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1 juin 2019 6 01 /06 /juin /2019 06:30
Europe: et maintenant? - Par Francis Wurtz, ancien président du groupe communiste au Parlement Européen - L'Humanité Dimanche, 30 mai 2019

EUROPE: ET MAINTENANT ?
Par Francis Wurtz
https://franciswurtz.net/2019/05/31/europe-et-maintenant/

Inutile de se le cacher : les résultats de ces élections européennes sont les plus préoccupants enregistrés depuis 40 ans que le Parlement de Strasbourg et de Bruxelles est élu au suffrage universel. Le premier problème est naturellement le poids sans précédent des partis d'extrême-droite qui se traduira par un escalade dans la démagogie nationaliste, sécuritaire et anti-migrants. Une deuxième source d'inquiétude est liée à l'affaiblissement et à la division des forces qui se réclamaient jusqu'ici de la gauche. Quelle sera la proportion de membres du groupe de "l'Alliance des socialistes et démocrates" (ex-groupe socialiste et social-démocrate) prête à s'engager sur de vraies options progressistes ? Comment évoluera le groupe des "Verts" désormais dominé par un parti allemand n'hésitant pas à s'allier à la droite dans certains "Länder" et comprenant des élus, notamment français, qui se disent "ni de droite ni de gauche" ? Et puis, il y a le crève-cœur de l'absence de tout parlementaire communiste ou apparenté français dans le groupe que le PCF a contribué à fonder et qu'il a présidé pendant dix ans ! Dans le contexte actuel, cette absence est dramatique. Il faudra réfléchir sereinement et sans apriori aux raisons multiples qui ont conduit à cette situation, mais cette chronique n'est pas le lieu pour cela.
Une chose apparaît sûre, cependant : les enjeux européens actuels et prévisibles exigent qu'une formation politique comme le PCF -qu'aucune autre force ne remplacera à gauche- se donne les moyens d'une triple reconquête. Celle de ses positions dans le Parlement européen -une institution bien plus importante que beaucoup ne le pensent. Celle d'une popularisation approfondie de sa vision actualisée du combat pour changer l'Europe. Celle, enfin, d’une capacité à contribuer au rassemblement des forces de gauche pour arracher des succès concrets sur les enjeux européens.
Pour ce faire, nous ne partirons pas de zéro, loin s'en faut ! Par sa clarté, sa modernité et sa dignité, l'excellente campagne de Ian Brossat a grandement favorisé l’écoute de nos idées sur l’Europe . Le bilan et l'expérience de nos anciens députés et députées au Parlement européen, la constance de leur positionnement « pour une Europe des gens, pas de l’argent » sont également de précieux atouts à valoriser. L’apport de nos candidates et candidats, reconnus pour être au diapason du monde du travail dans toutes ses composantes et des luttes sociales et sociétales de notre époque , a creusé un sillon à même de porter au-delà de l'élection elle-même. Les soutiens remarquables recueillis par la liste présentée par le PCF constituent un autre atout potentiellement durable. La campagne dynamique et au plus près des gens menée par les communistes a bien plus semé que ce que leur liste a récolté dans l’immédiat. Notre coopération permanente avec nos partenaires progressistes européens au sein de notre groupe GUE-NGL, du Parti de la Gauche Européenne (PGE) et au-delà, est un bien précieux, à préserver coûte que coûte . Sans oublier les acquis d’une expérience exemplaire de démocratie citoyenne appliquée aux questions européennes dont les communistes furent les initiateurs et le fer de lance, et qui reste, à mes yeux -au prix, naturellement, des mises à jours nécessaires- une référence toujours actuelle en la matière : la campagne pour le "NON de gauche" au projet de traité constitutionnel européen de 2005. L'après-26 mai commence maintenant !

Lire aussi:

Après les Européennes, le combat continue! - éditorial de L'Humanité Dimanche par Patrick Le Hyaric, 30 mai 2019

Élections européennes : Déclaration du PCF

Europe: et maintenant? - Par Francis Wurtz, ancien président du groupe communiste au Parlement Européen - L'Humanité Dimanche, 30 mai 2019

Le groupe de la Gauche unitaire européenne comptera moins de 40 députés, ce qui devrait en faire le plus petit groupe au Parlement européen. Il devrait se composer comme suit (selon les estimations du Parlement européen du mardi 28 mai à 14 heures): Allemagne: 6 députés, Die Linke. Belgique: 1 député, PTB. Chypre: 2 députés, AKEL. Danemark: 1 député, ARV. Espagne: 5 députés répartis entre Podemos et Izquierda Unida. Finlande: 1 député, Parti de gauche. France: 6 députés, LFI. Grèce: 6 députés, Syriza. Irlande: 3 députés Sinn Fein (auxquels il faut ajouter 1 élu dans les 6 comtés du Nord durant la période transitoire du Brexit) et 1 Independant for change. Pays-Bas: 1 député, Parti des animaux. Portugal: 4 députés répartis entre le Bloco (2) et le PCP (2). Suède: 1 député, Parti de gauche. République Tchèque: 1 député, KSCM.

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1 juin 2019 6 01 /06 /juin /2019 06:22
Bravo aux dockers de la CGT à Marseille! - Nouvelle victoire: le Bahri Tabuk repart sans armements pour l'Arabie Saoudite ! (communiqué ACAT France, 30 mai 2019)

BRAVO AUX DOCKERS DE LA CGT !
"En effet, les dockers jouent ici un rôle important. De Gènes à Fos-sur-Mer, leur mobilisation a permis de faire pression, contribuant ainsi à empêcher tout chargement d’équipements militaires à destination de l’Arabie saoudite. Et si les dockers du port de Fos-sur-Mer ont confirmé qu’il n’y avait pas d’armes à charger sur le Bahri Tabuk, c’est que le chargement de munitions prévu a été redirigé vers une destination inconnue, indique Disclose. L’armateur Shipping Agency Service, représentant la compagnie Bahri en France, a beau jeu de parler de « fake news » pour les transferts d’armes prévues au Havre et à Fos-sur-mer, alors que la ministre des armées avait elle-même reconnu le chargement d’armes françaises au Havre, chose dont elle s’est bien gardé cette fois lorsque la question lui a été posée mardi, au cours de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale."

 

Nouvelle victoire: le Bahri Tabuk repart sans armements !
Arrivé mardi dernier au port de Fos-Sur-Mer près de Marseille où il devait effectuer un chargement d'armes françaises à destination de l’Arabie saoudite, le cargo Bahri Tabuk a finalement repris le large hier soir, les cales vides. Informée de l’arrivée du cargo, l’ACAT a immédiatement déposé un référé devant le tribunal administratif de Paris, visant à bloquer cet acheminement d’armes. Elle se réjouit que son action ainsi que la mobilisation citoyenne aient à nouveau contraint un cargo saoudien à quitter un port français sans sa cargaison d’armes à bord.

