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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 05:41
Soutien à la mobilisation des AESH! - Elsa Faucillon, députée communiste des Hauts-de-Seine
SOUTIEN AUX ACCOMPAGNANTES #AESH MOBILISÉES
 
Ils étaient mobilisées hier pour un vrai statut, pour des salaires décents, pour pouvoir mieux accompagner les enfants en situation de handicap. On leur doit au moins ça, non ?!
La situation des élèves handicapés nous concerne tous, c’est une exigence d’égalité.
De 2004 à 2015, le nombre d’élèves scolarisés en situation de handicap est passé de 210 000 à 350 000, soit une augmentation de 66%.
Mais scolariser son enfant handicapé s’assimile souvent à un parcours du combattant.e. L’obtention de l’accord de la MDPH (Maison Départementale pour les Personnes Handicapées) ne permet pas automatiquement à l’enfant d’être suivi par une AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap). Pourtant, la loi de 2005 à ce sujet est claire : cela est un droit.
Mais l’effectivité de ce droit nécessite des moyens financiers et humains, une volonté politique forte.
Cela nécessite aussi de valoriser le métier à la hauteur de ce qu’il apporte à l’intérêt général. Et on est loin du compte ! Les contrats d’AESH sont précaires et très mal payés. Temps partiels imposés payés au Smic, un salaire de 700 euros par mois en moyenne, plusieurs CDD qui s’enchainent pour pouvoir prétendre à un CDI, l’incertitude du renouvellement, des heures souvent insuffisantes pour chaque enfant accompagné, … etc. : la liste des doléances est malheureusement très longue. Celles (ceux) qu’on appelle les « invisibles » de l’éducation nationale ne bénéficient même pas d’une formation spécifique sur le handicap.
J’apporte ainsi tout mon soutien aux AESH aujourd’hui mobilisés dans la rue pour leurs droits. Et on continuera !
 
Elsa Faucillon, députée communiste. 1ère circonscription des Hauts-de-Seine
🔴 SOUTIEN AUX AESH 🔴
Ce mardi 19 octobre, des milliers d'Accompagnant•es des élèves en situation de handicap (AESH) sont en grève. Je suis allé à leur rencontre dans leur manifestation à Paris.
Ces agent•es publics de terrain attendent de meilleurs salaires, un vrai statut, des conditions de travail correctes et bien sûr des recrutements à la hauteur des besoins.
Leur combat nous concerne toutes et tous : les personnels, les familles mais aussi l'ensemble de la société ! Garantir la scolarité des élèves en situation de handicap est le devoir d'une nation telle que la France.
Voilà pourquoi le Gouvernement doit entendre les justes revendications des AESH. Les Sénateurs Communistes Républicains Citoyens et Écologistes se tiendront à leurs côtés autant que nécessaire.
Pierre Laurent
Soutien à la mobilisation des AESH! - Elsa Faucillon, députée communiste des Hauts-de-Seine
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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 05:38

 

Coopératives : quelle actualité, quelles possibilités pour demain ?

 

Les acteurs de l’ESS acteurs prônent le développement durable/soutenable, ils revendiquent l'économie comme moyen et non comme finalité (lucrativité limitée), la gestion des structures est autonome et indépendante, la notion de solidarité entre les individus (mais aussi entre les structures) est prédominante.

L’ESS privilégie la valeur d'usage sur la valeur marchande, à la fois dans ses buts – notamment au niveau des associations de solidarité –, le recours aux bénévoles, et la non lucrativité (ou lucrativité limitée). D’autre part, si les coopératives doivent mutualiser sous forme de fonds propres une partie de leurs bénéfices, elles mettent de plus l’accent sur la valeur travail. Enfin, l’ESS définit un mode de gestion démocratique dans les entreprises, les coopératives notamment, avec le fameux slogan issu des statuts : « une personne, une voix ». Les salariés coopérateurs ont ainsi le pouvoir d’intervenir dans la gestion et les objectifs de l'entreprise.

