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9 janvier 2017 1 09 /01 /janvier /2017 16:00
Manuel Valls arriverait en tête du premier tour de la primaire de gauche, mais serait battu au second par Arnaud Montebourg, avec 53% des suffrages contre 47%.

Manuel Valls arriverait en tête du premier tour de la primaire de gauche, mais serait battu au second par Arnaud Montebourg, avec 53% des suffrages contre 47%.

Manuel Valls arriverait en tête du premier tour de la primaire de gauche, mais serait battu au second par Arnaud Montebourg, avec 53 % des suffrages contre 47 %, selon un sondage Kantar Sofres-OnePoint pour RTL, Le Figaro et LCI, publié dimanche.

Dans l’hypothèse d’un duel de second tour entre l’ancien Premier ministre et Benoît Hamon, les deux sont donnés à égalité (50 %-50 % d'intentions de vote).

 

Au premier tour de cette primaire des 22 et 29 janvier, Manuel Valls serait en tête avec 36 % des voix, devant Arnaud Montebourg (23 %), Benoît Hamon (21 %), Vincent Peillon (10 %), Sylvia Pinel (6 %), Jean-Luc Bennahmias et François de Rugy (2 % chacun).

73 % excluent de participer au scrutin

Ces chiffres, rendus publics avant le premier débat télévisé jeudi entre les candidats, proviennent des intentions de vote de 488 personnes tout à fait certaines de participer à la primaire.

Sur tout l’échantillon interrogé, soit 8 011 personnes, 73 % excluent de participer au scrutin.

Cependant, parmi les personnes tout à fait certaines d’aller voter, Manuel Valls ressort en tête des « souhaits » comme des « pronostics de victoire » à cette primaire lancée par le PS. 34 % souhaitent qu’il l’emporte, et 41 % pensent qu’il gagnera.

Enquête réalisée du 3 au 6 janvier sur internet, auprès d’un échantillon de 8 011 personnes inscrites sur les listes électorales, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

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9 janvier 2017 1 09 /01 /janvier /2017 06:34
Hommage à Danièle Casanova par Robert Clément

Danielle Casanova, née le 9 janvier 1909, elle meurt à Auschwitz le 9 mai 1943.
 

« Dernière lettre de Danielle Casanova depuis le fort de Romainville avant le départ pour Auschwitz »


Demain, 5 heures lever, 6 heures fouille, puis départ en Allemagne.
Nous sommes 231 femmes, des jeunes, des vieilles, des malades et même des infirmes. La tenue de toutes est magnifique, et notre belle Marseillaise a retenti plus d’une fois.
Nous ne baisserons jamais la tête ; nous ne vivons que pour la lutte. Les temps que nous vivons sont grandioses.
Je vous dis au revoir ; j’embrasse tous ceux que j’aime. N’ayez jamais le cœur serré en pensant à moi.
Je suis heureuse de cette joie que donne la haute conscience de n’avoir jamais failli et de sentir dans mes veines un sang impétueux et jeune.
Notre belle France sera libre et notre idéal triomphera »
Lors de la dissolution du Parti communiste, Danielle passe dans la clandestinité pour mener le combat dès 1939 contre l’occupant nazi. Elle fut, avec Albert Ouzoulias à l’origine des « Bataillons de la jeunesse ». Consciente des risques encourus, elle adapte son organisation aux conditions de la vie illégale. Elle s’occupe de l’édition clandestine de l’Avant-Garde et d’autres publications, assure la liaison entre la direction illégale du PC et les intellectuels influents. Quelques jours avant l’arrivée des Allemands à Paris Danielle quitte la capitale avec Georgette Cadras-Laffitte. sauvant ainsi les archives du parti et rentre dès juillet à Paris . En octobre 41 avec l’aide de Josette Cothias, elle édite une « Humanité des femmes » Fin janvier 41 Danielle lance le n° 1 du bulletin « le trait d’union des familles de P.G » qui paraîtra jusqu’en 1944. Danielle est au cœur du mouvement de protestation contre l’occupant et la politique de Vichy. La direction du PC l’avait également chargée de rassembler les intellectuels patriotes, nouvelles activités qui la conduiront directement à l’arrestation. Danielle a été arrêtée le lendemain de sa rencontre avec Josette Cothias près du Pont Mirabeau le 15 février 1942, victime d’un « coup de filet » préparé de longue date. Elle reste au Dépôt de la Préfecture de Police jusqu’au 23 mars. Elle y a retrouvé des amies : Maï Politzer, M.C Vaillant-Couturier. Le 23 mars elles quittent le Dépôt pour la prison de la Santé. Elles y resteront 5 mois ½ souffrant de la faim et de la présence de la mort. Le 9 juin 1942 les femmes sont emmenées rue des Saussaies pour interrogatoire par la « Gestapo Incarcérée à Romainville elle devient la rédactrice en chef du « Patriote de Romainville rédigé par des patriotes de toutes opinions écrit et recopié à la main. Le 21 janvier 1943, presqu’un an après son arrestation, Danielle est déportée. Le convoi arrive à Auschwitz-Birkenau , elles sont 230. C’est le convoi des otages, des veuves, convoi-symbole des femmes de la résistance, elles avaient entre 17 et 69ans. 119 communistes ou proches du parti 12 appartenaient à des réseaux gaullistes, 51 arrêtées pour actes de résistance. A leur arrivée au camp le jour se lève à peine, sous l’œil médusé des SS les Françaises passent la porte du camp en chantant à tue-tête. La dentiste en fonction venait de mourir du typhus Danielle la remplace. Elle se trouve ainsi dans une situation exceptionnelle, elle distribue à ses camarades les plus démunies nourriture et lainages, et des médicaments volés. Elle a presque immédiatement établi le contact avec l’organisation clandestine. Et grâce à la complicité de Malhova (interprète slovaque) et la communiste Gerda Schneider elle trouve la filière internationale de la résistance.. Début mai 1943 des tracts dénonçant l’horreur d’Auschwitz circulent en France. Danielle connaît le block 26 où sont parquées ses camarades. Elle y va le soir soigner les malades console encourage. Les camarades meurent les unes après les autres .vaincues par le typhus.( Sur les 49 rescapées du convoi seules 3 réussirent à échapper au typhus Le 1er mai 1943 prise d’une violente fièvre, elle ne reconnaissait personne. Puis la fièvre est retombée, signe fatal. Le 9 mai 1943 Danielle n’est plus, elle est tombée sans avoir jamais cessé de croire dans la vie nouvelle.

