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14 juillet 2022 4 14 /07 /juillet /2022 05:17

 

 

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13 juillet 2022 3 13 /07 /juillet /2022 05:24
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13 juillet 2022 3 13 /07 /juillet /2022 05:16

 

 

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12 juillet 2022 2 12 /07 /juillet /2022 09:46
Conseil municipal de Brest: Jacqueline Héré (Maire adjointe de quartier PCF) présente un voeu pour la libération de Salah Hamouri, voté par la majorité de gauche
Conseil municipal du 28 juin 2022 - Prise de parole de Jacqueline Héré, adjointe au maire de la ville de Brest (élue PCF)
Vœu pour la libération de Salah Hamouri
Lien de l'intervention écrite sur le site internet : http://eluscommunistes-brestmetropole.fr/
 
"Vœu Pour la libération de Salah Hamouri
Présenté par le Groupe « Brest au Cœur et Écologiste » (Socialistes et Apparentés, Communistes et Citoyens, Écologistes - Europe Écologie-Les Verts et Apparentés, Élu.e.s de la Gauche Sociale et Écologique, Parti Radical de Gauche-Le Centre Gauche, Union Démocratique Bretonne)
 
Depuis le 7 mars 2022, Salah Hamouri, citoyen franco-palestinien, avocat défenseur des droits de l’homme et des droits des prisonniers politiques palestiniens, est de nouveau emprisonné sous le régime de la détention administrative. Aucun motif ne lui a été signifié lors de son arrestation.
Alors qu’il devait retrouver la liberté le 6 juin, sa détention administrative a été prolongée la veille de trois mois supplémentaires par le tribunal militaire israélien, sans jugement ni passage devant un juge. Le système de la détention administrative tel que pratiqué par les autorités israéliennes leur permet en effet d’incarcérer arbitrairement des personnes sans même qu’elles aient accès à leur dossier. Cet usage discrétionnaire de la détention administrative et son caractère renouvelable sans limite constituent à ce titre une atteinte aux droits humains et au droit international.
Par ailleurs, comme des centaines d’autres Palestiniens vivant à Jérusalem, Salah Hamouri est sous le coup d’une procédure de révocation de sa résidence. Pour tout démocrate, l’acharnement que subit Salah Hamouri depuis de nombreuses années est inacceptable. Tandis qu’aucune charge ne lui a été signifiée, que son dossier demeure secret, qu’il n’a pas le droit à l’assistance d’un avocat et qu’il est emprisonné sans jugement, Salah Hamouri doit pouvoir compter, comme pour tout citoyen français dans une telle situation, sur la mobilisation effective du président Emmanuel Macron et de la diplomatie française pour retrouver la liberté et enfin pouvoir mener une vie normale, avec sa famille, là où il le souhaite.
Le conseil municipal de la Ville de Brest, réuni le 28 juin 2022, demande donc au Président de la République et au Ministère des Affaires Etrangères d’engager de manière concrète les actions nécessaires pour obtenir au plus vite et sans condition la libération de notre compatriote Salah Hamouri."
 
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12 juillet 2022 2 12 /07 /juillet /2022 09:39
Interview de Fabien Roussel par le Journal La Montagne - 5 juillet 2022: Avancer sans excès et sans outrance
INTERVIEW DE FABIEN ROUSSEL PAR LE JOURNAL LA MONTAGNE (extrait)
La Montagne
 
Politique, mardi 5 juillet 2022
 
Fabien Roussel (PCF) :
« Je veux que la gauche puisse gouverner à nouveau en France »
Propos recueillis par Florence Chédotal
 
On reproche souvent au député du Nord et secrétaire national du Parti communiste français de faire cavalier seul. Lui préfère répondre qu'il œuvre pour la gauche.
 
Élisabeth Borne prononce mercredi son discours de politique générale. Quelles sont vos attentes ?
Il faut que le gouvernement s'engage véritablement dans des mesures fortes, pour la hausse des salaires, des retraites, le blocage des prix, et mette fin à la politique des petits chèques pratiquée ces deux dernières années, d'abord parce que ça coûte cher et ensuite parce que ça ne répond pas aux problèmes de fond.
 
