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8 août 2019 4 08 /08 /août /2019 17:15
Surexploitation des terres et climat: le Giec souligne un cercle vicieux
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Les scientifiques ont rendu jeudi 8 août un rapport sur l’usage des terres et la crise climatique. L’agriculture et l’élevage dégradent les sols et comptent pour un tiers des émissions de gaz à effet de serre. Ces émissions augmentent la température moyenne qui à son tour dégrade les sols. Il est urgent d’agir, selon le Giec, notamment sur nos habitudes alimentaires.

Le mois de juillet a été le plus chaud jamais enregistré. 2018 figurait déjà parmi les années les plus chaudes. Une étude vient de montrer que près d’un quart de l’humanité était menacé par une pénurie d’eau. Le dernier rapport annuel de l’ONU, en juillet, établissait que pour la troisième année consécutive, la faim dans le monde avait progressé, touchant plus de 820 millions de personnes.

C’est dans ce contexte anxiogène que les 196 « parties » (195 États plus l’Union européenne) ont adopté, jeudi 8 août, le rapport spécial sur le climat et les terres du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Ce rapport spécial (à lire en intégralité ici) porte plus précisément « sur le changement climatique, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des sols, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres ». 

Pas moins de 107 auteurs de 52 pays – plus de la moitié venant de pays en voie de développement, a souligné le Giec – ont examiné plus de 7 000 études scientifiques pour le rédiger. Un « résumé à l’attention des décideurs », négocié pied à pied pendant quelques jours à Genève, a été publié dans la foulée. 

Ce rapport fait suite au « Rapport 1.5 » publié en octobre dernier, qui faisait un état des lieux précis à la fois des efforts à faire pour contenir la hausse de la température globale sous 1,5 °C d'ici à 2050 et des risques encourus dans un monde plus chaud de 2 °C. Un autre rapport spécial, portant cette fois sur les océans, est prévu dans quelques mois.

 

Dans le résumé rendu public jeudi, les scientifiques du Giec documentent un cercle vicieux : plus les terres sont dégradées, moins elles participent à la lutte contre le dérèglement climatique, et plus la crise climatique s’exacerbe, et plus les terres sont dégradées. « Les changements climatiques peuvent exacerber les processus de dégradation des terres, notamment par l’augmentation de l’intensité des précipitations, les inondations, la fréquence et la gravité des sécheresses, le stress thermique, les périodes de sécheresse, le vent, la montée du niveau de la mer et l’action des vagues, le dégel du permafrost et la modulation des résultats par la gestion des terres », écrivent les scientifiques. 

« La stabilité de l’approvisionnement alimentaire devrait diminuer à mesure que l’ampleur et la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes qui perturbent les chaînes alimentaires augmentent. L’augmentation des niveaux de CO2 dans l’atmosphère peut également réduire la qualité nutritionnelle des cultures », ajoute le Giec.

Pour les experts, il est ainsi urgent d’agir, tant dans la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre que dans la restauration des sols. « Retarder les mesures d’atténuation du changement climatique et d’adaptation dans tous les secteurs aurait des effets de plus en plus négatifs sur les terres et réduirait les perspectives de développement durable », écrivent les scientifiques. 

Ceux-ci estiment par ailleurs qu’il est urgent de suivre les scénarios réduisant rapidement les émissions, car « le report des mesures prévues dans les scénarios d’émissions élevées pourrait avoir des répercussions irréversibles sur certains écosystèmes, ce qui, à plus long terme, pourrait entraîner d’importantes émissions supplémentaires de GES provenant des écosystèmes et accélérer le réchauffement planétaire ». 

Entre 2007 et 2016, les activités agricoles, forestières et autres activités liées à l'utilisation des terres ont représenté environ 13 % des émissions mondiales de CO2, 44 % des émissions de méthane (CH4) et 82 % des émissions de protoxyde d’azote (N2O) provenant des activités humaines, soit 23 % des émissions nettes totales de GES dues à l'homme. Ces deux derniers gaz sont respectivement 24 et 265 fois plus polluants que le dioxyde de carbone.

70 % des terres émergées et non recouvertes par les glaces sont utilisées directement par les hommes, selon le rapport. Lors de la conférence de presse de lancement du rapport, Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du groupe I du Giec, a rappelé que le quart de ces terres était aujourd’hui dégradé. Par ailleurs, au niveau mondial, l’agriculture utilise 70 % de l’eau douce disponible. 

Le Giec insiste sur le fait que la température moyenne sur les surfaces émergées augmente plus rapidement que la température moyenne mondiale lorsque l’on prend les océans en compte. Surtout, il montre que les terres se dégradent cent fois plus vite qu’elles ne se réparent dans les zones labourées, et dix à vingt fois plus vite dans les champs non labourés.

Réagissant au rapport, Cécile Claveirole, pilote du réseau agriculture à France Nature Environnement, estime que « l’artificialisation des sols naturels, forestiers ou agricoles, impacte très fortement notre sécurité alimentaire, ainsi que la capacité des sols à retenir l’eau, à réguler l’humidité atmosphérique, à réduire les îlots de chaleur, à stocker du carbone, sans oublier que les sols recèlent une très grande biodiversité ».

Selon le Giec, l’Asie et l'Afrique devraient compter le plus grand nombre de personnes vulnérables à une désertification accrue. L'Amérique du Nord, l'Amérique du Sud, la Méditerranée, l'Afrique australe et l'Asie centrale pourraient être de plus en plus touchées par les feux de forêt. Les régions tropicales et subtropicales devraient être les plus vulnérables à la baisse des rendements agricoles.

Pierre-Marie Aubert, coordinateur de l’initiative Agriculture européenne de l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI), estime dans son analyse du rapport que les zones arides, qui occupent 46 % des terres émergées et abritent trois milliards de personnes, sont celles « dans lesquelles les effets attendus du changement climatique sont les plus négatifs, notamment en termes de rendements agricoles et d’occurrence des événements extrêmes ».

Mais les grands centres urbains ne seront pas épargnés. Le résumé à l’attention des décideurs note ainsi que « le réchauffement de la planète et l’urbanisation peuvent renforcer le réchauffement des villes et de leur environnement (effet d’îlot thermique), en particulier lors d’événements liés à la chaleur, y compris les vagues de chaleur. Les températures nocturnes sont plus affectées par cet effet que les températures diurnes. L’urbanisation accrue peut également intensifier les épisodes de précipitations extrêmes sur la ville ou sous le vent des zones urbaines ».

