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11 juillet 2022 1 11 /07 /juillet /2022 05:24

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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9 juillet 2022 6 09 /07 /juillet /2022 08:56

 

En Ile-de-France, comme en Bretagne, nous avons regardé dans la dernière semaine de juin les dépliants publicitaires édits par les enseignes de la distribution. Chacune tente de gagner des parts de marché contre la concurrence. En ce début d’été, les promotions se font surtout sur les vêtements et les boissons rafraîchissantes tandis que la viande perd du terrain, faute de prix bradés par les abattoirs. Quant au bilan carbone, c’est le dernier de leurs soucis.

Le mercredi 27 juin, une longue dépêche de l’Agence France Presse (AFP) diffusée à 3 h 18 du matin nous informait que les 27 pays membres de l’Union européenne avaient approuvé en début de nuit « de mardi à mercredi, cinq textes clés du plan climat de l’UE, s’accordant notamment sur le montant d’un fonds censé amortir pour les consommateurs l’impact du marché carbone élargi aux voitures et aux logements ». Selon cette dépêche, la Commission propose un fonds social alimenté par les recettes du nouveau marché du carbone sur le « logement et le transport routier » d’un montant de 72,2 milliards d’euros entre 2025 et 2032. Mais l’Allemagne, le Danemark, les Pays Bas et la Finlande ont trouvé ce fonds social trop élevé.

La France, qui assurait encore la présidence tournante des pays membres de l‘Union européenne, avait rallié la majorité des pays sur un compromis à 59 milliards d’euros entre 2027 et 2032. Concrètement, les travailleurs contraints d’utiliser leur voiture pour se rendre au travail paieront de plus en plus de taxes carbone. Mais les plus pauvres d’entre eux pourraient percevoir un petit quelque chose en échange. Ce genre de ristourne sera loin de compenser la somme dépensée via la taxe carbone et la TVA à chaque plein de carburant.

Six dépliants pour six enseignes différentes

En attendant, nous avions la semaine dernière dans les boîtes aux lettres de la région Ile-de-France un dépliant publicitaire de 48 pages de l’enseigne Leclerc et un autre de 72 pages édité par Carrefour. Les deux faisaient état des promotions entre le 28 juin et le 9 juillet. Mais dès le 4 juillet les boîtes aux lettres contenaient un autre dépliant de 64 pages édité par Carrefour et présenté comme « Spécial apéro d’été » avec des rabais de -60 % sur différents produits.

La semaine dernière, dans le cadre d’un déplacement contraint en région Bretagne, nous avons constaté qu’un dépliant de Leclerc de 48 pages proposait 32 adresses de magasins aux clients potentiels dans le Finistère, le Morbihan et les Côtes d’Armor. Dans les communes de ces départements bretons, les boîtes aux lettres des habitants avaient reçu une livraison groupée de 6 dépliants publicitaires provenant de six enseignes différentes. En plus Carrefour et Leclerc, Intermarché, Casino, Lidl, Netto et Espace Emeraude- cette enseigne ne vend pas de nourriture mais des tondeuses à gazon et divers autres équipements pour le jardin et la maison- complétaient le tableau.

Quand le vin rosé se substitue à la viande bovine

Tant que les abattoirs avaient besoin de déstocker de la viande fraîche, les promotions sur la bidoche figuraient dans les premières pages de ces dépliants. Mais, comme des années de prix bas ont obligé les paysans à vendre plus de vaches et des truies que prévu afin de payer les traites, cette décapitalisation débouche aujourd’hui sur une offre plus réduite, ce qui limite les prix de braderie. Car les abattoirs n’ont plus besoin de déstocker en cassant les prix. Voilà pourquoi les offres de viande occupent désormais peu de pages et sont reléguées en milieu de catalogue dans les dépliants des enseignes. En revanche, les vêtements d’été, les vins rosés et les bières sont en promotion dès les premières pages. En Bretagne le catalogue de Lidl affichait 36 vins rosés différents avec des premiers prix à 2,19 € la bouteille, à condition d’en acheter un lot de trois.

« En gros c’est moins cher », titrait le dépliant d’Intermarché et cela valait pour deux packs de bière totalisant 15 litres, mais aussi pour trois boîtes de thon en conserve, pour les six bouteilles de rosé du Pays d’Oc et pour un lot de six paquets de cacahuètes grillées et salées. Dans une note datée du 30 juin, l’INSEE indiquait que le chiffre d’affaires des grandes surfaces alimentaires a progressé de + 0,8 % en mai après +7 % en avril. Sur les seuls produits alimentaires, il ne progresse de +0,7 % en mai après +1,4 % en avril. Il est donc probable que les grandes enseignes prennent des parts de marché aux petits commerces ces derniers mois, tant les ménages sont soucieux de réduire leurs dépenses.

Les promotions étant différentes d’une enseigne à l‘autre, certains consommateurs peuvent aussi être tentés de faire plusieurs magasins concurrents pour trouver les bonnes affaires ; avec ce que cela suppose de kilomètres parcourus en plus, afin de réaliser quelques économies sur certains achats. Au final, le bilan carbone cumulé de la production, de la distribution dans les boîtes aux lettres et de l’usage qu’en font les consommateurs au moment de faire les courses est particulièrement élevé en plus d’être très consommateur d’un papier qui ne sera guère recyclé par la suite. De quoi faire flamber le prix du papier-journal, en hausse de 80 % sur les six mois premiers mois de l’année.

Taxer la publicité des grandes enseignes et au-delà

Nous sommes dans une Europe qui communique sans cesse sur la neutralité carbone en 2050. Elle le fait sans prendre les mesures qui permettaient d’y parvenir. Le moment n’est-il pas venu de mettre en place une taxe carbone, plutôt faible au départ, mais progressive au fil des ans, sur les dépliants publicitaires des enseignes commerciales ? Ne faut-il pas faire la même chose sur toutes les publicités diffusées sur les chaînes de la télévision publique et privée ? On pourrait utiliser une partie de cet argent pour verser une aide alimentaire mensuelle aux ménages les plus pauvres de notre pays.

Ces derniers jours plusieurs chaînes de la télévision ont invité Michel-Édouard Leclerc, qui aime se faire l’avocat des consommateurs en affirmant que faire jouer la concurrence sans retenue sur les prix des produits présentés comme des « marques de distributeurs » permettrait de baisser certains prix en magasin. Mais les distributeurs ne produisent généralement pas les produits de leurs marques. Ils imposent à leurs sous-traitants des prix d’achat qui ne couvrent pas les coûts de production, sauf à délocaliser certaines productions. Leclerc dit volontiers qu’on a manqué de moutarde car la production canadienne fut en recul en 2021.