 

Danielle Casanova et Maria de Perreti, deux figures de la résistance honorées à Ajaccio le 9 mai 2015

Danielle Casanova: l'hommage de Maurice Ulrich, L'Humanité - 19 juillet 2010

 

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9 janvier 2017 1 09 /01 /janvier /2017 06:29

«Les terroristes appartiennent toujours à leur époque, ils ressemblent davantage à la civilisation qu’ils combattent qu’à l’idéologie dont ils se prévalent. L’État islamique ne fait pas exception.»

« La crise, c’est lorsque le vieux monde est en train de mourir et que le nouveau monde tarde à naitre. Et dans ce clair-obscur naissent les monstres.»

« Une toute nouvelle pauvreté s’est abattue sur les hommes avec ce déploiement monstrueux de la technique. Et l’envers de cette pauvreté c’est la richesse oppressante d’idées qui filtrent chez les gens […] Que vaut en effet tout ce patrimoine culturel s’il n’est pas lié pour nous justement à l’expérience ? […] cette pauvreté d’expérience ne concerne pas seulement nos expériences privées, mais aussi celle de l’humanité en général. Et c’est en cela une forme nouvelle de barbarie.»

Non Mr Valls, « expliquer ce n’est pas excuser », essayer de comprendre les meurtres de masse, les crimes violents et lâches, les violences arbitraires et monstrueuses, les douleurs indicibles et inimaginables que les terrorismes contemporains provoquent, ce n’est pas excuser, et encore moins pardonner. C’est combattre les coupables. Non pas aveuglément et en les suivant à la trace de leurs sinistres forfaits, pris que nous sommes dans un jeu de piste sanglant où nous épuisons nos forces de sécurité à devoir les poursuivre sans relâche, et sans pitié pour nos libertés publiques et privées. Mais en sectionnant à leurs racines les facteurs de risques qui ont permis dans notre monde l’émergence de ces symptômes morbides, et en les éradiquant.  Ce qui suppose que nous parvenions à reconstruire la sécurité au cœur même de nos sociétés malades.

Car il s’agit bien d’une maladie, d’une pathologie, celle d’une civilisation, celle d’« un monde sans esprit » auquel appartiennent les meurtriers comme leurs victimes.

Il s’agit bien de la maladie d’un monde livré à la religion d’un marché total, et totalitaire, qui par la globalisation et la fragmentation des cultures concrètes et régionales des peuples et des États-Nations, a pulvérisé le fragile équilibre sur lequel reposaient bien des régimes politiques, bien des souverainetés nationales. De ce chaos sont nés les terrorismes. Les terroristes appartiennent toujours à leur époque, ils ressemblent davantage à la civilisation qu’ils combattent qu’à l’idéologie dont ils se prévalent. L’État islamique ne fait pas exception.

Comme le taylorisme dans l’organisation du travail, et avant lui le fascisme en politique, le terrorisme islamiste est un nihilisme. C’est-à-dire qu’il a besoin d’idoles, faute d’avoir des idées, de vraies idées, de celles qui permettent d’exister, de fonder un « pacte d’humanité » entre tous ceux qui, pour un temps seulement, partagent la même terre.

A la place de ce « pacte d’humanité » nos démocraties libérales ont feint de se contenter de sceller en Europe un « pacte de stabilité » pour mieux mettre les citoyens et les peuples sous curatelle technico-financière. Du coup ces démocraties se sont trouvées « désarmées » face aux entreprises de terreur. Elles ont perdu la force morale et matérielle qui permet aux nations et aux peuples de défendre leur liberté lorsque celle-ci se trouve menacée par des tyrans ou des envahisseurs. Face à des « révolutionnaires » déterminés aux massacres de masse, aux pires exactions, aux crimes lâches et imprévisibles, l’appel à un « pacte de sécurité » est un peu assourdi ! La sécurité n’est pas uniquement dans la force qui tend toujours, nous dit Simone Weil, à transformer celui qui la subit, comme celui qui l’exerce, en cadavre, tôt ou tard. La sécurité résulte aussi de la culture, de la civilisation des mœurs, du lien social et de ses fabriques. Or, la révolution symbolique du néolibéralisme a largement altéré les fabriques du lien social, les prérogatives des États en matière de protections sociales et de services publics.

Une révolution symbolique est une forme de conversion, analogue aux conversions religieuses, qui transforme la manière de voir le monde et d’éprouver l’expérience sensible. Une révolution symbolique répond à l’exigence de devoir construire un nouvel ordre intellectuel et politique permettant aux humains de supporter les contradictions sociales et les conflits inévitables dans lesquels ils sont pris.

 Une révolution symbolique s’impose lorsqu’une hégémonie culturelle a fait son temps, devient obsolète et se doit d’être remplacée par d’autres catégories de penser et d’éprouver. C’est ainsi que la « globalisation » de notre planète, bien au-delà de la mondialisation marchande, est venue se substituer aux cultures d’un monde bipolaire. Contrairement aux illusions progressistes nourries d’évolutionnisme naturaliste, l’histoire n’avance pas en sens unique, les révolutions symboliques ne suivent pas la marche du progrès. Les révolutions symboliques se succèdent, avec des périodes de transition, de superposition et de crises, sans pour autant suivre la flèche duprogrès, dans le clair-obscur des crises elles permettent aux monstres de renaitre.