 

Le 30 / 05 / 2019

Le cargo Bahri Tabuk a finalement pris la route du port d’Alexandrie en Égypte hier soir sans son chargement d’armes françaises, comme le Bahri Yanbu au Havre deux semaines plus tôt. Selon Disclose, il s’agissait de munitions pour les Canons Caesar, dont une note de la Direction du renseignement militaire (DRM) a déjà attesté de leur utilisation par l’Arabie saoudite dans le conflit yéménite. Face à l’illégalité de ces livraisons au regard du TCA (Traité sur le commerce des armes, signé et ratifié par la France), en raison de la forte probabilité que ces armes soient utilisées au Yémen contre des populations civiles, l’ACAT a mandaté le cabinet Ancile Avocats pour déposer un référé afin de bloquer leur livraison et par voie de conséquence, leur acheminement vers l’Arabie Saoudite.

« Une nouvelle fois, face à la mobilisation citoyenne et notre action en justice, un cargo saoudien a dû renoncer à charger des armes françaises, cette fois-ci à Fos-sur-Mer, alors qu’il est clair que cette livraison contrevenait au Traité sur le commerce des armes » indique Nathalie Seff, déléguée générale de l’Acat-France. « Nous nous réjouissons de voir que la société civile française a encore répondu présent, et félicitons tout particulièrement les dockers de Fos-sur-Mer pour leur engagement humaniste dans cette lutte contre ces transferts d’armes illégaux.» ajoute Bernadette Forhan, présidente de l’ACAT-France.

En effet, les dockers jouent ici un rôle important. De Gènes à Fos-sur-Mer, leur mobilisation a permis de faire pression, contribuant ainsi à empêcher tout chargement d’équipements militaires à destination de l’Arabie saoudite. Et si les dockers du port de Fos-sur-Mer ont confirmé qu’il n’y avait pas d’armes à charger sur le Bahri Tabuk, c’est que le chargement de munitions prévu a été redirigé vers une destination inconnue, indique Disclose. L’armateur Shipping Agency Service, représentant la compagnie Bahri en France, a beau jeu de parler de « fake news » pour les transferts d’armes prévues au Havre et à Fos-sur-mer, alors que la ministre des armées avait elle-même reconnu le chargement d’armes françaises au Havre, chose dont elle s’est bien gardé cette fois lorsque la question lui a été posée mardi, au cours de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.

Actuellement en route pour Alexandrie en Egypte, le Bahri Tabuk avait initialement pour destination Cagliari en Sardaigne, comme l’indique encore le site de la capitainerie du port de Marseille-Fos. Cagliari est en effet une destination régulière pour les cargos de la compagnie Bahri, qui y chargent régulièrement des armes, pour certaines produites par RWM Italia, une filiale de l’allemand Rheinmetall. Ce changement de destination interroge une nouvelle fois et pourrait être le résultat de la pression croissante de la société civile dans les différents pays européens concernés.

Une décision de justice cynique

Une nouvelle fois, le tribunal administratif de Paris a rejeté hier après-midi le référé déposé par l’ACAT, en considérant que « l’autorisation de sortie douanière de ces armements ne crée pas un danger caractérisé et imminent pour la vie des personnes. »» L’ACAT s’indigne devant cette décision cynique, qui se révèlera lourde de conséquences, lorsque ces armes se trouveront entre les mains d’un pays de la coalition dont on sait qu’elle commet des crimes de guerre à l’encontre des populations civiles yéménites.

 « Le tribunal administratif n’a même pas pris la peine d’étudier notre demande puisqu’il s’est contenté de faire un copier-coller de la précédente décision sur le Bahri Yanbu et le port du Havre » dénonce Me Laurence Craig du cabinet Ancile Avocats. En effet, alors qu’il n’est fait mention que de munitions pour des canons Caesar dans le référé déposé mardi dernier, l’ordonnance de rejet mentionne de manière erronée le chargement de canons Caesar, ce qui était le cas avec le Bahri Yanbu au Havre uniquement.

Il faut rappeler le caractère illégal du transfert d’armes dès lors que la France « a connaissance, au moment où l'autorisation est demandée, que ces armes ou ces biens pourraient servir à commettre un génocide, des crimes contre l'humanité, des violations graves des Conventions de Genève de 1949, des attaques dirigées contre des civils ou d'autres crimes de guerre » (Traité sur le commerce des armes, article 6 alinéa 3).  Le 2ème critère de la position commune 2008/944/PESC indique également que « les états membres refusent l’autorisation d’exportation s’il existe un risque manifeste que la technologie ou les équipements militaires dont l’exportation est envisagée, servent à commettre des violations graves du droit humanitaire international ».

L’absence de transparence et de contrôle parlementaire

Cette nouvelle affaire de chargement d’armes françaises à destination de l’Arabie saoudite est un rappel lancinant de l’opacité et du secret qui continuent de planer sur les transferts d’armements. Depuis mars 2018l’ACAT est engagée sur cette question, et demande plus de transparence de la part du gouvernement et un véritable contrôle parlementaire sur le commerce des armes. Un engagement que le gouvernement semble encore avoir du mal à prendre.

En témoigne les convocations par la Direction générale de la sécurité intérieur  (DGSI) de plusieurs journalistes ayant enquêté sur la question de ventes d’armes, dont ceux de Disclose qui avaient révélé à cette occasion cette fameuse note de la Direction du renseignement militaire (DRM). L’ACAT et ses partenaires ont dénoncé ces atteintes à la liberté de la presse et au droit à l’information dans un domaine qui est pourtant d’intérêt public et sur lequel règne une opacité totale.

« Il est temps pour le gouvernement français de changer de mentalité et d’évoluer vers plus de transparence et de redevabilité. On ne peut être une démocratie digne de ce nom et continuer à contourner le débat public et les représentants du peuple sur des questions aussi fondamentales d’un point de vue éthique et moral » explique Elias Geoffroy, responsable programme et plaidoyer Afrique du Nord et Moyen-Orient à l’ACAT.

Tant que le gouvernement continuera de jouer au chat et à la souris en matière de livraisons d’armes illégales, l’ACAT continuera à répliquer et à saisir la justice autant de fois qu’il le faudra. « Il est regrettable que le gouvernement français ne cherche pas à engager un dialogue constructif avec la société civile et les représentants du peuple, sur ce sujet des ventes d’armes » ajoute Luisa Fenu, Directrice du Pôle Programmes et Plaidoyer à l’ACAT.

L’ACAT reste et restera vigilante sur le parcours du cargo saoudien, ainsi que sur les prochaines livraisons de canons Caesar prévues dans les mois à venir.