Ce que Michel-Édouard Leclerc cache aux téléspectateurs

Mais il ne dit jamais que la production de graines en Bourgogne pour la moutarde de Dijon a été divisée par trois entre 2016 et 2020. Suite à la signature du CETA, l’accord de libre échange entre l’Europe des 27 et le Canada, les industriels de la moutarde de Dijon ont réduit leurs coûts de production en important des graines du Canada pour en faire baisser le prix de la même graine cultivée de longue date en Bourgogne. Du coup, les paysans bourguignons ont réduit les superficies pour faire du blé et du maïs à la place des graines de moutarde.

C’est aussi et surtout en contraignant leurs fournisseurs à importer des matières premières à bas prix que l’enseigne Leclerc et les autres ont augmenté la part des « marques de distributeurs » dans les linéaires des grandes surfaces. Mais avec la multiplication des ruptures dans les chaînes d’approvisionnement, suite au Covid, puis à la guerre en Ukraine, les spéculateurs sont entrés en scène et les prix ont déjà augmenté de 5,8 % en France entre juillet 2021 et juin 2022.

 

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9 juillet 2022 6 09 /07 /juillet /2022 05:25

 

 

Dans son discours de politique générale devant le Parlement, la Première ministre a abondamment utilisé le mot « compromis » pour faire croire que son gouvernement allait élaborer la politique du pays en cherchant des consensus. En vérité, ce mot ânonné une demi-douzaine de fois, est tronqué puisque selon elle, les compromis ne pourront se faire que sur la base des choix macronistes. On veut bien « amender » ,« enrichir », mais pas transformer, changer pour répondre aux intérêts populaires et nationaux. Or, telle est bien la question ! Les électrices et les électeurs n’ont donné aucun blanc-seing au Président de la République. Il n’a été élu qu’avec l’apport des voix des électrices et électeurs de gauche mobilisés pour barrer la route à l’extrême-droite. Citoyennes et citoyens qu’il insulte copieusement aujourd’hui.

 

L’État ne va redonner qu’une infime partie de ce qu’il gagne chaque jour

 

Mieux, ce qui s’est exprimé dans les urnes, mais aussi dans le silence des urnes est une demande de changement en faveur des familles populaires : augmentation et des retraites et des salaires, à commencer par le SMIC, blocage des loyers, diminution des prix des carburants et des produits de première nécessité, déploiement des services publics, régénération de l’hôpital et des systèmes de santé, ainsi que de l’école.

Le gouvernement, fidèle à sa feuille de route et aux fables qu’il raconte, n’a pas l’intention de traiter ces enjeux dans le sens d’une réponse aux difficultés des familles populaires. Pire, alors que nos compatriotes sont majoritairement contre la retraite à 65 ans (voir sondage de Travailler Au Futur ((lien vers la boutique ici )), le pouvoir veut passer en force avec la complicité de la droite du Sénat et de l’Assemblée. Il maintient l’obligation du travail obligatoire aux allocataires du RSA. Cette forme de travail forcé a pour objectif de continuer à contenir les salaires grâce à l’utilisation d’une main-d’œuvre ainsi gratuite.

Sans surprise, le « nouveau » gouvernement n’est donc là que pour servir les intérêts du capital au détriment du travail.

Certes, l’expression « pouvoir d’achat » est agitée, tel un hochet, devant les caméras de télévision. Mais ce n’est qu’un alibi pour ne pas augmenter les rémunérations du travail et les retraites afin de protéger les profits et la rente des actionnaires.

Pire encore, cette expression « pouvoir d’achat » est une funeste tromperie, car rien n’est prévu pour le stabiliser. Les quelques augmentations prévues ne sont pas de nature à rattraper « le pouvoir » d’achat perdu. Toutes les augmentations sont très en deçà de la simple reconquête des moyens d’acheter ce dont une famille a besoin.

En guise de paquet « pouvoir d’achat », nous n’avons là qu’une petite bourse plate, sans consistance, pour protéger les profits.

Les fameux chèques et petites ristournes ne sont que des oboles pour masquer les énormes recettes de l’État captées via les injustes impôts indirects. En effet, ceux-ci sont proportionnels à la valeur des achats. Ainsi, l’augmentation des prix s'accompagne d’une augmentation des recettes par les taxes, notamment la TVA et les taxes sur les carburants.

Le pouvoir refuse de les baisser, car leur niveau actuel assure de grandes rentrées fiscales avec la hausse continue des prix. Et seule une partie infime de ces recettes est redistribuée vers les besoins sociaux.

Sous couvert de « pouvoir d’achat », le gouvernement continue donc de pomper les revenus des familles populaires. Il annonce à la cantonade les milliards qu’il distribuerait, mais ne dit mot des surplus de recettes qui avoisinent aujourd’hui les 60 milliards d’euros. En réalité, ce n’est qu’une infime partie de leur argent qu’il redonne aux consommateurs.

Où va le surplus ? Pas au bien commun. La hausse des taux d’intérêt va pomper 18 milliards d’intérêts sur la dette publique. Autrement dit, non content de ne pas augmenter les salaires et de bloquer les prix, le pouvoir transfère l’argent issu de la consommation populaire via les taxes vers les marchés financiers et les banquiers.

Le Président de la République et le gouvernement refusent délibérément d’accorder aux travailleurs ce qu’ils réclament d’urgence pour vivre dignement : une réelle et forte augmentation des salaires, à partir d’un SMIC aux alentours de 1 500 €, conjugué à une pression à la baisse sur les prix des produits de première nécessité.

Cela supposerait de rechercher les causes réelles de l’inflation, de combattre la spéculation et d’abaisser les injustes impôts indirects.

Or ce qui se prépare est si ridiculement bas que l’inflation n’en fera qu’une bouchée.

Dans cette mécanique libérale, les recettes des impôts dits de « consommation » augmentent tandis que le gouvernement annonce une nouvelle réduction des impôts dits de « production » de 6 milliards d’euros.

Un chèque déjà payé par les consommateurs

Le projet de mise en place d’un « chèque alimentaire » pour neuf millions de foyers n’aura même pas la valeur d’un seul chariot de courses pour les besoins de la semaine d’une famille. Les intéressés estimeront que c’est mieux que rien. Mais leur compte en banque sera toujours vide dès le milieu du mois. Sur ce chariot de courses, les grands distributeurs y trouveront leur compte comme l’État avec les recettes de TVA qu’elles vont induire.

