Solidaire, ça rime avec solaire 😎
Bravo au communistes du Nord pour l'organisation de cette superbe journée !
4000 personnes sont partis à la mer avec les communistes à Malo-les-Bains, un moment des actions de solidarités concrètes multiples des fédérations et sections communistes cet été (journées à la mer, ventes de fruits et légumes de qualité à prix coûtant, vente de matériel scolaire à prix doux, etc).
Par Celso Amorim, ancien ministre des Affaires étrangères (gouvernement Lula da Silva) et de la Défense (gouvernement Dilma Rousseff) du Brésil.
Le 7 avril 2018, l’ancien président Lula a été arrêté à São Bernardo do Campo et conduit au siège de la police fédérale à Curitiba. C’était l’aboutissement d’un processus, dirigé par les médias traditionnels et une partie du pouvoir judiciaire, qui a commencé il y a un peu plus de deux ans, avec les manœuvres qui ont conduit à l’éviction de la présidente Dilma Rousseff, par une mise en accusation sans responsabilité. L’objectif dans les deux cas était de frapper un projet politique, qui a réussi plusieurs fois dans les urnes, visant à apporter plus de justice et d’égalité à la société brésilienne.
En mai de l’année dernière, sans faire explicitement référence au Brésil mais certainement avec les yeux tournés vers lui, comme j’ai pu le constater lors de l’audience qu’il m’a donnée, le pape François a qualifié ce processus de « nouvelle forme de coup d’État ». Plus tard, le souverain pontife reviendra sur le sujet, s’adressant à des magistrats de tous les pays du continent américain, appelant ce type d’action « lawfare ».
Le processus qui a conduit Lula à la prison était faussé, on le savait dès le début. Quiconque lirait la sentence du juge Sergio Moro réaliserait que Lula a été reconnu coupable « d’actes indéterminés » et sans que le prétendu bénéfice de la corruption – l’appartement notoire sur la côte de São Paulo – ne puisse jamais être prouvé. Au contraire, des faits ultérieurs ont clairement démontré que ce bien n’avait jamais appartenu à Lula, ni à aucun membre de sa famille.
Mais la force de la campagne médiatique et la déification naïve de la lutte contre la corruption, quels que soient les moyens utilisés, ont fait que le doute reste dans des esprits plus sceptiques. La nomination du juge Moro au poste de ministre de la Justice par Jair Bolsonaro, le bénéficiaire direct de ses actes, et les révélations ultérieures du portail de nouvelles The Intercept ont prouvé ce que des observateurs proches savaient déjà : Lula était l’objet d’une persécution politique dirigée par un juge et des procureurs fanatisés, et imprégnés d’un projet favorisant leur propre puissance.
La prise de conscience de ces faits a récemment amené dix-sept juristes (notamment des professeurs célèbres, des membres de cour constitutionnelle et d’anciens ministres de la Justice) d’Europe, des États-Unis et d’Amérique latine à signer un document exigeant l’annulation du processus par lequel Lula avait été condamné et privé de liberté.
Le jour de son arrestation, Lula, dans un discours improvisé, a déclaré que ses ennemis pouvaient arrêter un homme mais ne pouvaient pas emprisonner le rêve de la population. Le spectacle de cruauté auquel nous avons assisté, avec les attitudes stupéfiantes du plus haut représentant, arrivé au pouvoir grâce au bannissement de Lula, nous inciterait même à douter de cette affirmation.
Au Brésil, aujourd’hui, le rêve est devenu un cauchemar : les pauvres sont de plus en plus privés de leurs droits ; la censure, qu’elle soit voilée ou sournoise, restreint encore la liberté d’expression ; la peur affaiblit la capacité de décision des bonnes personnes ; préjugés et stupidité attaquent la raison et la science. Le Brésil devient l’objet de la honte dans le monde, un véritable paria international. Nous vivons un climat d’anormalité sans précédent dans notre histoire.
Pour que la normalité revienne dans le pays et que l’espoir soit redonné à notre peuple, la liberté de Lula, en annulant le processus par lequel il a été condamné, est essentielle. Compte tenu de la crédibilité dont il jouit auprès de la grande majorité de la population, Lula – et lui seul – peut rétablir le dialogue entre toutes les forces de la société, indispensable au retour du Brésil sur la voie de la paix et du développement.
Même avant l’arrestation de Lula, le lauréat Adolfo Pérez Esquivel avait dirigé un mouvement pour proposer la candidature de l’ancien président au prix Nobel de la paix, décision qui sera prise dans les prochaines semaines par la commission compétente en Norvège. Nous espérons que soit considéré le travail d’un dirigeant présidentiel de la classe ouvrière qui a libéré des millions de Brésiliens du fléau de la faim, contribué à la paix en Amérique du Sud et dans le monde, pris des mesures courageuses pour protéger l’environnement et pour défendre les droits des Noirs et des peuples autochtones, et lutté pour la démocratie dans un pays en développement de dimension continentale, dont le destin, depuis, ne cessera d’influencer la région et le monde dans son ensemble.
