudiants. Le 1er février 2021, le gouvernement réagissait en lançant le « chèque psy » pour permettre aux étudiants en situation de mal-être de pouvoir consulter un professionnel. On compte actuellement un psychologue pour 15 000 étudiants au sein des universités. « Bien trop faible », selon Anne-Laure Syrieix, pour qui « il faudrait multiplier ce chiffre par 10 pour permettre aux étudiants de consulter et d’améliorer leur santé psychique ».

L’étude de l’Unef révèle aussi une inquiétante augmentation des inégalités de genre. En 2022, un étudiant dépense chaque mois 38,20 euros. Mais la somme est trois fois plus importante pour les femmes. Une différence atteignant 834,19 euros sur l’année. Cet écart est principalement dû aux « diktats de beauté, selon Imane Ouelhadj, qui contraignent les étudiantes à des dépenses supplémentaires ». Épilation, maquillage, vêtements aux prix supérieurs à ceux des hommes… S’ajoutent à ces dépenses les pilules contraceptives, les protections hygiéniques, les médicaments contre les douleurs et le suivi gynécologique, qui s’élèvent à 305,76 euros par an. Pour 70 euros ­dépensés chez le gynécologue, seulement 30 euros sont pris en charge par la Sécurité sociale. Afin de lutter contre la précarité menstruelle, le gouvernement avait annoncé, en 2020, la mise en place de distributeurs de protections périodiques . « La grande majorité des universités ne sont toujours pas équipées », dénonce Imane Ouelhadj. Aujourd’hui, la précarité menstruelle touche encore 2 millions de personnes en France.

Cette première rentrée 100 % en présentiel depuis le début de la crise sanitaire s’annonce difficile. La précarité étudiante est en constante augmentation depuis vingt ans, selon la Fage, alors que l’inflation a atteint un niveau record cette année. Les deux syndicats étudiants dénoncent une absence de réelle volonté politique de la part du gouvernement pour s’y attaquer. « La véritable question à se poser est : quelle est la place des jeunes en France aujourd’hui ? » résume Imane Ouelhadj.

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18 août 2022 4 18 /08 /août /2022 08:00
L’Enfant et l’Avion, la guerre avec des yeux de gamins

Le morceau de Jacques Datin et Jean-Loup Dabadie, interprété par Serge Reggiani en 1968, dessine un paysage enfantin et inquiet. Mais où vont ces avions qui volent au-dessus de nos têtes ?

Les auditeurs auraient dû s’en douter… Dès les premiers mots, Reggiani nous emmène « là-bas ». Pas de lieu défini mais un jour, un « jeudi ». Avec pour décor « un trou entre les fleurs cassées ». Mais « que s’est-il passé ? » interroge le chanteur. Au premier abord, la scène semble être, depuis un terrain vague et cabossé, celle d’un enfant émerveillé par le spectacle d’un meeting aérien, accompagné de ses frères chahuteurs. Elle frappe l’imaginaire de la France gaullienne.

Fin 1967, Français et Anglais dament le pion aux États-Unis en présentant à Toulouse le fameux Concorde, prototype 001, premier avion commercial supersonique. Un vol expérimental est prévu l’année suivante. L’affaire fait grand bruit et passionne un pays en plein essor technologique, qui se presse aux meetings aériens.

Il fallait tout le talent de Jean-Loup Dabadie pour faire fusionner les imaginaires et dresser un acte d’accusation subtil contre la guerre impérialiste menée par les États-Unis au Vietnam. Dabadie, qui a fait ses armes à la télévision et en écrivant des sketchs pour son ami Guy Bedos, vient juste de se lancer, comme parolier, dans la chanson. La rencontre avec le compositeur Jacques Datin fait mouche. Les deux comparses ont trouvé en Serge Reggiani l’interprète idéal de leurs chansons allusives ( l’Italien, Hôtel des voyageurs, la Vieille, Et puis). L’Enfant et l’Avion sera l’une des premières proposées au comédien chanteur. Dabadie – il le démontra en scénarisant pour Claude Sautet ou Yves Robert – sait parfaitement humer l’air du temps. En 1968, le fond de l’air est rouge et, des quatre coins du monde, la jeunesse se lève contre les horreurs de la sale guerre états-unienne.

