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19 mars 2020 4 19 /03 /mars /2020 12:56
Coronavirus : nos services publics de santé étranglés par la politique d'austérité vont-ils résister ? - communiqué du Syndicat de la Médecine Générale (SMG)

Communiqué de presse du 16 mars 2020

 

Coronavirus : nos services publics de santé étranglés par la politique d'austérité vont-ils résister ?

 

Alors que la pandémie de coronavirus a été annoncée par l'OMS le 13 mars 2020, le Syndicat de la Médecine Générale (SMG) s'inquiète des difficultés de notre système de santé à y faire face. La politique d'austérité et de destruction de nos services publics rendra la tâche d'autant plus difficile.

Depuis le début de la crise sanitaire, l'Etat appelle à la mobilisation de toutes et tous. Mais peut-on mobiliser davantage des soignant.e.s épuisé.e.s, travaillant en sous-effectifs et se donnant à 150 % pour faire tourner un hôpital abandonné des pouvoirs publics ? Peut-on protéger et soigner les malades quand la politique est à la fermeture des lits ? Peut-on demander aux soignant.e.s de premiers recours, déjà débordé.e.s, un effort supplémentaire alors que rien n'a été fait pour organiser un système de santé solidaire cohérent sur le territoire ?

L'épidémie de coronavirus survient après des mois de grève de soignant.e.s hospitaliers qui veulent simplement des moyens pour faire leur travail. Ces soignant.e.s n'ont reçu que du mépris de la part du gouvernement.

Ce gouvernement, qui mène ouvertement une politique ultralibérale et austéritaire, notamment pour l'hôpital, aura sa part de responsabilité dans les conséquences de l'épidémie qui s'annonce.

Nous, médecins généralistes, professionnel.le.s de santé, usager.e.s nous nous mobilisons pour la santé de toutes et tous et sommes solidaires de tou.te.s les soignant.e.s et acteur.trices du système de santé. Mais nous n'oublions pas la dimension politique sociale et environnementale de la crise qui est systémique. Nous réclamons des moyens pérennes pour nos hôpitaux et la fin de sa privatisation. Nous continuerons à nous mobiliser pour un système de santé public et solidaire, loin des logiques de profit.

 

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17 mars 2020 2 17 /03 /mars /2020 08:01
Coronavirus. Macron déclare la guerre sanitaire (L'Humanité, 17 mars 2020)
Mardi, 17 Mars, 2020 -L'Humanité
Coronavirus. Macron déclare la « guerre sanitaire »

Le chef de l’État a annoncé hier soir de nouvelles mesures drastiques pour endiguer la propagation exponentielle du virus. Dont le confinement de la population pour quinze jours au moins et le report du second tour des élections municipales.

 

« Nous sommes en guerre sanitaire, l’ennemi est là, il progresse. » Ton grave et solennel, Emmanuel Macron a dû se rendre à l’évidence. Face à l’envolée du nombre de cas de coronavirus, le chef de l’État a annoncé lundi soir, lors d’une allocution télévisée, des « décisions exceptionnelles en temps de paix » pour lutter contre l’épidémie. En l’espèce, le confinement durant quinze jours en métropole et outre-mer de tous les Français, appelés à rester chez eux et à réduire le plus possible leurs déplacements et leurs contacts avec d’autres personnes. De fait, le second tour des élections municipales, prévu dimanche prochain, est reporté à une date ultérieure (lire p. 10), vraisemblablement le 21 juin. Le premier tour est donc validé. « 30 000 des 35 000 communes ont aujourd’hui un conseil municipal », s’est félicité le président de la République. Sur le volet politique, Emmanuel Macron a aussi annoncé « suspendre toutes les réformes en cours », dont « celle des retraites », et vouloir passer une loi pour habiliter le gouvernement à légiférer « par ordonnances » pour tout ce qui concerne la gestion de crise.

L’Élysée a également annoncé une fermeture conjointe des frontières externes de l’Union européenne et de l’espace Schengen, et une suspension des vols hors UE dès aujourd’hui et pour trente jours. Jouant à fond la carte du bon père de la Nation, le chef de l’État multiplié les conseils, plus que les contraintes, exhortant les Français à « ne se rendre à l’hôpital qu’en cas de forte fièvre ou de difficultés respiratoires », pour ne pas engorger les services médicaux. Mais aussi à réduire les trajets au strict nécessaire – pour acheter des produits alimentaires, se soigner ou travailler, quand le télétravail n’est pas possible.

Les images de promeneurs déambulant dimanche sous un soleil radieux, s’entassant sur les marches du Sacré-Cœur ou les quais de Seine, au mépris des « mesures barrières » et des recommandations de confinement, ont provoqué, semble-t-il, un électrochoc. « Non seulement vous ne vous protégez pas vous, mais vous ne protégez pas les autres », a tancé à leur adresse Emmanuel Macron, tout en se refusant à instaurer des mesures réellement coercitives – la rumeur d’un confinement de 45 jours avec couvre-feu avait notamment été évoqué.

« De 300 000 à 500 000 morts »

La vitesse de propagation du virus donne désormais des sueurs froides jusqu’au plus haut sommet de l’État. Lundi, le dernier bilan publié par Santé publique France faisait état de 6 633 cas de Covid-19 en France, et 148 décès liés à la maladie. Des chiffres sous-estimés, assurent les médecins, tous les patients n’étant pas testés. La situation « se détériore très vite », constate le directeur général de la santé, Jérôme Salomon. Le nombre de cas double tous les trois jours. Et des centaines de malades sont en réanimation avec un pronostic vital engagé. Pas forcément des personnes âgées affaiblies. « De nombreux patients ont moins de 65 ans, souligne Jérôme Salomon. On peut se retrouver en situation très grave tout en étant un adulte en bonne santé. » Le pire resterait à venir. Les différentes simulations des scientifiques qui conseillent l’Élysée, et dont nos confrères du Monde se sont fait l’écho, font froid dans le dos. Sans mesures radicales de prévention et d’éloignement social, le Covid-19 pourrait provoquer, dans le pire des scénarios, « jusqu’à 300 000 à 500 000 morts » en France, avec près de la moitié de la population hexagonale infectée.

Face à cette situation, l’armée aura à charge de « déplacer les malades les plus infectés ». La mesure ne répond que partiellement à la demande des soignants. Eux qui, à l’image de l’Italie, redoutent une saturation rapide des hôpitaux. « On voit la vague arriver », alerte d’ailleurs le Pr Philippe Juvin, chef des urgences de l’hôpital parisien Georges-Pompidou. À ses yeux, il faut un vrai confinement pour étaler l’épidémie dans le temps et éviter un pic brutal, comme a su le faire la Corée du Sud.

Des risques pour les intérimaires

En attendant, ce contexte historique va bouleverser la vie des Français. Notamment au travail, où c’est la grande inconnue. « C’est une situation totalement inédite qu’aucun texte réglementaire n’encadre », expliquait Marie-Laure Dufresne-Castets. Pour l’avocate en droit du travail, c’est l’ampleur du nombre de salariés potentiellement confinés qui constitue le fait nouveau : « Il existe en droit, la notion du cas de force majeure. Mais l’application d’une telle mesure à l’échelle d’un pays entier est peu probable. » ​​​​​​​Droit de retrait, indemnisations pour les salariés contraints de rester chez eux, chômage partiel, télétravail… Les mesures existent, au cas par cas, pour favoriser le maintien à domicile. Mais l’avocate redoutait surtout les conséquences pour les petites entreprises de l’industrie « qui ne bénéficieront pas forcément des mesures d’indemnisations annoncées. »

Emmanuel Macron a, à ce titre, multiplié les annonces pour montrer le volontarisme de l’État en matière économique, en rupture complète avec l’esprit du quinquennat. La puissance publique se portera ainsi garante des prêts contractés « à hauteur de 300 milliards d’euros ». « Aucune entreprise ne sera livrée au risque de faillite » et « les plus petites entreprises qui font face à des difficultés n’auront rien à rembourser, ni les impôts, ni les cotisations sociales ; les factures de gaz ou d’électricité ainsi que les loyers devront être suspendus », a également promis le chef de l’exécutif. Des annonces fortes, mais qui réclament d’être précisées.