Les autres propositions du pouvoir procèdent du même tour de passe-passe. La violence vis-à-vis des agents publics va se poursuivre sous la douche froide des chiffres, puisque la revalorisation du point d’indice envisagée est très loin de rattraper les pertes de pouvoir d’achat des rémunérations accumulées depuis plus d’une décennie.

Sur une même période, ce point d’indice n’a augmenté que de 1,2% alors que l’inflation cumulée atteint 14%. L’augmentation autorisée des loyers de 3,5 % signifie que ce sont les locataires, majoritairement salariés et retraités, qui paieront pour l’essentiel l’inflation à la place des propriétaires.

Il s’agit bien d’un projet global visant à transférer les coûts de l’inflation du travail vers la rente.

Contrairement à ce que racontent ministres et médias bien pensants, la majorité des biens immobiliers en location appartiennent à une minorité de fortunés et à des sociétés privées. S’il le voulait, le pouvoir pourrait facilement faire la différence entre les géants de la propriété immobilière et les propriétaires modestes qui louent un bien acquis au prix d’années de labeurs et d’épargne.

Les retraités, comme les allocataires de prestations sociales qui perdent mois après mois de plus en plus de pouvoir d’achat, ne récupéreront pas ce qu’ils ont déjà perdu. Le seul moyen d’y remédier et de leur garantir les moyens de vivre, consiste à augmenter les pensions et les allocations et de les indexer sur l’évolution des prix. Ce prétendu « paquet pouvoir d’achat » n’est qu’un artifice agité durant la campagne électorale, pour épargner les forces de l’argent alors que la crise sociale ne cesse de s’amplifier.

 

Ce n’est pas un gouvernement protecteur des travailleurs et des retraités

Celle-ci peut rapidement prendre une nouvelle ampleur l’automne prochain alors que la monnaie européenne perd de sa valeur vis-à-vis du dollar et que des signes de récession clignotent de par le monde.

Pour l’affronter, il faudrait un gouvernement capable de s’appuyer sur les exigences populaires face aux grands groupes économiques et financiers. Au lieu de cela, le président de la République en zélé mandataire des intérêts des puissances d’argent, banalise ces enjeux.

Le fameux « paquet pouvoir d’achat » vise dans un premier temps à contenir la colère sociale. Ensuite, il utilisera le bon vieux chantage au remboursement de la dette pour justifier l’austérité budgétaire contre les travailleurs et les retraités, tout en augmentant les crédits d’armement et en abaissant les fameux impôts de production.

M. Macron a été très clair lors de sa conférence de presse à la fin du sommet de l’OTAN. Il ne faut plus « continuer à utiliser l’argent du contribuable », a-t-il doctement expliqué après avoir décidé, lors de ce même sommet, d’une augmentation des crédits pour la guerre.

Du reste, il n’est pas demandé de tirer l’argent sur la caisse publique. C’est l’argent des profits qu’il faudrait capter et répartir autrement. Cela, le pouvoir et le grand patronat ne le veulent pas. Ils préparent donc l’opinion à un tour de vis budgétaire après avoir copieusement arrosé les grandes entreprises avec l'argent des aides publiques, sans contreparties pour les salaires ou l’emploi. Cette orientation et le durcissement de l’accès au crédit vont amplifier considérablement la mal-vie des familles populaires au risque d’en plonger un grand nombre dans la pauvreté et la précarité de vie.

Des économistes libéraux vont jusqu’à demander ouvertement de réduire la demande, c'est-à-dire la consommation, et donc de pressurer les salaires et les retraites. Cela prétendument pour stopper l’inflation et continuer de réduire les « chiffres du chômage » et non pas le chômage, par la multiplication des emplois précaires de courte durée, dont les femmes sont les premières victimes.

Dans l’inquiétant contexte mondial, ces orientations, donnant la priorité au capital contre le travail, vont rapidement produire des effets désastreux. Ajoutons que la Première ministre a confirmé ses choix de recul de l’âge donnant droit à la retraite et à un RSA conditionné à du travail obligatoire. Les puissances d’argent reçoivent de l’argent public sans condition, mais les plus pauvres ne recevront que leur dû conditionné à du travail gratuit.

Il n’y a pas d’autre voie raisonnable et efficace que d’augmenter les rémunérations du travail, les pensions de retraite et les prestations sociales et familiales, tout en engageant un grand plan de transition écologique indispensable à l’avenir humain. Cela peut être l’objet d’une grande conférence sociale qui mobilise l’État, les institutions, les syndicats. C’est la condition d’une croissance saine et durable de nature à améliorer les conditions de vie.

Notre société a montré son haut degré d’ébullition, y compris lors des élections. Le monde du travail et de la création ne pourra pas rester l’arme au pied. Raison de plus pour qu’à ses côtés vive la coalition de gauche et écologiste (NUPES) afin de rechercher des débouchés politiques progressistes.

L’intergroupe parlementaire des gauches à l’Assemblée nationale constitue de ce point de vue un point d’appui. Chacune de ses composantes a l’énorme responsabilité de prendre des initiatives qui donnent envie aux citoyens d’être partie prenante de ce nouveau processus.

 

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8 juillet 2022 5 08 /07 /juillet /2022 08:54

 

Santé Arrivé pour « conduire une rénovation de notre système de santé centrée sur les besoins des Français », le nouveau ministre commence par les urgences en réduisant l’accès des services aux patients.

 

Cet été, il ne prendra pas de vacances. Pas avant fin septembre. Alain Es-Sebbar a choisi de rester à son poste de secrétaire CGT de l’hôpital Pellegrin, l’un des trois établissements qui composent le gigantesque centre hospitalier universitaire de Bordeaux, devenu fameux à ses dépens pour avoir dû fermer son service d’urgences, faute d’effectifs pour accueillir les patients. « Je reste pour m’assurer que les agents puissent, eux, partir. Mon téléphone sonne tout le temps. Il y a même un secteur qui force les gens à venir de nuit parce qu’ils ne trouvent aucun remplaçant », souffle le secrétaire CGT. « Depuis le Covid, la fatigue s’est installée. Ils sont nombreux à chercher à partir. Et on les fait travailler encore plus cet été ? Nous avons commencé, il y a une semaine, une grève illimitée “symbolique” qui court jusqu’à fin août, avec FO et SUD. Il faut bien trouver un moyen de permettre aux gens de s’arrêter car ils n’en peuvent plus. »