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1 juin 2019 6 01 /06 /juin /2019 06:11
Fabien Roussel, député, secrétaire national du PCF, et Ian Brossat

Fabien Roussel, député, secrétaire national du PCF, et Ian Brossat

Fabien Roussel : « L’État doit agir pour préserver l’outil industriel »
Mercredi, 29 Mai, 2019

Le député PCF du Nord Fabien Roussel a été secrétaire de la commission d’enquête sur les décisions de l’État en matière de politique industrielle dans les cas d’Alstom, d’Alcatel et de STX. Entretien.
 

General Electric (GE) a attendu la fin des élections européennes pour annoncer des suppressions d’emplois. Peut-il y avoir un lien de cause à effet ?

Fabien Roussel De fait, je ne serais pas étonné d’apprendre que le gouvernement ait usé de pressions auprès des dirigeants de GE pour qu’ils diffèrent leur annonce. Reste que ces nouvelles suppressions d’emplois contredisent les discours de la majorité et de la tête de liste LaREM, Nathalie Loiseau, sur la « bonne politique » du gouvernement en matière de politique industrielle. Et d’autant plus que s’ajoute au désastre de GE la fusion, ou plutôt la vente, de Renault à Fiat, donc à la famille Agnelli, rendue publique il y a deux jours. Je m’attends au pire dans les semaines qui viennent.

Renault, GE… Quels sont les enjeux pour la France ?

Fabien Roussel La France n’a ni politique ni stratégie industrielle. D’un côté, elle vend ses bijoux de famille, de l’autre, elle laisse brader ses grandes entreprises à des fonds d’investissement ou à des capitaux étrangers. Il y a eu l’affaire Alstom-Siemens, le soi-disant champion européen, qui devait se solder par la vente de la filière ferroviaire à Siemens (et que la Commission européenne a bloquée – NDLR). Je pense également aux filières sidérurgique, électrique, et notamment à Ascoval. Il est urgent de nationaliser même temporairement une partie de ce secteur qui, sinon, risque de disparaître. La filière automobile est structurante pour notre industrie. L’emploi de dizaines de milliers de salariés en dépend. Il y aurait besoin de consolider le groupe Renault, or le gouvernement fait l’inverse.

L’État peut-il encore garder la main ? S’opposer par exemple aux situations que vous évoquez ?

Fabien Roussel L’État, non seulement peut, mais doit agir pour préserver ses outils industriels, ses savoir-faire, ses compétences. L’État ne peut pas se plaindre d’un côté que la balance commerciale est déficitaire et, de l’autre, fermer des filières industrielles et importer encore plus. Cela est mauvais pour l’emploi et pour notre industrie. C’est également mauvais pour le climat d’augmenter nos importations de biens manufacturés que nous pouvons produire en France. Nous ne sommes pas les seuls à dire qu’il faut produire local, mais cela nécessite d’avoir une politique industrielle offensive. Ce qui n’est pas le cas.

Quels pourraient être ces outils ?

Fabien Roussel Dans l’urgence : nationaliser temporairement les filières, les entreprises stratégiques pour notre pays. Se doter d’une banque systématiquement présente auprès des industriels pour accompagner les investissements et les projets de reprises, et capable de prêter à taux zéro pour alléger les coûts financiers. La Banque publique d’investissement ne joue pas ce rôle. Il y a également besoin de donner plus de pouvoir aux salariés, qui sont les lanceurs d’alerte et qui n’ont aucun poids dans les décisions face aux choix des actionnaires majoritaires qui peuvent être dévastateurs. Je pense à Vallourec, où les salariés ont alerté depuis longtemps sur ce qui se passait au sein du groupe, sans que cela ait eu d’effet sur une stratégie dramatique pour l’emploi. Ce ne sont là que quelques propositions, des dizaines d’autres sont envisageables.

Entretien réalisé par Sylvie Ducatteau
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31 mai 2019 5 31 /05 /mai /2019 06:54
Respiration - le billet d'Yvon Huet, journaliste à la rédaction de Vie Nouvelle et Présence, après les élections européennes

RESPIRATION

Après un tsunami de mauvaises nouvelles, on a tendance à se replier sur soi, se coucher comme un boxeur qui s'est pris un coup sur le foie... Réflexe naturel, certainement... Mais une fois réveillé, il est temps de remettre en lice notre belle machine à rêver un monde meilleur.

Ce qui a manqué, nous le savons, c'est la participation active des plus touchés par la crise pour que quelque chose change dans le scénario usant relayé par les médias. Dès le début, on avait éliminé les communistes dans des sondages directifs et des censures systématiques, et ce n'est pas pour rien.

La bourgeois sait que nous avons perdu pied dans l'écrasante majorité des milieux populaires laissés à l'abandon de puis des dizaines d'années. Les anciens comme moi savent ce qu'était le PCF qui faisait vivre la fraternité dans les pieds d'immeubles, à la campagne, partout où il y avait de la vie.

Le recul, nous l'avons vécu de générations en générations et les solutions pour s'en sortir ont toujours été des fuites en avant. Pour la première fois, j'insiste, depuis 2007, nous avons eu le courage, avec Ian, Marie-Hélène et les autres, d'affronter le dur, avec les prémices, c'est vrai, des dernières élections législatives qui ont donné le sens du vent avec son résultat, une chambre élue de coucous présidentiels. On pouvait rêver mieux. Mais nous avons fait un pas énorme contre le fatalisme de l'effacement.

La bourgeoisie et ses relais continueront à nous censurer certes, mais nous avons gagné un énorme point, celui du rassemblement des communistes autour de leurs valeurs, de leur envie de revenir aux sources de ce qui fait leur utilité réelle, n'en déplaise à ceux qui continuent à nous dire qu'il faut se faire hara-kiri pour faire semblant d'exister dans un ailleurs manipulés par des assoiffés de pouvoir.

On ne fera le rassemblement avec les autres qu'en étant ce que nous sommes vraiment, pas en calculateurs de places à prendre ici et là. Si nous prenons notre place, c'est pour ce que nous sommes avec les idées que nous défendons. Le chemin est certes difficile, mais il vaut le coup et je n'en vois pas d'autres, parce que les autres n'ont pas marché. L'histoire nous le confirme.

LA LONGUE MARCHE...

On a envie parfois de dire aux fonctionnaires déclassés, aux ouvriers licenciés, aux paysans déplacés, aux jeunes précarisés et aux anciens matraqués qui n'ont pas voté ou qui ont voté pour les animaux de Macron, Le Pen et quelques autres qu'ils n'ont que ce qu'ils méritent. Cela ne sert à rien. A nous de savoir nous faire comprendre. Ce sera long certes, mais n'oublions pas parfois que des victoires trop courtes amènent des retours douloureux...

