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12 janvier 2017 4 12 /01 /janvier /2017 09:58

L'HUMANITE

Mercredi 11 janvier

 

Ce mercredi 11 janvier, plusieurs centaines de militants, syndicalistes, représentants politiques ou simples citoyens avaient fait le déplacement à Amiens pour « allez chercher la relaxe » des huit ex-salariés de Goodyear. Hélas, sauf pour l’un d’entre eux, de relaxe il ne fut point question puisque sept des huit accusés écopent de peines de prison avec sursis allant pour certains jusqu’à 12 mois, avec mise à l’épreuve durant cinq ans et inscription au casier judiciaire. Un verdict qui s’inscrit dans un climat de violente répression antisyndicale.

La cour d'appel d'Amiens a condamné mercredi sept anciens salariés de Goodyear poursuivis pour la séquestration de dirigeants de l'usine en 2014 à des peines de prison avec sursis allant jusqu'à 12 mois, prononçant en outre une relaxe totale. L'avocat général avait requis à l'audience en octobre deux ans avec sursis. En première instance, les huit salariés poursuivis, dont cinq militants CGT, avaient été condamnés le 12 janvier 2016 à deux ans de prison dont neuf mois ferme.

 

Quatre des salariés, dont Mikael Wamen, ex-leader de la CGT de l'usine, ont été reconnus coupables de séquestration et condamnés à 12 mois avec sursis. En revanche, ils ont été relaxés du chef d'accusation de "violences en réunion". A l'inverse, trois salariés ont été relaxés du chef de "séquestration" mais reconnus coupables de "violences en réunion". Deux d'entre eux ont été condamnés à trois mois avec sursis, le troisième à deux mois avec sursis. Le huitième salarié poursuivi, Hassan Boukri, a été totalement relaxé.

 

C’est presque une date anniversaire. A un jour près, ce mercredi, à 13h30, la Cour d’appel d’Amiens (Somme) rendra sa décision concernant les « 8 de Goodyear », un an après celle du tribunal de première instance qui avait condamné ces huit ex-salariés, dont cinq cégétistes, à vingt-quatre mois de prison dont neuf ferme pour avoir « séquestré » deux cadres de leur entreprise en 2014. Les dirigeants de la multinationale venaient alors d’annoncer leur refus de rouvrir les négociations sur les licenciements devant plusieurs centaines d’ouvriers luttant depuis sept ans pour sauvegarder l’usine de pneus d’Amiens Nord. Les salariés avaient alors retenu les deux cadres durant trente heures. Sans violence.

 

Après avoir déposé plainte, la société Goodyear et ses cadres l’avaient retirée mais le parquet avait poursuivi. Et obtenu cette condamnation à de la prison ferme qui avait résonné comme un coup de tonnerre quelques mois avant que la répression syndicale ne s’impose régulièrement dans l’actualité avec les manifestations d’opposition à la loi travail, les interpellations, les amendes, les licenciements abusifs, d’autres condamnations... Sans oublier le procès fait aux salariés d’Air France pour la « chemise arrachée » du DRH à la suite d’un CCE houleux qui avait débouché sur trois condamnations de prisons avec sursis et deux relaxes en novembre dernier.

 

La relaxe, c’est bien ce que veulent obtenir les 8 de Goodyear, soutenus par la CGT Goodyear qui organise mercredi matin devant le tribunal un grand rassemblement pour défendre toutes les libertés syndicales. Le 19 octobre dernier, un meeting impressionnant avait rassemblé plusieurs milliers de militants, syndicalistes européens et hommes politiques. Dans un climat où la criminalisation de l’action syndicale fait froid dans le dos, ce nouveau jugement est particulièrement attendu par le mouvement social, dans une période pré-électorale où la question du travail commence à pointer son nez.

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12 janvier 2017 4 12 /01 /janvier /2017 09:04

 

L'interpellation de Cédric Herrou, militant de la solidarité, à Manuel Valls à propos de l'attitude répressive des autorités françaises à l'égard des migrants de la vallée de la Roya, a provoqué une profonde émotion. De très nombreux Français ont pu alors mesurer les conséquences inhumaines de la politique menée à l'égard de ceux qui viennent chercher refuge dans notre pays.

Le PCF réaffirme sa condamnation de la véritable chasse à l'homme organisée par le gouvernement avec le soutien des leaders de la droite Estrosi, Ciotti, par l'intervention de l'armée, de la gendarmerie et de la police à l'encontre à la fois des exilés et des militants de la solidarité qui leur viennent en aide.

Le PCF tient à exprimer son soutien le plus chaleureux à ces femmes et ces hommes qui, malgré les menaces de poursuites, refusent l'intimidation et mettent en œuvre ce qu'ils considèrent être leur devoir de citoyen.

Pas moins de 11 procès sont ainsi programmés cette année pour "délit de solidarité". Quelle indignité de les comparer à des passeurs, motivés par l'appât du gain !

A la lumière de ces évènements, dans ces vallées s'écrit une double page de l'histoire de notre pays : une, indigne, celle du rejet et du refoulement de ceux et de celles qui fuient la guerre, la misère, et qui sont mis en danger sur notre propre sol et une autre faite d'accueil, d'humanité et de fraternité de la part de citoyens, militants associatifs, et de nombreux communistes, qui font ainsi honneur aux traditions de notre pays et donnent à voir le présent et le futur d'un monde plus humain.

L'Etat, la Région, le département des Alpes Maritimes ont les moyens d'ouvrir des centres d'accueil réclamés par les associations et le PCF, de recueillir les mineurs en détresse, comme la loi l'exige, d'offrir des solutions pour le dépôt de demandes d'asile. Il s'agit également d'en finir avec une législation européenne qui bloque les demandeurs d'asile en Italie et en Grèce.

Il faut aussi rompre avec les politiques d'austérité qui fabriquent de la pauvreté, creusent les inégalités, poussent à la recherche de boucs émissaires aux côtés de richesses indécentes épargnées de toute justice fiscale.

Le PCF appelle à faire monter l'exigence de mettre un terme à toute poursuite à l'égard des militants-citoyens de la solidarité et à s'engager pour une véritable politique d'accueil ouverte et humaine dans notre pays.