La globalisation, marchande autant qu’éthique et culturelle, a permis une redistribution des cartes où mondialisation devenait aussi synonyme de fragmentations. Le jeu politique et moral en a été bouleversé. A commencer par celui de nos démocraties libérales toujours avides de devoir trouver un équilibre entre les principes philosophiques de liberté et d’égalité citoyennes, leur conférant une légitimité éthico-politique, et les inégalités sociales réelles que fabriquent les économies capitalistes. Le néolibéralisme a fait litière de cette utopied’un système politique libéral où les ratés des inégalités sociales se seraient trouvés compensés par le dédommagement des libertés individuelles et des protections sociales régulatrices. Du coup le néolibéralisme a fait litière du libéralisme.

Cette utopie a cédé la place à une autre fiction faisant de tout humain un « entrepreneur » de lui-même, et des États des soutiens indéfectibles aux Grands Groupes Nationaux lancés dans la compétition internationale. Quitte à devoir délaisser leur rôle d’arbitre et de garants de l’intérêt général, pour devoir contraindre et civiliser les citoyens à cette nouvelle Réforme de la religion du marché.  C’est au chevet de cette clinique des nouvelles formes sociales d’organisation du travail que l’on pourra approcher les méfaits de cette utopie, laquelle isole les individus, les transforme en instruments techniques, « mis sous pression », au motif d’accroitre leur productivité. Il y a un rapport étroit entre l’organisation sociale du travail humain, le gouvernement politique des peuples et la politique internationale de leurs gouvernants. A la géopolitique des uns, tend à répondre l’organisation sociale et culturelle des autres.

Le néolibéralisme a fait un pas supplémentaire dans le « désenchantement » du monde. C’est ce « monde sans esprit », ce « monde sans cœur » qui impose aux uns comme aux autres « la terreur rationnelle » et la morale utilitaire et cynique fabriquant le chaos d’où émergent les terrorismes, les populismes et autres figures monstrueuses du politique. Ce chaos est celui que produit sur les scènes intimes comme publiques, locales comme globales, un monde sans esprit, un monde guidé par les intelligences algorithmiques, taylorisées à l’extrême. Ce ne sont pas les algorithmes qui nous aliènent, mais nos aliénations qui nous conduisent à en user de cette manière. Il nous faudrait retrouver la qualité sacrée de la parole et du récit pour que nous puissions faire œuvre de nos vies, avec ou sans les algorithmes, et en finir avec la prolétarisation généralisée des peuples. Les atrocités commises par DAESH nous empêchent de voir que le problème est politique : la panne du sacré fabriquée par l’hégémonie culturelle des révolutions néolibérales a produit ce « monstre » qui se nourrit davantage de spectacles que de recueillement. Ce monstre qui ressemble à la civilisation nihiliste qui l’a engendré.

L’utopie néolibérale a conduit au cynisme le plus total, celui-là même qu’utilisent également les terroristes pour déstabiliser les démocraties.

Ces terrorismes appartiennent bien à notre civilisation, ils en sont les enfants monstrueux. Cela nous arrangerait bien qu’ils en soient les « exclus », les barbares étrangers, les astres morts d’époques révolues. Mais hélas, par leur cynisme « négationniste » de l’humanité, par l’utilitarisme de la terreur, par le « rationalisme morbide » de leurs méthodes, ils se révèlent bien comme des « entrepreneurs » néolibéraux redoutables. Ils tentent par une « propagande par les actes » d’imposer leur « marque » sur le marché des idéologies, dans la lutte pour une nouvelle hégémonie culturelle au moment où les lunes mortes du néolibéralisme brillent de ses derniers feux. Ils s’emploient sur les marchés de la terreur à nier, à leur manière, l’humanité de l’homme, à ne se soucier que de la productivité de l’horreur, à la fourguer comme une marchandise et un spectacle. L’exploitation de la « matière humaine » comme masse d’ajustement, de camouflage et de « pièces de munitions », avant d’être le lot d’extrême misère et de désespoir de ces scènes de guerre totale, a été « rôdée » sur les scènes de production industrielle d’abord, financière et administratives ensuite. Comme avec Taylor : « dans le passé, l’homme était tout, ce sera désormais le système. » Les populations qui servent de « boucliers humains » en savent quelque chose…

Le système technicien, les progrès considérables des nouvelles technologies, la financiarisation de l’économie, l’effondrement des idéologies et des pratiques réformatrices et le discrédit des mouvements et des États se revendiquant des révolutions socialistes, ont permis, dans le domaine du travail, une extension inégalée dutaylorisme. Cette nouvelle révolution symbolique dans les mœurs et cette manière de voir le monde, d’éprouver nos expériences, se sont installées sur un mode quasitotalitaire avec les révolutions industrielles d’abord, le marché globalisé ensuite. Les (contre)-révolutionnaires s’y opposent tout en lui ressemblant.

Que devient ce monde vidé de tout esprit, ou presque, que seules tendent à recouvrir et à masquer les pratiques de distraction et de divertissement ? L’humain y devient superflu. Les machines intelligentes le rendent obsolète. Cette culture a fabriqué une prolétarisation généralisée des existences concrètes et singulières. Dans ce « désert », au sens d’Hannah Arendt, les humains sont « esseulés », « désolés », livrés à la cupidité des fascismes de toutes sortes, césarismes divers et variés, techno-fascismes newlook, populismes nationalistes agressifs, totalitarismes contre-révolutionnaires… ou théo-fascismes.

Alors, oui j’affirme, en accord avec l’anthropologue Scott Atran, que l’État Islamique s’apparente à une révolution,une révolution conservatrice, réactionnaire, accouplant des pratiques terroristes à une idéologie, au sens gramscien du terme, à une forme symbolique de discours et de vie qui rencontre, à un moment historique donné, des forces matérielles, des infrastructures économiques et politiques en mouvement ou plongées dans un chaos. Ce chaos que nous avons fabriqué en Occident, par nos manières de vivre ensemble, et à l’extérieur en essayant de les « greffer » dans d’autres régions du monde. De ce chaos nait l’État Islamique et les nationaux-populismes qui l’accompagnent. Ils partagent la haine conjointe des principes des Lumières et des projets d’émancipation sociale et subjective qui les ont prolongés.