Le 28 novembre 1966 à Paris, à de la Mutualité, les « Six heures du monde pour le Vietnam », un meeting de solidarité organisé par le Comité Vietnam national, font salle comble. L’année suivante, la soirée « Cent artistes pour le Vietnam » au palais de Chaillot verra se succéder sur scène Catherine Sauvage, Barbara, Maurice Fanon, Francis Lemarque, Mouloudji ou encore Colette Magny, qui y créera sa chanson Vietnam 67.

En ces années-là, les États-Unis menaient tambour battant l’opération « Rolling Thunder » (« Tonnerre roulant »), la plus importante campagne de bombardements de la guerre froide, étalée sur trois ans. Les filets continus de bombes qui pleuvent dru sur les villages vietnamiens font la une des journaux et émeuvent la planète.

La guerre, Reggiani l’a chantée plus d’une fois, en privilégiant souvent l’approche métaphorique : Les loups sont entrés dans Paris, l’Homme fossile ou encore la Java des bombes atomiques, créée par Boris Vian et Alain Goraguer, figurent au répertoire de l’artiste. Vian, l’antimilitariste, le libertaire, dont Reggiani reprend les chansons en 1965 pour son premier album. Il y réactualise le Déserteur, écrit dix ans auparavant. De l’Indochine au Vietnam, de la guerre française à la guerre états-unienne, la même ombre plane, celle d’une injuste et cruelle croisade.

Une inquiétante partie de cache-cache

La musique de Jacques Datin et l’orchestration raffinée de Jean-Jacques Robert épousent habilement le propos de l’Enfant et l’Avion. L’introduction prend des airs de comptine légère et mélancolique. Le passage, entre deux couplets, du mode mineur, quand l’étrange décor est planté, au mode majeur, quand l’enfant est évoqué, laisse entendre tour à tour l’inquiétude et la facétie.

À l’approche du refrain, les cuivres vrillent comme les hélices d’un avion (ou est-ce une sirène ?) et des volutes de harpe brodent des notes ennuagées : « T’as vu l’avion c’est drôle/Où est passée la maison/Il pleut, il pleut bergère/Ils sont bien cachés mes frères/La la laire ». Le registre est enfantin, l’enfant « marrant », la situation « drôle », et « l’avion là-bas/Dans un trou/Comme un jouet perdu ». Par un adroit procédé, le narrateur s’efface devant l’enfant. Reggiani lui emprunte ses mots, son ton, ses yeux, se place à sa hauteur jusqu’à confondre l’avion et « l’oiseau ».

La fin de la chanson laisse encore croire à une partie de cache-cache : « Je les ai trouvés mes frères/La la laire/Ils sont cachés s ous les pierres. » Mais la fin, brutale, brise l’équivoque pour qui veut l’entendre. Le refrain est sèchement coupé («T’as vu l’av… »), un coup de cymbale retentit, étouffe et fond comme un acouphène dans un décor de ruines. Dans ses tours de chant, lorsqu’il entonne l’Enfant et l’Avion, Reggiani, les bras ouverts vers le ciel, lance un regard hagard et inquiet, et à plusieurs reprises, devant un public fervent, lâche le mot : Vietnam.

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18 août 2022 4 18 /08 /août /2022 05:45

 

 

 

 

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17 août 2022 3 17 /08 /août /2022 09:22

 

 Sous couvert de deux lois, l’une prétendument pour protéger le pouvoir d’achat, l’autre modifiant le budget en cours d’exécution s’est dessinés les contours de l’alliance des droites et de la macronie largement imprégnées de celle-ci avec les ministres Le Maire et Darmanin. Comme je l’écrivais ici dès la fin du mois de juin, les groupes de droite à l’Assemblée et au Sénat sont main dans la main avec le gouvernement à la manœuvre anti-sociale. Ils infléchissent de nombreux textes de loi encore plus en faveur du grand patronat contre les intérêts populaires.