 

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12 janvier 2017 4 12 /01 /janvier /2017 08:53

Discours Pierre Laurent

Vœux 9 janvier 2017

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12 janvier 2017 4 12 /01 /janvier /2017 08:50

L’HUMANITE

LUNDI 9 Janvier 2016

MARIE-NOËLLE BERTRAND

 

Jon Palais, militant altermondialiste et cofondateur d'Alternatiba, comparaît aujourd'hui devant le tribunal de Dax. Mais ses soutiens comptent bien renverser la situation en faisant de ce 9 janvier le procès de la fraude fiscale et un tremplin de mobilisation contre la délinquance en col blanc.

Tout est parti de là: le 19 octobre 2015, une quarantaine de faucheurs de chaises pénètrent dans une agence BNP Paribas de Paris. Il y a là des militants d'Attac et des Amis de la Terre, d'Action non violente (ANV) COP21, d'Alternatiba et de Bizi !, mouvement basque en lutte contre le réchauffement climatique. Tous accusent la banque d'organiser l'envol d'une partie de l'argent qui transite par ses caisses vers les paradis fiscaux. Entre autres choses, BNP possède encore, à l'époque, deux filiales et deux succursales dans les îles Caïmans.

En quelques minutes, quatorze chaises réquisitionnées dans l'agence sont déposées dans le calme sur le trottoir avant d'être embarquées. En fond sonore, ce message égrené depuis dix mois : « Rendez-nous l'argent dû aux recettes publiques, et nous vous rendrons vos chaises. » En juin, Jon Palais, porte-parole de l'action, est convoqué au commissariat de Dax. BNP Paribas a porté plainte contre lui pour vol et irruption. La justice la requalifiera en « vol en réunion » et y ajoutera, en sus, une poursuite pour refus de prélèvement d'ADN et d'empreintes digitales. Jon Palais doit répondre aujourd'hui de ces accusations.

Transformer son procès en celui de l'évasion fiscale ? L'idée mûrit depuis cet été. « Nous avons pesé notre stratégie », explique Pauline Boyer, d'ANV COP21. Un temps, les militants envisageront de se présenter face aux juges en comparution volontaire, solidairement avec Jon Palais. « Nous avons finalement décidé de faire de cette journée un tremplin pour notre mobilisation. »

Sitôt dit, sitôt fait: depuis novembre, plus de 60 actions non violentes ont visé des agences BNP Paribas pour les transformer qui en maternité, qui en salle d'urgence, de cours ou de restauration et dénoncer ainsi l'évaporation d'un argent censé servir à la santé, l'éducation ou l'agriculture biologique.

Jusqu'à ce week-end, où des militants d'Attac ont installé une salle de classe dans une antenne de Fontenaysous-Bois, tandis que d'autres, du CCFD-Terre solidaire et de Nuit debout, confectionnaient une couronne des rois avec de faux billets de 60 milliards d'euros devant une agence de Nîmes. Plus de vingt organisations appellent au rassemblement d'aujourd'hui. Le philosophe Edgar Morin y diffusera un message. Côté politiques, on y verra Benoît Hamon, Yannick Jadot, Corinne Morel-Darleux ou encore Gérard Filoche. Bref, c'est le raout citoyen autour d'une question traditionnellement cantonnée à la sphère experte des lanceurs d'alerte.

 

L'EXPLOSION DES AFFAIRES DE FRAUDE FISCALE NOURRIT UN SENTIMENT D'INJUSTICE

« La fraude fiscale a longtemps été perçue comme anecdotique par l'opinion publique », relève Vincent Drezet, responsable du syndicat Solidaires finances publiques, pourfendeur et expert reconnu de l'évasion fiscale. « On la voyait comme une forme de système D sympathique », poursuit-il. C'était l'époque où ni le scandale SwissLeaks, ni ceux des Panama Papers ou du Liechtenstein n'avaient éclaté, l'époque où Nicolas Sarkozy préférait focaliser son discours sur la fraude aux prestations sociales plutôt que sur celles opérées, à bien plus vaste échelle, par les multinationales. L'explosion de ces affaires, mêlée à celle de la crise, changera la donne. Éclairée à la lumière de la hausse de la précarité et de la baisse du pouvoir d'achat, l'évasion fiscale perdra tous ses fards.

 

196 C’EST LE NOMBRE DE CHAISES QUI AVAIENT ÉTÉ RÉQUISITIONNÉES DANS LA PERSPECTIVE DE LA COP21, SOIT LE NOMBRE D’ÉTATS QUI NÉGOCIAIENT ALORS L’ACCORD DE PARIS SUR LE CLIMAT.

Son ampleur s'exposera au grand jour, avec, aussi, des retombées négatives. « Tout cela a contribué au sentiment d'injustice, d'impunité et a nourri les rancoeurs », reprend Vincent Drezet. L'enjeu, poursuit celui qui, à l'instar du journaliste d'investigation Antoine Peillon, sera cité à la barre cet après-midi au titre de témoin, « est de transformer cela en un mouvement pour une vraie justice sociale et fiscale. Et c'est ce qui est en train de se passer avec les faucheurs ».

Avec ceci de paradoxal que les candidats à la présidentielle, pour l'heure, traînent la patte, relève pour sa part le sénateur communiste Éric Bocquet. « Aucun n'évoque clairement cette question qui devrait être au coeur de la campagne. Elle dépasse les clivages politiques, poursuit-il, elle intéresse les libéraux qui veulent défendre le système économique actuel, autant que la gauche qui cherche à le remettre en cause ».

De leur côté, les plateformes militantes sont de plus en plus nombreuses à s'emparer du sujet, relève encore Éric Bocquet. Mieux : elles font le lien avec leurs revendications, comme les lanceurs d'alerte d'UBS ou encore Oxfam et le CCFD-Terre solidaire, deux ONG agissant pour le développement des pays du Sud, premières victimes de l'évasion fiscale. Fille du mouvement pour la justice climatique, la campagne des faucheurs de chaises s'est faite, en quelque sorte, leur relais d'action tonitruant. Il n'aura fallu que quelques heures pour qu'elle éclose, en amont de la COP21 et au lendemain de l'explosion du scandale HSBC. « C'étaient des centaines de milliards d'euros qui s'étaient envolés », rappelle Txetx Etcheverry, cofondateur de Bizi ! et d'Alternatiba. « Quelques semaines avant, les États s'étaient tiraillés pendant la COP20 (1), au Pérou, incapables de mettre sur la table les 100 milliards de dollars promis aux pays pauvres pour les aider à faire face aux changements climatiques. » Le lien de cause à effet sera vite fait. « Nous nous sommes dit: l'argent détourné appartient aux États et manque à la transition écologique », conclut Txetx Etcheverry. Deux jours plus tard, Bizi ! réquisitionnait 8 chaises dans une agence HSBC de Bayonne, sous les applaudissements d'ouvriers qui se trouvaient dans le coin.