Depuis le lancement de la Nupes, vous vous comportez en électron libre. Quel rôle les communistes souhaitent-ils endosser au cours de cette nouvelle législature ?
Le groupe élargi communistes et GDR (Gauche démocratique et républicaine, NDLR) a toujours été très respectueux du débat parlementaire.
Nous avons coutume de dire que nous ne sommes pas un groupe d'opposition, mais plutôt de proposition, ce qui nous a permis d'ailleurs, dans la précédente mandature, de réussir à obtenir la majorité sur la revalorisation des retraites agricoles.
Telle est notre démarche. Nous essaierons de construire des majorités avec tous les députés pour faire voter les mesures que nous pensons les plus justes pour les Français. Deux exemples : nous redéposerons le texte de loi visant à déconjugaliser l'allocation adulte handicapé, ainsi que celui destiné à faire baisser les taxes sur l'essence. Nous espérons, au regard de la nouvelle composition de l'Assemblée, pouvoir cette fois les faire passer.
 
La Nupes n'était-elle pas qu'un simple accord électoraliste pour vous ?
Moi, ce que je souhaite, c'est que la vie change fortement pour les Français. Mais aussi que l'union des forces de gauche et écologistes puisse l'emporter demain en étant majoritaire. Donc j'apporte mes contributions. Je salue ce qui nous a permis de gagner. Ce que nous avons construit lors des législatives est un socle pour aller plus loin.
Je souhaite élargir cette union à d'autres, convaincre les abstentionnistes et ceux qui votent pour le RN. Je fais donc des propositions à mes collègues pour nous permettre d'avancer et leur dire aussi ce qui a pu nous empêcher de gagner plus de députés.
Par exemple ? Nous avons des débats entre nous, des différences qui doivent être respectées, sur la question de l'emploi, de l'argent, de la souveraineté énergétique et alimentaire. Ces sujets sont centraux aujourd'hui.
Ce faisant, je souhaite qu'on puisse parler autant aux citoyens des grandes villes qu'à ceux qui vivent à la campagne, lesquels souffrent au même titre du système économique financiarisé, avec la disparition des services publics, les problèmes de mobilité et de logement...
Je souhaite que l'union de la gauche progresse dans ce sens, sans excès et sans outrance, dans les propos que nous pouvons tenir. Je veux que la gauche puisse gouverner à nouveau en France.
 
Le projet de loi sur le pouvoir d'achat arrive la semaine prochaine à l'Assemblée. Quelles solutions proposez-vous ?
Il faut revaloriser le travail, de nombreuses entreprises ont du mal à recruter. C'est une question de salaire, mais aussi de formation et de conditions de travail.
La hausse des salaires est une question incontournable. Coiffure, sécurité, restauration-hôtellerie... Dans 120 branches professionnelles sur 170, le salaire minimum est inférieur au Smic.
Nous avons demandé une revalorisation de 15 % du Smic dès le 1er juillet, avec un fonds de soutien aux TPE-PME pour les accompagner. Nous souhaitons aussi que le gouvernement convoque une conférence sociale sur les salaires. Dans la fonction publique, nous proposons une augmentation de 10 % du point d'indice.
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12 juillet 2022 2 12 /07 /juillet /2022 06:57
Fabien Roussel plaide pour une rentrée sociale ambitieuse - Naïm Sakhi, L'Humanité, 12 juillet 2022
Fabien Roussel plaide pour une rentrée sociale ambitieuse

Gauche Lors d’une conférence de presse, lundi, le secrétaire national du PCF a appelé à la mobilisation dès septembre, face au projet de régression sociale porté par Élisabeth Borne. Il partage l’idée d’une action nationale commune de la Nupes après l’été.