Ils ont certes bien défendu le pouvoir d’achat des grands groupes capitalistes en refusant la taxation des « surprofits », mais ils ont avancé encore plus avant sur le chemin de la destruction des droits sociaux. Un pouvoir et une droite au service des classes possédantes spoliant les travailleurs. C’est ce qui s’appelle « la lutte des classes ». Ceci se fait en plein été en tentant de brouiller l’esprit de nos concitoyens. La présentation est enveloppée de sucreries dont les travailleurs et les plus humbles découvriront l’acidité au fil des semaines.

 

Pour ne pas avoir à augmenter les salaires et à préserver le capital de l’intervention des mouvements sociaux, ont été inventés des mécanismes comme le rachat des RTT, ou l’augmentation du plafond d’exonération de l’impôt sur le revenu sur les heures supplémentaires, l’augmentation de la fameuse prime, dite Macron défiscalisée et exonérée de contribution aux caisses de la Sécurité sociale. La cohérence de ces dispositions tient à la mise ne pièce des droits sociaux et une surexploitation plus grande encore du travail salarié alors que la Sécurité sociale sera mise en difficulté. Ce n’est pas le travail qui est au cœur du dispositif, mais « l’exploitation du travail ». Ce qui n’est pas la même chose.

 

La fin de la redevance télévision et radio voulue par l’extrême droite avant d’être reprise par M. Macron peut-être le coup de grâce de l’audiovisuel public. Rappelons que la candidate d’extrême droite propose de le privatiser totalement. Pour le vendre à qui ? Peut-être Neflix ou Amazon. C’est une conception de la souveraineté, de la diversité et de l’exception culturelle qui plaît tant aux capitalistes américains. Quant au prix, aucune disposition n’est prise pour les contenir. La ristourne sur les carburants est un faux-nez qui cache un financement de Total par l’État. Ce dernier paie en apparence pour le consommateur qui n’en profitera qu’en automne, mais c’est le contribuable qui paiera l’addition.

 

Les électrices et les électeurs ont-ils voulu voter pour un bloc des droites à l’Assemblée ? Bien sûr que non. Ils ne s’attendaient pas à ce que la forte formule de Jacques Duclos « Blanc bonnet et bonnet blanc » puisse à ce point s’appliquer à l’actuelle situation.

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17 août 2022 3 17 /08 /août /2022 05:37

 

Les Mulliez ont sans doute mieux qu’aucune autre dynastie française poussé la logique du capitalisme familial à un certain paroxysme à travers une organisation, formelle et informelle, où les liens économiques, du sang et de l’alliance sont étroitement entremêlés.

Prenons une zone commerciale comme il en existe tant en périphérie de nos villes. Autour d’un hypermarché Auchan se distribuent différentes enseignes positionnées chacune sur un « besoin » particulier : Decathlon pour les articles de sport, Bruce, Jules, Pimkie ou Kiabi pour les vêtements, Saint-Maclou pour les tapis et moquettes, Leroy Merlin pour le bricolage, Midas ou Norauto pour faire réparer ou entretenir sa voiture, sans oublier Flunch pour se restaurer entre deux courses. On en passe, et beaucoup. Peu parmi les nombreux clients de ces différentes chaînes commerciales se doutent qu’en y effectuant leurs achats, ils donnent leur argent à une seule et même famille : les Mulliez. Ou plus exactement à l’Association famille Mulliez (AFM), détentrice des actions des plus de cent trente entreprises de cette constellation familiale, qui cumulent un chiffre d’affaires supérieur à 100 milliards d’euros par an et emploient plus de sept cent mille salariés selon les chiffres du journal Le Monde. Un groupe informel, non reconnu comme tel devant la loi, ce qui permet à la famille d’outrepasser certaines obligations légales, telle celle de reclasser les salariés d’une entreprise en difficulté au sein d’une autre. Seuls peuvent faire partie de l’AFM les descendants de Louis Mulliez, prospère filateur de Roubaix à l’origine de la saga au début du siècle dernier, et leurs conjoints. Non seulement les statuts prévoient l’interdiction de vendre ses parts à un extérieur, mais même les transactions entre cousins sont étroitement surveillées par les dirigeants de la holding familiale élus tous les quatre ans parmi les quelque mille quatre cents membres à ce jour-là encore selon Le Monde, d’autres sources déclarant moitié moins. Celle-ci règne sur un magot estimé autour de 30 milliards d’euros, le chiffre exact demeurant confidentiel, car aucune de ces entreprises n’est cotée en bourse. Une bourse que les Mulliez diabolisent, ce qui rappelle qu’on peut être capitaliste sans être adepte des marchés financiers.

