Gauche Avec 81,92 % des voix, une majorité d’adhérents du PCF ont choisi, en vue de leur congrès, le texte d’orientation proposé par la direction actuelle emmenée par Fabien Roussel plutôt que la proposition alternative.
Pas de séisme en vue au PCF. Appelés à voter ce week-end pour choisir leur texte d’orientation dans la perspective de leur congrès à Marseille début avril,les communistes se sont prononcés à 81,92 % des suffrages exprimés en faveur de la « base commune de discussion » proposée par la direction actuelle. Contrairement au dernier congrès de 2018, où trois textes alternatifs avaient été déposés et où l’un d’eux l’avait emporté pour la première fois de l’histoire de la formation, une seule proposition alternative était cette fois en lice – signé à la fois par les anciens secrétaires nationaux Pierre Laurent et Marie-George Buffet, des parlementaires comme Elsa Faucillon ou Stéphane Peu, des maires, des responsables locaux, et soutenu au total par un millier de militants. Ce texte, intitulé « Urgence de communisme – ensemble pour des victoires populaires », recueille 18,08 %face à « L’ambition communiste pour de nouveaux jours heureux », adopté en décembre dernier par le conseil national (CN) du PCF et soutenu par son secrétaire national, Fabien Roussel. En quatre ans, la majorité du candidat à la présidentielle s'est renforcée avec le renfort de certaines fédérations importantes comme celles des Bouches-du-Rhône (87 % pour le texte du CN), de la Gironde (92 %) ou des Hauts-de-Seine (66 %) tandis que la participation au vote s'est élevée à 70,79 %.
Parmi les 42 000 adhérents à jour de cotisations qui pouvaient participer au scrutin, Eugénie Graf et Michel Cucheval ont poussé la porte du local du PCF de Lille (Nord) vendredi soir, sur le coup de 17 heures. Ici, le texte du conseil national « au regard des discussions » avait de bonnes chances d’être « majoritaire dans la fédération », selon les pronostics de la secrétaire départementale du Nord, Karine Trottein. Et c’est l’option qu’ont choisie les deux militants, qui ont glissé leur propre bulletin dans l’urne après avoir confié les neuf enveloppes de vote par correspondance collectées dans l’après-midi dans leur cellule de Lomme, commune associée à Lille. La principale motivation de leur choix ? La question stratégique, sur laquelle les deux textes ne proposaient pas la même démarche, en particulier vis-à-vis de la coalition de gauche formée aux législatives.
« La Nupes est certainement un bon outil entre les mains des parlementaires pour harmoniser les votes de la gauche, mais sa création ne s’est pas faite avec la population », pense Michel Cucheval. « Enclencher un mouvement majoritaire et créer un rapport de forces doit se faire avec les victimes du capitalisme, poursuit ce prof de maths à la retraite, membre du PCF depuis 1973. Cela suppose un renforcement de l’activité du parti, essentiellement pour convaincre les abstentionnistes de voter et les électeurs du RN de revoir leur position. Cela prendra du temps et de l’énergie, mais c’est la seule voie. »
De son côté, Eugénie Graf, salariée en invalidité dans un centre d’appels, voit dans la Nupes « un outil ponctuel pour l’élection » : « Je ne tiens pas à ce que le PCF y fonde son identité. Notre projet économique est cohérent, ce que je ne retrouve pas dans d’autres formations. Le nucléaire est aussi un point de divergence. Et la valeur travail, à mon avis, est importante. Je ne suis pas contre le droit à la paresse, mais une fois qu’on a le travail. » Parmi les 87 inscrits de ce bureau, Martine Devynck, qui a longtemps travaillé à la mairie de Lille, fait à son tour son entrée. Elle vote également pour le premier texte, pas convaincue par « l’urgence » revendiquée par le projet alternatif, mais elle confie aussi quelques critiques. « Nous ne sommes pas les meilleurs, nous avons fait des erreurs. Sur le féminisme, les violences exercées contre les femmes, nous avons longtemps été à côté de la plaque. La prise de conscience vient un peu tard », estime-t-elle.
