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23 décembre 2023 6 23 /12 /décembre /2023 06:26
Tribune
Loi immigration : un pacte faustien sur le dos des personnes immigrées

 

 
Cette tribune du Gisti a été publiée sur le site de l’Obs

Hasard funeste du calendrier, au lendemain de la Journée internationale des Migrants, censée « dissiper les préjugés et célébrer leurs contributions », le Sénat et l’Assemblée nationale ont adopté le texte le plus hostile aux étrangers depuis la Libération. Le même jour, les États membres de l’Union européenne adoptaient le pacte sur l’asile et l’immigration, finalisant la construction de l’Europe forteresse.

Comme le pacte européen, le projet de loi repose sur une dialectique délétère : alimenter les peurs en prétendant leur apporter un remède, quel que soit le coût de la politique qui, en s’engageant dans la voie du repli, ouvre celle de la xénophobie et du racisme en même temps qu’elle s’en imprègne.

La responsabilité première de ce naufrage est celle du président de la République qui, se prévalant, cette fois, de sondages d’opinion qu’il avait souverainement méprisés pour imposer sa réforme des retraites, a obstinément tenu à mettre ce énième projet de loi à l’agenda, sans rien ignorer du boulevard qu’il offrait à une droite débridée.

Elle est partagée par une Première ministre et un ministre de l’Intérieur qui, pour vendre un projet de loi prétendument équilibré, se sont livrés à des marchandages sordides, passant par pertes et profits la mesure qui se voulait emblématique de leur « humanité », la régularisation des travailleurs dans les métiers en tension. Sans grande portée dans le projet initial, il n’en reste quasiment rien une fois passée à la moulinette de la commission mixte paritaire : l’arbitraire des préfets continuera de régner comme il règne déjà pour l’application de la « circulaire Valls ».

Cette seule capitulation dit tout de l’absence de convictions d’une majorité parlementaire qui, seulement préoccupée de sauver la face de son président, a progressivement lâché sur tous les fronts, pour finir par rallier le Rassemblement national : principe de quotas, préférence nationale pour de nombreuses allocations, remise en cause du droit du sol, rétablissement du délit de séjour irrégulier et engagement de réformer l’AME ne sont que les manifestations les plus visibles de cette capitulation générale.

Et le cynisme est à son comble quand ce projet de loi conditionne le droit au séjour au respect de « principes de la République » que ces dispositions piétinent : de quel « modèle d’intégration » ce projet est-il porteur quand il soumet les personnes étrangères à des « principes » que les pouvoirs publics se dispensent eux-mêmes de respecter pour mieux leur infliger un contrôle permanent ?

Moins commentée, la référence omniprésente à la notion de menace pour l’ordre public – pour supprimer la garantie du droit de mener une vie privée et familiale prévue par l’article 8 de la Convention européenne des Droits de l’Homme – installe définitivement dans notre droit la figure de l’étranger délinquant que le ministre de l’Intérieur a agitée jusqu’à plus soif. Elle met parallèlement à la disposition des préfets une arme redoutable pour refuser ou retirer le droit au séjour comme pour éloigner « les indésirables ».

Mais nul n’ignore plus aujourd’hui que ce gouvernement est acquis aux thèses de ceux qui veulent se débarrasser des acquis des droits fondamentaux et des institutions qui les protègent : en se moquant d’une décision de la Cour européenne des Droits de l’Homme et en refusant d’exécuter celle du Conseil d’État qui en tirait les conséquences, le tout, sans faire frémir qui que ce soit dans son propre camp, le ministre de l’intérieur a déjà fixé le cap d’une déconstruction de l’État de droit dont les personnes étrangères sont les premières cibles.

Quels seront finalement les effets de ce texte ? Il n’inversera pas le mouvement inéluctable des migrations : des couples franco-étrangers se marieront, des étranger⋅es feront venir leur famille au prix de difficultés toujours plus considérables, des persécuté⋅es viendront chercher asile au péril de leur vie, des OQTF illégales ou inexécutables resteront distribuées en masse, des sans-papiers continueront d’être exploités dans les cuisines des restaurants ou sur les chantiers, des étudiant⋅es viendront dans les universités, des mineur⋅es isolé⋅es seront à la recherche d’une protection et d’un meilleur avenir, etc. Ce qui changera, en revanche, c’est le degré d’humiliation, de répression et de souffrances, encore plus fort, que ces personnes devront acquitter pour vivre sur le sol français.

« On veut ceux qui bossent, on veut pas ceux qui rapinent » disait le ministre de l’Intérieur, pour justifier toutes les dispositions de son projet portant les coups les plus durs à l’immigration familiale et étudiante. Il apportait ainsi la preuve que le seul appel d’air est celui du racisme, celui que l’exécutif a délibérément choisi d’alimenter tout au long de cette désastreuse séquence.

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22 décembre 2023 5 22 /12 /décembre /2023 09:18

 

 

 

Avec cette CMP sur la loi immigration, vous n’avez pas fait que diviser votre majorité et le Parlement. Vous avez une nouvelle fois fracturé notre République en instrumentalisant les colères populaires nées des multiples crises que nous traversons, en désignant les étrangers comme des boucs émissaires.

