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17 décembre 2016 6 17 /12 /décembre /2016 16:14
Samedi 17 décembre: Conférence de presse des 3 sections PCF de Morlaix, de Roscoff, de Lanmeur sur la campagne des présidentielles et des législatives dans la IVe circonscription (photos Jean-Luc le Calvez)
Samedi 17 décembre: Conférence de presse des 3 sections PCF de Morlaix, de Roscoff, de Lanmeur sur la campagne des présidentielles et des législatives dans la IVe circonscription (photos Jean-Luc le Calvez)
Samedi 17 décembre: Conférence de presse des 3 sections PCF de Morlaix, de Roscoff, de Lanmeur sur la campagne des présidentielles et des législatives dans la IVe circonscription (photos Jean-Luc le Calvez)
Samedi 17 décembre: Conférence de presse des 3 sections PCF de Morlaix, de Roscoff, de Lanmeur sur la campagne des présidentielles et des législatives dans la IVe circonscription (photos Jean-Luc le Calvez)
Samedi 17 décembre: Conférence de presse des 3 sections PCF de Morlaix, de Roscoff, de Lanmeur sur la campagne des présidentielles et des législatives dans la IVe circonscription (photos Jean-Luc le Calvez)
Samedi 17 décembre: Conférence de presse des 3 sections PCF de Morlaix, de Roscoff, de Lanmeur sur la campagne des présidentielles et des législatives dans la IVe circonscription (photos Jean-Luc le Calvez)
Samedi 17 décembre: Conférence de presse des 3 sections PCF de Morlaix, de Roscoff, de Lanmeur sur la campagne des présidentielles et des législatives dans la IVe circonscription (photos Jean-Luc le Calvez)
Samedi 17 décembre: Conférence de presse des 3 sections PCF de Morlaix, de Roscoff, de Lanmeur sur la campagne des présidentielles et des législatives dans la IVe circonscription (photos Jean-Luc le Calvez)

Ce samedi 17 décembre de 11h à 12h s'est tenue du Conférence de presse des 3 sections du Parti Communiste de la circonscription (120 adhérents à jour de cotisation) pour présenter notre démarche pour les Présidentielles - un soutien à la candidature de Mélenchon  - et pour les Législatives 2017, où les communistes porteront la candidature d'Ismaël Dupont aux Législatives en faisant un appel à l'unité de tous les dominés, de tous ceux qui veulent d'une autre société de partage et d'un député de gauche utile et combatif pour combattre les reculs de civilisation que nous préparent les néo-libéraux, la droite fillonniste et l'extrême-droite.

Introduction de Daniel Ravasio:

La situation, le contexte

A droite, François Fillon vient de gagner la primaire, suite à une mobilisation massive de l’électorat de la droite traditionnelle.

- Il est porteur d’un projet de destruction des droits sociaux adossé à une vision réactionnaire de la société : la Sécurité Sociale, malgré des reculs de façade, est en danger.

- Il veut imposer une société très brutale de la façon la plus autoritaire qui soit, en gouvernant par ordonnances.

 

Mais il n'est pas le seul danger. Marine Le Pen veut se présenter comme la candidate qui protégerait les Français contre l'ultralibéralisme de François Fillon.

- C'est une imposture quand on sait qu'elle porte au pinacle le multimilliardaire Donald Trump.

- En réalité, son programme est du même acabit. Derrière le verbiage antisystème, c'est toujours la dénonciation du pauvre, du chômeur, de l'assisté, de l'immigré, mais jamais du vrai responsable de la crise, le pouvoir financier.

 

Le retrait de François Hollande est le signe de l’échec d’un quinquennat calamiteux marqué par une politique néolibérale et sécuritaire.

- Manuel Valls, Emmanuel MACRON veulent reprendre le flambeau après ce renoncement. Mais qui peut oublier que c'est la politique qu'ils ont conduite ensemble qui l'empêche de se représenter. Valls et Macron ont été les deux inspirateurs du quinquennat, imposant par le 49-3 la loi Macron pour l'un, la loi El Khomri pour l'autre. Leur candidature est une impasse.

- Ce désaveu terrible jette les forces socialistes dans un grand désarroi et une division maximale.

 

Rassembler à gauche

La seule manière de faire face à la droite et à l'extrême droite, c'est de rassembler les Français sur un nouveau projet de gauche, de progrès social, de redressement national et de transformation de l'Europe.

Dans cette situation, le PCF (avec Ensemble ! autre membre du FDG) a décidé de soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle.

Cette candidature est aujourd’hui porteuse d’une alternative aux politiques libérales menées durant les deux derniers quinquennats, et seul un projet de transformation sociale et écologique de la société peut faire rempart au Front national et à la droite.

Il s'agit maintenant de l'inscrire dans une perspective majoritaire, chaque force versant au débat toutes ces propositions. Nous voulons élargir considérablement le rassemblement déjà engagé. Les écologistes, dont la candidature a peu de chance de peser fortement, doivent réfléchir à cette situation. Notre appel s'adresse évidemment aux militants et aux millions d'électeurs socialistes qui regardent consternés le spectacle offert par la primaire de leur parti.

Le PCF a décidé d’appeler à voter pour Jean Luc MELENCHON tout en menant une campagne autonome. Autonome, ça signifie offensive et libre. Le PCF va mettre au service de cette campagne tout ce qu'il a de meilleur : ses idées et son projet, sa proximité avec les citoyens dans de très nombreux territoires et l'expérience de ses élus, sa capacité à rassembler des forces citoyennes, sociales et politiques très larges à gauche. Notre fil conducteur, c'est de montrer aux Français que, contrairement à ce qu'on leur raconte tous les jours, une politique de progrès social est non seulement possible, mais qu'elle est la seule voie pour redresser le pays. C'est au débat de projets que nous appelons.

 

Des propositions, le PCF en a  et nous montrerons à chaque fois pourquoi elles sont réalisables.

 

C'est en ouvrant un débat populaire sur ces propositions que nous serons capables de rouvrir l'espoir que le quinquennat de François Hollande a réduit à néant pour des millions de Français.

 

Les élections législatives

Pour les élections législatives, nous souhaitons aussi que le rassemblement le plus large s’effectue.

Le Front de Gauche du Pays de Morlaix s’est adressé à EELV, au PG et à France INSOUMISE à la fin de mois de septembre.

« Alors que tant de choses nous rassemblent, nous souhaitons réfléchir avec vous à la possibilité de construire une candidature unitaire sur la base d’une plateforme commune. C’est la raison pour laquelle, nous vous proposons une rencontre de nos organisations et collectifs respectifs le plus rapidement possible afin de redonner un élan unitaire et rassembleur de notre gauche antilibérale.»

Ce courrier et cette proposition ont, hélas, reçu un avis négatif d’EELV et de France INSOUMISE.

Le PCF est toujours dans le même état d’esprit, se déclare ouvert à toute rencontre et échange pour aller vers un rassemblement.

Dans chaque circonscription, nos concitoyens ont besoin d’un(e) député(e) qui refuse l’insupportable et agisse quotidiennement pour la justice sociale, qui fasse respecter la démocratie, qui soit rebelle au libéralisme et à tous les extrémismes, qui, comme le dira fortement notre campagne, unisse pour l’humain d’abord.

Dans le cadre de cette démarche le PCF du Pays de Morlaix porte la candidature de notre camarade Ismaël DUPONT

 

Synthèse de l'intervention d'Ismaël Dupont, candidat présenté par le PCF aux élections législatives: 

Après quelques mois pour dénoncer le fiasco de la gestion par la direction, les actionnaires, la CCI et Morlaix Communauté du dossier Tilly Sabco depuis 3 ans, avec des appels qui ont été ignorés, un manque absolue de transparence, un manque de volontarisme politique et de respect des salariés qui sont aujourd'hui 134 sur 200 à être licenciés. 

"Nous réiterons notre appel au rassemblement de la gauche de progrès social, démocratique et écologique et sommes prêts à discuter pour une candidature commune de la gauche sur la base d'une rupture avec les politiques suivies ces cinq dernières années avec toutes les forces disponibles. 

