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6 décembre 2021 1 06 /12 /décembre /2021 06:33

 

L’électricité décarbonée est appelée à jouer un rôle majeur pour atteindre les objectifs climatiques que s’est fixés la France d’ici à 2050. Dans son récent rapport « Futurs énergétiques 2050 », RTE (Réseau de transport d’électricité) explore différentes hypothèses de mix électrique, aux fortes conséquences économiques et sociales.

*SERGE VIDAL est syndicaliste CGT, ancien ingénieur-chercheur EDF.

DES PERSPECTIVES ANNUELLES AUX PRÉVISIONS SUR TRENTE ANS

RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité en France, a une mission légale de prospective relative aux moyens de production et de distribution électriques. Chaque année, RTE publie un bilan prévisionnel afin de vérifier que l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité sera assuré pour les années qui suivent. Il dispose pour ce faire des informations et des compétences. Sur ces bases, RTE a, à plusieurs reprises ces dernières années, alerté sur les tensions relatives au passage des hivers (risque de black-out long). Des craintes similaires existent aussi au niveau européen.

Cette fois, l’exercice demandé à RTE par le ministre de tutelle en 2019, et dont une version a été publiée le 25 octobre 2021, porte sur les trente à quarante prochaines années, ce qui est assez différent des exercices annuels et fait appel à de nombreuses hypothèses.

La sécurité d’approvisionnement électrique nécessite un équilibrage production/consommation quasi instantané, mais aussi une programmation de moyen et long terme afin d’être sûrs de disposer des installations de production suffisantes le moment venu. On voit en ce moment, sur le court terme, avec la forte augmentation des prix, que cette spécificité est particulièrement incompatible avec la libéralisation des marchés et peut entraîner toutes sortes de spéculations : la multiplication des opérateurs privés induit des captations financières à différents niveaux. De façon parallèle, la programmation sur le long terme est indispensable et demande une vision et des principes (sécurité d’approvisionnement, maîtrise des coûts, égalité de traitement, indépendance nationale…) que seule la puissance publique peut garantir.

L’ensemble des hypothèses technologiques, économiques, sociales, géopolitiques, environnementales…, leur mise en cohérence et les objectifs visés constituent des scénarios énergétiques qui permettent de fournir des prévisions en matière d’investissements. L’évolution du contexte et les décisions prises modifient ensuite les données du problème et ces scénarios, indispensables à la prise de décision, doivent être réajustés.

La crédibilité d’un scénario dépend de la transparence de toutes les étapes du calcul. D’autres organismes – des associations, des universités… –, produisent de tels scénarios, qui diffèrent surtout par leurs hypothèses et leurs objectifs, parfois par leur méthodologie et leur transparence. Hors du monde universitaire, les moteurs de cohérence de ces études sont rarement en accès public.

Le gouvernement retient un scénario de référence pour établir la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), votée tous les cinq ans au Parlement. Ce scénario prospectif est aujourd’hui dit d’AMS (« avec mesures supplémentaires »).

DES HYPOTHÈSES CONTRAIGNANTES

RTE a donc publié en octobre 2021 une mise à jour de ses scénarios et en a évalué leur coût de revient. Le cadrage considéré par RTE est celui de la stratégie nationale bas carbone (SNBC, réévaluée tous les cinq ans=, qui s’inscrit dans le cadre de la loi relative à la transition écologique pour la croissance verte (TECV) de 2015. Loi qui a, entre autres, pour objectif une diminution de 50 % de la consommation énergétique française finale entre 2012 et 2050 (avec – 30 % en 2030) et de réduire à 50 % la part de l’électronucléaire d’ici à 2035 et la limiter globalement à 63,2 GW en puissance. La loi prévoit aussi d’atteindre la neutralité carbone en 2050, d’assurer la sécurité d’approvisionnement et la cohésion sociale, la maîtrise des dépenses des consommateurs et le droit d’accès à l’énergie sans coût excessif, bref une gageure.

 

Évolution de la consommation d’énergie finale et la part de l’électricité en France métropolitaine (historique et projection SNBC). Source : RTE, « Futurs énergétiques 2050 ».