Brillant intellectuel italien, il fut l’un des premiers à s’insurger contre la dictature de Mussolini. Il s’engagera aussi contre le franquisme et le régime de Vichy.
«Le fascisme ne fut pas seulement un ardent frémissement de jeunesse. Il fut le révélateur et le lien des intérêts de classe et fut le défenseur de la richesse avide de gain et de domination. Le fascisme réduisit la question nationale à une restauration de l’ordre économique et social. La pensée de la patrie fut assombrie par les puissants soutiens apportés aux riches, aux enrichis et aux hommes de la finance. » Ces lignes publiées dès le 7 mars 1921 dans le journal Il Popolo, alors que les Faisceaux italiens de combat, créés deux ans plus tôt par Mussolini dans l’Italie du Nord, sont en pleine ascension, appartiennent à Silvio Trentin, l’un des premiers à s’insurger contre la dictature qui gangrène la Péninsule.
Issu d’une famille de propriétaires fonciers de San Dona di Piave, où il naît le 11 novembre 1885, il est élu député en novembre 1919 en Vénétie, sur la liste Démocratie sociale. Il se mobilise alors en faveur de la bonification des terres dans une région marquée par la misère et les injustices.
En 1935, il ouvre une petite librairie
Éminent juriste et philosophe, Silvio Trentin est nommé en novembre 1923 à la chaire de droit administratif et international à l’Institut supérieur des sciences économiques de Venise. En mai 1925, il signe le Manifeste des intellectuels antifascistes. Confronté au décret mussolinien du 24 décembre 1925 qui impose aux fonctionnaires l’allégeance au régime, Silvio Trentin ne peut plus mener à visage découvert son combat contre la dictature et ses dérives totalitaires. Son opposition irréductible au fascisme le contraint à la démission de son poste d’universitaire et à l’exil. « Je ne peux plus continuer à enseigner le droit public, justement dans cette matière qui se rattache à l’État, quand nous sommes sous le talon d’une dictature qui dénature et déracine les principes mêmes sur lesquels se fonde la vie de l’État », écrit-il à des amis.
Quelques jours plus tard, le 7 janvier 1926, il quitte avec sa famille l’Italie, après avoir vendu tous ses biens, pour se réfugier en France. Il prend pied dans une ferme à Pavie, près d’Auch dans le Gers, avec son épouse et deux de ses enfants. Le troisième, Bruno, naît quelques mois plus tard. Futur dirigeant syndicaliste et communiste, Bruno Trentin sera élu en 1988 secrétaire national de la centrale syndicale italienne, la CGIL.
L’activité agricole ne réussit guère à la famille Trentin. Silvio travaille quelque temps comme ouvrier typographe à Auch, puis en 1935 et grâce au soutien d’amis, il ouvre une petite librairie rue du Languedoc à Toulouse. Celle-ci devient très vite un haut lieu de rencontres et de débats entre intellectuels, journalistes, syndicalistes… Selon le souvenir de l’écrivain et grand résistant Jean Cassou, elle constitue un centre principal de l’intelligentsia antifasciste de Toulouse. Lorsque, en juillet 1936, Franco lance son offensive contre la République espagnole, Silvio Trentin organise et participe à de multiples manifestations de soutien en faveur des républicains et exilés espagnols.
Le premier réseau de résistance toulousain
Tout au long de ces années, Silvio Trentin poursuit son important travail théorique. Il publie en français de nombreux ouvrages de philosophie politique sur lesquels se fonde la pensée antifasciste. Il cerne, souligne l’historienne Laure Teulières, les dérives totalitaires de l’État libéral et la faillite des classes dirigeantes. « Ceci l’amène logiquement à évoluer vers la gauche radicale, considérant que le courant réformiste auquel il appartenait se révèle incapable de répondre aux enjeux de son temps. Formé à l’humanisme démocrate et sans renier cet héritage, il se radicalise, adhérant dès le début des années 1930 au mouvement socialiste Giustizia e Libertà et se rapprochant des communistes. »
Dès la défaite de mai 1940, l’antifasciste italien exilé en France s’engage sans hésiter contre Pétain et le nazisme. L’arrière-salle de la librairie toulousaine fait office de lieu de réunion des opposants. S’y constitue le premier réseau de résistance toulousain autour de Pierre Bertaux, Jean Cassou, Francesco Nitti, autre exilé transalpin, et Silvio Trentin… En juillet 1942, le mouvement de résistance Libérer et Fédérer voit le jour à Toulouse, avec pour objectif de « gagner la guerre et préserver la paix par la fédération politique et culturelle des États-Unis d’Europe ». Silvio Trentin en est l’inspirateur idéologique, avant d’être contraint à la clandestinité.