Évidemment, il s'agit là de possibles qui font l'objet d'une très forte lutte idéologique. Les forces libérales ont notamment introduit la possibilité pour certaines entreprises privées à but lucratif de s'afficher comme parties prenantes de l'ESS (agrément « ESUS »). Aujourd’hui, le gouvernement Macron, au travers de la notion d'entrepreneuriat social, de « french impact », cherche à faire disparaître les idées de démocratie et de non-lucrativité au profit de celle de « mission ». Les appels d'offres remplacent les subventions, qui permettaient pourtant à de nombreuses associations de solidarité de vivre. La valeur marchande et la compétition prennent le pas sur la valeur d'usage, et donc sur l’utilisé sociale. Les associations en viennent à se concurrencer et sont évaluées en fonction des critères marchands, adoptés par des bailleurs de fonds.

Les Coopératives d’activités et d’emploi (CAE) constituent une alternative à l’auto-entreprenariat pour mener son activité professionnelle en tant qu'entrepreneur, tout en bénéficiant de la protection sociale liée au salariat. Les Sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC) permettent la production ou la fourniture de biens et de services d’intérêt collectif qui présentent un caractère d’utilité sociale. Dans les Sociétés coopératives ouvrières de production (SCOP), les salarié·e·s possèdent au minimum 51 % du capital. Leur régime juridique permet une répartition spécifique des bénéfices : le partage du profit est équitable. Nous connaissons l’exemple de la Scop-Ti, issue de la lutte des Fralibs. Mais il en existe beaucoup d'autres !

Faire connaître les valeurs de l’ESS, comprendre comment des structures s’en sont détournées, reconnaître à l’inverse la façon dont d’autres irriguent la société de ces valeurs, développer les structures coopératives, innover pour les améliorer voilà des objectifs que nous pouvons nous fixer.

 

Il est possible de proposer des idées : cliquer sur le lien ci-dessous.

 

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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 05:00
Fabien Roussel invité de C'est à vous sur France 5 - Regardez la vidéo
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19 octobre 2021 2 19 /10 /octobre /2021 05:36
Comment construire une École pour toutes et tous ?

 

 

Pendant la crise sanitaire, la reprise scolaire s’est faite dans des conditions déplorables : faible nombre d’élèves accueillis (15 %) dans des conditions ne permettant pas les apprentissages, protocole sanitaire inapplicable, élaboré par une entreprise privée et qui ne suit pas les recommandations du CHSCT. Les disparités territoriales sont énormes et l’enseignement privé profite de la situation pour attirer de nouvelles familles, accroissant ainsi les inégalités et affaiblissant le service public. Cette reprise met en place une responsabilité individuelle des choix et des actes en matière d’éducation. Loin de résoudre le problème des inégalités posé par l’école à distance, elle les accroît.

Notre école est en crise : l’interruption scolaire a mis en exergue et à amplifié les inégalités scolaires vécues depuis de longues années. Face à cette crise, Macron et son gouvernement proposent une réponse simple : en finir avec l’objectif d’égalité. Nous voulons au contraire construire un changement radical de politique, pour construire une école commune, pour toutes et tous : une école gratuite dans laquelle les enfants sont à égalité, faisant le pari que tous les jeunes sont capables d’atteindre un haut niveau de formation, de culture et de savoir, permettant à toutes et tous de maîtriser leur destin, individuel et collectif.

Cette période, qui a des conséquences sur l’ensemble de la société, dans tous les domaines, pose avec encore plus d’acuité la question centrale du rôle de l’école. Comment peut-elle donner aux citoyennes et aux citoyens de demain les moyens d’agir sur leur avenir, celui de leur pays, celui de la planète ? Cette réflexion ne peut être séparée de la lutte pour une société plus juste car cela seulement permettra, d’une part, aux apprentissages de ne plus être un enjeu de réussite et de survie personnelles et, d’autre part, la construction d’une société du XXIe siècle, au service de toutes et tous. L’heure est à un véritable plan d’urgence pour l’éducation.

 

Il est possible de proposer des idées : cliquer sur le lien ci-dessous.

 

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18 octobre 2021 1 18 /10 /octobre /2021 05:30
Énergie, logement, transports... Comment agir pour la planète 

 

Pour les communistes, le climat doit être considéré comme un bien commun, géré par la communauté humaine mondiale.

Les sociétés doivent réduire toutes les énergies carbonées (gaz, charbon, pétrole) et organiser des mix énergétiques composés de ressources les moins productrices de gaz à effet de serre. Nous prônons le développement d’une industrie respectueuse de l’environnement et de la préservation des ressources naturelles en liaison avec des services publics nationaux de l’environnement et de l’écologie qui doivent coopérer entre eux au plan mondial.