Pour prendre moins de risques de non-atteinte de tous ces objectifs, il faudrait desserrer certaines contraintes de cette loi. Déjà, à la suite d’une précédente étude de RTE, l’objectif initial de 50 % de nucléaire dans notre mix électrique a été reculé par le Parlement de 2025 à 2035. La présente étude montre que la date de 2035 n’est pas non plus tenable.

SIX SCÉNARIOS ÉTUDIÉS

Trois scénarios retenus portent exclusivement sur des investissements dans les énergies renouvelables (scénarios M) et trois scénarios sur une combinaison entre énergies renouvelables et nucléaire (scénarios N). Ces six scénarios sont accompagnés de six variantes se rapportant à la consommation ou au mix électrique ainsi que d’une quinzaine d’études de sensibilité relatives aux coûts. À partir de différents jeux d’hypothèses, les scénarios sont multipliables indépendamment de leur désirabilité.

La première observation de RTE, dans le cadre défini, est que l’objectif de neutralité carbone implique une transformation profonde de l’économie et des modes de vie, et une forte augmentation de la part de l’électricité décarbonée dans la consommation énergétique totale. Les énergies fossiles, dont il faut sortir, représentent actuellement environ 60 % de la consommation actuelle, et elles sont importées.

Côté consommation, la SNBC table sur de l’efficacité énergétique (assurer le même service avec moins d’énergie), des transferts d’usages (changer d’énergie pour un même service) et de la sobriété énergétique (se passer de certains biens et services).

DES OBJECTIFS CLIMATIQUES DIFFICILEMENT ATTEIGNABLES

L’étude RTE met en évidence le fait que les scénarios avec maintien de nucléaire sont complémentaires du développement des énergies renouvelables et que les scénarios de substitution ne permettent pas l’accélération de la baisse des gaz à effet de serre demandée par le pacte vert européen. Pour cela, il faudra, a minima, étaler la trajectoire de fermeture des réacteurs nucléaires actuels.

 

 

Émissions de l’Union européenne depuis 1990 et objectif à l’horizon 2030 et 2050.Source : RTE, « Futurs énergétiques 2050 ».

RTE montre aussi qu’une « sortie rapide du nucléaire » (comme le préconise notamment le scénario Négawatt) « conduit soit à accepter des pénuries, soit à renoncer au respect de la trajectoire climatique de la France ». RTE montre également qu’ « un moratoire sur les énergies renouvelables conduirait à placer la France dans une position critique par rapport à ses ambitions de réindustrialisation et à ses trajectoires climatiques ».

L’étude RTE démontre que les besoins de flexibilité (non-fourniture à certains moments, recours à des batteries) et les limitations d’usages augmentent fortement avec la part des énergies renouvelables intermittentes (solaire et éolien).

Même si RTE a essayé de prendre des hypothèses similaires en termes de coût et de faisabilité des différents scénarios, le pari sur les capacités de stockage massif de l’électricité est très important pour les scénarios M.

La SNBC actuelle ne considère pas le captage/séquestration du CO2 comme suffisamment mature et mise sur une multiplication par 2,5 de l’usage énergétique de la biomasse.

SOBRIÉTÉ ET DÉMOCRATIE

La sobriété est le terme de bouclage pour les scénarios de réduction drastique des productions énergétiques pilotables. Cette notion recouvre la propension des individus à partager certains espaces et équipements, mais aussi d’autres modifications radicales de nos modes de vie ; entre autres, moins de déplacements, une moindre consommation des biens manufacturés, une baisse de 1 °C de la température des consignes de chauffage (actuellement 19 °C recommandés) ou de l’utilisation de l’eau chaude, de la frugalité numérique, la moitié du temps de travail en télétravail, etc.

Ces hypothèses peuvent heurter les aspirations du plus grand nombre et ne pas permettre la réduction des inégalités sociales ou de genre. Comme elles sont nécessaires à l’atteinte, sous contraintes, des objectifs énergétiques, elles risquent d’impliquer de la contrainte politique et sociale.

Il s’agit là de questions politiques de première importance qui ne doivent pas rester enfouies dans le fatras d’hypothèses structurantes de l’avenir énergétique du pays.