Alors que des millions de nos concitoyens ont voté Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle, pensant faire barrage aux idées de l’extrême droite, ils découvrent ce matin le tapis rouge que vous leur avez déroulé avec cette loi de stigmatisation et de paupérisation de tous les étrangers.

Durcissement du regroupement familial, du droit du sol, des conditions d’accueil des étudiants, installation de quotas, rétablissement du délit de séjour irrégulier.

Cette CMP, directement pilotée par l’Elysée, au mépris de la séparation des pouvoirs, est en fait un nouvel accord de gouvernement entre vous et la majorité de droite radicalisée sur un programme le Peniste des années 80. Ne vous offusquez pas chers collègues car l’instauration de la préférence nationale pour les prestations sociales c’est bien Jean-Marie Le Pen.

J’alerte nos compatriotes qui pensent que leur situation personnelle peut s’améliorer avec la préférence nationale, qu’ils se souviennent bien que le recul des droits des étrangers précède toujours le recul des droits pour toutes et tous.

Cette loi est une souillure pour notre pays qui ne sera jamais une nation ethnique, elle reste une nation politique basée sur les valeurs liberté, égalité, fraternité avec une longue tradition d’accueil qui s’est construite aussi avec les vagues d’immigration, ne vous en déplaise.

Madame la Première Ministre, renoncez à promulguer cette loi et n’inscrivez pas à l’ordre du jour la suppression de l’aide médicale d’État le même trimestre où notre pays va faire entrer au Panthéon Missak et Mélinée Manouchian

 

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21 décembre 2023 4 21 /12 /décembre /2023 13:15

 

Question au gouvernement d’André Chassaigne
à Madame Elisabeth BORNE, Première Ministre
Mardi 19 décembre 2023

Madame la Présidente,
Mes chers collègues,
Madame la Première ministre,

Après le rejet inédit du projet de loi sur l’immigration, vous êtes sur le point de commettre l’irréparable.

Depuis plusieurs jours, les pires tractations politiciennes ont lieu dans le huis-clos de Matignon et de l’Elysée au mépris de la séparation des pouvoirs. Vous instrumentalisez la CMP pour contourner le Parlement et conclure, coûte que coûte, avec la droite LR alignée sur les positions du Rassemblement national.

Madame la Première Ministre, mesurez bien votre responsabilité historique. L’élection du Président Macron devait nous prémunir des pires avanies du programme de l’extrême-droite… Aujourd’hui, de bouclier, vous en devenez le marchepied.

Comment pouvez-vous ainsi céder sur nos valeurs, sur des questions aussi essentielles que l’aide médicale d’Etat, le droit du sol, le droit aux prestations sociales, la déchéance de la nationalité ?

Mes chers collègues de la majorité, la seule position juste c’est de tenir bon sur le respect des droits fondamentaux et refuser toutes dispositions discriminatoires.

Mes chers collègues, ne succombez pas aux fantasmes véhiculés par l’extrême droite qui se délecte aujourd’hui de remporter une victoire idéologique majeure.

Mes chers collègues, je vous le dis solennellement, vous allez écrire ce soir une page de notre histoire. L’histoire d’un pays qui, en ce 19 décembre, aurait renoncé à ses valeurs humanistes.

Madame la Première Ministre, mes chers collègues, il est encore temps de vous ressaisir. N’ajoutez pas le déshonneur à la compromission. Ne laissez pas ce texte de la honte fracturer de manière durable notre République et renier les valeurs humanistes de notre pays.

 

 

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21 décembre 2023 4 21 /12 /décembre /2023 06:31
Appel unitaire pour un renoncement à la loi immigration signé par 26 associations, syndicats, partis politiques ce 20 décembre 2023
Monsieur le Président : renoncez !

Monsieur le Président,

Ce soir, à l’occasion de votre intervention télévisuelle, nous vous demandons solennellement de prendre la seule décision qui vaille : vous devez renoncer à une loi qui porte une atteinte fondamentale aux valeurs de notre République et qui, au-delà de fracturer votre propre majorité, va fracturer notre pays.

Vous avez été élu et réélu face à l’extrême droite. Vous vous étiez même posé en ultime barrage contre les idées du Rassemblement National. C’est la raison pour laquelle de très nombreux Français ont voté pour vous, non par adhésion à votre politique, mais pour éviter le pire.

Mais hier soir, une digue a lâché. Loin de régler quoi que soit aux désordres du monde, à l’exil face aux guerres et au changement climatique, à la crise de l’accueil et ses conséquences, la loi sur l’immigration adoptée hier, la plus régressive depuis des décennies, consacre la préférence nationale, remet en cause le droit du sol et les droits fondamentaux affirmés dans le préambule même de notre constitution, issu du Conseil national de la résistance. Le texte voté est un désastre moral, une trahison de notre Histoire, de ce qu’est notre pays et l’esprit des Lumières, et une reddition devant l’extrême droite qui peut légitimement évoquer une victoire idéologique.

Nous, forces politiques, syndicales, associatives, ne nous résignons pas. Nous sommes là pour résister à l’arbitraire et à l’inhumain. Nous appelons l’ensemble des organisations de la société civile, toutes les forces progressistes et républicaines à agir face à cette attaque majeure contre notre République et sa Constitution, et à construire ensemble des initiatives dans les jours et les semaines qui viennent.