Apporter « une perspective à la colère de tous ces gens dégoûtés de la politique »
Autant de questions qui ont également traversé les échanges des communistes du 20e arrondissement parisien, réunis pour un débat de près de deux heures jeudi soir avant que sonne l’heure du vote. À la tribune improvisée, la responsable locale Raphaëlle Primet présente le texte du conseil national, qu’elle soutient, parce qu’il s’agit notamment, à ses yeux, d’être « à la fois unitaire et de mener le rapport de forces », pour apporter « une perspective à la colère de tous ces gens dégoûtés de la politique ». À ses côtés, l'ancien secrétaire national Pierre Laurent, adhérent de la section, défend la démarche d’« Urgence de communisme ». « Bien que la société se pose la question du dépassement du capitalisme, notre niveau d’influence reste bas. C’est le grand paradoxe de la période. L’idée de communisme a été abîmée par le XXe siècle, nous devons en porter une vision nouvelle et la faire vivre au présent », expose-t-il, insistant sur le rassemblement, car, à défaut, « nous risquons soit que perdure la politique de Macron, soit la victoire du RN ».
Un point qui anime le débat. Dans la salle, Boris se dit ainsi favorable au texte du conseil national notamment parce qu’il « parle beaucoup plus de comment convaincre les gens plutôt que d’alliances », celles-ci condamnant à « toujours être pris dans la logique du vote utile », selon lui. « La situation est tellement urgente qu’on n’est pas dans une configuration où on peut se payer le luxe de se poser la question d’avoir un candidat à chaque fois et faire, peut-être, 5 % », estime, pour sa part, Charlotte, qui n’a envie ni « de se faire bouffer par FI », ni « d’un repli sur nous-mêmes ».
Partisans d’un texte ou de l’autre, les militants pointent aussi des questions à approfondir. À l’instar de Nicolas, qui a choisi – comme près de 75 % des 129 votants de la section – le texte de la direction, qu’il estime porteur d’« une ambition à poursuivre avec enfin une visibilité » du PCF, mais qui voudrait voir davantage interrogé « le projet de société : quelles transformations de l’économie, quels nouveaux rapports de production, et comment on franchit le cap pour les obtenir ».
S’il affirme une orientation, le vote de ce week-end ne clôt pas les débats. La « base commune de discussion » choisie par les adhérents du PCF doit désormais être amendée d’abord dans les sections, puis les fédérations, courant mars, et enfin à Marseille début avril. D’ici là, un autre chantier doit s’ouvrir dès le week-end prochain avec un nouveau conseil national, notamment consacré à la révision des statuts du Parti.
Désintox. Bonne nouvelle en apparence, la décrue des chiffres du chômage marque en réalité une explosion de l’emploi précaire et des radiations.
Voilà de quoi ravir le gouvernement et son obsession du plein-emploi. Selon la Dares, 6 134 100 personnes étaient inscrites à Pôle emploi au quatrième trimestre 2022, chiffre au plus bas depuis 2014. « Le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité baisse de 112 000 personnes au T4 2022. Le plein-emploi, c’est aussi le bon emploi. Nous poursuivons notre mobilisation », s’est réjoui le ministre du Travail, Olivier Dussopt, sur Twitter. Pourtant, à y regarder de plus près, les statistiques peinent à confirmer cette bonne nouvelle.
Explosion du nombre de chômeurs en catégorie B
Les données de la Dares montrent avant tout que la large baisse du nombre des chômeurs de la catégorie A (n’ayant pas du tout travaillé durant le mois) est compensée par un impressionnant bond des inscrits en catégorie B (moins de 78 heures dans le mois). Avec 2 834 000 privés d’emploi dans cette première catégorie au quatrième trimestre 2022, le nombre d’inscrits a ainsi diminué de 3,8 % en un trimestre, et de 9,4 % en un an.
Le nombre de chômeurs en catégorie B, occupant des emplois très précaires, a lui explosé : il a augmenté de 8,8 % en un an, et de plus de 30 % si l’on se concentre exclusivement sur les personnes ayant travaillé entre 1 et 20 heures dans le mois.
Un transfert qui pourrait être en partie expliqué par un bug informatique, explique la CGT : lors de la réactualisation de leurs droits, certains chômeurs ont été forcés de déclarer 1 heure travaillée au minimum, même sans activité. Mais pas que. « Il y a une vraie volonté de Pôle emploi de servir la soupe du gouvernement. Par exemple, de nombreuses personnes ont été désinscrites car en arrêt maladie, alors qu’elles auraient pu être transférées dans la catégorie D », explique Pierre Garnodier, du comité CGT chômeurs et précaires.