Nous proposons de développer un nouveau mode de production et de consommation. Cela implique de nouveaux pouvoirs des salarié·e·s, des élu·e·s et des populations dans les décisions stratégiques des entreprises, des critères de gestion alternatifs, l’instauration de nouveaux mécanismes de crédit bonifié, ou pénalisé, sur critères sociaux et environnementaux. Cela implique également la mise en place de nouveaux indicateurs, au-delà de ceux du PNB et du PIB, pour mesurer le bien-être humain ainsi que des éléments de mesure de l’état de la nature.

Pour réussir la transition écologique, plusieurs orientations radicales doivent être mises en œuvre.

Nous proposons : le refus des accords de libre-échange de type Ceta et Mercosur et l’adoption d'une loi favorisant les circuits courts ; la création d'un pôle public de l'énergie pour une gestion 100 % publique ; une politique de nouvelle industrialisation écologique ; la mise en place progressive d’une sécurité d’emploi ou de formation écologique ; la priorité aux transports écologiques ; des logements et bâtiments et un nouvel urbanisme plus écologiques ; la baisse de la TVA jusqu’à 0 % sur tous les biens et services vertueux pour le climat ; un nouveau modèle de production agricole conjuguant l’impératif écologique à la nécessité de nourrir l’humanité ; la protection de la biodiversité dont nos forêts.

Des mesures ambitieuses dans tous ces domaines peuvent être financées par la création d'un fonds écologique et social de 100 milliards d'euros, abondé par la création monétaire des banques, ainsi que l’État et les entreprises. Il fonctionnerait avec une gouvernance démocratique associant élu·e·s du peuple, représentant·e·s des travailleurs et associations.

 

Il est possible de proposer des idées : cliquer sur le lien ci-dessous.

 

 

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18 octobre 2021 1 18 /10 /octobre /2021 05:23

Le grand retour des Vlog de Justin avec la journée de Fabien Roussel au salon d'élevage de Clermont Ferrand et la rencontre des jours heureux à Billom

Agriculture, Ruralité et alimentation au menu de la première rencontre des jours heureux à Billom, dans le Puy-de-Dôme

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17 octobre 2021 7 17 /10 /octobre /2021 08:48

 

Le troisième rapport d’évaluation de la réforme de la fiscalité du capital de 2018 n’a pas pu identifier d’effets économiques positifs, seulement une hausse gigantesque des dividendes versés aux ultra-riches. Le récit d’Emmanuel Macron s’effondre face à la réalité.

C’est une étude qui fait dérailler le récit gouvernemental. Le troisième rapport d’évaluation de la réforme de la fiscalité du capital réalisé par France Stratégie a été publié ce 14 octobre et il tire un bilan très sévère de ces mesures. Le seul vrai effet est celui qui était attendu : l’augmentation de la fortune des plus riches. Pour le reste, l’impact sur l’investissement et l’activité, le rapport ne parvient pas à identifier des liens.

 

Rappelons que cette réforme de la fiscalité du capital s’appuyait sur deux mesures phares. D’une part, la suppression au 1er janvier 2018 de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et sa transformation en impôt sur la fortune immobilière (IFI), ce qui revenait à exonérer le patrimoine mobilier (actions, or, obligations, comptes divers) de cet impôt. D’autre part, la création d’un prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % sur les revenus du capital, qui fonctionnait comme une forme de « bouclier fiscal » pour ces revenus et leur donnait un avantage fiscal considérable, pour les plus riches, face aux revenus du travail.

Par ailleurs, pour bien saisir la sévérité du rapport, dont les termes restent extrêmement prudents, il faut avoir en tête la composition du comité d’évaluation. Ce dernier a été construit sur mesure pour produire une évaluation positive. Il est formé d’économistes mainstream convaincus des effets bénéfiques de cette réforme, d’élus de la majorité, de représentants du Medef, de syndicats « réformistes » (CFTC et CFDT) et de fonctionnaires de la Banque de France ou de la Direction générale du Trésor. Autant dire que si ce comité avait été capable de démontrer le moindre effet macroéconomique positif, il ne s’en serait guère privé. Mais il n’en est rien.