 Ne nous y trompons pas : l’ennemi est bien un révolutionnaire, un révolutionnaire des anti-Lumières. Il appartient de pied en cap à tous ces ennemis des Lumières qui font sans cesse résurgence. Ce n’est pas méconnaitre sanouveauté et son originalité que de le rapprocher de tous ces mouvements contre-révolutionnaires, réactionnaires et conservateurs toujours, totalitaires et fascistes parfois, qui font éternellement retour, et donnent l’impression que « l’univers piétine sur place », comme le criait du fond de sa prison le révolutionnaire Blanqui.

Toute la philosophie de l’histoire de Walter Benjamin montre que la remémoration d’un passé s’écrit dans le texte de l’actualité qui offre à la fois ce qui est primordial et originel, et ce qui est radicalement nouveau. Depuis le début des Lumières, des (contre)-révolutionnaires n’ont eu de cesse de contester ce qui dans la culture en recueille l’héritage. Paradoxalement, le néolibéralisme a favorisé la crise du libéralisme et dilapidé bien des notions qui en étaient l’héritage. Les terrorismes et les nationaux-populismes aujourd’hui poussent telles des fleurs vénéneuses sur l’humus du néolibéralisme décomposé.

On n’efface pas impunément la souveraineté des nations sans prendre le risque de voir des communautés se reformer selon de nouveaux alliages, et sous la pression de nouvelles divisions. Les identifications humaines, collectives comme singulières, sont symboliques, en aucune manière « naturelles » ou évidentes. Elles résultent de rapports de forces et sont d’une certaine façon, arbitraires. Ce qui explique les violences qui les fondent et l’autorité qu’elles revendiquent. A la révolution symbolique des nations, parfois imposées par les colonisateurs, a succédé aujourd’hui de nouvelles révolutions symboliques qui tentent de recycler les identifications anciennes des religions, des sectes, des tribus, des clans et des ethnies.

L’humanité de l’homme est fragile, toujours à construire, déjà-là et à venir, elle affleure dans ces traces que laissent les œuvres et les actes d’émancipation, comme autant d’instants d’éternité actualisés dans un présent dont le « diagnostic » éclaire l’avenir… faute de quoi « l’esprit erre dans les ténèbres » disait déjà Alexis de Tocqueville. Nous risquons d’y entrer dans ces ténèbres, si nous ne faisons pas l’effort de comprendre « comment nous en sommes arrivés là ? Qu’est-ce que nous pouvons espérer ? » C’est cette injonction à connaître, qui constitue le défi lancé depuis le XVIIIe siècle par les Lumières, que nous nous devons, une fois encore, à l’orée des révolutions, relever.

Il importe de percevoir à travers les terrorismes actuels l’« éternel retour » du même : quand les conditions historiques ne permettent plus de lier l’actualité à la tradition, le nouveau à l’éternel, la civilisation fuit dans lamode fugitive et contingente, ou opère un retour obscurantiste à l’origine fétichisée et momifiée. Le néolibéralisme appartient au premier choix, l’islamisme salafiste au second. L’un comme l’autre procèdent de « coups d’État » divers et variés, ou d’épisodes (contre)-révolutionnaires. Ils résultent d’un temps dissocié, d’une temporalité en panne de dialectique, cristallisée dans son origine imaginaire ou exhalée dans l’instant. Face à la fumée du libéralisme et à la pierre marmoréenne du salafisme, il nous faut construire et inventer une nouvelle temporalité, une nouvelle conscience critique et partagée.

Cette nouvelle conscience collective et politique ne saurait venir au monde qu’à la condition que nous soyons capables de reconnaitre à l’art et à la culture une fonction sociale, la puissance sacrée des droits de « la pensée humiliée », dont parle l’œuvre d’Albert Camus. Là où les fascismes, anciens ou nouveaux, tendent à esthétiser la politique et ses actions, il nous faudra politiser l’esprit. Tel a été l’enseignement de Walter Benjamin : politiser l’intelligence.

Ce n’est donc pas sur la scène des idéologies, de leurs affrontements, que nous parviendrons à combattre les terrorismes, ce qui constituerait une manière de s’y inclure et de s’y aliéner.

Mais bien plutôt en essayant de comprendre et d’analyser les moments historiques où ces formes rencontrent des conditions favorisantes qui leur redonnent la vigueur de forces révolutionnaires. Lorsqu’une idéologie parvient à recueillir « le souffle des opprimés », « le cœur d’un monde sans cœur », cela veut dire que le politique a failli, pas seulement le personnel politique. Non, le politique en tant que synonyme de culture, ce politique authentique qui affecte les foules pour le meilleur, et parfois pour le pire, les met magiquement en émotion. C’est alors qu’adhérant à de nouvelles fictions sacrées, les foules deviennent des peuples.

C’est, en partie, l’objectif de cet essai que de montrer que la panne du politique, aujourd’hui, consécutive à la révolution conservatrice néolibérale, produit, en retour, de nouvelles idéologies concurrentes portées par le désir et la nécessité de résoudre et d’affronter les contradictions d’un régime libéral en proie à la violence tayloriste du capitalisme financier. Ce qui suppose un autre rapport à la mémoire et au temps, dont l’art seul peut-être, peut rendre compte.

Ce qui suppose une autre posture éthique et politique, véritablement humaniste que seule une nouvelle hégémonie culturelle permettrait. Une posture éthico-politique qui reconnaîtrait à l’art et à la culture authentique sa pleine fonction sacrée, sa puissance symbolique à relier les humains entre eux, à transformer la foule en Peuple, à donner aux « populations » la substance d’une « spiritualité politique » sans laquelle l’humain vit, mais n’existe pas.  A cette condition, nous résisterons à la terreur, à son empire, en sectionnant les racines des forces matérielles et symboliques qui permettent aux formes vides des idéologies, aux spectres sortis de ténèbres, de reprendre vie.

Antonio Gramsci, Cahiers de prison, I à V, Paris, Gallimard, 1996.

Walter Benjamin, Expérience et pauvreté (1933), Paris : Payot, 2011, p. 39-40.