Monsieur le Président : renoncez !
Associations et syndicats

ATTAC
Anafé
ANVITA
Confédération paysanne
Confédération Générale du Travail
CRID
Droit Au Logement
Droits d’Urgence
EMMAUS France
Fédération Syndicale Unitaire
Jeune Garde
MRAP
Les Amis de la Terre
Ligue des Droits de l’Homme
Solidaires
SOS Racisme
Thot
Union étudiante
Union nationale des étudiants de France
Union syndicale Lycéenne

Partis politiques

Les Écologistes - EELV
L’Engagement
La France Insoumise
Les Jeunes Insoumis
Les Jeunes Écologistes
Les Jeunes Génération·S
Les Jeunes Socialistes
Les Radicaux De Gauche
Gauche Démocratique et Sociale
Gauche EcoSocialiste
Génération·S
Gauche Républicaine et Socialiste
Mouvement des Jeunes Communistes de France
Mouvement Républicain et Citoyen
Nouvelle Donne
Nouvelle Gauche Socialiste
Parti Communiste Français
Parti de Gauche
Parti Radical de Gauche
Parti Socialiste
Picardie Debout
Place Publique
REV
Union des Étudiants Communistes

Appel unitaire pour un renoncement à la loi immigration signé par 26 associations, syndicats, partis politiques ce 20 décembre 2023
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20 décembre 2023 3 20 /12 /décembre /2023 09:07
Communiqué du PCF Finistère: Le PCF Finistère dénonce le vote d’une loi immigration qui met en acte les principes défendus par l’extrême-droite depuis des années.

Brest, le 20 décembre,

Le PCF Finistère dénonce le vote d’une loi immigration qui met en acte les principes défendus par l’extrême-droite depuis des années.

Hier, l'Assemblée Nationale a voté une loi honteuse suite à la commission mixte paritaire qui a donné lieu à des tractations scabreuses entre le gouvernement, la droite et l’extrême-droite.

Les militants du PCF Finistère ont été présents dans les mobilisations dans le Finistère contre cette loi qui va très loin dans la remise en cause des principes républicains et des droits de l'homme et de l'enfant. Aujourd’hui, nous dénonçons les votes en faveur de cette loi des députés finistériens Graziella Melchior, Annaig Le Meur, Didier Le Gac, Sandrine Le Feur, Liliana Tanguy. Un vote à l’opposé des valeurs humanistes et de solidarité qui caractérisent le Finistère et qui va considérablement durcir les conditions de vie des étrangers en France, déjà difficiles.

 

Cette loi immigration installe une logique de soupçon et de harcèlement vis-à-vis des étrangers. Elle a été présentée, ce qui est en soi un motif de confusionnisme raciste, comme un moyen de lutter contre la délinquance, le terrorisme, l'islamisme, et Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur s'est particulièrement illustré dans la reprise des thématiques favorites de l'extrême-droite, à l'opposé de l'héritage républicain d'une France terre d'accueil. Là où l'extrême droite arrive au pouvoir par les urnes, elle y accède d'abord par les renoncements, les abandons, les compromissions de ceux qui sont au pouvoir avant elle. Le droit du sol et l'hospitalité sont depuis des siècles aux fondements de notre nation. Toutes les lignes rouges ont été franchies.

En effet, la version de la loi "immigration" adoptée mardi 19 décembre à l'Assemblée Nationale par 349 voix contre 186 suite à la commission mixte paritaire rétablit le délit de séjour irrégulier, le conditionnement de l'accès aux prestations familiales, et aux aides au logement, la remise en cause de l'automaticité du droit du sol et la possibilité de placer en rétention les demandeurs d'asile. Composée d'une centaine d'articles, la loi reprend l'essentiel de la version du texte adoptée au Sénat en novembre, durci sous la pression de la droite et du centre par rapport à sa version proposée par le gouvernement, qui prévoyait déjà de supprimer les restrictions par rapport à l'expulsion dont bénéficient certains étrangers, ceux arrivés avant l'âge de 13 ans en France, et l'accélération des délais de traitement des demandes d'asile. La droite a resserré les conditions d'obtention du titre de séjour étudiant à travers le dépôt d'une caution et la majoration des frais d'inscription, laissant entendre que les étudiants étrangers ne sont pas les bienvenus dans l'enseignement supérieur français, une hérésie du point de vue culturel et du rayonnement intellectuel et économique de la France. Le concept de préférence nationale, que le Rassemblement national, suite au FN, défend depuis toujours, teinte plusieurs articles de cette loi. Ainsi, des étrangers en situation régulière qui ne travaillent pas devront prouver qu'ils résident en France depuis 5 ans, sauf à justifier d'au moins 30 mois d'activité professionnelle, avant de pouvoir bénéficier de prestations familiales et d'aides personnalisées au logement (APL). La suppression de l'aide médicale d'Etat (AME) a disparu du projet, mais l'exécutif s'est engagé à la réformer dès 2024. Marine Le Pen a clamé "la victoire idéologique de son parti", le RN! Quelle erreur et faute morale de la majorité présidentielle !