La réforme de l’assurance-chômage alourdira encore la tendance
Si le gouvernement se targue de la baisse du taux de chômage, les personnes ayant quitté les statistiques pour cause de reprise d’un emploi déclaré sont de moins en moins nombreuses : leur nombre a chuté de 30,1 % entre le quatrième trimestre 2021 et le dernier trimestre 2022. « Aujourd’hui, ce n’est pas parce qu’on sort de Pôle emploi qu’on retrouve un boulot. La majorité des sorties s’explique parce que les gens ne peuvent pas recharger leurs droits et se retrouvent au RSA », fustige Pierre Garnodier.
Selon lui, la nouvelle réforme de l’assurance-chômage, qui entre en vigueur le 1er février, alourdira encore la tendance. En raccourcissant la durée d’indemnisation de 25 %, nombreux seront les privés d’emploi à disparaître des statistiques sans reprendre une activité.
Selon l’institut statistique, enfin, 52 900 personnes ont été tout bonnement radiées des listes de Pôle emploi. Bien plus qu’un seul accroissement du nombre de radiations (+ 2,3 % par rapport au trimestre précédent et + 16,5 % par rapport au dernier trimestre 2019), il s’agit tout simplement d’un record depuis la naissance de ces statistiques en 1996. Une « volonté » politique, pour Pierre Garnodier. « On peut être radié dès lors qu’on rate un appel téléphonique, c’est considéré comme une absence à un entretien », explique-t-il.
Pour le moment les prix de blé et du maïs demeurent relativement sages sur les marchés internationaux. Mais il s’agit d’une situation précaire résultant du fait que la Russie et l’Ukraine continuent d’exporter des volumes importants de céréales depuis les ports de la Mer noire. Concernant le soja, que l’Europe importe surtout sous forme de tourteaux, la sécheresse en Amérique du sud pourrait réduire la prochaine récolte.
Le 3 janvier, la tonne de blé français rendue au port de Rouen pour l’exportation cotait 305 €. Deux semaines plus tard elle chutait à 283 €, contre un prix autour de 340 € entre juillet et octobre 2022. Selon le cabinet Agritel qui observe l’évolution des marchés des céréales au niveau international, le blé français, comme d’autres origines, est « pénalisé la baisse de l’euro comparé au dollar et par la forte compétitivité des origines russes sur la scène internationale ». Cette compétitivité est « renforcée par la baisse du rouble, notamment face au dollar et aux autres devises majeures telles que l’euro ». Du coup, la Russie a exporté 22,8 millions de tonnes de blé entre juillet et décembre 2022 et pourrait encore exporter 21,3 millions de tonnes au cours du premier semestre 2023, c’est-à-dire avant la prochaine récolte. Le prix du maïs vendu par la France à l’export évolue depuis des mois de manière parallèle à celle du blé. Après un prix moyen compris entre 330 € et 320 € en septembre et octobre, il est descendu sous la barre des 300 € la tonne en novembre pour afficher 266 € le 17 janvier. Ici encore, ce sont les maïs russe et ukrainien dont les exportations sont en hausse de 15,7 % ces derniers mois - qui font reculer les prix dans les pays membres de l’Union européenne.
Les exportations françaises en forte hausse au port de Rouen
Mais, pour peu qu’une sécheresse printanière vienne réduire les rendements espérés l’été prochain, la spéculation ne manquerait pas de repartir à la hausse. Les chargements de blé et d’orge à partir du port de Rouen pour l’exportation étaient en hausse de 35 %, suite à la récolte de 2022 par rapport aux mêmes mois de l’année précédente. La Chine restait en tête des destinations avec une hausse de 39,5 % et un volume de 1,57 million de tonnes. Des pays comme l’Argentine et l’Australie ont également exporté davantage de blé en 2022 que les années précédentes. Pour peu que les stocks de report soient plus bas que la moyenne des années précédentes au moment de la récolte de 2023, la spéculation repartira. La Commission européenne a publié ses projections sur l’évolution de la production céréalière dans les pays membres de l’Union européenne d’ici 2032. Elle mise sur une production annuelle en légère baisse en raison du changement climatique en cours alors que les prix des engrais pourraient augmenter fortement dans les prochaines années. En attendant, les regards se tournent vers les tourteaux de soja et la possible augmentation de leurs prix. L’Europe en produit peu et importe 60 % de ses besoins, surtout en provenance d’Amérique du sud. La France importe 50 % de ses besoins, soit 3 millions de tonnes achetées au Brésil après trituration dans ce pays pour produire de l’huile et du diester. Rendue au port de Montoir pour nourrir les volailles, les porcs et compléter les rations des vaches laitières de l’ouest de la France, la tonne de tourteaux de soja cotait 502 € en janvier 2022. Son prix dépassait les 560 € en mars, atteignait 578 € en juin et se maintenait à 556 € au début de janvier 2023.