Agroécologie et régimes alimentaires

Le rapport ne se contente pas de dresser un tableau, il propose également des orientations pour éviter le pire. Il s’agirait en premier lieu de changer radicalement nos modes de production de nourriture. Pour Laurence Tubiana, directrice générale de la Fondation européenne pour le climat et coprésidente de la Convention citoyenne pour la transition écologique, « ce rapport du Giec doit permettre à nos décideurs politiques de comprendre l’urgence à réformer notre système de production agricole pour assurer la sécurité alimentaire des années à venir ».

« Les États doivent investir davantage dans l’agriculture familiale, en particulier en faveur des femmes agricultrices, qui souffrent le plus de la faim et sont les grandes laissées-pour-compte des politiques agricoles », réagit pour sa part Nicolas Vercken, de l’ONG Oxfam. 

Sarah Lickel, chargée de plaidoyer droit à l’alimentation au Secours catholique-Caritas France, estime que le rapport définit « l’usage soutenable des terres comme nécessitant de transformer notre agriculture pour aller vers l’agroécologie, l’agroforesterie, l’agriculture biologique et les solutions fondées sur la nature (protection des écosystèmes forestiers primaires) »

« Les pratiques agroécologiques minimisent l’usage d’intrants externes et restaurent la santé des sols en misant sur les complémentarités agro-sylvo-pastorales à l’échelle de la parcelle cultivée : elles remplacent l’usage des pesticides par le contrôle biologique et substituent des légumineuses aux engrais azotés ; elles recourent à l’agroforesterie afin de minimiser le recours à l’irrigation en renforçant la capacité des sols à absorber l’eau de pluie. Elles sont la science agronomique de ce siècle », insiste pour sa part Olivier De Schutter, coprésident du Panel international d’experts sur les systèmes alimentaires durables (IPES-Food).

En clair, il faudrait mettre fin le plus rapidement possible à l’agrobusiness au niveau mondial pour espérer agir à temps. D’autant que le Giec montre que certaines solutions mettront plusieurs dizaines d’années avant de produire leurs effets.

Il s’agirait également de réduire le gaspillage alimentaire, alors que 25 % des produits alimentaires fabriqués sont perdus. Il faudrait ensuite changer notre régime alimentaire, en particulier en mangeant moins de viande. 

Certes, James Skea, coprésident du groupe III du GIEC, a affirmé lors de la conférence de presse jeudi que « le Giec ne recommande pas les régimes alimentaires des gens ». « Ce que nous avons souligné sur la base des preuves scientifiques, c’est qu’il y a certains régimes alimentaires qui ont une empreinte carbone plus faible », a-t-il ajouté. « Il y a des solutions entre les mains des agriculteurs. Mais il y a aussi des solutions entre les mains de chacun d’entre nous, quand nous achetons de la nourriture, et ne gaspillons pas la nourriture », a déclaré Valérie Masson-Delmotte jeudi matin.

Le Giec estime dans le résumé à l’attention des dirigeants que « les régimes alimentaires équilibrés, qui comprennent des aliments d’origine végétale, comme ceux à base de céréales secondaires, de légumineuses, de fruits et légumes, de noix et de graines, et des aliments d’origine animale produits dans des systèmes résilients, durables et à faibles émissions de GES, offrent d’importantes possibilités d’adaptation et d’atténuation tout en produisant d’importants avantages secondaires en termes de santé humaine ».

Mais un autre cercle vicieux menace : si la course à la baisse de nos émissions pour préserver notamment notre sécurité alimentaire vient à passer par le développement à grande échelle de la bioénergie, cela aurait un impact sur l’utilisation des terres, exacerbant les conflits d’usage. 

« S’il est appliqué à l’échelle nécessaire pour éliminer le CO2 de l’atmosphère, le boisement, le reboisement et l’utilisation des terres pour fournir des matières premières pour la bioénergie avec ou sans capture et stockage du carbone, ou pour le biochar [sorte d’engrais obtenu par pyrolyse de biomasse – ndlr], pourraient considérablement accroître la demande de conversion des terres », écrivent les scientifiques.

Plus loin, ils soulignent : « L’utilisation de résidus et de déchets organiques comme matière première pour la bioénergie peut atténuer les pressions de changement d’utilisation des terres associées au déploiement de la bioénergie, mais les résidus sont limités et l’élimination des résidus qui seraient autrement laissés sur le sol pourrait entraîner leur dégradation. »

Pierre-Marie Aubert, de l'IDDRI, rappelle dans son analyse du rapport que trois des quatre scénarios « archétypaux » proposés par le Giec dans son précédent rapport spécial reposaient sur un développement poussé des bioénergies, sur de la reforestation à grande échelle, ainsi que sur des projets de « bioenergy carbon capture and storage » (BECCS) – nom de code pour désigner des projets technologiques actuellement non matures consistant à boiser de vastes espaces avec des essences forestières à croissance rapide, afin d’en exploiter la biomasse, de la brûler pour produire de l’énergie et de capter le CO2 émis au moment de la combustion pour le cristalliser sous forme stable. 

Mais pour cet expert, « le deuxième enseignement majeur du rapport est d’alerter sur le fait que faire reposer la décarbonation de l’économie sur ces changements d’usage des terres à grandes échelles est incompatible avec l’atteinte d’une grande partie des objectifs de développement durable (ODD) tels qu’adoptés à New York en 2015 ».

 

« L’accent est notamment mis sur la pression sur l’espace qui serait induite par de tels changements d’usages des terres, poursuit-il. Une telle pression aurait des conséquences sociales importantes, en particulier en termes d’accès au foncier, ainsi qu’environnementales, comme par exemple les risques liés à une intensification dramatique des pratiques agricoles et donc à un recours accru aux pesticides et fertilisants de synthèse, polluant en retour terres, air et atmosphère. »

Réagissant au rapport, la ministre française de la transition écologique, Élisabeth Borne, a écrit sur Twitter : « Lutte contre l’artificialisation des sols, développement de l’agroécologie, meilleure gestion de l’eau : il n’est pas trop tard pour agir, et c’est ce que nous continuerons à porter avec détermination. Nous aurons besoin de la mobilisation de tous pour changer la donne. »

La ministre oublie un peu vite l’autorisation donnée à Total d’importer de l’huile de palme pour son usine de La Mède, la ratification de l’accord UE-Canada (Ceta), la conclusion des négociations pour un accord UE-Mercosur (dont le Brésil de Jair Bolsonaro), l’autorisation de nouvelles fermes-usines en Bretagne, ou encore l’autorisation de nouvelles recherches minières dans la forêt amazonienne en Guyane. 

 

Surexploitation des terres et climat: le Giec souligne un cercle vicieux (Médiapart, Christophe Gueugneau, 8 août 2019)
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8 août 2019 4 08 /08 /août /2019 06:51
Israël. Grève de la faim contre la détention administrative
Mercredi, 7 Août, 2019

Des dizaines de détenus palestiniens refusent de se nourrir, en soutien à neuf de leurs camarades.