Comme ses collègues, Alain Es-Sebbar a vu un nouveau ministre de la Santé apparaître lundi. François Braun a remplacé l’éphémère Brigitte Bourguignon dans le gouvernement Borne. Ce médecin urgentiste aux premières loges de l’irruption de Covid à Metz, alors qu’il était à la tête du service du centre hospitalier régional depuis quatre ans, comme ne manque pas de le rappeler la communication de l’exécutif, président aussi de l’association Samu-Urgences de France, a commencé fort dès avant le début de son mandat. Vendredi, il a fait avaliser par la première ministre l’ensemble des 41 propositions portée par la « mission flash » sur « les urgences et les soins non programmés » qu’il a lui-même conduite durant un mois. Ce tour de force n’enthousiasme cependant ni le syndicaliste bordelais, ni ses collègues. « Ses mesures sont encore une façon de cliver les secteurs. Au lieu de faire l’unité, il promet un peu plus à certains, rien à d’autres. Ce n’est pas ça qui va rendre nos métiers attrayants : les gens ne veulent plus venir travailler à l’hôpital. »

« Avant de vous déplacer, appelez »

À l’heure où les établissements flanchent (133 services de médecine et d’accueil d’urgence en difficulté mi-juin), François Braun fait du François Braun. Pour trouver à la hâte des moyens de faire passer l’été à des services hospitaliers à bout de souffle et, ainsi, d’éviter les drames humains, le référent santé du candidat Macron 2022 a remis au goût du jour les SAS, ces services d’accès aux soins mis en place en 2019 en partie sous son impulsion, pour désengorger les urgences en orientant les patients en amont. Trois ans plus tard, il s’agit donc toujours de « réguler les admissions », dixit la « mission flash », en coupant le flux des malades via « un triage paramédical » à l’entrée des urgences, ou par une « régulation médicale préalable systématique », via le standard téléphonique du Samu. Pour ce faire, les effectifs d’assistants de régulation médicale seront « remis à niveau », donc renforcés, afin d’absorber la hausse à prévoir des appels au 15.

Seules les « urgences vitales » ont donc désormais accès direct à des services, dont les moyens peuvent être mutualisés sur un seul site afin d’organiser la pénurie. Cette réduction drastique de l’accès des usagers à ces soins de base s’accompagne d’une grande campagne d’information dont le slogan pourrait être « avant de vous déplacer, appelez ». Une rallonge budgétaire mineure tentera de faire tenir les personnels hospitaliers (la prime de nuit passe de 1,70 euro/heure à 2,14 euros durant trois mois seulement, à quoi s’ajoute une hausse de 50 % des gardes des médecins). Les médecins libéraux sont choyés : 100 euros brut de l’heure « défiscalisés » pour qu’ils participent à la régulation ; 15 euros supplémentaires par consultation envoyée par le Samu ; aucune obligation de garde individuelle pour la médecine de ville.

« Un cataclysme s’annonce à la rentrée »

Pour s’imposer à la Santé, François Braun clive en jouant clairement la carte des médecins, dont la plupart des organisations corporatives appellent à une régulation des flux en amont, fondée sur une « responsabilisation » des Français, dont la propension à se rendre pour un oui ou pour un non aux urgences est censée expliquer l’engorgement des services. « Si c’est pour gérer la pénurie, cette gestion des flux en amont n’a aucun sens. Mais ce système est déjà en place à Nérac. L’antenne du Smur y régule les admissions depuis dix ans, avec un médecin au téléphone qui aiguille les patients vers le bon interlocuteur », rappelle le docteur Jean-François Cibien. Pour le président d’Action Praticiens Hôpital, « la mission de François Braun est difficile. Je ne suis pas du même bord politique que lui, mais il a ma confiance. On verra vite, par les premiers arbitrages avec Matignon et Bercy, si le ministre parvient à faire passer des mesures qui rendent l’hôpital attrayant. Car, au vu des envies de départ, un cataclysme s’annonce à la rentrée. »

Pierre Schwobe craint, lui, que les organisations de médecins ne se bercent d’illusions. « François Braun organise la diminution de l’offre pour faire baisser la demande, analyse l’infirmier à l’hôpital Beaujon et membre du Collectif Inter Urgences. C’est la même optique, qui préside depuis vingt ans et qui a agi sur les effectifs des médecins avec le numerus clausus, qui organise les fusions d’établissements pour diminuer les effectifs. En bon macronien, il est aussi très télémédecine et start-up. Ça ne règle rien : les hôpitaux croulent sous la demande car ils n’ont plus de lits, ni de personnel pour y faire face. »

Preuve de l’accélération du délitement hospitalier, le CHU de Tours appelle à l’aide en demandant à ses homologues de lui envoyer des médecins anesthésistes. Faute de quoi, note le Canard enchaîné, la direction envisage d’envoyer ses patients de neurochirurgie jusqu’à Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme, à 300 kilomètres de là. Porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France, Christophe Prudhomme résume : « Notre système de santé est en train de s’effondrer et la seule réponse du gouvernement est de valider une rupture du service public en acceptant la fermeture des services d’urgences la nuit. 

 

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8 juillet 2022 5 08 /07 /juillet /2022 08:51

 

Inflation Alors que le coût de l’habitation plombe le budget de nombreux ménages, l’exécutif a choisi de simplement plafonner l’augmentation des loyers à 3,5 % plutôt que de les geler. Cette disposition, présentée ce mercredi en Conseil des ministres, est loin de répondre à la situation difficile de millions de Français.

 

C’est une véritable bombe à retardement. Depuis des mois, les organisations de locataires et les associations de solidarité alertent sur la hausse prévisible des loyers et ses conséquences pour les ménages fragiles, déjà submergés par l’envolée des prix tous azimuts (carburants, gaz, électricité, alimentation). Le lundi 27 juin, le gouvernement a enfin lâché du lest, du moins le pensait-on. « Face à l’augmentation des prix, nous protégeons les Français », a déclaré le ministre de l’Économie et des Finances. Concernant le logement, Bruno Le Maire annonce deux mesures de lutte contre l’inflation, présentée ce mercredi en Conseil des ministres dans le cadre de la loi pour le pouvoir d’achat : une revalorisation de 3,5 % des aides personnalisées au logement (APL) et un « bouclier loyer », qui plafonnerait toute hausse à 3,5 %. Cette dernière mesure laisse les associations de locataires sur leur faim. Même si celle-ci en limite l’ampleur, elle n’empêchera pas une hausse conséquente des loyers. Alors que le logement constituait déjà le premier poste de dépense des ménages modestes, la hausse de 43 % sur un an des prix de l’énergie fait exploser son coût global. « C’est en fait une manière d’annoncer une hausse inacceptable des loyers de 3,5 % parce que le gouvernement a refusé de geler l’indice de référence », résume le député insoumis Adrien Quatennens.