Pour se consoler ? Non, parce que c'est vrai. Les grands changements, en France, n'ont duré que deux ans au plus. Ils ont suffi certes à imposer des acquis énormes (sécu, retraite, etc.) mais la bourgeoisie a toujours repris le terrain perdu en accélérant le rythme comme c'est le cas aujourd'hui...

La patience révolutionnaire est un mot un peu galvaudé certes, mais c'est quand même le meilleur moyen de ne pas se laisser berner, y compris quand on se paye aussi les déconvenue de la débâcle soviétique qui affichait le beau et cachait sa misère mentale voire plus...

Être communiste, aujourd'hui, c'est savoir tirer les leçons de l'histoire et NE PAS EN RESTER LÀ... On continue. Le communisme reste une idée neuve, parce que ce n'est pas un système qui boucle un projet mais un élément de rêve nécessaire pour une humanité qui subit les mauvais plans des bâtisseurs de charniers et doit gagner sa liberté de vivre dans la paix et la solidarité collective.

C'est notre différence avec ceux qui sont restés nostalgiques d'un faux miracle qui s'est écroulé tout seul et a permis aux capitalistes de s'éclater à un point tel que la terre ne leur suffit pas pour se goinfrer sur le dos des peuples.

Yvon Huet, 29 et 30 mai 2019 

 

Lire aussi:

MORT POUR LA FRANCE : Paul, lieutenant de la Résistance - par Yvon Huet, journaliste à la rédaction de Vie nouvelle et Présence

MORT POUR LA FRANCE

Paul, lieutenant de la Résistance

Par Yvon Huet

Retraité, journaliste à la rédaction de Vie Nouvelle et Présence

 

Paul Couesnon, mon grand-oncle, fut militant de la CGT, secrétaire du syndicat des photograveurs entre 1935 et 1938 et militant du PCF. Son parcours de militant et de résistant a été gravé dans le marbre par Claude Pennetier, directeur du Maitron, au chapitre des fusillés, de 1940-1944.

Je dois en grande partie mon engagement personnel de syndicaliste et de communiste au récit que ma mère, Yvonne Huet, fille de Lucie Couesnon et Moïse Orlovski, me fit de l’histoire de cet homme qui m’inspire toujours le respect et l’affection, non seulement parce qu’il s’est sacrifié pour la cause que nous défendons, mais aussi parce qu’il a été porteur de valeurs humaines qui se sont transmises sur trois générations. Je ne calcule pas le nombre d’heures où ma mère m’a parlé de son oncle, de son grand cœur, de son romantisme et de son aspiration à voir le monde proscrire les guerres et la barbarie, qui servaient de grand marché au capitalisme prédateur dont il fallait trouver le moyen de se débarrasser (lire la suite de cet article passionnant en cliquant sur le lien: MORT POUR LA FRANCE : Paul, lieutenant de la Résistance - par Yvon Huet, journaliste à la rédaction de Vie nouvelle et Présence )

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31 mai 2019 5 31 /05 /mai /2019 06:39
Duopole(s)
 
 
Emmanuel Macron, vainqueur caché des élections européennes?  

OPA. «Le vainqueur caché des européennes? Inutile de le chercher… il est à l’Élysée!» Au téléphone, ce mardi 28 mai, un conseiller d’État qui maîtrise les arcanes du pouvoir au point d’avoir trusté les cabinets ministériels socialistes jusqu’à Matignon décide de secouer les certitudes du bloc-noteur, contredisant avec véhémence en forme de désespoir son constat d’après-scrutin européen. «C’est tout sauf une défaite. C’est même, d’un certain point de vue, une sorte de victoire qui entretient l’illusion d’une demi-défaite…» La parole tombe, le constat avec. Mac Macron, vainqueur caché, alors que la liste LaREM pour laquelle il a tant mouillé la chemise n’arrive que deuxième, comme un désaveu apparent? «Avec la menace de l’extrême droite, il maintient le pays crispé, poursuit notre homme. Et il réussit un exploit, que nous ne percevons pas bien pour l’instant et que moi-même je n’imaginais pas possible: après sept mois de crise sociale inédite, qui aurait pu imaginer que sa candidate affidée réussirait plus de 22% à des élections jamais favorables au pouvoir?» En somme, Mac Macron aurait obtenu ce qu’il était venu chercher. Primo: maintenir le parti de Fifille-la-voilà assez haut, de quoi perpétuer ce mortifère face-à-face et profiter, d’ici à 2022, de l’«idiot utile» du système, à savoir le Rassemblement nationaliste. Secundo: après avoir entériné son OPA sur les sociaux-démocrates du pays, il entérine cette fois celle sur la droite, renvoyée, avec le candidat Bellamy, à moins de 10% – un score historiquement bas. Tertio: son premier ministre, l’Édouard, accusé dans certains cercles élyséens d’avoir imposé le choix de Nathalie Loiseau à une partie de «l’appareil» LaREM, sort renforcé des batailles d’ego et des équilibres (anciennement) droite-gauche de sa majorité, renvoyant au rencart toutes les rumeurs de remaniement de grande ampleur. Quarto: la gauche dite radicale, qui avait flirté avec le second tour de la présidentielle en 2017 avec Jean-Luc Mélenchon, est renvoyée à ses chères études en désunion, flirtant désormais avec les scores des socialistes. Notre conseiller d’État ne tourne donc pas autour du pot: «La stratégie de Macron est validée. En s’engageant comme il l’a fait dans cette campagne, il a non seulement sauvé les meubles mais préservé, pour le moment, son socle électoral, à défaut d’emporter l’adhésion des Français. Surtout, il installe, avec un certain cynisme, le duopole RN/LaREM dans la durée…»
 
Gauche. La fin présumée du clivage de la droite et de la gauche a, sans surprise, exténué le balancier: il penche définitivement à droite. Inutile de le cacher, d’autant que le bloc-noteur l’avait déjà suggéré, l’un des mouvements populaires les plus originaux des dernières années – celui des gilets jaunes– se traduit, vu le contexte à gauche, par une victoire totale de l’extrême droite française. Résumons la situation. La crise politique est (encore) devant nous, sans que nous puissions imaginer dans quel mur elle nous conduira. La division des forces de transformation sociale bénéficie pleinement au pouvoir, tandis que Fifille-la-voilà offre des triangulations impossibles à ses adversaires (imbéciles!) en continuant d’imposer ses thématiques. Bref, le peuple est divisé, «éparpillé territorialement en un archipel que seul le “récit’’ d’exclusion de l’extrême droite est capable de réunir politiquement», comme l’écrit l’historien Roger Martelli. Si l’on osait, on penserait que ce champ de ruines ressemble à s’y méprendre aux fractures nées de l’élection de Trump aux États-Unis, où l’éclatement entre «deux mondes» semble irréconciliable. Tel est le pari de Mac Macron. Que cette faille dure… pour servir non pas seulement ses intérêts, mais ceux de sa classe. «Il ne faudrait pas que la gauche, a fortiori sa part la plus à gauche, s’imagine qu’elle pourra en faire autant avec l’air du temps imposé par l’extrême droite», résume Roger Martelli. Comment le dire mieux? Mac Macron, vainqueur caché des européennes?
 
