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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 08:12
Infos Syrie Résistance: avec le peuple syrien, ni Bachar, ni Daech! : Quelques conséquences possibles de l’échec de l’accord russo-américain sur la Syrie, par Ziad Majed

Pour ses victimes, un crime de guerre ce n'est pas de la rhétorique !
 

- Depuis des années la population d'Alep-Est reçoit bombes et barils d'explosifs, qui ont ravagé la ville et fait des milliers de victimes.

- A présent, pour faire tomber Alep, l'offensive du régime et de ses alliés russe et iranien se concrétise par un saut qualitatif dans la sauvagerie : bombes incendiaires et au phosphore, usage massif de bombes antibunkers dont la puissance permet d'effondrer des immeubles entiers et de casser les abris souterrains. Sont systématiquement détruits les hôpitaux, les écoles, les boulangeries, les ressources d'eau, les convois humanitaires... Il s'agit de terroriser les habitants, de les priver de tous les moyens de survivre, d'empêcher que les blessés soient soignés... Les enfants sont les premières victimes de cette situation.

- En faisant d'Alep un enfer, Poutine réédite Grozny : une victoire militaire au prix d'une ville rasée, un peuple martyrisé en vue de contraindre les rebelles à reddition et la population à abdiquer.

- Poutine écarte d'un revers de main l'accusation d’être coupable de crimes de guerre :rhétorique !, dit-il.

- Poutine a été contraint de surseoir à sa visite en France initiatlement prévue le 19 octobre. Il la dit renvoyée « à une date qui conviendra ».

- Tant que durent ses bombardements et ses crimes de guerre, Poutine ne saurait être le bienvenu. Ni à Paris, ni ailleurs...


Souria Houria & Collectif « Avec la Révolution syrienne » (Alternative libertaire, CEDETIM, EELV, Émancipation, Ensemble !, NPA, Union Syndicale Solidaires, UJFP)
Les articles de la lettre traduisent la diversité des organisations parties prenantes

Quelques conséquences possibles de l’échec de l’accord russo-américain sur la Syrie

Ziad Majed

(Traduit de l’arabe par Marcel Charbonnier)

Le cessez-le-feu en Syrie s’est effondré. Il avait été imposé par un accord russo-américain le 11 septembre 2016 et avec lui s’est effondré provisoirement un ensemble d’ententes mutuelles qui auraient pu déboucher sur une période de coopération militaire directe entre Moscou et Washington.

Lavrov est à la manœuvre, Kerry se contente de réagir

La diplomatie russe, appuyée depuis le 30 septembre 2015 par des milliers de raids aériens contre l’opposition syrienne armée et les civils dans les zones qu’elle contrôle, a mené une offensive sur deux niveaux. Le premier cherche à imposer une « solution politique » maintenant au pouvoir Assad et son régime tout en introduisant des personnalités « indépendantes » et « oppositionnelles » dans un gouvernement d’« union nationale », faisant ainsi voler en éclats le principe d’un pouvoir de transition stipulé par la Déclaration de Genève. Le deuxième consiste à pousser vers une solution militaire fondée sur l’avancée lente mais constante des forces du régime et de ses alliés libanais et irakiens soutenus par l’Iran, rognant progressivement les régions situées sur la ligne Deraa-Damas-Homs-Hama-Alep et fortifiant les « frontières » des deux départements de Lattaquié et de Tartous.

Autrement dit, les Russes se sont employés à gagner du temps sur le plan diplomatique en s’efforçant d’empêcher toute discussion sur le devenir d’Assad, et parallèlement ils ont procédé à des opérations militaires qui ne laissent aucune continuité territoriale entre les régions où se trouvent des forces de l’opposition. Ceci permettrait à Moscou d’affirmer ultérieurement que la Syrie serait «divisée entre des régions sous le contrôle du régime où se trouveraient les grandes villes, des régions contrôlées par Daesh et des régions où les Kurdes s’imposent». Quant au reste de la Syrie, il serait constitué de poches isolées contrôlées par l’opposition et d’une unique région étendue (Idlib) contrôlée par l’organisation Fath al-Shâm [Conquête du Levant], nouvelle dénomination du Front al-Nusra, que Moscou et Washington considèrent être un mouvement terroriste. Tout cela rendrait sans objet et sans justification la demande du départ d’Assad, et offrirait aux Russes la possibilité d’intensifier leurs bombardements sur la région d’Idlib, enfin de laisser aux officiers iraniens la gestion des opérations militaires contre les poches assiégées [encore] tenues par l’opposition.

De son côté, Washington n’a déployé aucune stratégie pour faire face à cette double offensive russe. Ainsi, politiquement, les déclarations américaines ont été pleines de contradictions – entre des propos sur la conditionnalité du départ d’Assad, ou sur le fait qu’il s’agirait d’un couronnement d’une période de transition dans laquelle celui-ci serait partie prenante, ou le soin à éviter d’aborder carrément cette question, ce qui suggère qu’elle n’est plus à l’ordre du jour.

Sur le plan militaire, après avoir insisté sur l’interdiction de fournir aux opposants syriens armés des missiles air-sol (qui auraient pu modifier radicalement l’équilibre des forces dès 2012) et après avoir refusé toute mise à l’étude de l’imposition de zones d’exclusion aérienne en Syrie, Washington a traité la question militaire [en Syrie] de manière expérimentale et dépourvue de toute détermination. Entre le fait de fournir à quelques formations résistantes dans le nord et le sud de la Syrie des armes légères et de moyen calibre susceptibles de les aider à poursuivre le combat, mais sans leur donner la puissance de feu minimale qui leur permettrait d’emporter une victoire décisive, et celui de laisser la principale tâche de soutien militaire à des alliés régionaux (la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar), la politique américaine sur le terrain n’a eu aucune cohérence. Sa seule constante a consisté à bombarder depuis 2014 l’organisation Daesh et à assurer une couverture aérienne, dans le nord-est de la Syrie, aux forces kurdes combattant contre celle-ci.

Ces derniers mois, il est apparu que l’Administration de Barack Obama et son Secrétaire d’État John Kerry s’efforcent de conclure avec les Russes un accord permettant de geler la situation militaire en Syrie, d’alléger la gêne que ressent Washington du fait de critiques [internationales] croissantes à son égard et à l’encontre de sa « politique » en Syrie, et de redonner vie au processus de négociations de Genève, même si celui-ci piétinait. En effet, la négociation, ne serait-ce qu’à la seule fin de négocier, reste un élément important dans la balance américaine, un peu à la manière de ce qui prévaut entre les Palestiniens et les Israéliens : c’est une garantie contre toute escalade militaire sur le terrain et cela permet de dire que des efforts diplomatiques sont déployés, sans lesquels « la seule alternative serait la guerre et davantage de destructions ».

Les développements du mois d’août, qui a vu s’engager la bataille d’Alep, la déportation par le régime de la population de Dârayâ, et l’intervention militaire turque dans le nord de la Syrie pour y combattre Daesh et les forces kurdes, ont sans doute été ce qui a accéléré le rythme des pourparlers entre les deux ministres des Affaires étrangères Lavrov et Kerry. Ces pourparlers ont abouti à un accord comportant nombre d’ambiguïtés et de lacunes, qui reflète une précipitation « diplomatique ». Laquelle fait que tant la mise en application de cet accord qu'au contraire tout retard dans sa mise en application apportent de l’eau au moulin de la stratégie de Moscou en Syrie.

Cet accord est fondé sur des principes d’imposition d’une trêve militaire dans toutes les régions de la Syrie, à l’exception de celles où se déroulent des combats contre Daesh, et l’arrêt de tous les raids aériens qui ne viseraient pas cette organisation, ainsi que la fourniture d'aide humanitaire dans les régions assiégées, et à Alep le retrait des combattants des alentours de la route du Castello, afin de pouvoir acheminer des aides humanitaires vers les quartiers est de la ville sous garantie de l’armée de terre russe.

L’accord comportait également l’affirmation de l’institution d’une « coopération » ou d’une coordination russo-américaine dans le cas où la trêve tiendrait et où des aides humanitaires auraient pu être acheminées, une coopération visant à ce que soit ajoutée dorénavant à Daesh et à l’Armée de Khalid Ibn al-Walîd qui en dépend (dans certaines poches des départements de Deraa et de d’Al-Quneïtra) l’organisation Fath al-Shâm [Conquête du Levant] et les groupes « Jund al-Aqsâ » [Les Soldats de la mosquée Al-Aqsâ] et le Parti Islamiste du Turkestan dans les régions rurales autour d’Alep, d’Idlib et de Hama.