 

Les principales revendications des grévistes sont la libération des neuf détenus, ainsi que la fin du recours à la détention administrative qui viole le droit international. Le gouvernement israélien s’en sert pour détenir arbitrairement les Palestiniens, sans chef d’inculpation ni procès. Ces périodes de détention de six mois peuvent être prolongées indéfiniment et sans motif, dans l’opacité la plus totale. Le dossier n’est communiqué ni au détenu ni à ses défenseurs. Parmi 5 500 prisonniers politiques palestiniens, 500 sont en détention administrative. Ils sont dénués de leurs droits les plus fondamentaux – du droit à un procès équitable au droit de visite –, aussi la grève de la faim est le moyen ultime de protestation face à un pouvoir qui refuse toute discussion. Dans l’espoir de briser le mouvement, des unités spéciales sont intervenues dans la prison d’Ofer, dimanche 4 août. Selon le Club des prisonniers palestiniens (PPC), elles ont non seulement transféré cinq détenus dans une autre prison, mais aussi placé une quinzaine d’autres à l’isolement.

Ces derniers jours, 40 détenus palestiniens ont entamé une grève de la faim, en soutien à neuf de leurs camarades en détention administrative. Les détenus de la prison du Néguev ont été rejoints par ceux de la prison d’Ofer, colonie située près de Ramallah (Cisjordanie). Parmi les grévistes en détention administrative, Huthaifa Halabiya, Mustafa Hassanat et Mohammed Abu Akker ne se sont pas alimentés depuis un mois. L’association pour les prisonniers politiques palestiniens, Addameer, révèle qu’un de leurs avocats a pu rendre visite à ces trois détenus le 29 juillet. Le juriste a constaté que ces derniers souffraient « d’épuisement, de douleurs articulaires et de migraines ». Malgré tout, ils ont réaffirmé leur volonté de continuer leur combat.

Irina Lafitte
Israël. Grève de la faim de prisonniers palestiens contre la détention administrative qui touche 500 d'entre eux(Irina Laffite, L'Humanité, 7 août 2019)
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8 août 2019 4 08 /08 /août /2019 05:20

 

Depuis un an que la Chine a refusé de servir de poubelle aux pays occidentaux, rien ne va plus dans la mécanique bien huilée de gestion internationale des déchets.

La surproduction d’ordures en Occident est-elle en passe de virer en confrontation géopolitique ? La confirmation, lundi, par les autorités indonésiennes, du renvoi de sept conteneurs de déchets vers la France et Hong Kong offre une nouvelle illustration de la joute à laquelle se livrent actuellement pays du Nord et pays du Sud.

Les caissons expulsés renfermaient des déchets ménagers, des déchets plastiques et des matériaux dangereux, le tout en violation des règles d’importation, affirme Jakarta. Deux d’entre eux avaient été acheminés depuis la France. Celle-ci se disait, mardi, « en attente » d’informations plus précises quant à leur contenu et leur destination. Quoi qu’il en soit, l’épisode s’inscrit dans une série au long cours. Depuis le printemps, les pays d’Asie du Sud-Est se rebiffent, refusant de servir plus longtemps de poubelle aux pays riches. Une mutinerie inédite qui sème la panique dans la mécanique mondiale jusqu’alors bien huilée de gestion des déchets.

La Malaisie submergée de plastiques

Depuis le début de l’été, l’Indonésie a déjà retourné huit conteneurs de détritus en Australie, et cinq aux États-Unis, pays auquel elle envisage d’en renvoyer encore quarante-deux autres. La semaine dernière, c’est le Cambodge qui réexpédiait quatre-vingt-trois caissons remplis de plastiques usagés vers leurs émetteurs occidentaux, dont 11 destinés au Canada. À ce dernier, les Philippines viennent également de renvoyer soixante-neuf conteneurs. Le Sri Lanka s’apprête à en restituer cent onze à la Grande-Bretagne. La Malaisie a, elle, été une des premières à tirer : en mai, elle annonçait le renvoi de 3 000 tonnes d’ordures à leurs expéditeurs, entre autres l’Espagne, le Japon, les États-Unis et la France.

« L’année dernière, la Malaisie est devenue la principale destination pour les déchets plastiques », expliquait alors le Malay Mail, quotidien national. Avant cela, et depuis des années, c’est la Chine qui tenait cette position. Seulement voilà : il y a deux ans, le géant asiatique a fini par dire stop, bouleversant un ordre des choses que les pays occidentaux pensaient pourtant bien établi.

Ces derniers avaient pris l’habitude de lui sous-traiter le recyclage de leurs déchets, singulièrement plastiques, à raison de plus de 7 millions de tonnes par an. L’Europe comme les États-Unis lui expédiaient annuellement près de 50 % de leur production de détritus.

La Chine y trouvait en partie son compte, recyclant et valorisant ce qui pouvait l’être, s’accommodant bon an, mal an du reste... jusqu’à l’indigestion de ses sols et ses rivières. En 2017, le pays annonçait à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sa volonté de durcir drastiquement les règles d’importation de plastiques et plus généralement de déchets. Plus question, ou presque, de laisser passer les matériaux les plus polluants ou difficiles à recycler.

Dans un rapport dont se fait état le BIR (Bureau of International Recycling), association mondiale des industriels du recyclage, Veolia France s’en inquiétait alors, suggérant que les évolutions réglementaires chinoises risquaient de conduire à restructurer le marché à l’échelle européenne. Pour les États-Unis, la décision risquait potentiellement « d’affecter 6,5 milliards de dollars d’exportations annuelles et 150 000 emplois », plaidait encore le BIR, tentant de convaincre Xi Jinping de revenir sur sa décision. En vain : début 2018, la Chine adoptait les nouvelles normes.

Depuis, c’est la déroute. En mal de points de chute pour leurs ordures, les pays occidentaux cherchent tous azimuts, quitte à faire du forcing. En Malaisie, les importations de plastique ont triplé par rapport à 2016, entraînant une multiplication sauvage du nombre d’usines de retraitement, opérant pour beaucoup sans permis, rapporte encore le Malay Mail. En mai, le gouvernement exhortait les pays développés à renoncer à lui sous-traiter leurs déchets. Le même mois, le Canada répondait en refusant de signer un amendement à la convention de Bâle (1) susceptible d’interdire l’exportation des déchets dangereux vers les pays en développement.

(1) Traité international sur la gestion des déchets dangereux.

