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8 septembre 2022 4 08 /09 /septembre /2022 05:42

 

Une première version de ce texte a été publiée dans le numéro d’octobre 2021 de Science et Pseudo-Sciences, la revue de l’Association française pour l’information scientifique.

Dévoilé en août 2021, le rapport du GIEC sur la physique du climat confirme la gravité et l’ampleur du réchauffement climatique. L’occasion de revenir sur ses principaux enseignements et de nous plonger sur le fonctionnement original du GIEC.

Par François-Marie Bréon, physicien-climatologue

UNE MISE À JOUR DES RAPPORTS PRÉCÉDENTS

Ce 6e rapport sur la physique du climat a été rendu public en août 2021, après plusieurs années d’élaboration1. On rappelle que le rapport complet repose sur le travail de trois groupes : le premier sur les sciences du climat, le deuxième sur les impacts du changement climatique, le troisième sur les actions possibles pour limiter ce changement climatique et ses impacts.

Le précédent rapport fut publié en septembre 2013. Depuis, le réchauffement climatique s’est amplifié, les recherches sur les climats passés ont permis une meilleure connaissance des variabilités naturelles et la modélisation du climat a progressé. C’est donc une évolution significative de la compréhension du changement climatique qui est synthétisée dans ce rapport. Pourtant, sa diffusion n’a rien apporté de révolutionnaire. Ses messages principaux sont essentiellement une mise à jour de ceux du rapport précédent. Il y a cependant un focus plus important sur l’échelle régionale : les surfaces terrestres ont été découpées en 45 régions, et le rapport décrit l’évolution des principaux paramètres climatiques (températures, précipitations, sécheresses) à cette échelle. Le rapport est associé à un atlas interactif permettant de visualiser l’évolution du climat observé et anticipé par les différents modèles.

Le changement climatique affecte déjà toutes les régions de la planète, et la contribution humaine à ce phénomène est établie.

On rappelle aussi que le GIEC ne fait pas de recherche mais réalise une synthèse des connaissances sur la base des publications scientifiques. Ainsi, il ne peut pas y avoir de révolution dans le rapport du GIEC puisque tout ce qu’on y trouve a déjà été publié d’une manière ou d’une autre. Pourtant, la synthèse des connaissances et la caution apportée par l’analyse collective confère un poids particulièrement important aux messages portés par ses rapports.

 

ÉLÉMENTS CLÉS DU RAPPORT

Le rapport, rédigé par 216 scientifiques issus de 65 pays, fait la synthèse de 14 000 publications, et les versions successives du rapport ont donné lieu à 78 000 commentaires, qui ont été pris en compte. Notez que le processus est transparent puisque les commentaires reçus sont mis en ligne à l’issue du processus. Les commentaires faits sur le 6e rapport seront en ligne ; on trouvera aussi ceux du 5e rapport3.

Le changement climatique affecte déjà toutes les régions de la planète, et la contribution humaine à ce phénomène est établie. La température moyenne de la Terre est l’indicateur le plus mis en avant pour quantifier le réchauffement climatique. On prend désormais comme référence la période 1850-1900, pendant laquelle l’influence humaine sur le climat était négligeable comparée à aujourd’hui. En moyenne de la dernière décennie, l’indicateur est à + 1,1 °C, et chacune des quatre dernières décennies a été plus chaude que toutes les décennies précédentes depuis la période de référence. La Terre a certes connu dans le passé des changements climatiques naturels, or le rythme actuel de réchauffement observé est sans précédent depuis au moins 2 000 ans (et probablement beaucoup plus, mais la formulation est prudente en absence d’observations fiables).

Variations de températures observées (dernière décennie en référence à 1950-1970). Le réchauffement n’est pas homogène : il est plus rapide sur les terres que sur les océans, et plus rapides aux hautes latitudes.

Cette hausse des températures est la conséquence directe de la hausse des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ainsi, la concentration de CO2 a augmenté de près de 50 % depuis l’ère pré­industrielle. Dans le même temps, le méthane et le protoxyde d’azote, autres gaz à effet de serre, ont augmenté respectivement de 150 et 23 %. Les actuels niveaux de CO2 dans l’atmosphère (418 ppm) n’ont pas été atteints sur les derniers 2 millions d’années.

Cette hausse des gaz à effet de serre conduit à un forçage radiatif, à un apport d’énergie dans le système climatique. Ce chauffage additionnel est partiellement compensé par l’impact des aérosols, des particules en suspension dans l’atmosphère qui renvoient une partie du rayonnement solaire vers l’espace. Les activités humaines ont d’autres impacts sur le bilan énergétique de la Terre, via par exemple les traînées d’avion ou l’urbanisation des surfaces, qui changent son albedo, mais elles sont de plus faible importance. Au final, le GIEC estime que les différentes perturbations humaines sur le climat apportent une énergie supplémentaire de 2,72 Wm–2, avec une gamme d’incertitude de 1,96 à 3,48. En ordre de grandeur, c’est 1 % de l’énergie solaire absorbée par la Terre. Intégré sur toute la surface de la Terre, c’est l’équivalent de l’énergie dissipée par 500 000 réacteurs nucléaires (de 1 GW électrique ou 3 GW thermiques).

 

CONFIRMATION DE L’ORIGINE ANTHROPIQUE DU RÉCHAUFFEMENT

Pour les climatologues du GIEC, il ne fait pas de doute que cette énergie additionnelle dans le système est responsable de la hausse des températures observée depuis la fin du XIXe siècle, hausse parfaitement compatible avec ce qui est attendu du fait de l’augmentation de l’effet de serre, compensée en partie par les émissions d’aérosols. Ainsi, le GIEC dit dans le 6e rapport que la hausse des températures est entièrement d’origine humaine et ne relève pas de la variabilité naturelle du climat. Cette hausse des températures moyennes est associée à de nombreuses perturbations climatiques.

Commençons par souligner le fait que la hausse des températures n’est pas homogène : les terres se réchauffent plus vite que les mers, et le réchauffement est beaucoup plus rapide aux hautes latitudes

On observe un recul mondial des glaciers depuis les années 1990, une diminution de 40 % de la glace dans l’Arctique depuis 1979 et la diminution de la couverture neigeuse au printemps depuis les années 1950.

Le réchauffement a un impact sur le niveau des mers. Il y a deux mécanismes principaux : le premier est la dilatation des océans sous l’effet de l’augmentation des températures (à masse d’eau constante) ; le second est la fonte des glaciers de montagne et des calottes polaires (apport d’eau supplémentaire). Sur la période écoulée depuis 1970, le premier effet do­mine. À l’inverse, sur une période plus récente (depuis 2008), la fonte des glaces s’est accélérée : c’est désormais le second effet qui domine, et le rythme de hausse du niveau des mers s’est accru pour atteindre ≈ 4 mm/an. Sur le dernier siècle, le niveau des mers s’est élevé à un rythme plus rapide qu’au cours des 3 000 ans précédents. Ce rythme était néanmoins plus rapide pendant la dernière déglaciation (entre il y a 20 000 et 10 000 ans). De même, la surface de la banquise arctique (qui montre de fortes variations saisonnières) a fortement diminué et est inférieure, à son minimum de fin d’été, à ce qu’elle a été depuis au moins 1 000 ans. Le recul des glaciers de montagne est aussi anormalement rapide et est, en moyenne mondiale, sans précédent depuis au moins 2 000 ans.

Au-delà des valeurs moyennes, ce rapport du GIEC se focalise aussi sur les extrêmes, qui sont par définition peu fréquents mais qui ont un impact considérable sur les infrastructures, la biodiversité et les sociétés. Depuis les années 1950, les extrêmes chauds (y compris les vagues de chaleur au-dessus des continents et en mer) sont devenus plus fréquents et plus intenses dans la plupart des régions ; il en est de même pour les événements de fortes précipitations ; enfin, on cons­tate une augmentation de la fréquence des sécheresses dans certaines régions, même si la variabilité météorologique de ces phénomènes est trop importante pour détecter un signal clair. Ces conditions de chaleur extrêmes et de sécheresse sont favorables à l’occurrence des incendies, comme on le constate régulièrement, hélas.

LES PROJECTIONS POUR LE FUTUR

Ce sont là des variations observées des paramètres climatiques. Le rapport du GIEC fait aussi la synthèse sur ce qui est attendu. Pour cet objectif, il se base sur un ensemble de modèles développés indépendamment par plusieurs groupes de recherche dans le che dans le monde. La comparaison des résultats des modèles permet d’évaluer une incertitude sur les variations climatiques à venir.

Les modèles de climat sont évalués pour plusieurs trajectoires de concentration des gaz à effet de serre. Certaines supposent que l’on sera capable de diminuer très rapidement les émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre ; d’autres anticipent une hausse continue des émissions pendant quelques décennies avant d’amorcer une décrue plus tardive. Bien évidemment, ces différentes trajectoires d’émission conduisent à des climats différents, mais cela après environ deux décennies du fait de l’inertie du système.

Exemple d’une analyse régionale de l’évolution du climat dans le dernier rapport du GIEC. Les surfaces terrestres sont découpées en 45 régions. On montre ici l’évolution des précipitations extrêmes. Les zones vertes indiquent où une augmentation est observée. Les zones hachurées indiquent les régions où aucune modification significative n’est observée, alors que les zones grises indiquent un manque d’observation pour conclure.

L’Accord de Paris visait à limiter le réchauffement à 1,5 °C. Même si cet objectif apparaît encore physiquement possible, il nécessiterait une décroissance des émissions extrêmement rapide, qui paraît peu compatible avec l’inertie des sociétés. Il est probable que le réchauffement de 1,5 °C (en moyenne globale), mesuré en référence à la fin du XIXe siècle, sera dépassé au cours des vingt prochaines années.

Pour une trajectoire de décroissance moins rapide, conduisant néanmoins à des émissions nulles en 2050 (avec prise en compte des puits qui compenseraient les émissions restantes), le réchauffement resterait inférieur à 2 °C ; et on peut même viser une légère diminution des températures pendant la seconde moitié du XXIe siècle, ce qui permettrait de revenir à la cible de 1,5 °C. Par contre, si les émissions de gaz à effet de serre restent au niveau actuel, le niveau + 2 °C sera atteint vers 2050, et dépassé pendant la seconde moitié du siècle. Bien évidemment, l’évolution des indicateurs climatiques – et en particulier la fréquence et l’intensité des extrêmes – va de pair avec l’augmentation des températures moyennes.