À la chute de Mussolini, Trentin choisit en septembre 1943 de rentrer en Italie du Nord pour participer au combat contre l’occupant nazi et ses alliés fascistes. Arrêté puis emprisonné, gravement malade il meurt à l’hôpital le 12 mars 1944, sans avoir connu la libération de son pays.
Dans l’ouvrage Aux sources du fascisme, il écrivait en 1931 : « Vivre en démocratie, c’est vivre dangereusement : c’est toujours se défendre, toujours lutter, toujours reconquérir ses droits, toujours se surpasser ; toujours jouir enfin de sa propre autonomie (…). Il n’y a pas, en effet, de tâches plus périlleuses que celle de garantir la liberté. »
Sources : Silvio Trentin. Un Européen en résistance. 1919-1943, par Paul Arrighi, éditions Loubatières. « Silvio Trentin, un intellectuel en résistance », intervention de Laure Teulières. Le Maitron.
La colère monte à Marseille, comme les panaches de fumée qui noircissent le ciel les jours où le mistral tombe. Depuis quelques années, les autorités du Grand Port maritime de Marseille (GPMM) sont sous le feu des associations de riverains et des organisations de défense de l’environnement, qui dénoncent la pollution causée par les navires. Longtemps oublié par le législateur, le transport maritime va devoir se mettre au vert.
Le Grand Port Maritime de Marseille est-il en train d’asphyxier la cité phocéenne ? Les fumées noires des navires stagnent sur la ville quand le mistral tombe, et la chape de pollution est plus pesante encore les jours de grande chaleur. Chaque année, 3 400 navires font escale dans la cité phocéenne, dont plus de 500 bateaux de croisière. Trois millions de voyageurs ont ainsi transité dans le port en 2018, dont 1,3 million sur les lignes régulières vers la Corse et le Maghreb. Les autorités estiment que le cap des deux millions de croisiéristes pourrait être franchi en 2020, contre 20 000 il y a 20 ans. Une croissance exponentielle qui a violemment fait ressurgir le problème de la pollution dans le débat public. En 2016, les associations France Nature Environnement et Nabu ont réalisé des mesures de la qualité de l’air à différents endroits de Marseille, avec des résultats inquiétants : 5 000 particules ultrafines par centimètre cube ont été mesurées dans le centre de l’agglomération, contre 60 000 dans un quartier résidentiel proche du port. Au niveau mondial, le transport maritime serait responsable de 5 à 10 % des émissions d’oxyde de soufre (SOx) et de 17 à 31 % des émissions d’oxyde d’azote (NOx).
Selon Air Paca, les émissions de NOx d’origine maritime dans la métropole marseillaise ont ainsi pour la première fois été plus importantes en 2018 que celles des rejets routiers. Longtemps oublié par les durcissements successifs des normes environnementales, le trafic maritime est dans le viseur des législateurs. Dès 2020, selon une directive de l’Organisation maritime internationale (IMO), les armateurs devront ainsi utiliser un fioul avec une teneur en soufre plafonnée à 0,5 %, contre 3,5 % aujourd’hui, pour les navires ne transportant pas de passagers.
« Quand nous étions enfants, la mer arrivait en contrebas de notre jardin, mais aujourd’hui il y a des jours où je ne peux même pas ouvrir les fenêtres tellement l’air est vicié », se désole Michèle Rauzier, membre de l’association Cap au nord, qui milite pour la défense du cadre de vie dans les quartiers nord marseillais. Autrefois, le sucre de canne en provenance de La Martinique et de La Réunion s’entassait sur les quais du cap Janet, mais ce sont désormais des touristes qui débarquent sur le môle Léon-Gourret, visible depuis les fenêtres de la maison de la retraitée. Les autorités municipales se félicitent de cette nouvelle manne financière, mais celle-ci reste très difficile à évaluer. Selon la chambre de commerce et d’industrie Marseille-Provence, la croisière aurait généré 310 millions d’euros de retombées économiques en 2016, mais personne ne semble capable d’estimer les dépenses réelles des touristes à terre, quand ceux-ci se hasardent à visiter la ville.