PAS DE SCÉNARIO AVEC MAINTIEN DU NUCLÉAIRE

Compte tenu du cadrage politique initial, RTE n’a pas étudié de scénario avec le maintien de la part du nucléaire dans la production électrique, actuellement de l’ordre des 70 %. (Un tel scénario sortirait du cadre, mais c’est aussi le cas des scénarios 100 % énergies renouvelables étudiés.) Avec une demande électrique en augmentation, le maintien de ce pourcentage impliquerait une augmentation en valeur absolue.

Compte tenu des délais de construction de nouveaux réacteurs, de la durée d’exploitation estimée des réacteurs actuels (autour de soixante ans) et du manque d’anticipation passée, cette option nécessiterait un effort industriel énorme et de la coopération internationale. La dégradation du tissu industriel national, les politiques de contractualisation et de sous-traitance, le manque de formation et le Wall Street management ont affaibli durablement les capacités du pays pour cela. Sans très forte volonté politique, cela ne pourra pas se réaliser.

UN BESOIN ÉLECTRIQUE SOUS-ESTIMÉ

La demande électrique retenue pour 2050 est de 645 TWh, soit 35% de plus qu’aujourd’hui. Une variante avec réindustrialisation du pays a été étudiée qui fixe la demande à 752 TWh, sans toutefois tabler sur un retour au niveau industriel des années 1990. L’Académie des technologies a, quant à elle, avancé le chiffre de 840 TWh, ce qui correspond à peu près à l’estimation d’EDF, qui considère l’estimation de RTE comme une trajectoire a minima.

Au-delà de cette bataille de chiffres se pose la question des marges de sécurité en matière de continuité d’approvisionnement. Une sous-capacité en moyens de production serait plus contraignant qu’une surcapacité. Il faut des marges de sécurité lorsqu’il s’agit de satisfaction des besoins, d’autant plus si on veut avoir une politique de réduction des inégalités sociales et de résorption de la pauvreté.

ÉVALUATION DES COÛTS

RTE évalue les coûts complets de ses différents scénarios et fait apparaître que le scénario avec mise en service de quatorze EPR d’ici à 2050 ferait économiser en investissements supplémentaires environ 200 milliards d’euros sur quarante ans par rapport à un arrêt total du nucléaire en 2060 et que le coût des énergies renouvelables est moindre dans le cas où elles sont associées au nucléaire.

 

 

Comparaison des coûts complets annualisés pour les différentes capacités en exploitation à l’horizon 2030 dans les six scénarios de mix considérés (moyenne des scénarios). Source :RTE, « Futurs énergétiques 2050 ».

Toutefois, le risque d’insuffisance chronique dans la fourniture électrique de la France, et donc son renchérissement, ainsi que celui de non-atteinte de la neutralité carbone en 2050, apparaissent comme des éléments plus déterminants que les écarts calculés de coûts.

La documentation fournie par RTE aborde de nombreux points liés aux contraintes de réalisation de ses scénarios, notamment leur impact en matière et d’occupation de l’espace. RTE souligne aussi les nombreux champs de recherche qui doivent être renforcés pour faire face aux enjeux.

URGENCE À DÉCIDER

RTE conclut à juste titre sur l’urgence (2022-2023) qu’il y a à prendre des décisions qui sont d’une ampleur similaire à celles prises dans les années 1970, au moment du lancement du programme nucléaire.

Les délais de construction sont longs, et déjà pour le nucléaire du retard a été pris. La période actuelle, où les taux d’intérêt sont bas, est propice au lancement d’investissements nucléaires ou renouvelables nécessitant beaucoup de capitaux au début. Le coût de l’indécision se payera cher à terme. La cohésion sociale, le progrès social et la réduction des gaz à effet de serre sont en jeu.

 

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6 décembre 2021 1 06 /12 /décembre /2021 06:26

 

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5 décembre 2021 7 05 /12 /décembre /2021 08:39
Appel du mouvement de la Paix pour une grande mobilisation à Brest le 9 janvier 2022

Les 12, 13 et 14 janvier 2022 les 24 ministres de la défense et 24 ministres des affaires étrangères de l’Union européenne (UE) tiendront un sommet à Brest sur les questions de la défense et de la sécurité.  