 

LA PREMIÈRE ANNÉE, UNE QUARANTAINE D'AGENCES ONT ÉTÉ VISÉES PAR CES ACTIONS NON VIOLENTES. LES CHAISES ONT ÉTÉ REMISES AU TRIBUNAL À L'OUVERTURE DU PROCÈS CAHUZAC

Illico, l'action fera tache d'huile. Attac et les Amis de la Terre se proposeront pour héberger des chaises fauchées, s'affichant receleurs volontaires aux yeux des autorités. Le philosophe Patrick Viveret, l'écrivaine Susan George et Edgar Morin leur emboîteront le pas. Et très vite, les fauchages se multiplieront. HSBC, BNP Paribas... la première année, une quarantaine d'agences ont été visées par ces actions coups de poing non violentes (lire ciaprès), avec à leur actif près de 200 chaises réquisitionnées. Et non sans résultat.

En mai dernier, BNP Paribas annonçait la fermeture de ses deux agences des îles Caïmans. Rien à voir avec la bataille des faucheurs, assure, aujourd'hui, un porte-parole. « C'est notre politique que de garantir la clarté de nos actions. » Six mois plus tôt, pourtant, la banque démentait encore que les Caïmans soient des paradis fiscaux (lire encadré). Quant aux chaises, objets de sa plainte, toutes ont été remises à la justice l’an dernier pour célébrer, en quelque sorte, l’ouverture du procès Cahuzac. Les services de BNP Paribas n’étaient pas en mesure de nous dire, samedi, si la banque a pris soin d’aller chercher les siennes.

(1) Conférence qui précédait celle de Paris et où se préparait l'accord international sur le climat.

 

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BNP PARIBAS ET SES PARADIS FISCAUX

Les îles Caïmans sont-elles des paradis fiscaux ? Un temps, BNP Paribas aura dit non. En novembre 2015, les faucheurs de chaises rencontraient les dirigeants de la banque pour négocier l'arrêt des réquisitions en échange de la fermeture de ses filiales dans les îles susnommées.

Les représentants de la banque leur répondront que, ne figurant pas sur la liste de l'OCDE, les Caïmans ne pouvaient être légalement considérées comme un paradis fiscal.

Si, depuis, BNP Paribas y a fermé deux de ses agences, la dispute se poursuit. Les ONG considèrent qu'elle possède toujours près de 170 filiales dans des paradis fiscaux. La banque dément, jugeant leur vision démesurée.

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12 janvier 2017 4 12 /01 /janvier /2017 08:46
Pompiers du Finistère: "On veut nous empêcher de faire grève" (Le Télégramme - 11 janvier 2017)

Pompiers. « On veut nous empêcher de faire grève » / Le Télégramme / 11 janvier 2017

 

La CGT du Sdis 29 dénonce un arrêté modifiant l'organisation des secours en période de grève. Selon le syndicat, ce texte remet en question la sécurité de la population, voire la possibilité de faire grève pour les pompiers.

Officiellement, ce texte est censé consolider, pour les sapeurs-pompiers, la possibilité d'exercer leur droit de grève. Eux en font une tout autre lecture. Le principal effet de l'arrêté signé en fin d'année par le préfet du Finistère et Nicole Ziegler, présidente du Service départemental d'incendie et de secours du Finistère, est d'abaisser le nombre de pompiers réquisitionnés en cas de grève. Aujourd'hui, à Brest, le centre de secours fonctionne avec un minimum de 35 agents en postes, qui sont réquisitionnés sur demande préfectorale en cas de mouvement social. Avec ce nouveau texte, ce seuil descend à 30 lors d'un mouvement de grève. « Intenable, avec des journées à plus de 50 interventions », rejette la CGT. « En 2000, nous étions 44 sapeurs-pompiers de garde, pour une moyenne de 8.000 interventions annuelles. En 2016, nous avons conduit 11.700 interventions, avec des gardes de 35. C'est limite, mais ça passe. À 30 non, car ce n'est pas parce que nous serions en grève que l'activité serait plus faible », explique Fabrice Le Ven, secrétaire général CGT Sdis 29. La note d'application rédigée par le directeur du Sdis 29 prévoit que, dans ces conditions de grève, les interventions considérées comme non urgentes (de type fuite d'eau, inondation) soient reportées voire annulées. « Mais cela relève d'une vision très théorique de notre activité, qui ne tient pas la route », tranche Patrice Le Vern.

« Dangereux pour la population »

Selon la CGT, la traduction concrète de cet arrêté pourrait être beaucoup plus brutale : « Cela veut dire qu'on risque d'avoir du retard dans les secours, voire pas de secours du tout quand tout le monde est déjà en intervention », assure Yannick Léal, secrétaire adjoint. Selon les pompiers, c'est bien la sécurité que menacerait ce texte : « On intervient sur tout le nord ouest du département, avec des feux qui représentent 12 % de notre activité, contre 6 % en moyenne sur le département. Rien qu'en 2016, une quinzaine de vies humaines ont été sauvées lors des interventions... Mais pour cela, il faut des moyens humains ». La CGT a commencé à alerter les élus du territoire sur les dangers de ce texte, et les appelle à prendre leur responsabilité. Mais, selon elle, le but réel de l'arrêté est d'« anéantir le droit de grève, par la mise en place de conditions intenables ».

« On paie la manif du 19 novembre »

Selon le syndicat, la CGT paierait ainsi sa mobilisation du 19 novembre, lors de l'inauguration du téléphérique. « Des demandes de sanctions ont été lancées et maintenant on a ce texte. C'est clair que c'est une punition ». Les pompiers affirment d'ailleurs avoir toujours en travers de la gorge les accusations de sabotage, suite à la panne électrique qui avait (déjà !) temporairement paralysé le téléphérique ce jour-là : « Nous accuser de ces faits, c'est nous prendre pour des voyous. Notre manifestation était très calme et pacifique ; on était juste au mauvais endroit au mauvais moment ».

