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Gauche Lors d’une conférence de presse, lundi, le secrétaire national du PCF a appelé à la mobilisation dès septembre, face au projet de régression sociale porté par Élisabeth Borne. Il partage l’idée d’une action nationale commune de la Nupes après l’été.
Malgré les appels du pied d’Élisabeth Borne en direction des groupes d’opposition, le compte n’y est pas pour Fabien Roussel. Lors d’une conférence de presse, lundi 11 juillet, le secrétaire national du PCF a déploré un discours de politique générale « préoccupant et dangereux pour les travailleurs », prononcé le 6 juillet par la première ministre. Assurant qu’Emmanuel Macron n’avait « visiblement pas compris le message des Français qui l’ont privé d’une majorité » pour appliquer son programme libéral, le député du Nord regrette l’absence de hausse « de salaires dans le privé, mis à part des primes », dans le projet de loi sur le pouvoir d’achat. Et d’ajouter « la hausse de 3,5 % des salaires des fonctionnaires est non seulement en dessous de l’inflation mais ne concerne pas les employés des délégations de service public ».
À l’offensive, Fabien Roussel a rappelé sa volonté de travailler avec l’ensemble des forces de gauche sur « une réforme des retraites progressiste », en s’appuyant sur le projet porté par la Nupes aux législatives. « Nous avons bien noté la volonté du gouvernement d’allonger le temps de travail, souligne le député communiste, je propose un référendum pour trancher nos deux projets. » En outre, le secrétaire national du PCF a salué les journées de mobilisation syndicale des 22 et 29 septembre – « une bonne nouvelle », selon lui – et partage la proposition, émise par Jean-Luc Mélenchon, d’une action commune des forces politiques de gauche à la rentrée. « Je suis pour un appel le plus large possible, avec les organisations syndicales, assure le député, ils apporteront le marteau et nous, la faucille. »
En amont du vote de la motion de censure dans l’après-midi (lire aussi page 7), ce point presse s’est tenu à l’issue d’un comité de liaison de la Nupes. Cette réunion de travail réunissait Jean-Luc Mélenchon (FI), Julien Bayou (EELV), Olivier Faure (PS) et le secrétaire national du PCF. « La Nupes n’est ni un parti, ni un mouvement, mais une alliance électorale et un accord programmatique. Nous devrons écrire ensemble ce qu’elle sera demain pour entretenir l’espoir », mesure Fabien Roussel. Pour ce faire, les leaders des formations de gauche se sont accordés afin que les universités d’été des différentes formations contiennent un atelier réunissant des représentants des formations de la Nupes. « Nous avons besoin de nous parler, sans chichi et sans détour. Nous devons mettre en avant ce qui nous rassemble, mais aussi pointer nos limites », poursuit le parlementaire du Nord, élu dans l’une des quatorze circonscriptions où Marine Le Pen avait dépassé les 60 % face à Emmanuel Macron. Et d’ajouter que « pour l’emporter demain, il nous faudra comprendre et analyser, ensemble, les raisons du vote en faveur de l’extrême droite ».
Par ailleurs, Fabien Roussel entreprendra un nouveau tour de France après l’été. «Je veux entendre ce que les Français ont à dire» assure-t-il. Un moyen pour le député communiste de continuer à marquer sa singularité tout en restant dans l’union.
Depuis le 7 mars, notre concitoyen Salah Hamouri est à nouveau incarcéré dans les geôles israéliennes sous le régime de la détention administrative, régime d’exception arbitraire permettant d’enfermer sans procès, sans motif, sans limite un individu. Pour quel crime ? Défendre une terre, exiger l’application du droit international et le droit d’un peuple à vivre libre. Âgé de 37 ans, cet avocat franco-palestinien a d’ores et déjà passé près de dix années derrière les barreaux. Sans compter les intimidations, les restrictions de déplacement ou encore la séparation avec sa femme et ses deux enfants, interdits de séjour en Palestine.