Frederic Winslow Taylor, Principes d’organisation scientifique (1911) ; Paris, Dunod, 1927, p. 20.

Roland Gori, Un monde sans esprit, La fabrique du terrorisme, Les Liens qui Libèrent.
240 pages, 18€50, parution le 4 janvier.

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9 janvier 2017 1 09 /01 /janvier /2017 06:27
Palestine: l'Europe au pied du mur, par Francis Wurtz (L'Humanité, 8 janvier 2016)

Lire la chronique de Francis Wurtz, député honoraire du Parlement européen. 

(*) Député honoraire du Parlement européen. 

Contre toute attente, la cause palestinienne vient d'être propulsée au rang des priorités sur l'agenda diplomatique international ! Le vote de la résolution 2334 du Conseil de sécurité de l'ONU, le 23 décembre, exigeant d'Israël d'arrêter « immédiatement et complètement » la colonisation des territoires palestiniens, est, dans le contexte abominable du ProcheOrient, une chance inespérée : celle de pouvoir s'appuyer sur le droit international, désormais gravé dans le marbre. Le fait que Washington ait enfin renoncé à mettre son veto à la condamnation officielle de la colonisation, rompant avec une pratique vieille de près de 40 ans, met plus que jamais en lumière l'isolement international de Tel-Aviv dans son torpillage systématique de toute perspective de création d'un État palestinien viable et acceptable. Dans cette situation inédite, toute initiative pour une paix juste au ProcheOrient acquiert une dimension nouvelle : c'est le cas de la conférence internationale sur le conflit israélo-palestinien qui se tiendra à Paris à la mi janvier avec la participation de quelque 70 pays. À plus forte raison s'il s'ensuivait un nouveau vote consensuel au Conseil de sécurité sur un plan de paix global conforme au droit international.
Certes, en elle-même, une résolution ne règle rien. Certes, le fait que Obama ait attendu la veille de son départ de la Maison-Blanche pour prendre une position que l'on attendait dès le début de son premier mandat retire une grande partie de son effet à ce texte. Certes, Israël a le gouvernement le plus ultra de son histoire et le plus hostile à des négociations. Lourde est la responsabilité de tous ceux qui ­ de part et d'autre de l'Atlantique ­ ont encouragé cette dérive désastreuse : malgré l'annexion de Jérusalem-Est, l'installation progressive de 590 000 colons (1) dans les territoires palestiniens occupés, la construction du mur, les massacres de Gaza, les arrestations de résistants ou les assassinats ciblés..., ils ont garanti l'impunité aux dirigeants et accordé des aides colossales, y compris militaires, à leur gouvernement, fût-il peuplé de racistes assumés et de va-t-enguerre d'extrême droite. Leur réveil est assurément tardif alors qu'un dangereux aventurier s'apprête à prendre les rênes du pouv ir dans la première puissance mondiale !
Raison de plus pour mettre coûte que coûte à profit le consensus arraché in extremis au plus haut niveau des Nations unies afin de favoriser un sursaut devant l'abîme ! En particulier, l'Union européenne ­ comme telle ainsi qu'à travers chacun de ses gouvernements ­ doit être mise devant ses responsabilités (2) ! Nul ne lui demande de se montrer anti-israélienne (le « camp de la paix » en Israël soutient d'ailleurs la résolution de l'ONU) ni pro-palestinienne : il s'agit simplement de se mettre au service du droit international, qui vient d'être solennellement réaffirmé et qu'il n'est au pouvoir de personne, pas même de Donald Trump, d'effacer ! Si l'équipe de M. Netanyahou continue de témoigner son mépris à l'égard des exigences du droit international, réaffirmées comme jamais, la seule issue sera que d'innombrables voix s'élèvent pour demander que soit appliquée au régime d'occupation israélien la même mesure d'exception qui finit jadis par être imposée ­ avec succès ! ­ au régime d'apartheid sud-africain : des sanctions économiques, cette mesure ultime, ainsi qu'une saisine du Tribunal pénal international ! L'Union européenne cherche à jouer un rôle dans le monde ? La voici au pied du mur.
 
(1) Chiffre cité par l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU elle-même !
2) L'UE est le premier partenaire commercial d'Israël. Elle finance nombre de programmes israéliens comme la recherche-développement dans les hautes technologies.
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9 janvier 2017 1 09 /01 /janvier /2017 06:21
Des revenus bretons moins inégalitaires que dans les autres régions mais avec de fortes disparités territoriales et un Centre-Bretagne en difficulté (Le Télégramme, 7 janvier 2016)
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9 janvier 2017 1 09 /01 /janvier /2017 06:19
A quand la reconstitution d'une filière de déconstruction navale en France et en Bretagne?

A quand la reconstitution d'une filière de déconstruction navale en France et en Bretagne?

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8 janvier 2017 7 08 /01 /janvier /2017 09:16
Les urgences du Centre Hospitalier du Pays de Morlaix en plein désarroi... : un préavis de grève est déposé par la CGT le jeudi 12 janvier de 14h à 15h
Un préavis de grève a été déposé ce jour en lien avec la souffrance des professionnels des urgences du CHPM. journée complète et débrayage de 14h à 15h le 12 janvier prochain.
Rassemblement devant les Urgences.
 
Les Urgences du CHPM en plein désarroi ….
 
Malaise grandissant aux Urgences depuis plusieurs semaines, la direction est au courant mais reste de marbre et n'agit en rien, se montre même provocante et dédaigneuse dans ses échanges avec l'équipe.
NON, Madame Bénard, cela n'est pas acceptable de laisser cette équipe dans la souffrance, de
laisser des patients venant aux urgences se faire soigner dans de pareilles conditions.
NON, Monsieur Laurent, ce n'est pas un ressenti des agents, il ne suffit pas de prendre une photo à l'instant T de la situation aux Urgences pour se rendre compte de la charge de travail …
Les agents des Urgences et de l'UHCD demandent avant tout de la considération, du respect, du soutien et NON ils ne demandent pas la lune !!
Les patients demandent eux, d’être soignés dans de bonnes conditions ce qui est loin d’être le cas (temps d'attente considérable, patients mal installés, manque de brancards), et après notre direction se plaint du manque d'attractivité de notre hôpital.
 