[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 31 mai 2019.
Duopole (s) - Emmanuel Macron, vainqueur caché des élections européennes?  - Le Bloc-Notes de Jean-Emmanuel Ducoin dans L'Humanité du 31 mai 2019
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31 mai 2019 5 31 /05 /mai /2019 06:32
Contre-feux. L’Élysée veut des fonctionnaires à sa botte (L'Humanité, Aurélien Soucheyre, 31 mai 2019)
Contre-feux. L’Élysée veut des fonctionnaires à sa botte
Vendredi, 31 Mai, 2019

Sitôt la réforme de la fonction publique adoptée, Macron a appelé les hauts fonctionnaires à se soumettre à sa volonté.

Il y a des tempos qui ne doivent rien au hasard. Mardi, l’Assemblée nationale vote la réforme de la fonction publique, qui prévoit l’embauche massive de contractuels de droit privé en lieu et place des fonctionnaires. Le lendemain, l’Élysée annonce son envie de faire le ménage parmi les hauts fonctionnaires. « Le président de la République a souhaité que les nominations à la tête des administrations centrales puissent refléter notre volonté », a argumenté la porte-parole du gouvernement, Sibeth N’Diaye, juste après la tenue du Conseil des ministres. L’objectif est d’écarter dès le mois de juin tous ceux considérés comme récalcitrants pour les remplacer par d’autres, au motif qu’ils seraient plus loyaux. « Le déploiement des politiques publiques nécessite que les responsables des administrations centrales soient parfaitement en accord avec ces déploiements », justifie l’Élysée, qui veut des hauts fonctionnaires à sa botte. En totale contradiction avec le principe même de la fonction publique, et le sens du statut, qui vise à protéger le fonctionnaire du népotisme et de l’arbitraire politique. « Le fonctionnaire doit effectuer les tâches qui lui sont confiées dans le cadre de l’intérêt général. Il dispose d’une marge d’appréciation. Si une consigne est illégale ou contraire à sa mission, il doit refuser de l’executer. Il doit être fonctionnaire citoyen et non fonctionnaire sujet », défend Anicet Le Pors, ancien ministre communiste de la Fonction publique. Telle n’est pas l’avis d’Emmanuel Macron, qui assume d’intimider les hauts fonctionnaires, et n’a pas l’intérêt général pour boussole. Le nombre de ministres adeptes du pantouflage, avec tous les risques de collusion liés, en témoigne. Mercredi, le Canard enchaîné a en outre révélé que 60 % des membres du gouvernement avaient fait l’objet d’un redressement fiscal en 2018. D’où l’intérêt d’avoir une administration fiscale indépendante…

Aurélien Soucheyre
Contre-feux. L’Élysée veut des fonctionnaires à sa botte (L'Humanité, Aurélien Soucheyre, 31 mai 2019)
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31 mai 2019 5 31 /05 /mai /2019 06:28
Sur terre et sur mer, Paris favorise le business de la mort
Vendredi, 31 Mai, 2019

Industrie militaire. S’il n’a pas chargé d’armes françaises, le cargo saoudien arrivé mardi à Marseille serait rempli de blindés canadiens. En l’accueillant, la France viole le traité sur le commerce des armes.

Le message est plus clair encore que les mers sur lesquelles voguent des cargos saoudiens remplis d’armes : l’Élysée ne veut pas que les Français se mêlent de sujets qui ne les concernent pas. Après avoir bâillonné le Parlement où toute discussion sur l’industrie de l’armement est systématiquement renvoyée, Emmanuel Macron et ses sbires ont décidé de s’en prendre aux journalistes qui mettent le nez dans leurs affaires. Récemment, Mathias Destal, Geoffrey Livolsi et Michel Despratx, du média-ONG Disclose, ont été convoqués par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) au sujet de leur enquête sur l’usage au Yémen d’armes françaises vendues à l’Arabie saoudite.

Le mois dernier (lire l’Humanité du 16 avril), le site Web – en partenariat avec France Info, Mediapart, The Intercept, Konbini et Arte – avait publié une note de la direction des renseignements militaires (DRM) mentionnant que des armes made in France étaient bien utilisées sur le territoire yéménite par Riyad et Abu Dhabi, en guerre contre les rebelles houthistes soutenus par l’Iran. Parmi ces armes : des canons Caesar, dont la portée de tir peut potentiellement atteindre des civils yéménites.

En début de semaine, à Marseille, ce seraient ces mêmes canons ainsi que des munitions qui pouvaient, d’après Disclose, embarquer sur le Bahri Tabuk. Ce que dément fermement l’armateur saoudien Bahri. « Le navire va charger (mercredi), pour le compte de (l’entreprise allemande) Siemens, des stations mobiles d’électricité à usage civil, et cela représente 100 % de sa marchandise. Les informations sur un chargement d’armes ou d’explosifs sont complètement bidon », a ainsi affirmé à l’AFP un porte-parole de l’entreprise saoudienne. Ce à quoi Disclose répond sans détour : « Selon nos informations, les charges modulaires parties en containers depuis l’usine d’Eurenco de Bergerac ont été redirigées vers une destination inconnue », évoquant « un changement de stratégie au sommet de l’État ».

La CGT des dockers du golfe de Fos ne confirme ni n’infirme cette version. « À notre connaissance, aucune cargaison d’armes ou de munitions n’était prévue à Fos ce mercredi. Et s’il y avait le moindre doute sur le sujet, croyez-moi que nous l’aurions bloquée ! » explique l’un des responsables du syndicat à l’Humanité.

Mais alors pourquoi autant d’énergie déployée ces derniers jours par le gouvernement pour noyer le poisson ? Jean-Yves Le Drian, super-VRP de l’armement français, ressort inlassablement la même antienne : « Oui c’est une sale guerre, oui il faut l’arrêter, oui il faut être extrêmement vigilant sur les ventes d’armes à l’égard de ces pays. C’est ce que nous faisons », a déclaré mardi sur France Inter le ministre des Affaires étrangères, oubliant de rappeler qu’un bombardement avait encore tué sept civils, dont trois enfants, la semaine précédente. « Nous respectons scrupuleusement le traité sur le commerce des armes », s’est-il en revanche empressé de rajouter, ne sachant manifestement pas de quoi le texte retourne.