L’accord imposait que Washington veillerait à éloigner ceux qu’elle considère formations armées « modérées » des groupes susmentionnés, et à remettre à Moscou des informations à leur sujet afin de leur éviter de se faire bombarder. En échange, Moscou garantirait que l’aviation de guerre du régime Assad ne survolerait plus aucune région faisant l’objet d’une coopération militaire russo-américaine.

Le Secrétariat d’État américain [Affaires étrangères] et la Maison Blanche ayant accepté ces conditions, après avoir rejeté l’exigence russe d’ajouter les mouvements « Ahrâr al-Shâm » [les Libres de Syrie] et Jaysh al-Islâm [Armée de l’Islam] à la liste des mouvements « extrémistes » qui doivent être visés, se sont heurtés aux objections du Ministère américain de la défense [le Pentagone]. Ce dernier a émis des réserves sur l’accord dans lequel il voit un chèque en blanc donné à la Russie en Syrie et une aide apportée à Moscou, sans aucune contrepartie, pour mener à bien ses plans.

L’accord russo-américain, conclu malgré ces réserves, n’avait pas abordé la question des conditions du processus politique, à l’exception d’une invitation à reprendre celui-ci. En conséquence, le régime ne fait pas partie de son ordre du jour et il apparaît comme innocent de tout crime méritant le qualificatif de terroriste ou devant logiquement impliquer qu’il soit pris pour cible (et de même, en ce qui concerne ses alliés régionaux), en dépit du fait qu’une résolution internationale adoptée quelques jours auparavant [la signature de l’accord russo-américain] accusait le régime d’avoir utilisé du chlore dans un bombardement visant des civils. En dépit aussi des rapports d’Amnesty International et de Human Rights Watch qui évoquent les crimes commis dans les prisons du régime, où plus de 300 détenus succombent chaque mois à la torture, la sous-nutrition et les maladies.

Photo Ziad Majed (Souria Houria)

Photo Ziad Majed (Souria Houria)

Ces derniers mois, il est apparu que l’Administration de Barack Obama et son Secrétaire d’État John Kerry s’efforcent de conclure avec les Russes un accord permettant de geler la situation militaire en Syrie, d’alléger la gêne que ressent Washington du fait de critiques [internationales] croissantes à son égard et à l’encontre de sa « politique » en Syrie, et de redonner vie au processus de négociations de Genève, même si celui-ci piétinait. En effet, la négociation, ne serait-ce qu’à la seule fin de négocier, reste un élément important dans la balance américaine, un peu à la manière de ce qui prévaut entre les Palestiniens et les Israéliens : c’est une garantie contre toute escalade militaire sur le terrain et cela permet de dire que des efforts diplomatiques sont déployés, sans lesquels « la seule alternative serait la guerre et davantage de destructions ».

Les développements du mois d’août, qui a vu s’engager la bataille d’Alep, la déportation par le régime de la population de Dârayâ, et l’intervention militaire turque dans le nord de la Syrie pour y combattre Daesh et les forces kurdes, ont sans doute été ce qui a accéléré le rythme des pourparlers entre les deux ministres des Affaires étrangères Lavrov et Kerry. Ces pourparlers ont abouti à un accord comportant nombre d’ambiguïtés et de lacunes, qui reflète une précipitation « diplomatique ». Laquelle fait que tant la mise en application de cet accord qu'au contraire tout retard dans sa mise en application apportent de l’eau au moulin de la stratégie de Moscou en Syrie.

Cet accord est fondé sur des principes d’imposition d’une trêve militaire dans toutes les régions de la Syrie, à l’exception de celles où se déroulent des combats contre Daesh, et l’arrêt de tous les raids aériens qui ne viseraient pas cette organisation, ainsi que la fourniture d'aide humanitaire dans les régions assiégées, et à Alep le retrait des combattants des alentours de la route du Castello, afin de pouvoir acheminer des aides humanitaires vers les quartiers est de la ville sous garantie de l’armée de terre russe.

L’accord comportait également l’affirmation de l’institution d’une « coopération » ou d’une coordination russo-américaine dans le cas où la trêve tiendrait et où des aides humanitaires auraient pu être acheminées, une coopération visant à ce que soit ajoutée dorénavant à Daesh et à l’Armée de Khalid Ibn al-Walîd qui en dépend (dans certaines poches des départements de Deraa et de d’Al-Quneïtra) l’organisation Fath al-Shâm [Conquête du Levant] et les groupes « Jund al-Aqsâ » [Les Soldats de la mosquée Al-Aqsâ] et le Parti Islamiste du Turkestan dans les régions rurales autour d’Alep, d’Idlib et de Hama.

L’accord imposait que Washington veillerait à éloigner ceux qu’elle considère formations armées « modérées » des groupes susmentionnés, et à remettre à Moscou des informations à leur sujet afin de leur éviter de se faire bombarder. En échange, Moscou garantirait que l’aviation de guerre du régime Assad ne survolerait plus aucune région faisant l’objet d’une coopération militaire russo-américaine.

Le Secrétariat d’État américain [Affaires étrangères] et la Maison Blanche ayant accepté ces conditions, après avoir rejeté l’exigence russe d’ajouter les mouvements « Ahrâr al-Shâm » [les Libres de Syrie] et Jaysh al-Islâm [Armée de l’Islam] à la liste des mouvements « extrémistes » qui doivent être visés, se sont heurtés aux objections du Ministère américain de la défense [le Pentagone]. Ce dernier a émis des réserves sur l’accord dans lequel il voit un chèque en blanc donné à la Russie en Syrie et une aide apportée à Moscou, sans aucune contrepartie, pour mener à bien ses plans.

L’accord russo-américain, conclu malgré ces réserves, n’avait pas abordé la question des conditions du processus politique, à l’exception d’une invitation à reprendre celui-ci. En conséquence, le régime ne fait pas partie de son ordre du jour et il apparaît comme innocent de tout crime méritant le qualificatif de terroriste ou devant logiquement impliquer qu’il soit pris pour cible (et de même, en ce qui concerne ses alliés régionaux), en dépit du fait qu’une résolution internationale adoptée quelques jours auparavant [la signature de l’accord russo-américain] accusait le régime d’avoir utilisé du chlore dans un bombardement visant des civils. En dépit aussi des rapports d’Amnesty International et de Human Rights Watch qui évoquent les crimes commis dans les prisons du régime, où plus de 300 détenus succombent chaque mois à la torture, la sous-nutrition et les maladies.

L’accord a donc éliminé toute allusion à la question des emprisonnés, des personnes disparues et des civils assiégés, et du danger de déportation pesant sur eux. Par conséquent, en plus de son caractèretop-down, de son parti pris pour le régime et d’une classification en «organisations terroristes» ne satisfaisant exclusivement que la Russie et les États-Unis sans prise en compte aucune des réalités sur le terrain en Syrie, l’accord a ignoré tous les droits des Syriens.

Les conséquences de cet accord russo-américain et les conséquences de son effondrement

Durant sa première semaine d’application, l’accord russo-américain a entraîné une diminution des opérations militaires dans la plupart des régions syriennes et une diminution des bombardements aériens, même si ces derniers n’ont jamais tout à fait cessé. Cela a eu pour effet une diminution du nombre des victimes civiles : c’est là son principal et unique acquis.

En revanche, aucune aide humanitaire n’a pu pénétrer dans les régions assiégées, les checkpoints tenus par le régime et ses alliés n’ayant pas permis aux convois humanitaires de passer.

L’accord a donné au régime syrien, à ses alliés et à certaines formations de l’opposition armée l’occasion de réorganiser leurs troupes et de se redéployer sur le terrain autour d’Alep et aux entrées de cette ville. Il a permis à la Russie d’afficher un rôle dirigeant sur le plan mondial en matière de processus politique syrien et de possibilité de transformer celui-ci en un processus militaire russo-américain.

Plus important – pour Moscou –, l’accord a généré un état d’intense trouble politique chez les formations et les brigades de l’opposition syrienne en raison de la difficulté, sur le terrain, de se séparer de l’organisation Fath al-Shâm, avec tout ce que cela signifie en termes de tensions dans des régions où non seulement les positions militaires des uns et des autres sont imbriquées, mais où il existe même des liens de parenté entre combattants des deux bords et des liens de voisinage et d’amitié renforcés par un sentiment commun d’être les victimes de la même oppression. Ainsi, toute séparation est susceptible de générer des affrontements et un grave éclatement. Par contre, tout maintien de l’alliance entre ces mouvements expose ceux-ci à une forte probabilité d’être les victimes de bombardements russo-américains.