Les revendications sont les suivantes :
- Des moyens humains en adéquation avec la charge de travail aux Urgences et UHCD du
CHPM.
- Du matériel en nombre suffisant aux Urgences et UHCD (brancards, repas pour les
patients, bladder scan, dynamap, colonne d’isolement …)
- Une prise en compte du malaise de l’équipe soignante des Urgences et de l’UHCD et de
leur épuisement professionnel.
- Une meilleure anticipation et gestion de la violence dans ces services.
 
Un préavis de grève a été déposé par la CGT le Jeudi 12 Janvier à la journée et de 14h à 15h
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8 janvier 2017 7 08 /01 /janvier /2017 09:03
photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo I Dupont

photo I Dupont

Photo I Dupont

Photo I Dupont

photo JL Le Calvez

photo JL Le Calvez

photo JL Le Calvez

photo JL Le Calvez

Photo JL Le Calvez

Photo JL Le Calvez

photo JL Le Calvez

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Parti Communiste Français- Membre du Front de Gauche

2 petite Rue Callac 29600 MORLAIX

Tel : 02 98 88 30 35

Mel : pcf-morlaix@wanadoo.fr

Blog : http://le-chiffon-rouge-pcf-morlaix.over-blog.com/

 

EN 2017, VOTRE AVENIR EST EN JEU

 

Pour les classes populaires et moyennes la crise est une réalité quotidienne. Le chômage comme les inégalités explosent alors même que les profits des actionnaires et les salaires des grands patrons s’envolent. Les renoncements et les lois de régression sociale votées sous le quinquennat de François Hollande n’ont fait qu’aggraver la situation et ouvert la voie au retour d’une droite ultra-réactionnaire. Il est plus que temps de changer la donne.

En 2017, nous avons l’avenir de la France entre nos mains !

 

RASSEMBLER A GAUCHE 

 

La droite a dorénavant son candidat : François Fillon. Son programme, mélange d’ultralibéralisme et

d’ultra conservatisme, est d’une rare violence. Avec François Fillon c’est la régression sociale à tous les

étages !

Pendant ce temps, le FN de Marine Le Pen continue son entreprise de manipulation. Pour lui, le

problème n’est pas le banquier, c’est l’immigré, le chômeur, le pauvre. Il n’est pas du côté des salariés.

Comme la droite il prône la baisse des dépenses publiques, autrement dit le recul des services publics.

La France du FN est celle du repli nationaliste et de la division.

Le retrait de François Hollande est le signe de l’échec d’un quinquennat calamiteux marqué

par une politique néolibérale et sécuritaire.

Manuel Valls, Emmanuel MACRON veulent reprendre le flambeau après ce renoncement. Mais qui peut

oublier que c'est la politique qu'ils ont conduite ensemble qui l'empêche de se représenter. Valls et Macron

ont été les deux inspirateurs du quinquennat, imposant par le 49-3 la loi Macron pour l'un, la loi El Khomri

pour l'autre. Leur candidature est une impasse.

 

La seule manière de faire face à la droite et à l'extrême droite, c'est de rassembler les

Français sur un nouveau projet de gauche, de progrès social, de redressement national et de

transformation de l'Europe.

Dans cette situation, le PCF a décidé de soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection

présidentielle.

Pour les élections législatives, nous souhaitons aussi que le rassemblement le plus large s’effectue.

Le Front de Gauche du Pays de Morlaix s’est adressé à EELV, au PG et à France INSOUMISE à la fin de

mois de septembre.

Ce courrier et cette proposition ont, hélas et pour le moment, reçu un avis négatif d’EELV et de France

INSOUMISE.

Le PCF est toujours dans le même état d’esprit, se déclare ouvert à toute rencontre et

échange pour aller vers un rassemblement.

Dans chaque circonscription, nos concitoyens ont besoin d’un(e) député(e) qui refuse l’insupportable et

agisse quotidiennement pour la justice sociale, qui fasse respecter la démocratie, qui soit rebelle au

libéralisme et à tous les extrémismes, qui, comme le dira fortement notre campagne, unisse pour l’humain

d’abord.

 

Dans le cadre de cette démarche le PCF du Pays de Morlaix porte la candidature d’Ismaël

DUPONT pour les élections législatives de juin 2017

 

Les citoyens attachés à la solidarité républicaine, constitutive du modèle social qui est le nôtre

Par principe, sinon lucidité, méfions-nous des vagues de sondages, qui ne disent qu'imparfaitement la photographie du moment, sans jamais prévoir ni le futur réel, ni les évolutions d'une société très éruptive par temps de crises. Néanmoins, depuis l'élection triomphale de François Fillon comme leader de la droite extrême, quelque chose dans le climat politique et social nous informe plutôt positivement sur ce que les citoyens ne veulent pas.

En moins de trois semaines, plusieurs enquêtes d'opinion le confirment : les perspectives de l'ultra-ordo-libéralisme inquiètent. Et pas qu'un peu.

  • Dans un sondage Elabe, plus de 80 % se déclarent opposés à la baisse des dépenses publiques, 90 % quand il s'agit des dépenses de santé, 89 % pour les retraites ou la sécurité, 86 % pour l'éducation...
  • Dans un sondage Odoxa, 61 % refusent la privatisation de La Poste.
  • Dans un sondage Ifop, seulement 28 % des électeurs souhaitent que Fillon soit élu en 2017, alors que 72 % pensent qu'il a eu raison de retirer (qui le croit ?) sa proposition sur la réforme de la Sécurité sociale.
  • Sans parler de cette étude réalisée par la sociologue Anne Muxel, « Generation What ? », sur les jeunes de 18 à 34 ans : 62 % affirment être prêts à « participer à un grand mouvement de révolte », tandis que 93 % clament que « c'est la finance qui dirige le monde »...