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12 janvier 2017 4 12 /01 /janvier /2017 08:44
Victoire au 64 ème jour de grève de la Clinique de l'Ormeau: "des travailleuses en lutte ont fait plier la Finance" (CGT)

Victoire au 64ème jour de grève de la Clinique de l’Ormeau : "des travailleuses en lutte ont fait plier la Finance !"(CGT)

 

UNE LUTTE ÉBLOUISSANTE !

Il aura fallu 64 jours de grève, 64 jours de luttes et de mobilisations, 64 jours de détermination et de ténacité collective, 64 jours de fortes émotions, 64 jours de solidarité pour contraindre, enfin, les employeurs de la Clinique de l’Ormeau à entendre les justes et légitimes revendications des salarié-e-s.

Employé-e-s dans des conditions salariales et sociales plus que minimalistes, les salarié-e-s en ont eu assez de cette exploitation, alors même que ce groupe « Médipôle Partenaires » engrange des bénéfices colossaux au détriment des conditions sociales et de travail de leurs personnels.

Pour ces cliniques privées lucratives, une seule logique : les profits. A l’heure où se met en œuvre la loi « Travail » qui comporte entre autres, le soi-disant « dialogue social d’entreprise », il aura fallu actionner toutes les structures de la CGT, locales, départementales, fédérales et confédérale, solliciter le gouvernement jusqu’au cabinet du Premier ministre pour trouver les voies d’un accord. Cette victoire témoigne donc également du bien-fondé de nos luttes contre cette loi et ses pernicieuses conséquences.

L’énergie exemplaire des salarié-e-s avec la CGT a été payante et lors de l’assemblée générale de ce matin, mardi 10 janvier, la signature d’un protocole d’accord a été votée.

Ce protocole comprend : une augmentation significative de la valeur du point intégrant la Rémunération Annuelle Garantie avec un effet rétroactif au 1er janvier 2016, une prime pérenne de 700 euros pour tous les salarié-e-s de l’établissement, des mesures en termes d’amélioration des conditions et d’organisation du travail avec la prise en compte de toutes leurs revendications sur ces derniers points.

La Fédération de la Santé et de l’Action Sociale salue tous les grévistes de cette remarquable lutte et reste persuadée que d’autres victoires peuvent être conquises, dès lors que les revendications sont élaborées par les salarié-e-s et que leur détermination les porte, même quand les employeurs jouent le pourrissement de la mobilisation, ou que des élus locaux les critiquent au lieu de les écouter.

Elle salue aussi l’aide et la solidarité exemplaires de toutes les structures de la CGT locales et nationales qui ont été aux côtés des salarié-e-s de la clinique de l’Ormeau jusqu’à la victoire.

Nous resterons vigilants dans les étapes de mise en œuvre du protocole.

Fédération CGT de la santé et de l'action sociale, Montreuil, le 10 janvier 2017

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Pierre Laurent avait apporté son soutien aux salarié-e-s de l'Ormeau.

À la veille de la fin de ce long conflit social, l'Humanité en retraçait le déroulement et les dessous. À lire attentivement, le détricotage du service public hospitalier et la mainmise de la finance sur la santé ne sont pas un particularisme pyrénéen !

 

Polyclinique de l'Ormeau : 63 jours de grève contre les marchands de santé

 

Soixante-trois jours de grève, c'est le conflit social le plus long jamais connu dans le secteur des cliniques privées. Depuis le 8 novembre, il oppose 65 % des soignants et administratifs de la polyclinique de l'Ormeau à Tarbes (Hautes-Pyrénées) – 100 % même dans certains services – à leur employeur, MédiPôle Partenaires, 3ème groupe de l'hospitalisation privée lucrative en France, propriétaire de l'établissement depuis juin 2105. Que veulent les soignants ? Rien d'exceptionnel. D'abord, un retour à une organisation du travail acceptable. Les arrêts de travail ont fait un bond de 30 % depuis les réorganisations orchestrées par le nouveau propriétaire. Et puis et surtout, des augmentations de salaire. Près de 30 % du personnel de la clinique, en grande majorité des femmes, sont rémunérés en deçà ou au niveau du Smic. Jusqu'à 300 euros de moins que leurs collègues des autres cliniques du groupe. Un groupe en pleine santé selon ses propres informations. Dans un communiqué daté du 17 octobre 2016, quinze jours avant le début de la grève, on apprend son intention d'entrer en Bourse et ses excellents résultats. MédiPôle Partenaires annonce un chiffre d'affaires de 895 millions d'euros. Mieux encore. L'acquisition d'un établissement à Agen et la cession d'établissements de santé en Île-de- France lui permettraient d'engranger 905 millions. Banco ! Et ce n'est pas tout. On apprend au passage l'intention du groupe de procéder à une cession-bail des actifs immobiliers de la clinique de l'Ormeau.

« Une volonté idéologique de briser la volonté de revendication »

De ces perspectives réjouissantes, il n'a nullement été question durant les deux mois du conflit et les quelque 17 séances de négociation. À la place, « une volonté idéologique, dogmatique pour briser la volonté de revendication, pour écraser et humilier les salariés », déplore Laurence Charroy, responsable CGT de la polyclinique. En tout cas, rien n'a eu raison de la détermination des salariés. Ni leur bulletin de salaire du mois de décembre, réduit à rien, amputé des jours de grève, que la direction, pleine de morgue, leur a fait parvenir plus tôt que d'habitude. Ni le Noël des enfants, ni les traites à payer, ni la convocation de 17 grévistes devant le tribunal de Tarbes pour séquestration et occupation, plainte heureusement rejetée, ne les ont amenés à renoncer. Mais le ton est monté sérieusement en fin de semaine. Si bien que les discussions ont été délocalisées à Paris – sous le regard de Matignon – et prises en main par Philippe Martinez pour la CGT, par le cabinet-conseil de Raymond Soubie, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, pour les véritables décideurs de l'entreprise, le PDG de MédiPôle Partenaires et un nouveau venu, invisible jusque-là, le patron du groupe Elsan, Jérôme Nouzarède, à la tête du deuxième groupe d'hospitalisation privée à but lucratif qui s'apprête à racheter MédiPôle Partenaires.