Marie-Noëlle Bertrand

 

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Published by Section du Parti communiste du Pays de Morlaix - dans Ecologie
8 août 2019 4 08 /08 /août /2019 05:18

 

Chaque jour, l’occupant de la Maison-Blanche cible une personnalité « non blanche ». Un signe explicite envoyé à sa base, clé de sa réélection en 2020, cimentée par le ressentiment racial et xénophobe.

Dès octobre 2017, Ta-Nehisi Coates avait mis dans le mille. L’auteur du tonitruant essai Une colère noire choisissait un titre apparemment provocateur pour son long papier publié dans The Atlantic : « Donald Trump, le premier président blanc ». Sous-titre : « La fondation de la présidence de Trump est la négation de l’héritage d’Obama ». Explication de texte, si nécessaire : « Trump est un phénomène vraiment nouveau : c’est le premier président dont toute l’existence politique dépend du fait qu’il y a eu un président noir. » La thèse prenait de front l’explication communément admise d’une élection improbable permise par les classes populaires blanches et déclassées.

Les études publiées depuis lui donnent raison tout comme… la stratégie de Trump elle-même. Les premières – au nombre de deux dizaines – montrent qu’il n’y a aucun unificateur socio-économique (chômeurs, peur du déclassement) parmi l’électorat de Trump, mais un ciment idéologique formé par le ressentiment racial, quelle que soit sa classe. D’ailleurs, les indicateurs économiques semblent tous au vert et il ne s’en sert que très peu dans ses discours. Il préfère jouer en permanence la « carte raciale », qu’il pense être son atout, voire sa martingale.

Dans la lignée de Richard Nixon et de sa stratégie sudiste

Depuis dix jours, il a franchi un pas supplémentaire. Cela a commencé avec la « brigade » des élues démocrates progressistes (quatre femmes nouvelles élues) qu’il veut renvoyer dans leur pays. Cela s’est poursuivi par une attaque contre un député (africain-américain) de Baltimore, ville « infestée de vermines (…) où aucun être humain ne voudrait vivre ». Le lendemain, c’est le pasteur et commentateur politique noir Al Sharpton qui était accusé de « haïr les Blancs et les flics ». Puis, Don Lemon, de CNN, s’est vu discerner le trophée de l’homme de télévision le plus stupide. Vous aurez deviné sa couleur de peau.

On ne découvre pas que Trump exploite les peurs raciales et qu’il développe une rhétorique nationaliste et xénophobe, un marqueur dès son entrée en campagne au cours de laquelle il dépeignait les immigrés mexicains en « violeurs » et « dealers ». À Charlottesville, en 2017, il voyait des « gens biens » des deux côtés, y compris, donc, du côté des néonazis. Il a manifestement décidé de jeter un peu plus d’huile sur ce feu, potentiel brasier dans ce pays dont la contradiction fondatrice réside dans l’établissement de la première République de l’ère contemporaine et du maintien, concomitant, de l’esclavage. Il fallut attendre trois quarts de siècle et une sanglante guerre civile avant d’en finir avec cette « institution ». Dès 1856, les abolitionnistes contribuèrent à la fondation d’un nouveau parti baptisé « républicain » face au Parti démocrate, hégémonique dans le Sud esclavagiste. Le premier président élu sous ses couleurs se nommait Abraham Lincoln et il publia la « déclaration d’émancipation » au terme de la guerre de Sécession. Cent cinquante ans plus tard, un certain Donald Trump porte les couleurs de ce même parti au terme d’une longue dérive droitière lancée par Richard Nixon et sa « stratégie sudiste ». Celle-ci visait à récupérer les électeurs « négrophobes » sur la base d’un discours raciste, mais décliné en « ultrason », c’est-à-dire sans jamais convoquer de mots « choquants » mais en laissant en permanence entendre à ceux qui le veulent bien de quoi il s’agit : de la suprématie blanche. Trump est passé maître dans cet art, le seul qui lui permettra de survivre politiquement dans un pays où ses idées sont minoritaires. C. D.

 

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8 août 2019 4 08 /08 /août /2019 05:16

À propos de « Progressistes »

 

La revue Progressistes est un trimestriel articulant les enjeux du monde du travail, de l’environnement, et les avancées scientifiques et techniques.

Chaque numéro est organisé autour d’un dossier spécifique et des rubriques régulières en lien, plus ou moins distendu, avec l’actualité immédiate.

Nombre de ses articles font appel à des spécialistes dont les préoccupations vont bien au delà des seuls aspects purs de la science, de la technologie ou de la technique qu’on peut habituellement retrouver ailleurs.

Au cours de ce mois d’août notre Blog vous propose quelques articles de « Progressistes » parus entre novembre 2018 et août 2019.

 

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PLANÈTE BLEUE - Revue "Progressistes"
PLANÈTE BLEUE - Revue "Progressistes"
PLANÈTE BLEUE - Revue "Progressistes"
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8 août 2019 4 08 /08 /août /2019 05:12

Par Francis Vergne 
 

Face au modèle d’école néolibéral qui met en concurrence les élèves et les établissements scolaires, transforme l’éducation en marchandise et les institutions scolaires en entreprises prestataires de services individualisés et de valorisation du « capital humain », Francis Vergne nous invite à réinventer, en réactivant un principe d’espérance et un imaginaire émancipateur, la nouvelle école démocratique. Celle-ci aurait pour axe principal la réduction des inégalités et la production culturelle de l'égalité et comme nouvel esprit la logique du commun.


De quoi l’affichage satisfait du technocratisme scientiste et autoritaire de l’actuel ministre de l’Éducation nationale est-il le nom ? Peut-être avant tout de la volonté de signer la fin de tout échange démocratique dans l’école, autour de l’école et pour l’école. Se trouve d’abord confisquée toute la réflexion didactique et pédagogique des enseignants. Lesquels deviendraient de simples exécutants enjoints d’appliquer un recueil de bonnes méthodes concoctées par des experts parés de l’autorité de la science. Laquelle serait réduite à celle que le ministre connaît et impose comme seule légitime. Mais, pas davantage que les enseignants, les citoyens n’ont voix au chapitre. Ignorance de l’histoire sociale et haine des révolutions aidant, disparaît la réalité sociale et politique de la question scolaire, fruit pourtant de plusieurs siècles de débats passionnés et d’héritages progressistes essentiels.