De la même manière, les dissensions entre le Secrétariat d’État américain et le Pentagone, et le fait que Washington ait refusé de divulguerin extenso le contenu de l’accord et de se concerter à son sujet avec ses alliés tant européens que locaux ont révélé le trouble suscité chez les Américains par les initiatives unilatérales prises par les Russes, ainsi que l’absence de tout leadership américain.

Mais étant donné que la semaine de trêve n’ait pas permis de satisfaire les mesures d’acheminement d’aide humanitaire aux régions assiégées prévues par l’accord, et le fait que l’ONU en ait attribué la responsabilité au régime syrien, puis le raid aérien américain, à Deir ez-Zor, dans lequel plusieurs dizaines de soldats du régime ont été tués ou blessés, ce à quoi s’ajoutent les deux raids russes et assadiens contre un convoi d’aides humanitaires international mis au point par le Croissant Rouge syrien, ainsi que sur l’unité médicale (raids dans lesquels ont été tués plus de vingt employés, sauveteurs et infirmiers), tout cela a entraîné la cessation de la mise en application de l’accord russo-américain.

Le 19 septembre, le régime Assad a déclaré que la trêve avait pris fin et ses forces ont immédiatement entrepris de bombarder les quartiers est d’Alep et à mener des raids aériens contre de nombreuses localités dans les régions d’Alep et d’Idlib. A la suite, s’est enclenché une vaste escalade militaire, à compter du 22 septembre, avec une intensité inouïe des bombardements effectués par l’aviation russe sous la couverture de laquelle les forces du régime et de ses alliés ont progressé notamment dans la région du camp [de réfugiés palestiniens] de Handarât (au nord-est d’Alep). Au cours du bombardement, plus de cent cinquante civils ont été tués (en 72 heures), de nouveaux crimes de guerre ont été commis, surtout contre les hôpitaux et les centre médicaux, s’ajoutant à d’innombrables violations gravissimes du droit humanitaire international.

Politiquement, les forces de l’opposition syrienne ont répliqué en disant qu’elles n’étaient « plus concernées par le processus politique » dans le contexte de la guerre d’extermination à laquelle était exposée la population d’Alep. Sur le terrain, dans le département d’Idlib, trois formations militaires [Suqûr al-Jabal – les Faucons de la Montagne, Al-Firqa 13 et Al-Firqa al-Shimâliyya – Brigade du Nord] ont fusionné, formant l’ « Armée Libre d’Idlib » [Jaysh ’Idliba-l-Hurr] – que l’aviation russe s’est empressée de viser directement. Il est clair que Moscou veut modifier l’équilibre militaire dans la ville d’Alep et reprendre ses raids aériens dans les autres régions, ce qui revient pour la Russie à reprendre l’initiative militaire pour imposer sa volonté politique.

Mis à part des protestations verbales, Washington n’a pas réagi, se contentant d’appeler, avec Paris et Londres, à une réunion du Conseil de sécurité (le 25 septembre). De cette réunion a résulté une condamnation américaine, française et britannique des crimes de guerre perpétrés à Alep par la Russie et par le régime Assad, à laquelle ont répondu une défense de sa politique par le régime, et de ses positions par la Russie, et une confusion du Secrétaire général Ban Ki-moon et de l’envoyé spécial en Syrie Stefan de Mistura, qui se sont abstenus de pointer un index accusateur sur ceux qui perpètrent lesdits crimes de guerre.

Une deuxième réunion du conseil de sécurité s’est tenue le 8 octobre dans un contexte de haute tension entre Occidentaux et Russes s’est soldée par unveto russe contre un projet de résolution français, exigeant le cessez le feu, la fin des raids et l’acheminement d’aide humanitaire.

Entre temps, les forces de l’opposition syrienne soutenues par l’armée turque continuent à progresser contre Daech. Leur progrès met fin à l’expansion territoriale des forces kurdes soutenues par Washington non loin de la frontière avec la Turquie. Il est donc fort probable que cette opposition lance prochainement une grande offensive vers la ville de Raqqa et élargisse ainsi la zone qu’elle contrôle autour de l’Euphrate dans le nord de la Syrie.

Des scénarios pour les semaines à venir

De ce qui précède, ainsi que de certaines expériences passées, on peut dire que les probabilités d’un changement dans les approches internationales du conflit syrien au cours des prochaines semaines sont extrêmement faibles.

Cela signifie que nous allons être confrontés principalement à deux possibilités.

La première possibilité, c’est la poursuite de l’escalade militaire russe, Moscou cherchant à donner au régime, aux combattants du Hezbollah et des milices chiites irakiennes et afghanes, ainsi qu’aux officiers iraniens, la possibilité de réaliser une « avancée militaire » dans l’est d’Alep s’accompagnant de la poursuite de la mise à exécution du plan de grignotage du terrain et d’exil forcé pour ses habitants (dans le quartier d’Al-Waer, à Homs, à Ma’dhamiyyet-al-Shâm et dans nombre de localités au sud de Damas).

Cette tentative sera confrontée aux mêmes positions indécises des Américains, qui autoriseront peut-être à leurs alliés dans la région de fournir à certaines formations armées de l’opposition des armes pour se défendre et d’entraver l’«acquis » russo-assadien, mais sans se « compromettre directement » et sans prendre d’engagements clairs avant la fin programmée du mandat du président Obama (le 20 janvier 2017).

La deuxième possibilité est celle d’une recherche d’une nouvelle trêve et d’un cessez-le-feu à Alep, suivis par des pourparlers entre Washington et Moscou sur leur possible coopération et les moyens de relancer le processus politique.

Les deux alternatives, pour les mois à venir, penchent donc en faveur de la politique suivie par la Russie tant « diplomatiquement » que militairement.

Cela impose par conséquent que l’opposition syrienne (ainsi que certains de ses alliés arabes) recherche des formes de renforcement de sa résistance militaire jusqu’à la fin de cette année, ainsi que des moyens lui permettant de lancer des initiatives politiques et juridiques au sein des instances internationales. Autrement dit, davantage de coordination militaire sur le plan national syrien, et ce pas seulement selon la logique régionale aujourd’hui dominante. Cela exige également une répartition des rôles et des ententes sur le terrain entre les formations combattantes afin d’éviter les tensions et les rivalités. Parallèlement à cela, il est indispensable d’insister sur les dossiers concernant les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité que perpètre le régime Assad afin de maintenir la possibilité que celui-ci soit jugé et de rendre pratiquement impossible toute normalisation internationale directe avec lui.

Quant aux amis des Syriens, leurs voix sont plus que jamais importantes aujourd’hui, surtout dans les pays occidentaux. Réclamer l’arrêt des bombardements et l’envoi aux zones assiégées de convois humanitaires protégés, réclamer plus de sanctions contre la Russie, demander des enquêtes sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis en Syrie, et réclamer enfin l’armement de l’opposition syrienne par des armes sol-air afin de protéger les civils des bombardements aériens sont aujourd’hui des priorités.

Ziad Majed (Souria Houria)

Un bombardement saoudien contre des funérailles a fait 140 morts à Sanaa le 8 octobre

Un crime précédé de beaucoup d’autres, notamment depuis l’intervention militaire d’une coalition, sous l’égide de l’Arabie saoudite, contre les Houthistes, soutenus par l’Iran et responsables à leur tour de multiples exactions . Nous dénonçons avec la même vigueur les bombardements russes contre Alep et ceux des Saoudiens qui détruisent le patrimoine historique yéménite et font des centaines de victimes civiles. Comme en Syrie, les revendications de liberté et de dignité, créées en 2011 au Yémen par des centaines de milliers de manifestants, continuent à être noyées dans le sang.

F. M.-B.

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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 08:03
Porte de Damas, entrée du quartier arabe (chrétien et musulman) - vieille ville de Jérusalem

Porte de Damas, entrée du quartier arabe (chrétien et musulman) - vieille ville de Jérusalem

Déclaration de l'organisation israélienne B'Tselem au Conseil de Sécurité de l'ONU:

 

Je me suis exprimé aux Nations Unies contre l’occupation parce que j’aspire à la qualité d’être humain. Et les êtres humains, lorsqu’ils sont responsables d’une injustice envers d’autres êtres humains, ont l’obligation morale de réagir.

Je me suis exprimé aux Nations Unies contre l’occupation parce que je suis israélien. Je n’ai pas d’autre pays. Je n’ai pas d’autre citoyenneté ni d’autre avenir. J’ai grandi ici et y serai enterré. Je me soucie du destin de cet endroit, du destin de ses habitants et de son destin politique, qui est aussi le mien. Et, au vu de tous ces liens, l’occupation est un désastre.