« MédiPôle est en phase de fiançailles avec le groupe Elsan pour devenir le premier groupe français de cliniques privées de France. Nous sommes face à un mastodonte financier qui se fiche du département, des patients », écrivait le 25 décembre, au 48 ème jour de grève, dans une lettre ouverte, une infirmière, maman de trois enfants. S'il n'est plus question d'entrée en Bourse, le rachat de MédiPôle Partenaires par Elsan, financé par Capital Partners, cinquième fonds d'investissement au monde dont le siège est situé au Luxembourg, est bien à l'ordre du jour. Du beau monde. L'actuel PDG de MédiPôle n'est autre que Philippe Gravier, il a succédé à Marcel Hermann, contraint au départ, son nom apparaissant dans la longue liste des évadés fiscaux des Panama Papers. Le nouveau promu est également très proche de Christine Lagarde, jugée, il y a peu, coupable de « négligence » dans l'affaire Tapie, dont il a été directeur adjoint de cabinet au ministère de l'Économie et des Finances. MédiPôle revendique une soixantaine d'établissements, 9 000 salariés, 2 500 praticiens. Et plus d'un million de patients. Qui sont ses actionnaires ? Le fonds d'investissement anglo-saxon Bridgepoint mais également l'État, entré au capital à hauteur de 95 millions d'euros via la Banque publique d'investissement (BPI). L'État se montre, ici, très généreux. Il l'est beaucoup moins avec les cinq hôpitaux publics des Hautes-Pyrénées. À Lourdes, le service de réanimation cardiaque a disparu, des lits ont été supprimés en psychiatrie, des menaces pèsent sur les urgences de Bagnères-de-Bigorre. Deux maternités ont été rayées de la carte ces dernières années, à Lourdes, de nouveau, et à Lannemezan.

Un recul inquiétant du service public

La polyclinique de l'Ormeau n'a pas à se plaindre de ce désinvestissement de l'État puisqu'elle réalise désormais 45% des accouchements du secteur. Comme partout en France, le regroupement des établissements inscrit dans la loi santé est à l’œuvre. L'Agence régionale de santé ( ARS ) a décidé que les cinq établissements du département constitueraient un seul groupement hospitalier de territoire ( GHT ). À Lannemezan, les manifestations se sont multipliées, l'automne dernier, contre le projet de rattachement de l'établissement au GHT que piloterait l'hôpital de Tarbes. L'inqiétude de voir se multiplier les suppressions de postes, de lits, de services, est forte. « Nous demandons une dérogation ou un statut d'établissement associé. Nous avons déjà l'expérience de la mutualisation de services », s'inquiète Michel Dabat, le responsable CGT de l'hôpital de Lannemezan. « La polyclinique de l'Ormeau a pris un tel poids dans le département qu'en cas de défaillance, les conséquences sanitaires sur la population seraient sérieuses ». La polyclinique revendique le quasi-monopole sur l'oncologie, la cardiologie interventionnelle. Elle assure 70% des actes de chimiothérapie et radiologie, 80% de la chirurgie ORL et de stomatologie, 70% de l'implantation des stimulateurs cardiaques. Autre signe du recul du service public, la multiplication des réquisitions des grévistes de la clinique par l'ARS pour assurer la sécurité des patients des urgences et des maternités où 57 d'entre eux ont été sommés de travailler.

Grâce aux remboursements par la Sécurité sociale des actes réalisés sur ses 40 000 patients, la polyclinique, bénéficiaire, par ailleurs, de 1,7 million d'euros de crédit d'impôt compétitivité emploi (Cice), a reversé 10 millions à MédiPôle Partenaires. Critère de rentabilité incontesté, l'Ebitdar de l'établissement, un ratio qui renseigne sur le compte d'exploitation net d'une entreprise, affiche une marge de 22 %...Bref. Tout va bien.

Sylvie Ducateau

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12 janvier 2017 4 12 /01 /janvier /2017 08:00
Lu sur le site de la section de Quimper du PCF: http://quimper.pcf.fr/95230

25 500 tonnes de maïs traité avec un pesticide hautement toxique bloquées dans des silos du port de Brest : pas un sujet de santé publique selon la préfecture du Finistère !

 

Ci-dessous l'article paru dans Le Télégramme du 10 janvier :

Pesticides. 25.500 t de maïs bloquées au port de Brest

À la mi-décembre, 25.500 tonnes de maïs traité à la phosphine - un pesticide hautement toxique - étaient débarquées dans le port de Brest. Depuis, la quasi-intégralité de la marchandise est stockée, sur place, dans des silos. En cause, une teneur en gaz non conforme... malgré trois semaines de ventilation.

Que vont devenir les 25.500 tonnes de maïs venues de Roumanie et arrivées dans le port de Brest le 16 décembre dernier ? Depuis cette date, l'importante quantité de nourriture pour animaux (l'équivalent de 830 camions) est toujours là, régulièrement ventilée.

« Des relevés sont ponctuellement réalisés. Tout sortira quand les derniers résidus de phosphine auront été éliminés. Mais il n'y a rien d'extraordinaire », certifie Alain Castanier, le secrétaire général de la préfecture du Finistère. La phosphine ? Un gaz « extrêmement inflammable, provoquant des brûlures de la peau et des lésions oculaires graves, mortel par inhalation et très toxique pour les organismes aquatiques » selon la fiche de l'INRS (Institut national de recherche et de sécurité). Le pesticide est couramment utilisé dans les bateaux pour tuer les insectes et éviter les moisissures.

La phosphine placée directement sur le maïs

Selon la version officielle, c'est lors d'un contrôle de routine en magasin portuaire, réalisé quelques jours après le débarquement, qu'une teneur en phosphine non conforme a donc été détectée. La date de ce contrôle ? « Je ne la connais pas précisément », répond Alain Castanier, soucieux aujourd'hui de comprendre pourquoi les taux ne baissent pas, alors que la phosphine « ne laisse habituellement pas de trace ». L'un des dockers brestois qui a procédé au déchargement a, sans doute, un début de réponse. « Nous nous sommes rendu compte assez vite qu'il y avait de la phosphine en quantité importante. Normalement, ce pesticide est placé dans des grandes chaussettes. Mais là, il avait été mis directement en contact avec le maïs ». Et le docker de poursuivre : « Les taux sont vite montés. Cela aurait pu être très dangereux si l'un d'entre nous avait respiré le gaz juste au-dessus de la cale. Avec ce truc-là, on peut partir en un quart d'heure (*)».