Outre les bateaux de croisière qui s’alignent le long du môle Léon-Gourret, le secteur de Saint-Henri est directement frappé par les panaches de fumée des navires en réparation à la Forme 10, longue de 465 mètres, la plus grande forme de réparation navale de Méditerranée, réouverte en décembre 2017 après des années de travaux. « Dans les rues autour de chez moi, on ne compte plus les maladies cardio-vasculaires et les cancers, et cela crée une atmosphère très anxiogène », continue Michèle Rauzier. Autrefois, les fabriques de tuiles faisaient la fortune de Saint-Henri, attirant des travailleurs de toute la région et même d’Italie, et ce sont toujours les descendants de ces ouvriers qui habitent les maisons donnant sur les zones industrielles. « Nous essayons de nous faire entendre, mais à Marseille tout le monde fait ce qu’il veut et les quartiers nord sont encore une fois délaissés. »
« Autrefois, nous pouvions voir la mer, aujourd’hui l'horizon est bouché par les bateaux », soupire de son côté Élisabeth Pelliccio, présidente du comité d’intérêt de quartier (CIQ) de Saint-André. «Nous ne sommes pas contre l’activité du port, qui est indispensable à la santé économique de Marseille, mais nous exigeons que les riverains soit protégés. Nous demandons que l’Agence régionale de santé (ARS) lance ici une grande étude épidémiologique pour constater l’ampleur de la catastrophe sanitaire. »
Dès 2021, l’ensemble des 400 escales à destination de l’Algérie et de la Tunisie, ce qui représente 550 000 passagers par an, devraient s’installer au cap Janet pour décongestionner le centre-ville. Le terminal actuel sera étendu et pourra accueillir quatre navires à quai. Sa capacité sera portée à 2 600 véhicules par jour à l’embarquement et au débarquement. « Les navires polluants quittent les quais derrière le Mucem, pour se concentrer à Saint-André, continue Élisabeth Pelliccio. Cela va aggraver la pollution, sans compter l’arrivée des nouveaux camions que cette augmentation du trafic va engendrer. »
Depuis les tours de Consolat-Mirabeau, dans le quartier de Saint-André, la mer semble bien lointaine, cachée derrière les zones industrielles. Une voie ferrée envahie par la végétation coupe la cité, et c’est là que devaient passer les trains chargés de marchandises censés rejoindre le terminal à transports combinés à Mourepiane (TTCM), un projet de terminal logistique bloqué depuis 2015 à la suite d’une enquête publique. « Imaginez donc, des trains chargés de produits dangereux pourraient rouler au milieu des habitations », s’indigne Élisabeth Pelliccio.
Un peu plus bas, au pied des barres d’immeubles de la Calade qui surplombent le cap Janet, la priorité est d’abord de trouver de quoi survivre au quotidien. « La pollution, qu’est-ce que vous voulez que l’on y fasse ? Les fumées des bateaux, on les voit, mais les gens ici ont surtout besoin d’un emploi», lance un homme en haussant les épaules. Difficile ici de mobiliser, pour les associations qui se battent contre les pollutions venues du GPMM.
Le territoire du GPMM s’étend sur 400 hectares à l’est, du vieux port jusqu’à l’Estaque, et sur 10 000 hectares autour de la ville de Fos-sur-Mer. Premier port français, il représenterait 41 500 emplois directs et indirects. Après une chute de son activité due à la crise financière de 2008, il s’est stabilisé autour de 81 millions de tonnes traitées en 2018. Désormais, les autorités du GPMM ambitionnent de construire le « port du futur », par exemple avec l’installation d’un gigantesque centre de stockage de données dans un ancien bunker de la Seconde Guerre mondiale.
Hervé Martel, président du directoire du GPMM, a également annoncé le 6 juillet dernier le lancement d’un plan de 20 millions d’euros pour permettre le branchement à quai des ferries, de la réparation navale et des bateaux de croisière d’ici à 2025. Rien de contraignant, mais « un argument marketing » qui devrait convaincre les armateurs de réaliser les investissements nécessaires à l’électrification des navires. Des mesures accueillies avec scepticisme par les associations de riverains, qui évoquent des « effets d’annonce » incapables de combattre à court terme la pollution atmosphérique.