Je me suis exprimé aux Nations Unies contre l’occupation parce que les collègues de B’Tselem et moi-même, après tant d’années de travail, sommes arrivés à plusieurs conclusion. En voici une : la réalité ne changera pas si le monde n’intervient pas. Je soupçonne notre gouvernement, dans son arrogance, de savoir cela et, de ce fait, de s’occuper à répandre la peur d’une telle intervention.

Une intervention du monde contre l’occupation est tout aussi légitime que n’importe quelle question de droits humains. Et ce d’autant plus qu’il s’agit d’un thème tel que notre pouvoir sur un autre peuple. Ce n’est pas un problème israélien interne, mais une question internationale, c’est flagrant. Voici une autre conclusion : il n’y a aucune chance que la société israélienne de son bon vouloir et sans aucune aide, mette fin au cauchemar. De trop nombreux mécanismes font un cas à part de la violence que nous mettons en œuvre pour contrôler les Palestiniens. Trop d’excuses se sont accumulées. Il y a eu trop de peurs et d’angoisse – des deux côtés – au cours des 50 dernières années. Au bout du compte, j’en suis sûr, Israéliens et Palestiniens mettront fin à l’occupation, mais pas sans l’aide du monde.

Les Nations Unies, c’est beaucoup de choses. Beaucoup sont problématiques, certaines complètement insensées. Je ne les approuve pas. Mais les Nations Unies c’est aussi l’organisation qui nous a donné un État en 1947 et cette décision est la base de la légitimité internationale de notre pays, celui dont je suis citoyen. Et chaque jour de l’occupation nous fait non seulement croquer avec délice la Palestine, mais aussi détruire la légitimité de notre pays.

Je ne comprends pas ce que le gouvernement veut que les Palestiniens fassent. Nous avons régi leurs vies depuis près de 50 ans, nous avons déchiqueté leur terre en petits morceaux. Nous exerçons un pouvoir militaire et bureaucratique avec grand succès et nous nous arrangeons parfaitement avec nous mêmes et avec le reste du monde.

Qu’est ce que les Palestiniens sont supposés faire ? S’ils osent manifester, c’est du terrorisme populaire. S’ils appellent à des sanctions, c’est du terrorisme économique. S’ils utilisent des moyens légaux, c’est du terrorisme judiciaire. S’ils se tournent vers les Nations Unies, c’est du terrorisme diplomatique.

Il s’avère que quoi que fasse un Palestinien à part se lever le matin et dire « merci patron, merci maître, c’est du terrorisme. Qu’attend le gouvernement, une lettre de reddition ou la disparition des Palestiniens ? Ils ne disparaîtront pas.

Nous ne disparaîtrons pas non plus, ni ne nous tairons. Nous devons le répéter partout : l’occupation ne résulte pas d’un vote démocratique. Notre décision de contrôler leurs vies, pour autant que cela nous convienne, est une expression de violence et non de démocratie. Israël n’a pas de raison valable de continuer ainsi. Et le monde n’a pas de raison valable de continuer à nous traiter comme il l’a fait jusqu’à présent – que des mots et pas d’action.

Je me suis exprimé au Conseil de Sécurité de l’ONU contre l’occupation parce que je suis optimiste, parce que je suis Israélien, parce que je suis né à Haïfa et que je vis à Jérusalem, et parce que je ne suis plus un jeune homme et que chaque jour de ma vie a été marqué par le contrôle que nous exerçons sur eux. Et parce qu’il est impossible de continuer ainsi.

Nous ne devons pas continuer ainsi. Je me suis exprimé au Conseil de Sécurité de l’ONU contre l’occupation parce que j’aspire à la qualité d’être humain.

 

Hagai El-Ad est le directeur exécutif du groupe de défense des droits humains B’Tselem.

Hagai El-Ad - directeur exécutif du groupe de défense des droits humains israélien B'Tselem

Hagai El-Ad - directeur exécutif du groupe de défense des droits humains israélien B'Tselem

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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 07:54
Michel Warschawski, militant anticolonialiste israélien

Michel Warschawski, militant anticolonialiste israélien

Mr Saliman El Herfi, Ambassadeur de Palestine en France

Mr Saliman El Herfi, Ambassadeur de Palestine en France

 
Accueil - morlaix-palestine-solidarite, AFPS du Pays de Morlaix
 
Voici une invitation de l'Afps Centre Bretagne ci-jointe, une belle occasion à ne pas louper de rencontrer Michel Warschawski. 
 
Dimanche 6 novembre, en Centre Bretagne, une grande journée de solidarité avec la lutte du peuple Palestinien
 
A 13 h : salle de la Mairie de Carhaix, réception offerte par la municipalité de Carhaix , en l’honneur de Mr Saliman Eherfi, Ambassadeur de Palestine en France et de Michel Warschawski, militant anticolonialiste israélien, Président du centre d’Information Alternative ( Jérusalem Béthléem.)
 
15h , salle des Bonnets Rouges , salle des Bonnets Rouges à Kergloff (à 5 mn de Carhaix) interventions de Mr Saliman Eherfi et Michel Warschawski , suivies d’un débat avec le public: Palestine: La solution à deux états est-elle encore possible? 
 
 Le groupe AFPS Centre Bretagne.
***
 Association France Palestine Solidarité
du Pays de Morlaix
19 rue Waldeck Rousseau
29600 Morlaix
 
***
 
Cher-es ami-e-s de la Palestine,
 
Le mois de novembre est chargé d'initiatives en faveur de la lutte du peuple palestinien dans notre département, et nous ne pouvons que nous en réjouir. Aussi permettez-moi un petit rappel de calendrier
 
Dimanche 6 novembre (demain donc)
 
Une grande journée de solidarité avec la lutte du peuple Palestinien en Centre Bretagne
organisée par L’Afps Centre Bretagne
 
Après une réception offerte par la municipalité de Carhaix en l’honneur de Mr Saliman Eherfi, Ambassadeur de Palestine en France et de Michel Warschawski, militant anticolonialiste israélien, Président du centre d’Information Alternative, se tiendra une conférence
 
A 15h, salle des Bonnets Rouges à Kergloff (à 5 mn de Carhaix) interventions de Mr Saliman Eherfi et Michel Warschawski, suivies d’un débat avec le public sur le thème :
Palestine : La solution à deux états est-elle encore possible ?
 
Samedi 19 novembre 
 
De 10h à 12h 30 à la Librairie Dialogues de Morlaix
Présentation et dédicace par notre ami Thierry de son
« Carnet de Voyage en Palestine » soutenu et encouragé par l’Afps du Pays de Morlaix.
 
Lundi 21 novembre
 
A 20H 30 Ciné-débat organisé par l’Afps du Pays de Morlaix au cinéma La Salamandre 
dans le cadre de la Semaine de la Solidarité Internationale 2016 projection du film « This Is My Land » de Tamara Erde
suivie d’un débat avec Daniel Leyvine de l’UJFP et de Yves Jardin de l’Afps Cornouaille
 
Samedi 26 novembre
 
De 16h au Centre social de Kerourien, nos ami-e-s de l’Afps de Brest 
organisent en soutien à leur projet dans le camp de Jalazone  
6H POUR LA PALESTINE
Avec des contes, des jeux, un débat public à 18h, un buffet palestinien et un concert à partir de 21h
 
 
EN FINISTÈRE, ON SE BOUGE POUR LA PALESTINE !
AFPS du Pays de Morlaix
19, rue Waldeck Rousseau
29600-Morlaix
 
 
Dimanche 6 novembre en Centre-Bretagne (Carhaix et Kergloff): rencontre avec l'ambassadeur de Palestine en France, Mr Saliman Eherfi, et Michel Warschawski, militant anti-colonialiste israélien
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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 05:30
Ceta: les collectifs STOP TAFTA-CETA du Finistère appellent à continuer la lutte et l'explication (Henri Guillou - collectif Stop TAFTA-CETA Cornouaille)

Ci-dessous, 3 liens :

1) Le texte du CETA (454 pages) sans les annexes (1900 pages ?) : 
      https://m.contexte.com/docs/ 8312/le-texte-de-laccord- commercial-ue-canada-ceta.pdf

2) L'instrument interprétatif commun du 27/10/16 (12 pages)
      
https://m.contexte.com/docs/ 8313/ceta-instrument- interpretatif-commun.pdf

3) La déclaration interprétative du 27/10/16 (30 pages)
      
https://m.contexte.com/docs/ 8314/ceta-declaration- interpretative-apres- discussion-avec-wallonie.pdf