Le peuple de gauche pendant 5 ans a assisté avec consternation à l'adoption à l'adoption d'une série de lois régressives sur le plan des libertés comme sur le plan économique et social. Ce quinquennat a été rythmé par des textes étrangers à tout idéal progressiste, qu'il s'agisse du TSCG (non renégociation du pacte de stabilité européen Merkel-Sarkozy et de la politique d'austérité), de l'ANI, du Pacte de Responsabilité, du CICE, des lois Macron et El Khomri, des réductions de moyens drastiques pour les collectivités, les services publics, l'Hôpital, de la hausse de la TVA et du plafonnement de l'impôt pour les plus riches, de la criminalisation du mouvement social dans un contexte d'état d'urgence normalisé, durant désormais plus longtemps que pendant la guerre d'Algérie. Des fleurons industriels ont été abandonnés, on a laissé faire les licenciements boursiers, les délocalisations. 

A aucun moment, à part peut-être sur la déchéance de nationalité, Marylise Lebranchu et Gwenegan Bui ne se sont désolidarisés. Ils ont accompagné au contraire sans marquer de désapprobation publique ni de geste fort de refus cette politique de régression sociale et démocratique. 

Hollande et Valls, avec leur majorité parlementaire majoritairement unie sur une politique néo-libérale, même si quand ils n'ont pas eu de majorité PS sur leurs textes, ils ont fait joué à plein la monarchie présidentielle, ont clairement manifesté une volonté de remise en cause de l'Etat social, et ce conformément aux desideratas du Patronat.

Des recettes néo-libérales qui n'ont instillé ni une relance de la croissance, ni une inversion de la courbe du chômage.

Aujourd'hui, les résultats de cette politique sont tragiquement éloquents :

- 6,2 millions de chômeurs toutes catégories confondues

- 1,9 millions de travailleurs pauvres

- 20 % des Français en dessous du seuil de pauvreté.

Et politiquement, la situation est grave, extrêmement dangereuse: un recul de l'espoir, un discrédit de la gauche dans toute une partie de la population, même si les idéaux de la gauche sont encore partagés par une large partie des Français (sécurité sociale, services publics, impôt redistributif...). Une droite ultra-libérale à l'offensive, plus radicale que jamais, qui promet une révolution tatchérienne et conservatrice en France. Une extrême-droite qui n'a jamais été si forte depuis la Libération et la défaite des collaborateurs d'extrême-droite.

Face à ces défis, il y a urgence à se rassembler pour prendre le pouvoir sur la finance, partager les richesses, changer l'Europe. 

A se rassembler pour un nouveau pacte républicain, pour une France solidaire et protectrice, une République qui s'attache à la réduction des inégalités. 

A se rassembler pour investir et produire autrement, pour faire face aux crises écologiques. 

Comme priorités de notre mandat législatif potentiel et axes de campagne principaux, nous allons porter cinq grandes thématiques: 

1/ Sortir de la monarchie présidentielle. Redonner la primauté au Parlement, supprimer le domaine réservé du Président de la République, dissocier l'élection présidentielle et législative, supprimer le 49-3, instaurer la proportionnelle aux élections et les moyens d'une démocratie de participation citoyenne en rupture avec la culture de la délégation de pouvoir (transformation du sénat, référendums sur les grandes questions européennes, les grands projets...). 

2/ Pousser la bataille pour une grande réforme fiscale. Baisse de la TVA sur les produits de première nécessité; doublement de l'ISF; renforcement de la progressivité de l'impôt sur le revenu, taxation à 100% au dessus des 400 000€ nets de revenus par an; suppression du CICE ; taxation des dividendes des actionnaires qui ont cru de près de 25% l'année dernière; réforme de l'impôt sur les sociétés.

3/ La défense du monde du travail. l'abrogation de la loi travail et la mise en place d'une Sécurité Emploi-Formation; la réécriture d'un code du travail protecteur pour les salariés où les emplois précaires (CDD, intérim) seraient marginaux; augmentation de 23% du SMIC, l'augmentation des retraites, des minima sociaux, des allocations chômage. Une politique d'investissement dans les secteurs industriels et écologiques d'avenir qui crée de l'emploi. Un encadrement des rémunérations dans les grandes entreprises (échelle de 1 à 20). Un revenu minimum garanti et un statut protecteur pour la jeunesse (18-25 ans).

4/ Produire et consommer autrement et protéger la planète. Développer du fret ferroviaire, de la rénovation thermique des bâtiments, des circuits courts agricoles comme industriels, transition de notre modèle agricole avec un fonds de soutien aux agricultures paysannes et biologiques, aux filières relocalisées, un encadrement des marges de la grande distribution et des prix garantis aux producteurs; service public national déconcentré de l'eau et des déchets, engagement dans la recherche sur les énergies, interdiction de l'exploitation des gaz de schiste.  

5/ Construire un nouvel âge de la protection sociale et des services publics appuyée sur les principes de solidarité, d'investissement collectif pour l'avenir de notre société, de coopération. Supprimer la tarification à l'activité, la RGPP à l'hôpital; pôle public du médicament: nationalisation des autoroutes; nouvelle loi sur le handicap; création d'un service public de l'autonomie pour les personnes âgées; abrogation des lois de libéralisation du rail, de la loi Macron; construire une école de l'égalité". 

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17 décembre 2016 6 17 /12 /décembre /2016 13:28

« Amis, redescendez sur terre. Le moment est venu de penser tout à fait autrement pour sauver l’idée européenne ».

Venant d’un ancien ministre des Affaires Etrangères dans le gouvernement Jospin, qui demeure aujourd’hui encore une voix écoutée sur les enjeux tant européens que mondiaux, cette interpellation très pertinente mérite attention !

Elle est tirée du dernier livre d’Hubert Védrine, intitulé « Sauver l’Europe ! » (1)

Et, pourquoi ne pas le dire franchement : malgré mon net désaccord sur la vision d’ensemble de la construction européenne qui y est défendue, je considère qu’il s’agit d’un ouvrage qui stimule utilement le débat.

L’auteur rompt, en effet, avec la langue de bois ambiante des « milieux autorisés » de Bruxelles aussi bien que des sphères gouvernementales à Paris. Védrine appelle un chat un chat et n’hésite pas à briser des tabous.

Non seulement, il parle de « crise existentielle » de l’actuelle UE -le Président de la Commission, Jean-Claude Juncker, en convient désormais lui aussi- , mais il situe lucidement les origines du « décrochage de plus en plus manifeste » des Européens bien avant le « Brexit ».

Il pointe, comme nous-même le faisons depuis longtemps, le vice de fabrication essentiel de la construction européenne : elle s’est faite sans les peuples. Et de citer, comme illustration du « mépris agressif envers les votes populaires », le cas du sort réservé au référendum français de 2005, qualifié à juste titre de « véritable insurrection électorale » : le TCE rejeté par la porte était revenu par la fenêtre sous la forme du traité de Lisbonne.

Autres formes d’arrogance insupportable de la classe dirigeante européenne légitimement fustigée dans ce livre : la confusion délibérément entretenue entre « vrais anti-européens » et partisans d’un projet européen alternatif à l’actuel, ou encore la propension des mêmes à « jeter la suspicion sur tout désir bien naturel de conserver une certaine souveraineté sur son destin et son identité dans la mondialisation, à balayer avec mépris toute critique ».

D’autres idées émises dans le livre sont également frappées au coin du bon sens, comme le constat selon lequel le projet -cher, notamment, à François Hollande- « d’intégrer plus encore la zone euro » ( en la dotant d’un ministre des finances, d’un budget propre, d’un Trésor ) ne rendrait en rien plus légitimes aux yeux des peuples des « réformes » dont ils ont abondamment montré qu’ils n’en voulaient pas ! Nous ne bouderons pas non plus notre intérêt pour les passages suggérant à l’UE de « recouvrer, sans agressivité, une autonomie de pensée par rapport aux Etats-Unis » et de « reconstruire la relation Europe-Russie ».