Ce néolibéralisme décomplexé constitue un triste marqueur de l’avancée de l’école et de la société néolibérales. Car Jean-Michel Blanquer fait plus que vouloir diriger l’entreprise éducation nationale les yeux rivés sur les comparaisons internationales pour les premiers de cordée et la calculette à la main pour diminuer les postes et les moyens. De parcours sup à la frénésie évaluatrice annoncée en cette rentrée, en passant par le démantèlement de la filière professionnelle au profit de l’apprentissage patronal, il installe davantage encore la compétition à outrance et la concurrence au cœur d’un monde scolaire qui devient chaque jour plus inégalitaire, plus ségrégatif et plus stressant pour les élèves comme pour les enseignants, avec pour seule fin la fabrique de l’employabilité (Louis-Marie Barnier, Jean-Marie Canu, Francis Vergne, La Fabrique de l’employabilité, Éditions Syllepse, 2014).

 

L’humain devient capital

En publiant, il y a quelques années déjà, La Nouvelle École capitaliste (Pierre Clément, Guy Dreux, Christian Laval, Francis Vergne, La Découverte, 2011), nous avions pleinement conscience que l’école n’est pas à l’écart des grandes mutations imposées par un capitalisme qui prétend régir tous les aspects de la vie sociale et de la culture. La subordination de l’enseignement et de la recherche à la logique de marchandisation et de financiarisation est directement liée à son évolution depuis trois décennies. Ce qui s’ouvre, c’est une ère nouvelle de l’école. Les savoirs et la culture ne sont ni recherchés comme vecteurs d’émancipation ni valorisés pour eux-mêmes, mais dans la seule mesure où ils peuvent être source de profits. Ce nouveau modèle tend à relativiser en outre deux dimensions historiquement constitutives de l’école : sa fonction d’intégration culturelle et sa fonction de formation du citoyen. Le constat empirique rejoignait pour nous l’essai de caractérisation. La nouvelle école capitaliste, disions-nous, est l’école dans laquelle les objectifs et les modes de fonctionnement sont ordonnés aux exigences de la compétition économique. De la maternelle à l’université, l’école est formatée par la rationalité néolibérale au point d’épouser de façon intime le mouvement du capital ainsi que sa conception de l’homme et de la société. L’humain devient capital.

« Ignorance de l'histoire sociale et haine des révolutions aidant, disparaît la réalité sociale et politique de la question scolaire, fruit pourtant de plusieurs siècles de débats passionnés et d'héritages progressistes essentiels. »

Ce processus est au cœur de la mise en marché de l’école. L’éducation s’achète et se vend de plus en plus ouvertement. L’argent des familles et des étudiants (cf. l’explosion de l’endettement étudiant et ses effets délétères) devient un facteur de plus en plus direct de différenciation scolaire et les marchandises les plus diverses pénètrent progressivement l’espace scolaire. Et, dans le même temps, l’on assiste à une transformation profonde du fonctionnement, du contenu, des pédagogies et de la finalité des études.
L’autonomie relative de l’institution scolaire se réduit ainsi par l’imposition de tout un dispositif managérial qui entend standardiser pratiques et comportements. Les institutions scolaires et universitaires deviennent ces entreprises prestataires de services individualisés et de valorisation du « capital humain ». Il y a donc quelque logique à vouloir garantir la mesure permanente de la plus-value apportée à chaque unité du système éducatif engagée dans « l’économie de la connaissance ». D’où l’importance des classements d’établissements, d’où la compétition entre tous et d’où l’idée que les moyens doivent dépendre des résultats et non l’inverse. Chaque établissement doit se positionner sur un grand marché de la formation et y adapter ses contenus et ses pratiques. Chaque enseignant ou chercheur doit apprendre à évoluer dans un environnement où la valeur économique devient le critère ultime de légitimation. Et chaque élève/étudiant, enfin, doit penser sa formation et son orientation en se sentant responsable de son employabilité.

« Les institutions scolaires et universitaires deviennentces entreprises prestataires de services individualisés et de valorisation du “capital humain”. »

 

Tristes topiques

Mais en même temps que nous dressions ce constat et proposions cette grille de lecture, nous insistions sur le caractère stratégique des luttes sociales dans le champ scolaire et universitaire. Nous avions particulièrement en vue le pouvoir d’entraînement des mouvements étudiants touchés de plein fouet par les inégalités sociales accrues, l’assujettissement pesant au mécanisme de l’endettement, la marchandisation de la culture et des savoirs, susceptibles de déboucher sur une contestation plus globale. Nous pensions la jonction possible avec les résistances d’enseignants heurtés dans leur conscience professionnelle par l’incroyable bric-à-brac managérial qu’une hiérarchie inféodée aux nouvelles normes mettait en œuvre avec zèle. Nous les savions désireux d’empêcher que le métier d’enseignant ne soit détruit par la taylorisation de leur travail. Nous les savions soucieux de préserver une certaine collégialité dans l’exercice de leur métier pour n’avoir pas à se renier. L’urgence de restaurer la signification morale et politique de l’école, celle de l’émancipation et de l’égalité, nous semblait devoir être au rendez-vous.
Constatons que l’insurrection des consciences et la convergence ne se sont pas produites. Il ne s’agit pas de mettre quiconque en accusation, mais plutôt de comprendre quels mécanismes de fabrication de l’impuissance ont opéré. Ils doivent pour une large part leur efficience à la systématisation et à la radicalisation de l’entreprise néolibérale sur tous les terrains. Ne sous-estimons pas ses effets désagrégateurs dans les établissements qui concentrent un maximum de jeunes en difficulté sociale et culturelle. Lorsque s’installe un mixte de violence et d’anomie qui semble devoir tout submerger se trouve abolie la possibilité même d’une démarche partagée d’acquisition des savoirs. La cécité et le déni affichés par les gouvernements successifs en matière éducative depuis plusieurs décennies quant aux déterminants sociaux et politiques de la difficulté scolaire et de son traitement sont proprement insupportables. Comme le sont les reniements d’une certaine « gauche » qui ont pesé lourd dans la désorientation voire la démoralisation de beaucoup au point parfois d’engendrer des formes paradoxales de consentement à la servitude. D’une façon plus générale, l’horizon semble aujourd’hui borné par l’effondrement ou l’émiettement des alternatives. La sphère éducative n’y échappe pas.

 

 

 

Vers une « nouvelle école démocratique »

Répétons-le : on ne saurait séparer un certain modèle d’école et une conception de la société. La question de l’école, comme celle de la santé, de la justice, de la culture et des arts, a partie liée avec notre capacité collective à imaginer et réaliser un destin commun. Redéfinir l’éducation du XXIe siècle dans l’optique d’un monde débarrassé du capitalisme destructeur de l’humain, tel est l’enjeu qui devrait mobiliser aujourd’hui les chercheurs, les professionnels de l’enseignement, les étudiants, les citoyens. Adossée à un principe d’espérance et à un imaginaire émancipateur réactivés, l’école alternative, la nouvelle école démocratique qu’il nous faut réinventer, serait ordonnée à une démocratie réelle. Elle aurait pour axe principal tout à la fois la réduction des inégalités et la production culturelle de l’égalité.