 

UNE PRÉCISION À L’ÉCHELLE RÉGIONALE

Ce 6e rapport est beaucoup plus précis que les précédents pour les échelles régionales. Près d’un tiers du rapport est consacré aux impacts du changement climatique, différents suivant les régions du monde. C’est aussi pour cette raison qu’a été développé l’atlas interactif qui permet à chacun d’analyser ce qui est déjà observé et ce qui est anticipé sur sa région d’intérêt.

À côté de la hausse des températures, c’est le cycle de l’eau qui a le plus d’impact sur les sociétés humaines et l’environnement. Avec l’augmentation du réchauffement, le cycle de l’eau s’intensifie : pour chaque degré supplémentaire, l’atmosphère peut contenir 7 % de plus de vapeur d’eau ; ce réchauffement conduit à une augmentation de l’évaporation ainsi qu’à des extrêmes de précipitations encore plus intenses, mais aussi à un renforcement des saisons sèches et à des sécheresses.

Le réchauffement a aussi un impact à plus long terme sur les calottes polaires, dont la fonte s’est accélérée pendant la dernière décennie. Avec le réchauffement de l’océan, cela va conduire à une élévation du niveau des mers, qui est irréversible pendant plusieurs centaines d’années. Ainsi, le rapport montre que la température de l’océan mondial augmentera de 2 à 8 fois plus au cours de ce siècle qu’elle n’a augmenté depuis le début des années 1970, avec un impact direct sur l’effet de dilatation des océans, et donc sur le niveau des mers. Par ailleurs, la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique – la perte de leur masse a été multipliée par 4 au cours des trente dernières années – se poursuivra pendant des milliers d’années, même dans les scénarios les plus ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pourtant, il reste de grosses incertitudes sur la dynamique des calottes de glace, et c’est pourquoi le rythme d’évolution du niveau des mers reste très incertain. Pour 2100, le rapport du GIEC indique une hausse (en référence à la fin du XIXe siècle) entre 0,5 et 1 m, mais sans exclure des valeurs plus fortes compte tenu des incertitudes sur l’instabilité des calottes polaires. La hausse du niveau des mers se poursuivra au-delà de 2100, même dans les scénarios les plus optimistes de stabilisation du climat, et atteindra probablement plusieurs mètres en 2300.

Le rapport reconnaît de grandes incertitudes sur la dynamique des calottes polaires et indique que des évolutions plus rapides que ce qui est indiqué ne peuvent pas être exclues. L’augmentation du niveau des mers se poursuivra après 2100, même en cas de stabilisation du climat, et pourrait être de plusieurs mètres en 2300.

Comme dit plus haut, le rapport du groupe 1 ne s’intéresse qu’à la physique du climat. Les impacts sur les écosystèmes, l’agriculture, la santé, les infrastructures sont traités dans le rapport du groupe 2, qui est en cours de finalisation. Les mesures qui peuvent être prises pour limiter le changement climatique sont discutées dans le rapport du groupe 3. Cette séparation des sujets traités a des vertus puisqu’elle permet de bien cerner le domaine de compétence de chacun ; mais la séparation temporelle de sortie des rapports conduit à des difficultés : lors de la sortie du rapport, les questions des journalistes portaient vite sur les solutions à apporter, qui restent sous embargo.

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7 septembre 2022 3 07 /09 /septembre /2022 06:13
Au programme de l'Espace Bretagne de la fête de l'Humanité, 9, 10, 11 septembre à Bretigny-sur-Orge/ Plessy-Paté

Samedi à 12h, rendez-vous des communistes bretons à l'espace Bretagne avec des interventions de Philippe Jumeau, porte-parole du Comité régional PCF Bretagne, d'un.e responsable de la JC Bretagne, et de Gladys Grelaud, conseillère régionale. 

Au programme de l'Espace Bretagne de la fête de l'Humanité, 9, 10, 11 septembre à Bretigny-sur-Orge/ Plessy-Paté
Au programme de l'Espace Bretagne de la fête de l'Humanité, 9, 10, 11 septembre à Bretigny-sur-Orge/ Plessy-Paté
Espace Bretagne Samedi 15h-17h00
 
 
Table ronde sur le droit à la mobilité pour un service public utile et efficace
pour les bretonn.e.s et le climat : le train, un outil des jours heureux
 
Intervenants :
 
- Alexandre BOYER, cheminot CGT ligne fret Perpignan-Rungis
 
- Cyril DALLOIS, cheminot CGT Ile et vilaine
 
- Roger HERE, vice-président communiste en charge des mobilités à Morlaix communauté
 
- Gérard LAHELLEC, sénateur communiste des Côtes
d’Armor
 
Animée par Gladys GRELAUD, Conseillère régionale Bretagne communiste et Christian PELTAIS PCF Morbihan
Au programme de l'Espace Bretagne de la fête de l'Humanité, 9, 10, 11 septembre à Bretigny-sur-Orge/ Plessy-Paté
Au programme de l'Espace Bretagne de la fête de l'Humanité, 9, 10, 11 septembre à Bretigny-sur-Orge/ Plessy-Paté
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7 septembre 2022 3 07 /09 /septembre /2022 06:12
A la fête de l'Humanité 2022 sur le stand du PCF Finistère: c'est parti pour 3 jours de fête, de rencontres, de concerts et de débats!
A la fête de l'Humanité 2022 sur le stand du PCF Finistère: c'est parti pour 3 jours de fête, de rencontres, de concerts et de débats!
A la fête de l'Humanité 2022 sur le stand du PCF Finistère: c'est parti pour 3 jours de fête, de rencontres, de concerts et de débats!
A la fête de l'Humanité 2022 sur le stand du PCF Finistère: c'est parti pour 3 jours de fête, de rencontres, de concerts et de débats!
A la fête de l'Humanité 2022 sur le stand du PCF Finistère: c'est parti pour 3 jours de fête, de rencontres, de concerts et de débats!

La Fête de l’Humanité est le grand moment politique de la rentrée, la plus ancienne et la plus grande fête populaire de France, un des deux ou trois plus grands festivals de France aussi, réunissant plusieurs centaines de milliers de personnes chaque année.

Cette année, les vendredi 9, samedi 10, et dimanche 11 septembre, la fête de l'Humanité se transporte sur un nouveau site, à Bretigny-sur-Orge- Plessy Paté dans l'Essonne, base 217, après 22 ans passés à Dugny-La Courneuve.

Nous entrons maintenant dans la dernière ligne droite de la  préparation de la Fête c’est particulièrement vrai aussi pour la diffusion du bon de soutien à 35 euros. Que vous veniez ou non à la fête, pour pouvez acheter un bon de soutien auprès des militants et sections communistes du département pour soutenir L'Humanité et la fête de L'Humanité.

N'oublions pas que, même pour les camarades et sympathisants qui ne peuvent pas venir cette année sur la fête, le bon de soutien est aussi une manière de soutenir le journal L'Humanité et la fête de l'Humanité.
 
Une autre façon de participer : la souscription. Le chèque est à expédier à l’ordre de l’Humanité en partage – Souscription Fête de l’Humanité -  à adresser au Directeur de l’Humanité – 5, rue Pleyel  - 93528 Saint-Denis Cedex.
 
Ou bien, pour participer financièrement à la tenue du stand du PCF Finistère, pour lequel nous avons réalisé plusieurs investissements cette année, qui seront amortis dans la durée, chèque à l'ordre de PCF 29 - Fédération du PCF Finistère/ 5 rue Henri Moreau / 29 200 Brest

Nos monteurs du PCF Finistère (une vaillante équipe d'une douzaine de personnes) arrivent lundi 5 septembre sur le site avec le poids lourd qui transporte le stand et le matériel du stand.

Puis ce sera parti pour 3 jours de montage.

Le lieu en est différent et nous allons devoir trouver de nouveaux repères, mais le besoin de se retrouver reste intact et important.
 
Durant ces 3 jours l’ambition de la Fête est d’offrir des espaces de rencontres, de débats, de moments festifs et de convivialité. La réussite de cette Fête est un défi à relever et cela dépend de nous.
 
Actuellement, 50 bénévoles environ sont inscrits pour travailler dans le stand du PCF Finistère.
 
Ces bénévoles, avec de très nombreux jeunes, ne sont pas tous adhérents du PCF, ils n'habitent pas tous non plus le Finistère: nous accueillons aussi des copains de Toulouse, de Nantes, de Champagne, de région parisienne, avec une envie, profiter de la fête de l'intérieur en passant de très bons moments de fraternité ensemble.
 
Merci à tous les bénévoles et militants de s'être portés volontaires pour assurer le fonctionnement du stand!
 
Le stand du PCF Finistère se situera tout près de la grande scène Angela Davis, entre le stand du Morbihan et celui du Mouvement de la Paix, à l'angle de la rue Colonel Fabien et de la rue Gisèle Halimi. 
 
Notre stand propose au restaurant:
 
- Un menu Kig-Ha-Farz du Léon/ gâteau breton de Scaër ou far maison du pays bigouden
 
- Un menu Pikolenn (saucisses de Molène - pommes de terre grenaille) gâteau breton de Scaër ou far maison du pays bigouden
 
- Des huîtres de la baie de Morlaix affinées à Plougastel Daoulas
 
Des vins de qualité du pays nantais: Muscadet, Gros Plan, Pinot Noir, Cabernet Sauvignon
 
La plupart de nos produits sont des produits locaux finistériens ou breton et de qualité.
 
Et au Bar: Bières et cidres bretons de la coopérative Tri Martelod de Concarneau, Lambig artisanal, Whisky Breton, Chouchen, Karambig, Godi 29, Punch, Ricard, Kir, Vins, différentes variétés de soft (Jus d'Orange, Coca, Ice Tea, Oasis, Schweepes, Perrier) et de l'eau Cristaline.
 