« Nous sommes les premiers touchés par la pollution, c’est pourquoi nous estimons que le branchement à quai est une avancée positive, explique Ludovic Lomini, le secrétaire général de la CGT des dockers de Marseille. Mais en attendant, en période de forte chaleur, il est nécessaire de limiter le nombre des bateaux de touristes qui accostent chaque jour.La croisière doit être complémentaire des autres activités du port. Si la croissance du nombre de voyageurs continue et que la pollution augmente, c’est toute notre activité qui sera montrée du doigt. »
Depuis 2017, les trois ferries de la Méridionale, qui relient la Corse au continent, bénéficient de branchements à quai qui permettent d’éliminer les émissions polluantes dans le port et d’éviter la combustion de deux à quatre tonnes de diesel par navire durant leurs 12 heures d’escale quotidienne. «Pour poursuivre la réduction de nos émissions de polluants, nous testons également un tout nouveau système de filtre à particules sur l’un de nos navires, explique Marc Reverchon, président de la compagnie. L’objectif est d’éliminer presque totalement les émissions de SOx en mer, de réduire de 99 % celles des particules fines (PM10/PM2,5) et de 40 à 60 % celles des particules ultrafines (PM1). » Installé sur les cheminées du navire Piana, le dispositif utilise du bicarbonate de sodium, injecté à la sortie des moteurs. Celui-ci agit sur les SOx pour les neutraliser et les capter. La poudre et les polluants sont récupérés et forment une couche qui capture mécaniquement les particules fines et les métaux lourds présents dans les fumées.
Pour tenter d’enrayer la pollution liée au trafic maritime, le député LREM des quartiers nord, Saïd Ahamada, milite aussi pour la création en Méditerranée d’une ECA, une zone à faibles émissions, comme celles qui existent déjà dans la Manche et en mer du Nord, et où la teneur en soufre des carburants marins est réduite à 0,1 %. Pour combattre les émissions de polluants, les autorités du port misent également sur le développement d’une nouvelle génération de navires, propulsés au gaz naturel liquéfié (GNL). Soumis à la pression de la société civile, ces dernières vont de toute façon amplifier leur transition écologique et multiplier les concertations avec les riverains, dont les voix ont longtemps été ignorées.
Surenchère électoraliste oblige, les deux chefs d’État interdisent le territoire israélien à deux élues du Congrès, critiques de la colonisation.
Depuis leur élection lors du scrutin dit de mi-mandat en novembre 2018 à la Chambre des représentants, Ilhan Omar et Rashida Tlaib sont une cible récurrente du locataire de la Maison-Blanche, qui a multiplié les allusions les plus lourdes sur le danger que représenterait l’accès aux responsabilités de ces deux jeunes femmes musulmanes – une première au Congrès. L’une, fille de réfugiés somaliens, vit dans le Minnesota. L’autre, fille de Palestiniens, réside dans le Michigan et est née aux États-Unis. Déterminé à jouer à fond la carte des éclats les plus populistes et racistes, Trump n’avait pas hésité à leur demander de « retourner » dans les pays dont leurs familles étaient originaires. Sans peur de se contredire quand il se prononce, désormais, pour qu’elles soient au moins bannies du territoire israélien.
Effets contre-productifs
Le principal prétexte saisi par les potentats états-unien et israélien est l’appartenance des deux élues au mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), qui vise la politique coloniale israélienne. Une implication jugée sans doute d’autant plus impardonnable qu’elles avaient prévu de rencontrer des… militants pacifistes israéliens et palestiniens.
Le fait des deux princes destiné d’évidence à mobiliser le noyau dur nationaliste et ultraréactionnaire de leur électorat respectif pourrait toutefois avoir des effets contre-productifs. Aux États-Unis, même chez les républicains, on s’inquiète d’un « abaissement » de la fonction présidentielle. Et les démocrates font bloc avec les deux élues, la sénatrice Elizabeth Warren, candidate à la présidence, qualifiant de « honteuse » l’initiative des deux compères.
La décision d’Israël d’interdire, jeudi 15 août, l’accès à son territoire à Ilhan Omar et Rashida Tlaib, deux représentantes démocrates qui avaient organisé ce déplacement de longue date, illustre, à sa manière, la faiblesse relative des deux dirigeants proches de leurs extrêmes droites respectives, à la tête des États-Unis et d’Israël. La sanction, une première dans l’histoire des relations entre les deux pays, possède en effet une double dimension électoraliste. Elle intervient quelques semaines avant des législatives qui s’annoncent difficiles pour un premier ministre israélien impliqué dans de redoutables affaires politico-financières. Quand son complice Donald Trump a entamé une campagne pleine d’incertitudes pour sa réélection en 2020. Le locataire de la Maison-Blanche apparaît comme le vrai initiateur de ce double bannissement, après qu’il a pesé en sa faveur auprès de son « ami » en déclarant que cela « serait le signe d’une grande faiblesse d’Israël s’il autorisait » les deux élues à entrer sur son territoire.
Photographe reconnue, elle devint cadre clandestine du Secours rouge international, la Maria de la guerre d’Espagne, « l’ange de ma maison », pour le poète Antonio Machado. Femme libre de son corps, de ses amours, elle fut dénigrée puis oubliée pendant quarante ans.