« Contre la concurrence généralisée pour les meilleures filières, les meilleurs établissements, les meilleures classes, etc., posons le commun comme le nouvel esprit de l’institution. »

L’hypothèse dont nous partons, sur ce que l’on peut attendre d’une politique éducative alternative, pourrait tenir en une formule : dans tous les domaines, cette politique doit remettre du commun au cœur de la société. Contre la concurrence généralisée pour les meilleures filières, les meilleurs établissements, les meilleures classes, etc., posons le commun comme le nouvel esprit de l’institution. Comment promouvoir un nouveau système de normes sociales, de formes d’existence et de modèles d’institution dans le champ éducatif permettant de passer de la logique de la compétition à la logique de la mise en commun ? Dans cette optique, quatre chantiers nous semblent devoir être rouverts :

  • Le premier concerne la relance de la démocratisation de l’école. Pas de transformation progressiste de l’école sans reprise d’un réel mouvement de démocratisation de l’accès au savoir ;
  • Le second touche à la réinvention d’une culture commune, à une reformulation de ses contenus et à leur articulation avec des savoirs émancipateurs ;
  • Le troisième tient dans l’émergence d’une nouvelle pédagogie favorisant le passage d’une pédagogie individuelle de la compétition à une pédagogie sociale de la coopération ;
  • Se pose enfin la perspective d’une démocratisation autogestionnaire de l’organisation scolaire autorisant une refondation laïque et institutionnelle de l’école.
     

Il n’est certainement pas trop tôt pour y travailler.

 

Francis Vergne participe à l’équipe d’animation de l’Institut de recherches de la FSU.

Cause commune n°9 • janvier/février 2019

 

 

 

 

 

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Published by Section du Parti communiste du Pays de Morlaix - dans POLITIQUE NATIONALE
8 août 2019 4 08 /08 /août /2019 05:00
Turquie. Erdogan veut envoyer ses troupes contre les Kurdes syriens
Mercredi, 7 Août, 2019

Ankara, qui contrôle déjà l’enclave kurde d’Afrin, entend forcer la main de Washington pour créer une « zone de sécurité » en territoire syrien. Des menaces d’embrasement bien réelles.

 

Affaibli politiquement dans son pays, comme l’ont montré les récentes élections municipales et la perte par son parti, l’AKP (Parti de la justice et du développement) des villes d’Istanbul et d’Ankara, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, tente de reprendre la main. Pour cela, il joue une fois de plus sur la fibre nationaliste et la lutte contre les « terroristes » kurdes, en Turquie mais aussi en Syrie. « Nous sommes entrés dans Afrin, Jarabulus et Al-Bab. Nous irons ensuite à l’est de l’Euphrate », a-t-il déclaré dimanche, faisant allusion à des localités prises par des rebelles islamistes syriens soutenus par la Turquie. « Nous avons dit cela à la Russie et à l’Amérique. Parce que tant que nous serons sujets au harcèlement, il ne nous sera pas possible de garder le silence », a-t-il ajouté.

les Turcs aggravent une proposition de Trump

Ce n’est pas la première fois qu’Erdogan lance ce type de menaces contre les combattants kurdes des YPG (Unités de protection du peuple) et les Forces démocratiques syriennes (FDS, composées des YPG et de milices arabes). Des menaces qu’il ne faut toutefois pas prendre à la légère. Ces dernières semaines, les médias turcs ont fait état de l’envoi de véhicules militaires et d’unités de commandos vers des localités turques à proximité de la frontière syrienne. La Turquie a mené deux offensives en Syrie en 2016 et début 2018 pour repousser les YPG. En 2018, la Turquie a pris le contrôle de l’enclave kurde d’Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie, après une offensive terrestre et aérienne de deux mois qui a poussé à la fuite des dizaines de milliers de civils, dont beaucoup ont subi les exactions des groupes islamistes dont la barbarie et la cruauté ne doivent rien à l’organisation dite de l’« État islamique ». Le nom change, les pratiques persistent.

Ces déclarations d’Ankara visent également à faire pression sur Washington dans le cadre de discussions en cours pour obtenir la création d’une « zone de sécurité » en territoire syrien sur 30 km de large et placée sous son contrôle. En cela, les Turcs ne font que reprendre et aggraver une proposition initiale de Donald Trump, qui parlait d’une zone de 30 km de long pour répondre aux premières menaces d’invasion turque ! Selon le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy, si aucun « terrain d’entente n’est trouvé avec les États-Unis », la Turquie sera obligée de « créer elle-même la zone de sécurité ». Parallèlement, il appelle les États-Unis à couper les ponts avec les YPG. Haut responsable kurde syrien, Aldar Khalil s’étonne dans un entretien à l’AFP. Les États-Unis pourraient « stopper l’attaque d’un seul mot mais on dirait qu’ils ne veulent pas mettre plus de pression que nécessaire sur la Turquie », juge-t-il. Mazlum Abdi, commandant en chef des FDS, avertit de son côté : « Nous avons également déployé une force importante avec des armes d’une portée de 20 km sur la frontière. Il y a une tension sérieuse, il suffit d’une petite étincelle pour allumer le feu. Si la Turquie attaque une de nos régions, la frontière de 600 km se transformera en zone de guerre totale. La Turquie, les États-Unis et la France le savent très bien. »

Les États-Unis sont face à leurs propres contradictions et la Turquie sait les exploiter. Le 19 décembre dernier, Trump avait annoncé le retrait des forces américaines censées lutter dans le nord-est de la Syrie contre les djihadistes aux côtés des FDS. Une mesure qui avait ouvert les appétits d’Erdogan. Celui-ci pousse maintenant son avantage après avoir acheté des missiles SS20 à la Russie tout en se positionnant toujours comme un allié indispensable de l’Otan dans la région. Ce qui lui permet de négocier d’égal à égal avec Washington, tout en poursuivant son « nettoyage » de tous les combattants kurdes dans la région, en Turquie comme en Syrie et en Irak, où son aviation bombarde sans cesse les positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le nouveau chef du Pentagone, Mark Esper, peut bien dire qu’une offensive turque contre les Kurdes syriens serait « inacceptable », il ajoute néanmoins que le but maintenant est de « trouver avec eux (les Turcs – NDLR) un arrangement qui réponde à leurs inquiétudes ».