Marion d’Allard, Cyprien Caddeo et Laurent Mouloud
Pour l’oms, il s’agit d’une « crise sanitaire mondiale majeure »

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui avait tardé à prendre la mesure du danger, évoque désormais une « crise sanitaire mondiale majeure ». En conséquence, elle a appelé, lundi, à effectuer « un test pour chaque cas suspect » de coronavirus. « Nul ne peut combattre un incendie les yeux bandés », a justifié le chef de l’institution, Tedros Adhanom Ghebreyesus, estimant indispensable que les pays « testent, testent, testent ». Pas vraiment la stratégie choisie par la France, qui n’applique, faute de tests disponibles, le dépistage qu’aux personnes lourdement touchées. « Au cours de la semaine écoulée, nous avons assisté à une augmentation rapide des cas de virus Covid-19 », a aussi indiqué le chef de l’OMS, sans donner de chiffre précis. Selon l’AFP, plus de 169 710 cas ont été enregistrés dans 142 pays et le nombre de morts était lundi d’au moins 6 640.

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17 mars 2020 2 17 /03 /mars /2020 07:49
Gauche. Entre maires réélus et possibles reconquêtes, le PCF marque des points (Aurélien Soucheyre, L'Humanité, mardi 17 mars)
Mardi, 17 Mars, 2020
Gauche. Entre maires réélus et possibles reconquêtes, le PCF marque des points

Les communistes ont obtenu des succès dès dimanche, avec de nombreux sortants élus dès le premier tour. Si des villes emblématiques sont menacées, comme Saint-Denis et Aubervilliers, des victoires sont possibles à Bobigny et Villejuif.

 

Ils sont à l’offensive. Les élus communistes municipaux ont réalisé de très bons résultats au premier tour des élections municipales. Ceux qui font vivre au quotidien des politiques locales qui servent de bouclier aux mauvais coups portés par Emmanuel Macron ont su rassembler leur électorat le 15 mars, lors du premier tour des élections municipales. Entre un mouvement social historique sur la réforme des retraites et un scrutin hélas frappé par l’épidémie de coronavirus, les communistes n’ont pas baissé les bras, loin de là, et ont remporté d’emblée de très nombreux succès. Les maires de Montreuil, Gennevilliers, Dieppe, Martigues, Vierzon, Montataire, Saint-Amand-les-Eaux et Tarnos, entre autres, ont été réélus dès dimanche. «  Ces résultats montrent à quel point les populations comptent sur ces élus pour les défendre », mesure Pierre Lacaze, en charge des élections au PCF. Les communistes, à la tête de 651 communes pour un total de 2 870 705 citoyens entre 2014 et 2020, portent nombre d’alternatives locales depuis cent ans désormais. Des mesures phares du communisme municipal font même florès dans de nombreuses autres villes. Comme le développement des centres de santé municipaux, le soutien actif au logement social, la garantie d’un accès au sport et à la culture, ou le combat pour des cantines bio accessibles et la gratuité des transports publics, au cœur de la campagne de 2020. Autant de mesures à l’opposé de ce qu’impose Macron, qui manquent lorsqu’elles disparaissent. Même si la faible participation de dimanche appelle à la prudence, le PCF peut espérer l’emporter au second tour dans plusieurs communes perdues en 2014.

Des espoirs de reconquête

C’est notamment le cas à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Le candidat communiste Abdel Sadi est arrivé en tête (37,65 %) devant Christian Bartholmé (26,38), premier adjoint UDI et candidat à la suite de la défection du maire Stéphane de Paoli pour cause de bilan calamiteux. Abdel Sadi devrait pouvoir compter sur les reports de voix du PS (11,36 %) et de la FI (6,42 %) au second tour. Les communistes peuvent aussi revenir aux responsabilités au Havre (Seine-Maritime), perdue en 1995, où Jean-Paul Lecoq affronte le premier ministre Édouard Philippe. Ils sont tout autant en situation de reconquête à Villejuif (Val-de-Marne), dans une autre ville emblématique perdue en 2014. « Et de quelle manière ! Il y avait eu une alliance hétéroclite entre la droite et les écologistes avec pour mot d’ordre ‘‘tous sauf les communistes’’. Un succès, six ans plus tard, symboliserait toute la capacité de rebond du PCF », note Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop. Dans cette commune, Pierre Garzon est arrivé en tête de la gauche avec 26,29 %, quand le PS et EELV ont manqué de peu les 10 %. Il espère battre la droite, tout comme Magali Giovannangeli à Aubagne (Bouches-du-Rhône), ville PCF jusqu’en 2014. La communiste (24,11 %) sera la seule candidate de gauche lors d’un second tour où la droite, le centre et le RN peuvent se maintenir. Défait en 2002 à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), le PCF peut là aussi faire son retour. Le communiste Olivier Sarrabeyrouse (32,86 %) s’est imposé devant le maire UDI Laurent Rivoire (27,99 %), devant EELV (12,66 %), une liste divers gauche (11,54 %) et le PS (6,52 %).

Une foule de maires réélus dès le premier tour

C’est arrivé de partout, en provenance des différents coins de l’Hexagone : nombre de maires PCF ont été réélus dès le premier tour des municipales. Carton plein dans les Hauts-de-Seine, par exemple, avec des victoires dans les quatre villes communistes. Jacqueline Belhomme s’impose à Malakoff (64,16 %), Marie-Hélène Amiable à Bagneux (60,74 %), Patrice Leclerc à Gennevilliers (58,40 %) et Patrick Jarry à Nanterre (51,91 %). De beaux succès sont aussi enregistrés en Seine-Maritime : Nicolas Langlois est réélu à Dieppe (61,41 %), Joachim Moyse à Saint-Étienne-du-Rouvray (78,94 %), Laurent Jacques au Tréport (73 %) et Stéphane Barré à Oissel (76,71 %). « On constate dans tout le pays qu’il y a eu une prime aux maires sortants et un engouement pour les maires communistes, qui l’emportent de suite dans de nombreuses communes », apprécie Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. Dans le Nord, Alain Bocquet est élu à Saint-Amand-les-Eaux (50,96 %) et Denis Michalak à Lewarde (70,17 %). Dans le Pas-de-Calais, Bernard Baude gagne à Méricourt (68 %), une ville que l’extrême droite ciblait officiellement, et Valérie Cuvillier au Rouvroy (73,15 %). Dans les Bouches-du-Rhône, Gaby Charroux l’emporte tout aussi rapidement à Martigues (60,93 %) et Laurent Belsola à Port-de-Bouc (53,58 %). « Il y a des victoires qui ne doivent rien au hasard mais au bilan des élus sortants et à la qualité des politiques menées », assure Pierre Lacaze. Ses succès, avec souvent de très larges écarts, sont remportés aussi bien dans des villes où la participation a été basse, atour de 30 %, que haute vu le contexte, autour des 50 %. Dans le Val-de-Marne, Patrick Douet est élu à Bonneuil-sur-Marne (77,27 %), Stéphanie Daumin à Chevilly-Larue (58,82 %) et Jean-Philippe Gautrais à Fontenay-sous-Bois (57,15 %). Idem en Seine-Saint-Denis pour Patrice Bessac à Montreuil (51,34 %) et François Asensi à Tremblay-en-France (75,27 %). Une liste loin d’être exhaustive, que complètent Nicolas Sansu à Vierzon (Cher) avec 50,18 %, Jean-Marc Lespade à Tarnos (Landes) avec 68,64 %, Jean-Pierre Bosino à Montataire (Oise) avec 55,32 %, David Queiros à Saint-Martin-d’Hères (Isère) avec 53,64 %, ou encore Charlotte Blandiot-Faride à Mitry-Mory (Seine-et-Marne) avec 59,07 %. « Il y a clairement eu une prime aux sortants avec le coronavirus. C’est le cas pour tous les partis mais c’est très frappant dans les villes communistes, et cela tient aussi à la qualité des élus. C’est ce qui ressort de nos études : les habitants sont satisfaits », note Frédéric Dabi.