Le CETA entrera en vigueur de façon provisoire dès sa ratification par le Parlement européen dès le début 2017, mais avant qu'il ne soit ratifié par les 38 parlements nationaux et régionaux des pays de l'UE appelés à le ratifier définitivement. Des procédures qui pourraient durer plusieurs années.
Ce traité a un avenir incertain car :
- L'examen approfondi du texte initial par le parlement wallon a réveillé certains parlementaires allemands et français qui, jusqu'à présent, ne lui avaient pas prêté grande attention,
- Aux Pays-Bas, après avoir bloqué par référendum le traité UE-Ukraine, une nouvelle mobilisation s'organise pour exiger un referendum sur le CETA,
- La  consultation exigée par la Wallonie ainsi que la Belgique de la Cour européenne de justice à propos du mécanisme d'arbitrage, fait peser une autre menace sur l'entrée en vigueur de cet accord. Si les juges de Luxembourg rendent un arrêt négatif (mais pas avant un an au mieux), c'est l'une des bases principales de ce traité qui pourrait s'effondrer.
- Le CETA, traité inconstitutionnel ? D'après des juristes, le CETA contiendrait 3 dispositions qui portent manifestement atteinte à la constitution française : le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et les Etats, la coopération en matière réglementaire et l'absence de mesures propres à garantir le respect du principe de précaution.

Les collectifs Stop Tafta-Ceta ne lâcheront rien et continueront à prendre des initiatives pour mettre ce traité en échec.
A noter qu'au Canada comme en Wallonie, les organisations syndicales paysannes continuent à rejeter les dispositions du traité concernant l'agriculture.

Henri Guillou

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5 novembre 2016 6 05 /11 /novembre /2016 09:08

L’humanité

Vendredi 4 novembre 2016

 

Après le Brexit, plusieurs villes européennes se disputent pour accueillir les grandes banques installées à Londres. En France, certains demandent une « zone franche » pour le secteur financier.

Après le Brexit, dans toute l'Union européenne, l'heure est plus que jamais à faire ami-ami avec la finance et avec les traders installés dans l'une de ses places fortes sur le continent, la City de Londres (Royaume-Uni). Branle-bas de combat dans de nombreux pays qui rêvent d'accueillir les fonds spéculatifs, les banques d'affaires, les start-up de transfert monétaire, les chambres de compensation en euros, le business de la gestion de fortune qui voudraient assurer leur accès au marché commun et à la zone euro...

Dublin, Amsterdam, Luxembourg et Francfort sont en lice, mettant en avant leur dumping fiscal, pour les trois premières, ou le voisinage avec la Banque centrale européenne (BCE), pour la dernière. Hier matin, c'est Paris qui, en présence de Manuel Valls, d'Anne Hidalgo et de Valérie Pécresse, a lancé un vibrant appel aux banquiers de la City.

Sous le slogan en anglais « Choose Paris Region » (Choisissez la région Paris), le gouvernement et les collectivités locales mettent en place un « guichet unique » pour « favoriser l'implantation d'entreprises étrangères dans Paris et sa région ». Selon ses promoteurs, ce dispositif servira à « appréhender le cadre légal, fiscal et social », à « présenter l'offre scolaire et les avantages liés à l'immigration économique ». Vantant la perspective d'une baisse de l'impôt sur les sociétés de 33 % à 28 % en 2017, le crédit d'impôt recherche (CIR), le crédit d'impôt compétitivité-emploi (CICE), l'exonération de taxes sur les salaires pour la prime d'impatriation et mille autres avantages fiscaux, la documentation officielle promet également qu'un service dédié au ministère de l'Économie, baptisé en anglais Tax4Business (fiscalité pour les affaires), pourra fournir un « rescrit fiscal », une forme de garantie sur les impôts à payer.

DE NOUVEAUX PARADIS FISCAUX POUR LES BANQUIERS DE LA CITY

Tout a commencé quelques semaines juste après la victoire du camp du Brexit au Royaume-Uni. En juillet, lors des rencontres financières organisées par Paris Europlace, le lobby de la place financière de la capitale française dirigé par Gérard Mestrallet, l'exPDG de GDF Suez (Engie), Manuel Valls en avait fait des tonnes pour gommer les derniers échos du discours du candidat François Hollande au Bourget (« Mon ennemi, c'est la finance », n'est-ce pas ?), dissipés en France depuis son arrivée à l'Élysée... « La France s'est engagée dans un effort sans précédent pour la compétitivité des entreprises ! » avait-il lancé. Avant d'oser ricaner : « Si l'un d'entre vous peut expliquer à tel ou tel journal britannique que la taxe à 75 % n'existe plus, vous ferez oeuvre utile et vous serez des patriotes que je n'hésiterai pas à récompenser ! » Dans ce contexte, Paris Europlace joue sur du velours pour réclamer, fin octobre, un « statut dérogatoire » au droit du travail français pour les cadres dirigeants des entreprises financières, ainsi que la création d'une « zone franche » pour le secteur financier dans la région parisienne. « Le Brexit est l'opportunité pour la place financière d'être écoutée et de faire en sorte que nos sujets puissent être considérés parmi les priorités des réformes à mettre en oeuvre, et ceci est valable tant pour le domaine réglementaire et fiscal, qu'en matière de droit du travail », a expliqué benoîtement à Reuters Arnaud de Bresson, le délégué général de Paris Europlace.

Ministre de l'Économie et des Finances, Michel Sapin a, de son côté, averti les Britanniques : « Après le Brexit, ça ne sera pas comme avant le Brexit. Ils ont voulu le changement, ils vont l'avoir ! » Évidemment, Londres ne compte pas laisser partir les banques de la City. Derrière les envolées lyriques des conservateurs, Theresa May en tête, qui prétendent faire prévaloir demain, dans les négociations avec l'Union européenne, le contrôle de l'immigration sur l'accès au marché commun, ils tentent de mettre en sécurité les « passeports européens » des banques de la City, le sésame qui leur permet d'agir dans l'Union européenne et dans la zone euro, en particulier, depuis Londres.

Dans les faits, les Britanniques sont en passe de réussir un coup de génie : en sortant de l'Union européenne, ils dictent une fois de plus leurs politiques de dérégulation financière. Et ainsi, derrière le Brexit, et quel que soit le résultat des négociations entre l'Union européenne et le Royaume-Uni, de nouveaux paradis fiscaux pour les banquiers de la City ou d'ailleurs, demain, vont émerger...

 

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5 novembre 2016 6 05 /11 /novembre /2016 09:04

Charroux Gaby, député des Bouches du Rhône

vendredi 21 octobre 2016

Intervention de Gaby Charroux le 18 octobre à l’Assemblée nationale dans la discussion générale du Projet de loi de Finances pour 2017 :

 

 

J’aborderai dans mon intervention l’envers du décor de la politique budgétaire menée sous ce quinquennat. Mais, en préalable, j’aimerais faire un peu de pédagogie – cela me rappellera des souvenirs – sur ce qui en constitue le symbole, le pacte de responsabilité et de solidarité, en donnant quelques éléments de compréhension à nos concitoyens.

Qu’est-ce que le pacte de responsabilité et de solidarité ? Il s’agit d’une vaste opération budgétaire qui consiste à aider inconditionnellement et indistinctement les entreprises en leur accordant des crédits d’impôts et des baisses de cotisations sociales, financés par des réductions dans les budgets de l’État, des collectivités territoriales et de la sécurité sociale.

Par exemple, pour financer les 20 milliards d’euros annuels de crédit d’impôt que coûte le CICE, octroyé sans condition ni ciblage, il a été prévu de faire des économies. Ainsi, sur trois ans, en plus des mesures qui affecteront le budget général de l’État, 11 milliards d’euros d’économie seront réalisés sur la sécurité sociale et les hôpitaux, et 10 milliards sur le budget des collectivités territoriales – sur lequel je reviendrai dans un instant.

Derrière ces chiffres et cette politique qui manque cruellement d’originalité, d’efficacité et de justice, il y a des femmes, des hommes ; il y a le quotidien vécu par nos concitoyens, celles et ceux qui utilisent le service public et le font vivre.

Derrière l’artifice comptable d’un trou de la Sécurité sociale qui serait désormais comblé, nos hôpitaux saignent. La situation y est explosive. Les coupes budgétaires qui les affectent tout autant que l’ensemble du système de soin entraînent une réduction drastique de moyens, ainsi que des suppressions de poste. La chasse au lit, avec le virage ambulatoire, y concourt également. Tout cela met sous tension les personnels hospitaliers, pourtant si courageux face à la charge de travail et aux baisses de moyens. Les conséquences sur l’accueil des personnes hospitalisées sont réelles. Pire, de nombreux établissements n’ont même plus accès au crédit pour mettre à niveau leurs plateaux techniques.