Le 1er avril 1930, à Rotterdam, le consul italien attend l’arrivée de l’Edam, à bord duquel se trouve Tina Modotti, présidente de la ligue antifasciste du Mexique, expulsée du pays. La police de Mussolini, l’Ovra, suit sa piste depuis 1927. Comme la suivront la Gestapo et le FBI. Les avocats du Secours rouge international (SRI) empêchent l’arrestation.
Singulier destin que celui de cette fille d’ouvriers du Frioul. À 12 ans, elle travaille douze heures par jour, dans une fabrique de soie, pour payer le voyage de la famille à San Francisco. Dès 1913, Tina, 17 ans, y est ouvrière et participe aux conflits ouvriers, aux campagnes pour libérer Sacco et Vanzetti. Épouse d’un peintre franco-canadien, Roubaix de l’Abrie Richey, qui meurt deux ans plus tard, elle s’installe à Hollywood où elle est remarquée pour son exceptionnelle beauté et joue dans quelques films. Elle devient le modèle de nu, l’élève et l’amante du photographe Edward Weston.
Le couple s’installe à Mexico en 1923 et Tina devient une photographe reconnue. Elle privilégie la photo de rue, d’ouvriers, d’enfants pauvres, dénonce l’injustice sociale. Dès 1927, elle est publiée par des revues d’art états-uniennes, allemandes, dans El Machete, journal du Parti communiste mexicain.
Tina donne tout : son art, sa célébrité, sa beauté
Tina traduit les articles qui arrivent d’Italie, « devenue une immense prison et un cimetière ». Elle est l’intime des muralistes Siqueiros, Orozco, Diego Rivera. Déléguée du SRI, elle est l’amie d’Alexandra Kollontaï, consul d’URSS. Elle accompagne les visiteurs : Maïakovski, Dos Passos et Upton Sinclair, Hemingway, le Salvadorien Farabundo Marti, le Nicaraguayen Augusto César Sandino. Artistes et intellectuels luttent contre l’impérialisme et contre le danger fasciste.
Séparée de Weston, Tina est la compagne d’un exilé, Julio Antonio Mella, fondateur du Parti communiste de Cuba. Il est assassiné après une réunion et meurt dans ses bras. La presse crie au crime passionnel, fouille et expose sa vie. Elle écrit à Weston : « Ce n’est pas un temps pour les larmes. Tout nous est demandé. » Et Tina va tout donner : son art, sa célébrité et sa beauté.
Rentrée en Europe, Tina séjourne clandestinement à Berlin puis est exfiltrée à Moscou. Elle est envoyée en Pologne, en Roumanie, en Hongrie, pour aider les démocrates pourchassés, à Vienne, en février 1934, où le soulèvement contre la dictature de Dollfuss se soldera par 1 800 morts, des milliers de blessés, en Espagne où 30 000 mineurs asturiens sont arrêtés fin 1934.
En novembre 1935, avec son compagnon Vidali, elle organise le SRI à Paris, écrit pour le journal la Défense. Le couple est hébergé clandestinement chez les Le Bihan, la famille de Cécile Rol-Tanguy. Quand Christiane Barckhausen-Canale, qui écrivit une biographie de Tina, recueillit son témoignage, Cécile avait toujours dans son salon le portrait de Tina peint par Renato Guttuso (1).
« Si nous perdons ici, nous perdons tout »
D’Espagne, Tina, devenue « Maria », écrit à sa famille : « Si nous perdons ici, nous perdrons partout. » Après le coup d’État du 17 juillet 1936, Vidali crée le cinquième régiment tandis que Tina organise le Secours rouge, qui doit remplacer la Croix-Rouge, passée aux franquistes. Il faut créer hôpitaux et banques de sang, acheminer au front le matériel médical. Tout en écrivant pour Ayuda, le journal du SRI, Tina sera sur tous les fronts : à Almeria le 6 février 1937, le premier grand exode, où après 25 kilomètres sous les bombes arrivent 150 000 habitants de Malaga. Elle organise le départ des enfants au Mexique et en URSS.
Tina est à Pozoblanco quand l’envahisseur menace l’Andalousie, à Valence dans la ville presque occupée, à Caspe après le désastre du front d’Aragon, à Lérida et Barbastro quand Barcelone est assiégée, en Estrémadure quand les franquistes percent les lignes républicaines. Proche de la Passionaria, elle salue en quatre langues le départ des Brigades internationales puis accompagne la Retirada.
Rentrée clandestinement au Mexique, en avril 1939, elle se cache les premiers mois. À 45 ans, c’est une femme vieillie, pleine de tristesse. Dernier Noël dans la maison de Neruda. Elle meurt d’une crise cardiaque, dans un taxi, le 6 janvier 1942. La presse se déchaîne à nouveau. Neruda lui cloue le bec en publiant les vers qui figurent sur sa tombe au Panthéon de Dolores à Mexico : « Tina Modotti, ma sœur, tu ne dors pas, non. »
(1) Verdad y leyenda de Tina Modotti, de Christiane Barckhausen-Canale, éditions Casa de las Americas.