Rendements incertains pour le soja en Amérique du sud
Actuellement, la surface brésilienne semée en soja est en hausse de 5 % sur l’année précédente, ce qui peut conduire à spéculer à la baisse si l’offre dépasse la demande en volume au moment de la récolte. Mais depuis novembre, un déficit pluviométrique s’est installé sur les zones de production de l’Argentine, de l’Uruguay et du sud du Brésil, ce qui pousserait à spéculer sur la hausse des prix avant même de connaître les volumes de récolte. D’autant plus que la dernière période s’est traduite par une augmentation de la demande mondiale. Dans un encadré que publiait « La France Agricole » du 13 janvier en page 5 on apprenait que « par deux fois, le gouvernement argentin a accordé un taux de change préférentiel aux exportations de soja. Ce taux a été mis en place pendant le mois de septembre, puis en décembre afin d’inciter les agriculteurs à libérer les stocks de soja, constitués pour se prémunir contre la dévaluation du peso argentin. Cette mesure a entraîné la vente de larges volumes de soja par les agriculteurs argentins et soutenu les exportations en septembre octobre. Les prix mondiaux du tourteau de soja ont momentanément accusé le coup de cette offre additionnelle de fève ». Dis autrement, les raisons de spéculer ont diminué momentanément.
L’Humanité a calculé ce que cela rapporterait à la solidarité nationale, et au système des retraites, si les faux indépendants, travailleurs des plateformes, étaient requalifiés en salariés.
Le « en même temps » macronien est un art que le gouvernement pousse jusqu’au raffinement. Pour justifier sa réforme des retraites, l’exécutif se plaint des prévisions de déficit du régime général. Or, en même temps et en digne héraut de la « Start up nation », il s’en prend méthodiquement au salariat, principale source de financements de nos retraites via les cotisations, en défendant les Uber et compagnies qui rêvent de transformer les travailleurs en autoentrepreneurs, sans cotisations sociales ni patronales à verser.
Le gouvernement ne ménage en effet pas ses efforts pour protéger le business des plateformes en faisant pression au niveau européen ou en tentant de modifier le droit français (tentatives deux fois censurées par le Conseil constitutionnel) pour diminuer leurs régulières condamnations en justice pour travail dissimulé et requalification de leurs indépendants en CDD ou CDI.
Au moins 1,45 milliard d’euros par an de manque à gagner pour la Sécu
Pour la Sécu et son régime des retraites, le manque à gagner est considérable. Si tous ces travailleurs de plateformes - nous avons évalué leur nombre à 300 000 - au contestable statut d’indépendant étaient requalifiés en salariés et rémunérés au SMIC, leurs cotisations abonderaient nos systèmes de solidarité nationale de 1,45 milliard d’euros par an.
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La rentrée d’argent serait même bien plus conséquente si les rémunérations au Smic (20 511 euros bruts au 1er janvier 2023) ne voyaient pas « en même temps » leurs cotisations patronales plafonnées à 2,3 %, cette exonération participant aussi de l’assèchement des financements de la Sécurité sociale et de notre assurance chômage. Avec un barème « normal » de cotisations patronales (34,06 %), le gain pour la solidarité nationale de salarier ces travailleurs s’élèverait alors à 3,4 milliards d’euros, dont 951 millions d’euros pour les seules caisses de retraite. Rappelons que l’ensemble des baisses de cotisations offertes aux entreprises représente 70 milliards d’euros par an, selon un rapport de l’Ires paru à l’été 2022 !