Les duels clés au second tour

Ils ont tout fait pour battre le communiste Philippe Bouyssou. À Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), une coalition a été montée entre EELV, le PS et la FI. Sans succès. Le maire PCF sortant a fait 48 % contre 22 % pour ses adversaires de gauche du premier tour. Le second s’annonce plus calme. Tel n’est pas le cas à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la plus peuplée des villes communiste, où le socialiste Mathieu Hanotin est en tête (35,32 %) devant le maire PCF Laurent Russier (24 %) et le maire adjoint insoumis Bally Bagayoko (18,05 %). « Il s’agirait d’une perte importante pour le PCF en cas de défaite, mais il est possible de renverser la vapeur. Il peut y avoir un effet d’entraînement pour Hanotin ou alors un effet de réaction pour Russier. Cela se jouera sans doute à quelques voix », note Frédéric Dabi. La situation est compliquée dans le même département à Aubervilliers, où la maire PCF sortante Meriem Derkaoui est arrivée troisième au premier tour (17,67 %), derrière l’UDI (25,69 %) et l’ancien adjoint Sofienne Karroumi. Un autre ancien adjoint, Jean-Jacques Karman, arrive derrière (7,43 %), tout comme le PS (13,08 %) et une liste divers gauche (15,77 %). « Les divisions à gauche, c’est toujours le pire et l’accident assuré », note Frédéric Dabi. Autres duels clés : le maire PCF d’Échirolles (Isère), Renzo Sulli (30,37 %), doit affronter le RN d’Alexis Jolly (19,82 %). Le maire communiste Christian Fautré (34,92 %) est opposé à la droite de Laurent Jeanne (39,76 %) à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne).

Aurélien Soucheyre

Au moins 135 Maires PCF ont été élus ou réélus hier soir dès le premier tour :

-Contes (06) : Francis Tujague (PCF) réélu avec 81,59% des voix
- Port-de-Bouc (13) : Laurent Belsola (PCF) élu 53,56% des voix dès le premier tour
- Unieux (42) : Christophe Faverjon (PCF) réélu avec 60,7% des voix
- Martigues (13) : Gaby Charroux (PCF) réélu avec 60,93% des voix
- Dieppe (76) : Nicolas Langlois (PCF) réélu maire avec 61,4% des voix
- Vierzon (18) : Nicolas Sansu (PCF) réélu avec 50,12% des voix
- Chalette-sur-Loing (45) : Franck Demaumont (PCF) réélu avec 54.36% des voix
- Avesnes-les-Auber (59) : Alexandre Basquin (PCF) réélu avec 80,77% des voix
- Talange (57) : Patrick Abate (PCF) réélu avec 91,56 % des voix
- Algrange (57) : Patrick Peron (PCF) réélu avec 51,15 % des voix
- Le Rove (13) : Georges Rosso (PCF) réélu avec 79,24% des voix
- Saran (45) : Maryvonne Hautin (PCF) réélue avec 65,13% des voix
- Tarnos (40) : Jean-Marc Lespade (PCF) réélu avec 68,64% des voix
- Septèmes-les-vallons (13) : André Molino (PCF) réélu avec 80,54% des voix
- Cabestany (66) : Jean Vila (PCF) réélu avec 58,9% des voix
- Riom ès Montagne (15) : François Boisset réélu avec 55,78% des voix
- Les Mées (04) : Gérard Paul (PCF) réélu avec 51,43% des voix
- Saint-Martin-d'Hères (38) : David Queiros (PCF) réėlu avec 53,64% des voix
- Ploufragan (22) : Rémy Moulin (PCF) réélu avec 66,88% des voix
- Méricourt (62) : Bernard Baude (PCF) réélu avec 68,51% des voix
- Avion (62) : Jean-Marc Tellier (PCF) réélu avec 100% des voix
- Roeulx (59) : Charles Lemoine (PCF) réélu avec 100% des voix
- Aulnoye-Aymeries (59) : Bernard Baudoux (PCF) réélu avec 69,52 % des voix
- Thourotte (60) : Patrice Carvalho (PCF) réélu avec 74,08% des voix
- Alénya (66) : Jean-André Magdalou (PCF) réélu avec 100% des voix
- Roquevaire (13) : Yves Mesnard (app-PCF) réélu avec 53,25% des voix
- Allonnes (72) : Gilles Leproust (PCF) réélu avec 53.80% des voix
- Louvroil (59) : Giuseppe "Pino" Ascone (PCF) réélu avec 68,98% des voix
- La Ricamarie (42) : Cyrille Bonnefoy (PCF) réélu avec 62,55 % des voix
- Saint Etienne du Rouveray (76) : Joachim Moyse (PCF) réélu avec 78,94% des voix
- Contes (06) : Francis Tujague (PCF) réélu avec 81,59% des voix
- Bilia (20) : Michel Tramoni (PCF) réélu avec 100% des voix
- Saint Amand les Eaux (59) : Alain Bocquet (PCF) réélu avec 50,96 % des voix
- Boussois (59) : Jean-Claude Maret (PCF) réélu avec 57,16% des voix
- Boulazac-Isle-Manoire (24) : Jacques Auzou (PCF) réélu avec 61,11% des voix
- Le Cheylas (38) : Roger Cohard (PCF) réélu avec 100% des voix
- Salaise-sur-Sanne (38) : Gilles Vial (PCF) réélu avec 69,42% des voix
- Trélissac (24) : Francis Colbac (PCF) réélu avec 56,01% des voix
- Mitry-Mory (77), Charlotte Blandiot-Faride (PCF) réélue avec 59,08% des voix
- Montreuil (93) : Patrice Bessac (PCF) réélu avec 51,35% des voix
- Gennevilliers (92) : Patrice Leclerc (PCF) réélu avec 58,40% des voix
- Malakoff (92) : Jacqueline Belhomme (PCF) réélue avec 64.17% des voix
- Nanterre (92) : Patrick Jarry (app-PCF) réélu avec 51,91% des voix
- Bagneux (92) : Marie Hélène Amiable (PCF) réélue avec 60,74% des voix
- Auzat la Combelle (63) : George Tenet (PCF) réélu avec 100% des voix
- Fleury-Mérogis (91) : Olivier Corzani (PCF) réélu avec 79,72% des voix
- Briis-sous-Forges (91) : Emmanuel Dassa (PCF) réélu avec 67,36% des voix
- Grigny (91) : Philippe Rio (PCF) réélu avec 50,34% des voix
- Fosses (95) : Pierre Barros (PCF) réélu avec 62,45% des voix
- Marly-la-ville (95) : André Specq (app-PCF) réélu avec 100% des voix
- Pierrelaye (95) : Michel Vallade (PCF) réélu avec 64,90% des voix
- Quincy-Voisins (77) : Chantal KACI (app-PCF) réélue avec 65,83% des voix
- Bonneuil-sur-Marne (94) : Patrick Douet (PCF) réélu avec 77,28% des voix
- Chevilly-Larue (94) : Stéphanie Daumin (PCF) réélue avec 59,20% des voix
- Fontenay-sous-Bois (94) : Jean-Philippe Gautrais (app-PCF) réélu avec 57,15 % des voix
- La Courneuve (93) : Gilles Poux (PCF) réélu avec 64,42% des voix
- Stains (93) : Azzédine TAÏBI (PCF) réélu avec 57,88% des voix
- Tremblay-en-France (93) : François Assensi (PCF) réélu avec 75,26% des voix
- Blanzat (63) : Richard Bert (PCF) réélu avec 52,06 % des voix
- Saint Etienne au Mont (62) : Brigitte Passebosc (PCF) réélue avec 62,82% des voix
- Le Treport (76) : Laurent Jacques (PCF) réélu avec 72,99% des voix
- Gonfreville-l'Orcher (76) : Alban Bruneau (PCF) réélu avec 100% des voix
- Bourbon-l’Archambault (03) : Jacky Bélien (PCF) élu avec 68,46 % des voix
- Ygrande (03) : Pierre Thomas (PCF) réélu avec 100% des voix
- Trelissac (24) : Francis Colbac (PCF) réélu avec 56,01% des voix
- Brionne (27) : Valéry Beuriot (PCF) réélue avec 70,19% des voix
- Harfleur (76) : Christine Morel (PCF) réélue avec 59.06% des voix
- Villorceau (45) : Daniel Thouvenin (PCF) réélu avec 66,67% des voix
- Darvoy (45) : Marc Brynhole (PCF) élu avec 100% des voix
- Soues (65) : Roger Lescoute (PCF) réélu avec 100% des voix
- Estagel (66) : Roger Ferrer (PCF) réélu avec 58,46% des voix
- Pont-Péan (35) : Michel Demolder (PCF) élu avec 51.49% des voix
- La Grand Combes (30) : Patrick Malavieille (PCF) réélu avec 69,75% des voix
- La Salvetat Saint Gilles (31) : François Arderiu (app-PCF) élu avec 80,20% des voix
- Saint Hilaire (31) : André Morere (PCF) réélu avec 100% des voix
- Boussan (31) : Alain Boube (PCF) réélu avec 96,16% des voix
- Neuville-sur-Saône (69) : Eric Bellot (PCF) élu avec 53,42% des voix
- Magnanville (78) : Michel LEBOUC (PCF) réélu avec 50,96% des voix
- Compans (77) : Joël Marion (PCF) réélu avec 100% des voix
- Varennes-sur-Seine (77) : José Ruiz (PCF) réélu avec 80,84% des voix