« Les Mulliez s’appliquent à éviter l’impôt autant que les caméras, ainsi que le suggère le fait qu’un grand nombre d’entre eux ait élu domicile dans la même rue de la petite commune belge d’Estampuis, à deux pas de la frontière et du siège de la holding à Roubaix. »

 

Un beau bas de laine

Pour faire partie de cette « association » à but très lucratif, il ne suffit pas d’être de la famille : il faut encore avoir suivi une formation minimale en gestion, suivre un stage de découverte du fonctionnement de l’association, et enfin être coopté par les autres membres. Les impétrants sont encouragés à lancer leur propre affaire pour faire grossir encore le magot collectif, mais aussi à se montrer discrets : on n’étale pas ses richesses, même si elles sont considérables, contrairement à certaines autres familles de nantis que l’on préfère déclarer ne pas fréquenter. La solidarité est de mise au sein de la famille à travers ce dispositif juridico-financier, puisque les bonnes affaires des uns profitent aux autres et inversement. En revanche, elle l’est moins vis-à-vis du reste de la société : les Mulliez s’appliquent à éviter l’impôt autant que les caméras, ainsi que le suggère le fait qu’un grand nombre d’entre eux ait élu domicile dans la même rue de la petite commune belge d’Estampuis, à deux pas de la frontière et du siège de la holding à Roubaix. En 2016, ce siège a été perquisitionné par la justice française, soupçonnant certains éléments frauduleux dans ce schéma d’ « optimisation » fiscale monté par les dizaines de juristes employés directement par l’AFM. L’association organise également des festivités en marge de ses assemblées générales, des activités pour les enfants des membres et des voyages pour les adultes, ainsi que des formations et conférences destinées tout autant à renforcer la cohésion au sein de la grande famille qu’à cultiver l’esprit d’entreprendre armé des connaissances nécessaires – et de l’appui des capitaux non seulement financiers, mais aussi « humains » et sociaux du clan. En clair, des réseaux. Car où que voyage un Mulliez dans le monde, il sait pouvoir atterrir chez un « cousin » plus ou moins éloigné, avec qui le sujet principal de conversation est déjà tout trouvé : la famille, et surtout ses affaires.

« L’Association famille Mulliez (AFM), un groupe informel, non reconnu comme tel devant la loi, détient les actions des plus de cent trente entreprises de cette constellation familiale, qui emploient plus de sept cent mille salariés. »

Une internationalisation à l’image des réseaux d’approvisionnement des enseignes du groupe, passées maîtresses dans la sous-traitance de leur production dans les pays où la main-d’œuvre est mal payée et travaille dans des conditions peu enviables, principalement en Asie du Sud-Est. Cela n’empêche nullement le patriarche Gérard Mulliez, fondateur d’Auchan, vaisseau amiral de cette galaxie, de vanter ses préoccupations sociales en développant un vaste plan d’actionnariat salarié. Un bel outil de discipline et de motivation des troupes surtout, comme l’a montré notamment la sociologue Sophie Bernard (Le Nouvel Esprit du salariat, PUF, 2020), car quand une caissière ou un magasinier se croient propriétaires de la firme, ils redoublent d’ardeur au travail et acceptent volontiers le fameux « BAM » – « Bonjour, au revoir, merci » – qu’il s’agit de débiter à chaque client avec un grand sourire. Tant pis s’ils n’ont au mieux que des miettes des faramineux bénéfices de l’entreprise. Les gains de productivité ainsi obtenus peuvent même se retourner contre eux, comme l’a rappelé le vaste plan social annoncé en septembre 2020 : mille cinq cents salariés licenciés sur les soixante-quinze mille que compte le groupe en France, soit un sur cinquante, alors même que, comme ses homologues et contrairement au reste de l’économie, ce dernier avait largement profité du confinement. Exit notamment la dizaine de centres de réparation pour les produits du groupe, qui avaient été déployés récemment dans une stratégie d’amélioration du service après-vente… l’écologie attendra. Et encore, aucune « hôtesse » et « hôte » de caisse n’était de cette charrette-là, qui pourrait être suivie par d’autres dans un futur proche, ainsi que le redoutent les syndicats de l’enseigne. Aujourd’hui nonagénaire, Gérard Mulliez ne préside plus aux destinées du groupe de distribution, même s’il reste à la tête d’un « comité stratégique », et a transmis les rênes à Vianney, le fils d’un de ses cousins, plutôt qu’à son propre rejeton Arnaud. Une pratique courante dans la famille, où l’on se méfie des descendants en ligne directe, qui pourraient être tentés de « tuer le père » à travers l’entreprise qu’il vous léguerait.