« Pas un sujet de santé publique » selon la préfecture

Personne ne parlerait aujourd'hui de la phosphine si, le 21 décembre dernier, le syndicat Solidaires et plusieurs associations de victimes des pesticides n'avaient rendu le dossier public (le Télégramme du 22 décembre), après avoir été alertés que 59 tonnes de maïs roumain traité à la phosphine avaient quitté le port de Brest, direction Plouisy (22) et les silos de l'entreprise Nutréa. Depuis, les services de l'État multiplient les investigations. La Direction du travail, les affaires maritimes, la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dréal), ainsi que la Direction régionale de l'agriculture et de la forêt (DRAF) ont été saisies. « Mais il n'y a pas de sujet de santé publique », affirme Alain Castanier. En attendant, l'entreprise Cobrena, une filiale de Triskalia spécialisée dans l'approvisionnement en matières premières destinées à la nutrition animale, attend toujours de récupérer ses 25.500 tonnes de maïs.

* Selon l'INRS, l'inhalation d'une dose massive de phosphine provoque rapidement des troubles neurologiques (coma, convulsions), respiratoires (oedème aigu du poumon) et cardiaques (foyers de nécrose du myocarde).

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Voir aussi l'article d'Alexandra Chaignon dans l'Humanité du 23 décembre dernier :

Pesticides. Peur sur la coopérative

En 2014, la coopérative bretonne Nutréa-Triskalia avait déjà été condamnée pour « faute inexcusable de l’employeur » pour avoir intoxiqué deux de ses salariés, en 2011.

Les salariés de l’usine Nutréa-Triskalia s’inquiètent des risques sanitaires encourus après la livraison de maïs traité avec un produit toxique.

L’inquiétude est à nouveau palpable chez les salariés de la coopérative Nutréa-Triskalia de Plouisy (Côtes-d’Armor), qui craignent d’avoir été exposés cette semaine à un produit antiparasitaire hautement toxique. « D’anciens salariés ont déjà été empoisonnés par des produits dangereux. Alors, forcément, on s’inquiète », lâche Serge Le Quéau, de l’Union syndicale Solidaires Bretagne, faisant référence aux multiples affaires d’intoxication aux pesticides en cours au sein de cette entreprise spécialisée dans les aliments pour bétail, qui a, en outre, toujours nié ses responsabilités.

La phospine, un gaz incolore mortellement toxique

« Nous avons été contactés en ce début de semaine par des salariés qui nous ont fait part de leur grande inquiétude concernant leur santé, après avoir découvert incidemment sur leur lieu de travail que plusieurs tonnes de maïs, en provenance du port de Brest, avaient été fumigées et traitées par de la phosphine, un biocide hautement toxique, sans en avoir été informés préalablement », explique le militant, qui, avec les collectifs de soutien aux victimes de pesticides, tire la sonnette d’alarme. Le 15 décembre dernier, une cargaison de 25 000 tonnes de maïs destinée à l’alimentation animale et traitée à la phosphine est en effet arrivée à Brest. 59 tonnes ont été acheminées vers l’usine Nutréa de Plouisy, près de Guingamp, mais plusieurs autres usines de Bretagne sont également concernées par cette cargaison. Alors que la phosphine peut entraîner des complications neurologiques, respiratoires et cardiaques, « les salariés n’avaient pas été prévenus qu’ils devaient se protéger », indique SergeLe Quéau, d’autant plus soucieux que « les dockers de Brest, qui ont réceptionné la marchandise, ont indiqué qu’il y avait une grande fermentation dans le cargo ». « Des instructions ont immédiatement été données pour qu’aucun salarié ne reste à proximité de la zone de déchargement », assure de son côté la direction dans un communiqué, tout en précisant qu’un contrôle de la marchandise « a révélé une absence totale de résidus ».

Alertées, les autorités devaient procéder jeudi à des analyses

Une allégation qu’ont bien du mal à croire les militants antipesticides, d’autant que certains signes ne trompent pas : le salarié qui les a alertés s’est aussitôt rendu chez Laurent Guillou, l’un des ex-salariés qui a réussi à faire condamner la coopérative pour faute inexcusable et souffre d’hypersensibilité aux produits chimiques multiples, lequel a aussitôt eu une crise très violente. « Le salarié était chez moi depuis quelques minutes à peine que j’ai commencé à me sentir mal. Je connais les symptômes, j’ai été moi-même exposé à ce produit. Le salarié avait sans doute été contaminé, au sein de l’usine, par des poussières chargées de phosphine. Comment se fait-il que j’aie réagi si violemment si le salarié n’a pas lui-même été contaminé par ce produit ? » interroge Laurent Guillou.

Alertées mercredi, les autorités devaient procéder jeudi à des analyses des céréales et de l’air, là où était stockée une partie de la cargaison, ainsi que dans les usines de fabrication d’aliments pour bétail. « Les céréales ont été stockées et n’ont pas encore été manipulées. Mais les déchargements provoquent une poussière intense qui fait que tout le monde se retrouve exposé. Au passage, d’autres professions sont susceptibles d’être exposées, marins, dockers, ouvriers, chauffeurs, agriculteurs », rappelle le syndicaliste. Et le pire, c’est que tout ça finit dans la chaîne alimentaire…

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Pas de problème de santé publique pour la préfecture du Finistère ?

 

Qu'en pensent les paysans, les marins, les dockers, les salariés des transports et de l'agroalimentaire exposés à ces produits hautement toxiques ?

Et particulièrement ceux de Nutréa, filiale du géant agroalimentaire breton Triskalia, qui sont depuis plusieurs années victimes de l'exposition aux pesticides dans leur travail ?

Avec pour certains la double peine : licenciés et malades !

Un premier procès vient d'aboutir en septembre pour deux d'entre eux, près de 7 ans apès leur contamination, devant le tribunal des affaires de sécurité sociale de St Brieuc qui a condamné Nutréa à les indemniser. Pour d'autres, comme cet ancien salarié qui s'est suicidé, c'est déjà trop tard.

Et comme le souligne l'Huma, tout cela finit dans la chaîne alimentaire.

Pour la santé des salariés, celle du monde paysan, celle des consommateurs, pour la souveraineté et la sécurité alimentaire, il est urgent de tourner le dos à cette agriculture intensive polluante et financiarisée et d'encourager une agriculture paysanne, relocalisée, permettant aux agriculteurs de vivre de leur travail et aux consommateurs d'accéder à une alimentation saine et de qualité, répondant à leurs attentes et à leurs besoins.