En mai, avant les législatives, Bercy n’était pourtant pas apparu hostile à un gel des loyers. Mais, début juin, la première ministre a sifflé la fin de la partie, mettant en garde contre « les fausses bonnes idées ». Bruno Le Maire a donc changé de braquet, défendant « le meilleur compromis trouvé entre les propriétaires, les bailleurs et les locataires ».

Le plafonnement de l’indice de référence des loyers (IRL), qui sert à calculer la hausse des loyers, est censé permettre de lutter contre l’inflation (+ 5,5 % sur l’année, selon l’Insee). « En réalité, souligne Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre (FAP), si la mesure consiste bien en une amélioration par rapport au niveau de l’inflation, elle protège davantage les propriétaires – qui vont pouvoir augmenter les loyers – que les locataires. » Ces derniers sont pourtant déjà plus de 15 % à vivre sous le seuil de pauvreté, contre 2,4 % des propriétaires accédants.

UN gouvernement sensible à l’argumentaire des propriétaires

L’augmentation de 3,5 % – la plus forte depuis 2008 – ne viendra que renforcer un déséquilibre existant depuis des années entre propriétaires et locataires. « Entre 1984 et 2018, le montant des loyers perçus a été multiplié par 2,2 après inflation : rares sont ceux dont les revenus ont autant progressé. Les propriétaires bailleurs recevaient 23 milliards au milieu des années 1980, ils en tirent désormais plus de 50 milliards, selon le ministère du Logement », rappelait l’Observatoire des inégalités, en 2020.

Sans grande surprise, le gouvernement a surtout été sensible à l’argumentaire des propriétaires. Fin juin, Amélie de Montchalin, alors ministre de la Transition écologique, a justifié ce choix en arguant, sur Twitter, « qu’un gel des loyers indifférencié aurait pénalisé un propriétaire modeste qui vit de la location de son bien pour compléter sa retraite, et, dans le même temps, favoriserait un locataire aisé ». L’image, à rebours de la réalité, a suscité de nombreux commentaires courroucés sur les réseaux sociaux. Elle correspond néanmoins à l’argumentaire des propriétaires et des professionnels de l’immobilier. Montés au front dès la mi-mai pour s’opposer à toute velléité de gel des loyers, ceux-ci n’ont cessé de mettre en avant des coûts en hausse pour les propriétaires, depuis la taxe foncière jusqu’à l’obligation qui leur est désormais faite de réaliser des travaux de rénovation thermique pour pouvoir vendre et louer leurs biens, en passant par l’impact de l’inflation sur les moindres travaux.

Des arguments balayés par la CLCV (Consommation, logement, cadre de vie), qui rappelle que le gel des loyers « n’entraîne aucune dépense pour les propriétaires, uniquement un manque à gagner ». D’autant que l’investissement locatif des propriétaires est déjà largement subventionné par l’argent public, via notamment des dispositifs d’aide à l’achat, type Pinel. « Quant aux petits propriétaires bailleurs, leur charge est essentiellement un remboursement d’emprunt, ils ne sont pas touchés par l’inflation », précise l’économiste Hippolyte d’Albis.

Le gouvernement reprend aussi à son compte un autre élément de langage des bailleurs, celui de la misère des petits propriétaires. « Il faut être sérieux : 3,5 % des ménages détiennent plus de la moitié du parc locatif, il est temps d’arrêter la spéculation sur l’augmentation des prix des loyers », s’étrangle Eddie Jacquemart, président de la Confédération nationale du logement (CNL), citant une récente étude de l’Insee chiffrant pour la première fois le niveau élevé de concentration du capital dans le secteur de l’immobilier.

Les conséquences de la hausse sur les locataires risquent pourtant d’être dramatiques : sur un loyer mensuel moyen de 600 euros, la revalorisation de 3,5 % représente un surcoût de 252 euros par an. « Dans un contexte de hausse générale des prix extrêmement importante, les locataires ne pourront faire face à de telles augmentations », s’inquiète Eddie Jacquemart. Les ménages les plus pauvres, ceux appartenant aux 20 % du bas de l’échelle, seront les premiers impactés. Mais, plus largement, c’est l’ensemble des locataires qui risque d’être affecté. Alors que 12 millions de personnes se trouvaient déjà en situation de précarité énergétique avant les hausses de ces derniers mois, la FAP craint de voir un nombre croissant de ménages devoir arbitrer entre payer leur loyer, se chauffer ou même remplir leur frigo. « Si les taux d’impayés n’ont pas sensiblement augmenté depuis début 2022, il y a déjà des augmentations importantes de la quittance de provisions pour charges », relève d’ailleurs le président de la CNL.

Pour 29,6 % des bénéficiaires, les APL ont diminué de 73 euros en moyenne

Pour tenter de calmer les tensions entre locataires et propriétaires, le gouvernement Borne a promis, dans le même temps, une revalorisation des (APL), applicable depuis le 1er juillet – au lieu du 1er octobre – à hauteur de 3,5 % elle aussi. Bienvenue, cette revalorisation intervient néanmoins après cinq années durant lesquelles le gouvernement n’a eu de cesse de grignoter le pouvoir de solvabilité des APL. D’abord en mettant fin, en 2018, pour trois ans, à son indexation sur l’IRL (qui fixe les plafonds des augmentations annuelles que peuvent exiger les propriétaires). Puis, début 2021, avec l’entrée en vigueur de la « contemporanéisation » des APL : leur montant n’est plus calculé sur les revenus perçus sur deux ans comme c’était le cas auparavant, mais à partir de la situation des locataires chaque trimestre. Résultat : pour 29,6 % des bénéficiaires, les allocations ont diminué de 73 euros en moyenne. Et 6,6 % d’entre eux n’y ont plus eu droit. Dans ces conditions, la réévaluation annoncée fait à peine figure de rattrapage. Elle reste inférieure au niveau de l’inflation et ne permettra pas de couvrir la hausse du coût des logements. Enfin, de nombreux ménages en sont exclus, en raison des plafonds de ressources très faibles pour en bénéficier.