Il y aura fort à faire pour s'employer à inverser cette dérive politique extrêmement grave.

Communiqué du PCF Finistère: Le PCF Finistère dénonce le vote d’une loi immigration qui met en acte les principes défendus par l’extrême-droite depuis des années.
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20 décembre 2023 3 20 /12 /décembre /2023 07:43
Une loi contre l'immigration xénophobe et discriminatoire votée à l'Assemblée Nationale

La loi immigration qui vient d'être votée à l'Assemblée nationale installe une logique de soupçon et de harcèlement vis-à-vis des étrangers. Elle a été présentée, ce qui est en soi un motif de mobilisation raciste, comme un moyen de lutter contre la délinquance, le terrorisme, l'islamisme, et là, Darmanin s'est particulièrement illustré dans la reprise des thématiques favorites de l'extrême-droite, à l'opposé de l'héritage républicain d'une France terre d'accueil et d'inclusion. 

La députée PCF Elsa Faucillon l'a exprimé à l'Assemblée pour le groupe communiste GDR avant le vote du texte:  "Là où l'extrême droite arrive au pouvoir par les urnes, elle y accède d'abord par les renoncements, les abandons, les compromissions de ceux qui sont au pouvoir avant elle. Rendez-vous compte collègues, que les mesures de ce projet de loi ne sont même pas mises en œuvre par le gouvernement de Giorgia Meloni. Rejetez ce texte de la honte ! (...) "Vous instillez le venin du désordre et de la haine. La France, ce n'est pas ça ! Le droit du sol et l'hospitalité sont depuis des siècles aux fondements de notre nation. Toutes les lignes rouges ont été franchies, quelle déchéance de tendre ainsi un plateau d'argent à l'extrême droite. L'histoire nous regarde. Cessez cette folie !""

André Chassaigne, le président du groupe communiste CGR à l'Assemblée s'est lui exclamé: "L’élection du Président Macron devait nous prémunir des pires avanies du programme de l’extrême-droite… Aujourd’hui, de bouclier, vous en devenez le marchepied. Mes chers collègues, je vous le dis solennellement, vous allez écrire ce soir une page de notre histoire. L’histoire d’un pays qui, en ce 19 décembre, aurait renoncé à ses valeurs humanistes pour remporter un vote."

« Les macronistes n’ont plus aucun principe, plus aucune conviction. Ils sont en train de donner une victoire idéologique à l’extrême droite comme jamais. Leur texte ressemble à un tract du Front national des années 1980. Ils excluent des prestations sociales des personnes qui ont pour seul tort d’être des étrangers en situation régulière. C’est une folie ! », a dénoncé le porte-parole du PCF et sénateur communiste de Paris Ian Brossat. 

« La dérive est complète, comme en Italie », où les fascistes sont au pouvoir, a commenté Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.

En effet, la version de la loi "immigration" adoptée mardi 19 décembre à l'Assemblée Nationale par 349 voix contre 186 suite à la commission mixte paritaire rétablit le délit de séjour irrégulier (supprimé par la majorité de gauche en 2012, il est désormais passible d'une amende de 3 750 euros), voulu par LR avec l'assentiment de Macron, le conditionnement de l'accès aux prestations familiales, et aux aides au logement, la remise en cause de l'automaticité du droit du sol et la possibilité de placer en rétention les demandeurs d'asile. 

Ainsi, la droite, une grande partie des parlementaires macronistes, et l'extrême-droite ont repris une grande partie des marqueurs historiques de l'extrême-droite, teintées de xénophobie, de racisme et de discrimination, en matière d'immigration. Composée d'une centaine d'articles, la loi reprend l'essentiel de la version du texte adoptée au Sénat en novembre, durci sous la pression de la droite et du centre par rapport à sa version proposée par le gouvernement, qui prévoyait déjà de supprimer les restrictions par rapport à l'expulsion dont bénéficient certains étrangers, ceux arrivés avant l'âge de 13 ans en France, et l'accélération des délais de traitement des demandes d'asile. La droite a resserré les conditions d'obtention du titre de séjour étudiant à travers le dépôt d'une caution et la majoration des frais d'inscription, laissant entendre que les étudiants étrangers ne sont pas les bienvenus dans l'enseignement supérieur français, une hérésie du point de vue culturel et du rayonnement intellectuel et économique de la France. Le président de France Universités, Guillaume Gellé, cité par le journal Le Monde ce 20 décembre, dit:  "Cela va à l'encontre des intérêts de nos établissements - où plus de 40% des doctorants sont étrangers - et de la diplomatie scientifique, culturelle et d'influence de notre pays". Un texte imbécile en plus d'être xénophobe donc!

Le concept de préférence nationale, que le Rassemblement national, suite au FN, défend depuis toujours, teinte des articles de cette loi. Des étrangers en situation régulière qui ne travaillent pas devront prouver qu'ils résident en France depuis 5 ans, sauf à justifier d'au moins 30 mois d'activité professionnelle, avant de pouvoir bénéficier de prestations familiales et d'aides personnalisées au logement (APL). La suppression de l'aide médicale d'Etat (AME) a disparu du projet, mais l'exécutif s'est engagé à la réformer dès 2024. Marine Le Pen a clamé "la victoire idéologique de son parti", le RN!