Les inscriptions pour être bénévoles sont toujours en cours directement auprès de Marion à la FD : federation@29.pcf.fr  ou par téléphone au 02 98 43 47 78
 
N'hésitez pas à prendre contact avec la fédération pour les informations sur les covoiturages disponibles, l'accès à la fête.
 
federation@29.pcf.fr  ou par téléphone au 02 98 43 47 78
 
Toutes les informations: https://fete.humanite.fr/
 
 
 
 
A la fête de l'Humanité 2022 sur le stand du PCF Finistère: c'est parti pour 3 jours de fête, de rencontres, de concerts et de débats!
A la fête de l'Humanité 2022 sur le stand du PCF Finistère: c'est parti pour 3 jours de fête, de rencontres, de concerts et de débats!
A la fête de l'Humanité 2022 sur le stand du PCF Finistère: c'est parti pour 3 jours de fête, de rencontres, de concerts et de débats!
A la fête de l'Humanité 2022 sur le stand du PCF Finistère: c'est parti pour 3 jours de fête, de rencontres, de concerts et de débats!
Stand du Parti communiste du Finistère - Fête de l'Humanité 2022
9-10-11 septembre à la base 217 Bretigny-sur-Orge/ Plessy-Paté
Qu'y manger?
Qu'y boire?
Que faire, comme dirait l'autre?
Que faire? La fête!
Que manger?
Menus:
- Kig-ha-Farz (Le Pot au feu breton, plat traditionnel du Léon, Finistère-Nord, avec de la semoule de blé noir, farine de sarrasin cuite dans un sac en tissu dans le même bouillon que la viande de bœuf et/ou le jarret de porc salé, des légumes tels que carottes, oignons, chous, pommes de terre, navets, poireaux, et surtout le Lipig, crème d’échalotte au beurre, qui fait fondre les cœurs les plus endurcis) et dessert (gâteau breton de Scaër): 16€
- Pikolenn (Saucisses de Molène et Pommes de terre Grenailles avec échalottes) et dessert (gâteau breton de Scaër): 13€
Le Kig-ha-Farz ne sera servi qu'à partir du vendredi soir car il demande un temps de cuisson et de préparation important.
Des gâteaux bretons peuvent aussi être vendus à l'unité (2€).
Les Huîtres:
délicieuses huîtres n°4 de la Baie de Morlaix, affinées aux Viviers de Keraliou à Plougastel Daoulas.
Nos formules, huîtres (avec pain-beurre, ça va sans dire), à la douzaine (13€), les six (7€), remède du pêcheur (3+1 verre de muscadet: 4€).
Et pour aller avec, muscadet du pays nantais (10€ la bouteille). Vendu aussi au pichet 50 cl (6€) et au verre (1,50€).
***
Que boire?
Pour les plus sobres, et aux heures honnêtes:
Café: 1€
Eau Cristaline: 1€ la bouteille de 0,5 cl
Canettes de soft (Oasis Tropical, Coca-Cola, Jus d'Orange, Orangina, Schweepes Agrume): 2€
Bouteille Perrier: 2€
Alcools:
Le restaurant et le bar du stand du PCF Finistère proposent les vins bretons du pays nantais, fins, légers et délicats, ceux du Domaine des Hautes-Noëlles, « La Maisonneuve », à Le Loroux Bottereau (44), produits par Philippe Chon et son équipe :
Muscadet succulent evel just (en bouteille et en cubis), pour accompagner des huîtres divines, Gros Plan de qualité (et trop méprisé d'ordinaire), Gamay Rosé, et en rouge, Pinot Noir médaillé d'un concours international, et Cabernet Franc, comme peut l'être le vin rouge en général.
Bouteilles de vins: 10€
Carafes de vins: 6€ les 50 cl, 3€ les 25 cl
Vin au Verre: 1,50€
Kir: 1,50€
Kir Breton (si 25 cl, avec cidre): 2,50€
Bière Tri Martolod à la pression (bière blonde de coopérative produite à Concarneau): 2,50€ les 25 cl, 5€ la pinte
Cidre ( cidre de coopérative Tri Martolod produit à Concarneau): 2,50€
Ricard: 2€
Chouchen Melmor: 3€
Whisky breton : 3€
Punch: 3€
Godi 29 (version finistérienne de la godinette avec lambig, vin blanc, sirop de fraise): 3€
Karambig (Lambig, cidre, sirop de caramel): 3€
Lambig artisanal (eau de vie bretonne): 4€
A la fête de l'Humanité 2022 sur le stand du PCF Finistère: c'est parti pour 3 jours de fête, de rencontres, de concerts et de débats!
A la fête de l'Humanité 2022 sur le stand du PCF Finistère: c'est parti pour 3 jours de fête, de rencontres, de concerts et de débats!
A la fête de l'Humanité 2022 de Plessy-Paté/Bretigny-sur-Orge dans l'Essonne (Base 217 - 9,10,11 septembre), nous proposerons sur le stand du PCF Finistère de délicieuses huîtres n°4 de la Baie de Morlaix, affinées aux Viviers de Keraliou à Plougastel Daoulas.
 
Nos formules, huîtres (avec pain-beurre, ça va sans dire), à la douzaine (13€), les six (7€), remède du pêcheur (3+1 verre de muscadet: 4€).
 
Et pour aller avec, muscadet du pays nantais (10€ la bouteille). Vendu aussi au pichet 50 cl et au verre.
 
***
Où trouver du vin breton à la fête de l'Humanité?
Au stand du Finistère, mar plij!
Non content de servir l'excellente bière pression et le pétillant cidre qualité artisanale de la coopérative Tri Martolod de Concarneau, du puissant lambig fermier de Plouigneau, base de l'ineffable Karambig (Lambig-Cidre-Caramel), la spécialité du PCF Finistère, mais aussi de proposer en toute modestie toute une gamme d'excellents produits finistériens produits avec l'amour du goût et des traditions (fars du Pays Bigouden, gâteaux bretons de Scaër, huîtres de Plougastel Daoulas, Kig ha-Farz leonard à base de légumes frais de Roscoff, saucisses de Molène, etc), le restaurant et le bar du stand du PCF Finistère proposent les vins bretons du pays nantais, fins, légers et délicats, ceux du Domaine des Hautes-Noëlles, « La Maisonneuve », à Le Loroux Bottereau (44), produits par Philippe Chon et son équipe :
Muscadet succulent evel just (en bouteille et en cubis), pour accompagner des huîtres divines, Gros Plan de qualité (et trop méprisé d'ordinaire), Gamay Rosé, et en rouge, Pinot Noir médaillé d'un concours international, et Cabernet Franc, comme peut l'être le vin rouge en général.
Le tout pour des prix doux, qui permettent d'en recommander une, puis une autre, avec modération, car on n'est tout de même pas dans le village d'Astérix!!!
On vous attend de pied ferme les camarades, au stand du Finistère, avant que le bateau tangue!!!
Yec'hed mat! (Santé! ou Tchin Tchin!)
A la fête de l'Humanité 2022 sur le stand du PCF Finistère: c'est parti pour 3 jours de fête, de rencontres, de concerts et de débats!
A la fête de l'Humanité 2022 sur le stand du PCF Finistère: c'est parti pour 3 jours de fête, de rencontres, de concerts et de débats!

Les fédérations bretonnes auront des stands voisins comme chaque année à la fête de l'Humanité et comme chaque année aussi, un espace Bretagne commun de débats, de rencontres, et de concerts. 

Voici le programme.

A la fête de l'Humanité 2022 sur le stand du PCF Finistère: c'est parti pour 3 jours de fête, de rencontres, de concerts et de débats!
A la fête de l'Humanité 2022 sur le stand du PCF Finistère: c'est parti pour 3 jours de fête, de rencontres, de concerts et de débats!
A la fête de l'Humanité 2022 sur le stand du PCF Finistère: c'est parti pour 3 jours de fête, de rencontres, de concerts et de débats!

La fête de l'Humanité, c'est aussi une programmation politique et musicale très dense.

Vous pouvez la retrouver sur le site de la fête de l'Humanité, ainsi que toutes les informations pour l'accès au site:

https://fete.humanite.fr/

https://fete.humanite.fr/programmation-musicale/#/

A la fête de l'Humanité 2022 sur le stand du PCF Finistère: c'est parti pour 3 jours de fête, de rencontres, de concerts et de débats!
A la fête de l'Humanité 2022 sur le stand du PCF Finistère: c'est parti pour 3 jours de fête, de rencontres, de concerts et de débats!
A la fête de l'Humanité 2022 sur le stand du PCF Finistère: c'est parti pour 3 jours de fête, de rencontres, de concerts et de débats!
A la fête de l'Humanité 2022 sur le stand du PCF Finistère: c'est parti pour 3 jours de fête, de rencontres, de concerts et de débats!
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7 septembre 2022 3 07 /09 /septembre /2022 05:44

 

 

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7 septembre 2022 3 07 /09 /septembre /2022 05:38

 

La problématique de l’indépendance énergétique de notre pays est ancienne et se pose encore crûment au regard des enjeux environnementaux, sanitaires et géopolitiques actuels. Pour ce qui est de l’énergie électronucléaire, la France dispose de réserves d’uranium qui garantissent pour plusieurs années son approvisionnement dans ce secteur.

Marie-Claire Cailletaud est dirigeante CGT, responsable des questions industrielles.

UN PEU D’HISTOIRE

La France est pauvre en ressources fossiles, alors qu’elles sont historiquement le principal moyen de produire de l’énergie. De ce fait, elle a fait appel aux importations : premier importateur de charbon entre les deux guerres, le pays a eu également recours à l’importation de quantités croissantes d’hydrocarbures.

La reconstruction nationale après la Seconde Guerre mondiale s’appuiera fortement sur le charbon. La mobilisation des mineurs pour la production est décrétée en 1945 par le général de Gaulle et Maurice Thorez : ce sera la bataille du charbon pour contribuer au redressement économique du pays, pour lequel il fallait plus d’électricité. À cette époque la production d’électricité nationale est due essentiellement à des centrales thermiques fonctionnant au charbon et à des barrages hydrauliques dont s’est dotée la France. En 1960, 56 % de la production d’électricité proviennent de l’hydraulique – qui reste la première source renouvelable de production d’énergie en France.

Donc, au milieu du XXe siècle, les seules ressources nationales importantes dans ce domaine étaient la thermoélectricité et l’hydroélectricité. Cette situation a eu plusieurs conséquences. La dépendance énergétique de la France est de 75 % à la veille du premier choc pétrolier. Le pays a eu très tôt une politique d’« efficacité énergétique ». Rappelons la campagne « La chasse au gaspi », lancée en 1979, pour inciter les automobilistes à économiser le pétrole et plus tôt, en 1976, le slogan décrétant que, « en France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées ».

Mais la question de la dépendance énergétique, et donc de l’indépendance énergétique, s’est posée dès la Première Guerre mondiale (George Clemenceau est contraint de pousser un cri d’alarme auprès de ses alliés américains en 1917). Au cours du siècle, le lien entre maîtrise de l’énergie et puissance industrielle s’affirme, prenant même une dimension politique, comme l’illustrera la crise de Suez, en 1956. Et la naissance même de l’Europe s’est appuyée sur une alliance autour du charbon et de l’acier1 ; l’objectif alors affiché est bel et bien politique : empêcher une nouvelle guerre en unissant le charbon et l’acier, base de l’industrie de la France et de l’Allemagne.