Durant ce sommet seront vraisemblablement abordés, d’après les premières informations publiques, les dossiers suivants :


Le projet européen de « Boussole stratégique » examiné lors du dernier conseil des ministres de l’union européenne, la création d’une force de projection extérieure de l’UE, l’augmentation des budgets militaires nationaux comme le demande l’OTAN, l’augmentation du Fonds Européen de Défense, la mise en place d’une présence militaire maritime dans la région indopacifique, a mise en œuvre d’un nouveau système aérien SCAF pour 80 milliards d’euros au minimum., les questions migratoires , les relations entre l'UE et l'Afrique.


Toutes ces orientations seront définies, dans le respect des traités européens, et donc en complémentarité avec les orientations stratégiques de Washington et de l’OTAN (cette organisation militaire quasi illégale au regard du droit international et qui a conduit à mettre à feu et à sang une bonne partie de la planète).


Avec d’autres organisations de Paix, le Mouvement de la Paix appelle à faire du Dimanche 9 janvier 2022 un grand moment de mobilisation pour une Europe agissant pour :


« La Paix, le climat, le désarmement nucléaire, la justice sociale et les droits humains, un accueil digne des migrants »


 objectifs:

- Une Europe de Paix et l’arrêt de la militarisation de l’UE
- Des moyens pour lutter contre le réchauffement climatique et pour protéger la vie sur la planète.
- La diminution des dépenses militaires et la satisfaction des besoins sociaux (éducation, hôpitaux, climat, transports publics, salaires etc..)
- L’élimination des armes nucléaires à travers la mise en œuvre du Traité d’interdiction des armes nucléaires entré en vigueur le 22 janvier 2021.

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5 décembre 2021 7 05 /12 /décembre /2021 07:37

Ce mercredi 24 novembre, 27 personnes sont mortes dans la Manche, après le naufrage de leur embarcation de fortune. Majoritairement Kurdes d’Irak et d’Iran, ils et elles fuyaient la misère et le danger, bien souvent à la recherche de membres de leur famille résidant au Royaume-Uni.

Par son ampleur, ce naufrage a réveillé la mauvaise conscience des dirigeants européens, qui depuis des mois, voire des années, laissent pourrir la situation à la frontière franco-britannique, alimentent dans le débat public la surenchère anti-migrants, et construisent une Europe forteresse.

Oui, les larmes de crocodile de nombreux responsables politiques sont insupportables. Les mêmes qui proposaient la semaine dernière de construire un mur à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, déplorent aujourd’hui de la mort de ces 27 migrant·es. La réalité, c’est que depuis bien longtemps nos zones frontalières sont devenues des zones de grand danger pour les migrant·es, à commencer par la Méditerranée dans laquelle des dizaines de milliers se sont noyé·es depuis 2015.

Faire reposer toute la responsabilité sur les « passeurs », comme l’a fait le Ministre de l’Intérieur, n’est pas crédible. Evidemment, n’ayons aucune faiblesse à l’égard de ces trafiquants, qui pratiquent de fait la traite d’êtres humains. Chaque fois que cela est possible, ils doivent être arrêtés et lourdement sanctionnés.

Mais pense-t-on sérieusement que cela suffira pour tarir les flux migratoires clandestins ? En réalité, une seule option crédible est sur la table : agir en même temps pour traiter à la racine les causes des migrations forcées – à commencer par les guerres, les inégalités de développement, le dérèglement climatique – et ouvrir sans attendre des voies légales et sécurisées de migration, organisées et coordonnées au sein de l’Union européenne et avec ses partenaires, dont le Royaume-Uni.

Face au jeu dangereux des populistes britanniques, Johnson en tête, la France devrait hausser le ton et appeler à la renégociation des accords du Touquet et du traité de Sandhurst. Notre pays ne peut être relégué au rôle de vulgaire sous-traitant de la politique de chasse aux migrants de M. Johnson.

Au-delà, la France pourrait être motrice d’une véritable stratégie d’accueil, d’installation et d’accès aux droits en Europe, pour celles et ceux qui le souhaitent. Nous pourrions enfin rompre avec les discours haineux et xénophobes, qui ont pris bien trop de place dans le débat public national et européen.