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20 décembre 2023 3 20 /12 /décembre /2023 07:30
Loi immigration : comment Emmanuel Macron s’est jeté dans les bras du RN

La Macronie s’est totalement compromise avec l’extrême droite, mardi 19 décembre, en validant en commission mixte paritaire un projet de loi immigration qui instaure une préférence nationale contre les étrangers. Ce texte de la honte a été adopté avec 349 voix pour et 186 contre lors d’un vote historique, dans la nuit de mardi à mercredi.

L'Humanité, 20 décembre 2023

Marianne peut se cacher le visage. Les parlementaires macronistes ont trouvé un accord sur la loi immigration avec la droite extrême et l’extrême droite, mardi 19 décembre à l’Assemblée nationale. Et ils l’ont fait en s’alignant complètement sur les revendications du Rassemblement national (RN).

Le résultat de la commission mixte paritaire (CMP) coche toutes les cases d’une France qui trahit ses valeurs et fait de l’étranger un paria. Préférence nationale pour les allocations familiales, restrictions contre le droit du sol, déchéance de nationalité pour les binationaux, facilitation des expulsions… La liste donne le tournis.

En quelques heures, le temps politique a semblé s’accélérer : la Macronie s’est décomposée, la gauche a vu le sol se dérober sous ses pieds, et l’extrême droite a sabré le champagne. « On peut se réjouir d’une grande victoire idéologique du RN et de l’avantage donné aux Français par rapport aux étrangers. Nous allons donc voter ce texte », a annoncé Marine Le Pen sitôt l’accord conclu.

« Celui qui se voulait le rempart est devenu l’ascenseur de Marine Le Pen »

D’abord approuvée par les sénateurs mardi, cette réforme devait ensuite être votée par les députés. À quelques minutes du scrutin à l’Assemblée, la Macronie vacillait. Des dizaines de députés de la majorité présidentielle annoncent voter contre, d’autres s’abstenir.

« À titre personnel, je ne voterai pas ce texte. L’accord ressemble plus à une compromission et pas un compromis », s’est ainsi indigné le député Modem Erwan Balanant. « Nous sommes tombés dans un piège qui est en train de se refermer sur nous », mesurait également Gilles Le Gendre, ancien président du groupe LaREM à l’Assemblée. Mais le groupe Renaissance s’organisait déjà pour mettre en place des sanctions contre les députés récalcitrants, après la CMP. Au final, le texte est adopté avec 349 voix pour et 186 contre. Tous les élus LR et RN ont voté pour. 20 députés Renaissance, 5 Modem et 2 Horizons s’y sont opposés, respectivement 17 Renaissance et 15 Modem se sont abstenus.

En amont, plusieurs ministres auraient également menacé de démissionner devant le contenu du texte, selon le Figaro, dont Aurélien Rousseau (ministre de la Santé), Patrice Vergriete (chargé du Logement) et Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur et Recherche). Après le vote, seul Aurélien Rousseau a pour l’heure confirmé sa décision.

Comment la Macronie a-t-elle pu en arriver là ? Certes, elle a souvent tendu la perche au RN à l’Assemblée, lui offrant des postes clés. Certes, elle a avant tout négocié avec les élus LR. Mais ceux-là se sont convertis au discours de l’extrême droite.

« Tout a été dicté par les LR sous les applaudissements du RN. Le gouvernement a cédé sur toutes les lignes rouges, et la ligne bleu marine est dépassée. En 2017 et 2022, j’ai fait barrage à l’extrême droite. Mais j’ai l’impression que celui qui se voulait le rempart est devenu l’ascenseur de Marine Le Pen », fustige la députée PS Christine Pires Beaune.

« L’extrême droite a aspiré les LR, on le savait, mais elle a aussi absorbé le groupe Renaissance. Nous sommes en pleine décomposition politique, avec une victoire de l’extrême centre nationaliste », s’alarme son collègue Arthur Delaporte.

« Les macronistes n’ont plus aucun principe, plus aucune conviction. Ils sont en train de donner une victoire idéologique à l’extrême droite comme jamais. Leur texte ressemble à un tract du Front national des années 1980. Ils excluent des prestations sociales des personnes qui ont pour seul tort d’être des étrangers en situation régulière. C’est une folie ! », dénonce le sénateur PCF Ian Brossat. « La dérive est complète, comme en Italie », où les fascistes sont au pouvoir, tance Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.

« L’histoire d’un pays qui, en ce 19 décembre, aurait renoncé à ses valeurs humanistes pour remporter un vote »

« Le monde voit naître une France défigurée par les plus humiliantes discriminations contre l’immigré, celles concernant les besoins essentiels d’un être humain : vivre en famille, se loger, se soigner, étudier en France. Le nouveau Macronisme a pris le train piloté par la droite extrême. Honte à celui qui s’est fait élire pour y faire barrage », a réagi Jean-Luc Mélenchon.