17 août 1893 : une dizaines d’italiens sont massacrés par des ouvriers français à Aigues-Mortes lors de violents affrontements. A la fin du XIXe siècle, de plus en plus d’immigrants de tout pays (Belgique, Espagne, Italie…) arrivent en France pour du travail, souvent journalier. Ceux-ci sont mis en concurrence avec les travailleurs locaux par le patronat. Les travailleurs français accusent alors les italiens de faire baisser les salaires et de « voler leur travail », ce qui crée de fortes tensions. Dans ce contexte tendu, de nombreuses rixes éclatent provoquant plusieurs blessés et mettant le feu aux poudres. Des ouvriers et des villageois se liguent en milice et pourchassent des italiens pour les punir. Bien que certains italiens purent se cacher et que les forces de l’ordre finissent par arriver, des dizaines d’italiens innocents sont massacrés par une foule en colère (lynchage, noyade, coup de fusil…). Il y aurait probablement 17 morts et 150 blessés. Ce massacre honteux fut l’une des graves manifestations du racisme en France, surtout que les coupables seront tous acquittés.
Lorsque Luis Royo-Ibanez entre dans Paris, le 24 août 1944, à bord de son half-track baptisé « Madrid », il laisse éclater sa joie devant l’Hôtel de Ville : « Aujourd’hui Paris, demain les Pyrénées ! » Ce républicain espagnol de la division Leclerc, membre de la compagnie surnommée la « Nueve » (160 hommes dont 146 Espagnols pour la plupart anarchistes et communistes) avec à leur tête le colonel Raymond Dronne, a tout donné pour la libération de l’Afrique du Nord puis celle de la France.
Luis et ses camarades ont débarqué à Omaha Beach. Puis, sous la conduite de combattants de la Résistance, ils ont foncé sur Alençon avant d’entrer dans Paris – déjà largement contrôlé par les FFI du colonel Henri Rol-Tanguy – à bord des half-tracks portant les noms de batailles de la guerre d’Espagne, « Teruel », « Guadalajara », « Brunete » soigneusement rebaptisés pour les cérémonies du lendemain 25 août, « Montmirail », « Champaubert » ou « Romilly ».
Luis et ses copains ne fonceront pas sur Madrid pour combattre la dictature. On leur donnera l’ordre de poursuivre vers l’est. Surtout pas au sud, vers l’Espagne sous le joug du général fasciste Franco passé sous protection des États-Unis. Dans son HLM de Cachan, Luis nous dira au crépuscule de sa vie : « La libération de Paris, de la France devait être une étape avant la libération de l’Espagne. Nous nous sommes battus puis nous avons été oubliés. »
Manuel Rodriguez était un parmi les 500 000 Espagnols qui ont cherché refuge en France, en 1939. Passé les Pyrénées, il a été enfermé dans un camp de concentration, à Argelès. Première image d’une partie de la France, celle qui passait son temps à enchaîner autour du maître berlinois plus de génuflexions que la liturgie collaboratrice n’en exigeait. Manuel s’échappera puis rejoindra les premiers groupes armés de la Résistance. Plus tard, il participera à la libération de Toulouse. La Ville rose et la France libérées, il s’engage dans les groupes armés qui tentent de reprendre la lutte en terre espagnole. Blessé, il rentre à Toulouse et finit sa vie délaissé et traité comme un pestiféré, presque comme un « terroriste ».
Maurice, ancien des Brigades internationales, a eu la mauvaise idée de perdre une jambe lors de la bataille de l’Ebre. Jeune et très beau garçon, fils d’une « bonne famille » de « gauche » bourgeoise et socialo-radicale, il avait compris avec plusieurs milliers d’ autres Français que la guerre imposée à la République espagnole par les sbires d’Hitler et de Mussolini était un test grandeur nature avant le déferlement nazi sur l’Europe. Jusqu’en 1971, abandonné par sa famille, ignoré par les autorités, il a survécu en dessinant des caricatures sur la place du Tertre à Paris. Maurice et nombre de ses camarades survivants de la guerre d’Espagne nous ont quittés dans l’indifférence qui aurait été générale sans la solidarité jamais démentie du Parti communiste français.
Il aura fallu, en 1996, l’action combinée de Philippe Séguin et de Jacques Chirac, sous les hurlements de plusieurs députés de droite, pour que les brigadistes soient enfin reconnus comme « anciens combattants ».