Pour limiter l’impact de l’inflation, le projet de loi du gouvernement prévoit également une revalorisation de 4 % du revenu de solidarité active et des pensions de retraite de base. « Insuffisant encore », estime le délégué général de la FAP, qui plaidait pour un plafonnement de l’augmentation des loyers à 1 % pour soutenir les foyers les plus précaires. Il appelle surtout à sortir des logiques de saupoudrage. « Le précédent quinquennat a multiplié les chèques, c’est utile. Mais ces solutions ne feront que repousser la note des familles si aucune mesure structurelle n’est prise. Il faut des réponses en urgence, telles une augmentation de 10  % des minima sociaux (RSA, minimum vieillesse) et des APL. Comment se fait-il que les protections sociales, qui ont bien fonctionné pendant cinquante ans, sont aujou rd’hui en train de décrocher », questionne-t-il. Et de prévenir qu’à défaut, l’impact combiné de la hausse des loyers et des autres coûts pourrait entraîner une explosion des impayés, et donc des expulsions locatives parmi les 27 millions de locataires.

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7 juillet 2022 4 07 /07 /juillet /2022 08:44

 

En France, la Première ministre est désormais chargée de la planification écologique tandis que le nouveau ministre de l’Agriculture veille sur la « Souveraineté Alimentaire ». Mais la Commission européenne annonce la conclusion imminente d’un accord de libre-échange entre les 27 pays membres de l’Union et la Nouvelle-Zélande. Ce pays pourrait nous exporter beaucoup des produits laitiers et de viande ; le tout sans droits de douane en leur faisant parcourir 20 000 kilomètres en bateau avant de circuler en camion dans toute l’Europe !

Il y a deux jours, dans un article consacré au recul de l’élevage ovin en France, nous montrions comment les facilités d’exportation concédées à la Nouvelle-Zélande par l’Europe avaient favorisé un recul permanent des élevages de moutons en France et fait chuter les effectifs de moitié en 40 ans. Au point que la France ne produit plus que 47 % de la viande ovine qu’elle consomme. Le même jour, un communiqué commun de la Fédération nationale des industriels laitiers (FNIL) et de l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA) débutait par ces mots :

« Après cinq années de négociations, l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande s’apprêtent à signer dans les prochains jours un accord de libre-échange, dont le volet consacré aux produits laitiers, s’il est adopté, risque de porter un coup fatal à l’ensemble de la filière laitière française. Le FNIL et l’ANIA, qui représentent les 50 000 acteurs de la filière industrielle laitière en France, s’opposent à tout accord entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande qui aurait un tel impact sur les produits laitiers. Elles appellent les décideurs publics à prendre leurs responsabilités pour défendre à Bruxelles une filière laitière forte, souveraine et performante ».

Souveraineté alimentaire et mondialisation en même temps ?

Relevons que cette négociation entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande se termine au moment ou la France a modifié la fonction du « Ministre de l’Agriculture » qui, depuis avril dernier, est également en charge de la « Souveraineté Alimentaire ». Voilà aussi pourquoi, le communiqué de la FNIL et de l’ANIA voit dans la conclusion de cet accord « un contresens économique qui menace la souveraineté agroalimentaire française ». Selon ces deux organisations professionnelles, « ce projet de libre-échange est déséquilibré au profit des produits laitiers néo-zélandais. Ils bénéficieraient de droits de douane nuls et d’absence de quota après une première période de sept ans d’introduction progressive. Tous les produits sont concernés par cet accord (le beurre, le fromage, les poudres de lait demi-écrémé et de lait entier, les protéines de lactosérum concentré) qui prévoit même une libéralisation des fromages dits « bleus » et les fromages fondus », ajoute le communiqué.

Après avoir noté que la filière laitière représente 300 000 emplois sur le territoire national et un excédant commercial de près de 4 milliards d’euros par an, les deux organisations patronales précisent que « cet accord menace l’avenir des producteurs laitiers qui seront les premières victimes, alors même qu’ils subissent déjà l’inflation de leurs coûts et la baisse régulière de la production depuis des années ». Le constat est juste, mais ce sont les transformateurs - pour certains pris en étau par les exigences de prix bas des grandes surfaces- qui ont sous-payé le lait après 2015, année de la fin des quotas de production par pays, lesquels duraient depuis 1984 en Europe. Cette sortie des quotas fut décidée par les pays membres de l’Union européenne en 2009 avec l’accord de la France. À l’approche de 2015, des pays comme l’Allemagne, l’Irlande et les Pays Bas augmentèrent leur production laitière et cette offre abondante fit chuter le prix du lait de 20 %, voire plus, à partir de 2015-2016.

Que devient la planification écologique avec cet accord ?

Après avoir noté que « la Nouvelle-Zélande n’a aucune obligation de respecter le même niveau d’exigence professionnelle et réglementaire que celui de la France dans sa production laitière », le communiqué de la FNIL et de l’ANIA ajoute : « l’accord prévoit donc d’ouvrir les marchés européens à des produits laitiers qui vont parcourir 20 000 kilomètres, alors même que la France et de nombreux pays en produisent déjà au sein de l’Union européenne, ce qui est totalement incohérent sur le plan environnemental (…) Cet accord est à l’opposé de ce que nous devons faire en matière de planification écologique et de souveraineté alimentaire. Nous pouvons encore arrêter ce projet, mais nous avons besoin pour cela du soutien de tous les décideurs et du gouvernement français. Qu’ils interviennent au plus vite auprès de la Commission européenne pour défendre une filière laitière forte, souveraine et performante » relèvent François-Xavier Huard et Jean-Philippe André au nom de la FNIL et de l’ANIA.

Inquiétude aussi pour le marché de la viande bovine

Dans un communiqué publié le même jour, la Fédération nationale bovine (FNB) de la FNSEA s’inquiétait du fait que « ce nouvel accord pourrait faciliter l’ouverture du marché européen de plusieurs milliers de tonnes de viandes bovines produites en Nouvelle-Zélande sans aucune exigence préalable de respect des normes d’élevage européennes. Ni l’utilisation par les éleveurs néo-zélandais d’herbicides classés nocifs pour l’homme et interdits en Europe depuis 2003, comme l’atrazine, ni la présence de tourteaux palmistes, responsables de la déforestation dans l’alimentation des vaches néo-zélandaises, ni l’absence d’obligations réglementaires encadrant le transport des animaux, ne semblent en effet être posées comme des obstacles à l’arrivée de viandes néo-zélandaises sur le marché européen, à droits de douane préférentiels, dans le texte en négociation », constate la FNB.