Échantillon d’oxyde d’uranium sous forme solide. Les stocks de ce composé dont dispose notre pays nous mettent à l’abri d’une pénurie pour quelques années.

Ces questions géostratégiques continueront de se poser, que ce soit pour les ressources fossiles ou pour les métaux, en particulier les terres rares nécessaires dans toutes les nouvelles technologies (batteries de voiture, d’ordinateurs, de téléphones ; cellu­les photovoltaïques ; aimants des éoliennes…) : « Le Moyen-Orient a le pétrole, nous avons les terres rares », déclarera Deng Xiaoping en 1992.

La question de la dépendance énergétique, et donc de l’indépendance énergétique, s’est posée dès la Première Guerre mondiale.

L’affaire de Suez, qui priva le pays de 90 % de ses approvisionnements énergétiques, conduisit à développer les recherches autour de l’atome civil pour s’affranchir de la dépendance au pétrole. Cela aboutit à la construction, de 55 réacteurs nucléaires entre 1974 et 1980. Ainsi, et avec la fermeture progressive des sites d’extraction de charbon2, la production d’électricité se fait essentiellement à partir de l’énergie nucléaire et hydraulique.

Un dernier marqueur de la politique énergétique française, et pas des moindres, est constitué par le rôle de l’État dans le domaine et par le fait qu’il y a eu, jusque dans les années 2010, un consensus entre les gouvernements successifs sur la place de l’énergie dans la politique du pays et la nécessité de diminuer la dépendance énergétique pour s’affranchir des aléas politiques : en 1928, avec la loi sur les hydrocarbures, la France créa une industrie de raffinage du meilleur niveau européen ainsi qu’une industrie parapétrolière qui devint la deuxième au niveau mondial ; en 1945 est mis en place le Commissariat à l’énergie atomique ; en 1946, c’est la nationalisation des Charbonnages de France et celle du secteur électrique et gazier avec la création des deux grandes entreprises publiques, EDF et GDF, qui regroupent la production, le transport et la distribution d’électricité et de gaz.

Si la politique gouvernementale a été très présente dans le secteur, il y a cependant eu rapidement des oppositions entre une vision libérale laissant faire le marché et une vision répondant plus à un État stratège à même de donner des perspectives à un secteur hautement capitalistique et qui nécessite des cycles longs. Le tournant engagé à la fin des années 1990 – et suivi depuis par tous les gouvernements – fait la part belle au marché et s’attache à démanteler et à privatiser les entreprises issues « de l’organisation industrielle et du consensus politique fort » de la seconde moitié du XXe siècle.

LA SITUATION ACTUELLE

Aujourd’hui, l’indépendance énergétique se pose encore plus crûment à l’aune des défis environnementaux posés à l’humanité, dont la production d’énergie est une des causes premières, et, plus récemment, de la crise sanitaire et de la crise géopolitique engendrée par la guerre menée par la Russie en Ukraine qui montre à l’Europe sa fragilité en ce domaine et sa très forte dépendance.

Par ailleurs, la crise de la covid a mis en évidence la très forte dépendance de la France en matière industrielle. Notre pays s’est dramatiquement désindustrialisé : en cinquante ans, la place de l’industrie dans le PIB a été divisée par 2 et plus de 2 millions d’emplois dans ce domaine ont été supprimés. En parallèle, notre balance commerciale est structurellement déficitaire et notre empreinte carbone est égale à 1,7 fois nos émissions de gaz à effet de serre. Dans ce contexte, la nécessité de réindustrialiser le pays ne semble plus faire débat. Cela va nécessiter des transformations profondes dans notre appareil productif, avec une économie plus circulaire et des circuits raccourcis. Pour ce faire, il faudra augmenter la part de l’électricité dans notre bouquet énergétique – une énergie bas carbone pour répondre aux défis climatiques, et non comme celle de l’Allemagne, qui fait redémarrer des centrales à lignite très polluantes. Ainsi la production nucléaire revient-elle sur le devant de la scène.

Aujourd’hui, l’indépendance énergétique se pose encore plus crûment à l’aune de deux éléments majeurs : les défis environnementaux posés à l’humanité, dont la production d’énergie est une des causes premières, et, plus récemment, la crise sanitaire et la crise géopolitique.

La nécessité d’acquérir une forte indépendance énergétique, centrale pour tous les domaines de la vie, pour l’industrie comme pour les citoyens (dans notre pays, 13 millions d’habitants souffrent de pauvreté énergétique), n’est plus questionnée. Bien entendu, indépendance ne signifie pas autarcie, et les secours existants via les interconnexions européennes doivent permettre de parer aux situations difficiles. Il est à noter cependant qu’aujourd’hui ces interconnexions sont développées pour répondre aux besoins du marché et de circulation des électrons plus qu’au besoin de secours, alors que cela conduit à des pertes plus importantes.

Un dépôt pétrolier en Haute-Savoie. Nos réserves d’hydrocarbures représentent moins de six mois de notre consommation annuelle. Or la France dispose d’un stock stratégique d’uranium appauvri qui pourrait couvrir pendant cinq années la consommation d’uranium naturel.

Par ailleurs, cette interdépendance complexifie le système avec les injections prioritaires d’énergies fatales (solaire, éolien…), qui par ailleurs produisent pratiquement dans les mêmes périodes, le foisonnement électrique étant très faible sur la plaque européenne, conduisant même par moments à des prix de marché négatifs.

POUR OU CONTRE LE NUCLÉAIRE

Les arguments pour développer la production nucléaire sont sources de nombreuses controverses. Le sujet de l’indépendance n’y échappe pas. Ainsi affirme-t-on çà et là que l’indépendance du nucléaire serait un mythe puisque nous ne produisons pas d’uranium. L’indépendance serait plus atteignable avec des énergies de flux.

L’uranium n’est certes plus produit en France – la dernière mine a fermé en 2001 – bien qu’il reste des réserves de cet élément dans notre sous-sol, mais dans des sites estimés non rentables. Aussi, ORANO (ex-Areva) extrait de l’uranium dans trois pays (Niger, Canada et Kazakhstan), lequel est converti et enrichi dans l’Hexagone, et produit aussi du MOx3 (usine Melox du Gard) avec lequel il alimente les centrales nucléaires à eau légère. La France réduit ses besoins en uranium naturel en recyclant ses combustibles usés : 10 % de l’électricité nucléaire française est produite à partir de matières recyclées (combustibles MOx). À ce titre, il est à signaler que les stocks dont dispose notre pays nous mettent à l’abri pour quelques années.

À court terme, EDF dispose d’un stock d’uranium en France correspondant à deux ans de production d’électricité ; en comparaison, les réserves d’hydrocarbures représentent moins de six mois de la consommation annuelle française. Enfin, la France dispose d’un stock stratégique d’uranium appauvri qui peut se substituer à tout moment à cinq années de consommation d’uranium naturel en utilisant les capacités modernes de conversion et d’enrichissement domestiques. À moyen terme, la France possède, au travers d’ORANO, un portefeuille de réserves en uranium représentant trente années de consommation. À long terme, les ressources connues en uranium représentent cent trente années de consommation mondiale, et jusqu’à deux cent cinquante si l’on inclut les ressources estimées.

PERSPECTIVES

Le prix de l’uranium intervient peu sur le prix final de production électrique, ce qui nous protège des aléas du marché. De plus, l’avenir de la filière nucléaire passe par les réacteurs de 4e génération, lesquels permet­tront une indépendance sur des millénaires.

À court terme, EDF dispose d’un stock d’uranium en France correspondant à deux ans de production d’électricité. À moyen terme, elle possède, au travers d’ORANO, un portefeuille de réserves en uranium représentant 30 ans de consommation.

Pour produire une même quantité d’électricité, le réacteur EPR consommera 7 à 15 % d’uranium en moins que les réacteurs de 2e génération. Et les réacteurs de 4e génération iront encore plus loin : ils réduiront pratiquement à néant l’éventuelle problématique d’une hypothétique dépendance à l’uranium ; ils seront capables d’éliminer pratiquement tous les déchets et ne nécessiteront pratiquement plus d’uranium. En effet, l’avantage de ce type de réacteur, c’est qu’il produit plus de combustible qu’il n’en consomme. Il ne nécessiterait que 1 à 2 t d’uranium naturel par an.

Environ 250 000 t d’uranium appauvri sont actuellement entreposées sur plusieurs sites en France. Avec les réacteurs de 4e génération, les stocks d’uranium appauvri disponibles, en combinaison avec les combustibles usés contenant du plutonium, permettront, à partir du siècle prochain, de s’affranchir totalement des mines d’uranium pendant des millénaires : on valorisera dès lors les 99 % de l’uranium extrait mis actuellement de côté.

Contrairement à d’autres matières premières – le pétrole par exemple –, la « Bourse » de l’uranium n’est pas très développée. La majorité des échanges se fait au travers de contrats à long terme, s’étalant parfois sur plus de dix ans, qui permettent une stabilité des prix. L’uranium ne représente qu’une faible part du coût complet de production de l’électricité d’origine nucléaire, de l’ordre de 5 %, ce qui nous met à l’abri des fluctuations de marché. De la sorte, si le prix de l’uranium montait, l’impact serait faible : à titre d’exemple, un doublement du prix de l’uranium se traduit par une augmentation d’environ 5 % du coût de production de l’électricité nucléaire. En revanche, quand le prix du gaz double, le coût de production de l’électricité produite par combustion de gaz augmente d’environ 60 %.

Enfin, concernant la possibilité d’avoir une réelle indépendance avec des énergies de flux, celles-ci ont besoin pour produire de l’électricité de matériaux ainsi que de métaux stratégiques et de terres rares qui ne sont pas produites sur le sol national.

1. C’est la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), créée en 1950.

2. Le 21 décembre 1990, le dernier puits en activité dans le nord de la France arrête sa production.

3. Le MOx (mixed oxide) désigne un combustible constitué d’un mélange d’oxydes de plutonium et d’uranium.

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6 septembre 2022 2 06 /09 /septembre /2022 12:30
Mobilisons-nous pour le droit au logement en Bretagne, et contre l'inflation des prix des logements. Communiqué du PCF Finistère - 6 septembre 2022
Mobilisons-nous pour le droit au logement en Bretagne, et contre l'inflation des prix des logements.
 