Publié le Mardi 12 Juillet 2022 - L'Humanité
 

Malgré les appels du pied d’Élisabeth Borne en direction des groupes d’opposition, le compte n’y est pas pour Fabien Roussel. Lors d’une conférence de presse, lundi 11 juillet, le secrétaire national du PCF a déploré un discours de politique générale « préoccupant et dangereux pour les travailleurs », prononcé le 6 juillet par la première ministre. Assurant qu’Emmanuel Macron n’avait « visiblement pas compris le message des Français qui l’ont privé d’une majorité » pour appliquer son programme libéral, le député du Nord regrette l’absence de hausse « de salaires dans le privé, mis à part des primes », dans le projet de loi sur le pouvoir d’achat. Et d’ajouter « la hausse de 3,5 % des salaires des fonctionnaires est non seulement en dessous de l’inflation mais ne concerne pas les employés des délégations de service public ».

À l’offensive, Fabien Roussel a rappelé sa volonté de travailler avec l’ensemble des forces de gauche sur « une réforme des retraites progressiste », en s’appuyant sur le projet porté par la Nupes aux législatives. « Nous avons bien noté la volonté du gouvernement d’allonger le temps de travail, souligne le député communiste, je propose un référendum pour trancher nos deux projets. » En outre, le secrétaire national du PCF a salué les journées de mobilisation syndicale des 22 et 29 septembre – « une bonne nouvelle », selon lui – et partage la proposition, émise par Jean-Luc Mélenchon, d’une action commune des forces politiques de gauche à la rentrée. « Je suis pour un appel le plus large possible, avec les organisations syndicales, assure le député, ils apporteront le marteau et nous, la faucille. »

En amont du vote de la motion de censure dans l’après-midi (lire aussi page 7), ce point presse s’est tenu à l’issue d’un comité de liaison de la Nupes. Cette réunion de travail réunissait Jean-Luc Mélenchon (FI), Julien Bayou (EELV), Olivier Faure (PS) et le secrétaire national du PCF. « La Nupes n’est ni un parti, ni un mouvement, mais une alliance électorale et un accord programmatique. Nous devrons écrire ensemble ce qu’elle sera demain pour entretenir l’espoir », mesure Fabien Roussel. Pour ce faire, les leaders des formations de gauche se sont accordés afin que les universités d’été des différentes formations contiennent un atelier réunissant des représentants des formations de la Nupes. « Nous avons besoin de nous parler, sans chichi et sans détour. Nous devons mettre en avant ce qui nous rassemble, mais aussi pointer nos limites », poursuit le parlementaire du Nord, élu dans l’une des quatorze circonscriptions où Marine Le Pen avait dépassé les 60 % face à Emmanuel Macron. Et d’ajouter  que « pour l’emporter demain, il nous faudra comprendre et analyser, ensemble, les raisons du vote en faveur de l’extrême droite ».

Par ailleurs, Fabien Roussel entreprendra un nouveau tour de France après l’été. «Je veux entendre ce que les Français ont à dire» assure-t-il. Un moyen pour le député communiste de continuer à marquer sa singularité tout en restant dans l’union.

Fabien Roussel plaide pour une rentrée sociale ambitieuse - Naïm Sakhi, L'Humanité, 12 juillet 2022
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12 juillet 2022 2 12 /07 /juillet /2022 06:50
Liberté pour Salah Hamouri ! - Fabien Gay, éditorial de L'Humanité - 7 juillet 2022
Liberté pour Salah Hamouri !
Publié le Jeudi 7 Juillet 2022

Depuis le 7 mars, notre concitoyen Salah Hamouri est à nouveau incarcéré dans les geôles israéliennes sous le régime de la détention administrative, régime d’exception arbitraire permettant d’enfermer sans procès, sans motif, sans limite un individu. Pour quel crime ? Défendre une terre, exiger l’application du droit international et le droit d’un peuple à vivre libre. Âgé de 37 ans, cet avocat franco-palestinien a d’ores et déjà passé près de dix années derrière les barreaux. Sans compter les intimidations, les restrictions de déplacement ou encore la séparation avec sa femme et ses deux enfants, interdits de séjour en Palestine.