On s’en doute : tout l’ouvrage en question ne suscite pas les mêmes éloges de notre part !

Ainsi, la fuite en avant néolibérale, la mise en concurrence des travailleurs, une utilisation de l’euro qui tourne le dos aux besoins de solidarités des peuples face aux marchés financiers, et le fiasco social qui en résulte sont à peine effleurés , voire carrément escamotés dans le bilan de l’UE que dresse l’auteur !

Pire : les « réformes » Schroeder sont citées en exemple ! Nous ne nous retrouvons pas davantage dans son souhait ambigu de voir « reprise en main (…) la question des flux de réfugiés et de migrants ». Enfin, sa conception de la « refondation » de cette « Union en état d’hébétude » n’est guère convaincante : Védrine suggère de décréter une « pause qui serait brève » pour réfléchir, suivie d’une « conférence refondatrice » entre « Etats volontaires ».

Les citoyens ne seraient conviés qu’à avaliser ou à rejeter le compromis qui sortirait de ce conclave au sommet. De vraies contradictions, propices à un vrai débat…

——-
(1) Editions Liana Lévi (2016)

Sauver l'Europe: réponse de Francis Wurtz (ancien député européen PCF-Front de Gauche) à Hubert Védrine (L'Humanité Dimanche, 15 décembre 2016)
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17 décembre 2016 6 17 /12 /décembre /2016 07:49
Patrick Hervé: l'ancien proviseur devenu dessinateur (Elvire Simon, Le Télégramme - 11 décembre 2016) - présent au marché de Noël de Skol Vreizh ce samedi 17 décembre dans les locaux de la Manufacture de Tabac à Morlaix

SKOL VREIZH fait porte ouverte à la Manufacture de Tabac de Morlaix toute la journée, de 10h à 17h.

Plusieurs auteurs seront présents pour dédicacer leurs livres, dont Patrick Hervé, plusieurs titres un peu anciens seront vendus à prix cassé.

Venez nombreux soutenir notre éditeur morlaisien de qualité qui fait référence dans le milieu de l'histoire, de la géographie et de la littérature bretonne.  

 

Etoiles-bleu-2x400 

Nous vous souhaitons de très belles & joyeuses fêtes de fin d'année !

Hetiñ a ra Skol Vreizh gouelioù fin ar bloaz laouen deoc'h !

 
Etoiles-bleu-trait 

 

Marché de Noël / Marc'had Nedeleg

Samedi 17 décembre (10h-17h)

Les éditions seront exceptionnellement ouvertes et vous pourrez y rencontrer de très

nombreux auteurs qui auront le plaisir de dédicacer leurs ouvrages : Bernard Cabon,

François de Beaulieu, Francis Favereau, Laurent Goulhen, Anne Guillou, Patrick Hervé,

Yann-Bêr Kemener, Alain Kervern, Yves Lebahy, Daniel Leloup, Jean-Pierre Le Roux,

Armel Le Sec'h, Fañch Peru

Il y aura également un coin "Bonnes affaires / Levrioù marc'hadmad" à partir de 2€

Exposition des tableaux d'Armel le Sec'h

 

http://www.skolvreizh.com/

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17 décembre 2016 6 17 /12 /décembre /2016 06:34
Tilly Sabco: 134 licenciements avec la décision du reprise par l'entreprise néerlandaise Wegdam prise par le tribunal de commerce de Brest (Ouest-France)

Tilly-Sabco : l'offre du groupe néerlandais retenue, 134 salariés licenciés
http://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/finistere/tilly-sabco-offre-du-groupe-neerlandais-retenue-134-salaries-licencies-1156461.html

Le tribunal de commerce de Brest a étudié les trois offres de reprise de Tilly-Sabco, basé à Guerlesquin. Il a finalement décidé de retenir l’offre néerlandaise, celle de Wegdam qui concerne 61 salariés. 134 personnes seront licenciées.

Corinne Nicole : « Ce n’est pas à moi d’annoncer à mes collègues qu’ils vont être licenciés. »

Pour certains salariés, l’attitude de la CCI, devenue unique actionnaire, ne passe pas : « La CCI n’a pas pris ses responsabilités, » commente-on, amère.

D’autres regrettent que des actions ne soient pas menées.

134 personnes licenciées

Le tribunal de commerce de Brest a retenu l’offre de l’entreprise néerlandaise Wegdam, ce vendredi matin.

Il avait fait évoluer son offre passant de 45 à 61 salariés repris.

Le repreneur ne conserve que l’activité saucisses. 134 personnes sont licenciées.

Les réactions des salariés

« C’est un beau temps pour un enterrement », avait lancé un salarié avant de rejoindre l’assemblée générale. « Cette fois-ci c’est la dernière réunion », s’exclamait une autre.

Suite au jugement, « la famille Tilly a besoin de se retrouver pour échanger », a déclaré Corinne Nicole, déléguée syndicale.

Adem, salarié depuis 24 ans, est également dégoûté : « C’est une catastrophe. Les gens licenciés vont devoir changer de région pour trouver du travail. Il n’y a plus rien ici. Les gens ont des emprunts, ils ont construit de maisons… J’espère que les personnes licenciées vont avoir un maximum de dédommagements. Certains ne réalisent pas encore, ils ont espoir de faire partie des 61, lorsqu’ils vont recevoir les lettres de licenciement, ils vont être choqués ».

La Région et Morlaix communauté se mobilisent

Depuis cette annonce, la Région et Morlaix communauté ont fait savoir, par communiqué, qu’ils se mobilisaient pour « l’accompagnement des salariés et du repreneur. » Ils affirment que les collectivités sont « prêtes à déployer des moyens exceptionnels, en particulier sur la formation, pour les salariés qui vont perdre leur emploi. »

La formation avait été un axe critiqué au moment du reclassement des salariés de Gad (Lampaul-Guimiliau), car cela permettait aux pouvoirs publics de ne plus les faire apparaître dans la catégorie demandeurs d’emploi. Les ex-Gad n’ont pas tous retrouvé d’emploi pérenne depuis la fermeture de l’entreprise en 2013.

Concernant Tilly, une réunion devrait se tenir avec les différents acteurs concernés afin de décider quelles mesures mettre en place.

 

 

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17 décembre 2016 6 17 /12 /décembre /2016 06:10
Article de "L'Humanité Dimanche" (15-21 décembre 2016) sur le travail des dispensaires de santé en Grèce

6 ans d'austérité en Grèce, c'est une baisse de 25% du PIB et de 20% des salaires, 23% de chômeurs, 36% d'enfants pauvres, une situation sanitaire extrêmement dégradée... Mais les Grecs se battent, organisent la solidarité!

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17 décembre 2016 6 17 /12 /décembre /2016 06:08
Elus et usagers se mobilisent contre la casse du service public postal, comme ici à Rennes, en septembre dernier. Photo Thierry Pasquet/Signatures

Elus et usagers se mobilisent contre la casse du service public postal, comme ici à Rennes, en septembre dernier. Photo Thierry Pasquet/Signatures

Métier par métier, les raisons de la colère à La Poste
Services publics
CÉCILE ROUSSEAU
JEUDI, 8 DÉCEMBRE, 2016
L'HUMANITÉ

Pendant que la direction fait mine de lâcher quelques miettes dans le cadre des négociations nationales sur les conditions de travail des facteurs, avec notamment l’embauche de 500 CDI, sur le terrain, les réorganisations continuent de plus belle. « Ces négociations ne répondent pas du tout à l’urgence sociale, ni au degré de souffrance des agents », constate Valérie Mannevy, du bureau national de la Fapt-CGT, rappelant au passage les salaires bas des agents. « On n’arrête pas de leur répéter que le trafic du courrier baisse alors qu’ils ont de plus en plus de boulot, tout cela est très compliqué à gérer. »

Après plus de dix ans de réorganisations intenses, près de 100 000 emplois passés à la trappe dont 7 300 rien qu’en 2015, une mutation de l’entreprise désormais axée sur la rentabilité avec la mise en avant du colis et des activités postales souvent au détriment des missions de service public, « les agents sont essorés, tranche Eddy Talbot, de SUD PTT. Mais on voit que la lutte paie quand l’unité syndicale est la plus large possible. Les postiers sur la plateforme industrielle de courrier (PIC) de Wissous (Essonne) qui s’était mise en grève massivement le 15 novembre ont obtenu vingt embauches en CDI ». En réaction à ces restructurations généralisées, les résistances locales essaiment dans la société anonyme à capitaux publics. Sans que La Poste ne semble prendre l’ampleur du problème. Comme le souligne Luc Girodin, secrétaire général de l’Unsa, « lors de la première séance de discussions, on nous avait dit que s’ouvriraient des discussions sur le réseau, on attend toujours ». En cette journée de grève, tour d’horizon des raisons de la colère.