Dans son avis, le comité ne peut donc écrire, presque désolé, que « l’observation des grandes variables économiques – croissance, investissement, flux de placements financiers des ménages, etc. –, avant et après les réformes, ne suffit pas pour conclure sur l’effet réel de ces réformes. En particulier, il ne sera pas possible d’estimer par ce seul moyen si la suppression de l’ISF a permis une réorientation de l’épargne des contribuables concernés vers le financement des entreprises ».

 

L’observation des grandes variables économiques – croissance, investissement, flux de placements financiers des ménages, etc. –, avant et après les réformes, ne suffit pas pour conclure sur l’effet réel de ces réformes

 

Comité d'évaluation de la réforme de la fiscalité du capital, 3e rapport, octobre 2021

C’est un véritable camouflet, même si le Comité appelle évidemment à la patience et envisage un effet à long terme du « ruissellement » défendu par le gouvernement et Emmanuel Macron, qui ont toujours prétendu que la fin de l’ISF et l’instauration du PFU étaient des armes pour l’investissement et pour l’emploi.

Mais derrière la glose un peu ennuyée du comité, il y a une réalité concrète : rien n’a changé dans les comportements macroéconomiques après la réforme. Et, partant, il n’est pas possible d’attribuer à ladite réforme la paternité de la baisse du chômage ou du niveau élevé du taux d’investissement, comme le font les représentants de la majorité.

Le comité affirme d’ailleurs qu’il n’y a pas eu d’impact de la réforme sur les fameux « départs » de personnes fortunées du pays, qui étaient une des raisons avancées régulièrement pour en finir avec l’ISF. Ces « départs » avaient commencé à ralentir dès 2013 et on ne constate pas « d’inflexion particulière » dans ce mouvement. Le comité signale certes une augmentation des « retours », mais à quoi servent ces calculs ? Le seul intérêt éventuel de l’analyse de ces mouvements est de connaître l’impact de ceux-ci en termes économiques. Or on sait depuis longtemps qu’ils sont nuls et le rapport vient le confirmer.

Le résultat est le même sur le PFU qui était censé permettre de dégager des fonds pour réinvestir dans les entreprises. Le comité ne peut qu’affirmer qu’il n’existe « aucun impact sur l’investissement et les salaires des entreprises détenues davantage par les personnes physiques suite au PFU ». Par ailleurs, la hausse des dividendes, sur laquelle on reviendra, s’est accompagnée d’une hausse de l’investissement immobilier, malgré le maintien de l’IFI. Le comité indique que pour les ménages qui ont vu leurs dividendes augmenter de 100 000 à un million d’euros en moyenne en 2018, l’augmentation de l’investissement immobilier a été de 150 000 euros.

La réforme fiscale a donc favorisé, outre les consommations de luxe, l’immobilier, dont la valeur est soutenue par les banques centrales. Bref, on est très largement dans l’investissement improductif, ce qui correspond, sans surprise, à la structure du capitalisme contemporain. On s’en doutait avant la réforme, on en a confirmation.

 

Evolution des dividendes versés aux ménages © France Stratégie

À défaut d’un effet économique identifiable, la réforme a, en revanche, eu un effet sur le patrimoine et les revenus des plus fortunés. Et c’est même le seul effet que le comité est capable d’identifier avec certitude. Et les chiffres sont vertigineux. En 2018, les dividendes versés aux ménages résidant en France ont augmenté de 9 milliards d’euros sur un an, à 23 milliards d’euros, soit une hausse de 64 %. Et le flux s’est encore accru en 2019 de 1 milliard d’euros, avant de se stabiliser à ce niveau très élevé en 2020, en pleine crise sanitaire et alors que le gouvernement « demandait » de réduire ces versements.

Lorsque l’on dit « versés aux ménages », il faut savoir de quoi on parle : 45 % de la hausse de 9 milliards d’euros a été captée par 5 000 foyers qui ont vu leurs dividendes dépasser 100 000 euros par an, et 13 %, soit 1,2 milliard d’euros, ont été captés par 310 foyers, qui ont touché plus d’un million d’euros de dividendes par an. Il s’est ensuivi un creusement des inégalités au sein même de la classe la plus aisée, au bénéfice des 0,1 % les plus riches.