Elle redoute donc de voir la ratification de cet accord suivit par d’autres, « parmi lesquels celui tant redouté, avec le Mercosur, dont le vote au conseil de l’UE est attendu d’ici la fin du premier semestre 2023 ». Président de la FNB et éleveur de bovins à viande dans le Cantal, Bruno Dufayet estime que l’approbation de l’accord entre l’Europe, et la Nouvelle-Zélande par la France « marquerait une rupture de confiance sur un sujet sur lequel la FNB s’est pourtant pleinement investie pendant la présidence française », de l’Union européenne.

Mais, avec le président Macron, l’expérience a déjà montré que les rapports basés au départ sur la confiance se terminent toujours par une trahison.

 

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5 juillet 2022 2 05 /07 /juillet /2022 06:19
Tematai Le Gayic, député de gauche indépendantiste polynésien, plus jeune député de l'histoire, membre du groupe GDR avec les communistes

Tematai Le Gayic, député de gauche indépendantiste polynésien, plus jeune député de l'histoire, membre du groupe GDR avec les communistes

LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR EN CHARGE DES OUTRE-MER : PROVOCATION ?
Le plus jeune député de l’Assemblée Nationale - Polynésien - n’a pas raté une caractéristique bien lamentable du remaniement :
"Le ministre de l’Intérieur récupère le portefeuille des Collectivités Territoriales et des Outre-mer…
C’est quoi le message ?
A l’heure où la majorité des Outre-mer pointent du doigt le jacobinisme étatique et souhaitent plus d’autonomie et de souveraineté, on nous met sous cloche à l’Intérieur avec un monsieur qui n’hésite pas à envoyer le GIGN en Guadeloupe pour régler une crise d’accès aux services publics."
Tematai Le Gayic - 4 juillet 2022
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5 juillet 2022 2 05 /07 /juillet /2022 06:15
Ce week-end, Léna Raud a été élue à l'unanimité secrétaire nationale de l'union des étudiants communistes

Ce week-end, Léna Raud a été élue à l'unanimité secrétaire nationale de l'union des étudiants communistes

Léna Raud veut faire de l’UEC « l’organisation de référence dans le monde étudiant »

Léna Raud, 23 ans, est depuis dimanche secrétaire nationale de l’Union des étudiants communistes. Elle revient sur le parcours qui l’a menée jusqu’à ces responsabilités, et comment elle souhaite mener la lutte contre la dégradation du système universitaire.

Publié le Dimanche 3 Juillet 2022 - L'Humanité - Florent LE DU
 

À 23 ans, Léna Raud a été élue dimanche, à l’unanimité, secrétaire nationale de l’Union des étudiants communistes (UEC). Étudiante en master professionnel des métiers de la production théâtrale en vue « de travailler dans l’administration de salles de théâtre », elle succède à Jeanne Péchon à la tête de l’organisation, branche étudiante du Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF).

Vous avez été élue, dimanche, secrétaire nationale de l’Union des étudiants communistes. Quel est votre parcours militant ?

Mes premiers pas militants ont été faits en 2016, avec la lutte contre la loi Travail El-Khomry, ce grand élan de défense pour notre avenir m’a fait aller dans la rue, donné l’envie de m’engager politiquement. Rapidement et naturellement j’ai ensuite adhéré à l’UNL lorsque j’était en Première, puis au Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF). Je me suis totalement retrouvé dans les combats de l’UNL, pour les droits des lycéens à étudier dans les meilleures conditions possibles. Ces deux années à l’UNL ont aussi été marquées par une grande campagne pour le harcèlement scolaire que j’ai pu mener localement. C’est un combat primordial que j’ai poursuivi ensuite à l’université, d’abord à Angers pendant ma licence, où mon engagement politique n’a fait que s’amplifier. En creusant les causes purement politiques des problématiques des lycéens, des étudiants, et tâcher de comprendre les rouages du capitalisme et d’une société qui exploite.

Que souhaitez-vous insuffler à la tête de l’UEC ?

L’UEC s’est reconstruit avec succès depuis 2020, nous avons besoin aujourd’hui de nous renforcer, avec l’objectif de devenir l’organisation politique de référence dans le monde étudiant. Aller parler aux étudiants, leur faire entendre nos propositions, du revenu étudiant, de la construction de nouvelles cités universitaires… Plus nous serons nombreux, plus nous pourrons lutter face à la politique du gouvernement. Nous devons aussi mener un travail de fond auprès des étudiantes et des étudiants, pour mieux comprendre leurs conditions de vie et d’études, connaître leurs différentes difficultés et apporter une réponse politique. L’UEC n’est pas un syndicat donc n’a pas vocation à apporter des réponses individuelles aux difficultés rencontrées mais il est nécessaire d’aller à leur rencontre. Le confinement a énormément isolé les jeunes face à leurs problèmes. Notre objectif c’est de les écouter, de les rassembler et de les mobiliser contre la dégradation constante du système universitaire et de nos conditions d’études. Car ce sera un mandat sous le signe des luttes.

Quels sont justement les grands combats qui attendent l’UEC pour les mois à venir ?

Dès la rentrée de septembre, nous serons très actifs sur la question de la sélection dans les universités, puisque le gouvernement a décidé de remettre à l’agenda la mise en place de la plateforme Trouver mon master. Une sorte de Parcoursup après la licence qui instaure une sélection pour accéder aux masters bien plus renforcée et drastique que ce qui existe aujourd’hui. Tracts en mains, nous allons lutter contre ce projet injuste dès le retour des étudiants dans les facs.

Nous avons bien sûr d’importants combats à mener sur la précarité étudiante, qui n’a été que renforcée par le premier mandat d’Emmanuel Macron. Avec l’inflation qui ne fait qu’augmenter, les étudiants se retrouvent dans des situations encore plus précaires et aucune solution ne semble arriver. C’est particulièrement inquiétant pour le logement des étudiants, beaucoup n’ont pas les moyens de se loger et de vivre dignement, et aujourd’hui nous n’avons aucune solution pour la rentrée et l’année à venir.

Avec ce second mandat d’Emmanuel Macron, une nouvelle ministre de l’Enseignement supérieure est en poste, Sylvie Retailleau. Comme présidente de Paris-Saclay, elle a installé une université à deux vitesses, favorisant des « formations d’élite ». C’est un mauvais signal ?