1 Les facteurs refusent le jeu de chaises musicales

Les propositions nationales sur les conditions de travail des facteurs ont fait l’effet d’une bombe au centre de distribution de courrier de Routot (Eure). Dans la ville de 1 400 âmes, au cœur d’un parc naturel, les tentatives de convertir les facteurs en bouche-trou passent particulièrement mal. Laurence Branchu, factrice et représentante CGT au CHSCT, est remontée. « Ils se foutent de nous. Les facteurs d’équipes perdraient leurs tournées. Ils veulent aussi proposer aux facteurs “qualité” (animateur d’une équipe de facteurs – NDLR) de tourner dans d’autres établissements de La Poste. Tout le monde va être rétrogradé dans son métier. »

Alors que le secteur géographique est en pleine expansion, avec des créations de rues, les deux suppressions de postes viennent encore alourdir la charge des facteurs. « Le CHSCT se pourvoit jusqu’en cassation car La Poste a été incapable de nous fournir les données de calcul des tournées justifiant ces suppressions d’emplois. En dix ans, nous avons perdu cinq emplois. Mais les accidents de la route ont aussi augmenté tout comme les arrêts maladie. Cela fait trente ans que je travaille à La Poste, je constate que nous n’avons plus de temps mort, on est tout le temps en train de courir. » Même si la grève d’aujourd’hui tombe en plein dans la période de vente des calendriers, les facteurs normands sont bien décidés à laisser leur vélo au dépôt.

2 Les centres financiers en souffrance éthique

À Nantes (Loire-Atlantique), le ras-le-bol des chargés de clientèle atteint des sommets. Sans hésiter, un certain nombre d’entre eux ont prévu de se mettre en grève. En ligne de mire, Excello, le plan stratégique qui vise à spécialiser l’activité des centres financiers, gestionnaires des comptes de La Banque postale. 25 % des effectifs doivent disparaître d’ici à 2017, soit 3 500 emplois en moins par an dans le pays. En Loire-Atlantique, où la structure est axée dans le risque client (les découverts, le recouvrement...), l’hémorragie est bien avancée. Les effectifs ont fondu de 1 200 en 2011 à 850 aujourd’hui. Et le jeu de chaises musicales entre services bat son plein. Marie Pagès, secrétaire de la CGT du site, en fait partie : « Je viens de passer au service de recouvrement amiable. À chaque changement de poste, il faut tout réapprendre. Il y a aussi une mise à mal de notre travail, on nous incite à bâcler les choses. »

Cerise sur le gâteau, les agents ont dû affronter une nouvelle classification des usagers de La Banque postale visant à stigmatiser les plus modestes. « On a consigné par exemple de ne pas étudier tout de suite les demandes d’interdits bancaires. Cela marque une rupture dans nos missions. » Touchés dans leur fibre sociale, les postiers, en majorité fonctionnaires, vivent très mal cette transformation de leur métier. « C’est un conflit interne, soupire Marie Pagès, car ce sont des petites gens comme nous. »

3 Tour de vis salarial dans les bureaux de poste

Ce n’est pas l’envie qui manque à Victoire de se joindre à la journée d’action. Mais trop d’autocensure, de pression sur le dos, affirme-t-elle. Cette directrice d’agence bancaire dans l’Ouest parisien, syndiquée à l’Unsa, ne cessera pas le travail. « Mais je soutiens la mobilisation, il y a un vrai souci. Les guichetiers sont dans la même problématique de sous-emploi que les facteurs. Et les personnes en arrêt maladie ne sont pas remplacées. Je fais tout pour obtenir des effectifs, mais comme le service de ressources humaines qui gère les intérimaires est mutualisé entre tous les bureaux, c’est compliqué d’obtenir des renforts. »

Ce manque de personnel chronique devient alors synonyme de perte de qualité pour les usagers. « Nous passons en “mode dégradé”, c’est-à-dire que nous ne faisons plus les opérations bancaires, nous disons aux clients souvent pauvres que nous avons des problèmes techniques. » Résultat, le face-à-face tourne parfois mal. « 50 % des arrêts maladie sont liés aux relations clients. Il y a une vraie souffrance psychologique. Mais nous n’avons toujours aucune étude d’impact sur les risques psychosociaux (RPS). En ce qui concerne l’encadrement, nous sommes dans des injonctions paradoxales, on doit faire tenir la boutique, mais sans moyens. » Prise entre le marteau et l’enclume, Victoire concède être épuisée : « Je n’ai pas toujours les réactions adaptées, je suis aussi sur le fil du rasoir. »

4 Les forçats des plateformes industrielles de courrier à l’étroit

À Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), les volcans endormis pourraient bien se réveiller au son des machines. Dans la plateforme industrielle de courrier (PIC) de la capitale auvergnate, les engins chargés du tri des plis s’accumulent dangereusement. « On se récupère plein de petites machines s’occupant du tri général (tri de la tournée du facteur – NDLR). Nous allons nous retrouver très à l’étroit, s’inquiète Éric Bessière, élu SUD PTT au CHSCT. On nous rapatrie du boulot, en déshabillant Pierre pour habiller Jacques. » Une tendance qui s’inscrit pleinement dans le plan stratégique « Horizon 2020 », lequel préconise de fermer un maximum de plateformes de distribution de courrier pour regrouper tout le tri dans un même endroit.

« Jusqu’ici, nous n’étions pas les pires au niveau des conditions de travail, mais c’est en train de se dégrader », observe-t-il. La création d’une direction nationale chargée de chapeauter la trentaine de PIC du pays, début 2017, n’est pas pour rassurer les 300 agents auvergnats. « On va nous imposer des ordres sans connaître les réalités locales », craint le syndicaliste, mobilisé comme ses collègues aux quatre coins du pays.

 

De nouvelles propositions sur la table pour les facteurs

À la veille de la journée d’action, La Poste, qui rencontrait ces derniers jours les syndicats en réunions bilatérales, a dégainé in extremis de nouvelles propositions pour son projet d’accord sur les conditions de travail des postiers. « Assurant avoir pris en compte les nombreuses demandes exprimées lors de la réunion du 21 novembre », la direction met en avant le recrutement immédiat de 500 facteurs en CDI d’ici fin 2016. Une annonce jugée très insuffisante pour les syndicats. Pour Valérie Mannevy de la CGT, « 500 CDI, c’est dérisoire à l’échelle du territoire ; il n’y a rien de concret sur les outils, ni sur les cadences et les normes. Préserver la santé au travail, c’est pourtant une obligation de l’employeur ». Pour SUD PTT, ces annonces sont une « plaisanterie » et un « contre-feu de plus » à la veille d’un mouvement social.

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17 décembre 2016 6 17 /12 /décembre /2016 06:00
Les intox de Manuel Valls sur Clémentine Autain et les Frères musulmans

 

L’ancien premier ministre et candidat à la primaire de la gauche a accusé la conseillère régionale, figure de la gauche radicale, de « passer des accords avec les Frères musulmans ». Ce qui est faux.