Yvonne Rainero

membre de la commission nationale santé protection sociale du PCF

 

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11 janvier 2017 3 11 /01 /janvier /2017 15:41
RENTRÉE 2017 EN BRETAGNE : LE RÉSEAU PRIVÉ SE REFERAIT-IL UNE SANTÉ ?
Communiqué de presse

Le rectorat de Rennes a dévoilé les prévisions d’effectifs pour la rentrée 2017. La tendance amorcée à la rentrée 2016 est confirmée : le réseau privé gagnera pour une seconde année consécutive plus d’élèves que le réseau public.

A la rentrée 2016 et pour la première fois depuis des années, la progression des effectifs dans le 2nd degré privé (+1600 élèves) a été supérieure à celle du public (+1071). Pour la rentrée 2017, le réseau privé maintiendrait cette avance avec 1991 élèves supplémentaires contre 1437 pour le public.

En lycées généraux et technologiques, depuis 2013 les augmentations sont toutefois favorables au réseau public avec 6000 élèves supplémentaires sur 5 ans (2013/2017) contre 3263 dans le privé. Mais le retard pris par la Région Bretagne pour accompagner la hausse démographique avec des extensions et de nouvelles constructions de lycées publics a permis au réseau privé de réduire l’écart, jouant du manque de place dans le public. Ainsi à la rentrée 2017, +603 élèves sont attendus dans les lycées privés et +662 dans les lycées publics. La FSU reste mobilisée pour que la construction des lycées publics de Ploermel (56) et de Liffré (35) n’accuse plus aucun retard.

En collège et malgré les discours du gouvernement sur la laïcité, le réseau privé catholique a poursuivi sans contrainte son développement depuis 5 ans (2013/2017) avec +2084 élèves supplémentaires contre +717 dans le public. L’accélération aux rentrées 2016 et 2017 est d’ailleurs notable (+1649 élèves contre -44 pour le public) !

Plus finement, les prévisions pour la rentrée 2017 dans les Côtes d’Armor annoncent cependant un rebond du public à l’entrée en 6ème (+234 contre +26 en 6ème du privé), preuve s’il en fallait qu’une meilleure densité du réseau permet aux collèges publics de s’imposer sans difficulté. Pour l’Ille et Vilaine, la tendance est proche (+256 contre +193 en 6ème privé) mais freinée par le manque de places dans les collèges (40 élèves n’ont pas trouvé de place dans les collèges publics à la rentrée 2016). En revanche, dans le Finistère (+146 élèves en 6ème public contre +185 en 6ème privé) et surtout dans le Morbihan (+80 élèves 6ème public contre +287 en 6ème privé) les prévisions à l’entrée en 6ème restent favorables au réseau privé.

Outre une implantation forte du privé dans l’académie, des choix politiques, portés de longue date dans la région par de nombreux élus, affaiblissent le réseau public. Le SNES-FSU dénonce tout particulièrement la fermeture de 4 collèges publics sur 2 ans (Kérichen Brest, Commana, Montaigne Vannes, Surcouf St Malo), l’absence d’écoles, de collèges et de lycées publics sur des territoires (St Avé et Guidel, deux communes du Morbihan de plus de 10 000 habitants, sont sans collège public mais ont chacune un collège privé !), les resectorisations précipitées de la carte scolaire qui favorisent le réseau privé (à Pluneret toujours dans le Morbihan, un projet est particulièrement exemplaire).

De plus, le réseau public a été grandement fragilisé par les réformes imposées aux personnels quand l’enseignement privé disposait lui de certaines libertés. Ainsi l’an dernier, le rectorat, pour afficher un plan d’accompagnement des professeurs, a désorganisé les collèges publics. Et surtout, comme le souligne le Ministère, dans une brochure remise aux parents en juin sur la réforme du collège, « L’organisation des horaires peut varier dans les collèges privés ». Comment ne pas mieux encourager des parents à la recherche d’une offre de formation diversifiée et soutenue à se tourner vers le réseau privé catholique ?

Le SNES-FSU exige des moyens pour accueillir tous les élèves qui le souhaitent dans le public : il est inacceptable que des familles qui font le choix de l’école publique gratuite et laïque, en soient réduites à se tourner vers le réseau privé catholique, faute de place ou d’établissement à proximité dans le réseau public. C’est aussi une autre réforme qu’il faut pour le collège, respectueuse des personnels et des disciplines et encourageant une réelle mixité sociale dans les établissements.

SNES-FSU: rentrée 2017 en Bretagne: le réseau privé se referait-il une santé? (Communiqué de Presse du 9 janvier 2017)
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11 janvier 2017 3 11 /01 /janvier /2017 08:18

Il faut abroger la loi dite « Travail » !

 

Aujourd’hui, 11 janvier 2017, les sénatrices et sénateurs communistes présentent une proposition de loi visant à abroger la loi Travail.

Au Printemps dernier, nous avons été des millions à nous opposer à la loi Travail. 
Il faut rappeler que cette loi a été imposée à coup de 49-3, sans majorité parlementaire et au mépris total de la démocratie. Cette loi a également été imposée au mépris total d’un puissant et large mouvement social soutenu par une majorité de citoyen.
Au nom de l’adaptation « du droit du travail aux besoins des entreprises », elle s’attaque frontalement aux garanties collectives, aux acquis sociaux si durement conquis par 100 ans de luttes sociales. 

L’inversion de la hiérarchie des normes prévues par la loi Travail constitue un recul social sans précédent.

Depuis les Accords de Matignon de 1936, les conventions collectives et les accords de branche ne pouvaient qu'améliorer les conditions des salariés prévues par le Code du travail. Désormais, un simple accord d'entreprise permettra de déroger à ces règles, la hiérarchie des normes est inversée. Les salariés sont laissés seuls face à leur employeur dont les moyens de pression sont élargis au détriment des droits, des conditions de travail. 

Avec la loi Travail, les licenciements seront facilités, la précarité renforcée car elle permet aux entreprises qui réalisent des bénéfices de licencier pour motif économique. Les salariés pourront être obligés de travailler plus sans gagner plus, ceux qui refuseraient pouvant alors être licenciés….

Comment prétendre lutter contre le chômage en favorisant les licenciements ?!

Avec la loi Travail, par un simple accord d'entreprise, il sera possible de revenir sur le temps de travail et sur les 35h.

De même, la majoration des heures supplémentaires passe de 25 % à 10 % ce qui se traduira dans les faits par des baisses de salaires alors que le pouvoir d'achat a déjà considérablement baissé ces dernières années.