Le chef de file André Chassaigne est monté directement au créneau dans l’Hémicycle, lors des questions au gouvernement. « Vous êtes sur le point de commettre l’irréparable. Vous instrumentalisez la CMP pour contourner le Parlement et conclure, coûte que coûte, avec la droite LR alignée sur les positions du RN, démarre-t-il. L’élection du président Macron devait nous prémunir des pires avanies du programme de l’extrême droite… Aujourd’hui, de bouclier, vous en devenez le marchepied », accuse-t-il enfin, avant d’appeler les élus de la majorité à ne pas « succomber aux fantasmes véhiculés par l’extrême droite, qui se délecte de remporter une victoire idéologique majeure. Je vous le dis solennellement, vous allez écrire ce soir une page de notre histoire. L’histoire d’un pays qui, en ce 19 décembre, aurait renoncé à ses valeurs humanistes pour remporter un vote. » « L’extrême droite, c’est le rejet des étrangers par principe », lui a répondu la première ministre Élisabeth Borne. Mais alors qu’est-ce que retirer des droits aux étrangers uniquement parce qu’ils le sont ?

Du reste, plusieurs macronistes portent désormais le discours du RN comme si de rien n’était. « Le pays en réalité est en train de sortir du consensus immigrationniste. Nos compatriotes veulent beaucoup moins d’immigration, et surtout une immigration plus conforme à la réalité de la culture française, qui respecte les us et coutumes, qui travaille, et qui maîtrise le français », a ainsi lancé le député Renaissance Charles Sitzenstuhl.

Le gouvernement a en outre accepté le principe d’un débat annuel sur l’immigration au Parlement, à la demande de LR et du RN. Et contribue depuis des mois à ce que le sujet ne soit abordé que sous l’angle sécuritaire, assimilant étrangers, délinquants et terroristes. Le député macroniste Paul Midy affirme même que la réforme du gouvernement permettra d’éviter des tueries… « Quel rapport avec le texte ? La réalité, c’est une capitulation complète de Macron sur des mesures contraires à la Constitution et à la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Des éléments sont repris du programme du RN avec une vision xénophobe. C’est ce processus qui conduit à l’accession au pouvoir des nouveaux fascistes en Europe », répond le communiste Pierre Dharréville.

Le président de la République, plutôt que de prendre acte que la loi Darmanin n’avait pas de majorité à l’Assemblée, et d’accepter une défaite sur le sujet, a préféré dérouler le tapis rouge aux pires idées, dans le seul but de pouvoir annoncer que le gouvernement a enregistré un succès. Au final, c’est toute la République qui risquait de se voir infliger une terrible défaite, avec un vote prévu à 21 h 30 dans l’Hémicycle.

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18 décembre 2023 1 18 /12 /décembre /2023 09:29

 

Qui peut se satisfaire de voir son pays sombrer dans une crise politique autour de l’immigration ?

Comme si les Français n’en n’avaient déjà pas assez comme ça.

Comme s’il n’y avait pas une crise sociale grave, d’angoisses pour des millions de ménages, de travailleurs, de retraités, d’étudiants confrontés à l’inflation, au recul des services publics.

Comme s’il n’y avait pas de crise climatique à résoudre en urgence.

Quel désordre en France !

Le premier responsable reste aujourd’hui le premier élu : celui qui se moque éperdument de la vie parlementaire et choisit d’imposer à marche forcée des propositions très dures pour le pays et pour une majorité de Français.

Celui qui a décidé de courir derrière la droite extrême et l’extrême-droite sur le thème de l’immigration et laisse diffuser dans le pays les pires idées de haine et de division.

Ce président de la République porte une grosse responsabilité, tant sur la crise démocratique que sur l’état du pays.

Regardez comment il traite le Parlement : quand un texte de loi comme celui sur les retraites risque d’être battu à l’Assemblée, il l’impose par le 49-3. Et quand un texte est rejeté comme celui sur l’immigration, il décide de l’imposer quand même ! Et après, il faudrait s’étonner du fossé toujours plus grand entre les Français et les parlementaires, les politiques ? S’étonner d’un taux d’abstention toujours plus important aux élections ?

Avec vingt et un 49-3 au compteur, il a imposé la retraite à 64 ans et, ces dernières semaines, une loi de finances et un budget de la Sécurité sociale très régressifs, durs pour nos services publics, notamment ceux de la santé. Il n’y a rien, dans ces textes, pour améliorer la vie des Français, pour leur redonner du pouvoir d’achat, pour lutter contre les déserts médicaux ou redonner des moyens à l’école publique. Rien ou si peu pour investir massivement dans la transition écologique.

Mais le plus grave, c’est qu’au lieu de répondre à ces urgences, il fait le choix d’alimenter l’actualité sur le seul sujet de l’immigration et de la pire des manières.

Oui, ce sujet est important. Nous parlons de vies humaines, d’hommes, de femmes, d’enfants, mais aussi de notre pays, du travail, de l’égalité et de la fraternité républicaines et des relations que nous entretenons avec de nombreux peuples.

Au lieu d’élever le débat sur ces sujets, de rappeler la richesse de l’immigration dans la construction de notre pays, hier comme aujourd’hui, le président de la République fait le choix de s’aligner sur les thèses de l’extrême-droite française et européenne qui fait de l’immigré le nouveau paria de nos sociétés modernes. Le bouc émissaire pratique quand la crise sociale est là.