« Seuls peuvent faire partie de l’AFM les descendants de Louis Mulliez, prospère filateur de Roubaix à l’origine de la saga au début du siècle dernier, et leurs conjoints. »

 

Ne pas perdre le Nord

Les Mulliez ont ainsi sans doute mieux qu’aucune autre dynastie française poussé la logique du capitalisme familial à un certain paroxysme à travers cette organisation, formelle et informelle, où les liens économiques, du sang et de l’alliance sont étroitement entremêlés. Bien que d’obédience catholique, ils ont ainsi incorporé un certain ethos protestant reposant sur un ascétisme, favorable plus que toute autre à l’épargne et à l’esprit d’entreprise, comme l’avait montré Max Weber (L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, 1905). Mais surtout, ils ont rationalisé de manière redoutable une organisation combinant une forte solidarité appuyée par les liens familiaux, permettant le partage des risques comme des ressources de différentes natures, avec un système de contrôle et de promotion internes où il s’agit de se former et faire ses preuves pour monter petit à petit dans l’organigramme sous le regard des aînés, légitimés par des élections formelles. Un véritable « communisme familial », ainsi que le baptisent les journalistes du Monde qui ont enquêté sur le clan, l’été dernier, confirmant ainsi les analyses des sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon sur la grande bourgeoisie. Pas sûr que les intéressés aient apprécié l’image. Lorsque la section lilloise du PCF a lancé en 2015 une affiche le dénonçant comme « profiteur de la crise » et comparant ses revenus à ceux des caissiers et caissières de son groupe, Gérard Mulliez a ainsi déboulé à son local pour se plaindre, se contentant d’asséner le fameux argument par lequel les capitalistes aiment à couper court à toute discussion, à savoir qu’il « crée des emplois ». Il en détruit aussi parfois, et des vies avec. Et la prise de contrôle annoncée de Carrefour par Auchan risque fort de laisser sur le carreau encore des milliers de travailleuses et de travailleurs et leurs familles. Chez les Mulliez, on a l’esprit de famille, mais surtout de la sienne.

Edgar Dunhort est sociologue.

Cause commune • mars/avril 2022

 

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16 août 2022 2 16 /08 /août /2022 09:20


 À partir de la résolution déposée par mon ami Jean-Paul Lecoq à l’Assemblée nationale s’est déclenchée une vaste opération visant à assimiler toute critique du pouvoir de droite extrême israélien et de sa nouvelle constitution à de l’antisémitisme. C’est odieux. Et, le pouvoir, Première ministre en tête travaillent à diviser la coalition de gauche en faisant semblant de donner de bons points au Parti communiste contre la France Insoumise. On a déjà vécu cela durant les élections législatives. Je ne m’en réjouis pas.

 

Ce qui est visé c’est une lutte visant à empêcher la gauche, donc ses électrices et électeurs et au-delà les travailleurs de s’unir pour changer de société, de manifester leur solidarité internationaliste et faire en sorte que le bloc « euro-atlantiste » reste dominant à l’heure où le monde est en plein bouleversement.