La Cour des comptes rappelait récemment que les dépassements d’honoraires et les remboursements insuffisants des consultations, de l’optique et des soins dentaires rendaient plus difficile l’accès aux soins des personnes à bas revenus. Selon une étude du Collectif interassociatif sur la santé, 36 % des Français, dont la moitié des 25-34 ans, ont renoncé ou différé des soins en raison de leur coût. Est-ce là le prix acceptable de l’équilibre de la Sécurité sociale ?

Les seules solutions préconisées restent malheureusement ancrées dans les logiques comptables de réduction des dépenses, alors que d’autres voies devraient être approfondies pour doter la Sécurité sociale, ce bien commun, de nouveaux financements. L’exemple de l’hôpital public est malheureusement transposable à l’ensemble du service public : dans toutes nos circonscriptions, nous devons faire face à des fermetures de caisses d’allocations familiales, d’accueils de caisses primaires d’assurance maladie, de gares et de bureaux de poste, à la réduction des horaires d’ouverture des sous-préfectures, ou à la disparition de brigades de douaniers.

Les collectivités territoriales sont également en souffrance et paient, elles aussi, le prix de cette politique démesurée de l’offre. Depuis la loi de finances pour 2015, après le coup porté à l’autonomie financière des collectivités par la suppression de la taxe professionnelle décidée dès 2009, les concours de l’État sont en diminution drastique : 3,5 milliards en 2015, 3,4 milliards en 2016 et encore 2,63 milliards prévus dans cette loi de finances. Ce n’est pas la réduction de moitié de la baisse pour le bloc communal, présentée comme une avancée, qui va permettre aux collectivités de faire face aux immenses défis auxquels elles sont confrontées, et notamment de remplir leur rôle d’amortissement des effets de l’accroissement des inégalités et de la pauvreté.

C’est le service public local qui s’en trouve affecté, tout autant que l’investissement. Nicolas Sansu a démontré, dans une commission d’enquête dont le rapport a été censuré, combien les conséquences des baisses de dotations de l’État ont affaibli les communes et les EPCI, et diminué leurs capacités d’investissement. Entre 2013, première année pleine du quinquennat, et 2017, l’investissement du bloc communal sera passé de près de 38 à seulement 26 milliards d’euros.

Mais cela ne semble pas suffire à la Cour des comptes, qui préconise encore plus d’économies, moins d’agents du service public, donc plus de chômage et moins de services publics locaux. Les députés du Front de gauche proposeront, dans cette lecture de la loi de finances, d’inverser cette logique destructrice et de rendre aux collectivités territoriales leur autonomie financière avec, dès 2017, le retour de la dotation globale de fonctionnement au niveau de 2014. Ils proposeront également d’instaurer une véritable péréquation verticale, car la péréquation horizontale divise les collectivités entre elles et arrive au bout de son histoire. Il n’est jamais trop tard pour prendre de bonnes décisions.

 

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4 novembre 2016 5 04 /11 /novembre /2016 13:11

Ci dessous le communiqué de la section du pays de Brest du PCF appelant  à participer au rassemblement organisé par le Réseau du pays de Brest pour l’accueil des migrants dans la dignité le samedi 5 novembre.

 

PCF Section du Pays de Brest
5 rue Henri Moreau 29200 Brest

Tramway : station St Martin
Tel 02 98 43 47 78 / Fax 02 98 43 44 62
@ : pcf_brest@yahoo.fr

 

La crise migratoire a changé le visage de l’Europe. Elle a pour origine essentielle la guerre qui se poursuit au Proche-Orient et qui jette sur les routes de l’exode des centaines de milliers de personnes victimes de violences et de persécutions.

Le repli sécuritaire et dans l’Europe forteresse ne peut pas être la réponse . Avec une telle réaction l’Europe foule aux pieds des valeurs dont elle se réclame. Plus encore, le non traitement des questions aggrave la crise : on n’empêchera pas des hommes et des femmes de fuir les massacres. On ne favorisera pas ainsi la sortie des logiques de guerre en Orient.

La France doit faire le choix d’un rôle beaucoup plus actif et positif pour que soit traitée conformément aux textes internationaux, à la convention de Genève dont elle est signataire, la question du droit d’asile pour cela la refonte des politiques migratoires françaises et européenne  est une nécessité en commençant par l'abrogation des directives européennes de Dublin.

Il est profondément anormal que les demandeurs d'asile parmi lesquels des femmes et des enfants ne soient pas pris en charge par l'Etat.

Le PCF exige que les pouvoirs publics prennent les mesures pour mettre un terme à cette situation.

La section du pays de Brest du PCF appelle à participer au rassemblement organisé par le Réseau du pays de Brest pour l’accueil des migrants dans la dignité le samedi 5 novembre à 14h place de la Liberté.

Communiqué de la section PCF de Brest pour s'associer au rassemblement du 5 novembre pour l'accueil des migrants dans la dignité
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4 novembre 2016 5 04 /11 /novembre /2016 09:34
Ouest-France, 3 novembre 2016: les usagers mobilisés pour la défense de l'hôpital le 8 novembre à Brest et Quimper: nos camarades du Front de Gauche et du PCF étaient bien représentés dans ces collectifs de défense finistériens des hôpitaux publics

Ouest-France, 3 novembre 2016: les usagers mobilisés pour la défense de l'hôpital le 8 novembre à Brest et Quimper: nos camarades du Front de Gauche et du PCF étaient bien représentés dans ces collectifs de défense finistériens des hôpitaux publics

Et l'article du Télégramme: "Santé. Appel à se rassembler mardi" (3 novembre)

Et l'article du Télégramme: "Santé. Appel à se rassembler mardi" (3 novembre)

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4 novembre 2016 5 04 /11 /novembre /2016 07:09
André Chassaigne, chef de file des députés Front de Gauche: l'application provisoire du CETA, un mépris des peuples d'Europe

AFP | mardi 02 novembre 2016

Le chef de file des députés du Front de gauche, André Chassaigne, a dénoncé mercredi l'entrée en application provisoire du traité de libre-échange CETA avant la consultation des Parlements nationaux, la qualifiant de "mépris des peuples d'Europe" risquant d'alimenter l'extrême droite.

"Attention, dans cette affaire, on va mettre en application un traité dès qu'il aura été voté au niveau du Parlement européen, avant que les Parlements de chaque pays se déterminent", a souligné M. Chassaigne au sujet de cet accord signé dimanche entre l'UE et le Canada. "Il faut deux ans pour que les Parlements de chaque pays se déterminent, et là, s'il n'y a pas unanimité, on reviendra sur le traité", a-t-il ajouté lors d'un point de presse.

"Pour moi, c'est du mépris de la parole populaire, c'est du mépris des peuples d'Europe, et c'est comme ça qu'on alimente l'extrême droite partout en Europe", a affirmé ce responsable Front de Gauche, estimant qu'une consultation des Parlements dans ce cadre revenait à "amuser la galerie".

Pour l'élu communiste du Puy-de-Dôme, qui s'est dit "très en colère", ce traité revient à un "coup de poignard contre la société civile, contre nos producteurs agricoles", avec une Europe qui "se comporte comme un monstre capable de vivre coupé des peuples", une Europe "captée par les intérêts des grands groupes privés".

Ce membre de la commission des Affaires économiques a reproché au CETA de "faire le choix d'un libéralisme sans limites", avec "des barrières douanières qui vont sauter, avec des conséquences directes sur des productions agroalimentaires en particulier", citant l'exemple des fromages qui, pour certains, "ne seront pas reconnus".

Le CETA, qui supprimera 99% des droits de douane entre l'UE et Ottawa, entrera en application provisoire et partielle une fois ratifié par le Parlement européen et celui du Canada, dans les prochains mois. Il devra ensuite être approuvé par l'ensemble des Parlements nationaux et régionaux de l'UE pour devenir définitif.

Favorable à cet accord, le secrétaire d'État français au Commerce extérieur, Matthias Fekl, a néanmoins plaidé mercredi pour une "refondation" de la politique commerciale européenne afin de "mettre les parlements au début du processus" et qu'ils ne soient pas "mis devant le fait accompli à la fin".