Quel est le trait commun à tous ces sondés ? Leur attachement à la solidarité républicaine, constitutive du modèle social qui est le nôtre, du moins ce qu'il en reste...

Pour le dire vite, et sans aucun excès d'optimisme, ce qui serait absurde, nous ne croyons pas au plébiscite de l'ultralibéralisme et du conservatisme le plus réactionnaire. Au nom du peuple, au nom des pauvres, au nom des sous-citoyens frappés d'indignités quotidiennes, nous croyons même tout le contraire. À savoir que les chocs successifs des politiques cul par-dessus tête, dont François Hollande fut le dernier avatar, offrent la possibilité d'un vaste débat pour l'émergence d'une République sociale, protectrice et ambitieuse.

La grande bataille des idées débute à peine. Les communistes la mèneront.

 

Déclaration d'Ismaël Dupont

Candidat proposé par le PCF pour avoir un député de gauche utile à la population

Conférence de presse du 18 décembre 2016 à Morlaix

 

 

Je ne peux pas commencer cette conférence de presse sans dénoncer le fiasco de la gestion par la direction, les actionnaires, la CCI et Morlaix Communauté du dossier Tilly Sabco depuis 3 ans, avec des appels qui ont été ignorés, un manque absolue de transparence, un manque de volontarisme politique et de respect des salariés qui sont aujourd'hui 134 sur 200 à être licenciés.

 

Le peuple de gauche pendant 5 ans a assisté avec consternation à l'adoption à l'adoption d'une série de lois régressives sur le plan des libertés comme sur le plan économique et social. Ce quinquennat a été rythmé par des textes étrangers à tout idéal progressiste, qu'il s'agisse du TSCG (non renégociation du pacte de stabilité européen Merkel-Sarkozy et de la politique d'austérité), de l'ANI, du Pacte de Responsabilité, du CICE, des lois Macron et El Khomri, des réductions de moyens drastiques pour les collectivités, les services publics, l'Hôpital, de la hausse de la TVA et du plafonnement de l'impôt pour les plus riches, de la criminalisation du mouvement social dans un contexte d'état d'urgence normalisé, durant désormais plus longtemps que pendant la guerre d'Algérie. Des fleurons industriels ont été abandonnés, on a laissé faire les licenciements boursiers, les délocalisations.

A aucun moment, à part peut-être sur la déchéance de nationalité, Marylise Lebranchu et Gwenegan Bui ne se sont désolidarisés. Ils ont accompagné au contraire sans marquer de désapprobation publique ni de geste fort de refus cette politique de régression sociale et démocratique.

Hollande et Valls, avec leur majorité parlementaire majoritairement unie sur une politique néolibérale, même si quand ils n'ont pas eu de majorité PS sur leurs textes, ils ont fait joué à plein la monarchie présidentielle, ont clairement manifesté une volonté de remise en cause de l'Etat social, et ce conformément aux desideratas du Patronat.

Des recettes néolibérales qui n'ont instillé ni une relance de la croissance, ni une inversion de la courbe du chômage.

Aujourd'hui, les résultats de cette politique sont tragiquement éloquents :

  • 6,2 millions de chômeurs toutes catégories confondues
  • 1,9 millions de travailleurs pauvres
  • 20 % des Français en dessous du seuil de pauvreté.

Et politiquement, la situation est grave, extrêmement dangereuse : un recul de l'espoir, un discrédit de la gauche dans toute une partie de la population, même si les idéaux de la gauche sont encore partagés par une large partie des Français (sécurité sociale, services publics, impôt redistributif...). Une droite ultralibérale à l'offensive, plus radicale que jamais, qui promet une révolution tatchérienne et conservatrice en France. Une extrême-droite qui n'a jamais été si forte depuis la Libération et la défaite des collaborateurs d'extrême-droite.

Face à ces défis, il y a urgence à se rassembler pour prendre le pouvoir sur la finance, partager les richesses, changer l'Europe.

Nous réitérons notre appel au rassemblement de la gauche de progrès social, démocratique et écologique et sommes prêts à discuter pour une candidature commune de la gauche sur la base d'une rupture avec les politiques suivies ces cinq dernières années avec toutes les forces disponibles.

A se rassembler pour un nouveau pacte républicain, pour une France solidaire et protectrice, une République qui s'attache à la réduction des inégalités.

A se rassembler pour investir et produire autrement, pour faire face aux crises écologiques.

 

Comme priorités de notre mandat législatif potentiel et axes de campagne principaux, nous allons porter cinq grandes thématiques:

 

1/ Sortir de la monarchie présidentielle.

Redonner la primauté au Parlement, supprimer le domaine réservé du Président de la République, dissocier l'élection présidentielle et législative, supprimer le 49-3, instaurer la proportionnelle aux élections et les moyens d'une démocratie de participation citoyenne en rupture avec la culture de la délégation de pouvoir (transformation du sénat, référendums sur les grandes questions européennes, les grands projets...).

2/ Pousser la bataille pour une grande réforme fiscale.

Baisse de la TVA sur les produits de première nécessité ; doublement de l'ISF ; renforcement de la progressivité de l'impôt sur le revenu, taxation à 100% au dessus des 400 000€ nets de revenus par an; suppression du CICE ; taxation des dividendes des actionnaires qui ont cru de près de 25% l'année dernière; réforme de l'impôt sur les sociétés.

3/ La défense du monde du travail.

l'abrogation de la loi travail et la mise en place d'une Sécurité Emploi-Formation ; la réécriture d'un code du travail protecteur pour les salariés où les emplois précaires (CDD, intérim) seraient marginaux; augmentation de 23% du SMIC, l'augmentation des retraites, des minima sociaux, des allocations chômage. Une politique d'investissement dans les secteurs industriels et écologiques d'avenir qui crée de l'emploi. Un encadrement des rémunérations dans les grandes entreprises (échelle de 1 à 20). Un revenu minimum garanti et un statut protecteur pour la jeunesse (18-25 ans).

4/ Produire et consommer autrement et protéger la planète.