 

Mais la raison fondamentale de ces attaques a pour objet l’idée communiste elle-même ; pour qui en douterait il suffit de lire les écrits du sieur Golnadel, celui de M. Babeau le 14 juin dernier dans Le Figaro et les délires de celui qu’on présente comme un philosophe dimanche dernier dans Le Journal du dimanche M. Onfray. Leur anticommunisme et leur haine d’une gauche de gauche se complètent de celle de M. Bernard-Henri Lévy.


Tout ce monde écrit et s’écrit contre… Le Parti communiste pour dénier son rôle dans les grands conquis sociaux et démocratiques, mais surtout son action dans la Résistance et pour la paix mondiale. Les mêmes et leurs semblables ont toujours critiqué, insulté le Parti communiste lorsqu’il a mené avec d’autres les combats pour la décolonisation et contre l’apartheid en Afrique du Sud. Ici, l’accusation d’antisémitisme vise à faire peur, à faire taire. Elle vise surtout à étouffer le combat pour l’application du droit international qui promeut la création de deux États : Un État israélien qui existe et un État palestinien que le premier s’obstine par tous les moyens à empêcher.

 

Le mot « apartheid » défrise un certain nombre de gens dans ce pays jusqu’au ministre de la Justice qui devrait relire ses classiques. Ces gens seraient choqués, car on ne peut comparer la situation avec l’Afrique du Sud et en Israël. Mais « le crime d’apartheid » n’est pas une comparaison pour juger le moindre mal s’il existe. D’ailleurs, ce sont les mêmes qui critiquaient toutes les initiatives de solidarité avec le peuple sud-africain notamment l’appel au boycott.

 

Aujourd’hui nous parlons d’une ségrégation spatiale ; d’inégalités d’accès aux droits et de violences d’État à l’encontre des Palestiniennes et Palestiniens en Israël, à Gaza hier encore bombardé et en Cisjordanie occupée. Des hommes politiques israéliens, dont d’anciens ministres, utilisent ce terme d’apartheid qui veut dire « séparation » « développement séparé ». En plus des trois ONG, B’tselem, Human Rights Watch, Amnesty International, l’organisation israélienne Yesh Din qualifiaient en 2020 le régime israélien d’apartheid. Sont-ils antisémites ?

 

Apartheid n’est ni un mot tabou, ni une insulte, ni de la propagande anti-israélienne, mais une qualification juridique inscrite dans le droit international dont le statut de Rome en 1998 et une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies datant de 1973.

 

Ajoutons que les autorités françaises ont parfois considéré que le rouleau compresseur du pouvoir israélien contre les Palestiniens leur refusant un État mène à l’apartheid. Ainsi Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères déclarait au grand jury RTL/ Le Figaro/ LCI le 23 mai 2021 « dans des villes Israéliennes, les communautés se sont affrontées ; c’est la première fois et ça montre bien que si d’aventure on avait une autre solution que la solution deux États, on aurait alors les ingrédients d’un apartheid qui durerait longtemps ». Quand on sait que la haute fonction d’un tel ministre oblige en permanence à peser ses mots, on mesure la signification de l’alerte. Et, M. Le Drian, pas plus que les ONG israéliennes B’tselem, ou Yesh Din n’est antisémite. Ils défendent simplement le droit international.

 

Un débat public noble doit avoir lieu sur la situation de la Palestine et les moyens de reconnaitre et de construire un État palestinien. C’est ce qui est refusé derrière le qualificatif d’antisémite. Il est pourtant de l’intérêt de tous, Israéliens compris de mettre en œuvre les résolutions de l’ONU. L’assassinat de notre amie ; la journaliste Shiren-Abu Akleh le 11 mai dernier, la prolongation de la détention arbitraire de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri sans aucune charge ; l’amplification de la colonisation depuis quelques semaines, les bombardements réguliers de Gaza appellent un débat, des délibérations et des actions de la France et de l’Union européenne.


On ne peut laisser la Palestine et les Palestiniens disparaitre dans le silence ou les vociférations irresponsables de quelques excités anti-communistes comme M. Onfray ou M. Dupont-Moretti. C’est le droit international qui doit s’appliquer ; rien que le droit international. Tout le droit international.

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16 août 2022 2 16 /08 /août /2022 05:40

 

 

 

 

 

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