Les communistes comptent bien aborder toutes ces questions dans le débat de l’élection présidentielle, et avant cela, à l’occasion de la présidence française de l’Union Européenne qui va débuter en janvier.

http://www.pierrelaurent.org/#le-deni-du-gouvernement-francais-doit-cesser

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5 décembre 2021 7 05 /12 /décembre /2021 07:33
Vente d'armes aux Emirats arabes unis : « La surenchère guerrière » (PCF)
Vente d'armes aux Emirats arabes unis : « La surenchère guerrière »

La France, l’un des principaux pourvoyeurs d’armes des monarchies du Golfe, vient de signer un nouveau contrat de 17 milliards prévoyant la livraison de 80 Rafale, 12 hélicoptères de combat et de missiles aux Émirats arabes unis (EAU).

Alors que la région connait des tensions considérables, cette nouvelle vague de militarisation alimente les conflits en cours, légitime les idéologies guerrières et n’assure en rien la sécurité des peuples. Les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont déjà utilisé des armes françaises dans la sale guerre sans fin du Yémen qui a fait 377 000 victimes et provoqué un désastre humanitaire.

Cet accord prévoit également une coopération militaire renforcée avec un régime qui bafoue les droits humains (tortures, enlèvements), viole le droit international (crimes de guerre) et finance le terrorisme d’Al Qaïda péninsule arabique (AQPA).

Il faut une certaine dose de cynisme pour affirmer, comme le font le président de la République Emmanuel Macron et son ministre des Affaires étrangères Jean Yves Le Drian, que ces ventes d’armes assurent le rayonnement et la compétitivité de la France alors qu’elles sapent sa crédibilité.

Alors que le monde est plongé dans la tourmente des crises sanitaires et environnementales ainsi que dans une insécurité humaine croissante, nourrir les guerres est une folie.

La paix est un projet global pour l’humanité. Notre monde a besoin de solidarité et de coopération ce qui passe par la démilitarisation et la diminution drastique des dépenses d’armement. Ces exigences sont au cœur du projet porté par le candidat communiste, Fabien Roussel, à l’élection présidentielle.

Parti communiste français,
Paris, le 3 décembre 2021

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5 décembre 2021 7 05 /12 /décembre /2021 06:29

En prétendant qu'aucun projet de reprise n'est « crédible » pour sauver la SAM et ses emplois, le ministre de l'Economie et Finances, Bruno Le Maire, accélère le pas vers la liquidation d'une nouvelle fonderie dans notre pays, alors même que des engagements avaient été pris par l'État et la région pour soutenir le projet de reprise.

 

 

Cette annonce est catastrophique pour l'emploi, pour la souveraineté industrielle et économique de la France et de l'Europe, comme pour Decazeville et son territoire.

Renault, seulement sommé d'avoir « un comportement exemplaire à l'égard des salariés », est de fait encouragé par la puissance publique à « accompagner » une liquidation pure et simple d'un outil industriel, pourtant capable de relever les défis de la mutation écologique de l'automobile. Car Renault peut ouvrir une perspective crédible au projet industriel de la SAM si le groupe relocalise ses commandes en France. Quel cynisme, dans ces conditions, de demander au bourreau d'avoir quelques sentiments pour le condamné !

Le ministre, qui devrait garantir que l'État actionnaire pèse de tout son poids sur les décisions stratégiques du groupe Renault, poursuit les choix du laisser-faire à l'égard des multinationales et donneurs d'ordres. C'est la démonstration une fois de plus que ce gouvernement n'est pas au service du pays et de la population mais seulement en appui des choix stratégiques et des logiques de rentabilité des grands groupes. 

Ca suffit ! Les salariés et nos territoires n'en peuvent plus de ce dépeçage industriel organisé.

Le PCF, son candidat à l'élection présidentielle, Fabien Roussel, proposent de rompre avec ces politiques et de mettre au pas ces grands groupes qui mettent le pays à genoux. Avec un État porteur d'une vraie stratégie de reconquête industrielle et qui se dote d'entreprises sous contrôle public pour la mettre en oeuvre, avec un État qui ne verse plus un euro d'argent public sans des engagements précis des entreprises. Et avec enfin de vrais pouvoirs pour les salariés, les élus locaux, les citoyens des territoires concernés pour mettre nos outils de production sous la protection de la République !