 

Évolution des revenus © France Stratégie

Ce qui est important, c’est que le comité, malgré certains doutes, ne peut pas dissimuler le lien de cause à effet entre l’instauration du PFU et cette hausse des dividendes versés. « Les équipes de recherche sont à même d’établir l’existence d’un effet causal de l’instauration du PFU sur le versement de dividendes aux ménages », indique le rapport, qui enfonce le clou : « Le comité considère que la majorité de cette augmentation [des dividendes] a bien été causée par l’instauration du PFU. »

Une politique de classe, en dépit des évaluations

Bref, le principal effet de la réforme de la fiscalité favorable aux riches, c’est bien que les riches sont devenus plus riches. Pas étonnant, pourrait-on dire. Et pourtant, cette évidence a été combattue et est encore combattue aujourd’hui par la majorité présidentielle.

Cette dernière s’appuie sur une étude récente de la Direction du Trésor (le « rapport économique, social et financier 2022 », que l’on trouvera ici) pour affirmer que les plus pauvres auront le plus gagné sur le quinquennat. En réalité, cette mesure ne prend pas en compte l’effet d’accumulation provoqué par la réforme du capital.

Elle estime ainsi à 1,8 milliard d’euros par an l’effet de la réforme sur les 10 % les plus riches, ce qui correspond au « manque à gagner » fiscal. Mais comme on vient de le voir, l’effet sur les revenus des plus riches est beaucoup plus vaste et pourrait être près de quatre fois supérieur à ce chiffre. D’autant que l’étude de la Direction du Trésor n’inclut pas les effets sur ces mêmes ménages de la baisse de 50 milliards d’euros des impôts sur les entreprises et de sa conséquence sur les dividendes.

On pourra donc tordre les chiffres comme on voudra : Emmanuel Macron a été et reste le président des riches. Il est celui qui a le plus protégé la croissance des revenus des ultra-riches. Et cela en dépit même de l’évidence que les effets macroéconomiques de cette politique étaient nuls.

Certes, cette conclusion avait déjà été anticipée par beaucoup, y compris dans Mediapart, dès 2017. La structure intellectuelle de la « théorie du ruissellement » est celle du capitalisme du milieu du XIXe siècle, un capitalisme centré sur les produits de luxe et sur l’investissement direct des grandes fortunes.

Elle est inopérante dans un contexte de capitalisme ultra-financiarisé et où les capitaux circulent quasi librement. Les bénéfices dégagés par ces réformes ne se sont pas retrouvés dans l’économie française parce qu’ils sont allés là où les rendements sont les plus attrayants : à l’étranger, dans l’immobilier et dans les marchés financiers. L’incompréhension de cette réalité pourtant évidente est le voile qui permet de faire accroire à la classe moyenne qu’il faut épargner les plus riches. Et c’est pourquoi ce type de rapport, comme celui du comité d’évaluation, est important : il ne peut dissimuler le désastre économique et social de cette réforme. Et sape les bases de l’imposture.

Pourtant, Emmanuel Macron reste accroché à cette idée. Voici encore deux jours, le 12 octobre, lors de la présentation du « plan France 2030 », il avait encore fait l’éloge de cette réforme comme étant la source de la fin de la désindustrialisation en France. Le 1er mai dernier, ce même président de la République avait déjà fait ce lien en prétendant qu’avec l’ISF « les patrons se seraient carapatés ». Il en avait fait cette conclusion : « Heureusement que l’on a supprimé cette aberration » et qu’on « aurait dû le faire 10 à 15 ans plus tôt ».

Emmanuel Macron sur l'ISF pendant son entretien avec la PQR © Le Parisien

Les faits donnent donc désormais clairement tort à Emmanuel Macron. Un comité constitué sur mesure pour confirmer l’efficacité de la réforme en est incapable et ne sait identifier qu’un seul effet : l’enrichissement des plus riches. Tout le récit économique du gouvernement sombre alors. Mais il ne faut pas s’attendre à une remise en cause. Ce récit peut, comme le fait Bercy, s’accrocher à la dernière bouée de sauvetage du ruissellement : il faut encore attendre et, même, aller plus loin.