Ce n’est pas nouveau, Manuel Valls n’apprécie guère Clémentine Autain. L’élue régionale et figure de la gauche de la gauche est souvent accusée par le PS d’être « islamo-gauchiste », un terme visant une gauche accusée de se compromettre avec les islamistes.

 

Mais M. Valls a franchi un nouveau pallier, jeudi 15 décembre sur France Inter, en accusant Mme Autain de « passer des accords avec les Frères musulmans », groupe islamiste actif notamment en Egypte, mais aussi très prosélyte, duquel est proche le théologien Tariq Ramadan, et qui est également lié, en France, à l’Union des organisations islamistes (UOIF).

Une polémique ancienne

Rien de concret ne permet d’affirmer que Clémentine Autain aurait passé « des accords » avec les Frères musulmans. D’autant plus que Manuel Valls ne précise pas en quoi ils consisteraient.

Ses propos renvoient à une polémique plus ancienne : Le Figaro avait publié fin 2015 un article évoquant le fait que le parti de Mme Autain, « Ensemble » , avait mentionné, sur son site, un meeting à Saint-Denis (93), où intervenait Tariq Ramadan.

Cette dernière ne s’était pas rendue au meeting, et avait répondu dans une tribune au « Plus » de L’Obs, dénonçant un « procès d’intention injuste » et rappelant ses positions, notamment sur la laïcité et la cause des femmes :

« S’il est besoin de le rappeler, je confirme que je suis opposée à Tariq Ramadan sur cette question majeure de l’égalité entre les sexes et les sexualités. Je ne tergiverse pas, je m’oppose. »

Une attaque récurrente

Attaquée à nouveau sur le même thème des compromissions avec l’islam radical, mais cette fois par Jean-Marie Le Guen, alors secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, Mme Autain publiera une nouvelle tribune en avril, dans Le Monde, pour démentir ces accusations une nouvelle fois :

« Que signifie islamo-gauchiste ? Jamais je n’ai défendu le différentialisme culturel”, je suis profondément universaliste et laïque mais je défends la mixité culturelle, comme une richesse. »

Le 22 mai, Manuel Valls revient à la charge, évoquant sur Radio J « ces ambiguïtés, avec Les Indigènes de la République, les discussions avec Madame Clémentine Autain et Tariq Ramadan, ambiguïtés entretenues qui forment le terreau de la violence et de la radicalisation ».

Mme Autain se défend une nouvelle fois devant ces accusations, assurant sur France Info : « Je n’ai jamais de ma vie rencontré Tariq Ramadan, je ne le connais pas ».

Amalgames

La polémique ne s’éteindra pas pour autant, « Ensemble » étant ciblé pour, par exemple, figurer sur la même liste de signataires d’un appel « islamophobie et xénophobie à l’heure de la présidentielle » que M. Ramadan.

Comme d’autres organisations de gauche radicale, de Attac au Nouveau parti anticapitaliste, Ensemble participe à divers évènements autour des questions de banlieue, de racisme ou d’islamophobie. Le parti figure ainsi, lors d’un rassemblement à Saint-Denis le 23 novembre dernier, aux côtés d’organisations comme le parti des indigènes de la République (PIR), ou le comité contre l’islamophobie en France (CCIF) dont le fondateur, Marwan Muhammad, est lui aussi accusé de proximité avec les Frères musulmans.

Ce sont ces proximités que veut sans doute évoquer l’ex premier ministre . Pour autant, les mots ont un sens : il y a loin entre se retrouver signataire d’une même pétition (et encore n’est-ce pas Mme Autain en personne qui la signe) et conclure des « accords » politiques ou des alliances partisanes.

Or aucun élément tangible ne permet d’attester de l’existence d’un « accord » entre Mme Autain et M. Ramadan. L’élue régionale dément connaître M. Ramadan, n’a pas participé à un meeting avec lui et la phrase de M. Valls, sauf à se baser sur des éléments qui n’ont pas été portés à l’attention du public, a tout de la caricature.

Interogée par Le Monde suite à cette nouvelle sortie du candidat à la primaire, Mme Autain s’est dite jeudi 15 décembre « stupéfaite par l’obsession de Manuel Valls à proférer des mensonges à mon sujet qui vise à disqualifier ma famille politique. Il sait très bien que je n’ai jamais rencontré Tariq Ramadan. Je l’ai dit et répété suite à ses propos erronés. Je ne vois pas comment il peut prétendre réconcilier les deux gauches par ces méthodes. » Questionée pour savoir si elle porterait plainte, ce qu’elle avait menacé de faire lors des dernières passes d’armes avec l’ex-premier minstre, Mme Autain a répondu : « Sans doute. »


Samuel Laurent, Le Monde

Les intox de Manuel Valls sur Clémentine Autain et les Frères musulmans
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/12/16/les-intox-de-manuel-valls-sur-clementine-autain-et-les-freres-musulmans_5050174_4355770.html

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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 17:45
"A l'est de Damas, au bout du monde" - Flammarion/ Don Quichotte éditions, 2016 - 18€.

"A l'est de Damas, au bout du monde" - Flammarion/ Don Quichotte éditions, 2016 - 18€.

Encore un livre bouleversant et si terriblement éclairant sur la Syrie, la force de résistance et la dignité de son peuple, l'horreur de la volonté d'anéantissement des populations rebelles et hostiles à sa dictature sanguinaire par les forces du régime de Bachar-al-Assad, les tortures contre les prisonniers du régime animalisés par leurs geôliers, la volonté d'affamer les villes et villages rebelles de la Ghouta, les obus à répétition, les gaz chimiques.

Il faut lire "A l'est de Damas, au bout du monde" (Témoignage d'un révolutionnaire syrien) écrit par Majd al-Dik avec l'aide de Nathalie Bontemps.

Dans la Ghouta orientale où Majd al-Dik, est né et a grandi, sa famille est tout entière accaparée par sa survie.

La Syrie défavorisée où il voit le jour supporte, depuis le coup d'Etat de 1970, la politique autoritaire, faite de marginalisation sociale, de répression et de terreur, que mène la dynastie Assad contre sa population.

Participant aux protestations dès le premier jour en mars 2011, Majd al-Dik raconte les marches pacifiques avec ses compagnons de lutte, et leurs aspirations démocratiques, qui se heurtent vite à la violence inouïe du régime.

C'est à sa sortie de prison, à l'automne 2011, que Majd est témoin des débuts de la lutte armée, et qu'il s'engage dans les aides médicales. En 2013, sa Ghouta natale délivrée par les forces révolutionnaires subit un terrible siège : bombardements quotidiens, malnutrition, situation médicale dramatique, essor du commerce de guerre...

Il se lance néanmoins dans l'action civile en créant des centres d'enseignement alternatif pour la petite enfance et en documentant les crimes du régime, notamment l'attaque chimique du 21 août 2013. Alors que les rapports entre les différentes factions d'opposition se modifient et que de plus en plus de combattants rejoignent les formations religieuses, financées par l'extérieur, qui disposent d'armes, l'Armée libre s'affaiblit. Pourtant, la société civile (médecins, enseignants, humanitaires, citoyens journalistes) continue à assurer de son mieux la permanence de la vie.

Majd-al-Dik, 23 ans, a été arrêté par les forces de sécurité de Bachar à l'occasion d'une manifestation anti-régime à Douma (il les filmait pour témoigner sur Facebook) à l'automne 2011. Il passe 37 jours en prison, où il est torturé quotidiennement, avant d'être relâché. Il retrouve sa petite amie, alaouite, à Damas, mais ne se sent pas en sécurité dans les quartiers tenus par le régime et décide d'aller ouvrir un centre pour l'éducation et la sauvegarde des enfants dans la Ghouta, tenu à bout de bras pendant 2 ans avec des moyens de fortune, et dans l'horreur des ratissages et des bombardements, des enfants affamés, gazés, devenant orphelins les uns après les autres. Ce témoignage modeste d'un jeune homme venant d'un milieu très populaire, forcé à travailler très jeune, mais qui grâce à son intelligence, sa volonté et son ouverture d'esprit a su conquérir des études de droit juste avant la guerre, puis s'est formé à la psychologie et à la pédagogie dans des équipes humanitaires, est une leçon de vie et d'héroïsme, une nouvelle preuve que réduire les révolutionnaires syriens à des bandes d'islamistes sectaires téléguidés de l'étranger est un discours de disqualification mensonger qui dissimule avec beaucoup de mauvaise foi au nom du péril islamiste la réalité des atrocités et des crimes contre l'Humanité commis par Bachar-al-Assad et ses séides avec la complicité d'une minorité de privilégiés, de fonctionnaires, de membres de l'appareil répressif d'Etat, de minorités qui soutiennent le régime.     