Ce quotidien est celui de milliers de familles palestiniennes dont au moins un proche a déjà connu l’enfermement. Depuis 1967, près de 700 000 Palestiniens ont déjà connu l’enfermement, véritable machine du système colonial israélien utilisée pour briser les familles et la résistance palestiniennes. À cela s’ajoutent la brutalité et les humiliations quotidiennes aux check-points, les spoliations des maisons et des terres, la poursuite de la colonisation, le blocus inhumain de Gaza, et même les meurtres (76 depuis janvier, dont 6 enfants), comme celui de notre consœur Shireen Abu Akleh, assassinée en mai par l’armée israélienne dont une enquête de l’ONU a confirmé la culpabilité. Quelle désagréable sensation de voir le président de la République recevoir le premier ministre israélien, Yaïr Lapid, à l’Élysée, saluant un « ami fidèle », sans évoquer les mots « paix » et « droit international », renvoyant les Palestiniens au rang de figurants… Depuis 2017, le Quai d’Orsay a même reculé dans le soutien formel à Salah Hamouri.
Pour briser le mur du silence et de la honte, la mobilisation est plus que jamais déterminante. Le courant d’opinion grandit dans le pays et en Europe avec le comité Liberté pour Salah, soutenu par les associations de défense des droits humains, les progressistes et démocrates. L’Humanité se tiendra à leurs côtés. Rien ne justifie de laisser un concitoyen enfermé et de cautionner un deux poids deux mesures avec d’autres situations similaires vécues par des Français dans le monde. Salah doit être libéré immédiatement.
Fabien Roussel en soutien à la lutte des salariés des Fonderies de Bretagne le 23 mars 2022 (Photo PCF: https://www.pcf.fr/actualite_fabien_roussel_la_fonderie_de_bretagne_pour_soutenir_les_salari_es)
Automobile. Renault dévoile, ce lundi, le projet de reprise du site de Caudan par le fonds d’investissement Callista Private Equity. Objectif du fonds allemand : « Rétablir l’équilibre financier à l’horizon 2025. » Les expériences passées de reprise par Callista de PME industrielles, en France et ailleurs en Europe, jettent pourtant le doute sur un tel scénario.
Renault avait déjà annoncé, le 4 juillet, lors d’un comité social et économique extraordinaire, le nom du potentiel acquéreur de la Fonderie de Bretagne, son usine de fabrication de pièces automobiles qui emploie à Caudan (Morbihan), près de Lorient, 285 salariés en CDI et 20 intérimaires. Il s’agit du fonds de capital-investissement allemand Callista Private Equity, une holding de retournement spécialisée, selon ses termes, dans « l’optimisation des processus et des structures d’entreprises » de l’industrie automobile et des secteurs des plastiques ou des métaux.
La confirmation, en mars 2021, de la mise en vente de l’usine – spécialisée dans la fabrication de pièces de sécurité et de pièces pour les moteurs et les boîtes de vitesses, qui équipent aussi des BMW – avait soulevé la colère des salariés et déclenché un mouvement de grève de deux mois pour le maintien dans le groupe Renault.
Un an plus tôt, le président du groupe au losange, Jean-Dominique Senard, avait évoqué en pleine pandémie de Covid le projet de cession de cette usine, qui n’avait, selon lui, « pas vocation à rester dans le groupe Renault ». En difficulté, le constructeur français avait alors annoncé un plan d’économies de plus de 2 milliards d’euros sur trois ans, prévoyant en France 4 600 suppressions d’emplois sur 48 000.
Lors d’un nouveau CSE extraordinaire, ce lundi 11 juillet 2022, Renault Group et Callista devaient présenter aux représentants des salariés le calendrier de reprise « ainsi que l’ensemble des détails et des engagements relatifs à ce projet », Renault Group affirmant vouloir « accompagner cette démarche de façon responsable, dans la continuité du dialogue social ».
« Le projet industriel porté par Callista, dont le siège social est basé à Munich, correspond aux engagements pris par Renault de parvenir à une exploitation rentable du site, notamment grâce à un investissement massif, une restauration de la compétitivité et une capacité à se diversifier et identifier de nouveaux marchés », fait valoir le cesseur.