Ce quotidien est celui de milliers de familles palestiniennes dont au moins un proche a déjà connu l’enfermement. Depuis 1967, près de 700 000 Palestiniens ont déjà connu l’enfermement, véritable machine du système colonial israélien utilisée pour briser les familles et la résistance palestiniennes. À cela s’ajoutent la brutalité et les humiliations quotidiennes aux check-points, les spoliations des maisons et des terres, la poursuite de la colonisation, le blocus inhumain de Gaza, et même les meurtres (76 depuis janvier, dont 6 enfants), comme celui de notre consœur Shireen Abu Akleh, assassinée en mai par l’armée israélienne dont une enquête de l’ONU a confirmé la culpabilité. Quelle désagréable sensation de voir le président de la République recevoir le premier ministre israélien, Yaïr Lapid, à l’Élysée, saluant un « ami fidèle », sans évoquer les mots « paix » et « droit international », renvoyant les Palestiniens au rang de figurants… Depuis 2017, le Quai d’Orsay a même reculé dans le soutien formel à Salah Hamouri.

Pour briser le mur du silence et de la honte, la mobilisation est plus que jamais déterminante. Le courant d’opinion grandit dans le pays et en Europe avec le comité Liberté pour Salah, soutenu par les associations de défense des droits humains, les progressistes et démocrates. L’Humanité se tiendra à leurs côtés. Rien ne justifie de laisser un concitoyen enfermé et de cautionner un deux poids deux mesures avec d’autres situations similaires vécues par des Français dans le monde. Salah doit être libéré immédiatement.

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12 juillet 2022 2 12 /07 /juillet /2022 06:33
Fabien Roussel en soutien à la lutte des salariés des Fonderies de Bretagne le 23 mars 2022 (Photo PCF: https://www.pcf.fr/actualite_fabien_roussel_la_fonderie_de_bretagne_pour_soutenir_les_salari_es)

Fabien Roussel en soutien à la lutte des salariés des Fonderies de Bretagne le 23 mars 2022 (Photo PCF: https://www.pcf.fr/actualite_fabien_roussel_la_fonderie_de_bretagne_pour_soutenir_les_salari_es)

Enquête sur Callista, le fonds à qui Renault cède sa Fonderie de Bretagne

Automobile. Renault dévoile, ce lundi, le projet de reprise du site de Caudan par le fonds d’investissement Callista Private Equity. Objectif du fonds allemand : « Rétablir l’équilibre financier à l’horizon 2025. » Les expériences passées de reprise par Callista de PME industrielles, en France et ailleurs en Europe, jettent pourtant le doute sur un tel scénario.

 

Renault avait déjà annoncé, le 4 juillet, lors d’un comité social et économique extraordinaire, le nom du potentiel acquéreur de la Fonderie de Bretagne, son usine de fabrication de pièces automobiles qui emploie à Caudan (Morbihan), près de Lorient, 285 salariés en CDI et 20 intérimaires. Il s’agit du fonds de capital-investissement allemand Callista Private Equity, une holding de retournement spécialisée, selon ses termes, dans « l’optimisation des processus et des structures d’entreprises » de l’industrie automobile et des secteurs des plastiques ou des métaux.

La confirmation, en mars 2021, de la mise en vente de l’usine – spécialisée dans la fabrication de pièces de sécurité et de pièces pour les moteurs et les boîtes de vitesses, qui équipent aussi des BMW – avait soulevé la colère des salariés et déclenché un mouvement de grève de deux mois pour le maintien dans le groupe Renault.

Un an plus tôt, le président du groupe au losange, Jean-Dominique Senard, avait évoqué en pleine pandémie de Covid le projet de cession de cette usine, qui n’avait, selon lui, « pas vocation à rester dans le groupe Renault ». En difficulté, le constructeur français avait alors annoncé un plan d’économies de plus de 2 milliards d’euros sur trois ans, prévoyant en France 4 600 suppressions d’emplois sur 48 000.