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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 16:29
Yonathan Shapira

Yonathan Shapira

INTERVIEW – Yonatan Shapira : « La lutte est désormais pour l’égalité des droits de tous »
#OccupationPalestine

Yonatan Shapira, refuznik et activiste de la paix israélien, a parlé à Middle East Eye de son cheminement personnel, de l’activisme pro-palestinien et des perspectives de paix en Palestine

Yonatan Shapira est un « refuznik » israélien, un de celles et ceux qui refusent ouvertement de servir l’armée israélienne dans les territoires palestiniens occupés. En 2003, il publiait avec 26 autres pilotes de l’armée une lettre ouverte dénonçant les attaques « illégales et immorales que l’État d’Israël effectue dans les territoires palestiniens ».

Depuis, l’ancien capitaine de l’armée de l’air, membre de l’élite militaire, fils d’un pilote de la guerre de 1973 et petit-fils de victimes du génocide juif est devenu un activiste de la paix.

Indigné par le sort de Gaza, il tentera, avec d’autres, de pénétrer par trois fois dans l’enclave palestinienne par voie maritime, avec une simple cargaison de jouets et de fournitures scolaires. En 2010, à bord de L’Irène violemment arraisonnée par l’armée israélienne à 20 milles de Gaza, il sera touché par trois tirs de taser par ses ex-camarades de l’armée.

Depuis, il milite au sein du mouvement Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS).

Refuznik très actif, il est aussi l’un de ces « smolanim » ou gauchistes honnis par la droite et l’extrême-droite israéliennes.

MEE : Comment s’est fait votre cheminement politique et philosophique, de pilote dans l’armée israélienne à refuznik ?

Yonatan Shapira : J’ai grandi dans une base aérienne et je m’identifiais totalement avec Israël. J’adhérais à la narration sioniste qui pose que mon pays recherche la paix avec ses voisins et le monde, et souffre parce qu’il est entouré d’ennemis. C’est là typiquement le genre de narration selon laquelle les enfants de ce pays sont élevés.

J’ai simplement cessé de me soucier des miens seulement, et me suis préoccupé de tout le monde. J’ai cessé de m’inscrire uniquement dans une ethnie, une tribu, une religion ou une couleur. C’est un changement de perspective qui modifie tout. Toutes ces valeurs humanistes dans lesquelles j’ai grandi, je les ai appliquées à tous. Mais cela est un changement intenable pour ceux qui sont encore enfermés dans leur point de vue raciste.

Je dis souvent que parmi les morts ce jour-là, il y eut aussi le garçon naïf et sioniste que j’étais

Je me suis toujours senti partie prenante de mon pays, c’est une part évidente de mon identité. Lorsque j’ai commencé à interroger la question du Bien ou du Mal qui était fait en mon nom, il a été plus facile de se sentir suffisamment confiant pour parler ouvertement. Quand bien même on me traitait de « traître » ou qu’on m’accusait de faire du mal à ce pays. Bien sûr, en devenant activiste, j’ai vu que mes paroles et actions pouvaient rendre les gens fous. Ainsi, quand j’ai taggué sur le mur du ghetto de Varsovie un graffiti « Libérez tous les ghettos, libérez Gaza », en Israël, les réactions ont été vives. Les gens ne comprenaient pas comment un ex-capitaine de l’armée de l’air pouvait comparer Gaza à un ghetto. Pour moi cela semblait pourtant évident.

MEE : Après quel événement avez-vous écrit la lettre des pilotes de 2003 qui appelle à refuser les missions « immorales » sur Gaza ?

YS : Il y a eu plusieurs événements mais ce fut spécifiquement les assassinats de combattants palestiniens par l’armée de l’air israélienne. Et de tous les civils autour d’eux. La lettre a succédé à la fameuse attaque contre un leader de la branche armée du Hamas [Salah Shehadeh, l'un des chefs présumés des Brigades Izz al-Din al-Qassam], le 22 juillet 2002. Une bombe d’une tonne fut larguée sur la maison de ce leader, causant la mort de quinze personnes, dont neuf enfants. Je dis souvent que parmi les morts ce jour-là, il y eut aussi le garçon naïf et sioniste que j’étais. Si je n’ai piloté que des engins de secours et n’ai jamais pris part à ce genre d’action, j’ai eu l’impression que ces actions de bombardements avaient été faites en mon nom.

MEE : Comment fut reçue cette lettre ?

YS : Nous étions, les vingt-six autres pilotes et moi, submergés par cette attaque. Douze ans plus tard, il y eut le massacre de Gaza [l’assaut israélien de 2014 qui a fait plus de 1 500 morts côté palestinien, 6 côté israélien]. En juillet 2002, l’armée israélienne lançait une bombe d’une tonne sur Gaza pour tuer Salah Shehadeh. Exactement à la même date, 12 ans plus tard, en 2014, l’armée israélienne a déversé 100 bombes d’une tonne dans la partie sud de Gaza, tuant encore plus de gens.  

La situation devient toujours plus extrême, la dévastation causée [en 2014] par l’IDF [l’armée israélienne] rend ce qui s’est passé en 2002 presque insignifiant. À chaque attaque, c’est plus fou, avec plus d’enfants brûlés vivants, plus de gens tués.

Peu à peu, ils ont accepté les règles, s’identifiant avec le système. Maintenant, ce sont des meurtriers de masse

Après la publication de la lettre, les réactions furent très négatives dans l’establishment militaire. Mais nous avons aussi eu des soutiens surprenants de militaires. J’ai eu ainsi le soutien de mon commandant d’escadron. J’en fus surpris car cette lettre pouvait être considérée comme un acte de mutinerie. Cela montre la complexité des choses. D’autres pilotes ont exprimé leur soutien en privé mais ils précisaient qu’ils avaient trop peur des conséquences s’ils nous rejoignaient dans cet appel.

Je pourrais parler de ceux qui furent punis, mais il me semble intéressant de dire la complexité des choses. Ceux qui restent dans le système passent par un processus lent où ils finissent par accepter les choses. Beaucoup de pilotes qui étaient d’accord avec moi aimaient trop voler pour y renoncer. Peu à peu, ils ont accepté les règles, s’identifiant avec le système. Maintenant, ce sont des meurtriers de masse. Personne dans ce monde ne peut dire qu’il ne sera jamais fasciste du moment où il s’adapte et se trouve des excuses.

MEE : Vous parlez « d’objection grise », pouvez-vous explicitez cette notion ?

YS : C’est un phénomène général, pas seulement en Israël. Seule une minorité décide de s’exprimer ouvertement. Puis il y a ceux qui sont persuadés du bien-fondé du système. Et enfin il y a cette part floue de ceux qui sont mal à l’aise mais refusent de risquer leur stabilité sociale et trouvent des accommodements.

Il me semble que nous devons « coller » à ce que les Palestiniens veulent, à leur façon d’envisager leur lutte. Donc soutenir leur appel au mouvement BDS

En Israël, certains trouvent des excuses pour ne pas servir en Cisjordanie ou pour ne pas participer à des attaques qu’ils désapprouvent intérieurement. Je sais que certains pilotes admettent qu’ils évitent de participer à ces missions. Ils se font porter pâles et évitent ainsi d’interroger un système qui produit oppression et crimes. Ce système tolère cette « objection grise », il produit un « consentement industriel ». Cela n’aide en rien car alors d’autres exécutent ces missions.