Objectif du fonds allemand : « Rétablir l’équilibre financier à l’horizon 2025. » Les expériences passées de reprise par Callista de PME industrielles, en France et ailleurs en Europe, jettent pourtant le doute sur un tel scénario.
Le 11 mars, la fonderie Vulcast à Messancy, en Belgique (85 emplois), était ainsi déclarée en faillite. Fondée en 1984 par le groupe Magotteaux, cette filiale, sous le nom de Magolux, s’était spécialisée dans la production de pièces de fonderie grand format pour les marchés du dragage et des cimenteries. En 2019, Magotteaux avait cédé cette entreprise à Callista Private Equity, à l’origine de la création de l’enseigne Vulcast.
Les investissements promis pour rénover un outil de production vieillissant ne sont jamais venus et les projets d’« optimisation » du fonds allemand ont surtout pris le tour d’une entreprise de dépeçage avec, pour épilogue, la mise à l’arrêt de l’une des dernières fonderies de Belgique, au savoir-faire reconnu.
Même dérobade chez Halo Steelrings, l’ancienne filiale d’ArcelorMittal, spécialisée dans la fabrication de couronnes d’orientation en acier pour les éoliennes et de bandages en acier pour les roues de tram et de métro. Cette entreprise basée à Seraing, dans la région liégeoise, avait été rachetée par Callista en 2020 à ArcelorMittal, qui avait procédé à une augmentation de capital d’environ 5 millions d’euros avant de céder sa filiale.
Le fonds allemand cherche aujourd’hui à se défaire de l’entreprise, qu’il a plongée dans le rouge (un demi-million de pertes en 2020). Là, 80 emplois sont menacés. « Cette société rachète des entreprises à bas prix, parfois pour l’euro symbolique, et elle organise la liquidation pour le compte de l’ancien propriétaire, qui échappe ainsi aux frais liés à la fermeture. Il est tout simplement inacceptable de laisser notre industrie dans les mains de tels vautours ! » s’indigne Damien Robert, président provincial du Parti du travail de Belgique (PTB) et conseiller communal à Seraing.
En France, l’usine PCH Metals de Saint-Martin-sur-le-Pré, près de Châlons-en-Champagne (Marne), a failli connaître le même sort. Cette unité de conception et de fabrication d’équipements à destination des industriels du bâtiment, du chauffage et de la ventilation, avec son atelier de tôlerie industrielle, avait été rachetée en 2015 par Callista pour un euro symbolique.
Un an plus tard, la convention de reprise avait été modifiée, entre autres pour entériner un abandon de créance au bénéfice du fonds allemand. La faillite de l’entreprise a finalement été déclarée en 2018. L’usine ne doit son sauvetage qu’à ses salariés, qui se sont constitués la même année en Scop pour relancer l’activité de l’entreprise, rebaptisée Marne Metal Concept.
Cette stratégie de vampirisation de PME sous-capitalisées, en difficulté, avait été éprouvée, auparavant, en Allemagne. En février 2015, Callista y reprenait, à Bisingen, dans le Bade-Wurtemberg, Kress GmbH & Co, une entreprise fondée en 1928 qui développait et produisait des outils électriques, dont de fameux moteurs de fraisage.
Un an plus tard, dépôt de bilan, faute d’investissements. À Sulzbach-Rosenberg, en Bavière, l’entreprise Rohrwerk Maxhütte GmbH (460 salariés) a connu plus récemment le même sort. Cette entreprise sidérurgique produisant des tubes en acier sans soudure pour le secteur de l’énergie avait été acquise par Callista en juin 2021.
Six mois plus tard, elle se déclarait insolvable. Menacée de fermeture définitive, l’usine a été sauvée in extremis grâce à la mobilisation des pouvoirs publics, des salariés et des syndicats. Le repreneur, le groupe britannique Mertex, diagnostique aujourd’hui « un retard d’investissement considérable ».