- Saint-Martin-de-Valgalgues (30) : Claude Cerpedes (PCF) réélu avec 71,04% des voix
- Cendras (30) : Sylvain André (PCF) réélu avec 100% des voix
- Laval Pradel (30) : Joseph Barba (PCF) réélu avec 100% des voix
- Saint-Florent-sur-Auzonnet (30) : Jean-Pierre Beauclair (app-PCF) réélu avec 74% des voix
- Sauveterre (30) : Jacques Demanse (PCF) réélu avec 53% des voix
- Les Mages (30) : Alain Giovinazzo (PCF) réélu avec 86% des voix
- Rousson (30) : Ghislain Chassary (PCF) réélu avec 100% des voix
- Saint-Julien-les-Rosiers (30) : Serge Bord (PCF) réélu avec 67% des voix
- Barjac (30) : Édouard Chaulet (PCF) réélu avec 100% des voix
- Le Martinet (30) : Michel Mercier (PCF) réélu avec 100% des voix
- Mont-Saint-Martin (54) : Serge DE CARLI (PCF) réélu avec 65,02% des voix
- Saulnes (54) : Adrien Zolfo (PCF) réélu avec 100% des voix
- Hussigny-Godbrange (54) : Laurent RIGHI (PCF) réélu avec 100% des voix
- Aumetz (57) : Gilles DESTREMONT (app-PCF) réélu avec 67,38% des voix
- Joudreville (54) : Jean-Marc LEON (PCF) réélu avec 67,18% des voix
- Knutange (57) : FRabrice CERBAI (PCF) réélu avec 74,82% des voix
- Jœuf (54) : André Corzani (PCF) réélu avec 69,17% des voix
- Conflans-en-Jarnisy (54) : Alain Lemey (PCF) réélu avec 70,13% des voix
- Jarny (54) : Jacky Zanardo (PCF) réélu avec 100% des voix
- Blénod-lès-Pont-à-Mousson (54) : Bernard Bertelle (PCF) réélu avec 79,51% des voix
- Vendres (34) : Jean Pierre Perez (PCF) réélu avec 6069% des voix
- Montréjeau (31) : Eric Miquel (app-PCF) réélu avec 68,75% des voix
- Saint-Pierre-d'Aurillac (33) : Stéphane Denoyelle (PCF) réélu avec 100% des voix
- Mornac (16) : Francis Laurent (PCF) réélu avec 85,76% des voix
- Queaux (86) : Gisèle Jean (app-PCF) réélue
- Desertines (03) : Christian Sanvoisin (PCF) réélu avec 77,74% des voix
- Beaulon (03) : Alain Lognon (PCF) réélu avec 100% des voix
- Camon (80) : Jean Claude Renaux (PCF) réélu avec 86,39% des voix
- Breuil-le-Sec (60) : Denis Dupuis (PCF) réélu avec 77,76% des voix
- Montataire (60) : Jean Pierre Bosino (PCF) réélu avec 55;32% des voix
- Saint-Maximin (60) : Serge Macudzinski (PCF) réélu avec 62,25% des voix
- Alizay (76) : Arnaud Levitre (PCF) réélu avec 100% des voix
- Oissel (76) : Stéphane Barre (PCF) réélu avec 76,71% des voix
- Le Houlme (76) : Daneil Grenier (PCF) réélu avec 67,51% des voix
- Woincourt (76) : Arnaud Petit (PCF) réélu avec 100% des voix
- Anstaing (59) : Etienne Dumoulin (app-PCF) réélu avec 100% des voix
- Flines-lez-Raches (59) : Annie Goupil (PCF) réélue avec 65,34% des voix
- Lewarde (59) : Denis Michalak (PCF) élu avec 70,17% des voix
- Bruille-lez-Marchiennes (59) : Jean Jacques Candelier (PCF) réélu avec 72,75% des voix
- Escautpont (59) : Joëlle Legrand (PCF) élu avec 100% des voix
- Raismes (59) : Aymeric Robin (PCF) réélu avec 64,66% des voix
- Trith-Saint-Léger (59) : Dominique Savary (PCF) élu avec 52,16% des voix
- Prouvy (59) : Isabelle Choain (PCF) réélu avec 74,88% des voix
- Thiant (59) : Jean Marie Lecerf (PCF) réélu avec 63,93% des voix
- Lieu-Saint-Amand (59) : Jean Michel Denhez (PCF) réélu avec 100% des voix
- Neuville-sur-Escaut (59) : Pascal Jean (PCF) réélu avec 68,12% des voix
- Bachant (59) : David Zelani (PCF) réélu avec 65,55% des voix
- Drocourt (62) : Bernard Czerwinski (PCF) réélu avec 62,76% des voix
- Rouvroy (62) : Valérie Cuvillier (PCF) réélue avec 73,16% des voix
- Sallaumines (62) : Christian Pedowski (PCF) réélu avec 69,22% des voix
- Angres (62) : Maryse Roger (PCF) réélue avec 100% des voix
- Grenay (62) : Christian Champire (PCF) réélu avec 100% des voix
- Contes (62) : Francis Tujague (PCF) réélu avec 81,59% des voix
- Saint-Étienne-au-Mont (62) : Brigitte Passebosc (PCF) réélue avec 62,82% des voix

Bilan (provisoire) : 135 maires PCF (dont 11 apparenté.e.s) élus/réélus à l'issue du premier tour.