Il préfère alimenter les thèses de ceux qui craignent l’appel d’air plutôt que de traiter les causes de l’exil, supprimer l’AME plutôt que d’écouter les médecins unanimes, maintenir des travailleurs sans papier dans l’esclavage dans le seul but de continuer de tirer par le bas les conditions de travail des Français.

La responsabilité du président de la République et de son gouvernement est lourde. En faisant cela, il valide les thèses de l’extrême-droite. Il accepte de nourrir l’opinion publique française de ces thèmes et de les valider en allant toujours plus loin dans les propos qui tirent un trait d’égalité entre immigré, délinquance et terrorisme. Rarement en France, la parole s’est à ce point libérée, avec des idées clairement racistes, antisémites, racialisant les uns et les autres, prétendant honteusement que les uns menaceraient notre sécurité, et que les autres seraient des usuriers ayant la main mise sur l’économie.

Et tout passe. Comment s’étonner que les idées de l'extrême-droite progressent ? Le danger est là. Car l’expérience montre, en Europe notamment, qu’au moment du vote, les électeurs préfèrent toujours l’original à la copie. Nous ne voulons pas ça. Nous ferons tout pour construire un chemin progressiste, humain, républicain pour la France.

Car n’y a pas de fatalité. Et la gauche a une immense responsabilité pour ne pas laisser le terrain aux forces les plus réactionnaires.

Oui, la question de l’immigration doit être traitée, dans les débats avec les Français comme au Parlement. Et bien sur qu’il faut des règles concernant le droit d’asile, la délivrance des titres de séjour comme il faut des moyens pour organiser l’accueil et l’intégration pour mettre fin à la mafia des passeurs. Il faut organiser, aux frontières des voies légales et sécurisées. Mais travaillons aussi sur les causes de l’exil. Abordons la coopération avec les pays concernés, accueillons ces étudiants du monde entier pour continuer de faire connaître la France, sa culture, son économie et pour permettre à tous ces jeunes hommes et jeunes femmes d’être utiles à leur pays. Et ici, régularisons enfin celles et ceux qui travaillent avec des règles claires, inscrites dans la loi, pour leur donner les mêmes droits qu’aux travailleurs français. Protégeons l’Aide médicale d’Etat, traitons avec humanité et dignité ces femmes, ces enfants qui fuient la guerre, comme si demain c’étaient nos femmes, nos enfants qui se retrouvaient dans la même situation.

Traitons ces sujets, sans mettre de côté les questions de sécurité, de protection de tous nos concitoyens puisque ces préoccupations existent face à la réalité de l'insécurité. Mais ne confondons pas le sujet de l'immigration et celui de la sécurité ! Et sur ce sujet, je me suis bien souvent exprimé pour montrer que le PCF, au nom de la gauche, portait une vision tout à fait progressiste, laïque et républicaine de la sécurité publique, faisant de la lutte contre les trafics et le terrorisme, des priorités nationales au même titre que l’égalité républicaine pour tous nos territoires.

Parce que l'immigration doit faire l'objet d'une politique à la hauteur des enjeux, je continuerai de me battre pour avancer, changer la loi, construire des solutions avec des associations comme la Fédération des acteurs de la solidarité, ou encore avec des syndicats comme la CGT, avec la volonté d’obtenir des avancées concrètes. Je continuerai aussi d'échanger avec tous les députés qui ont affirmé vouloir porter auprès du gouvernement l'enjeu de la régularisation de plein droit des travailleurs et travailleuses papiers. Approfondissons le débat, allons au bout des enjeux car pour l'égalité des droits, l'égalité réelle, nous ne pouvons pas rester dans la situation actuelle.

Le gouvernement est plus que jamais face à ses responsabilités. Qu'il cesse sa dérive mortifère, de renforcer la division du monde du travail et d'alimenter le racisme en donnant la main à la droite et l'extrême-droite ! Il doit retirer son texte et ouvrir de réelles discussions, sereinement, avec toute la société.

L'heure est à remettre le travail au cœur de la société, en lui redonnant du sens, de l’ambition et surtout en permettant à chacun de s’émanciper, de vivre, aimer, voyager ! Le vivre ensemble, le travail pour tous, la République laïque et sociale, le bonheur reste pour une grande partie des Français d’une grande actualité !

Nous voulons une France réconciliée, n’opposant plus les Français en fonction de leur origine, de leur couleur de peau, de leur prénom, de leur quartier mais proposant à chacun de travailler au service d’une ambition collective, de l’intérêt général et ouvrant de grands chantiers, que ce soit sur le climat ou le grand âge.

Il y a tellement de défis à relever et du travail, des emplois de qualité à créer pour toutes et tous ! La jeunesse est exigeante et elle a raison, tendons-lui la main. Garantissons un bel avenir à nos enfants, en leur proposant de bâtir cette France des Jours Heureux, en mettant l’être humain et la planète au cœur de tous les choix.

Il n’y a pas que l’extrême-droite en France. Il y a aussi une majorité de femmes et d'hommes qui portent des solutions progressistes, humanistes, écologistes qui ont envie de travailler ensemble, dans leur diversité, de construire un nouveau front populaire, un front du monde du travail, pour la République sociale et démocratique.