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4 novembre 2016 5 04 /11 /novembre /2016 06:39

Adresse du Parti Communiste du Finistère aux forces politiques et sociales de gauche dans le Finistère, envoyé début juillet, pour se rencontrer et envisager les conditions d'un rassemblement de gauche authentique aux élections législatives. L'UDB, le Parti de Gauche, Ensemble, Solidaires ont été rencontrés. Un contact a eu lieu avec les Verts au niveau départemental, mais pas de rencontre depuis... Le NPA doit être rencontré prochainement.

Lettre du Front de Gauche Pays de Morlaix (PCF, Ensemble, citoyens engagés) aux organisations de l'autre gauche pour travailler à un rassemblement de gauche aux législatives: envoyée à EELV, Nouvelle Donne, France Insoumise, le Parti de Gauche.

Le groupe local d'Europe Écologie les Verts a donc fait le choix, à nous annoncé le 29 octobre, le jour-même où nous leur avions proposé une rencontre suite à leur accord préalable, de refuser la main tendue que nous leur adressions pour travailler ensemble et avec les citoyens sur un programme commun de gauche de transformation sociale et écologique afin de proposer un espoir aux électeurs de gauche de la IV ème circonscription.

Ce refus n'est pas argumenté sur le fond sinon par les saillies anti-communistes qui expriment le fond des motivations :

- «  on ne veut pas se retrouver en tête-à-tête avec le PCF »

- « d'autres ont déjà essayé de s'unir avec les communistes avant nous, ça n'a jamais fonctionné »

Et les Verts du Mans qui ont fait alliance avec le PCF et le Front de Gauche aux Départementales Partielles en 2016 et qui ont gagné, passant devant le PS qui faisait alliance avec la droite au second tour ? Et les Verts de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et de Provence-Alpes-Côte d'Azur qui ont fait alliance avec les communistes et le Front de Gauche au premier tour des régionales en faisant à chaque plus de 10 % et en ayant des élus ?

On ne peut pas s'unir avec les communistes, ça ne fonctionne pas...?

Les Communistes dans leur histoire ont joué un rôle déterminant pour travailler à l'unité des forces progressistes en étant très souvent à l'initiative de ces rassemblements afin d'obtenir des conquêtes sociales et démocratiques importantes sans lesquelles notre système social et notre société française ne seraient pas les mêmes:

- pendant le Front Populaire où nous avons accepté de soutenir le gouvernement Blum avec les radicaux après avoir réunifié la CGT

- pendant la Résistance pour libérer le territoire national et combattre le nazisme et l'idéologie réactionnaire et raciste de Vichy

- à la Libération avec les gaullistes, socialistes, chrétiens sociaux

- entre le milieu des années 60 et les années 80 avec l'union de la gauche qui a permis de gouverner deux ans le pays à gauche entre 81 et 83 et de faire basculer de nombreuses municipalités, départements, régions, de droite à gauche

- dans la gauche plurielle de Lionel Jospin avec le PS, les Verts, les Radicaux

- dans la bataille pour le Non au référendum sur le TCE avec tous les anti-libéraux de gauche.

- avec le Front de Gauche depuis 2009

- depuis 2015, dans un (difficile) travail d'élargissement du front de gauche pour donner un débouché majoritaire à la gauche alternative

Les justifications invoquées par Christine Prigent parlant dans le Télégramme du jour au nom du groupe local d'EELV (qui ne compte pas plus d'une dizaine d'adhérents à notre connaissance)  pour refuser l'alliance proposée par le Front de Gauche (120 adhérents communistes sur la circonscription, plus les militants d'Ensemble et les citoyens non encartés qui se reconnaissant dans le Front de Gauche) avant même toute discussion pour vérifier nos convergences et nos points de désaccord éventuels sur un éventuel programme législatif commun sont peu amènes pour nos camarades d'Ensemble et nos camarades non membres d'un parti politique de l'association Front de Gauche pays de Morlaix qui étaient à l'origine, au même titre que le PCF, de la demande de rencontre et de travail du Front de Gauche pour une alliance de la gauche de transformation et de progrès social et écologique aux législatives envoyée à EELV, à France Insoumise, et aux Verts, et à Nouvelle Donne.

On reproche aux communistes d'avoir rendu publique la démarche de rassemblement de la gauche critique initiée par eux et Ensemble dans le cadre du Front de Gauche, l'accord de principe d'EELV par rapport à une rencontre, et leur intention d'aller au bout de cette alliance dans l'intérêt des citoyens et de la gauche.

On veut l'isolationnisme et donc la division mais on ne veut pas que d'autres puissent se prévaloir de vouloir le rassemblement de la gauche non libérale et austéritaire et de tout mettre en œuvre pour se donner les moyens de l'obtenir....    

En tout cas, c'est clair que ce sont apparemment les communistes qui n'ont pas l'heur de plaire aux écologistes morlaisiens ou à certains, en tout cas, pas suffisamment pour envisager une alliance, alors que :

- On partage beaucoup de positions sur le territoire de Morlaix-Co et dans les communes

- On défend ensemble une agriculture moins productiviste et une plus grande prise en compte des enjeux de la crise écologique, l'accueil des réfugiés et des migrants et le droit d'asile, les libertés démocratiques contre le tout-sécuritaire et l'état d'urgence. On milite contre TAFTA et le CETA. Le PCF local et départemental s'est prononcé contre Notre-Dame-des-Landes et la centrale à gaz de Landivisiau.

Il est vrai que les communistes ont eu des positions plus combatives à l'assemblée et dans la rue, dans le militantisme de terrain contre la casse des services publics, la précarisation des salariés, les licenciements, pour les droits des précaires et des pauvres, la défense des classes populaires.

Le be.a.ba de la politique n'est pas pour nous la défense de l'environnement et de la santé publique, le bio et les combats sociétaux. Même si ça nous parle aussi, même si on se bat aussi sur ces sujets là, et souvent sur des positions proches de celles des associations écologistes.

L'écologie n'appartient à aucun parti politique, c'est la toile de fond des combats politiques au service de l'intérêt général et des générations futures aujourd'hui et elle continuera à être une de nos boussoles, pas la seule car il y a aussi la lutte des classes, l'égalité, l'amélioration des conditions de vie du plus grand nombre et des moins aisés, une vraie répartition des richesses, le combat contre les agressions du capitalisme financier et la dépossession de la souveraineté populaire.  

C'est vrai que nous avons été beaucoup plus combatifs contre la politique libérale de l'Union Européenne et la politique de droite et austéritaire de Hollande et Valls. Pendant que les écolos négociaient un accord avec le PS en 2012 aux législatives pour avoir un nombre de députés très avantageux par rapport à leur résultat aux présidentielles et des ministres, pendant qu'ils offraient plusieurs ministres à Hollande, solidaires pendant un temps de la ligne sociale-libérale et austéritaire des gouvernements Ayrault puis Valls (Pascal Canfin, Cécile Duflot, puis Jean-Vincent Placé et Emmanuel Cosse, l'ancienne dirigeant d'EELV venue soutenir le gouvernement de l'état d'urgence, de la loi EL Khomri, du CICE et du 49-3 pour museler le mouvement social et la démocratie parlementaire).

A l'inverse, tous nos députés et sénateurs à l'Assemblée n'ont pas voté un seul budget d'austérité, ont ferraillé contre le Pacte budgétaire européen (TCE), la casse et la privatisation rampante ou accélérée des services publics, la baisse des dépenses sociales, la baisse des charges patronales et la hausse des impôts pour les revenus les plus modestes, l'ANI, la loi Macron, la loi El Khomri.

Non dans un esprit contestataire ou d'extrême-gauche mais parce que ce n'était pas là une « politique de gauche » ni le contrat passé entre les français et François Hollande qui voulaient d'une autre politique que celle conduite par Sarkozy et Fillon et qui ont eu, sur bien des aspects, quasiment la même en pire.

En même temps, ces derniers mois,  avec la longue bataille contre la loi travail, l'unité du mouvement syndical qui refuse le néo-libéralisme et l'accompagnement des politiques capitalistes, les convergences dans la recherche d'une motion de Censure de Gauche à l'Assemblée contre le gouvernement Valls avec une partie des députés écologiques, la lutte contre TAFTA et CETA, la prolongation de l'état d'urgence et la déchéance de nationalité, les idées pacifistes et le combat pour le désarmement nucléaire, le combat pour la 6ème République et pour la déprésidentialisation de nos institutions avec le retour à une démocratie plus parlementaire et participative, reconnaissant le pluralisme politique avec la proportionnelle et la souveraineté des citoyens, devant l'enjeu de faire émerger une autre gauche que celle au service des lobbies financiers et du libéralisme, et de résister à la progression d'une droite ultra-libérale et de plus en plus perméable aux thématiques sécuritaires-identitaires- xénophobes et du Front National, il apparaissait important au Parti Communiste comme aux autres composantes du Front de Gauche de travailler au rassemblement avec EELV pour sortir de la stérilité, peser davantage sur le rapport de force avec le PS, créer une nouvelle alliance à vocation majoritaire à gauche rompant avec l'austérité, le libéralisme, les politiques pro-capitalistes et mettant l'écologie au cœur de ces préoccupations.