Le colonel Henri Rol-Tanguy – qui nous disait : « Vous évoquez mon rôle pour la libération de Paris mais c’est l’Espagne qui reste mon premier combat antifasciste et qui a marqué la suite de mon engagement pour la liberté et la démocratie » – a, lui aussi, subi la discrimination en étant marginalisé dans sa carrière militaire. Compagnon de la Libération, grand officier de la Légion d’honneur, Rol fut heureusement reconnu des années plus tard comme un Français d’exception dans la lutte contre l’occupant nazi. Mais combien d’autres de ses camarades ont été maintenus dans l’oubli ?
Après des dizaines d’années de silence sur la guerre d’Espagne, la chape de plomb se fissure : films, livres, études, avec notamment le prix Rol-Tanguy délivré à des étudiants par l’association les Amis des combattants en Espagne républicaine (Acer) ainsi que documentaires et ouvrages, ont permis de donner à voir et comprendre la guerre d’Espagne, le courage des républicains espagnols et des brigadistes venus du monde entier. C’est aussi en se rappelant leur rôle qu’il convient, en 2019, de célébrer la libération de Paris.
Le groupe est accusé par une étude financière d’avoir camouflé 38 milliards de dollars de pertes aux États-Unis, alors qu’il fait déjà l’objet de plusieurs enquêtes.
«Une fraude plus importante qu’Enron et Worldcom combinés » : c’est ainsi que l’analyste financier Harry Markopolos qualifie la présentation des comptes de General Electric aux États-Unis. Dans un rapport de plus de 170 pages révélé jeudi par le Wall Street Journal, celui-ci affirme que le conglomérat aurait dissimulé 38 milliards de dollars (34,2 milliards d’euros) de pertes dans ses activités d’assurance pour les soins à long terme, ainsi que dans sa branche pétrolière et gazière. D’après l’étude de Harry Markopolos, lanceur d’alerte qui avait contribué à révéler les arnaques de Bernard Madoff il y a quelques années, GE aurait besoin de constituer des réserves de 18,5 milliards de dollars dans sa branche assurance. Des montants qui font dire à l’expert que le groupe américain est en réalité insolvable. « Mon équipe a passé les sept derniers mois à analyser la comptabilité de GE et nous pensons que les 38 milliards de dollars de fraude que nous avons découverts ne sont que le sommet de l’iceberg », précise Harry Markopolos en préambule de son rapport.
Démenti du groupe
Des révélations qui ont fait l’effet d’une bombe à Wall Street, où le groupe a immédiatement vu son action dégringoler de 11 %. Une chute globalement enrayée ces derniers jours, notamment grâce au rachat de 252 000 actions GE par son PDG, Larry Culp. Sur la défensive, le groupe a immédiatement répliqué via un communiqué de presse pour démentir les accusations de l’analyste financier. « Les allégations faites par M. Markopolos sont infondées », a ainsi souligné la firme depuis son siège de Boston, qui continue de défendre la solidité de son bilan. Mais c’est aussi l’absence de neutralité de l’expert qui donne matière à GE à contre-attaquer. Harry Markopolos a en effet reconnu auprès des médias avoir réalisé cette étude pour le compte d’un fonds d’investissement qui tirerait profit de la baisse du cours de l’action boursière de General Electric. « De tels fonds ont des motivations financières pour tenter de générer des ventes à découvert des actions de la société pour créer une volatilité indue », affirme GE. Harry Markopolos a en outre admis qu’une partie de sa rémunération était indexée sur le gain que réaliserait le fonds d’investissement en question, dont le nom n’a pas été révélé.
Des manœuvres opaques
Toujours est-il que cette étude n’arrange pas les affaires du conglomérat, déjà empêtré dans plusieurs enquêtes. En 2018, l’autorité des marchés financiers américaine, la SEC (Securities and Exchange Commission), et le département de la justice (DOJ) avaient annoncé avoir ouvert des investigations concernant des charges de 22 milliards de dollars dans sa division énergie, dont la moitié proviendrait de dépréciations d’actifs attribués à Alstom. Début 2019, c’est le parquet français qui avait ouvert une enquête – depuis transmise au Parquet national financier – sur les conditions de la reprise de la branche énergie d’Alstom par GE. Une initiative du député LR Olivier Marleix, qui soupçonne un « pacte de corruption » entre ces entreprises et le ministre de l’Économie de l’époque et candidat à la présidentielle, Emmanuel Macron, artisan de la reprise controversée.
Des manœuvres opaques dans cette partie de Monopoly financier dont les salariés font les frais depuis des années. Après l’annonce de 12 000 suppressions d’emplois au niveau mondial en 2017, syndicats et élus de la région de Belfort se battent toujours contre l’arrêt de l’activité turbines à gaz en France et le millier de suppressions d’emplois qui en découle.
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