Communiqué du PCF Finistère - 6 septembre 2022
 
Le PCF Finistère appelle à manifester pour l'accès au logement pour tous et toutes le samedi 10 septembre 2022, 10h
 
- à Douarnenez au départ des Halles
- à Lannion, au départ du Quai de l'Aiguillon
 
avec pour mot d'ordre la régulation des locations de courte durée, la taxation des résidences secondaires, l'encadrement des loyers, le refus de l'habitat indigne, l'effort financier pour le logement social et public à loyer modéré et sa présence sur tous les territoires.
 
Quand on parle de pouvoir d'achat, on parle bien de logement, c'est le premier poste de dépenses des ménages français et bretons. Intervenir pour le réguler est incontournable car ce sont les étudiants, les jeunes ménages, les familles monoparentales, en somme les classes populaires qui sont les plus touchées.
La question du logement est cruciale en ce moment. De nombreux besoins sont insatisfaits et elle est au cœur aussi des inégalités sociales qui vont en s'amplifiant avec l'inflation actuelle, produite par de nombreuses spéculations imbriquées.
 
On ressent comme jamais auparavant en Bretagne les conséquences désastreuses pour la majorité des habitants de la spéculation foncière et immobilière, de la spécialisation des territoires, du poids des résidences secondaires dans certaines communes. Ce phénomène n'est pas particulier à la Bretagne et ne se limite pas d'ailleurs aux secteurs touristiques mais à l'ensemble des zones à forte valeur spéculative. On y trouve évidemment une partie de la frange littorale mais également des villes comme Rennes,ou Brest et leurs abords résidentiels.
 
Les constats que tout un chacun peut faire - gentrification du centre des grandes villes, gentrification des zones côtières à vocation touristique, développement de locations touristiques de courte durée, éloignement des salariés des zones d'emplois ou des secteurs bien pourvus en équipements etc – ne sont que le résultat des effets pervers du marché du logement laissé hors de toute régulation publique.
 
Chacun peut aujourd'hui mesurer les dégâts d'une politique totalement tournée vers le « laisser faire », le « fil de l'eau » la réduction de l'action publique et la transformation du logement social conçu pratiquement à son origine comme un logement de service public en logement des plus démunis.
 
On peut ensuite venir nous parler de mixité sociale, de cohérence entre le lieu de travail et le domicile, de bonne gestion des mobilités, d'indispensables transitions énergétiques, sociales, environnementales, dans la réalité , on est très loin du compte.
 
Si nous voulons une société inclusive, qui respecte de droit de tous les citoyens en matière de logement et de lieux de résidence nous ne pouvons en rester là.
 
Il y a des leviers qui existent. Il faut les utiliser.
Il y a des batailles à gagner. Il faut les mener.
Il y a des objectifs à atteindre. Il faut les désigner.
 
Le Parti communiste s'est toujours battu pour le droit au logement et le droit au territoire, en témoigne par exemple, et il y en a bien d'autres, le travail de Ian Brossat à Paris pour la défense du logement social et la lutte pour encadrer airbnb et d'autres plateformes de location touristique. Les communistes se sont aussi battus à l'origine de la loi SRU pour l'obligation d'avoir une proportion minimale de logement social dans toutes les communes et des pénalités en cas de retard sur ce plan de la mixité sociale.
 
Il est grand temps de redonner toute sa place stratégique au logement de service public, au logement pour tous. Car ce qu'il est convenu d'appeler le logement social c'est d'abord le logement pour tous. On ne peut donc détourner sa mission en le limitant au logement des plus démunis. En fait le logement de service public attribué sous conditions de ressources qu'il s'agisse du logement locatif ou en accession à la propriété intéresse la grande majorité des habitants de la région et 70% d'entre y sont éligibles. C'est donc un élément majeur du droit au logement et au territoire.
 
Il faut encourager les communes les communauté des communes et d'agglomération, à utiliser tous les moyens qui sont d’ores et déjà à leur disposition pour maîtriser le foncier et les opportunités immobilières, notamment dans les secteurs où l’exclusion des couches populaires est la plus marquée ou en voie de gentrification. En gardant pour ligne de conduite l’intérêt collectif et le bien commun.
 
Les organismes du logement de service public locaux, départementaux sont des partenaires essentiels avec lesquels il convient de conclure des conventions pour des interventions ciblées destinées à promouvoir la mixité sociologique.
 
Il est temps aussi d'expérimenter des solutions nouvelles comme l'Office Foncier Solidaire qui a déjà fait ses preuves à Paris et à Rennes, l’acquisition par bail emphytéotique, l'acquisition du logement sans le terrain, offrant la possibilité aux classes moyennes et populaires de vivre dans des zones qui leur sont de fait interdites.
 
Mobilisons-nous pour le droit au logement en Bretagne, et contre l'inflation des prix des logements. Communiqué du PCF Finistère - 6 septembre 2022
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5 septembre 2022 1 05 /09 /septembre /2022 13:04

Cette fin d’été sonne comme un tocsin, révélateur d’un système capitaliste à bout de souffle. Un système qui, non seulement démontre désormais son incapacité à répondre aux besoins humains et aux défis de la nature, mais devient dangereux pour le devenir de l’humanité et de la civilisation. Les dérèglements climatiques menacent, tout comme les guerres économiques et militaires si proches de nous. Dans les obligatoires et inquiétants constats égrenés sous forme de plaintes douloureuses ces dernières semaines, il manque le lien ténu entre le sort fait aux familles populaires, aux travailleurs du monde entier, les bouleversements climatiques et un système dont, la nature même, est de promouvoir l’argent-roi pour une infime minorité contre le travail et la création, les biens communs et la nature : le capitalisme. Pourtant, déjà, en particulier dans la jeunesse, pointe une conscience certes encore hésitante mais bien réelle, qu’il ne sera pas possible d’affronter victorieusement les colossaux enjeux ; climatiques, sociaux et démocratiques de notre époque sans mettre en cause le système d’organisation de la société qui, sans cesse les perpétue. Cela ne signifie en rien qu’il faille sous-estimer le poids que les idées réactionnaires de droite et d’extrême-droite ont prises partout. Si bien que se déploie un puissant débat et combat idéologique. Une lutte des classes. Les forces de la conservation – et elles sont puissantes – font feu pour sauver le système.

 

Les forces de transformation se cherchent et se déploient. Ce combat ne laisse que peu de place à l’eau tiède. Un combat entre l’ancien qui se meurt et le nouveau qui se cherche encore. Ce constat semble bien être la grande originalité du moment que nous vivons. De son issue dépend le passage ou non à un mode d’organisation supérieur de la société, dépassement du mode actuel comme le fut en son temps le capitalisme se libérant du féodalisme. Cette évolution révolutionnaire trouve son origine dans les contradictions générées par le capitalisme dans sa phase actuelle : mondialisé, financiarisé, militarisé. Des centaines de millions de citoyens du monde, commencent plus ou moins consciemment, à l’attribuer aux décennies de politiques favorisant la rapacité des marchés financiers et des oligopoles internationaux, à l’accumulation des richesses dans les mains d’une minorité de personnes. Tout cela a été rendu possible grâce à des responsables politiques, devenus fondés de pouvoir, des intérêts des puissants qui eux-mêmes se sont dotés de médias pour enseigner, populariser, vulgariser les dogmes néolibéraux faisant croire que leur politique est la seule possible.

 

Une politique qui s’apparente à une véritable guerre sociale, contre les classes les plus modestes et les classes moyennes, dévalorise le travail en l’exploitant toujours plus, dépossède les salariés de leurs droits, lamine et privatise les services publics prétendument au nom de l’efficacité, fait croire à l’inéluctabilité de la « compétitivité » dans la « concurrence libre » comme moyen de développement, met en cause la vie sur terre, dans les mers et pollue l’espace. Tout l’édifice commence à s’écrouler sous nos yeux. Les forces du capital sont sur la défensive. On a vu ces derniers jours comment le Président de la République cherche à contourner les obstacles en utilisant des sparadraps pour réparer une béante fracture. On voit comment les médias au service de sa politique, culpabilisent les citoyens pour mieux faire accepter une nouvelle phase d’austérité. Ils savent que les tréfonds de la société sont en ébullition. Pour tenir et détourner l’attention, l’extrême-droite sert d’épouvantail et de béquille au Système, au risque de la faire triompher comme cela semble malheureusement possible en Italie. Mais une autre voie est possible : progressiste, démocratique, écologique, fraternelle.

 

Des reculs conséquents peuvent leur être imposés. Pas dans un avenir idéalisé mais dans le présent, ici et maintenant. Après la contagieuse maladie destructrice qui ronge notre système de santé jusqu’à ne pouvoir soigner tout le monde, nous sommes à ce point où il n’y a plus assez d’enseignants pour éduquer nos enfants. Voilà le résultat de l’odieux « dégraissage du mammouth » voulu par un ministre de l’Éducation d’un gouvernement de gauche. Le même d’ailleurs qui contestait les travaux de chercheurs alertant sur les bouleversements climatiques. Mais sur le dos du fameux « mammouth », il ne reste que la peau et les os à tel point qu’on prétend former, à la veille de la rentrée scolaire, en quatre jours, des « enseignants contractuels » livrés à des classes de trente élèves. On ne saurait faire pire pour dégouter dès les premières semaines des centaines de volontaires et ainsi accentuer le déclassement d’une fonction enseignante dont on dit qu’elle est l’une des plus belles, mais beaucoup moins, l’une des plus difficiles aussi. N’y a-t-il pas meilleur moyen de dégouter les enseignants, en négligeant l’investissement que la Nation doit consacrer à la formation de sa jeunesse pour préserver les intérêts des actionnaires chez Total et dans les entreprises profiteuses de guerre et de catastrophe ? À elles, l’abondance de rentabilité, à l’école et l’Hôpital publics les pénuries. L’avenir du pays, ses développements scientifiques, technologiques, culturels, démocratiques, ses capacités d’innovation sont en cause. Le Président de la République l’assume ouvertement puisque devant les recteurs d’académie, il s’est exclamé : « Plus de moyens, nous l’avons déjà fait tant de fois dans l’histoire ». A quoi joue- t-il ?