Pierre Barbancey
Turquie. Erdogan veut envoyer ses troupes contre les Kurdes syriens (L'Humanité, 7 août 2019, Pierre Barbancey)
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7 août 2019 3 07 /08 /août /2019 07:15
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Georges Politzer Philosophe de combat
Mardi, 6 Août, 2019

Lanceurs d'alerte en 1939 12/29. Engagé contre le fascisme au lendemain de la Première Guerre mondiale, le théoricien marxiste d’origine hongroise « mort pour la France » fut fusillé comme otage, le 23 mai 1942 au Mont-Valérien.

 

«Ce n’est pas par amour de la poésie que le nazisme fabrique des mythes. Ces mythes sont des instruments politiques », explique Georges Politzer dans la brochure Révolution et contre-révolution au XXe siècle publiée clandestinement en février 1941 (1). Une formule qui caractérise, dans ce texte, la méthode de la propagande d’Hitler selon laquelle « il ne faut pas élever la masse par une propagande qui l’éclaire », mais « l’influencer en se servant des faiblesses engendrées et savamment entretenues en elle par le capitalisme », souligne le philosophe. Autrement dit, comme pour vanter n’importe quelle marque de « nouveau savon » lancé sur le marché, par l’affirmation « sans scrupule » de « n’importe quoi » pourvu que soit acquise l’adhésion subjective et passionnelle de l’auditeur à l’énonciateur et à ses prises de position unilatérales. Une « leçon » mise en œuvre avec un aplomb sans faille par l’ensemble de l’arc de l’extrême droite contemporaine, de Donald Trump à Jair Bolsonaro, en passant par Matteo Salvini, Viktor Orban, Geert Wilders et Marine Le Pen. Une « leçon sur la leçon » de Politzer dont la valeur reste plus actuelle que jamais.

Né en 1903 sujet de l’Empire austro-hongrois, Georges Politzer s’engage précocement. Issu d’une famille de la bourgeoisie juive de Hongrie, il a 15 ans en 1918 quand il adhère au Parti communiste. L’Empire disloqué, il participe à la défense de la République des Conseils, dirigée par Béla Kun, contre les troupes du dictateur Miklos Horthy, admirateur de Mussolini et initiateur des premières lois antisémites de l’entre-deux-guerres. À 17 ans, il part s’installer à Paris, non sans avoir fait un passage à Vienne afin d’assister aux séminaires de Freud et de Ferenczi.

Inscrit à la Sorbonne, où il rencontre Pierre Morhange, Henri Lefebvre et Norbert Guterman, il enseigne au lycée de Moulins, dans l’Allier, avant d’obtenir l’agrégation de philosophie, en 1926, et d’être nommé professeur de l’enseignement secondaire, emploi qu’il occupera jusqu’en 1939 (2). Militant en tant que syndicaliste enseignant, il adhère au Parti communiste français en 1929 et participe à la Revue marxiste avec Pierre Morhange, Georges Friedmann et Paul Nizan.

Ardemment impliqué dans les actions culturelles du PCF dans les années 1930 – enseignement militant, journalisme, documentation… –, il sera mobilisé en 1939 dans l’intendance à l’École militaire. Entré dans la clandestinité, il est, avec Jacques Solomon et Jacques Decour, à l’origine de la Résistance universitaire et intellectuelle communiste, en lançant dès l’automne 1940 le périodique clandestin l’Université libre, puis en février 1941 la Pensée libre, explique le Maitron (3).

« La propagande marxiste n’a jamais reculé devant l’immensité de la tâche qui consiste à porter, non seulement l’économie politique marxiste, mais encore le matérialisme dialectique devant les ouvriers des villes, comme devant les paysans, devant le métallurgiste parisien, comme devant le coolie chinois. Car le but de la propagande marxiste est d’éclairer et d’élever les masses en vue de leur libération », explique Georges Politzer : « Tout (son) effort a tendu à apprendre aux masses les plus larges à déceler, derrière les phrases de toute sorte, les intérêts de classe de la bourgeoisie, afin de les mettre à l’abri, en politique, de la tromperie et de l’illusion » (1).

Arrêté avec sa seconde femme, Marie – dite Maïe –, le 15 février 1942, par la brigade spéciale de la préfecture de police de Paris, Georges Politzer fut remis aux autorités allemandes le 20 mars 1942. Le philosophe cité par le général de Gaulle en octobre 1943 parmi « les plus grands » qui sauvèrent « la dignité de l’esprit » sera fusillé comme otage, le 23 mai 1942 dans la forteresse du Mont-Valérien. Marie Politzer, partie de Romainville le 23 janvier 1943 pour la Pologne, mourut du typhus à Auschwitz, le 6 mars 1943.

Dans la sixième partie du poème Brocéliande de la Diane française, Louis Aragon rendra un hommage appuyé au résistant communiste « aux cheveux roux », assassiné à l’âge de 39 ans, « mort pour la France ». « Dans le Crime contre l’esprit, paru en 1943 puis repris dans l’Homme communiste », précise le Maitron, « il consacra plusieurs pages à Georges Politzer », qui passa trois mois enchaîné et torturé, « du début de mars au 23 mai précisément ». « Pierre Villon (4) se fit aussi l’écho des tortures subies par Politzer », souligne la notice du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier : « Arrêtés, tous deux », Georges et Maïe « ont eu une attitude héroïque devant leurs bourreaux, ils n’ont cédé ni aux tortures physiques, ni aux menaces, ni aux offres déshonorantes de récompense ».

(1) Révolution et contre-révolution au XXe siècle in Politzer contre le nazisme, textes clandestins, présentés par Roger Bourderon avec un avant-propos de Claude Mazauric, Éditions sociales, Messidor, 1984. (2) Voir Roger Bruyeron, les Trois Vies de Georges Politzer, Flammarion, 2013. (3) http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr, notice Politzer Georges par Nicole Racine. (4) Pseudonyme de Roger Ginsburger, membre fondateur du Conseil national de la Résistance.
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7 août 2019 3 07 /08 /août /2019 07:03
Disparition. Toni Morrison, écrire pour briser le silence
Mercredi, 7 Août, 2019

Première Afro-Américaine lauréate du prix Nobel de littérature en 1993, la romancière est morte, lundi, à l’âge de 88 ans.

 

Elle était l’un des monstres sacrés de la littérature américaine, l’un des rares écrivains à concilier succès critique et commercial. Autrice de 11 romans, de livres pour enfants, de pièces de théâtre et d’un opéra, éditrice et enseignante, Toni Morrison s’est éteinte lundi soir, à New York. Chroniqueuse infatigable de la vie des Noirs américains, en particulier des femmes, elle militait pour une littérature affranchie de toute considération raciale, luttait contre les communautarismes et « l’obsession de la couleur ». En 1993, l’Académie Nobel saluait ses « romans caractérisés par leur force visionnaire » et sa manière de « donner vie à un aspect essentiel de la réalité américaine ». Couverte d’honneurs, elle avait remporté le prix Pulitzer en 1988 pour Beloved, l’histoire d’une ancienne esclave échappée d’une plantation en 1870, visitée par le fantôme de sa fille, qu’elle avait tuée de ses propres mains. « J’ai passé ma vie entière à m’assurer que le point de vue blanc ne dominait pas mes livres » confiait-elle dans une interview en 2019.