Avec la loi Travail, la santé au travail est menacée. Nombre de mesures de la loi contribuent à durcir les conditions de travail (plus de flexibilité, temps de travail, pressions de l'employeur). Dans le même temps, les missions de la médecine du travail sont dénaturées et l'intervalle entre deux consultations passe de 2 à 5 ans.

Cette loi n’est rien d’autre qu’une loi de soumission aux volontés du Medef.

Elle ne favorisera ni l’emploi ni l’économie, mais encouragera les suppressions de postes avec pour objectif d’augmenter les profits des actionnaires.

Je regrette que ni Gwenegan Bui, ni Marylise Lebranchu ne se soient opposés à la loi El Khomri imposée par Valls. Qu'ils n'aient pas soutenu la motion de censure de gauche contre le gouvernement Valls. Qu'ils se soient tu face à la criminalisation du mouvement syndical et de la jeunesse en lutte. 

Nous sommes toujours une majorité à ne pas vouloir de ce retour à des rapports sociaux dignes du 19e siècle. 

Alors oui, en 2017, il faut abroger cette loi de régression qui met en cause des décennies de conquêtes sociales !

Si les électeurs m'élisent député, je porterai l'objectif d'abrogation de la travail et je proposerai un vaste plan de sécurisation de l’emploi et de protection du salariat :
- l'adoption d'une loi de sécurisation de l'emploi et de la formation permettant à chaque salarié-e d'alterner période d'emploi et de formation choisie sans perte de salaire et sans passer par le chômage

- la refonte du Code du travail, rétablissant la hiérarchie des normes et garantissant de nouveaux droits aux travailleurs à l'entreprise

- le doublement des effectifs de l'Inspection du travail

- des négociations pour une réduction du temps de travail avec les 32h hebdomadaires pour objectif.

- de faire du CDI la norme et de limiter le recours à l'intérim

Ces mesures me semblent indispensables pour que le droit du travail et l’humain reprennent toute leur place dans un monde économique sans merci. 

 

Ismaël Dupont, 

 

Candidat aux législatives sur la 4 ème circonscription du Finistère, « Rassembler à Gauche, pour l’Humain d’Abord ! »

Prise de parole d'Ismaël Dupont lors de la manifestation contre la loi travail du 5 juillet 2016

Prise de parole d'Ismaël Dupont lors de la manifestation contre la loi travail du 5 juillet 2016

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11 janvier 2017 3 11 /01 /janvier /2017 08:05
«Je le fais parce qu'il y a des gens qui ont un problème, je le fais parce qu'il faut le faire. Il y a des gens qui sont morts sur l'autoroute, il y a des familles qui souffrent, il y a un État qui a mis des frontières en place et qui n'en gère absolument pas les conséquences», a déclaré Cédric Herrou lors de l'audience, mercredi dernier au tribunal de Nice.

«Je le fais parce qu'il y a des gens qui ont un problème, je le fais parce qu'il faut le faire. Il y a des gens qui sont morts sur l'autoroute, il y a des familles qui souffrent, il y a un État qui a mis des frontières en place et qui n'en gère absolument pas les conséquences», a déclaré Cédric Herrou lors de l'audience, mercredi dernier au tribunal de Nice.

Cédric Herrou, ma grand-mère et la « famille » de Mazamet
MARDI, 10 JANVIER, 2017
HUMANITE.FR

Par José Fort. Le sort des réfugiés et de leurs soutiens en France me rappelle les durs moments passés par ma grand-mère et ses deux filles.

Leur mari et père, leur fils et frère étaient morts au combat pour la défense de Madrid pendant ce qu’on qualifie encore et encore de guerre civile espagnole alors qu’il s’agissait d’un putsch fasciste commis contre une République démocratiquement élue. Passons.

Ma grand-mère et ses deux filles avaient trouvé refuge à Barcelone. Peu de temps avant que la ville tombe aux mains des troupes franquistes, comme des centaines de milliers d’autres Espagnols, elles prirent le chemin de la France. C’était en février 1939. Il neigeait. Elles n’avaient comme seul bagage que deux baluchons. En arrivant au Perthus sous un froid glacial, à la frontière française, les gardes mobiles encadraient, bousculaient, insultaient ces hommes et ces femmes qui croyaient en la France solidaire. La plupart d’entre eux étaient dirigés vers les camps de concentration d’Argelès et de la région. Sauf quelques chanceux au nombre desquels ma grand-mère et ses deux filles. Elles comptaient, bien entendu, des complicités locales.

L’espace d’un instant, le cordon des gardes mobiles s’écarta laissant passer les trois femmes. Un homme les attendait, les entraîna vers une voiture, leur donna trois billets de train. Et il leur dit : « Vous allez jusqu’à Mazamet sans prononcer un mot ». Un couple vous attendra sur le quai. J’insiste pas un mot ».

Jusqu’à la fin de leur vie, ma grand-mère et ses deux filles ont évoqué avec tendresse la « famille » de Mazamet chez qui elles ont trouvé réconfort, amitié, solidarité. De la chaleur humaine, tout simplement.

Cédric Herrou, élu par 4 000 internautes « Azuréen de l’année »

Pourquoi  vous raconter cette histoire ? C’est le comportement de Cédric Herrou qui me pousse à le faire. Ce jeune agriculteur de la vallée de la Roya près de la frontière franco-italienne est menacé de huit mois de prison avec sursis pour avoir nourri, hébergé, soigné des réfugiés. Vendredi, quatre de ses voisins ont été arrêtés pour les mêmes raisons.

Cédric Herrou est un citoyen généreux, comme la famille de Mazamet Cédric Herrou est un homme courageux, comme la famille de Mazamet.

Cédric Herrou est l’honneur de la France, comme la famille de Mazamet.

Cédric Herrou, élu par 4000 internautes «  Azuréen de l’année », donne à voir une autre France que celle représentée par le très mussolinien président du conseil général des Alpes maritimes, Eric Ciotti.

Il y a bien deux France : celle qui peut voler en toute impunité la République, pourchasser les malheureux et celle qui au prix de sa propre liberté refuse l’injustice et fait simplement preuve de générosité. Dans la vallée de la Roya, on peut à juste titre chanter Bellaciao. Ecoutons et chantons cet hymne à la résistance.

José Fort est un internationaliste passionné du monde, journaliste, ancien chef du service monde de l’Humanité.
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