Ce qu'il s'est passé avec la fonderie  Vulcast

Lors d’un nouveau CSE extraordinaire, ce lundi 11 juillet 2022, Renault Group et Callista devaient présenter aux représentants des salariés le calendrier de reprise « ainsi que l’ensemble des détails et des engagements relatifs à ce projet », Renault Group affirmant vouloir « accompagner cette démarche de façon responsable, dans la continuité du dialogue social ».

« Le projet industriel porté par Callista, dont le siège social est basé à Munich, correspond aux engagements pris par Renault de parvenir à une exploitation rentable du site, notamment grâce à un investissement massif, une restauration de la compétitivité et une capacité à se diversifier et identifier de nouveaux marchés », fait valoir le cesseur.

Objectif du fonds allemand : « Rétablir l’équilibre financier à l’horizon 2025. » Les expériences passées de reprise par Callista de PME industrielles, en France et ailleurs en Europe, jettent pourtant le doute sur un tel scénario.

Le 11 mars, la fonderie Vulcast à Messancy, en Belgique (85 emplois), était ainsi déclarée en faillite. Fondée en 1984 par le groupe Magotteaux, cette filiale, sous le nom de Magolux, s’était spécialisée dans la production de pièces de fonderie grand format pour les marchés du dragage et des cimenteries. En 2019, Magotteaux avait cédé cette entreprise à Callista Private Equity, à l’origine de la création de l’enseigne Vulcast.

Les investissements promis pour rénover un outil de production vieillissant ne sont jamais venus et les projets d’« optimisation » du fonds allemand ont surtout pris le tour d’une entreprise de dépeçage avec, pour épilogue, la mise à l’arrêt de l’une des dernières fonderies de Belgique, au savoir-faire reconnu.

« Liquidation organisée »

Même dérobade chez Halo Steelrings, l’ancienne filiale d’ArcelorMittal, spécialisée dans la fabrication de couronnes d’orientation en acier pour les éoliennes et de bandages en acier pour les roues de tram et de métro. Cette entreprise basée à Seraing, dans la région liégeoise, avait été rachetée par Callista en 2020 à ArcelorMittal, qui avait procédé à une augmentation de capital d’environ 5 millions d’euros avant de céder sa filiale.

Le fonds allemand cherche aujourd’hui à se défaire de l’entreprise, qu’il a plongée dans le rouge (un demi-million de pertes en 2020). Là, 80 emplois sont menacés. «Cette société rachète des entreprises à bas prix, parfois pour l’euro symbolique, et elle organise la liquidation pour le compte de l’ancien propriétaire, qui échappe ainsi aux frais liés à la fermeture. Il est tout simplement inacceptable de laisser notre industrie dans les mains de tels vautours !» s’indigne Damien Robert, président provincial du Parti du travail de Belgique (PTB) et conseiller communal à Seraing.

Vampirisation tous azimuts

En France, l’usine PCH Metals de Saint-Martin-sur-le-Pré, près de Châlons-en-Champagne (Marne), a failli connaître le même sort. Cette unité de conception et de fabrication d’équipements à destination des industriels du bâtiment, du chauffage et de la ventilation, avec son atelier de tôlerie industrielle, avait été rachetée en 2015 par Callista pour un euro symbolique.

Un an plus tard, la convention de reprise avait été modifiée, entre autres pour entériner un abandon de créance au bénéfice du fonds allemand. La faillite de l’entreprise a finalement été déclarée en 2018. L’usine ne doit son sauvetage qu’à ses salariés, qui se sont constitués la même année en Scop pour relancer l’activité de l’entreprise, rebaptisée Marne Metal Concept.

Cette stratégie de vampirisation de PME sous-capitalisées, en difficulté, avait été éprouvée, auparavant, en Allemagne. En février 2015, Callista y reprenait, à Bisingen, dans le Bade-Wurtemberg, Kress GmbH & Co, une entreprise fondée en 1928 qui développait et produisait des outils électriques, dont de fameux moteurs de fraisage.