La nouvelle ministre est placée à ce poste pour enclencher la seconde dans le projet d’Emmanuel Macron pour l’enseignement supérieur. Avec le regroupement des universités, le lancement des privatisations, notamment dans les instances et les financements. Sylvie Retailleau a appliqué dans son université des logiques ultralibérales dont on peut s’attendre à ce qu’elle les transpose pour l’ensemble des facultés françaises. C’est-à-dire de regrouper des universités pour créer des pôles ultraconcurrentiels, avec un abandon des services publics, des locaux qui ne sont pas entretenus, des services de restauration qui disparaissent. Les regroupements justifient des économies, comme les restaurants universitaires qui deviennent des cafétérias ou des « Crous Markets ». S’ajoute à ces économies une logique élitiste et concurrentielle de l’université, avec l’objectif d’être mieux classé aux classements internationaux, et non une université ouverte à toutes et tous.

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5 juillet 2022 2 05 /07 /juillet /2022 06:09
Coupole Nemeyer, Colonel Fabien (photo V. Mahé)

Coupole Nemeyer, Colonel Fabien (photo V. Mahé)

Le PCF tire un premier bilan

Gauche Tirant les premiers enseignements de la campagne de Fabien Roussel et de la Nupes, le Conseil national du PCF a fixé, le 2 et le 3 juillet, le prochain Congrès de la formation aux 7, 8 et 9 avril 2023.

Publié le Dimanche 3 Juillet 2022 Naïm Sakhi

Face aux crises multiples, le PCF veut déjouer l’alternative de l’extrême droite à Emmanuel Macron. Le combat de front face au RN et à la majorité présidentielle sera au menu du 39 e Congrès de la formation, qui se déroulera les 7, 8 et 9 avril 2023. « Il permettra de mettre à jour notre stratégie, nos statuts, nos objectifs dans la nouvelle situation politique et les moyens pour les atteindre », précise Fabien Roussel dans son rapport introductif, lors du Conseil national du PCF, qui s’est tenu les 2 et 3 juillet.

En mai 2021, la conférence nationale avait décidé d’une candidature à l’élection présidentielle couplée à la construction d’un pacte d’engagement commun aux législatives. « Pour l’essentiel, ces objectifs sont remplis », assure le secrétaire national. À l’issue de cette double séquence électorale, la candidature communiste à la présidentielle a, selon Fabien Roussel, « permis de renouer des liens avec de nombreux électeurs de gauche et avec des secteurs du monde du travail et du mouvement social ». Le groupe GDR et ses 22 députés « mariant communisme, syndicalisme et décolonialisme », s’est lui renforcé. Le député du Nord annonce 3 068 nouvelles adhésions au PCF, « une force importante qu’il va falloir entretenir », prévient-il.

« L’abstention frappe d’abord notre classe sociale »

Par ailleurs, la nouvelle donne politique à l’Assemblée nationale et l’expérience de la Nupes ont été au cœur des travaux. Pour Patrice Bessac, maire de Montreuil, « la gauche et les écologistes sont condamnés à travailler à leur union pour offrir aux Français une autre alternative à Macron que celle de l’extrême droite ». « Forts de l’espoir suscité par l’union de la gauche..., notre responsabilité à faire grandir une alternative politique porteuse de changements radicaux est plus forte que jamais », assure, de son côté, Fabien Roussel, pour qui la colère profonde dans le pays « s’est fortement exprimée dans les urnes, d’abord en votant majoritairement pour l’extrême droite, mais aussi pour les candidats de la Nupes ».

«  L’abstention frappe d’abord notre classe sociale, note l’élue montpelliéraine Clara Gimenez. Nous devons trouver les dénominateurs communs pour faire conscience de classe, sans diviser la population entre les jeunes et les vieux, les urbains et les ruraux… » Selon Adrien Tiberti, dirigeant du PCF, « sans union, la gauche n’aurait pas pu atteindre le second tour à de nombreux endroits. Pour autant, la Nupes n’a pas permis d’élargir son socle ». Il ajoute : « Les catégories sociales de la gauche sont celles ciblées par Terra Nova, à l’époque pour le PS, et ne représentent pas le tiers de l’électorat. »

« C’est dans l’action que les rassemblements doivent se construire »

Pour donner des suites à la Nupes, Fabien Roussel a, en amont du Conseil national, adressé un courrier à l’ensemble de ses composantes. « La Nupes a indéniablement permis de répondre au désir d’union du peuple de gauche. Elle a favorisé le retour du clivage droite-gauche dans les confrontations politiques nationales », se réjouit-il, devant la direction du PCF. Cependant, le secrétaire national relève que l’accord électoral « a été difficile à avaler dans beaucoup d’endroits », pour les communistes. « Si nous ne gagnons que deux députés, c’est bien parce que nos partenaires ne partageaient pas notre conception de la construction des candidatures et nous ont imposé des circonscriptions difficiles, malgré de solides atouts avec nos candidats », poursuit-il. Pour le dirigeant, c’est dorénavant « dans l’action que les rassemblements doivent se construire, partout sur le territoire ».

Dix propositions pour répondre à l’urgence sociale

« Ce serait une erreur de réduire la Nupes à un simple accord électoral, avertit Émilie Lecroq, conseillère départementale de Seine-Saint-Denis. Nous devons faire vivre l’originalité communiste dans ce rassemblement. » « Il ne faut plus subir, mais anticiper notre autonomie politique », mesure Pierre Laurent, pour qui «  les quatre forces qui sont dans la Nupes ne doivent pas en sortir ». « Sans l’espoir d’alternative à gauche, ce sera un boulevard pour le RN », insiste le sénateur. Pour ce faire, le Conseil national a adopté une résolution appelant à « élargir les dynamiques de mobilisation pour travailler à un rassemblement majoritaire », dans lequel « l’autonomie de chaque force politique se conjugue à la recherche d’actions communes ». Les communistes entendant dès l’été porter dix propositions pour répondre à l’urgence sociale, allant de la hausse des salaires à l’instauration de la retraite à 60 ans, en passant par le prérecrutement de 20 000 personnels d’éducation.

Autant d’enjeux qui seront débattus dans les prochains mois dans le cadre du 39 e Congrès de la formation. Dès le 1 er septembre, un site Internet permettra la mise en ligne des contributions. Un Conseil national élira les commissions de la transparences et des débats les 17 et 18 septembre. La base commune sera présentée les 3 et 4 décembre par le Conseil national. Les communistes voteront sur les différents textes proposés les 27, 28 et 29 janvier.

Le PCF tire un premier bilan de la séquence des législatives à son Conseil National des 2 et 3 juillet - Naïm Sakhi, L'Humanité, 3 juillet 2022
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5 juillet 2022 2 05 /07 /juillet /2022 05:56
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