Comment la machine à ubériser et à dé-cotiser se met en marche
Dans les détails, voilà comment la machine à ubériser et à dé-cotiser se met en marche. Pour se connecter aux plateformes, il faut un numéro de siret. Quasiment tous les travailleurs utilisent le statut d’une micro-entreprise, anciennement appelée auto-entreprise. Ce statut est même obligatoire pour certaines d’entre elles. Ce n’était pas le cas il y a quelques années pour les chauffeurs VTC qui déclaraient trop de chiffre d’affaires et privilégiaient alors les SASU, sociétés par action simplifiée unipersonnelle. Mais depuis que le plafond de chiffre d’affaires a été rehaussé à 72 000 euros, ces « vétécistes » se reportent aussi sur le statut de micro-entrepreneurs. Ce type de statut représente ainsi 75 % des créations d’entreprises en France.
Dans un rapport remis en novembre dernier sur le travail dissimulé, le Haut Conseil du financement de la protection sociale, organisme rattaché à Matignon, se penche particulièrement sur ce statut considéré comme « très fraudogène ». Les micro-entrepreneurs ne déclareraient qu’une partie de leur chiffre d’affaires à l’Ursaff. Le rapport estime que le manque à gagner en matière de cotisation s’élève à 1,5 milliard d’euros par an. L’auto-entrepreneur doit en effet cotiser à hauteur de 22 % de son chiffre d’affaires, 11 % pour ceux bénéficiant du dispositif d’aide à la création d’entreprise ACRE.
La situation « fraudogène » est particulièrement mauvaise pour les travailleurs de plateformes. Le Haut conseil s’est employé à un exercice de chiffrage. « Les deux-tiers de la population étudiée ont un chiffre d’affaires déclaré à l’Urssaf inférieur aux montants des transactions enregistrées par les plateformes ; près de la moitié d’entre eux n’a rien déclaré. Cette part est de 90 % pour les VTC et de 73 % pour les livreurs à domicile » , affirme le rapport.
L’urgence de les requalifier en salariés
Il n’est pas question ici de pointer du doigt ces travailleurs, mais bien au contraire d’insister sur le fait que comme ce sont de faux indépendants, subordonnés à la plateforme donneuse d’ordre, et que, privés de droits, ils ne cotisent pas, il est plus qu’urgent de les requalifier en salariés. C’est ce qu’entend faire la directive européenne sur les travailleurs des plateformes, qui devrait être votée à Strasbourg courant février. Non seulement ces requalifications apporteraient à ces travailleurs les droits fondamentaux qu’ils réclament : chômage, arrêts maladie, congés payés… Mais cela permettrait aussi, grâce aux cotisations patronales et salariales, de renflouer les caisses de la protection sociale.
Combien sont-ils ? L’étude d’impact de la commission européenne chiffre les travailleurs des plateformes qui seraient requalifiés par la directive à près de 5 millions dans l’Union. Nous sommes partis sur le nombre de 300 000 en France, certainement sous-estimé. En 2022, il y avait, malgré les nombreuses restrictions (en ancienneté notamment), 125 000 inscrits pour l’élection des représentants des livreurs à vélos et des chauffeurs VTC. L’Urssaf a enregistré cette année-là, 80 000 nouvelles créations de micro-entreprises, juste sur la livraison ! Et il faut ajouter les travailleurs d’autres plateformes comme StaffMe, StudentPop, Brigad, OneStaff, Comet, JobyPepper… Autant de services qui parfois abusent du statut d’auto-entrepreneur pour faire du dumping social dans les secteurs de l’intérim, de l’hôtellerie-restauration, du service à la personne ou encore du médico-social. Chacune revendique au moins 10 à 15 000 travailleurs “indépendants”. Comme le fait la directive européenne, nous écartons bien entendu les freelances véritables, ceux qui peuvent négocier leurs tarifs, gérer leur emploi du temps et leur organisation du travail, accéder à leur portefeuille client…
Pour nos calculs, nous avons aussi opté pour des emplois au Smic. Les livreurs à vélo déjà salariés chez Just Eat sont payés ainsi, comme la plupart des coursiers du Quick Commerce. Beaucoup néanmoins arrondissent leurs fins de mois grâce aux heures supplémentaires et au travail de nuit ou du dimanche. Les chauffeurs VTC affichent plutôt des chiffres d’affaires mensuels autour de 4 000 euros, mais si on enlève les frais du véhicule, les 25 % ponctionnés par les plateformes et le fait qu’ils travaillent souvent plus de 60 heures par semaine, ils peinent à atteindre le Smic horaire.
Merci à la juriste en droit social Barbara Gomes, à l’économiste Thomas Dallery et à l’administrateur CGT de la CNAV Régis Mezzasalma pour leurs conseils éclairés.