MEE : En 2003, vous êtes devenu un refuznik. Vous avez dit « non ». À quoi dites-vous « oui » désormais ?

YS : J’ai dit non au fait d’être partie prenante de ces attaques, de cette occupation, de cette oppression. Mais nous avons décidé, avec mes camarades, de participer à la construction des solutions de réconciliation. J’ai cofondé en 2005 une ONG, Combatants for Peace, qui réunit d’anciens combattants palestiniens et israéliens œuvrant ensemble de façon non violente contre l’occupation. Je n’en fait plus partie désormais. En effet, cette ONG est devenue trop prudente, d’une certaine façon.

Il me semble que nous devons « coller » à ce que les Palestiniens veulent, à leur façon d’envisager leur lutte. Donc soutenir leur appel au mouvement BDS et ne pas avoir peur de dire des choses qui effraient l’opinion israélienne. Ce mouvement BDS est non violent. En tant qu’Israélien, je dois suivre ce que les Palestiniens disent, car c’est eux qui luttent contre l’oppression, ce n’est pas une lutte israélienne.

 

 

MEE : Comment inscrivez-vous votre action dans le refus de certains Palestiniens de toute normalisation avec les Israéliens, même activistes de la paix ?

YS : Nous ne sommes pas dans une situation où deux parties de force égale s’affrontent et souffrent également. Si certains palestiniens choisissent de ne pas travailler avec les activistes israéliens, je respecte ce choix. Je lutterai alors avec d’autres. Je comprends que certains Palestiniens soient frustrés par des années et des années de lutte avec le prétendu mouvement pour la paix israélien. Car ce mouvement a souvent échoué. Des gens qui auraient dû refuser de combattre ont accepté d’être réservistes et de participer à des attaques au lieu de manifester contre ces crimes.

BDS permet une clarification utile : si quelqu’un souhaite la fin de l’apartheid, de l’injustice, alors il doit soutenir les trois éléments de cet appel. Cela permet de dessiner une ligne nette entre ceux qui demeurent à l’intérieur de leur bon droit sioniste, de leur besoin d’être supérieurs sur cette terre, et ceux qui comprennent que si on veut vraiment la paix, elle doit être basée sur l’égalité.

MEE : À propos de BDS, que pensez-vous de la comparaison faite par le Français Bernard-Henri Levy qui a déclaré que c’était un mouvement d’inspiration « nazie » ?

YS : J’ai débattu avec lui, il y a douze ans de cela. Je lui ai expliqué ce que mes collègues pilotes et moi devions faire lors de nos missions. Il a facilement rejeté toutes ces horreurs d’enfants palestiniens brûlés vivants et m’a raconté combien était excitante l’expérience d’un membre de sa famille dans un kibboutz... Certaines personnes peuvent écrire, réfléchir de façon élaborée, mais leur cœur fonctionne mal en dehors de leur cercle ethnique ; ils voient toujours le monde à travers la peur d’un monde post-holocaustique.

C’est triste de voir comment des gens censément intelligents se mettent au service d’une machine oppressive

Un autre intellectuel israélien, Asa Kacher, souffre de cette même cécité. C’est un philosophe reconnu, qui a réécrit le code éthique de l’armée israélienne, c’est-à-dire au final comment oppresser des milliers de personnes dans les check-points, mais en le faisant de façon « éthique ». J’ai aussi débattu avec lui et c’est triste de voir comment des gens censément intelligents se mettent au service d’une machine oppressive. Dans l’histoire humaine, ce n’est pas nouveau que des intellectuels, écrivains, artistes choisissent de rallier les oppresseurs.

MEE : Vous donnez régulièrement des conférences aux États-Unis ; pensez-vous que les juifs américains puissent faire pression sur Israël dans la recherche de la paix ?

YS : Un changement important s’opère aux États-Unis, changement qui peut avoir son importance en Israël. Quand j’ai commencé ces conférences, une organisation comme Jewish Voice For Peace avait seulement cinq à sept ramifications. Elles sont désormais quarante. De plus en plus de juifs américains font partie de groupes de solidarité avec les Palestiniens.

Nous n’attendons pas que les leaders mondiaux lancent une initiative comme une grande conférence pour la paix. Nous n’attendons pas que quelqu’un vienne et coupe soudainement le tuyau du soutien militaire et diplomatique à l’apartheid israélien. Nous misons sur un processus qui part de la société civile. Notre espoir est de créer des pressions civiles.

MEE : Certains partis politiques israéliens appellent désormais ouvertement à une annexion pure et simple des colonies en Cisjordanie. L’hypothèse de deux États est-elle encore viable ?

YS : La solution de deux États est déjà morte. Le gouvernement fasciste israélien déclare une chose puis une autre. Nous pensons que la lutte est désormais pour l’égalité des droits de tous et un État pour tous ses citoyens. L'idée qu'il y aurait une différence entre la destruction des villages palestiniens en 1948 et ce qui s’est passé après 1967 en Cisjordanie est idiote. Ce sont les mêmes méthodes et les mêmes procédures employées alors et maintenant. Nous vivons tous ici, et si nous voulons une solution, il faudra reconnaître les crimes qui ont été commis.

MEE : Vous avez déclaré qu’Israël vivait « enfermé dans sa propre bulle », pourquoi ce constat ?

YS : Pour comprendre cela, il faut que chacun s’interroge sur sa propre société. Prendre simplement les problèmes dans son pays et observer comment les gens réagissent. Nous vivons à l'ère des médias de masse, et la façon dont ils dépeignent les choses est faite de telle manière que cela ne bouleverse pas trop nos propres points de vue. Mais en Israël, tout est plus exacerbé car il n'y a pas de distance physique avec la souffrance qui est si proche. Je suis sur une plage à Tel Aviv, avec les touristes, les lumières douces de la ville. Mais il ne me faudrait pas plus de 30 minutes pour me rendre dans un petit village palestinien lourdement opprimé, où les soldats peuvent entrer dans les maisons la nuit et kidnapper votre enfant, l’interroger pendant des heures sans avocat dans certains camps des services secrets, et sans savoir quand il reviendra.

MEE : Une série de lois israéliennes entend criminaliser l’utilisation même du mot « Nakba », la catastrophe palestinienne de 1948, et interroge le financement des ONG qui œuvrent pour la défense des Palestiniens ou la dénonciation des agissements de l’armée… Qu’en pensez-vous ?

YS : Le gouvernement israélien actuel est le plus à droite que nous n’ayons jamais eu dans ce pays. Le racisme et l’ethnocentrisme est quelque chose qu’il tente généralement de masquer derrière d’autres valeurs. Mais désormais, les choses apparaissent plus clairement. Auparavant, le système sioniste masquait son véritable agenda avec des messages plus cosmétiques. C’est comme si nous vivions dans une maison aux murs couverts de papiers fleuris chatoyants, mais que derrière, le mur était totalement pourri en raison des contradictions, crimes, dénis. Mais à présent, en raison de la façon dont ce gouvernement agit, le papier peint tombe. Les murs rongés sont alors apparents et nous voyons aussi les fondements de la maison.

La solution de deux États est déjà morte. [...] Nous pensons que la lutte est désormais pour l’égalité des droits de tous et un État pour tous ses citoyens

Désormais, le processus de fascisation se poursuit et continuera en réaction aussi aux condamnations de la communauté internationale devant les actions d'Israël. Cependant, il me semble que, parfois, il est facile pour les gens d'être engagés dans la question palestinienne et d'oublier les problèmes de leur propre pays. Je choisis les mots les plus extrêmes quand je parle de mon pays et des choses qui se font ici, mais je voudrais lutter avec la même passion avec ces gens contre les crimes de leur propre gouvernement, les crimes qui se passent en leur nom dans leur pays. Il est parfois plus facile de devenir un militant de la question israélo-palestinienne et d'oublier ce qui se passe dans son propre pays. J’insiste sur ce point.