La France n’en est pas à une inconséquence près dans ce dossier

« Dans cette affaire marseillaise, la France sait pertinemment qu’elle viole encore et toujours le traité sur le commerce des armes (TCA) », explique Benoît Muracciole, président de l’ONG Action sécurité éthique républicaines (Aser). « S’il n’y a peut-être pas eu de livraisons françaises, nous sommes quasiment sûrs en revanche que le bateau est rempli de blindés fabriqués au Canada et destinés aux soldats de la coalition située à la frontière du Yémen. » Si l’on se réfère aux paragraphes 2 et 3 de l’article 6 du TCA, la France est par conséquent hors des clous. Le texte s’applique en effet aux transferts d’armes classiques. D’après la définition du registre des Nations unies, cela inclut les imports, les exports, les prêts, les dons et… les transits. La présence du Bahri Tabuk au port de Marseille entre dans cette dernière catégorie.

Mais la France n’en est pas à une inconséquence près dans ce dossier. Interpellée mardi après-midi à l’Assemblée nationale sur la possible livraison, la ministre de la Défense, Florence Parly, s’est une fois encore emmêlé les pinceaux. « Et quand bien même ce serait le cas, cela serait-il étonnant ? Non, car nous avons un partenariat avec l’Arabie saoudite », avait-elle osé lancer avant d’être interrompue par un lapidaire « vous mentez ! » de François Ruffin, député de la France insoumise. Le 8 mai dernier, le député communiste de Seine-Maritime Jean-Paul Lecoq avait tenté lui aussi de questionner le premier ministre en dénonçant la complicité de la France, qui – bien que hors la loi – continuait à vendre des armes à l’Arabie saoudite et ses amis. Le député avait alors demandé au gouvernement les moyens de donner au Parlement le pouvoir de contrôler la vente d’armes. Pour toute réponse, il a reçu une fin de non-recevoir. Depuis, les journalistes qui tentent de prendre le relais sont désormais menacés.

Seuls aujourd’hui les membres de la société civile trouvent encore le moyen de faire entendre la voix des Français sur le sujet. Mercredi soir, sur le port de Marseille, outre les syndicats de dockers et Aser, des membres de l’association Marseille en commun et le Mouvement de la paix étaient montés au créneau pour dénoncer les mauvais « faits d’armes » de la France macronienne. Mais pour combien de temps encore…

Stéphane Aubouard
Sur terre et sur mer, Paris favorise le business de la mort (Stephane Aubouard, L'Humanité, 31 mai 2019)
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30 mai 2019 4 30 /05 /mai /2019 16:55
Hôpitaux :  Il faut que l’État décrète l’état d’urgence  réclament les sénateurs communistes - mercredi 29 mai, Guillaume Jacquot (Public Sénat)
Hôpitaux :  Il faut que l’État décrète l’état d’urgence  réclament les sénateurs communistes - mercredi 29 mai, Guillaume Jacquot (Public Sénat)
Hôpitaux : « Il faut que l’État décrète l’état d’urgence » réclament les sénateurs communistes

mercredi 29 mai, Guillaume Jacquot (Public Sénat)

Heurtés par les orientations du gouvernement et par les conditions de travail des personnels soignants, les sénateurs du groupe communiste proposent leur propre « loi santé », qu’ils déclineront en partie sous forme d’amendements en séance à partir du 3 juin.

 

 « Nous ne faisons plus de qualité, mais de l’abattage. » La phrase est symptomatique des services de santé sous tension. C’est l’un des nombreux témoignages recueillis par les parlementaires communistes, au cours de leur « tour de France » des hôpitaux et des Ehpad. Au total, 120 établissements visités pendant 15 mois, pour prendre le pouls d’une profession « en souffrance ».

À cinq jours du début de l’examen dans l’hémicycle du Sénat du projet de loi de réorganisation du système de santé, porté par la ministre Agnès Buzyn, le groupe communiste promet de batailler contre les orientations de la réforme. « La philosophie de ce texte est de dire que ce n’est pas tant une histoire de moyens, mais de réorganisation », regrette la sénatrice du Val-de-Marne, Laurence Cohen. Cheffe de file de son groupe dans l’examen de ce projet de loi, elle dénonce « un refus politique d’accorder des moyens à la politique de santé ».

Le futur label des « hôpitaux de proximité » est clairement dans leur viseur, car, à ce stade de la navette parlementaire, ces derniers n’incluront pas de maternités, et les services de chirurgie (pour les actes programmés) seront optionnels. Le PCF refuse que ces établissements soient des « coquilles vides » et conduisent à des « regroupements ». Les habilitations accordées par le projet de loi au gouvernement pour définir le champ d’action des hôpitaux de proximité, sont aussi un principe largement dénoncé dans leurs rangs.

82 amendements au projet de loi d’Agnès Buzyn

Le groupe sénatorial a déposé 82 amendements sur le projet de loi. Certains « demanderont la suppression d’un certain nombre d’articles ».

Les contre-propositions sont sur la table. En lien avec leurs homologues députés, les sénateurs communistes ont élaboré une proposition de loi, qui se veut un projet « alternatif » à la réforme du gouvernement. Il s’agit une proposition de loi-cadre, autrement dit, un texte avec des orientations générales. Celles-ci ont été définies en lien avec les professionnels du monde de la santé, insistent les communistes. Le texte sera soumis à la délibération du Sénat lors d’une prochaine semaine d’initiative parlementaire.

Moratoire sur les fermetures de services et d’établissements

Dans un contexte de mouvement social prolongé dans de nombreux hôpitaux – services d’urgences en tête – les deux groupes parlementaires du PCF réclament des mesures immédiates et profondes. « Il faut que l’État décrète l’état d’urgence. C’est maintenant, en 2019, qu’il faut s’occuper des gens », demande le député Alain Bruneel, en référence au plan « Ma Santé 2022 ».

Les communistes voient dans leurs 86 propositions et idées une « boîte à outils », dont une partie sera défendue en tant qu’amendements sur le projet de loi santé. Parmi les mesures qu’ils défendront, on retrouve notamment une redéfinition du rôle des hôpitaux de proximité, en élargissant ses missions, et des créations de « centres de santé » adossés à chaque établissement pour un meilleur maillage du territoire. Le groupe communiste veut également instaurer un moratoire sur les fermetures de lits, de services ou d’établissements. « On prend au mot le président de la République ».

Autre idée sur laquelle le groupe mise beaucoup : l’amélioration de la « démocratie sanitaire », en développant la concertation et en faisant en sorte que les professionnels, les syndicats, les élus, mais aussi les usagers, aient davantage voix au chapitre. La sénatrice Laurence Cohen propose par exemple d’instaurer un droit de veto pour que ces interlocuteurs puissent s’opposer aux décisions des ARS (agences régionales de santé), qu’elle compare à des « super préfets » ne répondant qu’au ministère.