Développer du fret ferroviaire, de la rénovation thermique des bâtiments, des circuits courts agricoles comme industriels, transition de notre modèle agricole avec un fonds de soutien aux agricultures paysannes et biologiques, aux filières relocalisées, un encadrement des marges de la grande distribution et des prix garantis aux producteurs ; service public national déconcentré de l'eau et des déchets, engagement dans la recherche sur les énergies, interdiction de l'exploitation des gaz de schiste.

5/ Construire un nouvel âge de la protection sociale et des services publics appuyée sur les principes de solidarité, d'investissement collectif pour l'avenir de notre société, de coopération.

Supprimer la tarification à l'activité, la RGPP à l'hôpital ; pôle public du médicament ; nationalisation des autoroutes ; nouvelle loi sur le handicap ; création d'un service public de l'autonomie pour les personnes âgées; abrogation des lois de libéralisation du rail, de la loi Macron ; construire une école de l'égalité.

 

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8 janvier 2017 7 08 /01 /janvier /2017 09:02

La loi Travail, c'est la précarité généralisée, les licenciements favorisés, le Code du travail affaibli

Sans majorité dans le pays, ni à l'Assemblée nationale, le gouvernement Hollande/Valls a dû recourir au 49-3 pour imposer son projet

Les sénatrices et sénateurs communistes présentent le 11 janvier une proposition de loi visant à l'abroger

 

 

 

La loi El Khomri poursuit le travail de sape des acquis sociaux en revenant sur des droits des salariés. Elle s'est faite sans concertation avec les organisations syndicales. Ses orientations libérales sont un cadeau pour le Medef qui n'en demandait pas tant. Les premiers exemples de son application sont alarmants.

 

Le pouvoir des chefs d'entreprises renforcé

Depuis les Accords de Matignon de 1936, les conventions collectives et les accords de branche ne pouvaient qu'améliorer les conditions des salariés prévues par le Code du travail.

Désormais, un simple accord d'entreprise permettra de déroger à ces règles, la hiérarchie des normes est inversée. Les salariés sont laissés seuls face à leur employeur dont les moyens de pression sont élargis au détriment des droits, des conditions de travail.

Le gouvernement offre aux grandes entreprises les moyens de faciliter le dumping social et économique.

 

Licenciements facilités, précarité renforcée

La loi permet désormais aux entreprises qui réalisent des bénéfices de licencier pour motif économique. De même, les salariés pourront être obligés de travailler plus sans gagner plus, ceux qui refuseraient pouvant alors être licenciés.

 

Les 35h menacées, les heures supplémentaires moins payées

Par un simple accord d'entreprise, il sera possible de revenir sur le temps de travail et sur les 35h. De même, la majoration des heures supplémentaires passe de 25 % à 10 % ce qui se traduira dans les faits par des baisses de salaires alors que le pouvoir d'achat a déjà considérablement baissé.

 

La santé du travail menacée

Nombre de mesures de la loi contribuent à durcir les conditions des travail (plus de flexibilité, temps de travail, pressions de l'employeur). Dans le même temps, les missions de la médecine du travail sont dénaturées et l'intervalle entre deux consultations passe de 2 à 5 ans.

 

Le Parti communiste demande l'abrogation de cette loi et propose :
  • l'adoption d'une loi de sécurisation de l'emploi et de la formation permettant à chaque salarié-e d'alterner période d'emploi et de formation choisie sans perte de salaire et sans passer par le chômage
  • la refonte du Code du travail, rétablissant le hiérarchie des normes et garantissant de nouveaux droits aux travailleurs à l'entreprise
  • le doublement des effectifs de l'Inspection du travail
  • des négociations pour une réduction du temps de travail avec les 32h hebdomadaires pour objectif.
  • de faire du CDI la norme et de limiter le recours à l'intérim
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8 janvier 2017 7 08 /01 /janvier /2017 08:55
Raoul le rouge affole la gauche belge (Ouest-France, 5 janvier 2017)

Patrick Angevin

La gueule, le ton, l'humour et les propositions révolutionnaires... Raoul Hedebouw, communiste tendance puriste, fait un carton.

Il faut voir la vidéo au Parlement belge. Debout, sans notes mais avec force gestes, comme sur la scène d'un one-man-showRaoul Hedebouw reprend de volée lePremier ministre Charles Michel : « Les gens ont de plus en plus de mal à nouer les deux bouts ! Sur quelle planète vivez-vous ? Allô la Terre ? »

En 2015, Hedebouw avait porté plainte pour vol contre le même Michel, coupable d'avoir rogné les pensions de retraite. Avant de faire pschitt, la procédure a fait lebuzz. Enfant de la génération Coluche, Hedebouw rappelle que « l'humour est la résistance des pauvres ».

A voir et écouter absolument: ça décoiffe! Raoul EST DEBOUT - Raoul Hedebouw, un nom prédestiné!

Son Parti des travailleurs de Belgique ne fait pourtant plus rire les socialistes belges. Des sondages placent le PTB à 18 % d'intentions de vote en Wallonie et à 10 % à Bruxelles. Pas mal pour un parti qui plafonnait à 3 % et n'a que deux députés.

Fondé en 1979 contre un Parti communiste jugé trop tiède, le PTB serait resté confidentiel s'il n'avait renoncé au stalinisme en 2008. Et s'il n'avait propulsé comme figure de proue Hedebouw, qui n'en est pas le n° 1.

Leader étudiant

Tout petit, Raoul est tombé dans la marmite marxiste. Son papa a arrêté ses études de psy pour entrer à l'aciérie et y faire la révolution. À 16 ans, l'ado vit un drame quand sa syndicaliste de mère est licenciée. À 19 ans, étudiant en bio, il est l'un des leaders de la contestation dans les facs belges.

Aujourd'hui, Hedebouw veut la semaine de trente heures, l'augmentation des retraites, taxer les millionnaires... Irréaliste ? En attendant, le showman, aussi à l'aise en français qu'en néerlandais, ringardise les politiciens accrochés à leur clientèle, de chaque côté de la frontière linguistique.

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