 

A cyniquement afficher sa détermination à ne rien céder et à poursuivre l’affaiblissement de l’Éducation nationale alors qu’il va appeler à augmenter les crédits militaires. Or, les difficultés de recrutement dans certains secteurs de production mettent à nu les immenses besoins de formation et d’augmentation des rémunérations. Ce sont les mêmes arguments méprisants qui sont employés à l’encontre des personnels de santé, leurs qualifications et leurs rémunérations, pour préparer la déstructuration de ce service public avec les redoutables conséquences que produit la restriction de l’accès aux soins. D’autres exemples méritent d’être étudiés. Ainsi, on ne parle même plus seulement de « profits » mais de « superprofits » pour quelques groupes industriels et financiers. Ceux-ci sont issus à la fois de la surexploitation du travail, des subventions publiques, de la prédation de la nature et de la spéculation. Il nous a été servis maints discours sur « la souveraineté européenne » voici que les Etats-Unis s’y réinstallent en force et que la valeur de l’Euro passe en deçà de celle du dollar.


Si les méga-feux ont certes différentes origines, c’est au nom de l’austérité qu’a été réduit le nombre de pompiers, pressuré les autres, diminué les moyens de l’Office national des forêts et éliminé des petits élevages permettant d’entretenir les forêts et les friches. On a préféré importer du mouton des anciens pays du Commonwealth. Ajoutons, qu’avec le prix d’un seul avion rafale, on pourrait acheter sept Canadairs. Que dire également du mépris avec lequel ont été traités, il y a une vingtaine d’années les propositions des travailleurs d’Eurocopter de la Courneuve et de Marignane en lutte contre la fermeture de leurs sites industriels. Ils avaient proposé de transformer leurs usines en centres de construction d’hélicoptères anti-feux. Le gouvernement et les dirigeants de l’époque avaient préféré troquer l’emploi contre la valorisation des cours en bourse. Il ne suffit pas de pleurnicher sur la flambée des prix de l’électricité et du gaz en faisant semblant de protéger les familles populaires alors que les pouvoirs successifs, avec la Commission européenne, ont organisé la privatisation du secteur au nom de… la baisse des prix. Il y a bien urgence à sortir des directives organisant le marché unique européen de l’électricité et de faire d’EDF, la grande entreprise nationale, innovante pour les énergies de demain, propriété de ses travailleurs et de la Nation. Ce serait une désobéissance heureuse !

 

De même, il est totalement mensonger de prétendre améliorer le climat quand on favorise les transports de marchandises par camion et quand on impulse les cars « Macron » au détriment d’une grande SNCF disposant de moyens nouveaux pour développer le transport fret, ouvrir de nouvelles lignes interrégionales et diminuer le prix des billets, voire d’initier des prix très bas pour les transports régionaux, comme en Allemagne ou en Autriche.

 

Le même effort herculéen devra être fait pour la rénovation des habitations et les nouvelles constructions plus économes en énergie. Comment, sérieusement avoir le culot de se plaindre du manque de pièces pour terminer le montage des automobiles ou d’autres produis industriels quand, au nom de l’efficacité et de la baisse des coûts, le capitalisme a organisé une division internationale du travail, afin d’exploiter en Asie une main-d’œuvre sous-payée mise en concurrence avec la nôtre.

 

Les travailleurs et les citoyens paient doublement aujourd’hui l’interdépendance des économies et des systèmes productifs, la rupture des chaines logistiques alors que nos capacités de production industrielle et agricole ont sans cesse été affaiblies et des masses énormes d’emplois détruits. On pourrait ainsi multiplier les exemples montrant l’inefficacité et la perversité de choix politiques et économiques fait ces dernières décennies sous l’impulsion des institutions internationales et de l’Union européenne au service du capitalisme financier, de plus en plus militarisé.

 

Il n’y a de solutions ni au dérèglement climatique en cours, ni à la croissance des inégalités, ni aux tensions guerrières mondiales sans transformer profondément les systèmes productifs et de distribution, sans contester concrètement l’accaparement des richesses par une infime minorité, sans protéger et valoriser les biens communs avec de grands services et de grandes entreprises publics, propriété réelle de la Nation, sans une protection sociale élargie jusqu’au cœur du système productif, sans une démocratie nouvelle irriguant les entreprises et les banques. Bref, les urgences invitent les peuples à s’engager dans la construction de processus communistes. Peu importe, d’ailleurs le nom qu’ils portent s’ils surpassent un capitalisme dont on voit mieux aujourd’hui qu’il conduit la civilisation, l’humanité vers des impasses mortelles. Ses heures d’apogée sont derrière lui. Qu’une majorité d’hommes et de femmes décident, avec lucidité, détermination et créativité de s’y engager et tout sera possible, en vrai. Pas qu’en rêve.

 

Comme à d’autres périodes de l’Histoire de l’humanité, le mouvement populaire doit inscrire ses aspirations, ses combats dans une nouvelle conception de la vie en commun, dans l’invention de l’après capitalisme. Nous en discuterons amplement lors des trois belles journées qui s’annoncent avec la Fête de l’Humanité.

 

 

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4 septembre 2022 7 04 /09 /septembre /2022 15:39
Marivo, la vie de résistance de Marie-Claude Vaillant Couturier, par Gérard Streiff - un livre à lire!
Marivo, la vie de résistance de Marie-Claude Vaillant Couturier, par Gérard Streiff - un livre à lire!
Marivo, la vie de résistance de Marie-Claude Vaillant Couturier, par Gérard Streiff - un livre à lire!

Elle est la nièce des créateurs de Babar, la fille d'un patron de presse célèbre, la petite-fille d'un protestant marxiste et guesdiste... 

Elle part découvrir l'Allemagne au plus noir de la crise de 29.

Jeune photo-reporter dans le magazine de son père, "Vu", elle croise les plus grands noms de la photo de l'époque: André Kertesz, Robert Capa, Henri Cartier-Bresson, Man Ray, Gerda Taro. 

En 1933, elle débute une liaison amoureuse avec le directeur de l'Humanité et maire de Villejuif, Paul Vaillant-Couturier, un des principaux dirigeants et intellectuels du Parti communiste et qui a l'âge de son père dont il est un des amis. Seule la mort brutale de Paul, à l'automne 1937, les séparera, quelques jours après leur mariage.

Elle est la première journaliste à photographier des camps de concentration nazis à l'occasion d'un reportage en immersion et clandestin en Allemagne en 1934. Ses photos de Dachau et d'Oranienburg feront date.

Juste après ses rencontres avec les opposants et résistants communistes aux Nazis en Allemagne, elle qui est née dans une famille très bourgeoise, quoique progressiste, prend sa carte au Parti communiste, sans en avertir Paul Vaillant-Couturier.

Comme journaliste, elle couvre la guerre civile espagnole sur le terrain.

Au début de la seconde guerre mondiale, alors que le PCF est interdit et ses militants traqués, elle tombe amoureuse de Pierre Villon, militant communiste d'origine juive alsacienne, qui deviendra un des chefs de la résistance et des dirigeants du CNR.  

A l'hiver 1942, elle est arrêtée pour résistance et activité communiste. Elle communique de manière codée dans sa prison de la Conciergerie avec sa voisine, la bretonne Marie-José Chombart de Lauwe, jeune résistante de la première heure.

Transférée à Romainville, elle est déportée avec 230 femmes dont Charlotte Delbo, Daniele Casanova, Maï Politzer, Hélène Solomon-Langevin, dans le convoi du 24 janvier 1943: une cinquantaine de ces résistantes seulement survivra au camp.

Elle ne sera libérée qu'en avril 1945, résistant à deux ans d'enfer concentrationnaire, grâce à son courage, à son sens de la dignité, et aussi sans doute à la solidarité des camarades et à sa connaissance de la langue allemande qui lui a permis de travailler au Revier, la "pseudo" infirmerie de son camp à Auschwitz.

Mais c'est le 28 janvier 1946, que Marie-Claude Vaillant- Couturier est "vraiment" entrée dans l'histoire et qu'elle a marqué le monde et la postérité quand, à la 44e journée du procès de Nuremberg qui juge les dirigeants nazis pour crimes contre l'Humanité, génocide, elle a plongé calmement ses yeux dans ceux des chefs bourreaux en col blanc - Hermann Göring, Rudolf Hess, et une vingtaine d'autres dirigeants - et que cette grande et belle femme, rescapée de plusieurs mois d'enfer à Auschwitz et à Ravensbrück, s'est fait la porte-parole des camarades de déportation broyées par la machine d'extermination et de déshumanisation nazie, parlant des expériences médicales, des chambres à gaz, de l'extermination systématique des déportés juifs, des exécutions sommaires, des mauvais traitements systématiques. 

  Dès octobre 1945, elle est devenue députée communiste, et elle restera parlementaire jusqu'en 1973, s'engageant dans les luttes pour les droits des femmes, la Paix, la décolonisation, le désarmement nucléaire, tout en travaillant pour la permanence de la mémoire de la Déportation et de ses victimes dans un esprit de fraternité et de sororité avec les anciennes résistantes et déportées issues d'autres familles politiques comme Geneviève de Gaulle Anthonioz, Germaine Tillion ou Marie-Jo Chombard de Lauwe.

Cette émouvante biographie de Gérard Streiff, rondement menée et très bien écrite, nous narre en 135 pages, avec des recontextualisations et des anecdotes passionnantes, la vie étonnante et d'une richesse incroyable de Marie-Claude Vaillant Couturier, cette grande dame qui fut jusqu'à la fin de sa vie notre camarade, décédée en 1996 à 84 ans. Présidente de la Fondation pour la mémoire de la déportation, témoin au procès de Klaus Barbie, elle laisse un héritage d'humanisme, de générosité humaine, et de combat contre les injustices et les inégalités immense.

Gérard Streiff nous rapproche de cette militante et femme hors du commun.

Son livre, avec une belle préface de Charles Fiterman, se dévore: il a été publié l'an passé, en 2021, aux éditions Ampelos, et peut se trouver au prix modique de 10 euros. 

A recommander pour tous les passionnés d'histoire!

Ismaël Dupont, le 4 septembre 2022

 

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4 septembre 2022 7 04 /09 /septembre /2022 13:02

 

La Fête de l’Humanité est ce lieu unique, magique, qui à chaque fois nous dépasse tant ces participants, dans leurs multitudes, sont inventifs pour faire vivre des jours durant une ville supplémentaire au cœur du Bassin parisien. Elle est contrainte de se déplacer à partir de cette année, car le terrain de la Courneuve-Dugny-Le Bourget est réquisitionné pour la préparation des Jeux Olympiques. Par la suite, il sera malheureusement urbanisé et la Fête s’installe donc durablement dans un nouveau lieu, verdoyant au cœur de l’Essonne, au Plessis-Pathé, près de Brétigny, sur l’ancienne base d’essai de l’avion Concorde. Pour une part, grâce à la Fête, cet espace va devenir un lieu de création culturelle incluant une grande cité du cinéma sur le terrain adjacent et, sur un autre côté, sera installée une ferme biologique expérimentale.