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16 mars 2020 1 16 /03 /mars /2020 15:22
Notre pays connaît une crise sanitaire majeure (Déclaration du Parti communiste français- 16 mars 2020)

Déclaration du Parti communiste français- 16 mars 2020
 

Notre pays connaît une crise sanitaire majeure.


La priorité doit être la mobilisation de la nation tout entière contre la pandémie et pour la protection de nos concitoyennes et concitoyens.
Cela exige des mesures exceptionnelles. Les communistes entendent y prendre toute leur part.
Au vu des recommandations des autorités sanitaires et des professionnels de santé, le report du second tour des élections municipales est aujourd'hui incontournable. Cela doit, naturellement, se faire dans le respect du vote démocratique des électrices et électeurs, et des résultats acquis lors du premier tour, ce dimanche 15 mars.
Comme ils l'ont toujours fait dans l'histoire lorsque l'essentiel était en jeu, les communistes et leurs élus se mettent à la disposition du pays. Pour contribuer à prendre toutes les mesures d'urgence sanitaire et économique qui s'imposent. Pour construire avec les citoyennes et les citoyens les solidarités indispensables pour faire face à la menace. Pour aider les professionnels de la santé et les agents du service public dans leurs missions essentielles.
Pour cela, les communes et leurs 500 000 élus locaux seront en première ligne et joueront un rôle
important.
Partout, dans les heures qui viennent, les instances nationales, départementales et locales du PCF vont se concerter et prendre les dispositions exceptionnelles leur permettant de s'engager pleinement dans ce combat vital pour la France, pour l'humain, pour la planète.
Le Parti communiste français propose, dans cet esprit, que se mette sans délai en place une instance, un Comité d'urgence nationale, où les forces politiques ainsi que les organisations syndicales et professionnelles se retrouveront. Car la gravité de la situation impose la transparence totale avec l'ensemble des forces vives du pays. Le Parlement doit aussi être réuni, sous des formes à définir, pour prendre les décisions exceptionnelles que la situation exigera.
Dans les prochaines heures, le Parti communiste français contribuera à cette action commune en soumettant à la discussion ses propositions pour triompher de cette crise.

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16 mars 2020 1 16 /03 /mars /2020 11:01
Au Havre, Édouard Philippe est sous haute pression (L'Humanité, Florent Le Du, 16 mars 2020)
Lundi, 16 Mars, 2020 - L'Humanité
Au Havre, Édouard Philippe est sous haute pression
 

Seine-Maritime, envoyé spécial.

Un soulagement ! Dans le local de campagne de la liste « Un Havre citoyen », soutenue par le PCF et la France insoumise, pas d’effusions de joie ni embrassades, contexte oblige. Mais on lit la satisfaction sur les visages des militants : Jean-Paul Lecoq est qualifié pour le second tour des élections municipales, avec 36,88 % des voix.

« C’est au-delà de nos espérances, a déclaré l’intéressé, sourire aux lèvres . Nous sommes plus proches d’Édouard Philippe qu’attendu, avec un peu de ressort, donc tout est possible ! » Le candidat communiste affrontera dimanche prochain le premier ministre et candidat LaREM, Édouard Philippe, qui a récolté 43,60 % des suffrages exprimés, au terme d’un premier tour aussi incertain qu’attendu. « Je tiens à remercier les Havrais et les Havraises qui m’ont placé en tête » , a-t-il déclaré, hier soir, lors d’une courte allocution à portée nationale. Comme le sont également ces élections municipales du Havre. Ce scrutin a en effet valeur de test pour la formation du président, conspuée dans la rue depuis des mois et sous les feux des projecteurs avec l’épidémie de coronavirus.

Déception, en revanche, pour la liste « Le Havre écologie », dirigée par Alexis Deck, talonnée par EELV et le PS. Elle ne rassemble que 8 % des suffrages exprimés et ne sera donc pas au second tour, l’objectif initial. « La forte abstention liée au coronavirus nous fait du tort , estime le candidat écologiste. Nous verrons si le second tour aura lieu. Si c’est le cas, il faudra préparer l’alternance de la ville » , en allusion à un soutien à Jean-Paul Lecoq pour battre Édouard Philippe le 22 mars. Celui-ci n’est d’ailleurs pas fermé à l’idée d’accueillir sur sa liste des membres de « Le Have écologie ». « Nous allons nous réunir cette nuit » , a-t-il annoncé.

Duel de choc attendu, donc, au second tour. Il était néanmoins loin d’être acquis pour Jean-Paul Lecoq, tant le premier ministre faisait figure de favori, fin janvier, lorsqu’il s’est déclaré candidat. « C’est déjà une belle première victoire de pousser Édouard Philippe à revenir la semaine prochaine. Notre programme, qui fait le lien entre l’écologie, la démocratie et la question sociale, a trouvé un écho important » , se félicite le communiste, qui estime que les récentes prises de décision de son adversaire concernant le coronavirus n’ont pas eu d’influence sur les résultats. « Il s’est pris une énorme claque avec les retraites et le 49.3 , affirme-t-il. ​​​​​​​Depuis ses annonces sur l’épidémie, il a montré une stature de premier ministre qui tient le navire, mais ça ne suffit pas. »

Si Édouard Philippe part légèrement favori pour le second tour, l’incertitude sera encore au rendez-vous. Jean-Paul Lecoq entend bien reconquérir la mairie du Havre que la droite avait ravie au PCF en 1995.

Florent Le Du
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13 mars 2020 5 13 /03 /mars /2020 06:50
Coronavirus/Macron : réaction de Fabien Roussel

L'heure est à la mobilisation nationale pour délivrer la réponse la plus efficace face à la crise sanitaire et à la crise économique exceptionnelles que nous affrontons.

Les flottements de ces dernières heures sur les décisions à prendre ne doivent pas fragiliser la capacité d'action de l'État.

Les annonces du Président de la République supposent aussi des engagements précis que les services publics, notamment ceux de la santé, attendent depuis longtemps ! Les annonces de ce soir impliquent donc de remettre en cause les politiques d'austérité.

La fermeture des établissements scolaires et universitaires ou le report des soins non essentiels ne pouvaient plus être différés. Mais aucun engagement précis n'est annoncé en moyens humains et financiers concernant la crise sanitaire contrairement à d'autres pays comme l'Italie ou le Royaume uni qui ont annoncé mobiliser plusieurs dizaines de milliards d'euros. Et aucune mesure structurelle n'est engagée sur le plan économique.