 

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5 décembre 2021 7 05 /12 /décembre /2021 06:24

Fabien Roussel était l'invité de Caroline Roux dans les 4 Vérités sur France 2, ce mardi 30 novembre.

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4 décembre 2021 6 04 /12 /décembre /2021 06:53

 

Selon le ministère des transports, les autoroutes s’apprêtent à augmenter leurs tarifs de plus de 2 % dès février 2022. Une hausse de prix qui relance le débat sur leur nationalisation.

Double peine pour les automobilistes. Après le prix du carburant à la pompe, c’est celui des péages qui pourraient délester le porte-monnaie des automobilistes. Selon le ministère des transports, les sociétés autoroutières s’apprêtent à augmenter leurs tarifs de 2 % en moyenne, à partir du mois de février. Cette hausse concerne notamment deux réseaux autoroutiers, à savoir le réseau APRR (Autoroutes Paris-Rhin-Rhône) et ASF (Autoroute du Sud de la France) avec respectivement 2,05 % et 2,19 % d’augmentation. Pas de quoi s’insurger, à entendre une « source proche des concessionnaires », citée par l’AFP, puisque « les tarifs de péage au 1er février 2022 n’augmenteront pas plus que l’inflation ».

La main molle du gouvernement

Le gouvernement a encore la main. Même si les contrats très stricts liant l’État aux sociétés d’autoroutes prévoient une augmentation automatique des tarifs des péages tous les ans au 1er février, en fonction notamment de l’inflation et des chantiers entrepris sur le réseau, l’exécutif doit encore donner son feu vert. Il n’est peu probable qu’il aille à l’encontre de la dermande. Déjà, en 2019, il n’avait pas choisi cette option. En plein cœur du mouvement des « gilets jaunes », il s’était contenté d’obtenir de la part des sociétés d’autoroutes une réduction de 30 % des tarifs pour les conducteurs réguliers. Auparavant, en 2015, Ségolène avait gelé les tarifs… sous conditions. Le gel devait s’accompagner d’une hausse de tarif entre 2019 et 2023, mais aussi d’un allongement de leurs concessions en échange des travaux à réaliser. D’après l’Autorité des transports, les conséquences de ce gel se sont chiffrées à 500 millions d’euros de péages supplémentaires pour les conducteurs, faisant suite à une hausse des prix de 0,44 % en 2021.

Distributions de dividendes

Cette fois, la pilule passe encore plus mal. D’autant qu’en 2020, malgré deux confinements et une circulation routière quasi à l’arrêt, les sociétés autoroutières ont distribué près de deux milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires. Pis, selon le rapport d’enquête sénatorial, publié en septembre 2020, les sociétés historiques ASF (Vinci), APRR (Eiffage) et SANEF aurait versé aux actionnaires plus de 24 milliards d’euros de dividendes depuis la privatisation. Des dividendes qui devraient exploser, entre 2022 et 2036, pour atteindre 40 milliards d’euros environ, dont 32 milliards rien que pour Vinci et Eiffage.

Mais ce rapport reste « au milieu du gué », avait estimé le sénateur communiste du Nord, Eric Bocquet. Car les rapporteurs avaient écarté un rachat anticipé des concessions, dont le coût avait été jugé « prohibitif » : entre 45 et 50 milliards d’euros. Ils avaient proposé à la place de revoir les règles des contrats. L’argument avait été jugé « farfelu » par Eric Bocquet, d’autant que le coût de la renationalisation n’aurait pas été « à la charge de l’État », mais « remboursée par les péages ».

En pleine période présidentielle, le débat sur la renationalisation des autoroutes refait surface. Après les communistes en 2019, les députés Insoumis ont déposé à leur tour, ce mardi, une proposition de loi visant à nationaliser les autoroutes.

 

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4 décembre 2021 6 04 /12 /décembre /2021 06:18

Fabien Roussel était l'invité de Laurent Ruquier et Léa Salamé sur le plateau d'On Est En Direct, sur France 2, le 27 novembre 2021.

 

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4 décembre 2021 6 04 /12 /décembre /2021 06:16
Reportage du Quotidien lors du Rassemblement pour nos emplois et notre pouvoir d'achat, le 21 novembre à Paris.
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