Elle publie Angela Davis et Mohamed Ali

Née Chloe Ardelia Wofford, le 8 février 1931 à Lorain, dans l’Ohio, une ville industrielle de la « Rust Belt », elle est la deuxième d’une famille modeste de quatre enfants. Elle fait très tôt l’expérience de la ségrégation. Son père, dans son enfance, a assisté à un lynchage et en a nourrit un très vif ressentiment à l’égard des Blancs. Quand Toni a 2 ans, le propriétaire met le feu à l’appartement familial en représailles d’un retard de paiement du loyer. Convertie au catholicisme à l’âge de 12 ans, elle prend comme deuxième prénom Anthony, puis Toni, qui, accolé au nom de son mari, épousé en 1958, deviendra son nom de plume. Le goût pour les mots arrive très tôt, grâce à ses parents et à sa grand-mère, Ardelia, qui lui racontent des histoires. Lectrice fervente, Toni dévore Jane Austen, Richard Wright ou Mark Twain. Adolescente, elle fait le ménage dans des familles de Blancs, est secrétaire à la bibliothèque publique de sa ville. Quand elle est en âge d’aller à l’université, elle entre à Howard, réservée aux Noirs, puis part à Cornell, avant de revenir à Howard. Étudiante brillante, elle consacre sa thèse à William Faulkner et Virginia Woolf et rencontre Alain Locke, célèbre pour ses écrits sur la « Harlem Renaissance », un mouvement de renouveau de la culture afro-américaine. Mère de deux garçons qu’elle élève rapidement seule à New York, elle consacre son temps libre à l’écriture, tôt le matin ou tard le soir. Pour gagner sa vie, elle devient enseignante, puis éditrice, dans la prestigieuse maison Random House où elle publie Angela Davis, militante des droits civiques proche des Black Panthers, et le boxeur Mohamed Ali.

Son premier livre, l’Œil le plus bleu, paraît en 1970, l’histoire d’une jeune fille noire qui veut se conformer aux canons de la beauté blanche et avoir les yeux bleus. Quarante-cinq ans plus tard, elle aborde le même thème dans Délivrances (2015), l’émancipation d’une jeune femme qui fait de sa couleur de peau, d’abord vécue comme un fardeau, une fierté. Parmi ses livres les plus marquants, on retiendra le Chant de Salomon (1977), une fresque foisonnante qui suit l’itinéraire d’un adolescent noir parti dans le Sud profond à la recherche de ses origines. Ou encore Paradis, l’histoire de cinq femmes retrouvées mortes dans une petite ville d’Oklahoma.

Le rythme de ses phrases empruntait au jazz

Dotée d’un caractère bien trempé, Toni Morrison luttait contre toutes les conventions, jusque dans son usage de la langue. Sa littérature était âpre, parfois violente et crue, le rythme de ses phrases empruntait au jazz, le titre de l’un de ses romans (Jazz, 1993). Elle n’aimait pas qu’on qualifie son style de poétique, « parce que cela donnait une connotation luxuriante. Je voulais restituer le pouvoir originel de la langue des Noirs. Un langage riche mais sans fioritures ». Jusqu’au bout, malgré ses problèmes de santé, même si sa parole était devenue rare, Toni Morrison est intervenue dans le débat public, s’opposant farouchement à la politique « rétrograde » de Donald Trump. « C’est le silence qui m’a poussée à écrire toutes ces histoires jamais racontées, auxquelles on n’a jamais prêté attention », disait-elle au New Yorker en 2003. C’est une voix forte, respectée et inspirante qui vient de s’éteindre.

Sophie Joubert
Disparition. Toni Morrison, écrire pour briser le silence (Sophie Joubert, L'Humanité, 7 août 2019)
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7 août 2019 3 07 /08 /août /2019 06:16
Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
Prise de parole de Christian Collimard, animateur du Mouvement de la paix dans le Sud Finistère et du CIAN 29

Prise de parole de Christian Collimard, animateur du Mouvement de la paix dans le Sud Finistère et du CIAN 29

Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
COLLECTIF  29 (cian29*) Pour l'Interdiction des Armes Nucléaires
Le cian29 initié par le mouvement de la paix et l'université européenne de la paix regroupe une quinzaine d'associations et organisations syndicales et politiques du département dont la fédération 29 du PCF.
 
En 1945, les bombardements d'HIROSHIMA et NAGASAKI ont fait la preuve de la barbarie de l'usage des bombes atomiques. Crimes contre l'Humanité qui ont fait plus de 300 000 victimes.
 
Ce MARDI 6 AOÛT, ils s'en sont souvenus et ont dit : STOP AU PÉRIL CRIMINEL
 
Il y a mieux à faire que de financer le gâchis des militarisations de nos territoires et d'en faire des cibles oh combien dangereuses
 
Ni en Presqu'île de Crozon
Ni en rade de Brest
Ni ailleurs...
PLUS UNE SEULE BOMBE NUCLÉAIRE
 
La France doit signer le traité d'interdiction des armes nucléaires voté le 7 juillet 2017 à l'ONU
 
Ils se sont retrouvés à 10h face à la stèle de la résistance au Menez Hom près de la chapelle Sainte-Marie du Menez Hom puis ont entrepris l'ascension du Menez Hom. Christian Collimard a pris la parole au sommet pour le CIAN 29 et un pique-nique avec des chansons de Claude Couamme a eu lieu au retour près de la chapelle.
Bravo à ces résistants contre le péril extrême des armes nucléaires et de la politique de prolifération nucléaire cautionnée et mise en œuvre par la France. Au côté de militants du Mouvement de la Paix, de l'Université européenne de la paix, régionalistes, écologistes, plusieurs militants finistériens du PCF étaient présents, comme d'habitude, dont Daniel Laporte, militant bien connu de Carhaix, qui nous a livré ce beau reportage photo.
 
Merci à lui!
 
Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
Le jour anniversaire de la destruction de Hiroshima, rassemblement pour l'interdiction des armes nucléaires au Menez Hom le 6 août 2019 à l'initiative du Comité pour l'interdiction des armes nucléaires finistérien (CIAN 29) - reportage photo de Daniel Laporte
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