« Ce fonds s’appuie sur un modèle économique promettant la restructuration pour pérenniser les investissements et sécuriser les emplois, mais cela se termine souvent par une faillite ou une revente. Ce n’est pas à proprement parler un entrepreneur de pompes funèbres pour usines en difficulté, mais le volume et la diversité des portefeuilles indiquent que le business model “prends et jette” n’est pour le moins pas très durable – pas même pour l’investisseur », décrypte un syndicaliste allemand d’IG
C’est la logique même des fonds de private equity : une prise de participation dans le capital de petites et moyennes entreprises en manque de financements, avec un investissement réduit, une mise de fonds propres restreinte et une dette maximale. Le but : réaliser la plus forte plus-value possible, le plus rapidement possible, quitte à dépecer les entreprises concernées en taillant dans le capital et dans la masse salariale.
À la Fonderie de Bretagne, Callista promet de n’engager aucun licenciement économique dans les deux ans qui suivront l’acquisition du site et de mobiliser des investissements « massifs ». Mais, pour l’heure, c’est Renault qui met la main à la poche, tout en cédant à un euro symbolique : cette cession s’accompagnera d’un investissement de 32 millions d’euros du groupe au losange pour « moderniser le processus de fusion, la ligne de noyautage, et pour créer une deuxième ligne de sortie afin de passer des pièces plus grosses pour d’autres types de clients ». « Renault met tout en œuvre pour assurer le succès de cette reprise. Nous mettons en place des garanties en ce sens. Callista apporte de son côté un potentiel de développement vers d’autres marchés », fait valoir un porte-parole du groupe, qui veut voir dans les fermetures d’usines reprises ailleurs en Europe par ce fonds les effets collatéraux de la hausse des prix des matières premières et de l’énergie.
En 2015, l’usine avait produit 25 661 tonnes de pièces de fonderie brutes et usinées pour un chiffre d’affaires de 61 millions d’euros. La fonte a chuté à 9 519 tonnes produites en 2020, pour un chiffre d’affaires de 28 millions d’euros. Elle n’était plus que de 11 433 tonnes l’an dernier. L’activité, tirée à plus de 25 % par des clients extérieurs en 2015, s’est repliée à plus de 90 % sur Renault. Avec son credo de « diversification », Callista promet de mettre un terme à cette dépendance pour accroître la production jusqu’à 27 000 tonnes de fonte par an.
Ce mardi 12 juillet, les dirigeants du fonds doivent rencontrer les salariés du site de Caudan. « La bonne nouvelle, c’est qu’on a un repreneur car on n’avait plus de son ni d’image concernant le processus, mais on doit encore analyser la viabilité du business plan », expose Stéphane Dubois, délégué CFE-CGC. Plus méfiante, la CGT souligne que « beaucoup de questions d’ordre stratégique restent en suspens », ce qui annonce « un avenir hasardeux pour la fonderie et ses salariés ». « Cette cession ne s’accompagne d’aucun projet industriel, déplore le syndicat. Cette politique d’optimisation est-elle compatible avec la protection de ses 290 salariés ? Pourquoi Renault continuera d’investir dans la fonderie malgré l’arrivée de ce fonds d’investissement ? Qu’adviendra-t-il si les objectifs d’équilibre financier à court terme ne sont pas tenus ? Combien de temps avant que Callista ne se sépare de la Fonderie de Bretagne, si les résultats se font attendre ? Les craintes sont de voir le fonds d’investissement détruire les emplois, siphonner l’outil de travail et repartir avec les subventions publiques. »
Héritière des Forges d’Hennebont, créées en 1860, et de la Société bretonne de fonderie et mécanique (SBFM), créée en 1966 par la régie pour reprendre les activités des fonderies de Billancourt, la Fonderie de Bretagne avait déjà été revendue, en 1998, à Teksid-Fiat, puis elle était passée, huit ans plus tard, dans les mains de l’italien Zen, avant un dépôt de bilan en novembre 2008 et le retour dans le giron de Renault en 2009. Entre-temps, les plans de licenciements successifs ont laissé ce fleuron industriel exsangue. « On a déjà été échaudés par le passé, résume Maël Le Goff, délégué syndical CGT , et Callista est un fonds qui a des objectifs de court terme pour redresser l’entreprise, sans quoi ils la fermeront. »
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