 

C’est évidemment avec beaucoup de peine et d’angoisse que nous avons dû nous résoudre à chercher un nouvel espace suffisamment spacieux pour y construire la Fête. Nous avons depuis plus de deux ans étudié 16 sites potentiels, y compris au cœur de Paris. Après études avec les équipes de l’Humanité, celles de la Fête avec Silvère Magnon et Thibault Weiss, j’ai dû un jour arbitrer après beaucoup d’hésitations et de craintes qui ne disparaissent pas avec le temps. La Fête, l’an passé, a été une expérimentation et une petite préfiguration de celle qui va se dérouler cette année avec une construction plus conçue pour la rencontre, pour l’accès à différents concerts et spectacles de qualité sans hiérarchie dans la dénomination et la qualité des scènes, de telle sorte que chaque espace géographique soit un lieu original avec ses spectacles, ses débats et ses rencontres.

 

Les premiers échos de celles et ceux qui sont sur le terrain expriment beaucoup de satisfaction du travail poursuivi sous la responsabilité et coordination du directeur de l’Humanité Fabien Gay. Nous devons aussi noter le formidable accueil ; la disponibilité, l’écoute, la compréhension des maires et conseils municipaux et de la communauté de communes de Cœur d’Essonne avec qui, dans le respect mutuel, par-delà les opinions nous avons travaillé. Eux comme tous nos partenaires – et ils sont nombreux –considèrent à juste titre la Fête comme un bien commun, un patrimoine commun dont j’espère qu’il pourra être inscrit au patrimoine de l’UNESCO. À chaque ouverture de Fête –et ce sera la 49ème à laquelle je participerai- j’ai une émouvante et reconnaissante pensée pour son fondateur Marcel Cachin. C’est pour se procurer des fonds pour permettre au journal de vivre que le grand dirigeant communiste à imaginer cette Fête. C’était courageux, même téméraire alors que, comme il le disait, « le pouvoir (de l’époque) veut prendre l’Humanité à la gorge ».

 

La Fête a beaucoup évolué, pris une ampleur considérable, surtout sous la direction de Roland Leroy. Elle a été novatrice, elle a permis à des millions de personnes de découvrir de grands groupes musicaux à des prix abordables, d’apprécier des œuvres culturelles, artistiques, théâtrales, cinématographiques de grande qualité. Des millions de personnes de toutes professions, de toutes origines, des jeunes, ont ainsi pu côtoyer des militants et des dirigeants du Parti communiste français. Certains et certaines y ont donné leur adhésion. Des intellectuels, des penseurs, des créateurs de renom, des responsables syndicaux, associatifs et politiques trouvent là, chaque année, un lieu d’échanges et de débats qui leur permet, en toute liberté, d’exposer et de défendre leurs idées, devant un public attentif et réceptif de participants qui s’enrichissent de ces confrontations. Il est heureux que cette année encore, grâce au dynamisme de Fabien Gay, épaulé fortement par les équipes de la rédaction sous l’impulsion de Maud Vergnol et de Sébastien Crépel, des centaines de personnalités du monde de la recherche, de la pensée, de la création viendront discuter avec nous et le public.

 

La Fête se tient quelques mois après la construction de la nouvelle coalition des gauches et des écologistes et son organisation à l’Assemblée nationale avec un groupe de coordination entre ses composantes. Fabien Gay a tenu a eu raison de se démener pour que se retrouvent à la Fête de l’Humanité toutes ses composantes. Toutes ont répondu favorablement à son invitation et se retrouveront donc sur la Fête mêlées à ceux du Parti communiste français, les dirigeants et parlementaires des Insoumis, des Verts et du Parti socialiste. Chaque organisation disposera d’un stand aux côtés de ceux des organisations du Parti communiste et de celui de son Conseil national. Il est heureux qu’à la Fête se retrouvent, Fabien Roussel, Julien Bayou, Jean-Luc Mélenchon, Olivier Faure. Aucun d’entre eux par contre ne participera au Conseil dit de la Refondation, cette fabrique d’illusions, de M. Macron ! Mais on pourra aussi croiser Emmanuel Maurel, Marie-Noëlle Lienemann, Olivier Besancenot ou Nathalie Arthaud. Ensemble, avec les participants, ils profiteront sans doute de l’occasion pour échanger sur ce qu’il convient d’entreprendre pour répondre aux urgences de cette rentrée sociale et scolaire et elles sont nombreuses.

 

Pour la première fois depuis longtemps, la Fête de l’Humanité aura permis à tous ces dirigeants et à leurs partis de se retrouver. Fabien Gay, le Parti communiste et ses militants ont toutes les raisons d’en être fiers. Je crois que c’est ce qu’attend le peuple de gauche et de l’écologie des formations politiques auxquelles il accorde sa confiance, pour aujourd’hui et pour demain. Nos concitoyens sont à la recherche du meilleur rassemblement, de la meilleure union à gauche, de la plus grande efficacité dans les actions à venir, comme pour la construction d’une alternative à une politique qui fait tant de mal et de dégâts. Les communistes n’ont jamais été aussi reconnus, aussi utiles, aussi forts que quand ils ont travaillé à une union pour la transformation sociale, démocratique, écologique.

 

Aussi, je n’ai pu qu’être étonné et blessé pour moi et mon parti, chagriné, peiné pour les équipes de l’Humanité de découvrir la campagne, sur les réseaux sociaux, d’insultes, de suspicions, de haine aussi, contre le directeur de l’Humanité. On ne peut accepter de telles relations entre communistes qui ne manquent jamais par ailleurs de mettre en avant la fraternité qui les unit et qui leur est enviée. C’est un des traits de notre identité. À la remettre en cause, nous perdrions une part de notre âme. Une campagne qui a dû, pour vivre tordre les mots d’un texte annonçant tout simplement que tous les dirigeants de la gauche et écologistes viendraient à la Fête de l’Humanité. Tout ceci a étonné, interpellé et inquiété beaucoup de monde bien au-delà de nos rangs. Croit-on un instant crédibiliser et renforcer le Parti communiste en étalant sur les réseaux des attaques ad hominem de ce genre ? Jusqu’à mettre en doute la qualité de militant communiste de Fabien Gay qui pourtant sacrifie une part de sa vie familiale et tous ses loisirs au combat commun ! Il fait partie des sénateurs les plus actifs et les plus proches des ouvriers et des milieux populaires.

 

Je suggère de garder raison et de réserver nos forces au combat contre l’ennemi des travailleurs : le capital financier qui ronge en ce moment même leurs vies. Quelle image donne-t-on de nous ? Ajoutons par parenthèse que pour des raisons juridiques que je ne peux exposer ici, c’est le Parti communiste qu’on met en difficulté en tentant d’assimiler la Fête ou l’ensemble du groupe l’Humanité à une de ses organisations.

 

Les insistantes proclamations selon lesquelles la Fête n’existerait pas sans les militants communistes sont totalement hors de propos. Les dirigeants de l’Humanité n’organisent pas une Fête à laquelle ils convient les communistes. Ce sont les communistes, les équipes de l’Humanité incluant ses associations de lectrices et de lecteurs, les amis de l’Humanité, sa régie publicitaire et encore bien d’autres qui permettent à la Fête d’exister, depuis la confection du plan de la Fête, le placement des bons de soutiens, la confection des numéros de l’Humanité faisant connaitre la Fête, les contacts avec une multitude de personnalités, le travail avec les services de l’État pour les transports ou la sécurité, jusqu’au montage de nombreux stands et l’organisation des événements culturels et des débats. D’autres aussi parmi les partenaires de l’Humanité sont actifs. Ils doivent être tout autant remerciés pour leur engagement. Ajoutons que réaliser la Fête coûte plusieurs millions d’euros à la seule charge de l’Humanité. C’est d’ailleurs l’un des points examinés par le tribunal de commerce et… d’autres.

 

Comme communistes, nous mettons à la disposition des travailleurs, des jeunes, des privés d’emploi, des créateurs, des syndicalistes, des associations, de plus de cent délégations internationales représentant des peuples en lutte, un événement porteur de valeurs que nous voudrions voir être celles de toute l’humanité. Nous permettons à des premiers de corvée d’assister à de grands concerts qui leur sont souvent inaccessibles. À des sans-voix de raffermir des rencontres et la solidarité, d’échanger et partager des idées et des projets. Il n’y a pas un côté et l’autre dont l’un serait redevable et l’autre créancier.

 

C’est ensemble que nous créons cet événement à la place que nous occupons. Et jusqu’à plus ample informé, les dirigeants de l’Humanité sont communistes et membres du Parti communiste, ce qui n’est d’ailleurs pas une obligation comme en témoigne la diversité des journalistes qui composent sa rédaction. Pourquoi insulter et laisser entendre qu’ils seraient au service des Insoumis ou de J-L Mélenchon. Un article sur tel ou tel n’a jamais voulu dire approbation, ni d’ailleurs désapprobation. L’Humanité informe et offre des angles de compréhension. Sinon on pourrait pousser l’absurdité jusqu’à dire que parce qu’il y a un article sur la Première ministre ou le Président ou encore les dirigeants du MEDEF, cela vaudrait soutien à leur politique. Allons donc ! D’ailleurs il est toujours curieux de lire sous la même plume que l’Humanité dit ceci ou cela puis conclure que « de toutes façons je ne la lis plus ». Continuer ainsi c’est prendre de lourds risques. C’est faire offense aux équipes de l’Humanité qui se dépensent sans compter dans des conditions difficiles que peu d’amis ou de camarades imaginent. C’est affaiblir le groupe l’Humanité en créant des doutes auprès du tribunal de commerce qui suit le plan de continuation, et auprès de multiples partenaires qui nourrissent parfois des inquiétudes à notre égard et donnent une image d’émiettement de notre famille. C’est contraire à l’esprit de la Fête.

 

Des dizaines de milliers de jeunes ont déjà décidé d’y participer. Au travail, dans les lycées, ils parlent de son programme. Donnons-leur à voir une force fraternelle, solidaire, attentive à leurs préoccupations, qu’il s’agisse de leurs études, de leurs conditions de vie, de leur travail et de leurs salaires, de leurs préoccupations et luttes, qu’il s’agisse du climat ou des engagements féministes, du désarmement et de la paix.