Un an plus tard, dépôt de bilan, faute d’investissements. À Sulzbach-Rosenberg, en Bavière, l’entreprise Rohrwerk Maxhütte GmbH (460 salariés) a connu plus récemment le même sort. Cette entreprise sidérurgique produisant des tubes en acier sans soudure pour le secteur de l’énergie avait été acquise par Callista en juin 2021.

Six mois plus tard, elle se déclarait insolvable. Menacée de fermeture définitive, l’usine a été sauvée in extremis grâce à la mobilisation des pouvoirs publics, des salariés et des syndicats. Le repreneur, le groupe britannique Mertex, diagnostique aujourd’hui « un retard d’investissement considérable ».

La logique même des fonds de private equity

« Ce fonds s’appuie sur un modèle économique promettant la restructuration pour pérenniser les investissements et sécuriser les emplois, mais cela se termine souvent par une faillite ou une revente. Ce n’est pas à proprement parler un entrepreneur de pompes funèbres pour usines en difficulté, mais le volume et la diversité des portefeuilles indiquent que le business model “prends et jette” n’est pour le moins pas très durable – pas même pour l’investisseur », décrypte un syndicaliste allemand d’IG

C’est la logique même des fonds de private equity : une prise de participation dans le capital de petites et moyennes entreprises en manque de financements, avec un investissement réduit, une mise de fonds propres restreinte et une dette maximale. Le but : réaliser la plus forte plus-value possible, le plus rapidement possible, quitte à dépecer les entreprises concernées en taillant dans le capital et dans la masse salariale.

Pour l’heure, c’est Renault qui met la main à la poche

À la Fonderie de Bretagne, Callista promet de n’engager aucun licenciement économique dans les deux ans qui suivront l’acquisition du site et de mobiliser des investissements « massifs ». Mais, pour l’heure, c’est Renault qui met la main à la poche, tout en cédant à un euro symbolique : cette cession s’accompagnera d’un investissement de 32 millions d’euros du groupe au losange pour « moderniser le processus de fusion, la ligne de noyautage, et pour créer une deuxième ligne de sortie afin de passer des pièces plus grosses pour d’autres types de clients ». « Renault met tout en œuvre pour assurer le succès de cette reprise. Nous mettons en place des garanties en ce sens. Callista apporte de son côté un potentiel de développement vers d’autres marchés », fait valoir un porte-parole du groupe, qui veut voir dans les fermetures d’usines reprises ailleurs en Europe par ce fonds les effets collatéraux de la hausse des prix des matières premières et de l’énergie.

Près de 300 postes menacés

En 2015, l’usine avait produit 25 661 tonnes de pièces de fonderie brutes et usinées pour un chiffre d’affaires de 61 millions d’euros. La fonte a chuté à 9 519 tonnes produites en 2020, pour un chiffre d’affaires de 28 millions d’euros. Elle n’était plus que de 11 433 tonnes l’an dernier. L’activité, tirée à plus de 25 % par des clients extérieurs en 2015, s’est repliée à plus de 90 % sur Renault. Avec son credo de « diversification », Callista promet de mettre un terme à cette dépendance pour accroître la production jusqu’à 27 000 tonnes de fonte par an.

Ce mardi 12 juillet, les dirigeants du fonds doivent rencontrer les salariés du site de Caudan. « La bonne nouvelle, c’est qu’on a un repreneur car on n’avait plus de son ni d’image concernant le processus, mais on doit encore analyser la viabilité du business plan », expose Stéphane Dubois, délégué CFE-CGC. Plus méfiante, la CGT souligne que « beaucoup de questions d’ordre stratégique restent en suspens », ce qui annonce « un avenir hasardeux pour la fonderie et ses salariés ». « Cette cession ne s’accompagne d’aucun projet industriel, déplore le syndicat. Cette politique d’optimisation est-elle compatible avec la protection de ses 290 salariés ? Pourquoi Renault continuera d’investir dans la fonderie malgré l’arrivée de ce fonds d’investissement ? Qu’adviendra-t-il si les objectifs d’équilibre financier à court terme ne sont pas tenus ? Combien de temps avant que Callista ne se sépare de la Fonderie de Bretagne, si les résultats se font attendre ? Les craintes sont de voir le fonds d’investissement détruire les emplois, siphonner l’outil de travail et repartir avec les subventions publiques. »