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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 16:24
Mahmoud al Weesi, palestinien d’Israël, journaliste et aujourd’hui coordinateur de la communication du comité des libertés « Lajnat al horiya » à Nazareth

Mahmoud al Weesi, palestinien d’Israël, journaliste et aujourd’hui coordinateur de la communication du comité des libertés « Lajnat al horiya » à Nazareth

Palestiniens d’Israël, des détenus à part
14 décembre 2016 - Témoignage - Prison Insider

Mahmoud al Weesi, palestinien d’Israël, journaliste et aujourd’hui coordinateur de la communication du comité des libertés « Lajnat al horiya » à Nazareth, a été arrêté à l’âge de 18 ans et a passé 7 années en prison. Il dénonce les conditions d’arrestation et de détention des Palestiniens incarcérés dans les prisons israéliennes.

 

PRISON INSIDER. Vous êtes citoyen israélien – palestinien israélien – et avez passé 7 années en prison. Quels étaient les motifs de votre détention ? 

MAHMOUD AL WEESI À 18 ans, j’ai été arrêté et accusé d’être membre d’une organisation terroriste et de l’avoir fréquentée depuis l’âge de 14 ans. Or, je n’étais membre d’aucune organisation. J’étais juste un enfant qui voulait savoir ce qui se passait autour de lui. En 2005, je voulais étudier la médecine en Roumanie. Pendant six mois, je suis parti là-bas pour apprendre la langue et c’est à mon retour que j’ai été arrêté.

Pouvez-vous décrire les conditions de votre arrestation ?

J’étais en voiture quand soudain des gens, habillés en civil, ont bloqué mon véhicule et m’en ont sorti en me tirant par le cou et les oreilles. Ils m’ont tabassé. J’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’une affaire de voyous… Mais c’était la police. Personne ne m’a informé des motifs de mon arrestation. Ces policiers m’ont embarqué dans leur véhicule puis conduit, en dehors de la ville, dans un lieu isolé, une sorte de hangar sans fenêtre. Ce n’était ni un commissariat ni un bureau de police. Pendant plus de douze heures, ils m’ont battu et questionné en me hurlant dessus. Après ce « kidnapping », j’ai été conduit dans un centre spécial où on m’a forcé, par les coups, à signer une déclaration affirmant que je n’avais pas été frappé ni brusqué pendant mon arrestation. Je suis resté dans ce centre d’interrogatoire environ trente jours. Durant les interrogatoires et cette soi-disant enquête, mes bourreaux ont pratiqué sur moi toutes sortes de tortures physiques et psychologiques.
Les interrogatoires pouvaient durer plus de 30 heures d’affilées.

J’étais assis sur une chaise avec les mains entravées dans le dos et reliées aux chevilles par une corde. Une position très douloureuse. Un énorme climatiseur diffusait de l’air très froid directement sur mon visage. On m’a aussi affamé. Quand l’interrogatoire était terminé, on m’enfermait dans une pièce totalement noire. Je suis resté dans cette pièce aveugle pratiquement 30 jours, on m’en sortait régulièrement pour d’autres interrogatoires musclés.

Certains sont restés enfermés dans cette pièce, où il est impossible de distinguer le jour et la nuit, durant plus de trois mois… Pour aller aux toilettes, je devais demander à un gardien qu’il m’y conduise. Je ne pouvais pas y rester plus de 60 secondes, pas une de plus, sinon le gardien ouvrait la porte pour m’en sortir.
A l’appui de ses propos, M. Mahmoud al Weesi montre la vidéo diffusée sur Internet de l’interrogatoire de Ahmed Manassa, un jeune garçon de 13 ans.

Avez-vous demandé l’assistance d’un avocat ?

Selon la loi israélienne, les enquêteurs ont le droit de vous empêcher de voir un avocat pendant 21 jours. Pendant cette période, ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent. C’est seulement après ces 21 jours de mauvais traitements que j’ai pu rencontrer un avocat. Quant à ma famille, elle a été prévenue de mon arrestation une semaine après les faits. Je n’ai pu la voir que quelques minutes.

Quelle était la nature de votre détention, était-ce une détention administrative ?

Non, ce n’était pas une détention administrative, c’était une détention irrégulière. Ils m’accusaient et disaient qu’ils avaient des preuves de ma culpabilité, mais ils n’en avaient aucune. Mon avocat m’a dit qu’ils voulaient me condamner à 10 ans de prison. Il a négocié avec eux et ils m’ont proposé 7 ans… j’ai accepté. Mais il y a des prisonniers qui ne passent pas par le tribunal, ils sont en détention administrative et rien n’atteste qu’ils sont détenus puisqu’il n’y a pas eu de procès. Dans le cadre de la détention administrative, l’avocat du détenu n’a pas accès aux pièces du dossier car ces informations sont prétendues secrètes et réservées aux enquêteurs.

Avez-vous eu accès à des soins de santé pendant votre détention ?

En prison, il n’y a pas de soins de santé ! Izmir Chaddate était prisonnier depuis dix ans, il souffrait de maux d’estomac et demandait sans cesse à voir un docteur. En réponse, on lui donnait du paracétamol qui ne le soulageait pas. Au bout de deux ans, il a enfin pu passer des examens qui ont révélé qu’il avait un cancer. Pendant deux années, il a pris du paracétamol alors qu’il avait un cancer… Après le diagnostic, il n’a pas été soigné pour autant et son cancer s’est généralisé. Il est aujourd’hui dans une situation très critique.

Quand j’étais détenu, une centaine de prisonniers a entamé une grève de la faim pour demander l’application de leurs droits : que leurs familles puissent les visiter, qu’ils aient une nourriture suffisante, qu’ils soient traités avec dignité…

L’unité spéciale Masada, chargée d’intervenir à l’intérieur des prisons pour punir les prisonniers, par la répression, est entrée en action. Un millier de membres harnachés de gilets et de masques de protection a investi la prison au milieu de la nuit. Par la petite fenêtre de ma cellule que je partageais avec 10 autres, ils ont envoyé une sorte de gaz, qui nous donnait l’impression de nous asphyxier, que nous allions mourir. Puis, ils ont jeté une bombe électronique pour nous paralyser totalement. Nous étions dans l’impossibilité de bouger, même un doigt. Puis, ils sont entrés dans la cellule, nous en ont sorti, nous ont déshabillé et laissé en sous-vêtements par terre jusqu’au lendemain. Alors que nous étions au sol, nous avons été insulté et frappé, l’un de mes amis a eu les dents cassées.

Quelle est la fréquence des droits de visites ?

Toutes les deux semaines, mais les familles palestiniennes sont emmenées par le bus de la Croix Rouge, un service qui n’existe qu’une fois par mois.

Les palestiniens qui vivent en Israël ont-ils les mêmes conditions de détentions que les juifs d’Israël ?

La loi dit que les palestiniens qui vivent en Israël doivent être traités comme les juifs d’Israël. Mais ce n’est pas la réalité, les juifs en prison ne subissent pas les mêmes traitements. Les palestiniens qui ont la nationalité israélienne sont détenus avec les prisonniers palestiniens dans les mêmes conditions qu’eux. Les Israéliens vivent seuls, peuvent téléphoner à leur femme, recevoir la visite de leur famille et amis sans restriction. Les palestiniens ne peuvent recevoir que la famille en lien direct. Les juifs, après trois mois, peuvent demander une interruption de peine et sortir, disposition qui n’est pas accessible aux Palestiniens. C’est un fait, l’application des peines entre Palestiniens de nationalité israélienne et les juifs israéliens, est très différente. Yoham Sckolneck, un soldat juif, a été arrêté en 1993 pour avoir tué un Palestinien lors d’une interpellation alors qu’il était entravé. Le tribunal l’a condamné à perpétuité avant de commuer sa peine à 11 ans de prison. Par comparaison, Samir Tsatsahoui, un Palestinien de nationalité israélienne qui a été condamné à perpétuité en 1988 pour avoir jeté une petite bombe dans un marché qui n’a tué personne : il est toujours en prison. Les exemples sont nombreux.

 

 
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