C’est d’ailleurs la seule concession que peut faire l’avis du comité : espérer que cela marche plus tard. Décidément, l’espoir fait vivre le capitalisme contemporain : outre l’innovation qui viendra nous sauver, il faut aussi attendre que les réformes portent leurs fruits…

En réalité, la seule vraie boussole de ce quinquennat, c’est cette réforme de la fiscalité du capital. Aucune crise, ni les « gilets jaunes », ni la crise sanitaire, n’a remis en cause la conviction profonde de l’exécutif sur ce point. En dépit de son impopularité, la fin de l’ISF est restée un point non négociable pour Emmanuel Macron. C’est donc ici qu’il faut chercher son identité politique et économique.

Au passage, on remarquera combien les « évaluations »,  jugées essentielles au moment de voter les réformes, relèvent de l’imposture. Lorsqu’elles ne vont pas dans le sens souhaité par le pouvoir, on se contente de les ignorer ou de demander plus de temps. Les mauvaises évaluations du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) ont conduit à sa pérennisation en baisses de cotisations.

Les travaux empiriques du récent « prix Nobel » David Card sur les vertus du salaire minimum sont ignorés par le pseudo-comité d’experts du Smic, comme ont été ignorées les études empiriques sur les effets de la baisse de la fiscalité du capital (notamment celle, célèbre, de Danny Yagan, publiée en 2019 dans l’American Economic Review, sur la réforme de 2003 aux États-Unis et qui prédisait les effets du PFU).

 

Si l’évaluation montre que des capitaux ne sont pas suffisamment injectés dans l’économie française, je proposerai de rétablir l’ISF

 

Marlène Schiappa en 2019

En 2019, sous la pression des gilets jaunes, le président de la République avait concédé qu’il se soumettrait à l’évaluation de la réforme de la fiscalité du capital. Laurent Saint-Martin et Benjamin Griveaux, député LREM, avaient, à l’époque, demandé de laisser passer deux ans. On y est. Marlène Schiappa va-t-elle proposer de rétablir l’ISF comme elle s’y était alors engagée ? « Si l’évaluation montre que des capitaux ne sont pas suffisamment injectés dans l’économie française, je proposerai de rétablir l’ISF », avait-elle alors affirmé.

Évidemment, on comprend la fonction de l’évaluation : c’est une façon de gagner du temps et de pérenniser des mesures qui, une fois en place, ne peuvent plus être remises en cause, car on ferait alors prendre des risques à « l’emploi ». C’est un piège politique qui s’apparente à une forme d’escroquerie. Dès 2018, chacun avait déjà les moyens de savoir que cette réforme de la fiscalité du capital était une mesure de classe et non une mesure économique. L’évaluation était donc de la poudre aux yeux et c’est ce que ce rapport confirme. Il n’aura aucun impact politique et n’en demande aucun.

Il n’empêche : dans un débat présidentiel où Emmanuel Macron va prétendre avoir pratiqué une politique redistributive et efficace, cette évaluation est un démenti cinglant. L’abnégation avec laquelle l’Élysée a nié l’histoire et les études économiques pour mener sa politique de classe avec la vieille ficelle du « ruissellement » ne fait guère du camp présidentiel celui de la « raison » comme il prétend l’être parfois.

 

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15 octobre 2021 5 15 /10 /octobre /2021 14:00

Invité de la matinale de Public Sénat, Ian Brossat s’est montré à une baisse des taxes sur les carburants face à la hausse des prix de l’énergie. L’adjoint communiste à la mairie de Paris et directeur de campagne de Fabien Roussel est ensuite revenu plus largement sur la politique énergétique, en réaffirmant la place du nucléaire dans le mix énergétique français.