Certains disent que la campagne présidentielle du PCF avec Fabien Roussel n'a rien fait bouger !!!
Il semble bien qu'ils se trompent, et c'est une bonne nouvelle, non seulement pour les communistes, mais pour l'avenir de la gauche et de son union:
Sondage : les Français préfèrent Fabien Roussel à Jean-Luc Mélenchon
SONDAGE EXCLUSIF - Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon sont les deux premiers leaders de gauche dans notre baromètre des personnalités politiques, réalisé avec l’Ifop. Nous avons voulu savoir, si duel il y avait, lequel serait le préféré des Français.
Le résultat est sans appel. Le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, dépasse Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise de plus de 20 points, quand on interroge les Français pour savoir quelle est leur personnalité préférée. Ils sont 54% à préférer Fabien Roussel, contre seulement 30% Jean-Luc Mélenchon. Le reste (16%) n’a pas de préférence.
Le résultat n’est pas surprenant au vu de la sympathie qu’a engrangé le communiste auprès des Français depuis la campagne présidentielle de 2022. Ce qui ne l’avait pas empêché de ne récolter que 2,28% des voix au premier tour de l’élection, contre 21,95% pour le candidat de la France insoumise. De la sympathie au bulletin dans l’urne, il y a toujours une certaine marge.
Fabien Roussel à Morlaix - au local de la section communiste, le 4 décembre 2022, ici au côté de Gladys Grelaud, Lucienne Nayet, Ismaël Dupont, Roger Héré
Une demande de référendum sur le projet de réforme des retraites, qui sera débattue par l’Assemblée nationale à partir du 6 février, a été déposée par les députés de la Nupes.
À l’initiative des communistes, une centaine de députés de la Nupes ont déposé une demande de référendum sur le projet de réforme des retraites. Cette « motion référendaire » vise à suspendre l’examen du projet gouvernemental, qui débutera le 6 février à l’Assemblée nationale, afin de soumettre le texte à un référendum et ainsi « rendre la parole au peuple sur ce choix crucial pour son avenir », selon un communiqué de la Nupes.
Roussel : « Nous proposons de redonner la parole au peuple »
Vivement opposé au report à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite, comme l’ensemble de l’alliance de gauche, le président du PCF, Fabien Roussel, a assuré, ce mardi sur CNews, que « le gouvernement a fait le choix du blocage et de l’affrontement ». « Il faut sortir par le haut de cette crise. C’est la raison pour laquelle nous proposons de redonner la parole au peuple et de le faire par la voie d’un référendum », a-t-il souligné.
Selon Roussel, « 98 députés de gauche » ont déposé la motion référendaire. « Dès le 6 février, le jour de l’ouverture des débats à l’Assemblée nationale, nous demanderons à l’ensemble des députés de donner la parole au peuple et de sortir de cette impasse », a-t-il ajouté. La motion sera débattue dans l’hémicycle avant la discussion générale sur le projet de loi, a-t-on appris de source parlementaire.
Les quatre chefs de file de la Nupes à l’Assemblée ont signé la motion, André Chassaigne (PCF), Mathilde Panot (LFI), Boris Vallaud (PS) et Cyrielle Chatelain (EELV). Le projet du gouvernement « suscite l’opposition d’une écrasante majorité des Françaises et des Français et une mobilisation sociale inédite », ont-ils justifié dans l’exposé des motifs, où ils estiment qu’un « référendum relève d’une véritable obligation démocratique ».
Le dernier mot au Président
Si la Nupes parvenait à faire voter la motion le 6 février par l’Assemblée, ce qui est loin d’être gagné, la motion serait immédiatement transmise au Sénat, qui devrait se prononcer dans un délai de 30 jours. Mais même adoptée par les deux chambres, il ne s’agit que d’une proposition de référendum faite au Président, libre ou pas de donner suite.
Au sein de la majorité présidentielle, ce n’est évidemment pas l’option privilégiée. « On a eu une élection présidentielle, une élection législative, on a eu ce débat (sur les retraites), on va l’avoir là en hémicycle », a souligné devant la presse Benjamin Haddad (Renaissance).
Même fin de non-recevoir des députés LR : « De la part de cette Assemblée nationale, ce serait acter qu’elle ne sert à rien », a relevé le chef de file du groupe, Olivier Marleix, qui veut « assumer (ses) responsabilités ».
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Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste.
Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale.
Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.