Coordonner et financer la réponse sanitaire

Notre système de santé public, déjà sous tension, a besoin de moyens pour protéger ses personnels et pour élargir ses capacités d'accueil des patients atteints de coronavirus. Le Président de la République annonce qu'il prendra les mesures nécessaires « quoi qu'il en coûte ». Aux actes ! Les personnels de santé sonnent l'alarme depuis des mois ! De même, dans encore beaucoup de territoires, les médecins et les infirmières libéraux, les personnels de secours comme les pompiers, les laboratoires sont en attente du matériel tel que les masques pour se protéger et protéger les patients ou pour réaliser les tests épidémiologiques. La puissance publique doit demander aux hôpitaux privés de se mettre à la disposition de la nation.

Des mesures structurelles fortes pour faire face à la crise économique

Une crise financière historique, elle aussi d'ampleur mondiale, est en cours. La crise sanitaire en est le catalyseur et non la cause. Ce sont les politiques monétaires et néolibérales qui en sont les principaux déclencheurs. Si des mesures de soutien et d'accompagnement des entreprises et des salariés doivent être mises en place rapidement, il faut donc aussi revoir les règles d'intervention de la BCE pour que les sommes débloquées soutiennent l'économie réelle et non la spéculation financière. Le « Pacte de stabilité » budgétaire européen doit être abandonné. Les secteurs stratégiques du pays doivent être protégés. Nous demandons enfin le report de la réforme de l'assurance chômage dont l'entrée en application est prévue pour le 1er avril.

 

 

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10 mars 2020 2 10 /03 /mars /2020 15:54

 

Le Premier ministre a annoncé samedi en fin de d’après-midi le recours au 49.3 pour le projet de loi sur les retraites, privant ainsi la représentation nationale d’un vote sur un texte présenté par Emmanuel Macron et le gouvernement comme la « reine des réformes du quinquennat ». L’opération a été préparée en loucedé lors d’un Conseil des ministres extraordinaire consacré, le matin même, au Coronavirus.

 

 

 

Pour faire oublier la fièvre parlementaire sur la réforme des retraites et passer à autre chose, le pouvoir a manœuvré avec cynisme en profitant de l’inquiétude des Français vis-à-vis d’un risque d’épidémie (voir plus bas). Le pouvoir mise sur un basculement de l’opinion publique du dossier des retraites à celui du Coronavirus.

À quinze jours des élections municipales, il ne voulait pas faire durer le supplice. Comme cela avait déjà été le cas lors de l’examen du projet de loi en commission spéciale, le débat dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale au cours des 12 derniers jours a de nouveau fait la démonstration de l’incapacité du gouvernement et de sa majorité parlementaire à apporter des réponses précises à des questions portant sur l’avenir des retraites. Certains sujets ont même tourné à un véritable fiasco pour le pouvoir. Un exemple parmi tant d’autres : comment va évoluer la valeur du point ? Réponse : par une indexation sur un index… qui n’existe pas, qui reste à créer de l’aveu même du ministre ! On pourrait multiplier les exemples : sur la pénibilité (bravo aux députés communistes pour avoir si bien parlé des métiers où les salariés n’ont vraiment pas envie d’avoir le « loisir de se tuer à la tâche », sur le financement de la période de transition, sur la situation faite aux femmes, sur les inégalités entre générations, sur l’espérance de vie en bonne santé et l’âge pivot... Le seul élément gravé dans le marbre est la règle d’or de « l’équilibre financier », avec une baisse du financement et de la part de la richesse nationale consacrée aux retraites. Malgré des mois et des mois de « concertation », de pédagogie, le pouvoir n’a pas réussi à convaincre de la nécessité, et encore moins des bienfaits ou de la justice de sa réforme du système de retraites. En s’attaquant au cœur du pacte social, Emmanuel Macron et le gouvernement ont en fait ouvert un débat de fond portant sur le choix de société (quel travail, quelle vie après le travail, la solidarité entre les générations, le financement de notre protection sociale, les inégalités).

Aujourd’hui, malgré les départs successifs de députés macronistes (un sénateur des Bouches-du- Rhône vient d’annoncer son départ du groupe au Sénat et des députés sont à la manœuvre pour constituer un nouveau groupe au Palais Bourbon), le pouvoir dispose toujours d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Le 49.3 est donc utilisé contre les oppositions et la démocratie parlementaire, pour mettre fin au débat sur le fond, comme cela avait été le cas pour les travaux de la commission spéciale, et pour mettre un terme à ce spectacle catastrophique pour le pouvoir d’une majorité dos au mur, incapable de défendre sa réforme, confrontée à une opinion publique majoritairement hostile au projet de loi et favorable au recours au référendum comme ultime solution. Après le choix d’une procédure accélérée (pour une réforme qui ne rentrerait en vigueur qu’en 2037, où est l’urgence ?), l’utilisation du 49.3 est donc un nouveau seuil franchi dans la crise politique et démocratique.

Après le mouvement des Gilets jaunes, qui n’a obtenu aucune réponse pérenne sur les deux moteurs de la mobilisation populaire, la démocratie et la justice sociale (via la justice fiscale), puis avec le mouvement sur les retraites, avec des formes de lutte et de mobilisation inédites (encore ce dimanche avec des acteurs de la Comédie française et une pluie qui s’est arrêtée pour les laisser jouer), le macronisme poursuit sa course vers un autoritarisme qui fracture notre société et nourrit la violence. La question de l’avenir politique de notre pays doit être examinée avec gravité. Le pire est possible. Une alternative progressiste est plus que jamais urgente et nécessaire. Engageant sa responsabilité sur ce texte (il ne pourra donc pas le faire sur le volet organique de la réforme), le gouvernement fait tout au contraire preuve d’une très grande irresponsabilité en s’entêtant sur un texte mal préparé, incomplet, flou, à trous avec 29 ordonnances pour 65 articles, non financé, ne garantissant pas l’avenir des retraites et ayant comme seul « imaginaire » celui de travaille plus longtemps pour des pensions réduites. On peut y voir, comme cela est régulièrement rappelé, de l’amateurisme ; c’est aussi la marque d’un pouvoir voulant faire taire les partenaires sociaux, le Parlement, les citoyens, les mobilisations. Un pouvoir pour qui la construction d’un compromis n’est plus un objectif pour travailler à l’intérêt général.

Un nouveau seuil dans la crise politique

Face aux réactions dénonçant un passage en force et un aveu de faiblesse, le Premier ministre évoque un dispositif prévu par la Constitution, déplore la stratégie « d’obstruction parlementaire » de l’opposition, et promet un « nouveau texte, enrichi de tous les acquis de la négociation avec les partenaires sociaux et d’un grand nombre d’amendements venus de la majorité parlementaire ». Édouard Philippe a adressé un courrier aux partenaires sociaux sur la « poursuite des travaux de la conférence de financement », en précisant qu’à défaut d’accord entre les organisations syndicales et patronales, « le gouvernement prendra ses responsabilités, aussi bien en matière de retour à l’équilibre qu’en matière de pénibilité ». Cette tentative d’apaisement et de diversion est vouée à l’échec. Le gouvernement a voulu profiter de l’inquiétude des Français sur le coronavirus et le risque d’une crise sanitaire pour, en plein week-end, faire passer le 49.3. Cela a eu l’effet inverse avec des rassemblements spontanés, à Paris devant l’Assemblée nationale et dans de très nombreuses villes. D’autres mobilisations sont programmées pour aujourd’hui et demain.