 

La Fête est un événement unique ; un événement global, sachant mêler culture, spectacle populaire, joie et fraternité, politique et poésie, rire et sérieux dans des centaines de débats. Nous avons su faire de la Fête un élément constitutif du patrimoine national, ouvert en grand sur le monde. Ne décevons pas. Notre ouverture est un atout. Je ne voudrais pas que dans quelques années un grand poète communiste puisse écrire, comme l’a fait Louis Aragon, de telles strophes à sans cesse méditer :


« On sourira de nous pour le meilleur de l’âme
On sourira de nous d’avoir aimé la flamme
Au point d’en devenir nous-mêmes l’aliment
Et, comme il est facile après coup de conclure
Contre la main brulée en voyant sa brûlure
On sourira de nous pour notre dévouement
Quoi je me suis trompé cent mille fois de route
Vous chantez les vertus négatives du doute
Vous vantez les chemins que la prudence suit
Eh bien, j’ai donc perdu ma vie et mes chaussures
Je suis dans le fossé je compte mes blessures
Je n’arriverai pas jusqu’au bout de la nuit. »

Aragon, Le Roman inachevé.


Bienvenue à la Fête de la fraternité, la Fête de l’Humanité.

 

 

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4 septembre 2022 7 04 /09 /septembre /2022 07:23

Ernest Pignon Ernest sera à Dialogues Brest le mardi 6 septembre à 18h.

Samedi 1er octobre - visite guidée de l'exposition Ernest Pignon Ernest suivie d'une conférence avec Renaud Faroux: inscrivez vous!
Samedi 1er octobre - visite guidée de l'exposition Ernest Pignon Ernest suivie d'une conférence avec Renaud Faroux: inscrivez vous!
Samedi 1er octobre - visite guidée de l'exposition Ernest Pignon Ernest suivie d'une conférence avec Renaud Faroux: inscrivez vous!
sortie culturelle le Samedi 1er Octobre à Landerneau expo Ernest Pignon Ernest.
 
 
Une sortie culturelle est organisée par le PCF Finistère le Samedi 1er Octobre à Landerneau pour voir l'Exposition Ernest Pignon Ernest.
 
Artiste précurseur de renommée et de rayonnement internationaux, Ernest Pignon Ernest est un peintre et plasticien engagé, compagnon de route du Parti communiste et surtout des causes anticolonialistes, des combats de l'émancipation humaine et sociale. Il sera présent encore cette année à la fête de l'Humanité de Bretigny-sur-Orge.
 
Une initiative d'éducation populaire qui vient après d'autres visites guidées suivies de conférences passionnantes autour des expositions de l'espace des Capucins à Landerneau (Picasso, Figurations Libres Années 80, Mitchell et Riopelle, Henry Moore...) ou du musée de Pont-Aven (exposition Tal Coat) avec notre conférencier préféré, l'historien d'art et commissaire d'exposition Renaud Faroux, récent auteur d'un livre de référence sur le Pop Art en Europe, et commissaire de la superbe exposition du centenaire du PCF, "Libres comme l'art - Cent ans d'histoire entre les artistes et le PCF" place du Colonel Fabien l'an passé.
 
Le Samedi 1er octobre de 10h à 12h: visite guidée de l'exposition Ernest Pignon Ernest puis de 12h30 à 15h, conférence avec l'historien d'art Renaud Faroux dans une salle publique à Landerneau.
 
Chacun amène son pique nique, éventuellement avec salades, cakes, tartes à partager à la bonne franquette. 
 
Initiative ouverte à toute personne intéressée dans la limite des places disponibles.
 
Rendez-vous au Fond Hélène & Edouard Leclerc pour la Culture, aux Capucins, à Landerneau (29800) à 09h50.
 
Une participation de 10€ sera demandée par personne (participation au coût de la visite guidée et au défraiement du conférencier).
 
Nous pouvons accueillir entre 30 et 60 personnes (en prévoyant deux groupes de visites guidées) et cette exposition est ouverte à tous, adhérents ou non. N'hésitez pas à proposer à vos amis, familles de venir avec vous.
 
Merci de vous inscrire auprès de Dominique GONTIER au 06 74 44 04 90 ou par mail dominique-gontier5829@orange.fr
 
Fraternellement,
 
le PCF Finistère
 
Ernest Pignon-Ernest, vagabond du réel, en quête de vérité

À Landerneau, une exposition exceptionnelle retrace le parcours d’un artiste hors norme, dont les collages n’ont cessé de faire date. À Bernay, l’abbaye Notre-Dame accueille ses « Extases, les mystiques ».

Publié le Jeudi 28 Juillet 2022 - Article de l'Humanité
 

« Extases, les mystiques ». Sous cette appellation, c’est une œuvre majeure d’Ernest Pignon-Ernest, de 2008, qui a pris place, le 2 juillet, dans l’abbatiale Notre-Dame de Bernay, grâce à la détermination du journaliste Pierre-Louis Basse, résidant de la commune. Saint-Denis, Lille, La Pitié-Salpêtrière à Paris, Avignon, Naples, l’installation déjà exposée dans autant de lieux emblématiques n’a rien perdu de sa force, de la puissance de son questionnement.

Les mystiques : huit femmes. Hildegarde de Bingen, Angèle de Foligno, Catherine de Sienne, Thérèse d’Avila, Marie de l’Incarnation, Madame Guyon, Louise du Néant, Marie-Madeleine. Autant de figures de la passion, jusque dans leur chair. Il ne s’agit pas de portraits mais de grands dessins de leur corps habité par le désir et son déni. « Comment, s’interrogeait EPE à Avignon, dire cet infini du désir, de l’angoisse, de la douleur, de la suavité de l’exaltation qui les habitait et toutes les contradictions qui les traversaient ? » Le reflet des planches en demi-cercle dans un miroir d’eau est comme cet abîme dont parlait Chateaubriand et que ne fait qu’entrevoir l’athée dont « la vie est un effrayant éclair ».

Est-ce lui qu’a voulu sonder l’artiste, qui dit avoir été inspiré par sa lecture de Thérèse d’Avila, laquelle a tant écrit sur le texte le plus brûlant de la bible, « le Cantique des cantiques » ? On pense alors à la sainte Thérèse en extase du sculpteur italien Le Bernin, en 1652, qui avait même choqué la peintre Élisabeth Vigée Le Brun par ce qu’il faut bien appeler son ambiguïté, répondant aux mots de Thérèse elle-même, qui avait senti « la lance d’un ange entrer dans (s)on cœur et Jusqu’au fond des entrailles ».

De la rue à la rue

Comme Le Bernin, Ernest Pignon-Ernest est un baroque au sens premier qu’illustrait le grand peintre que fut Le Caravage au début du XVIIe siècle, se tournant vers les hommes et femmes de la rue quand on lui demandait quels étaient ses modèles : « Les voilà ! » De la rue à la rue. L’image, non pas servilement copiée mais réinventée par le dessin, revient collée aux murs. Il n’y a pas une œuvre d’Ernest-Pignon Ernest qui n’ait eu cette vocation.

L’exceptionnelle exposition rétrospective qui lui est consacrée à l’espace Leclerc de Landerneau, à quelques encablures de Brest, a bien été pensée dans cet esprit, avec le commissariat de Jean de Loisy, ancien directeur du palais de Tokyo et de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Présentant des dizaines de dessins préparatoires ou achevés, elle restitue aussi, à chaque étape d’un parcours de plus de cinquante ans, désormais le contexte des interventions en question, s’appuyant sur des tirages de grande taille et de haute qualité, des photos des lieux concernés.

Comme l’écrit l’écrivain et réalisateur Gérard Mordillat dans un petit livre tout récent, « le Miracle du dessin selon Ernest Pignon-Ernest », « l’œuvre (de ce dernier) ne s’arrête jamais au trait. Elle n’est accomplie qu’affichée dans l’ordinaire du monde, le réel, c’est-à-dire dans “ce qui ne va pas”, comme dirait Lacan » (1).

Poètes, combattants et déshérités

Né en 1942 à Nice, le jeune homme fréquente les artistes qui vont attacher leur nom à la ville. Ben, Arman, Martial Raysse, l’écrivain Jean-Marie Gustave Le Clézio. Après son service militaire en Algérie, son premier collage, en Avignon, est celui du metteur en scène du Living Theatre, Julian Beck.

En 1971, à Paris, il colle en divers lieux, dont les marches du Sacré-Cœur et, pour les cent ans de la Commune, ses premières grandes sérigraphies avec des dessins reprenant des cadavres de communards. Afficher dans « ce qui ne va pas ».

En 1974, Nice, qui vient de se jumeler avec Le Cap et une Afrique du Sud où domine encore l’Apartheid, découvre au matin, place Massena, une famille noire derrière des barbelés à de multiples exemplaires.

En 1975, c’est l’image à Calais d’un homme accablé, au chômage. La même année, dans les rues de Tours et de Paris, le corps nu d’une femme comme torturée : l’avortement est encore interdit et le restera jusqu’en 1979.

En 1976, à Grenoble, c’est son ouvrier avec une oreille comme fracassée, en liaison avec des comités d’entreprise. Deux ans plus tard, son Rimbaud, vagabond de 17 ans qui veut « changer la vie » et écrit : « Le poète prendra le sanglot des infâmes, la haine des forçats, la clameur des maudits. »

Les poètes, les combattants, les déshérités. Il affichera Maurice Audin torturé à mort en Algérie, Desnos, Neruda, Jean Genet, Pasolini, Mahmoud Darwich, Maïakovski… il fait vivre à Naples la mémoire du choléra ; à la prison Saint-Paul à Lyon, celle de centaines de détenus ; en Haïti, la figure de Jacques Stephen Alexis, défini comme le père du réalisme merveilleux. Réalisme… « La vérité, écrivait Platon, l’autre nom du réel, est un vagabondage divin. 

(1) Gérard Mordillat. « Le Miracle du dessin selon Ernest Pignon-Ernest ». Éditions Ateliers Henry Dougier, 120 pages. 12,90 euros.

Ernest Pignon Ernest. À Bernay, jusqu’au 18 septembre. À Landerneau jusqu’au 15 janvier. Catalogue 230 pages. 35 euros.

Samedi 1er octobre - visite guidée de l'exposition Ernest Pignon Ernest suivie d'une conférence avec Renaud Faroux: inscrivez vous!
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