« On discutera des moyens à l’automne. Ne faisons pas l’inverse »

Dans la lutte contre les déserts médicaux, qui fait l’objet de débats entre sénateurs de la majorité sur les solutions à retenir, le groupe communiste penche pour des mesures de régulation à l’installation. « Le système de liberté d’installation produit des inégalités de couverture du territoire dramatique », souligne le sénateur Pierre Laurent. « Il faut une régulation. Des mesures incitatives ou coercitives ? On peut en débattre », explique le sénateur de Paris. Lui et ses camarades espèrent être entendus dans l’hémicycle. « Nos collègues, quelles que soient leurs sensibilités vivent dans des territoires, ruraux ou urbains, où il manque des médecins », constate Laurence Cohen.

Mais la sénatrice pointe aussi les « contradictions » à l’œuvre à l’intérieur du palais du Luxembourg. « À l’automne, quand on vote les budgets, ils votent pour les budgets austéritaires », dénonce-t-elle. Son groupe a déjà listé des pistes pour financer ses propositions, notamment le recrutement de 100.000 emplois dans l’hôpital, et autant dans les EHPAD. Deux sources importantes de financement, régulièrement épinglées par les communistes, sont déjà identifiées : la fin des réductions de cotisations patronales (qui ont pris la suite du CICE) et des allègements de cotisations sociales sur les bas salaires.

« On discutera des moyens à l’automne. Ne faisons pas l’inverse, c’est-à-dire une loi pour rentrer dans le cadre d’une enveloppe budgétaire », explique Pierre Laurent.

 

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29 mai 2019 3 29 /05 /mai /2019 11:19
Cécile Brulin, sénatrice communiste de Seine-Maritime, défend les cinémas indépendants

Cécile Brulin, sénatrice communiste de Seine-Maritime, défend les cinémas indépendants

Le 28 mai 2019,  les sénateurs ont débattu en séance publique sur l’avenir du cinéma français.

 

« Il est urgent d’agir, pour l’égalité territoriale autant que pour l’avenir du cinéma. Une piste serait de prendre en compte la diversité des lieux de diffusion dans les critères d’implantation des nouvelles salles de cinéma » a affirmé Céline Brulin, Sénatrice de Seine-Maritime (Groupe CRCE).

Son intervention : 

La France a le parc de salles le plus important et le plus dense en Europe, grâce en partie à son réseau de salles indépendantes. Or celles-ci font face à la concurrence des multiplexes situés en périphérie, ce qui contribue à la dévitalisation des centres-villes.

La raréfaction de l’offre culturelle concourt au sentiment d’abandon des territoires, d’autant que le cinéma est la sortie culturelle la plus populaire, ce qui lui donne une place centrale dans l’accès à la culture. Il est essentiel de préserver les salles indépendantes dans les villes moyennes.

En 2016, le CNC rappelait que le cinéma d’art et d’essai pouvait être porteur d’une dynamique éducative et culturelle, s’il était accompagné. Il est urgent d’agir, pour l’égalité territoriale autant que pour l’avenir du cinéma. Une piste serait de prendre en compte la diversité des lieux de diffusion dans les critères d’implantation des nouvelles salles de cinéma.

 

Franck Riester, ministre. – Une salle sur deux est une salle d’art et d’essai ; une salle sur deux est située dans une commune de moins de 10 000 habitants. Le CNC investit 8 millions d’euros par an pour aider ces salles dans les centres-villes. Cependant, il faut aussi les moderniser et favoriser l’accès des personnes à mobilité réduite.

La Médiatrice du cinéma a pour rôle de protéger les salles d’art et d’essai face à la concurrence des multiplexes dans l’accès aux films. Le CNC organise un tour de France des salles d’art et d’essai pour les aider à mieux gérer leur cinéma en achetant mieux, en valorisant leurs événements, leur présence sur Internet et sur les réseaux sociaux.

En mai 2016, le CNC a signé une avancée majeure qui favorisera l’accès des salles d’art et d’essai des petites villes et zones rurales aux films primés. Nous travaillons à un futur plan d’action 2019-2021 pour ces salles.

Cécile Brulin : « Nous vous alertons aussi sur les petites salles non classées Art & Essai dans les villes moyennes. »

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29 mai 2019 3 29 /05 /mai /2019 04:54
Passage en force pour casser les statuts dans la Fonction Publique - la Macronie se croit tout permis, Aurélien Soucheyre, L'Humanité, 29 mai
La Macronie se croit toujours tout permis
Mercredi, 29 Mai, 2019

Les députés LaREM s’estimaient hier renforcés par le résultat des européennes, et autorisés à réformer seuls la fonction publique et le règlement de l’Assemblée.

L’extrême droite est arrivée en tête des élections européennes en France dimanche soir ? « Ne mégotons pas là-dessus », affirme Gilles Le Gendre. Mais cet échec à peine évoqué, le président du groupe LaREM à l’Assemblée nationale énumère très vite ses motifs de satisfaction liés à ce scrutin. « La voie est dégagée pour pouvoir mettre en œuvre la feuille de route fixée par le président de la République à la fin du grand débat national », a-t-il apprécié hier, juste avant que le Parlement ne reprenne ses travaux. Au menu, le vote de la réforme de la fonction publique. « Nous sommes dans l’acte II du quinquennat. Notre méthode est d’être à l’écoute des Français, d’associer les corps intermédiaires et les syndicats », insiste Gilles Le Gendre. Quelques minutes plus tôt, de nombreux fonctionnaires manifestaient devant le Palais Bourbon pour dire leur rejet de cette réforme qui fait l’unanimité contre elle au sein des organisations syndicales. Interrogé à ce sujet, Gilles Le Gendre ne tremble pas une seconde. « S’il y a un texte qui s’est fait dans la négociation, c’est bien celui-là, pendant 18 mois », assène-t-il, avant de regretter la « posture » des syndicats, et de louer le travail d’Olivier Dussopt, secrétaire d’État chargé de la réforme. « C’est un artiste. Vous aurez le plus grand mal à trouver un syndicaliste qui dise du mal de sa personne », assure-t-il.

Passé le vote de ce texte (par 351 voix contre 156), qui organise le recrutement massif de contractuels dans la fonction publique, rompt avec le modèle du fonctionnaire citoyen et fait entrer toujours plus le privé dans l’organisation de l’État, les députés macronistes se sont attaqués à la réforme du règlement de l’Assemblée nationale. À entendre Gilles Le Gendre, l’ambition est de « réinventer la relation entre l’exécutif et la majorité », et de se livrer à une « élévation du niveau de jeu à l’Assemblée ». Il est pourtant prévu que le temps de parole alloué aux explications de vote soit divisé par deux, et que les amendements puissent être votés uniquement en commission. « Les députés de la majorité décident seuls de comment nous allons travailler », s’indigne Jean-Christophe Lagarde (UDI). « LaREM veut un mécanisme parlementaire robotique, un peu comme sa majorité », tance David Habib (PS), quand Elsa Faucillon (PCF) s’inquiète de la transformation de l’Assemblée en « chambre de contrôle, au lieu d’être un lieu de démocratie délibérante ».Loin d’entendre ces alertes, les députés LaREM considèrent toujours qu’ils ont pleinement mandat pour faire ce qu’ils veulent, seuls. « Nous sommes la force politique qui est légitime à faire barrage aux extrémistes et qui est capable d’apporter des solutions aux problèmes subis par les Français », tranche Gilles Le Gendre. La majorité a même réservé une standing ovation hier au premier ministre Édouard Philippe lorsqu’il s’est levé pour la séance de questions au gouvernement.