C'est dans cet esprit déjà que nous avions proposé l'alliance aux Verts à Morlaix et à Lanmeur pour les Départementales de 2015, et en Bretagne pour les Régionales de 2015. A chaque fois avec un refus, sans discussions préalables pour les Départementales (refus de la rencontre), au terme de deux mois de discussion pour les Régionales.

Résultat, aux départementales, le Front de Gauche fait 9,6% au premier tour, et les Verts 10,1 %. Ensemble, on aurait pu accéder au second tour et peut-être passer devant le PS, ou au moins constituer une vraie force, au-dessus du Front National, avec entre 20% et 25 %.

Aux Régionales, les Verts de René Louail ne sont pas qualifiés automatiquement pour le second tour et n'ont aucun élu à l'assemblée régionale alors qu'ils en avaient et le Front de Gauche ne dépasse les 5 % et n'a lui non plus aucun élu. L'Assemblée Régionale est donc rose (pâle) – bleue-brune.

Aux derniers élections législatives de 2012, le Front de Gauche faisait 5,7 % des voix (malgré un bon score de Mélenchon et du Front de Gauche aux présidentielles, les résultats s'étaient écroulé partout aux législatives) et les Verts à peine plus de 5 %.

On peut continuer la « bataille des nains de jardin » pour parler comme Olivier Besancenot mais, quand on a envie, non pas simplement de se compter, mais de se battre efficacement pour améliorer la vie des gens qui sont nombreux à souffrir aujourd'hui d'une augmentation du chômage, de la pauvreté, d'une dégradation des services publics et des conditions de travail, d'une désespérance sociale et politique, d'une crainte pour leur avenir et celui de leur famille, d'une menace sur la préservation de notre lien social, de notre cadre démocratique et républicain, il faut savoir dépasser les clivages partisans et dans un esprit de responsabilité et d'efficacité, surtout quand les possibilités de recomposition à gauche existe du fait du discrédit de la politique de Hollande et de son gouvernement à dominante PS, que l'extrême-droite est à 30 % des intentions de vote et que la droite a un programme ultra-réactionnaire de destruction d'un nombre très important de garanties sociales et démocratiques, de travailler au rassemblement en passant au-dessus des petites différences et divergences.

Cette fois-ci, pour les législatives, nous étions prêts, cela a été exprimée dans une réunion publique du Front de Gauche à Saint Pol de Léon et dans des réunions départementales du PCF, à laisser la tête de liste à EELV si c'était pour eux un argument facilitant pour faire alliance car l'enjeu nous paraissait bien d'avoir un député de gauche dans la IV circonscription du Finistère , qui contrairement à Gwenegan Bui, s'oppose aux politiques capitalistes, face passer les besoins sociaux, les services publics et l'impératif d'une autre répartition des richesses avant la discipline d'un parti qui amène notre Pays dans le Mur et la soumission aux idées néo-libérales des technocrates de Bruxelles et des ministères.

Nous étions prêts à discuter du programme dans un esprit d'ouverture et de construction, et de pratiques législatives de notre éventuel future députée ou futur député, sans poser des lignes rouges servant de prétexte à ne pas se rassembler.

En essayant le souci premier d'offrir une perspective aux citoyens de gauche qui ne veulent plus de la politique menée par le PS et qui espèrent que quelque chose d'autre puisse se créer.

Les Verts et France Insoumise ont préféré la politique isolationniste du cavalier seul.

C'est dommage pour chacun de nous (ce n'est pas sûr non plus que les présidentielles jouent un effet d'entraînement pour des candidats verts aux législatives) et pour la population, mais maintenant, nous sommes fixés, et le Parti Communiste, avec Ensemble, le collectif Front de Gauche, normalement, va proposer aux citoyens de se rassembler avec une gauche de progrès social, démocratique et écologique, une gauche de combat et de rupture avec les politiques libérales, en travaillant avec eux sur les propositions à partir d'axes forts d'une politique de gauche déjà posés à l'intérieur d'ateliers législatifs.

Nous aurons des candidats dans la circonscription de Morlaix car nous pensons que des députés communistes et Front de Gauche sont nécessaires à notre démocratie et pour avoir un groupe parlementaire de gauche authentique clair et conséquent sur les principes, qui ne s'abîme pas dans les combines politiciennes, qui met au cœur de ses orientations l'intérêt du plus grand nombre.

Nous continuerons à promouvoir le rassemblement et l'unité sur des bases politiques claires et un contenu programmatique vraiment de gauche à chaque élection et en dehors des élections, car c'est nécessaire et que notre marque de fabrique est de ne pas nous décourager devant la hauteur des obstacles.

Ismaël Dupont, élu Front de Gauche à Morlaix et Morlaix Communauté

Secrétaire départemental du PCF Finistère

 

ci-joint l'article que nous écrivions le 16 octobre avec le contenu de l'invitation lancée par le Front de Gauche, le PCF, Ensemble, pour une rencontre des organisations à la gauche du PS afin d'envisager une alliance aux législatives.

Législatives sur la circonscription de Morlaix: l'association Front de Gauche, le PCF, Ensemble veulent une plateforme commune de la gauche anti-libérale et de transformation sociale et écologique

Article du Télégramme ce 3 novembre:
PCF et Verts. Ce n'est pas l'entente cordiale
"L'unité est un combat"...que l'on ne peut gagner tout seul! - à propos du refus d'Europe Ecologie à Morlaix de faire alliance avec le Front de Gauche et le PCF et de nous rencontrer pour discuter d'un programme sur les législatives

On les pensait prêts à travailler ensemble en vue « d'une union à gauche de la gauche », sur la 4e circonscription, pour les législatives de 2017. C'est du moins ce que laissaient entendre les communistes morlaisiens, lors d'une récente réunion de rentrée (Le Télégramme du 19 octobre). Ismaël Dupont y précisait que suite à un courrier adressé nationalement par le PC « aux autres forces de gauche qui combattent François Hollande », les écologistes (EELV) du pays de Morlaix s'étaient déclarés prêts à une rencontre, avant la fin octobre.
« Plus de rencontre à l'ordre du jour »

Et patatras. Dans un communiqué envoyé hier, la déléguée écologiste Christine Prigent indique qu'après une réunion de concertation avec les militants EELV du pays de Morlaix, « cette rencontre n'est plus à l'ordre du jour ». Le PC local aurait, même, écrit-elle, « tiré des conclusions hâtives ». « Nous avions l'idée de nous retrouver avec l'ensemble des partis et collectifs de la gauche critique, écologiste et antinucléaire.

Vu le refus du collectif France insoumise (exprimé, depuis Paris, par les sympathisants de Jean-Luc Mélenchon) et l'absence de réponse de Nouvelle Donne, les conditions ne sont pas réunies », exprime EELV. Une fausse excuse, alors que Nouvelle Donne n'a de toute façon plus de représentant local, et que la main tendue par les communistes morlaisiens s'exonérait d'une approbation du collectif parisien ?

« À Morlaix, ça n'a jamais fonctionné ! »

« C'est vrai que nous ne voyons surtout pas l'intérêt d'un tête-à-tête avec le PC, concède en aparté Christine Prigent. D'abord parce que sur certains points, comme le nucléaire, nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde. Et puis d'autres ont déjà essayé de s'unir avec les communistes avant nous... et ça n'a jamais fonctionné ! » Au PCF morlaisien, Ismaël Dupont se dit bien entendu « déçu ». « À l'heure où l'on crève de la fragmentation de la gauche, se rassembler pour faire barrage à la montée de l'extrême-droite fait partie de nos responsabilités communes », insiste le secrétaire départemental. À ce sujet, la représentante EELV morlaisienne tempère. « On se retrouve malgré tout sur pas mal de choses, conclut Christine Prigent. Pas de rencontre avec le PCF pour l'instant, cela ne signifie pas non plus que notre porte est définitivement fermée ».

http://www.letelegramme.fr/finistere/morlaix/pcf-et-verts-ce-n-est-pas-l-entente-cordiale-03-11-2016-11278783.php

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