 

Il était une fois :

Héritière des Forges d’Hennebont, créées en 1860, et de la Société bretonne de fonderie et mécanique (SBFM), créée en 1966 par la régie pour reprendre les activités des fonderies de Billancourt, la Fonderie de Bretagne avait déjà été revendue, en 1998, à Teksid-Fiat, puis elle était passée, huit ans plus tard, dans les mains de l’italien Zen, avant un dépôt de bilan en novembre 2008 et le retour dans le giron de Renault en 2009. Entre-temps, les plans de licenciements successifs ont laissé ce fleuron industriel exsangue. « On a déjà été échaudés par le passé, résume Maël Le Goff, délégué syndical CGT , et Callista est un fonds qui a des objectifs de court terme pour redresser l’entreprise, sans quoi ils la fermeront. »

Enquête sur Callista, le fonds à qui Renault cède sa Fonderie de Bretagne
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12 juillet 2022 2 12 /07 /juillet /2022 05:18
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11 juillet 2022 1 11 /07 /juillet /2022 07:35

Sur le site shnrevue.fr (Edition l'HUMANITE) on peut commander des numéros de la Revue "LA TERRE", le magazine du Vivant

 

LE TERRE (HORS SERIE) : GUERRE ET FIN

 

LA TERRE publie un premier hors série exceptionnel qui analyse les bouleversements que la guerre en Ukraine provoque sur la sécurité alimentaire mondiale.

C´est un document inédit, avec de nombreuses analyses, cartes et infographies.

Au sommaire : des entretiens avec Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères, Benoit Hazard, chercheur au CNRS, Sylvie Matelly, économiste, directrice adjointe à l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques), Samir Bouarfa, chef-adjoint du département Aqua à l’INRAE, et des analyses de Francis Wurtz, député honoraire du Parlement européen, Thierry Pouch, économiste, membre de l’Académie d’agriculture de France, responsable du service études et perspectives au sein des Chambres d’agriculture de France, Jean-Marc Chaumet, spécialiste de l’agriculture chinoise, membre du comité de rédaction du Club DEMETER...

Format 23x30 - 116 pages - 11€50

LA TERRE n°7

 

 

Au menu du 7e numéro de LA TERRE :

Que se cache-t-il derrière la hausse des prix ? Par Nasser Mansouri Guilani

- Prix à la production, prix à la consommation, entretien avec Christophe Gouel par Vincent Roy et Cédric Porte

- Bio ou agroécologique ? Par Léa Lugassy

- Conjurer la malédiction de la sécheresse, entretien avec Agnès Ducharne

- Paroles de jeunes agricultrices et agriculteurs, entretiens par Cédric Porte

- Sept produits à manger et à boire dans les Hauts-de-France

- « La carte routière, ringarde, moi, jamais... », entretien par Richard Bayon

- Le saviez-vous ? La soie, un fil aux mains d’or, par J. Skalski.

Format 30x23 - 100 pages - 7,50 €

LA TERRE n°6

 

Le 6e numéro de LA TERRE, spécial Salon de l'Agriculture a pour thème : Sans paysans, on fait comment ?

Au menu :

- Les NBT, un pansement sur une jambe de bois, par Léa Lugassy

- La loi Égalim2 face à la ruine des éleveurs de porcs, par Gérard le Puill

- Tempête Alex : le long chemin de la reconstruction, par Vanessa Munier

- Domaine Perrault-Jadaud : du Vouvray en bio, par Richard Bayon

- Un entretien croisé : Julien Denormandie, Ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation de France, André Chassaigne, Député du Puy-de-Dôme

- Le parc naturel régional du Morvan - Les livres du vivant, par Vincent Roy

- Recette : Partie de pêche en rivière.

Format 30x23 - 100 pages – 7,50 €

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