Nathalie Loiseau se pose en rempart « aux nationalistes et aux populistes »

La tête de la liste LaREM pour les européennes, Nathalie Loiseau, a elle aussi eu droit a des applaudissements nourris après avoir été citée. Se proclamant remparts « aux nationalistes et aux populistes », s’estimant « présents au rendez-vous de l’urgence climatique », raillant les députés LR au motif que ce parti est tombé dimanche à 8,5 % et ignorant une gauche fragilisée, la majorité a passé la journée à danser tout sourire au-dessus du volcan. Et les députés de gauche s’interrogeaient tous sur la façon de briser le mano à mano électoral entre LaREM et le RN sur lequel Macron compte surfer à chaque occasion.

Aurélien Soucheyre AVEC CYPRIEN CADDeO
Stephane Peu

Stephane Peu

Fonction publique

L’Assemblée nationale vote « une loi d’extinction de la fonction publique » (Stephane Peu, député communiste, Groupe de la Gauche démocrate et républicaine)

L’Assemblée nationale a adopté mardi 28 mai 2019 en première lecture le projet de loi sur la fonction publique qui entend donner plus de « souplesse » à un secteur souvent « victime de rigidités », avec notamment un recours accru aux contractuels.

 

Le texte a été voté par 351 voix contre 156 et 53 abstentions. Se sont abstenus des députés de l’UDI ainsi que les élus du RN. Ont voté pour, les députés LREM et Modem. Tous les députés GDR, LFI et PS ont voté contre. Pour les LR  une partie s’est abstenue  et 5 ont voté pour.

« Nous pourrions utilement rebaptiser votre texte « loi d’extinction de la fonction publique » tant elle met à mal notre conception française et républicaine de la fonction publique, enviée dans le monde entier » a dénoncé Stéphane Peu dans l’explication de vote du Groupe de la Gauche démocrate et républicaine

L’explication de vote en intégralité :

« Votre texte met à mal la conception française et républicaine de la fonction publique, un modèle dont la grandeur et l’originalité sont remarquées, sinon enviées, dans le monde entier. Vous affaiblissez une fonction publique fondée sur la neutralité, qui garantit de servir l’intérêt général plutôt que les intérêts particuliers ; une fonction publique entrée dans la modernité au sortir de la dernière guerre mondiale, lorsqu’il fallut reconstruire, à partir de ses services publics, une nation démocratique faisant le choix du progrès, de la liberté et de l’égalité, contre l’obscurité et la barbarie.

Mesurez, chers collègues, que c’est dans ce contexte si particulier, au sortir de l’occupation nazie et de la collaboration vichyste, que s’est construit le statut moderne de notre fonction publique. Bâti autour de trois principes, l’égalité, la neutralité et la responsabilité, ce statut crée un fonctionnaire-citoyen qui n’est pas le « rouage impersonnel de la machine administrative », pour reprendre les mots du ministre de l’époque du général de Gaulle, Maurice Thorez.

Oui, cette fonction publique a su évoluer, notamment sous l’impulsion d’Anicet Le Pors, à l’orée des années 1980, pour être l’outil d’une France moderne, décentralisée, organisée autour de collectivités s’administrant librement dans l’intérêt de tous.

Oui, cette grande fonction publique s’est montrée capable de répondre aux exigences de développement de nos services publics dans tant de domaines : se soigner, s’éduquer, se déplacer, communiquer, être protégé, défendu… Tant de besoins essentiels pour nos vies !

Les Français d’ailleurs le savent bien, eux qui, confrontés à une paupérisation accrue, à des inégalités entre les territoires toujours plus profondes, réclament aujourd’hui massivement plus de services publics. Ils savent bien que l’action publique et l’esprit républicain qui l’anime sont parmi les vecteurs les plus fiables de la cohésion sociale et territoriale.

Le statut de fonctionnaire n’est pas un privilège. Il est l’expression et l’incarnation des valeurs essentielles à la vitalité de notre République : la primauté de l’intérêt général, l’affirmation des principes d’égalité, de laïcité et de probité.

Malheureusement, votre texte tourne le dos à ces valeurs. Vous choisissez d’opérer un glissement du privé vers le public. C’est votre obsession : quand vous ne confiez pas au privé les missions du public, vous injectez dans le public les méthodes du privé. C’est l’esprit et la lettre de votre projet de loi que l’État soit « géré comme une entreprise » – pour reprendre la formule d’Emmanuel Macron.

Tel est le sens du recours massif aux contractuels. Or, pour nous, c’est le concours qui doit rester la règle d’entrée dans la fonction publique, parce qu’il garantit le principe d’égalité au détriment de l’entre-soi, des réseaux d’influence et du clientélisme. Il garantit à chacun de nos concitoyens la possibilité de faire valoir ses compétences et il préserve l’action publique des conflits d’intérêts qui contreviennent à l’intérêt général.

Il en est de même du pantouflage et du rétro-pantouflage, c’est-à-dire de ces allers-et-retours entre public et privé, ou du recours à des contractuels notamment sur les postes à haute responsabilité, entretenant ainsi la confusion des finalités du public et du privé.

Comme dans le privé, avec les contrats de chantier, vos contrats de projet, qui peuvent être rompus avant terme et qui ne donnent lieu ni à la titularisation ni à un CDI, réduiront de facto l’indépendance de l’agent face aux pressions économiques et politiques.

Comme dans le privé, vous introduisez le détachement d’office et l’usage de la rupture conventionnelle – une véritable arme de destruction massive pour satisfaire la véritable ambition de ce projet de loi, à savoir supprimer à terme 120 000 postes de fonctionnaires, soit un plan social inégalé dans le secteur public.

Comme dans le privé, vous supprimez les CHSCT et réduisez les prérogatives des commissions administratives paritaires. En réalité, votre texte est la « loi Travail » de la fonction publique. Méthodiquement, vous adaptez notre société et ses règles républicaines au seul modèle auquel vous croyez : une société marchande.

Ce week-end, les nationalistes et les démagogues ont encore avancé leurs pièces dans l’Europe tout entière. À la lumière de ces résultats, fragiliser les fondements de notre République apparaît encore plus dangereux.

Pour toutes ces raisons, le groupe GDR votera contre ce texte »

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