Du côté des syndicats, la CFDT, dans un communiqué, déplore « que les débats n’aient pas pu se tenir jusqu’au bout », renvoyant dos à dos « la multiplication stérile d’amendements sans aucun intérêt et le recours au 49.3 » et donnant rendez-vous lors du passage du texte au Sénat. La CFDT attend des bougés sur la pénibilité afin « de conjuguer régime universel et justice sociale ». Pour la CGT, Philippe Martinez a annoncé une nouvelle mobilisation dès cette semaine. L’intersyndicale se réunit lundi matin pour fixer ce calendrier.

Quelles suites ? Deux motions de censure ont été déposées. L’une par les groupes de gauche (PCF, LFI, PS), l’autre par LR. Le débat aura lieu mardi. La création d’une commission d’enquête sur la sincérité, l’exhaustivité et l’exactitude de l’étude d’impact sera discutée mercredi. Dans son avis au vitriol, le Conseil d’État, plus haute juridiction administrative, avait jugé la réforme incomplète, concluant à l’impossibilité de « garantir la sécurité juridique » du projet de loi. Le Conseil constitutionnel sera saisi. De nouvelles journées nationales de mobilisation feront entendre l’opposition à cette réforme des retraites et au coup de force démocratique. Dans un tel contexte, la bataille pour un référendum est plus que jamais centrale. Dans un récent sondage, 67 % des personnes interrogées ont demandé l’organisation d’un tel référendum sur l’avenir des retraites.

 

 

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9 mars 2020 1 09 /03 /mars /2020 15:39
Manifestations de femmes et de gilets jaunes : Le PCF dénonce des violences illégitimes
 
Manifestations de femmes et de gilets jaunes : Le PCF dénonce des violences illégitimes
 
 
Samedi 7 mars, veille de la journée internationale pour le droit des femmes, à l’appel de collectifs et d’associations, plusieurs milliers de personnes ont participé à une marche nocturne pour un féminisme
populaire et antiraciste.
 
 
Cette manifestation a fait l’objet de charges policières injustifiables et disproportionnées avant que les forces de l’ordre ne tentent de disperser la foule avec du gaz lacrymogène.
 
Une fois de plus, le PCF déplore que l’usage de la force s, celles et ceux qui expriment de justes revendications. Il est intolérable que des femmes aient été frappées, traînées et repoussées violemment dans les escaliers d’une station de métro alors qu’elles manifestaient contre les violences machistes et sexuelles.
 
Le PCF dénonce fermement ces violences absolument illégitimes alors que 9 personnes ont été interpellées avant d’être relâchées dimanche soir.
 
Ces faits interviennent au moment où le préfet de police de Paris, Didier Lallement, est critiqué jusque dans ses rangs.
 
Sa gestion du maintien de l’ordre, avec la technique du « nassage », et l’emploi disproportionné de la force est remise en cause.
 
A Nantes, d’autres violences ont eu lieu à l’occasion d’une manifestation de gilets jaunes qui a été durement réprimée, un jeune ayant eu sa mâchoire arrachée.
 
Sur ces affaires, toute la lumière doit être faite. Le Ministre Castaner doit s’expliquer sur la gestion des forces de l’ordre et à travers elle, les consignes qui leur sont données.
 
Le PCF déplore une fois de plus ce climat de violence qui constitue une nouvelle régression démocratique et marque de plus en plus une tendance autoritaire du gouvernement d’Édouard Philippe.
 
Le PCF demande le rétablissement d’une police républicaine qui intervient dans le cadre de ses missions de service public et non une police utilisée pour museler et intimider le mouvement social.
 
 
Parti communiste français,
 
Paris, le 9 mars 2020.
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8 mars 2020 7 08 /03 /mars /2020 09:59
Clara Zetkin

Clara Zetkin

8 mars: pour l'égalité femmes-hommes, pour un monde plus juste, plus humain

Cela fait plus d’un siècle que la première journée internationale pour les droits des femmes eut lieu à l’initiative de Clara Zetkin, militante révolutionnaire et féministe allemande. C’est à son propos qu’Aragon écrivit dans Les cloches de Bâle : « La femme des temps modernes est née, et c’est elle que je chante. Et c’est elle que je chanterai.»

Chaque année, quand vient le 8 mars, on constate que les inégalités professionnelles et salariales perdurent, au point que l’on estime qu’à partir de 15h40, les femmes ne sont plus payées.


Mais ce 8 mars 2018 a un écho particulier en raison de la libération de la parole des femmes qui témoignent sur les violences, les agressions sexuelles, le harcèlement, le mépris dont elles sont victimes.
Le combat contre ce système patriarcal mondialisé et pour les droits des femmes est partie prenante des luttes pour l’émancipation humaine, pour une société d’égalité et de plein épanouissement pour toutes et tous.
Clara Zetkin disait à Paris en 1889 lors de la 1ère conférence de l’Internationale ouvrière « L'émancipation de la femme comme celle de tout le genre humain ne deviendra réalité que le jour où le travail s'émancipera du capital. »
Nathalie Lemel, héroïne de la Commune, révolutionnaire et féministe née à Brest et qui vécut à Quimper, à qui une bande dessinée a rendu un juste hommage, faisait elle aussi le lien entre la révolution sociale et la conquête des droits des femmes.

Aujourd’hui encore on ne peut les dissocier.
Les femmes paient un lourd tribut au chômage, à la précarité, au temps partiel subi, aux horaires décalés, fragmentés, au travail du dimanche non choisi.
Et la déréglementation du travail, de la loi El Khomri aux ordonnances Macron, précarise encore plus leur situation.
Petits salaires, petites retraites, se déclinent plus souvent au féminin.
Les personnels des hôpitaux, des EHPAD, de l’aide à domicile, confrontés à la dégradation de leurs conditions de travail, au burn-out, ce sont majoritairement des femmes, comme les aidants familiaux. La majorité des personnes isolées, abandonnées par les politiques publiques, ce sont des femmes.

Mais ici et ailleurs des femmes relèvent la tête.
Celles qui trouvent le courage de révéler les violences qu’elles ont subies.
Celles qui luttent pour de meilleurs salaires, de meilleures conditions de travail, et font reculer leurs employeurs, comme les femmes de chambre des grands hôtels, ou les salariées des EHPAD et de l’aide à domicile.
Celles qui défendent le droit à l’avortement, en Pologne, en Hongrie.
Celles qui se battent pour les droits de leur peuple, comme ces Palestiniennes engagées dans une lutte pacifique contre l’occupation de leur pays par Israël : cette toute jeune fille, Ahed Tamimi, qui vient d’avoir 17 ans dans les prisons israéliennes, et qui a bouleversé le monde entier ; ou encore Khalida Jarrar, députée au parlement palestinien, qui vient une nouvelle fois d’être l’objet d’une mesure de détention administrative, sans procès, en contradiction avec le droit international.
Comment ne pas évoquer aussi à ce sujet Elsa Lefort, qui se bat avec courage contre la détention de son mari, notre compatriote Salah Hamouri, emprisonné depuis le mois d’août dans les mêmes conditions, sans que cela émeuve notre président ?
Et bien sûr, ces femmes Kurdes qui ont combattu Daech en Syrie, pour nos libertés, et que nos dirigeants abandonnent à leur sort sous les bombes d’Erdogan ?
Ou ces artistes, écrivaines, militantes progressistes, féministes, enfermées en Turquie dans les prisons du même Erdogan ?

Notre solidarité va à toutes ces femmes, ces femmes des temps modernes, comme disait Aragon, et à toutes les autres qui travaillent à rendre notre monde plus juste, plus humain.

Yvonne Rainero

Nathalie Le Mel

Nathalie Le Mel

En ce 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, je voudrais évoquer la Finistérienne Nathalie Le Mel, grande figure féminine et féministe de la Commune de Paris, dont on commémorera l'année prochaine le centenaire de la mort.
Une rue de Quimper porte son nom, ainsi que la médiathèque de Pluguffan.