 

"Ça suffit d‘avoir un Etat qui rackette les Français." Ian Brossat

"On ne peut pas se passer du nucléaire pour sortir des énergies carbonées." Ian Brossat

Rédaction Public Sénat

« En moyenne, depuis un an, les Français ont perdu 1100 euros du simple fait de la hausse des factures d’énergie, c’est quasiment un SMIC parti en fumée, c’est monstrueux », a alerté Ian Brossat ce vendredi matin sur notre antenne. Effectivement, la facture est salée, mais le « bouclier tarifaire » et la revalorisation du chèque-énergie n’ont-ils pas mis un coup d’arrêt à cette hausse ? « Le gouvernement se conduit d’une manière invraisemblable, sur le gaz ils ont bloqué les prix une fois qu’ils avaient explosé » répond le directeur de campagne de Fabien Roussel, qui n’est pas non plus convaincu par le dispositif du chèque-énergie : « Le chèque énergie s’adresse à une petite partie des Français, et tant mieux pour eux, mais les petites classes moyennes n’ont pas accès à ce dispositif. »

Ainsi, Ian BROSSAT, se dit favorable à une baisse des taxe, qui toucherait l'ensemble de la population : "Nous soutenons avec Fabien ROUSSEL la baisse des taxes, qui, sur l'énergie représentent une partie importante de la facture.". Il poursuit : "la solution c'est la baisse des taxes. ça suffit  d'avoir un Etat qui rackettent les Français et qui profite de l'augmentation des prix.". Pour remédier à cela, l'adjoint communiste à la mairie de Paris s'en remet à lqa mesure proposée par Fabien ROUSSEL, d'une "taxe flottante" dont le taux baisse quand les prix augmentent.

 

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15 octobre 2021 5 15 /10 /octobre /2021 13:45
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15 octobre 2021 5 15 /10 /octobre /2021 13:40

 

(Communiqué de presse)

La question du prix de l’énergie — celui de l’électricité, du gaz comme celui à la pompe — est aujourd’hui au cœur des préoccupations des Françaises et des Français.

Alors que nous sommes au milieu du mois seulement, des millions de familles, de salariés, de jeunes ou de retraités doivent déjà se serrer la ceinture et faire face à des arbitrages financiers terribles : choisir entre remplir convenablement son frigo ce week-end ou commencer à chauffer son logement, s’autoriser une dépense pour les enfants ou faire le plein d’essence.

Alors même que le gouvernement encaisse plusieurs milliards d’euros supplémentaires avec les taxes qu’il perçoit sur l’énergie, Emmanuel Macron n’a pris aucune mesure pour faire baisser les factures des Françaises et des Français, aucune mesure pour augmenter les salaires, aucune mesure pour augmenter les pensions de nos retraites..

 

Mes 7 propositions pour faire baisser la facture d’énergie et redonner du pouvoir d’achat :

  • Je propose aux Françaises et aux Français trois mesures, immédiates et concrètes, pour leur permettre de faire face à cette crise et leur redonner du pouvoir d’achat.
  1. Une baisse immédiate de 30 % des taxes sur le prix du gaz et de l’électricité ;
  2. La mise en place d’une taxe flottante sur l’essence financée sur les dividendes des compagnies pétrolières. Aujourd’hui, 61 % de taxes pèse sur le prix du litre d’essence (TVA et TICPE). Mettons ne place une taxe flottante sur l’essence pour faire baisser de le montant des taxes quand les prix du baril montent.
  3. Ces actions pour le pouvoir d’achat doivent s’accompagner de mesures visant à diminuer l’usage de véhicules polluants. Alors que 10 millions de véhicules anciens seront interdits de circuler d’ici 2025 dans les Zones à Faibles Emissions, pénalisant les ménages les plus modestes, il est indispensable d’augmenter les primes pour l’achat de véhicules neufs et d’occasion non polluants, avec des aides d'au moins 5000 euros pour l'achat de véhicules d'occasion Crit'Air 1 ou 2, qui doit s’ajouter aux primes existantes (à la casse, reprise par le constructeur…) pour des véhicules non concernés par le malus automobile.

 

  • À ces trois mesures de court terme, je souhaite proposer aux Français un changement de cap sur long terme à l’occasion du prochain mandat, à travers 4 mesures pour aider à développer les mobilités les moins polluantes : 

=> La réduction la TVA à 5,5 % sur l’achat de vélos dès 2022.

=> L’accompagnement des collectivités vers la gratuité des transports en commun à horizon 2025. C’est une mesure à la fois sociale et écologique.

=> La création de 100 000 kilomètres de pistes cyclables à l’échelle du pays à horizon 2027.

=> Le maintien et le développement des lignes et des gares ferroviaires du quotidien.

 

 

Fabien Roussel, député du Nord, candidat à la Présidence de la République,

Paris, le 14 octobre 2021.

 

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