Pour sortir d’une telle crise sociale et démocratique, pour rassembler le peuple, pour éradiquer le racisme, mettons le bonheur au pouvoir.

Fabien Roussel.

 

 

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17 décembre 2023 7 17 /12 /décembre /2023 09:33

 

 

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17 décembre 2023 7 17 /12 /décembre /2023 09:21

 

Honte au conseil européen qui vient de décider l’ouverture des négociations d’adhésion à l’Union Européenne de l’Ukraine et de la Moldavie et de reconnaître le statut de pays candidat à la Géorgie. Il a également décidé d'accélérer les discussions avec la Bosnie-Herzegovine et la Macédoine du Nord. Pour les peuples, pour le monde du travail, c’est une trahison de plus.

L’Europe de la corruption, de la fraude fiscale, des bas salaires, nous n’en voulons pas, nous n’en voulons plus !

Cette décision s’inscrit dans la fuite en avant ultra libérale de la mise en concurrence des peuples et des travailleurs.

Une fois de plus, les peuples européens, de manière anti démocratique, sont mis au pied du mur de décisions fondamentales dont ils sont dépossédés.

Comme citoyens français, engagés de longue date pour faire respecter la souveraineté populaire, et candidats aux élections européennes du 9 juin, nous sommes catégoriquement opposés à ces élargissements.

L’intégration de nouveaux pays, minés par la corruption et des salaires indignes, entraînera nécessairement dans toute l’Europe de nouvelles délocalisations, la ruine de nos agriculteurs et un nouveau cycle de destructions massives de nos emplois.

Les travailleuses et les travailleurs de notre pays en savent quelque chose, eux à qui la prospérité économique et sociale a été promise à mesure que se renforçait l’intégration européenne et qui n’ont connu que l’impuissance des pouvoirs publics et les engagements sans lendemain des patrons voyous.

Écoutez la détresse et la colère des salariés de Whirlpool à Amiens ou de Bridgeston Bethune, qui ont perdu leurs emplois suite à la délocalisation de leur usine en Pologne et en Hongrie. Demandez aux ouvriers de Peugeot et de Citroën pour quelles raisons une partie de leur activité a été envoyée en Slovaquie. Questionnez les dirigeants de Total à propos du transfert des postes d’informaticiens en Roumanie, alors même que cette entreprise a réalisé des bénéfices record.

Il va sans dire que les travailleurs de ces pays ne sont pas les responsables de cette concurrence mortifère dont ils paient également le prix. La faute en revient au patronat et aux éminences grises de l’Union européenne qui ont en partage une vision du monde profondément utilitariste, dans laquelle l’homme est un loup pour l’homme, uniquement guidé par ses intérêts économiques. Pour les technocrates bruxellois, qu’importe si le travailleur moldave est payé une misère et si cela a pour conséquence d’envoyer un salarié français au chômage. Seule compte cette maudite course au profit, destructrice des femmes, des hommes et de la nature.

Un nouvel élargissement de l’Europe, fondée sur une conception technocratique et ultralibérale du projet européen, n’est souhaitable ni pour les travailleurs français, ni pour les travailleurs extracommunautaires concernés car cette nouvelle mise en concurrence entraînera inévitablement une révision à la baisse de leurs salaires et de leurs droits sociaux.

Nous sommes opposés à cette élargissement mais nous n’avons rien à voir avec la mise en scène minable du non-vote du premier ministre hongrois Victor Orban, qui écrase depuis vingt ans le peuple hongrois sous le joug de ses politiques autoritaires, xénophobes et ultralibérales.

Mise en œuvre à grande échelle, l’orthodoxie ultralibérale a permis à l’Union européenne de devenir le paradis des vainqueurs de la mondialisation capitaliste et l’enfer de ceux qui ont comme principale richesse leur force de travail. Depuis Maastrich, nous contestons vigoureusement ce projet mortifère.

Fidèles à cet esprit, nous continuerons d’agir pour la sauvegarde de nos emplois, la dignité de nos salaires et la réindustrialisation de la France. Il est certain qu’une partie de la réponse tient dans le non-élargissement de l’Union européenne. Si la gauche entend véritablement défendre les classes populaires de notre pays, alors elle devra, sur ce sujet, comme sur d’autres, faire le choix de la clarté. Pour notre part, nous tiendrons bon.

Au cours des prochaines semaines, nous formulerons des propositions en faveur de l’emploi, du climat, des salaires, des conditions de travail, des services publics et pour que le peuple français reprenne la main et retrouve sa souveraineté perdue sur ses choix économiques. C’est le préalable à la construction d’un projet européen au service des intérêts des peuples de tout le continent. Nous montrerons comment, avec des critères sociaux et environnementaux, il est possible et indispensable de mettre la Banque centrale européenne au service du développement humain et de la planète.

Notre Europe, c’est celle d’une union de peuples et de nations européennes souveraines et associées, fondée sur des coopérations solidaires et sur l’alignement des droits sociaux vers le haut. C’est une Europe du progrès social et de la paix que nous devons bâtir.

Léon Deffontaines, tête de liste aux Européennes et Fabien Roussel, secrétaire national du PCF

 

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