Cette bretonne, née à Brest en 1826, fille d’un ouvrier corroyeur, s’installe en 1849, à 23 ans, à Quimper où elle tient avec son mari une librairie rue Kéréon et où ses idées avancées heurtent la bourgeoisie bien-pensante.

En 1861 elle part pour Paris où elle travaille comme ouvrière-relieuse et adhère à l'Internationale.

Avec Eugène Varlin, ouvrier-relieur lui aussi et représentant de l’Internationale, elle crée « La Marmite », coopérative ouvrière qui fut une sorte de préfiguration des restaurants et épiceries du cœur.

Elle joue un rôle important à la tête de l’Union des femmes de la Commune de 1871, cette Commune de Paris qui avait prévu pour les filles un enseignement laïque, gratuit et obligatoire et proclamé l’égalité des salaires entre instituteurs et institutrices.

Elle y côtoie Louise Michel et d’autres femmes extraordinaires comme Elisabeth Dmitrieff, fille d’un officier tsariste qui avait rejoint elle aussi l’Internationale, ou Sonia Kovalevskaïa, jeune Russe amie de Dostoïevski, qui fut par la suite la 1ère femme à soutenir une thèse de mathématiques et la 1ère titulaire d’une chaire de mathématiques à l’Université.

Lors de la « Semaine sanglante », du 22 au 28 mai 1871, Nathalie Le Mel se bat sur la barricade de la place Pigalle.

Après l'écrasement de la Commune de Paris, elle est arrêtée le 21 juin 1871 et déportée en 1873 avec son amie Louise Michel en Nouvelle-Calédonie.

Les femmes de la Commune qui avaient survécu à la Semaine Sanglante subirent elles aussi une dure répression, parfois le bagne comme Louise Michel et Nathalie Le Mel.
Devant le tribunal militaire qui jugea en septembre 1871 plusieurs d'entre elles, le Commissaire du gouvernement prononça cet incroyable réquisitoire :

« Et voilà où conduisent toutes les dangereuses utopies, l’émancipation de la femme, prêchée par des docteurs qui ne savaient pas quel pouvoir il leur était donné d’exercer…N’a-t-on pas, pour tenter ces misérables créatures, fait miroiter à leurs yeux les plus incroyables chimères ? Des femmes magistrats ? Membres du barreau ? Oui des femmes avocats, députés peut-être et, que sait-on, des commandants ? Des généraux ? On croit rêver en présence de telles aberrations ».

Nathalie Le Mel ne sera libérée qu'après la loi d'amnistie de 1880, ayant refusé toute mesure de grâce.

Elle trouve du travail au journal l'Intransigeant et continue à se battre pour les droits des femmes.

Elle meurt dans la pauvreté en 1921 à l'hospice d'Ivry.

Yvonne Rainero

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8 mars 2020 7 08 /03 /mars /2020 09:31
Retraites: la parodie de débat parlementaire a pris fin (L'Humanité, 6 mars 2020)
Vendredi, 6 Mars, 2020
Assemblée nationale. Retraite : la parodie de débat parlementaire a pris fin

Après avoir expédié les amendements sans véritable examen, les députés de la majorité ont adopté le second volet « organique » du projet de réforme des retraites, alors que l’opposition avait quitté l’hémicycle.

 

Un coup de force. Voilà à quoi aura ressemblé jusqu’au bout le parcours à l’Assemblée nationale du projet de réforme des retraites porté par le gouvernement. Ce jeudi, les députés de la majorité ont adopté le second volet organique par 98 voix contre une. Le grotesque de ce résultat – dû au départ avec fracas des députés de l’opposition de gauche puis de droite poussés à bout par les caricaturales conditions d’examen du projet de loi – est à la hauteur du putsch démocratique déclenché par l’usage du 49-3 pour faire passer le premier volet de cette réforme mal née.

Cet épisode sombre s’est écrit en deux temps. Dans l’après-midi, au retour d’une brève interruption de séance, les députés de gauche décident de ne plus subir la nonchalance de leurs homologues de la majorité expédiant sans vergogne d’un sibyllin « défavorable » tous les amendements, sous la houlette de la rapporteure Cendra Motin (LaREM) et avec l’assentiment gourmand et silencieux du secrétaire d’État Laurent Pietraszewski. Cette singulière démarche avait déjà suscité la colère et les protestations des rangs de l’opposition les jours précédents.

« Un plantage de bout en bout pour le gouvernement »

C’est alors Sébastien Jumel qui sort de ses gonds. Dénonçant la vision « insupportable » de la majorité en train de « ronronner comme s’il ne se passait rien dans le pays », le député communiste prévient : « Soit on vous laisse dérouler tranquillou ce mauvais projet », soit « nous considérons que les choses vont se jouer ailleurs », désignant ainsi la « raclée monumentale » que la majorité présidentielle devrait recevoir lors des prochaines municipales. Montant à son tour au créneau pour les insoumis, Clémentine Autain s’exclame à propos de cette « triste comédie », de ce « simulacre de démocratie » : « Pour les oppositions à la gauche de cet hémicycle, il est temps de tirer le rideau. (…) Pour reprendre les termes de l’écrivaine Virginie Despentes (à propos de la dernière cérémonie des césars – NDLR), nous aussi on se lève et on se barre ! » Valérie Rabault enfonce le clou au nom des socialistes après avoir vu sa demande de vote solennel de la loi envoyée sur les roses : « Mon groupe quittera lui aussi l’hémicycle. » Les députés LR emboîtent le pas, refusant de cautionner « une mascarade de débat ».

L’incident ne suscitant qu’un commentaire acerbe du chef de file des élus LaREM, Gilles Le Gendre – cette « manœuvre » a été organisée « à la va-vite » lors de « la suspension de séance » –, la majorité en profite pour accélérer le tempo, envoyant à la poubelle les derniers amendements et votant comme un seul robot le texte. Ce volet organique est pourtant tout sauf anecdotique et méritait un vrai examen parlementaire. Malgré sa taille réduite, cinq articles seulement, il organise le pilotage financier du nouveau régime de retraites, en gravant dans le marbre la « règle d’or » chère au gouvernement, qui verrouillera les évolutions du système. Tous les ans, une loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) définira « une trajectoire pluriannuelle imposant l’équilibre du système sur une période de cinq années cumulées ». En clair, le Parlement sera sommé d’équilibrer les comptes, avec un risque de baisse des pensions.

Après cette séquence, Pierre Dharréville, député PCF des Bouches-du-Rhône, décrypte : « La majorité n’a pas respecté le Parlement. Elle a utilisé le 49.3. Puis elle a refusé l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur l’étude d’impact (lire l’Humanité de mercredi – NDLR). Le tout en esquivant tout débat de fond. Dans ces conditions, il devenait inutile de continuer, d’autant que nous avions déjà discuté des deux premiers articles du volet organique, les plus emblématiques. » Avant de conclure : « Cette séquence parlementaire restera comme un plantage de bout en bout pour le gouvernement, qui a présenté une réforme mauvaise sur la forme et sur le fond. »

Non loin, François Ruffin (FI) résumait : « Ils sont seuls, ils savent qu’ils sont en minorité, ils avancent tout seul vers la remise en cause de notre contrat social depuis 1945. » Au même moment tombait le dernier sondage YouGov pour le Huffpost : 60 % des Français réclament désormais le retrait de la réforme. 

Stéphane Guérard et Cyprien Boganda
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